Écho du RAAMM du 9 décembre 2024
L’infolettre des membres et alliés du RAAMM.
Découvrez les dernières nouvelles du RAAMM, des activités enrichissantes auxquelles vous êtes invités à participer, des occasions de vous impliquer, l’actualité sur la déficience visuelle dans les médias, et plus encore!
Sommaire
1. Lancement de la programmation des activités de l’hiver 2025 au RAAMM!
L’hiver pointe le bout de son nez! Pour rendre cette période agréable et divertissante, nous vous avons concocté une programmation chaleureuse de 10 activités. Nous offrons des activités à nos membres en ligne via Zoom et en présentiel.
Le comité de la programmation et l’équipe du RAAMM sont ravis de vous présenter la programmation hivernale 2025, qui se déroulera du 16 janvier au 2 avril prochains.
Nous avons prévu plusieurs conférences où vous pourrez découvrir et apprendre, tout en posant vos questions. Vous trouverez également de belles activités pour bouger et échanger avec les autres participants.
Pour les conférences en présentiel, il vous est possible d’arriver pour le dîner avec votre lunch ou à commander sur place. Vous aurez l’opportunité d’échanger avec les membres présents et la responsable des activités de groupe.
Vous pouvez découvrir toute la programmation et prendre connaissance des modalités d’inscription au lien ci-dessous :
https://raamm.org/communaute/programmation-des-activites/
2. Le site du CISSS de l’Outaouais manque d’accessibilité, selon des usagers
Jean-Marie d’Amour a été interviewé lors de cette enquête sur l’accessibilité du site du CISSS de l’Outaouais.
Naviguer sur le site web du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais est encore trop difficile, selon des personnes malvoyantes.
Carole Giguère fait partie de ces utilisateurs qui naviguent en ligne à l’aide de logiciels de grossissement de texte ou de lecteurs d’écrans. Elle dénonce ce qu’elle qualifie comme un manque total d’accessibilité du site web du CISSS de l’Outaouais.
« Pour embarquer sur un paquebot, ça prend une rampe. Le paquebot, il peut tout être accessible à l’intérieur, mais si il manque à la rampe un morceau de bois ou une brique, ça ne marche pas, c’est ça le problème », dit-elle. La situation nuit, selon elle, à l’accès à l’information en matière de services de santé. Elle est particulièrement préoccupée dans le contexte où de nombreuses personnes malvoyantes sont âgées.
« Il faut cogner à toutes les portes ou faire 56 000 [appels téléphoniques] pour comprendre. Alors que des gens qui n’ont pas de handicap visuel ou pas de problématique spécifique vont pouvoir aller sur le site web [et] trouver l’information en un clic », déplore-t-elle.
Au Québec, près de 320 000 personnes ont une incapacité visuelle, selon les plus récentes données de Statistique Canada.
Un certain relâchement avec le temps, selon un expert
Jean-Marie d’Amour enseigne l’accessibilité avec le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM). Il est aussi une personne malvoyante.
En 2019, avec le Laboratoire de promotion de l’accessibilité du web, il a classé les différents sites web en matière de santé et de services sociaux au Québec. À l’époque, le CISSS de l’Outaouais se classait 23e sur 26 en matière d’accessibilité.
Il note des problèmes au niveau des contrastes des couleurs. Il remarque également que des liens d’images n’ont pas de texte de remplacement, c’est-à-dire une description de ce qui se trouve dans l’image.
« Notre système de santé n’est pas simple. Alors, si on veut s’y retrouver, si on veut obtenir les services dont on a besoin, il faut qu’on ait accès à l’information », estime-t-il. Il croit que les organisations doivent faire des efforts constants pour assurer l’accessibilité de leurs sites web, ce qui passe notamment par la formation de leurs équipes.
Pour consulter l’article intégral avec médias :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2122349/accessibilite-web-cisss-outaouais-aveugle
Pour consulter le reportage au Téléjournal Ottawa-Gatineau :
3. Un parcours matinal sans rien voir
À l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées le 3 décembre dernier, Catheryne Houde, gestionnaire en inclusion, diversité, équité et accessibilité chez INCA, juriste et, surtout, personne aveugle, a publié un témoignage éloquent dans La Presse.
Aujourd’hui est une journée comme les autres. Comme plusieurs matins, je me rends au bureau.
Tout d’abord, en sortant de chez moi, je me retrouve face à une rue complexe et non sécuritaire. Il n’y a aucun dispositif sonore pour m’aider à traverser. Résultat : je dois demander de l’aide.
Une fois de l’autre côté, je monte dans un autobus. Les arrêts ne sont pas annoncés vocalement. Peut-être que le volume a été baissé par quelqu’un qui trouvait les annonces gênantes. Je suis obligée d’utiliser un outil supplémentaire ou de demander de l’aide au chauffeur pour être certaine de descendre au bon endroit.
Heureusement, l’arrêt n’a pas été déplacé à cause de travaux. Sinon, je devrais me débrouiller pour retrouver ma route, en affrontant peut-être d’autres obstacles imprévus.
En descendant au bon arrêt (vous voilà rassurés !), je décide de m’arrêter dans un restaurant rapide pour m’acheter un café. Dès mon entrée, je me heurte à un guichet libre-service qui ne dispose pas de synthèse vocale. Après quelques précieuses minutes et une bonne dose de patience, je me rends au comptoir.
Là, un autre obstacle : le terminal de paiement est entièrement tactile. Je ne peux entrer mon NIP sans assistance. Si je donne mes informations à une autre personne, je me rends vulnérable en cas de fraude.
Heureusement, je peux payer sans contact avec mon téléphone. Mais pour une transaction plus importante, cette option ne serait pas possible.
Finalement, j’arrive au bureau. Mission accomplie. Mais il n’est que 9 h, et je suis déjà épuisée.
Et ce n’est pas fini : aujourd’hui encore, je devrai me heurter à des sites web inaccessibles, à des appareils électroménagers que je dois « dompter » ou, pire, je devrai expliquer ma situation à un fonctionnaire qui n’y comprendra rien.
Car oui, je suis une personne aveugle. Et comme beaucoup d’autres, je suis résiliente. Je franchis ces obstacles jour après jour, sans me plaindre outre mesure.
L’accessibilité, un mot galvaudé ?
En cette Journée internationale des personnes handicapées 2024, je me rends compte d’une chose qui me sidère toujours : le mot « accessibilité » est utilisé à toutes les sauces.
On parle d’accessibilité des soins de santé, alors qu’il s’agit souvent d’accès. On mentionne l’accessibilité des logements, mais on parle surtout de leur prix.
Ne vous méprenez pas : je ne blâme personne.
Mais aujourd’hui, j’aimerais que cette journée ne soit pas une journée comme les autres. J’aimerais que nous cessions collectivement de détourner ce mot pour des réalités bien différentes.
Une étude canadienne récente a révélé que 27 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus vivent avec une situation de handicap. Cela représente près de 8 millions de personnes. Il est temps que l’accessibilité soit reconnue pour ce qu’elle est vraiment : la possibilité, pour une personne, quelles que soient ses capacités, de bénéficier des mêmes services, outils et opportunités que les autres.
L’accessibilité, c’est offrir une expérience de qualité, dans l’autonomie et la dignité.
Une vision pour l’avenir
Quand l’accessibilité est intégrée, tout le monde y gagne. Imaginez avoir l’assurance que tous les arrêts d’autobus soient systématiquement annoncés vocalement, ce qui offrirait une expérience plus fluide non seulement pour les personnes aveugles, mais aussi pour quiconque emprunte un trajet inconnu ou souhaite éviter les erreurs de destination. Ou encore, des passages piétons sonores qui sécurisent la traversée de tous, y compris des parents avec poussette ou des aînés.
Ces changements ne demandent pas de miracles, mais une volonté collective. En 2024, il est temps de comprendre que l’accessibilité n’est pas un luxe, mais une nécessité.
J’espère que cette journée nous rappelle que bâtir une société inclusive commence par une réelle prise de conscience. Ensemble, ouvrons les yeux sur les réalités que vivent tant de personnes autour de nous.
Pour lire l’article intégral avec médias : https://www.lapresse.ca/dialogue/temoignages/2024-12-03/journee-internationale-des-personnes-handicapees/un-parcours-matinal-sans-rien-voir.php
4. Projet de recherche à l’École d’optométrie de l’Université de Montréal
Une équipe scientifique cherche des volontaires pour participer à un projet de recherche qui vise à étudier la capacité d’apprendre et de se déplacer dans des environnements complexes et la manière dont cette capacité est représentée dans le cerveau.
Le projet s’intitule « Corrélats neuronaux de l’apprentissage spatial et de l’orientation dans la cécité précoce et tardive ». Ce projet est dirigé par les professeurs Maurice Ptito et Ron Kupers, à l’École d’Optométrie de l’Université de Montréal.
- Qui : Nous invitons les adultes atteints de cécité totale ou ayant une vision normale ou corrigée à la normale à participer à l’étude.
- Lieu : Le projet comporte deux sessions.
- La première session aura lieu à l’école d’optométrie au 3744 rue Jean-Brillant, Montréal, QC, H3T 1P1 et durera environ trois heures.
- La seconde session se déroulera à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal au 4565 chemin Queen-Mary, Montréal, QC, H3W 1W5 et durera, pour les participants aveugles, environ 1 heure et 30 minutes ou, pour les participants voyants, environ 2 heures et 30 minutes.
- Compensation : Vous recevrez une compensation financière de 300$ pour votre participation et vos déplacements seront remboursés.
Si vous souhaitez participer à ce projet, veuillez contacter Maxime Bleau à l’adresse suivante :
[email protected]
Ou en remplissant le formulaire suivant :
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