Écho du RAAMM pour la période du 5 au 12 octobre
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 5 au 12 octobre 2020.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. Le RAAMM maintient son service de dépannage d’urgence pour personnes handicapées visuelles, lancé en avril dernier
- 2. Difficultés du port du couvre-visage pour certaines personnes ayant des limitations visuelles
- 3. Projet pour personne ayant un handicap visuel
- 4. Une saison toute en adaptations pour Benjamin Ouellet
- 5. Le mois de l’accessibilité universelle des Bibliothèques de Montréal passe au virtuel!
- 6. Un chien d’assistance à l’origine d’une condamnation de 13 940 $ , la CDPDJ rappelle aux propriétaires que tous les individus ont le droit d’avoir accès à un logement en toute légalité
- 7. RTL : Nouvelle voie réservée sur le boulevard Cousineau : une excellente nouvelle pour la clientèle !
- 8. Inclusion: message aux patrons qui embaucheront mon fils
- 9. InterAidance, le soutien d’urgence pour les personnes en situation de handicap
- 10. Charlevoix- Les personnes handicapées veulent un meilleur accès aux commerces
- 11. France- «Tout le monde est handicapé », explique l’ alpiniste malvoyant David Labarre
- 12. Christophe Leboucher, malvoyant et pêcheur à mains nues
1. Le RAAMM maintient son service de dépannage d’urgence pour personnes handicapées visuelles, lancé en avril dernier
Grâce au soutien de Centraide du Grand Montréal et de l’Institut Nazareth-et-Louis-Braille (INLB), le RAAMM offre un service de dépannage d’urgence pour venir en aide aux personnes aveugles et malvoyantes qui ont actuellement des difficultés à aller faire des achats de nourriture ou de produits d’hygiène.
Ce service, à l’intention des personnes aveugles et malvoyantes de Laval, Montréal et de la Montérégie permet :
- D’obtenir du soutien pour faire une commande d’épicerie en ligne;
- Qu’un bénévole fasse l’épicerie pour le demandeur, directement en magasin. La livraison de la commande est assurée par le bénévole si ce dernier est en mesure de le faire ou par le service de livraison habituel de l’épicerie.
- Qu’un bénévole aille chercher de la nourriture pour chien (uniquement pour les utilisateurs de chiens guide).
- Avoir le soutien d’un accompagnateur pour un rendez-vous médical d’urgence, non relié à la COVID-19.
Ce service repose sur la participation volontaire des bénévoles du RAAMM; nous ne pouvons donc pas garantir la prestation du service. Nous répondrons aux demandes qui nous sont formulées au meilleur de nos capacités.
Horaire du service
Le service de dépannage d’urgence est ouvert du lundi au jeudi, de 9h à 12h et de 13h à 16h, mais les achats en magasin peuvent se faire à tout moment de la semaine ou de la fin de semaine en fonction des besoins du demandeur et de la disponibilité du bénévole. Les commandes en ligne se font du lundi au jeudi, de 9h à 12h et de 13h à 16h.
Faire une demande
Les membres du RAAMM peuvent adresser directement leur demande à la responsable du service d’aide bénévole du RAAMM par courriel à [email protected]. Il est également possible de laisser un message téléphonique au 514-277-4401, poste 115; assurez-vous de laisser clairement votre nom, les coordonnées pour vous joindre et les informations concernant votre besoin.
Les personnes non-membres du RAAMM doivent être référées par un organisme partenaire pour bénéficier du service. Le référencement se fait par courriel à [email protected].
Pour l’ensemble des informations au sujet du Service de dépannage d’urgence, consultez la section à ce sujet sur notre site Web : https://raamm.org/service-daide-benevole/service-de-depannage-durgence
L’équipe, du RAAMM en action pour vous!
2. Difficultés du port du couvre-visage pour certaines personnes ayant des limitations visuelles
Plusieurs personnes ayant des limitations visuelles ont rapporté être désorientées lors du port du couvre-visage. Afin de garantir la sécurité et la santé des personnes en situation de handicap visuel, le RAAQ a approché le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) afin de trouver une solution à ce problème.
Selon le MSSS, le port du couvre-visage peut diminuer les capacités d’écholocalisation active (méthodes de tongue/mouth click) ou passive. Cette situation pourrait augmenter le risque de chute.
Pour les personnes vivant cette perte de capacités d’écholocalisation. Il est donc recommandé à brève échéance :
- Avant tout que la personne ayant une limitation visuelle soit consciente du problème;
- Que la personne ayant une limitation visuelle teste s’il s’agit seulement d’une question de positionnement du masque qui déplace les oreilles (hypothèse de certaines personnes aveugles ou malvoyantes, non confirmée);
- Que la personne ayant une limitation visuelle qui utilise des méthodes de tongue/mouth click adapte sa technique, par exemple en faisant un claquement de doigts ou en utilisant la canne. Ceci étant dit, il s’agit d’un changement important de méthode qui ne peut se faire facilement. L’aide d’un intervenant risque d’être nécessaire (probablement spécialiste en orientation et mobilité);
- Que la personne ayant une limitation visuelle tente des mesures d’atténuation (choisir un masque moins épais ou moins gros; certaines personnes proposent de ne pas couvrir le nez, mais cette solution rend le port du masque inefficace).
Bien évidemment, les personnes qui veulent / doivent changer leurs habitudes risquent d’avoir besoin du soutien d’intervenants en réadaptation (spécialistes en orientation et mobilité ou autre); le cas échéant, la personne est encouragée à communiquer avec son centre de réadaptation.
Cette information a été transmise à l’ensemble des centres de réadaptation du Québec. Ceux-ci devraient donc être au courant de la situation. Si ce n’est pas le cas, il est important de nous en informer. Le MSSS sollicitera aussi l’OPHQ, afin que l’organisme puisse sensibiliser le ministère de la Sécurité publique (MSP) et les autres ministères et organismes à cette réalité.
Note: vous retrouverez cette même information sur notre site Web, à l’adresse suivante: https://raaq.qc.ca/port-du-couvre-visage/
N’hésitez pas à faire circuler largement dans vos réseaux! Bonne journée!
L’équipe du RAAQ
Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ)
3958 rue Dandurand, Montréal (QC), H1X 1P7
Téléphone : 514 849-2018
Téléphone sans frais : 1-800 363-0389
Courriel : [email protected]
Site Web : http://raaq.qc.ca/
Page Facebook : https://www.facebook.com/raaqqc/
3. Projet pour personne ayant un handicap visuel
Dans le cadre d’un court inter facultaire, soit l’École de Gestion et la Faculté de Génie de l’Université de Sherbrooke, mon équipe et moi-même souhaitons agir pour les personnes ayant un handicap visuel.
Le projet proposé est un dispositif complémentaire à la canne blanche ou le chien guide afin d’assurer une plus grande sécurité lors des déplacements.
Dans le but de mieux comprendre la réalité des personnes ayant un handicap visuel, nous souhaitons entrer en contact avec elles afin de réaliser des entrevues – téléphoniques, virtuelles ou en personnes selon la disponibilité – afin d’approfondir nos connaissances sur la problématique ciblée et poursuivre la définition du besoin.
Les personnes intéressées peuvent nous contacter aux endroits suivants :
- Anne-Sophie Lapointe : [email protected] ou 418-313-5437 ;
- Megane Breault : [email protected] ou 514-707-2723
Merci et bonne journée,
Anne-Sophie Lapointe
4. Une saison toute en adaptations pour Benjamin Ouellet
Article de Stephanie Gendron publié le 17 septembre 2020 dans le leplacoteux.com
L’athlète de Saint-Pascal Benjamin Ouellet a connu une saison « spéciale » en constantes adaptations et il dit s’en tirer plutôt bien dans les circonstances.
Le coureur non-voyant a vu sa saison tomber au point pratiquement mort alors qu’il était au sommet de sa forme et qu’il s’apprêtait à participer à une compétition en Arizona.
« Quand la pandémie est arrivée au mois de mars, j’étais vraiment en “top shape”. On n’a pas tout arrêté d’un coup, mais on a baissé l’intensité », raconte Benjamin Ouellet.
Il a donc gardé la forme en courant dans les rues, ce qui n’est toutefois pas idéal pour un athlète de haut niveau. Puis au début de l’été, le feu vert a été donné pour le retour à l’entraînement actif et les compétitions. La préparation a toutefois été beaucoup plus courte qu’à l’habitude.
« Ç’a été assez rapidement. Dans une saison normale d’athlétisme, on commence fin mars-début avril et nos meilleures performances sont à la fin juillet. Cette année, on a commencé à s’entraîner de haut niveau au milieu juin et les compétitions ont eu lieu en août et septembre. Mais tous les athlètes sont passés par là », a ajouté le coureur.
Le 12 septembre dernier à Montréal, il a battu son propre record du Club Filoup au 1500 m. Si le résultat est bon, l’athlète ne se dit pas à 100 % satisfait.
« Je savais que j’avais la forme pour faire un record sur 1500 m. Je ne suis pas totalement satisfait de ma performance. J’ai fait un record, mais mes 200 derniers mètres ont été vraiment difficiles. Ça, c’est un peu un manque de temps de préparation », a-t-il ajouté.
Après deux semaines de repos — ou presque — il s’entraînera beaucoup en longue distance pour aller chercher de l’endurance, avant d’intégrer graduellement l’équipe de l’Université Laval en prévision de son déménagement à Québec pour ses études l’an prochain.
Source :
https://leplacoteux.com/2020/09/une-saison-toute-en-adaptations-pour-benjamin-ouellet/
5. Le mois de l’accessibilité universelle des Bibliothèques de Montréal passe au virtuel!
Publié 29 Septembre, 2020 par AlterGo
Cette année, dans le cadre du mois de l’accessibilité universelle, la Ville de Montréal, en collaboration avec AlterGo et ses membres, vous propose une programmation adaptée à la situation actuelle. En effet, les bibliothèques présentent des activités virtuelles!
Pour sa 9e édition, le mois de l’accessibilité universelle dans les bibliothèques innove en proposant des activités virtuelles. Les Bibliothèques de Montréal ont à cœur d’être inclusives et accessibles à tous. C’est pourquoi il était important pour elles et leurs collaborateurs de maintenir l’événement malgré la pandémie, en offrant des activités pour ceux qui souhaitent y participer de la maison. Ces activités, organisées en collaboration avec des organismes spécialisés, constituent une occasion unique de sensibiliser les citoyens aux réalités des personnes vivant avec une limitation fonctionnelle. Nous vous invitons en grand nombre à participer à ces activités gratuites et originales, à partir de chez vous, de vos classes, de vos garderies et de vos organismes!
Les Bibliothèques de Montréal disposent d’un réseau de 45 établissements à travers les 19 arrondissements. Elles se veulent le berceau de l’accessibilité à Montréal, en offrant à tous et toutes des espaces de lecture, d’apprentissage et de loisir adaptés. Leurs services incluent :
Le Biblio-courrier : ce service gratuit offert par les Bibliothèques de Montréal vous permet de recevoir par la poste des revues, des CD de musique et des DVD, des livres, des livres parlants, numériques ou en gros caractères. Il s’adresse aux résidents et résidentes des arrondissements participants qui ont une limitation physique, ainsi qu’aux personnes âgées de 65 ans et plus. Les personnes membres d’organismes eux-mêmes membres d’AlterGo n’ont pas à présenter de certificat médical à l’inscription.
Plus de 21 000 livres audio;
Plus de 29 000 livres en gros caractères;
Près de 95 000 DVD et Blu-Ray avec sous-titres et 14 000 avec audiodescription;
Des collections numériques comprenant plus de 800 livres audionumériques et 55 000 livres numériques.
En vedette :
La Bibliothèque Numérique | bibliomontreal.com
Une sélection de livres numériques ayant pour sujets l’accessibilité universelle et diverses limitations fonctionnelles sera mise de l’avant.
Bibliothèque Le Prévost | 7355, avenue Christophe-Colomb, 514 872-1523 (Adultes), 514 872-1526 (Jeunes)
Tout le mois : Sur la page facebook de la Bibliothèque Le Prévost, vous trouverez des films de l’ONF pour adultes et pour enfants, dont la thématique touche à l’accessibilité universelle. L’accès aux films est gratuit.
Célébrons l’accès aux arts culturels, au loisir et au savoir pendant tout le mois d’octobre! À noter que la programmation est sujette à modifications.
Source :
6. Un chien d’assistance à l’origine d’une condamnation de 13 940 $ , la CDPDJ rappelle aux propriétaires que tous les individus ont le droit d’avoir accès à un logement en toute légalité
Montréal, le 16 septembre 2020 — La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse se réjouit d’un jugement obtenu dans un dossier impliquant un chien d’assistance. Considéré comme « moyen de pallier un handicap », Novak est à l’origine du refus d’un propriétaire de louer un logement à un couple et leur fils en situation de handicap. La Charte des droits et libertés de la personne indique pourtant que le moyen de pallier un handicap est un motif de discrimination interdit. Par conséquent, le propriétaire a été condamné à verser plus de 13 940 $ aux trois victimes.
Pour le compte des plaignants, la Commission a démontré au Tribunal que le couple ainsi que leur fils ont été victimes de discrimination sur la base du moyen de pallier le handicap dans le cadre de la signature d’un bail de location.
Philippe-André Tessier, président de la Commission, affirme : « Nous déployons beaucoup d’efforts pour informer les propriétaires de leurs obligations en matière de respect des droits de la personne. Le présent jugement est une autre occasion de rappeler qu’il est formellement interdit d’opérer une sélection discriminatoire entre les candidats à la location d’un logement sur la base de l’un des 14 motifs établis par la Charte ». Il ajoute : « il est ainsi essentiel de souligner que le droit à l’égalité dans la conclusion de la signature d’un bail de location ne doit pas être compromis par le handicap, la condition sociale, la couleur de la peau, l’orientation sexuelle ou tout autre motif prohibé par la Charte ».
Tout en répondant à un besoin fondamental et vital, le logement se trouve au cœur de la reconnaissance de la dignité de la personne. À ce sujet, le Tribunal donne raison à la Commission qui alléguait que les victimes ont subi une atteinte discriminatoire à leur droit à la sauvegarde de leur dignité. En effet, le sentiment d’injustice et de frustration découlant de caractéristiques physiques comme un handicap a contribué à bafouer la dignité des victimes.
Enfin, la Commission tient à rappeler aux propriétaires que tous les individus ont le droit d’avoir accès à un logement en toute égalité. Pour que les propriétaires puissent bien comprendre leurs obligations en matière de droits de la personne, elle a produit un aide-mémoire pouvant être consulté au : cdpdj.qc.ca/Publications/aide-memoire_logement.pdf.
Source:
Sébastien Otis
514 617-0463
514 873-5146 ou 1 800 361-6477, poste 338
[email protected]
Source :
https://www.cdpdj.qc.ca/fr/medias/Pages/Communique.aspx?showItem=946
7. RTL : Nouvelle voie réservée sur le boulevard Cousineau : une excellente nouvelle pour la clientèle !
Longueuil, le 1er octobre 2020 –Le Réseau de transport de Longueuil (RTL), en collaboration avec la Ville de Longueuil, est fier d’annoncer la mise en service d’une voie réservée sur le boulevard Cousineau à Longueuil, projet espéré depuis de nombreuses années par nos clients et les citoyens du secteur.
« En effet, ce segment en amont de l’échangeur de la route 116 est très achalandé et crée des retards pour les clients du RTL comme pour les automobilistes. Avec cette nouvelle voie réservée, qui s’ajoute aux voies de circulation actuelles, les clients de la ligne 8 vers le terminus Longueuil, tout comme ceux des lignes 28 et 88, verront leur trajet d’autobus moins affecté par la congestion et l’achalandage pourra ainsi mieux se répartir sur les trois lignes du chemin de Chambly », a souligné le président du conseil d’administration du RTL, Jonathan Tabarah.
Pour la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, « les enjeux de circulation sur ce tronçon nécessitent la mise en place de solutions permettant d’en améliorer la fluidité. L’ajout d’une voie réservée est un pas dans la bonne direction pour faciliter les déplacements et sécuriser le réseau routier. En contribuant à ce projet avec un montant de 217 500 $, la Ville de Longueuil encourage l’adhésion des citoyens au transport collectif, puisque les trajets en autobus se feront plus rapidement ».
La nouvelle voie réservée parcourt le boulevard Cousineau vers le nord entre la montée Saint-Hubert et l’échangeur de la route 116. En moyenne, ce sont 13 000 clients qui y transitent quotidiennement. Cette voie réservée est située dans une zone importante et en plein essor de l’agglomération de Longueuil, avec la présence de la zone aéroportuaire, de la gare de train de Saint-Hubert, et de l’usine Molson notamment.
« Soulignons le travail des équipes du RTL et de celles de la Ville de Longueuil qui ont permis de rendre possible ce projet après plusieurs années d’efforts soutenus et faire converger les différents partenaires vers une solution qui fait consensus », a ajouté le président du RTL.
La concrétisation de cette voie réservée s’inscrit dans la poursuite du Réseau rapide d’agglomération, un des projets phares de la Vision 2025 de l’agglomération de Longueuil.
À propos du RTL
Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) est le principal acteur de la mobilité des personnes sur le territoire des cinq villes de l’agglomération de Longueuil. Troisième société de transport en importance au Québec, le RTL comprend un réseau de 793 kilomètres. Avec plus de 1 200 employés, le RTL est un employeur important et participe ainsi à la vitalité économique de la région. Le RTL apparaît pour une deuxième année consécutive en 2020 au palmarès des meilleurs employeurs du magazine Forbes.
Ouvert sur son milieu, il fait partie intégrante de la vie des personnes et de la communauté en apportant des solutions efficaces, novatrices et adaptées aux besoins évolutifs de la clientèle. Le RTL place ainsi l’amélioration de la qualité de vie des citoyens au coeur de son engagement
Source :
Renseignements : Alicia Lymburner
Réseau de transport de Longueuil
450 442-8600, poste 8145
514 242-6868
8. Inclusion: message aux patrons qui embaucheront mon fils
Texte de Martine Asselin publié le 28 septembre 2020, Tribune libre, Huffingtonpost.ca
Un travailleur en situation de handicap n’a pas les mêmes opportunités de décrocher un emploi que d’autres travailleurs. Certains se diront peut-être: «C’est évident!» Mais comment se fait-il que ça puisse sembler évident?
En octobre, on souligne le Mois national de la sensibilisation à l’emploi des personnes handicapées.
Pourquoi est-ce important d’avoir un mois comme celui-là?
Parlons franchement. Un travailleur en situation de handicap n’a pas les mêmes opportunités de décrocher un emploi qu’une personne qui n’est pas en situation de handicap. Certaines personnes se diront peut-être: «C’est évident!»
Mais comment se fait-il que ça puisse seulement sembler évident?
Comment se fait-il que l’on considère «normal» qu’une personne à mobilité réduite, ou sourde, ou aveugle, ou autiste, ou ayant une déficience intellectuelle ou une maladie mentale – ou tout autre état distinctif – ait moins de chance de travailler?
Pourquoi est-ce qu’on considère, encore aujourd’hui, que ces personnes différentes de la majorité sont «défectueuses», alors qu’en fait, elles sont simplement comme elles sont?
Si vous le voulez bien, remplaçons d’abord l’expression «personne handicapée» par «personne en situation de handicap», pour changer notre perspective collective.
En effet, le handicap naît de la relation d’une personne à son environnement. Si l’accès à un bâtiment est une porte tournante, une personne en fauteuil roulant vit une situation de handicap. S’il faut entendre un signal sonore X pour savoir quand débuter et arrêter une tâche, un travailleur sourd vit une situation de handicap. Si l’ordre des tâches à effectuer n’est pas clair, une personne ayant une déficience intellectuelle pourrait vivre une situation de handicap. Si on ne lui explique pas certaines règles sociales non écrites du milieu de travail, une personne autiste pourrait vivre une situation de handicap.
Vous-même connaissez ce «feeling»: vous avez déjà visité un pays dont vous ne parliez pas la langue et vous ne pouviez communiquer efficacement – vous viviez en quelque sorte une situation de handicap. Vous avez déjà eu des béquilles temporairement et avez dû vous battre contre toutes les portes qu’il fallait tirer vers vous pour entrer au bureau. Vous vous êtes retrouvé pendant la pandémie à devoir travailler à la maison tout en ayant vos enfants avec vous et n’aviez plus le niveau de concentration optimal pour faire votre travail. Vous vous êtes retrouvé à devoir utiliser un logiciel inconnu sans avoir de formation adéquate et cela a compliqué votre travail pendant plusieurs semaines, le temps que vous compreniez l’outil.
Dans votre cas, tout ceci était temporaire. Et l’anxiété que cela a générée en vous l’était aussi. Pour les personnes en situation de handicap, c’est souvent comme ça tous les jours, jour après jour…
Si un milieu de travail s’adapte à la réalité du travailleur «handicapé», la situation handicapante disparaît: une porte automatique au lieu de la porte tournante, et ce travailleur qui se déplace en fauteuil roulant pourra entrer au bureau. Un signal lumineux accompagnant l’alarme sonore habituelle, et ce travailleur sourd pourra travailler. Une liste des tâches à effectuer qu’on peut cocher, écrite dans un langage simple, et ce travailleur ayant une déficience intellectuelle accomplira son travail aussi efficacement que ses collègues. Prenez le temps de lui expliquer les règles implicites du milieu de travail de manière constructive, et cette personne autiste saura, pour la prochaine fois.
Mais il y a aussi toutes ces idées qui nous ont été transmises inconsciemment. Nos doutes sur les aptitudes ou la productivité des travailleurs «handicapés», sur leur capacité en matière de santé et sécurité au travail, sur leur taux d’absentéisme, nos peurs que ce soit compliqué ou qu’on ne sache pas comment faire, ou quoi dire… toutes ces autres barrières intangibles à franchir pour arriver à la véritable inclusion.
Rassurez-vous: des études ont démontré que les personnes en situation de handicap sont considérées au moins autant sinon plus productives, compétentes et respectueuses des normes de santé et sécurité au travail que les autres travailleurs. Elles ont aussi un taux d’absentéisme et de roulement inférieur à celui des travailleurs non handicapés. Elles sont considérées comme motivées, compétentes et loyales. De plus, la grande majorité des clients préfèrent faire affaire avec des entreprises qui favorisent l’inclusion, car cela démontre une responsabilité et un engagement social.
Focalisez sur ce qu’elle peut faire plutôt que d’imaginer ce qu’elle ne peut pas faire.
Rappelons-le: le handicap prend racine dans la relation d’une personne à son environnement. Et nous sommes tous, collectivement, responsables de cet environnement, de ce contexte que nous créons.
Quand vous rencontrerez une personne en situation de handicap en entrevue d’embauche, posez-lui des questions reliées aux tâches qu’elle aura à effectuer. Focalisez sur ce qu’elle peut faire plutôt que d’imaginer ce qu’elle ne peut pas faire. Prenez le temps de connaître les travailleurs différents. Discutez avec eux de leurs besoins. Usez de créativité pour les accommoder. Mettez les collègues dans le coup en favorisant le mentorat ou la collaboration. Faire preuve d’ouverture permet aux employeurs de miser sur une excellente main-d’œuvre trop souvent sous-estimée.
La pandémie nous a démontré notre capacité collective à réinventer rapidement le monde du travail.
Et, au-delà du travailleur ou de l’employée, intéressez-vous à la personne. Ne soyez pas gêné ou intimidé par sa différence. Elle est comme vous: elle est allée ou va à l’école, elle a une famille, elle fait son épicerie, elle rit, pleure, se fâche, aime, vote, paye ses impôts (quand elle travaille!) et a des plans, des objectifs, des passions, des rêves…
La pandémie nous a démontré notre capacité collective à réinventer rapidement le monde du travail. Il suffit d’un pas de plus pour saisir l’opportunité d’adapter nos manières de faire de façon à inclure l’ensemble des chercheurs d’emploi au marché du travail.
Parce que vous le savez: un travail, c’est plus qu’un chèque de paye. C’est valorisant. C’est du pouvoir économique. Le sentiment de participer et d’être utile. Un réseau social. De la dignité.
Comme maman d’un magnifique enfant autiste à qui je souhaite de trouver un emploi à son goût plus tard, comme cinéaste qui côtoie l’univers des «différents» et leur lutte contre les préjugés et comme professionnelle de l’employabilité, je pense qu’il est temps de reconnaître que chaque personne a ses forces, ses aptitudes et son potentiel.
Les employeurs inclusifs l’ont compris: il suffit de connaître, comprendre les besoins et communiquer avec chaque employé pour savoir tirer le meilleur de chacun, «handicapé» ou pas.
Martine Asselin est mère d’un enfant autiste et coordonnatrice provinciale de l’initiative en emploi Prêts, disponibles et capables
Source :
9. InterAidance, le soutien d’urgence pour les personnes en situation de handicap
Les personnes en situation de handicap (PSH) ne peuvent être laissées pour compte en temps de pandémie, ni jamais. Pour une assistance rapide, confidentielle et sécuritaire, celles-ci ont accès à une nouvelle ressource : InterAidance.
Grâce au soutien du Fonds d’urgence de la Fondation du Grand Montréal, l’Institut National pour l’Équité, l’Égalité et l’Inclusion des personnes en situation de handicap (INÉÉI-PSH) déploie ce tout nouveau service bilingue :
InterAidance qui se veut une réponse rapide aux personnes en situation de handicap, et ce, quel que soit leur âge, leur genre ou leur origine ethnoculturelle.
Vous (ou un proche) êtes en situation de handicap ?
LA COVID-19 affecte votre bien-être ?
InterAidance est là pour vous!
InterAidance, une ligne d’écoute offrant :
- Écoute active (Rencontre individuelle)
- PairAidance (Rencontres de groupe)
- Orientation et référence
- Soutien aux femmes et leurs enfants ayant vécu des situations de violence ou d’abus
Service confidentiel et personnalisé
Un service disponible du Lundi au Vendredi de 9h à 17h30
En ligne (par Zoom) ou au téléphone 514- 905 -1039 ou par courriel à
Appelez-nous, nous sommes là pour vous soutenir!
Pour plus de détail ou pour référer des personnes visitez le www.ineeipsh.org ou appelez-nous au 514-771-7490.
Un grand merci à nos bénévoles et nos collaboratrices-teurs.
Source : infolettre AlterGo , 24 septembre 2020
10. Charlevoix- Les personnes handicapées veulent un meilleur accès aux commerces
Article d’Émilie Desgagnés publié le 28 septembre 2020 par CIHO fm
L’Association des personnes handicapées de Charlevoix lève le ton pour une meilleure accessibilité aux commerces de la région.
Pas de rampes d’accès, portes trop lourdes, toilettes inadaptées et pas d’espace pour les fauteuils roulants : les personnes à mobilité réduite sont bien accueillies qu’à peu d’endroits dans Charlevoix, alors qu’ironiquement, une maladie orpheline d’ataxie spastique porte le nom de notre région.
François Thivierge et Joseph Lavoie, tous deux en fauteuil roulant, font valoir que des accès adaptés aux commerces profiteraient à beaucoup de monde, oui aux 15% de la population à mobilité réduite, mais aussi aux poussettes et aux personnes âgées, ces dernières qu’on souhaite voir demeurer plus longtemps à la maison.
Les deux hommes informent que des programmes gouvernementaux permettent de défrayer jusqu’à 75% des coûts des travaux pour adapter un commerce, avec toutefois certains critères à respecter.
Des rampes trop étroites faites en bois par des bricoleurs du dimanche et des stationnements trop petits sont monnaie courante. « Il y a des normes à respecter » martèle François Thivierge. « Une simple porte sans-seuil peut faire toute la différence », ajoute-t-il.
Campagne de sensibilisation
L’Association des personnes handicapées de Charlevoix a commencé à contacter des commerces pour les sensibiliser. Les réponses obtenues ne sont pas toujours celles auxquelles s’attendait François Thivierge.
L’organisme souhaite donc se faire entendre à la Chambre de commerce de Charlevoix, auprès des deux MRC et au bureau de la députée provinciale en plus de distribuer un dépliant informatif un peu partout l’an prochain.
François Thivierge reconnait que les personnes handicapées n’ont pas la réputation de « parler fort », mais que cette fois, son groupe et lui ne lâcheront pas le morceau. Ils sont tannés de vivre en « pandémie » à l’année.
Les personnes handicapées invitent aussi les villes et organisateurs d’événements à penser à elles. « On aime ça aussi aller à des spectacles, mais les petites toilettes chimiques ne sont pas adaptées pour nous. Ça se loue, des grandes toilettes adaptées, il suffit d’y penser » lance François Thivierge. « Quand on va quelque part et que la salle de bain n’est pas adaptée, bien on doit retourner chez nous. Alors on n’y va simplement plus » termine Joseph Lavoie.
11. France- «Tout le monde est handicapé », explique l’ alpiniste malvoyant David Labarre
Propos recueillis par Nicolas Stival ,publiés sur 20minutes.fr le 17 septembre 2020
Malvoyant de naissance, David Labarre a surmonté une enfance compliquée pour s’épanouir dans le sport de haut niveau, Cécifoot puis alpinisme.
Quand on l’appelle, mercredi en fin de matinée, David Labarre évoque avec enthousiasme les 30 km en solo qu’il s’est enquillé la veille entre Aspet (Haute-Garonne) et Saint-Lary (Ariège), dans ces chères Pyrénées. L’aventurier malvoyant de 32 ans a fait cette balade en moyenne montagne pour le plaisir, mais aussi pour tester un GPS en cours de mise au point.
Mais notre coup de fil concerne avant tout « L’aventure à perte de vue» , le livre sur son incroyable parcours, rédigé avec le journaliste et écrivain Jean-Pierre Alaux, qui sort ce jeudi (éd. Elytis). Au fil des pages, le lecteur découvre comment un ado atteint d’une déficience visuelle irréversible, orphelin de mère et en échec scolaire, est devenu alpiniste et conférencier, après avoir été vice-champion paralympique à Londres en 2012 avec l’équipe de France de Cécifoot.
Pourquoi sortir un livre sur sa vie à 32 ans ?
Il s’est passé tellement de choses… J’avais besoin de les raconter. Si ça peut aider des gens, tant mieux. Mais en premier lieu, il s’agit vraiment de partager mon expérience. Toutes les difficultés que j’ai connues, surtout le décès de ma mère [en 2003, alors que David Labarre a 14 ans], c’est ce qui me permet d’avancer aujourd’hui. Plus je monte, plus je me rapproche d’elle.
Souhaitez-vous adresser un message aux malvoyants, ou plus généralement aux personnes souffrant d’un handicap ?
Je pense que tout le monde a un problème dans sa vie, tout le monde est handicapé. Ce livre est vraiment pour tout le monde, pour les passionnés de montagne, de foot aussi…
Vous confiez également avoir souffert de harcèlement scolaire lorsque vous aviez rejoint votre père, qui habitait sur l’île de Saint-Martin, avec votre mère et votre sœur…
Après ça, je n’ai jamais aimé l’école. J’avais 4 ou 5 ans. Lorsque je partais à l’école, je pleurais. J’étais un peu martyrisé. Nous ne sommes restés que six mois, car ma mère a vu que ce n’était plus possible.
Avez-vous le sentiment d’avoir déjà vécu plusieurs vies ?
Je crois qu’on a tous plusieurs vies. J’ai eu une vie de sportif de haut niveau qui m’a bien servi, car ç’a a été une planche de salut. Cela m’a remis dans le droit chemin, car je suis un peu parti en « live » après le décès de ma mère. Et plus tard, j’ai encore changé de parcours, avec l’alpinisme.
Dans le livre, vous expliquez que même si une opération était possible, vous préféreriez garder votre handicap…
Quelqu’un qui a les yeux bleus ne va pas vouloir changer pour avoir les yeux marron. Cela fait partie de lui. Mon problème de vue fait partie de moi. J’ai grandi comme ça. Aujourd’hui, le handicap ne m’empêche pas de faire des trucs extraordinaires. J’ai longtemps eu un complexe : j’ai arrêté l’école en 5e et je me retrouvais devant des chefs d’entreprise pour donner des conférences. Au final, le naturel plaît énormément. C’est une belle revanche sur la vie. Mais il faut toujours se dire que du jour ou lendemain, tout peut être remis en cause.
Avez-vous des regrets ?
Ce qui est fait est fait. On ne peut pas revenir dessus. Il faut transformer les choses négatives en positif et essayer de ne pas refaire les mêmes erreurs. Je suis sans arrêt sur le dos de ma fille de 11 ans, qui est entrée en 6e, pour qu’elle bosse. Tous les enfants ne vont pas avoir la chance que j’ai eue, d’arrêter l’école très tôt et de pouvoir malgré tout trouver sa voie et faire quelque chose de sympa. Dans la vie, il faut de la volonté, mais aussi une grande partie de chance, des rencontres avec des gens que tu vas aider et qui vont ensuite t’aider.
12. Christophe Leboucher, malvoyant et pêcheur à mains nues
Reportage de Nicolas Burnens publié le 30 septembre 2020 par rtl.fr
France- Étretat (Seine-Maritime), Christophe Leboucher, malvoyant de naissance, pêche à la tâte depuis 43 ans. Une technique ancestrale qu’il est l’un des derniers à pratiquer dans la région.
En fin de journée, à marée basse, Christophe Leboucher emprunte toujours le même itinéraire. Il longe d’abord les immenses falaises de craie blanche d’Étretat, son fidèle bâton en bois à la main.
Malvoyant, le pêcheur ne distingue que quelques formes. Pour s’orienter et marcher en toute sécurité, il fait appel à tous ses sens. “Le son de la mer, par exemple, je l’entends en écho très nettement le long de la paroi”, explique-t-il. En piaillant, les goëlands lui donnent également des indications sur sa localisation.
Après 20 minutes de marche, Christophe quitte les galets pour s’aventurer, plus loin, dans le sable, là où la mer s’est retirée. Il arpente cette plage depuis l’enfance, son vieux seau blanc dans le dos, attaché à sa salopette. Il en connaît chaque recoin. La pêche à mains nues peut enfin commencer.
“Très vite je me suis servi de mes mains parce que je n’avais pas mes yeux. Ici, tous les rochers sont de vieilles connaissances”, affirme le pêcheur. Il est l’un des rares à s’aventurer dans ce paysage quasi-lunaire, malgré son handicap.
“J’ai l’impression d’être dans mon milieu. Ça me transcende et ça me fait oublier ma condition d’homme handicapé dans la vie, parce que la normalité fait que pour moi ce n’est pas facile“, raconte-t-il. Christophe Leboucher est également animateur culturel à Etretat. Il propose donc des sorties à des voyants.
Ce jour-là, le pêcheur fait partager sa passion à François, l’un de ses amis, jusqu’au pied des vagues. Il lui montre les endroits les plus reculés, et lui donne des conseils pour attraper étrilles et araignées.
Très impressionné, François pratique cette pêche pour la première fois. “C’est comme aller les chercher les champignons, on se vide la tête. Je découvre, je commence à comprendre comment le vent a un impact sur ce qu’on va pêcher. S’orienter comme ça, ça me fascine alors que ce n’est pas un milieu facile“, se réjouit-il, admiratif.
Le vent se lève, la mer commence à être agitée. Mi-homme, mi-poisson, Christophe a déjà de l’eau jusqu’à la taille. Peu à peu, le soleil se couche sur les falaises d’Etretat. La beauté de ce paysage est connue dans le monde entier. Même sans le voir, Christophe profite de la richesse de ce site naturel.
“J’ai une autre beauté, sûrement pas la même que la vôtre avec vos yeux. C’est cet environnement, ce grondement de la mer, ce vent, cette odeur, cet écho. Tout ça, c’est une boîte dans laquelle la beauté explose au cerveau“, philosophe-t-il.
La marée remonte, il est temps de regagner la plage. Demain, Christophe reviendra, à nouveau, pour arpenter, à sa manière, sans le voir, ce décor majestueux.