Écho du RAAMM pour la période du 5 au 11 février
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 5 au 11 février 2018.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. Semaine québécoise de la canne blanche – Accessibilité universelle : Les personnes aveugles et malvoyantes du Québec souhaitent aider les élus à y voir plus clair
- 2. Le RAAMM offre des activités de sensibilisation pour les entreprises et le grand public
- 3. Rappel-Promotion intervention en milieu ouvert (PIMO) : Postes d’accompagnateur/trices
- 4. Montpellier : la nouvelle campagne choc de la Fédération des aveugles de France “Yes you canne”
- 5. Suisse- Les personnes handicapées dénoncent les défauts des nouveaux trains CFF
- 6. Aveugle depuis ses 22 ans, Claude Vasseur a appris à surmonter la cécité
- 7. Concarneau, France- Marcher en ville les yeux bandés ? Pas simple
- 8. Rennes. Christine, aveugle, a perdu ses repères à cause d’un chantier
- 9. Un jouet éducatif qui introduit le braille à un âge précoce
- 10. L’Intelligence Artificielle (IA) va permettre un diagnostic plus rapide pour 3 maladies oculaires
- 11. France-Handicap: chaque ministère a son haut fonctionnaire dédié
1. Semaine québécoise de la canne blanche – Accessibilité universelle : Les personnes aveugles et malvoyantes du Québec souhaitent aider les élus à y voir plus clair
MONTRÉAL, le 31 janv. 2018 /CNW Telbec/ – Les personnes ayant une déficience visuelle doivent composer quotidiennement avec de nombreuses difficultés. À l’occasion de la prochaine édition de la Semaine québécoise de la canne blanche, qui aura lieu cette année du 4 au 10 février, les élus municipaux provinciaux et fédéraux sont invités à afficher leur soutien aux personnes malvoyantes en relevant un défi pour les sensibiliser à ces réalités vécues par plus de 300 000 personnes au Québec.
Plusieurs organismes communautaires militent en faveur d’aménagements favorisant l’accès pour tous aux lieux publics et à l’information. En effet, si les avancées technologiques et réglementaires ont pu contribuer ces dernières années à améliorer la qualité de vie des personnes en situation de handicap visuel, d’importantes barrières existent toujours, freinant ainsi l’atteinte de l’égalité pour ces personnes.
Plusieurs mesures sont à la portée des élus de tous les paliers de gouvernement afin d’abaisser ces barrières. C’est pourquoi des associations de personnes en situation de handicap visuel souhaitent aider des conseillers municipaux, maires et députés de plusieurs régions à y voir plus clair en matière d’accessibilité universelle, par l’organisation d’activités se voulant ludiques et pédagogiques.
Les représentants des médias sont également conviés à assister à ces activités. Il est possible de connaître les détails des activités organisées à l’occasion de la Semaine québécoise de la canne blanche en consultant la page Facebook « Semaine québécoise de la canne blanche » ou en contactant la ou les associations des personnes handicapées visuelles de votre région administrative. Les élus n’ayant pas reçu d’invitation et souhaitant afficher leur appui aux personnes ayant une déficience visuelle peuvent également s’adresser à leur association régionale.
À propos de la Semaine de la canne blanche
Lorsqu’elle a été inventée, la canne blanche a permis d’augmenter la qualité de vie de ses utilisateurs. Elle représente la liberté et l’autonomie. Depuis 1947, la première semaine de février est reconnue au Canada comme étant la « Semaine de la canne blanche ». De nos jours, cette semaine est l’occasion de sensibiliser la population à la réalité des personnes vivant avec une perte de vision.
SOURCE Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ)
Renseignements : Pour informations et entrevues : Antoine Perreault, Directeur général du Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec, 438-393-7859, [email protected]
2. Le RAAMM offre des activités de sensibilisation pour les entreprises et le grand public
Alors que débute la Semaine de la canne blanche, le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain propose maintenant des activités de sensibilisation organisées sur demande destinées aux entreprises et au grand public.
Que ce soit pour des entreprises ou des institutions publiques qui souhaitent consolider une équipe de travail, pour des membres du RAAMM qui veulent sensibiliser leurs proches à leur réalité ou pour un groupe d’amis curieux au sujet de la déficience visuelle, le RAAMM répond à vos attentes et vous propose deux activités qui vous permettront de vivre une expérience marquante et vous aideront à mieux comprendre les contraintes auxquelles peuvent faire face les personnes ayant une déficience visuelle.
Repas dans le noir
C’est les yeux bandés que vous vivrez l’expérience d’être privés de la vue le temps d’un repas et de quelques jeux de sensibilisation. Nous laissons planer le mystère sur le déroulement de cette activité pour vous permettre de vivre une expérience unique et déroutante. Chaque personne participante sera jumelée avec une personne vivant avec un handicap visuel à qui vous pourrez poser vos questions.
Atelier de cuisine dans le noir
Éplucher, couper, mesurer, cuire, faire la vaisselle : les tâches reliées à la cuisine vous semblent faciles et familières. Qu’en serait-il si vous étiez privés de la vue?
Venez découvrir les défis auxquels font face les personnes handicapées visuelles lors de la préparation des repas. Les yeux bandés, vous devrez préparer ensemble un repas qui sera ensuite dégusté en groupe. Tout le monde devra mettre la main à la pâte!
Pour plus d’information, consultez notre site Web https://raamm.org/activites/activites-entreprises-grand-public/ ou contactez Mme Josée Boyer au 514-277-4401, poste 1116 ou par courriel à [email protected].
3. Rappel-Promotion intervention en milieu ouvert (PIMO) : Postes d’accompagnateur/trices
Offre d’emplois
Description
PIMO est à la recherche de personnes motivées pour occuper la fonction d’accompagnateurs/trices auprès de personnes handicapées dans le cadre d’un projet de déploiement d’une nouvelle offre de services en accompagnement à Montréal. Une formation préalable de 8 semaines et rémunérée sera offerte aux 6 aspirants accompagnateurs sélectionnés. Parmi eux, 4 seront retenus pour la durée du projet pour les 4 postes suivants :
- 1 poste – 56 hres de travail/2 semaines réparties sur 10 jours fixes entre 7 et 23 hres (moy. de 28 hres/semaine)
- 3 postes – 42 hres de travail/2 semaines réparties sur 8 jours fixes entre 7 et 23 hres (moy. de 21 hres/semaine)
Profil recherché
Vous êtes motivé à apprendre un nouveau métier ou à vous perfectionner dans un domaine en croissance ? Vous avez de fortes habiletés interpersonnelles, une bonne capacité d’adaptation? Vous êtes une personne empathique, patiente, respectueuse et discrète ? Vous êtes reconnu/e pour votre sens des responsabilités, votre bonne humeur et votre écoute ?
Principales responsabilités
- Accompagner la personne à des activités hors de son domicile (sorties utilitaires, rv médicaux, loisirs)
- Suppléer, soutenir, faciliter et assister la personne dans la réalisation de ses activités
- Aider la personne à se déplacer, à communiquer, à s’orienter, etc.
- Au besoin, poser des gestes à la place de la personne qui ne peut les faire elle-même
- Occasionnellement agir comme accompagnateur et chauffeur avec les véhicules de COMMUNAUTO
- Participer à la formation
Exigences
- Disponible du 19 mars 2018 au 8 décembre 2019 incluant une fin de semaine sur deux
- Avoir au moins 21 ans
- Permis de conduire en règle
- Diplôme de secondaire 5
- Maîtrise du français écrit et parlé et anglais fonctionnel
- Intérêt marqué et ouverture à travailler avec des personnes ayant des limitations et/ou en perte d’autonomie.
- Pouvoir fournir un certificat de bonne conduite (fourni par la police locale, sera remboursé aux 4 candidats retenus)
Atouts
- Expérience en accompagnement de personnes ayant des limitations ou d’aide à la personne
- Connaissance des enjeux reliés à la situation de vie d’une personne vivant avec des limitations
Détails de l’offre
Début de la formation (rémunérée) : 19 mars 2018
Début et fin de la nouvelle offre de services : 14 mai 2018 au 8 décembre 2019 (sujet à changement)
Salaire : 16 $/hre
Date limite pour le dépôt des candidatures : 17 février 2018 à 17 h
Faire parvenir votre curriculum vitae et une lettre de présentation indiquant le poste souhaité, si possible, dans un même fichier .doc ou .pdf et identifier le fichier par votre nom de famille (ex. Tremblay-poste accompagnateur.doc). Envoyer le fichier à Myriam Casséus à son adresse [email protected]. Nous communiquerons avec les candidats retenus seulement.
4. Montpellier : la nouvelle campagne choc de la Fédération des aveugles de France “Yes you canne”
L’agence montpelliéraine Wonderful travaille, depuis 2011, la communication de la Fédération des aveugles et amblyopes de France.
Le poids des mots, le choc des photos. Usée jusqu’à la corde, la formule reste néanmoins fréquemment appliquée pour des campagnes publicitaires ou de communication voulant maximiser leur efficacité. C’est le credo choisi par l’agence montpelliéraine Wonderful depuis 2011, dès lors qu’il s’agit d’élaborer, pour la Fédération des aveugles et amblyopes de France, une campagne pour alerter et sensibiliser sur la situation des malvoyants.
Messages prioritaires
Nul n’a oublié la première, qui avait pris la forme d’un calendrier où à chaque page des personnalités (de Nicolas Sarkozy à Zinedine Zidane) étaient représentées, via des photos retouchées, avec canne blanche, chien d’aveugle et lunettes noires. Et pour chaque mois, était répétée cette même interrogation: “Faut être qui aujourd’hui pour être bien vu ?”
Le Gardois Vincent Michel, désormais installé dans l’Hérault, est président la Fédération des aveugles et amblyopes de France au niveau national. Il interpelle cette année “la nouvelle classe politique, plus jeune, arrivée aux affaires” en 2017. “Les aveugles de France ont une seule exigence, devenir des citoyens à part entière (…) Vous allez faire de nouvelles lois, regardez d’abord celles qui ne sont pas appliquées depuis 1975, 1987 et 2005 !”
Photo qui accroche et slogan qui claque, Wonderful a donc renoué avec le même principe pour son calendrier 2018, ainsi que l’explique le directeur de l’agence Pascal Hébrard : “Toutes les associations travaillant sur le handicap sont malheureusement obligées de mener un combat permanent, d’être sans arrêt sur le qui-vive, de faire un lobbying incessant auprès des décideurs et financeurs. Car l’objectif reste aussi d’avoir des rendez-vous avec eux dans la foulée. Comme celui qu’a obtenu la Fédération, récemment, avec la ministre de la Culture Françoise Nyssen, afin de solliciter une aide sur l’édition de livres en braille. Elle a été d’ailleurs très à l’écoute.”
“Montrer une forme d’impertinence sans être agressif”
D’où ces huit campagnes consécutives, à l’esprit identique : “Montrer une forme d’impertinence sans être agressif. Ce serait contre-productif, il faut rester positif.” Soit pour cette année, le retour aux lunettes noires et à la canne blanche, “Yes you canne” en guise d’accroche générale, et des personnalités choisies tant dans le mundillo politique que du côté des grands patrons (Stéphane Richard, Michel-Edouard Leclerc, Guillaume Pepy), ou des dirigeants de club de football (Jean-Michel Aulas). Afin de multiplier les messages et mieux cibler les priorités pour les malvoyants, qu’il s’agisse de l’emploi (un handicapé sur deux ne travaille pas en France), la scolarité, l’accessibilité aux services publics ou aux sites culturels. Avant (probablement) de recommencer en 2019.
Article de Vincent Coste publié le 30 janvier 2018
5. Suisse- Les personnes handicapées dénoncent les défauts des nouveaux trains CFF
Inclusion Handicap, la faîtière des organisations suisses de personnes handicapées, a déposé une plainte auprès du Tribunal administratif fédéral pour dénoncer les défauts des nouveaux trains à deux étages CFF.
Des boutons d’ouverture des portes à l’intérieur des rames trop hauts, des rampes trop raides ou des panneaux éblouissants: les personnes en chaise roulante et les malvoyants dénoncent les défauts des nouveaux trains à deux étages CFF.
Inclusion Handicap veut faire en sorte que les adaptations nécessaires soient effectuées avant que toutes les rames de ces nouveaux trains à deux étages ne soient construites, selon l’émission 10 vor 10 de la SRF.
Plainte contre l’autorisation provisoire d’exploitation
Il s’agit de 62 trains, commandés en 2010 à l’entreprise Bombardier, qui représentent près de 2 milliards de francs, soit le plus gros contrat de l’histoire du rail. La plainte se dirige donc contre l’autorisation provisoire d’exploitation de ces nouvelles rames, délivrée à la fin de l’année passée par l’Office fédéral des transports.
Il se peut que cette plainte fasse bouger les choses, puisque la majorité des nouveaux trains ne sont pas encore finis. Inclusion Handicap estime que des modifications peuvent être effectuées sans engendrer de frais superflus.
Néanmoins, cette plainte pourrait coûter des millions supplémentaires et provoquer de nouveaux retards de livraison.
Article de Pierre-Etienne Joye publié le 30 janvier 2018
6. Aveugle depuis ses 22 ans, Claude Vasseur a appris à surmonter la cécité
De sa naissance à Calais à son arrivée à Tulle, de son métier de sténodactylographe à sa passion pour la dentelle, Claude Vasseur retrace 65 ans d’une vie passée à surmonter la cécité.
Il a pour habitude de ne jamais allumer les lumières de son appartement. « De quelle utilité me seraient-elles ? Pour moi, c’est toujours le noir complet. Et s’il est une chose que j’ai apprise à voir, c’est le bon côté des choses : au moins, je fais de grosses économies sur mes factures d’électricité ! »
Claude Vasseur a le rire facile. Et même l’œil qui pétille. À 65 ans, ce Tulliste d’adoption, arrivé dans la cité en août 2000, n’a rien perdu de sa gaieté, de son entrain. Aucune de ces passions qui, dès son plus jeune âge, l’ont animé, n’ont aujourd’hui cessé de le faire vibrer. « Et croyez-moi, les vibrations, quand on est aveugle, c’est important. »
“Aveugle”. Claude Vasseur est, depuis près de quarante ans, atteint d’une cécité complète. Ses grands yeux d’un vert d’eau, presque translucide, pourraient pourtant laisser penser le contraire. « Ils sont verts ? », s’étonne ce Tulliste de cœur. « J’ai parfois du mal à m’en souvenir, cela fait longtemps que je ne me suis pas vu. » Et pourtant…
Écrire, coûte que coûte
La cécité n’a pas empêché Claude Vasseur de travailler. Ni d’écrire un livre. Ni même de quitter, à 23 ans, son Calais natal pour rejoindre la capitale. Elle ne l’empêche pas aujourd’hui de continuer à se passionner pour son premier amour : la dentelle… qu’elle soit de Calais ou de Tulle.
Pourtant, la vie du Calaisien a basculé en deux ans. « Alors que j’étais dessinateur en dentelle, le couperet est tombé : à 20 ans, on m’a dit que j’étais en train de devenir aveugle. Et que ce serait irréversible. » Si bien qu’à 22 ans, Claude Vasseur est atteint d’une cécité complète. Et doit alors renoncer à sa plus grande passion. « Mon métier. Je ne pouvais tout simplement plus l’exercer. »
Parce qu’il renonce, Claude Vasseur choisit. « Il était hors de question que je reste sans rien faire de ma vie. » Alors, comme un pied de nez adressé au destin, le Calaisien décide de se former à la sténodactylographie. « Le formateur ne voulait pas entendre parler de moi parce que j’étais aveugle. Mais moi, j’avais passé de longs mois à retenir les touches des claviers Azerty. Et j’étais capable de travailler comme n’importe qui. »
Si bien que Claude Vasseur se fait embaucher par la Sécurité sociale, à Paris. « Puis en 2000, j’ai voulu quitter la ville et j’ai opté pour la Corrèze », où, à la CPAM, le sexagénaire termine sa carrière. Puis prend sa retraite. Cette dernière n’est pas synonyme de repos.
À l’aide d’un ordinateur doté d’une assistance vocale, Claude Vasseur écrit un livre, Pétales de vie, paru en 2016 aux éditions Eivlys. « De modestes réflexions », précise-t-il. « Elles concernent mon rapport à dieu, à la société… » Et à ces questions que les voyants pourraient se poser sur la cécité. « Je dis toujours qu’en 24 heures, il y en a six où je vois : la nuit, lorsque je dors. Et que je rêve. »
De son handicap, Claude Vasseur a appris à faire une force. « Être aveugle vous oblige à vous concentrer sur l’essentiel. Puisque vous ne les voyez pas, les événements extérieurs ne vous perturbent pas. Vous êtes obligés de vous concentrer sur ces choses que les voyants ne voient pas toujours. » Et sur les bruits.
Au moindre pas, au moindre murmure échappé dans l’étroit couloir de son immeuble, Claude Vasseur tressaille. « Tiens, quelqu’un vient d’entrer quelque part… » Dans le « désordre organisé » de son appartement, il se déplace avec agilité, et sans jamais heurter le moindre meuble. « C’est une question de mémoire. Elle travaille en permanence. »
Sa passion pour la dentelle l’amènera à animer une conférence, le 10 février prochain, à la médiathèque de Varetz. Des coupures des points de Tulle et de Calais, qu’il a minutieusement collectionnées au fil des années, seront exposées. Pour le moment, elles reposent sagement sur le coin d’un buffet, tout prêt d’une citation d’Antoine de Saint-Exupéry : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »
Article de Sarah Bourletias publié le 29 janvier 2018
7. Concarneau, France- Marcher en ville les yeux bandés ? Pas simple
Gilbert avait le titre tout trouvé pour la balade organisée les yeux bandés, samedi dans les rues de Concarneau : « Un festival de cannes blanches », histoire d’en rire un peu tout en démontrant que vouloir être autonome quand on est malvoyant, relève parfois, franchement, du parcours du combattant. Gilbert, lui, est malvoyant depuis ses 25 ans. Mais samedi, avec Dymo, sa chienne guide, c’est bien lui qui semblait avoir le regard éclairé, nous guidant, nous les voyants aux yeux bandés, avec aisance à travers les rues de Concarneau.
Histoire de bien s’imprégner des difficultés, Gilbert et Ghyslaine, son épouse, nous avait préparé un circuit tout fait, de la Balise, le centre socioculturel concarnois, jusqu’à la Ville-Close. Une petite demi-heure de marche par groupe de huit répartis en binôme. L’un portant canne blanche, les yeux bandés, l’autre jouant l’accompagnateur.
Les yeux bandés, on découvre alors que la marche devient vite très compliquée. Notre canne blanche avec sa roulette balaie le trottoir de droite à gauche. A gauche le mur. A droite la route. Au loin puis très près, le bruit d’une voiture. Devant, le vide, noir. Aucun repère si ce n’est le contact de la canne sur le sol. Rien de rassurant pourtant. La notion de distance n’existe plus. Très vite on se heurte à une poubelle qui prend la moitié du trottoir. « Pourquoi n’est-elle pas rangée comme les autres ? s’indigne Gilbert. Cela fait partie des incivilités qui sont autant de pièges pour les malvoyants. »
Incivilités
Plus loin, sur la droite, le pneu d’une camionnette grignote largement le trottoir. On s’en écarte. Puis on esquive le rétroviseur. Mais on freine des deux pieds en écoutant Gilbert nous mettre en garde contre « les volets ouverts par la tempête ». Sur la gauche cette fois. Pas question de se faire assommer.
Au bout de la rue, nous attend le passage piéton. Ce qui doit sécuriser notre traversée de la route se révèle un véritable casse-tête. Aucune bande podotactile sur le sol ne nous signale ni son début, ni sa fin. On traverse à l’aveugle, c’est le cas de le dire. Plus loin encore, une incivilité malodorante. Celle-là, elle n’avertit pas. Une crotte de chien. Autant Dymo, en avertit son maître et l’écarte du danger. Autant ceux et celles qui ont les yeux bandés doivent se faire aider par leur accompagnateur. Pas question d’en ramener une sous la semelle. « Vous pouvez vous imaginer ce que peut ressentir un malvoyant quand il plie sa canne à la maison et qu’il se retrouve avec plein de déjections canines sur les mains », nous glisse Gilbert.
Deuxième traversée de route. On sent le souffle des voitures nous frôler. « Mais on les entend, précise Gilbert. Les voitures électriques, elles, on ne les entend pas. Tout comme les vélos. » Là encore grosse difficulté. Pas de bande podotactile. On se fait aider. « Pour aider un aveugle à traverser la route, ne lui prenez pas le bras. Passez devant et laissez lui prendre votre coude », rappelle Gilbert.
Vingt minutes ont passé. Nous échangeons les bandeaux avec notre accompagnateur. Bien loin de notre destination finale, la Ville-Close. Nous avons parcouru à peine 100 mètres. « C’est déstabilisant », avoue Maryvonne. Gilbert acquiesce. La démonstration est faite. Les Villes ne sont pas encore franchement adaptées au handicap…
Gilbert, lui, a heureusement Dymo à ses côtés pour élargir sa capacité d’autonomie. En France ils ne sont que 1 500 à disposer d’un chien guide. Sur une population atteinte de cécité estimée à près de 150 000 personnes. Gilbert est un ambassadeur de l’Association nationale des maîtres de chiens guides d’aveugles. Et le dit.
Article de Catherine Gentric publié le 22 janvier 2018
8. Rennes. Christine, aveugle, a perdu ses repères à cause d’un chantier
Les yeux brûlés par une couveuse dans laquelle elle avait été placée peu après sa naissance, Christine est aveugle. Domiciliée à Maurepas près du centre commercial du Gast, elle avait mémorisé le parcours pour se rendre seule chez son coiffeur, à la pharmacie, à la supérette. Sauf que les travaux en cours lui compliquent sérieusement la vie. Ses repères ont disparu.
C’était un de ses plaisirs. Sortir de son appartement pour se rendre, à quelques centaines de mètres de là, au centre commercial du Gast. Pour aller à la pharmacie, chez le coiffeur, à la supérette. Quoi de plus banal pour madame et monsieur tout le monde. Mais pas pour Christine, 64 ans. « Je suis aveugle. Mes yeux ont été brûlés dans la couveuse dans laquelle on m’a placé après ma naissance » explique-t-elle. Le monde, elle ne l’a vu que quelques minutes. Puis l’écran noir définitif.
Les années suivantes, elle apprend le braille et aussi à devenir autonome. Elle va aussi apprendre à jouer de l’accordéon et du synthétiseur. « J’aime la musique » confie-t-elle. Sur ces étagères, s’empilent des CD et des vinyles.
Mais surtout, une spécialiste lui a appris à se déplacer à l’extérieur de chez elle. « J’ai mis quatre mois à apprendre mon trajet. Ça n’a pas été facile » confie Christine. « Je me repère aux bordures des trottoirs, aux poteaux. » Plus étonnant : « aux vibrations quand je marche. » Elle sait si elle se trouve sur du macadam, sur de la pelouse, sur une bouche d’égout, sur un passage piéton. Elle a perdu la vue mais aiguisé ses autres sens.
Un GPS dans sa tête
Une à deux fois par semaine, elle se rendait donc au centre commercial. « Je n’avais pas besoin de quelqu’un pour m’accompagner. J’étais vraiment autonome. » Impressionnant d’ailleurs de la regarder s’équiper pour sortir. « Chez moi, tout est méticuleusement rangé. Je sais exactement où est chaque objet. » Elle ouvre la porte de la petite étagère près de sa porte d’entrée où se trouvent ses chaussures, son écharpe, sa canne, ses clés ainsi qu’un petit boîtier qui lui indique vocalement l’heure.
Le moindre obstacle est un défi
« Le problème c’est qu’ils sont en train de transformer le centre commercial du Gast et tous les points de repères que j’avais appris pour m’y rendre disparaissent » déplore-t-elle. En fait, il est en cours de destruction avant d’être reconstruit. Son cerveau a mémorisé toutes les particularités de l’ancien centre. Impossible pour elle d’identifier les grilles des chantiers qui ont fait leur apparition, les plots barrant des passages ou d’autres obstacles. « Par exemple, je me repère aux vitrines. Elles n’existent plus. » Plus précisément, elle identifiait le bruit de sa canne au contact du verre. La vitrine du coiffeur n’avait pas le même son que celui de la pharmacie !
Christine ne parle même pas des autres obstacles. Comme les voitures mal garées ou qui stationnent sur les trottoirs. « C’est angoissant pour moi. Si on ne m’aide pas je ne peux plus avancer. »
Article de Samuel Nohra publié le 31 janvier 2018
9. Un jouet éducatif qui introduit le braille à un âge précoce
Rendre le braille accessible dès le plus jeune âge
Nous avons déjà vu un certain nombre de produits sur le marché qui visent à aider les personnes aveugles à apprendre le braille et à améliorer leur expérience de lecture. Parmi ces produits, il y a cet outil d’alphabétisation avec une prononciation audio ou encore cette tablette tactile qui transforme concepts visuels en représentations tactiles. Comme toute autre compétence, plus tôt un enfant apprend le braille mieux c’est. Cependant, la plupart des produits disponibles sont souvent considérés comme trop complexes ou très coûteux pour les parents. C’est ainsi que, pour aider leur enfant qui a une déficience visuelle, le couple américain Beth et Jake Lacourse ont mis au point un appareil abordable et adapté aux enfants pour enseigner le braille d’une manière simple et amusante. Il s’agit du BecDot.
Le BecDot est un dispositif qui est composé de quatre cellules braille qui réagissent aux objets qui disposent d’une puce NFC (Near Field Communication). Ainsi, dès qu’une étiquette NFC est détectée, par exemple un jouet en forme de chat, le mot chat apparaît en braille. Le parent ou l’enseignant qui utilise BecDot pour l’enseignement du braille peut également télécharger le son correspondant à l’objet s’il le souhaite. L’appareil utilise un microcontrôleur Arduino Uno pour piloter chaque point et créer le mot. Le prototype a été réalisé grâce à une imprimante 3D et permet aux enfants d’apprendre l’alphabet et d’identifier des mots courts composés de quatre lettres maximum. Le jouet s’allume et émet des sons, ce qui le rend plus amusant et plus agréable pour les enfants. BecDot, bien qu’il soit encore en phase de prototype, devrait être commercialisé à moins de 100 $.
Article publié le 31 janvier 2018 par Audy R.
Source : http://hellobiz.fr/2018/01/31/jouet-educatif-introduit-braille-a-age-precoce/
10. L’Intelligence Artificielle (IA) va permettre un diagnostic plus rapide pour 3 maladies oculaires
Les maladies oculaires pourraient être diagnostiquées plus rapidement et être moins coûteuses dès l’année prochaine, grâce à un système de dépistage utilisant une intelligence artificielle en cours de développement.
Un système d’apprentissage automatique, conçu pour reconnaître et classifier les images rétiniennes, détectait il y a peu trois maladies oculaires majeures – rétinopathie diabétique, glaucome et dégénérescence maculaire liée à l’âge – avec plus de rapidité et de précision que les tests existants. Un demi-million d’images rétiniennes de personnes issues de différentes ethnies (Chinois, Malais, Indiens, Hispaniques, Afro-Américains, Caucasiens des États-Unis et d’Australie, entre autres) ont ici été utilisées.
« Avec ce système d’IA, les résultats pour le dépistage devraient être instantanés et réduire potentiellement de 80 % la charge de travail des diagnosticiens », note le professeur Wong Tien Yin, meneur de l’étude et directeur médical du Singapore National Eye Centre, qui publie ses travaux dans le Journal de l’American Medical Association. « La prochaine étape sera de former ce système d’apprentissage pour prédire quels patients auront des maladies oculaires à l’avenir avant qu’ils ne les développent, simplement en regardant leurs images rétiniennes ».
La rétinopathie diabétique est une maladie dans laquelle les vaisseaux sanguins de la rétine sont endommagés et qui entraîne une perte de vision. C’est la principale cause de cécité chez les adultes à Singapour : plus de 400 000 personnes souffrent ici de diabète, et un sur trois est atteint d’une rétinopathie diabétique. « Avec près d’un million de diabétiques prévus dans la région d’ici 2050, jusqu’à 200 000 patients pourraient amenés à être dépistés pour des maladies oculaires diabétiques à l’avenir, soit le double des 100 000 dépistés cette année », poursuit le chercheur, notant au passage que ce nouveau système pourrait être disponible dès l’année prochaine.
Dépistage, diagnostic, pronostic, l’avancement de ces nouvelles technologies n’aspire pas à remplacer les médecins, mais se présente ici comme un soutien permettant d’être plus précis, en plus d’économiser du temps et donc de l’argent. Le dépistage des maladies sera en effet plus rapide et moins exigeant en main-d’œuvre.
Article de Brice Louvet publié le 31 janvier 2018
Source : http://sciencepost.fr/2018/01/lia-promet-tests-plus-rapides-3-maladies-oculaires/
11. France-Handicap: chaque ministère a son haut fonctionnaire dédié
Chaque ministère a désormais un haut fonctionnaire dédié au handicap qui a la charge de définir et mettre en œuvre cette politique. La liste a été dévoilée le 29 janvier 2018. Pour agir plus efficacement sur tous les champs.
La liste devait être dévoilée avant le 10 novembre 2017 mais les nominations avaient pris du retard. C’est désormais chose faite. La secrétaire d’État en charge des personnes handicapées, Sophie Cluzel, a installé le 29 janvier 2018 “un réseau de hauts fonctionnaires” qui seront placés au sein de chaque ministère ou de chaque secrétariat d’État et chargés du handicap et de l’inclusion.
Autorité et compétence reconnues
Cette mesure, annoncée par le Premier ministre Édouard Philippe lors du Comité interministériel du handicap en septembre 2017, vise “un devoir d’impulsion et d’exemplarité” de l’administration dans ce domaine, selon une circulaire du Premier ministre du 23 octobre (article en lien ci-dessous). Dans cette circulaire, M. Philippe demandait à tous les ministres et secrétaires d’État de désigner un haut fonctionnaire qui serait chargé “de définir et de mettre en oeuvre la politique” de chaque ministère “en matière d’accessibilité universelle et de handicap”. “Vous privilégierez, pour l’exercice de cette mission, les fonctionnaires dont l’autorité et la compétence seront reconnues, et notamment les membres relevant des corps d’inspection”, précisait le Premier ministre.
Investir tous les champs
Les hauts fonctionnaires désignés devront veiller “en particulier à la mise en place et au suivi d’indicateurs d’inclusion précis” et seront “garants de la prise en compte de la question du handicap dans la préparation des textes législatifs et réglementaires”, notamment de la réalisation “systématique” d’une “fiche diagnostic-handicap” pour tout projet de loi, selon la circulaire. Ces hauts fonctionnaires “seront les interlocuteurs, les leviers, les vecteurs d’une politique interministérielle commune”, a souligné le secrétariat d’État chargé des Personnes handicapées. “Pour agir efficacement sur le quotidien des personnes, il nous faut investir l’ensemble des champs de l’école, de l’emploi, du logement, de la santé, de l’accessibilité de la ville et des transports, de l’accès aux sports, à la culture et aux loisirs”, a-t-il ajouté.
Réaction !
Matthieu Annereau, président de l’APHPP (association qui, réunissant notamment des élus, a pour objectif de faire bouger les politiques dans le domaine du handicap), a réagi à cette mesure : “Pour agir de manière inclusive et surtout en amont des préparations de loi la nécéssité d’un référent handicap, inclusion et accessibilité au sein de chaque ministère est nécessaire et est une réelle avancée. Toutefois, aussi technique soit la mission pourquoi la confier exclusivement à des Hauts Fonctionnaires ? Pourquoi ne pas en profiter pour ouvrir les ministères aux experts du monde du handicap et aux personnes handicapées elles-mêmes ?”. Et de conclure qu’il “n’est plus acceptable que, tout comme l’entreprise, la politique continue à se priver de talents et de chances”.
Article de l’AFP pour Handicap.fr publié le 30 janvier 2018
Source : http://informations.handicap.fr/art-haut-fonctionnaire-handicap-853-10523.php