Écho du RAAMM pour la période du 4 au 10 mai
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 4 au 10 mai 2020.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. COVID-19 Les personnes à handicap visuel oubliées en temps de pandémie
- 2. « On doit adapter les mesures sanitaires à notre réalité»- Pascale Dussault
- 3. Techniques de guide humain en temps de pandémie (COVID-19)
- 4. Coronavirus et cécité: le quotidien d’une Neuchâteloise confinée
- 5. Cécité et confinement, un isolement supplémentaire
- 6. “Le plus dur, c’est le regard des autres”. Hélène et Fernando, parents de Lisa, 18 mois
- 7. Journée internationale des chiens-guides : les personnes malvoyantes face au confinement
- 8. La cataracte, principale cause de cécité au Mexique
- 9. Une situation exceptionnelle nécessitant solidarité et adaptation
- 10 .Port du couvre-visage dans les lieux publics en contexte de la pandémie de COVID-19
- 11. Toujours plus de plaintes à l’ombudsman de Montréal
1. COVID-19 Les personnes à handicap visuel oubliées en temps de pandémie
Article de Nicholas Pereira publié le 29 avril 2020 dans Le Courrier Laval
La période de pandémie actuelle est vécue difficilement par un bon nombre de personnes mal voyantes ou aveugles, car les services offerts ne sont pas adaptés à leur réalité.
«Les mesures actuelles poussent beaucoup vers l’utilisation du numérique, explique Pascale Dussault, directrice générale du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM). Il est très difficile de naviguer sur les sites de transactions bancaires ou les services d’épicerie en ligne.»
Elle ajoute que différents envois gouvernementaux, tels que le guide d’auto-soin, n’étaient initialement pas adaptés pour les personnes malvoyantes. La modification a été faite plus récemment.
Épicerie
Pour plusieurs, l’épicerie hebdomadaire constitue le seul moment permettant de sortir de la maison. La situation est identique pour les malvoyants qui souhaitent continuer de la faire par eux-mêmes.
Toutefois, quelques situations de discrimination non-intentionnelle ont été aperçues. «Il arrive que des gens se font refuser l’accès lorsqu’elles sont guidées par le coude, note David Demers, directeur général d’INCA Québec. C’est même arrivé lorsqu’une personne aveugle qui était seule était obligée de toucher un item ou qu’elle ne pouvait garantir les deux mètres de distance.»
Selon lui, il faut faire preuve d’empathie et comprendre que la personne doit continuer d’obtenir de l’aide même en période de pandémie. Il croit cependant que les personnes malvoyantes doivent aussi faire leur part s’ils sont en mesure de faire livrer à la maison ou de demander à quelqu’un de faire l’épicerie pour eux.
Par ailleurs, le RAAMM a mis sur pied un service d’épicerie d’urgence pour aider les personnes mal voyantes qui sont seules. «Nous allons faire une épicerie avec des bénévoles et nous l’apportons directement à leur porte, précise Mme Dussault. La facturation vient à la suite de la réception de la commande.»
Chiens-guides
INCA Québec a également lancé une campagne de sensibilisation pour faire comprendre la réalité des gens ayant l’aide d’un chien-guide en cette période de pandémie.
Celle-ci vise à rappeler que le chien n’est pas formé pour respecter les mesures de distanciation sociale et que les personnes passant en proximité doivent faire leur part en évitant tout contact avec l’animal.
«Il est important de ne pas se rapprocher du chien-guide pour le flatter, car il est en devoir pour assurer la sécurité de la personne aveugle, rappelle M. Demers. Le chien peut aussi transmettre le virus s’il est touché par quelqu’un, donc il faut s’assurer de respecter une distance raisonnable.»
Il faut également éviter de nourrir l’animal et d’attirer son attention par une quelconque forme de jeu qui pourrait susciter son intérêt.
Isolement
Les personnes mal voyantes et aveugles vivaient déjà l’isolement avant la pandémie de la COVID-19. La situation est désormais pire, alors que, selon le RAAMM, plus de 60 % des citoyens ayant un handicap visuel dans la grande région métropolitaine sont des personnes âgées.
«Une personne aveugle vit déjà beaucoup d’isolement social, mais c’est multiplié en ce moment, soutient le directeur général d’INCA Québec. Parfois, leur seule visite de la semaine était la personne qui leur apportait le courrier ou lisait un livre. Ils n’ont plus accès à cela pendant la crise.»
Pascale Dussault est du même avis. «Ce n’est pas tout le monde qui a des proches, donc ce n’est pas facile pour eux. Il est important de les appeler pour briser l’isolement.»
INCA Québec offre notamment le programme Vision Amitié à distance qui permet aux personnes ayant un handicap visuel de discuter gratuitement avec des bénévoles, et ce, tout au long de cette période difficile.
Source : https://courrierlaval.com/les-personnes-a-handicap-visuel-oubliees-en-temps-de-crise/
2. « On doit adapter les mesures sanitaires à notre réalité»- Pascale Dussault
En entrevue à l’émission NVL, diffusée sur les ondes de V télé, Pascale Dussault explique les défis auxquels les personnes handicapées visuelles font actuellement face, en plus de présenter le Service de dépannage d’urgence et de formuler des demandes au gouvernement.
Pour écouter l’entrevue : https://noovo.ca/videos/nvl/nvl-du-24-avril-2020 Ce lien s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre”
L’entrevue débute vers 7 minutes 20.
3. Techniques de guide humain en temps de pandémie (COVID-19)
Ce document a été rédigé par Héloïse L’Écuyer-Rioux et Laura Rivard, spécialistes en orientation et mobilité (SOM) à l’Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre. Il propose des conseils pour adapter les techniques de guide humain en temps de pandémie à la COVID-19.
Préambule
Pour guider une personne ayant une déficience visuelle de façon efficace et sécuritaire, il n’est pas possible de respecter en tout temps la distanciation physique de 2 mètres recommandée durant cette pandémie. Par contre, certaines précautions peuvent être prises. La technique de guide humain avec la prise habituelle, en tenant au-dessus du coude du guide, peut être modifiée afin de respecter les moyens de prévention et de protection contre la maladie à coronavirus recommandés par le ministère de la Santé et des Services sociaux notamment la consigne de tousser dans son coude.
Dans le but de favoriser une meilleure compréhension de la communauté, il est recommandé pour la personne ayant une déficience visuelle d’être identifiée en tout temps, soit avec une canne blanche ou un macaron d’identification Basse Vision. Si vous rencontrez une personne avec une déficience visuelle, soyez compréhensif si celle-ci éprouve de la difficulté à respecter les mesures de distanciation sociale.
1. Technique de guide humain modifiée
Si vous devez absolument être en contact avec votre guide, la prise à privilégier est de mettre votre main sur l’épaule du guide. Afin d’éviter de marcher côte à côte, votre bras doit être complètement déplié faisant en sorte que vos épaules opposées sont alignées. Ainsi, vous favorisez d’être à un pas de distance évitant de marcher sur les talons de votre guide.
Le guidage peut aussi se faire en tenant un objet rigide dont les extrémités ne sont pas pointues, cela permet d’éviter le contact physique avec le guide. L’objet tenu doit permettre à la personne guidée de bien sentir les mouvements du guide. Le guide et la personne guidée prennent chacun une extrémité de l’objet. Encore là, éviter de marcher côte à côte, la personne guidée doit être légèrement à l’arrière de son guide afin d’être à un pas de distance de celui-ci.
Attention : plus la distance entre le guide et la personne guidée est grande, plus les virages et le contournement d’obstacles seront difficiles. La sécurité de la personne guidée pourrait être compromise.
Une personne ayant un résidu visuel fonctionnel pourrait suivre visuellement son guide en évitant le contact physique.
Favoriser les explications verbales sans support tactile. S’assurer que la personne guidée entend bien nos explications (phrase courte et simple et si nécessaire la regarder lorsque vous communiquez avec elle).
À l’épicerie, prendre un chariot, la personne guidée se tient derrière en tenant la poignée et le guide tient le panier au-devant, ce qui permet de garder une distanciation physique.
Pour traverser une rue avec assistance, favoriser les indications verbales, mais si un contact physique est nécessaire, si vous pouvez mettre la main sur son épaule et si celle-ci refuse et que vous êtes à l’aise, proposez-lui de tenir le bout de la canne de détection.
NOTE : Ces conseils ne sont pas applicables pour une personne ayant des problèmes d’équilibre et en aucun temps, ne peuvent être faits avec une canne de support.
Exemples d’objets pouvant être utilisés pour guider
Canne blanche pliée, un parapluie, un bâton de marche sans pic à glace, etc.
La longueur peut varier selon l’espace disponible et l’environnement (risque de chute).
Deux illustrations représentant une personne-guide et une personne guidée. La personne-guide est placée devant et tient dans sa main, derrière son dos, une canne blanche pliée de façon à ce que la personne qui est guidée puisse tenir la canne à une distance adéquate selon l’environnement et l’espace disponible.
Guider un enfant en bas âge
Avec les parents, on privilégie de tenir la main, les doigts ou le poignet. Si l’enfant n’est pas avec son parent, il est recommandé de procéder de la même façon puisque l’enfant peut être imprévisible et se sentir inquiet. L’adulte peut porter des gants.
2. Consignes d’hygiène en temps de pandémie
Se laver les mains le plus souvent possible ou utiliser un gel désinfectant si aucun accès aux installations sanitaires n’est disponible.
Désinfecter régulièrement la poignée de la canne avec de l’eau et du savon, une lingette jetable ou des produits de nettoyage à usage domestique.
Nettoyer systématiquement le matériel utilisé pour guider après usage.
Il est possible d’utiliser des gants et un masque si le guide et la personne guidée n’habitent pas le même domicile.
Proposer le port de gants et un masque lors de l’utilisation des transports en commun ou dans les déplacements dans la communauté.
Attention de changer régulièrement le matériel de protection et de l’utiliser adéquatement. Éviter de se toucher le visage.
Pour plus de renseignements, consulter le site suivant : https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/coronavirus-2019/
N’hésitez pas à communiquer avec votre centre de réadaptation si des difficultés dans vos déplacements persistent. Un spécialiste en orientation et mobilité pourra vous soutenir au besoin.
Rédigé par : Héloïse L’Écuyer-Rioux et Laura Rivard, SOM
Révisé par : Marie-Claude Lavoie, SOM, et Annik Gemme, SOM et chef par intérim des programmes adultes, conduite automobile et réadaptation au travail.
Adaptation : Julie Bordeleau, technicienne multimédia
Avril 2020
Article publié le 26 avril 2020 par RTN
Le semi-confinement imposé par la Confédération en Suisse impacte la vie des aveugles. La limitation de la communication tactile liée aux mesures d’hygiène et des interactions sociales réduites change les habitudes. Témoignage avec la Neuchâteloise Françoise Witschi
La pandémie de coronavirus bouleverse notre fonctionnement à toutes et tous. Elle peut être source de solitude et d’anxiété, et d’autant plus pour les aveugles et malvoyants. Françoise Witschi, elle-même aveugle, est membre du comité de la section neuchâteloise de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants. Atteinte également d’une maladie chronique, elle fait partie des personnes à risques face au COVID-19 et doit donc respecter un confinement strict, chez elle, à la maison.
Le témoignage de Françoise Witschi :
« Je ne sors plus du tout. J’avais l’habitude d’aller faire mes courses toute seule, de me rendre dans les groupes créatifs de la Fédération des aveugles et des malvoyants et d’autres activités avec des amis, mais désormais c’est à la maison. » explique-t-elle. Pourtant, Françoise Witschi estime qu’il n’y a pas que des mauvais côtés dans son confinement. « Je ne suis pas plus isolée qu’auparavant. Au contraire. Des amis avec qui je n’avais plus de contact ont repris de mes nouvelles récemment.»
Pour le reste, elle occupe ses journées via les informations et la lecture, grâce à un lecteur en braille. Françoise Witschi ne ressent pas davantage d’anxiété en lien avec ce virus. Mais elle s’interroge tout même sur l’avenir. L’hypothétique maintien des gestes barrières après la fin du semi-confinement pourrait poser problème pour son quotidien d’aveugle. Un dossier qu’elle espère mener avec ses collègues du comité neuchâtelois.
5. Cécité et confinement, un isolement supplémentaire
Article de Jean-Christophe Tardivon publié par infosdijon.com le 27 avril 2020
Le confinement apporte des contraintes particulières aux personnes en situation de handicap. La présidente de l’association les Yeux en promenade aborde le sujet des déplacements en étant accompagnée et évoque les actions mises en place pour les déficients visuels confinés.
L’association les Yeux en promenade compte une centaine d’adhérents dont 35 personnes malvoyantes ou non voyantes habitant la métropole dijonnaise. Son objectif est de permettre des sorties accompagnées par des valides qui ont suivi un stage de sensibilisation. Depuis sa fondation en 2002, l’association est présidée par Dominique Bertucat qui témoigne pour Infos Dijon de la façon dont des personnes en situation de handicap vivent le confinement.
Dominique Bertucat a été hospitalisée dix jours au CHU Dijon Bourgogne du fait du Covid-19. Malgré les soins des hospitaliers, l’isolement de cette période l’a marquée, les visites étant interdites. Cependant, l’ancienne patiente remercie les personnels de leur disponibilité spontanée pour l’accompagner dans certains gestes qui auraient été simples pour un valide, au moment des repas notamment. Elle relativise la pénibilité de la situation car elle a échappé à l’intubation. Aujourd’hui, elle se remet très lentement.
«Une dépendance encore plus grande»
Être non-voyant, c’est vivre «un isolement en soit» mais «un isolement que l’on gère» indique Dominique Bertucat. La famille, des amis ou des bénévoles de l’association font des visites. L’association organise de nombreuses activités. Ce qui fait que, en temps normal, «cet isolement ne me pèse absolument pas par rapport à ce qui se passe à l’extérieur» explique la présidente.
En revanche, le confinement est vécu comme «un isolement supplémentaire». Plus de visite à son domicile, plus de sortie dans les magasins, plus d’action associative. Tout ce qui avait été aménagé pour gérer le handicap est mis à mal par le confinement : «d’un seul coup, on est obligé de le gérer différemment, on ne peut plus compter sur les autres, on ne peut compter que sur nous, il faut aller puiser dans ses réserves».
Depuis peu, Dominique Bertucat a recouvré assez de souffle pour oser de nouveau sortir. «Par sécurité», elle ne prend plus les transports en commun. De ce fait, elle est tributaire des bénévoles qui, eux-mêmes, osent ou sont en mesure de sortir. Les déplacements sont devenus très espacés avec «une dépendance encore plus grande» qu’avant le confinement.
Comment adapter le principe de la «distanciation» quand il s’agit de prendre le bras de la personne qui guide ? C’est donc un nouveau protocole qui est instauré avant d’aller à l’extérieur : les deux personnes ont à se passer les mains avec une solution hydroalcoolique puis à mettre un masque. La carte d’invalidité fait office de laisser-passer lors des contrôles d’attestation de déplacement.
Une chaîne de solidarité associative
À défaut de promenades régulières, les bénévoles de l’association ont mis en place une «chaîne de solidarité» pour appeler les bénéficiaires déficients visuels au moins une fois par semaine et maintenir ainsi un lien social. «On passe énormément de temps avec des personnes au téléphone» souligne Dominique Bertucat pour lever les inquiétudes à l’égard des bénéficiaires.
Certains sont habituellement très entourés par leur famille et se retrouvent plus isolés que d’habitude. Les bénéficiaires les plus âgés ont souligné l’absence des enfants. D’autres ont regretté de ne plus avoir accès aux bibliothèques pour emprunter des livres sonores. Ou encore, il devient difficile de trouver des personnes disponibles pour effectuer les courses dans les supermarchés.
«Les personnes non-voyantes, on est d’un tempérament positif» assure Dominique Bertucat. Mais le confinement commence à être long. Le 11 mai est attendu avec impatience, «les personnes auront besoin de pouvoir bouger comme avant sinon elles vont se sentir encore plus isolées». Après le 11 mai, comment vont réagir les guides habituels des déficients visuels ? Comment va réagir l’ensemble de la population au principe de conduire quelqu’un en tenant par le bras ?
Attention les cyclistes !
Samedi 25 avril 2020, Dominique Bertucat a dû se rendre dans une pharmacie. Chantal, bénévole de l’association depuis deux ans est venue l’accompagner. C’est elle qui a défini l’heure du rendez-vous. «Qu’est-ce que ça fait du bien de sortir pour aller à la pharmacie» évoque d’emblée Dominique Bertucat à l’idée de faire quelques pas à l’extérieur.
Après le rituel de la désinfection des mains, les deux dames partent pour l’officine. Dominique Bertucat prend soin de s’écarter plus que de coutume du bras qui la guide. De plus, elle signale que son attention est redoublée car la circulation des vélos a augmenté pendant le confinement. Or, certains trottoirs sont bien étroits pour permettre le passage aisé de deux personnes de front et d’un vélo. La présidente de l’association invite «les cyclistes à avoir plus de responsabilité vis à vis des personnes non voyantes».
De retour au pied de son immeuble, Dominique Bertucat est satisfaite de ce qui ressemble à un périple du fait des séquelles encore sensibles du Covid-19. La présidente de l’association anticipe que les déplacements en direction des pharmacies seront bientôt «très demandés» par les bénéficiaires des Yeux en promenade.
6. “Le plus dur, c’est le regard des autres”. Hélène et Fernando, parents de Lisa, 18 mois
Article publié le 28 avril 2020 dans parents.fr
“En couple depuis une dizaine d’années, nous sommes aveugles, notre fille est voyante. Nous sommes comme tous les parents, nous avons adapté notre style de vie à l’arrivée de notre enfant. Traverser la rue à l’heure de pointe avec une fillette débordante d’énergie, faire des courses dans un supermarché bondé, cuisiner, donner le bain, gérer les crises… Nous avons acquis avec brio ce changement de vie, à trois, dans le noir.
Vivre avec ses quatre sens
Une maladie congénitale nous a fait perdre la vue, vers l’âge de 10 ans. Un atout. Car avoir vu, représente déjà beaucoup. Vous ne pourrez jamais imaginer un cheval, ou trouver des mots pour décrire des couleurs par exemple, à quel-qu’un qui n’en jamais vus de sa vie, explique Fernando, la quarantaine. Notre labrador nous accompagne, à tour de rôle, au travail. Moi, je suis chargé de la stratégie numérique à la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France, Hélène est bibliothécaire. Si installer ma fille dans une poussette pourrait soulager mon dos, dit Hélène, ce n’est pas une option envisageable : tenir la poussette d’une main et ma canne télescopique de l’autre s’avérerait bien périlleux.
Si nous avions été voyants, nous aurions eu Lisa beaucoup plus tôt. Devenir parents, nous nous y sommes préparés avec sagesse et philosophie. Contrairement à des couples qui peuvent plus ou moins décider d’avoir un enfant sur un coup de tête, nous, nous ne pouvions pas nous le permettre, admet Hélène. Nous avons aussi eu la chance d’avoir un accompagnement de qualité durant ma grossesse. Le personnel de la maternité a vraiment réfléchi avec nous.” “Après, on se débrouille avec ce petit être dans les bras… comme tout le monde !” poursuit Fernando.
Une forme de pression sociale
“Nous n’avions pas anticipé le nouveau regard porté sur nous. Une forme de pression sociale, qui s’apparente à de l’infantilisation, s’est abattue sur nous”, estime Fernando. Le plus dur, c’est le regard des autres. Alors que Lisa n’avait que quelques semaines, de nombreux conseils nous avaient déjà été prodigués par des inconnus : “Attention à la tête du bébé, vous feriez mieux de le tenir comme ça…”, entendions-nous lors de nos promenades. C’est un sentiment très bizarre que d’entendre des étrangers remettre en cause, sans pudeur, votre rôle de parent. Le fait de ne pas voir n’est pas synonyme de ne pas savoir, met en avant Fernando ! Et pour moi, il n’est pas question d’être déconsidéré, surtout après 40 ans ! Je me souviens d’une fois, dans le métro, il faisait chaud, c’était l’heure de pointe, Lisa pleurait, lorsque j’ai entendu une femme qui parlait de moi : “Mais voyons, il va étouffer l’enfant, il faut faire quelque chose !”, criait-elle. Je lui ai dit que ses remarques n’intéressaient personne et que je savais ce que je faisais. Des situations blessantes qui semblent néanmoins s’atténuer avec le temps, depuis que Lisa marche.
Nous comptons sur la domotique
Alexa ou encore Siri nous rendent la vie plus facile, c’est certain. Mais quid de l’accessibilité aux non-voyants : en France, seuls 10 % des sites internet nous sont accessibles, 7 % des livres nous sont adaptés et sur 500 films qui sortent au cinéma chaque année, seulement 100 sont audiodécrits*… Je ne sais pas si Lisa sait que ses parents sont aveugles ? se demande Fernando. Mais elle a compris que pour “montrer” quelque chose à ses parents, elle doit le leur mettre dans les mains !
*Selon la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France
Source : https://www.parents.fr/etre-parent/famille/temoignages-je-suis-parent-et-handicape-433758
7. Journée internationale des chiens-guides : les personnes malvoyantes face au confinement
Article d’Anne-Sophie Tassart publié le 29 avril 2020 par sciencesetavenir.fr
En cette période épidémique, la Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles tient à rappeler les défis relevés par les personnes malvoyantes et remercier les familles d’accueil des chiens-guides qui prennent soin des animaux durant le confinement.
La période de confinement débutée le 17 mars 2020 a bouleversé la vie d’une grande partie de la population mondiale. L’adaptation est plus difficile pour certaines personnes que pour d’autres. Les personnes déficientes visuelles font malheureusement partie de cette seconde catégorie comme l’explique dans un communiqué la Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles (FFAC) à l’occasion du 29 avril 2020, journée internationale des chiens-guides qui a lieu tous les ans le dernier mercredi du mois d’avril.
Des chiens qui permettent de réduire les interactions physiques en cette période épidémique
Si les personnes malvoyantes sont malheureusement isolées en temps normal, le confinement apporte encore une nouvelle dimension à cette exclusion. « Pour éviter d’attraper le Covid-19 et pouvoir respecter correctement les mesures de distanciation sociale, les personnes aveugles ou malvoyantes doivent encore plus rester chez elles sans pouvoir accéder aux services essentiels, ou doivent rivaliser de créativité pour se déplacer de façon autonome lorsque c’est absolument nécessaire », souligne la FFAC. Heureusement, elles peuvent compter sur l’aide précieuse que leur fournissent les chiens-guides. « Leur intervention réduit énormément le besoin d’interaction physique d’une personne aveugle ou malvoyante avec les autres et le chien guide permet aux personnes déficientes visuelles de sortir de chez elles avec plus de sécurité » en cette période épidémique, poursuit la fédération. Par ailleurs, les personnes souffrant d’un handicap visuel n’ont plus à montrer une attestation de sortie aux forces de l’ordre : la présentation de la Carte d’Invalidité ou de la Carte Mobilité Inclusion est suffisante.
Avec le confinement, les écoles de chiens-guides ont fermé leurs portes. Des familles d’accueil ont donc pris le relais afin de prendre soin des chiens en apprentissage ou qui devaient justement être remis. « Mon épouse et moi accueillons Nestea depuis septembre 2019. Quand le 16 mars, nous l’avons amenée à l’école, nous ne nous doutions pas que le jour-même, nous irions la chercher à nouveau pour la garder avec nous ces quelques semaines, explique Nicolas sur le site de la FFAC. Il nous a paru tout à fait normal, comme toutes les autres familles d’accueil qui se sont toutes mobilisées, de prendre soin de Nestea et de l’accueillir dans notre confinement, de ne pas la laisser au chenil ».
Mettre enfin un terme à la discrimination des chiens-guides dans les espaces publics
Cette journée internationale est l’occasion de rappeler qu’encore trop souvent, des personnes déficientes visuelles se voient refuser l’accès à certaines structures à cause de leur compagnon à quatre pattes. Ainsi, en 2018 la FFAC avait enregistré 86 refus d’accès dans des lieux publics. Or, la loi est on ne peut plus claire : « L’interdiction des lieux ouverts au public aux chiens guides d’aveugles et aux chiens d’assistance (…) qui accompagnent les personnes titulaires de la carte d’invalidité (…) est punie de l’amende prévue pour les contraventions de la 3e classe ». « La FFAC saisit l’opportunité de cette Journée internationale pour continuer de demander au Gouvernement et aux décideurs politiques de développer et de mettre en œuvre la législation nécessaire pour éliminer la discrimination à l’égard de la présence des chiens guides dans les espaces publics », note la fédération dans son communiqué.
La FFAC en quelques chiffres : La Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles a été créée en 1972 afin de coordonner et d’harmoniser le développement des écoles de chiens guides, la formation des éducateurs et les élevages de chiots, potentiels futurs chiens-guides. La fédération veille également à sensibiliser le grand public sur l’utilité de ces animaux. Elle regroupe actuellement 10 associations régionales basées dans toute la France, deux nationales et comprend pas moins de 17 centres d’éducation dont l’un est spécialisé dans la formation de chiens guides destinés aux enfants et aux adolescents. Plus de 200 animaux sont remis gratuitement chaque année à des personnes déficientes visuelles par la FFAC, qui est financée par des dons et des legs.
8. La cataracte, principale cause de cécité au Mexique
Article publié par Breaking News le 15 avril 2020
Mexico.- Une cataracte est un nuage ou une opacité du cristallin qui provoque une perte de vision progressive et indolore, c’est aussi la principale cause de cécité au Mexique, on estime qu’environ 350 mille personnes en souffrent, selon Carlos Martínez Franco, médecin et porte-parole de l’Association pour éviter la cécité au Mexique (APEC).
Selon le Mexican Journal of Ophthalmology, on estime que 90% des personnes malvoyantes dans le monde vivent dans des pays à économie émergente et plus de 80% d’entre elles ont plus de 50 ans. Elle affecte principalement les personnes à faible revenu, les personnes âgées et les personnes marginalisées.
Les principaux facteurs de risque de développement de la cataracte sont le tabagisme, l’exposition aux rayons ultraviolets, les maladies systémiques telles que le diabète, l’utilisation prolongée de certains médicaments, les maladies oculaires inflammatoires et infectieuses, la couleur des yeux foncés, une mauvaise alimentation. , entre autres.
L’âge est également un facteur de risque important et est plus fréquent chez les personnes âgées de 75 ans, selon le Manuel d’informations médicales générales de Merck, une personne sur deux âgée de 75 ans en souffre tandis qu’une personne sur cinq en souffre à 65 ans.
Les cas de cécité dus au diabète augmenteront
Certaines caractéristiques de cette maladie sont une vision floue, le contraste est perdu, ils voient des halos ou des éclairs dans les lumières, car toute la lumière qui pénètre dans l’œil passe à travers la lentille, toute opacité de celle-ci bloque, déforme ou rend la lumière diffuse et provoque une vision défectueuse.
Le premier symptôme est généralement une vision floue, moins souvent une vision double se produit, l’individu peut remarquer que les couleurs apparaissent plus jaunâtres et moins vives, de plus la lecture peut devenir plus difficile car elle diminue la capacité de distinguer le contraste entre la clarté et obscurité des lettres imprimées sur une page.
Le médecin peut généralement détecter une cataracte par examen oculaire avec un instrument appelé lampe à fente, qui permet une inspection détaillée du cristallin et d’autres structures de l’œil.
Actuellement, dans les pays développés, les gens peuvent traiter les cataractes avant la cécité, car elles peuvent être retirées et remplacées par une lentille artificielle.
Source :
9. Une situation exceptionnelle nécessitant solidarité et adaptation
Mot de la directrice générale de l’OPHQ, Madame Anne Hébert publié dans le Cyberbulletin de l’Office des personnes handicapées du Québec, Express-O, Volume 14, numéro 1 – Avril 2020
La situation que nous vivons actuellement est exceptionnelle dans notre histoire. Elle requiert de la solidarité de la part de toutes et tous, et le respect des directives émises pour assurer la santé et la sécurité de l’ensemble de la population. Je compatis avec celles et ceux touchés par la COVID-19, leurs parents et leurs proches, et souhaite que la pandémie soit rapidement derrière nous.
Cette période est insécurisante pour plusieurs, mais il faut garder espoir, s’entraider et mettre en place toutes les mesures requises pour se protéger et protéger autrui. C’est pourquoi l’Office a décidé de fermer au public, pour une période indéterminée, l’accès à ses différents bureaux. Sachez toutefois que nous maintenons nos services, qui sont offerts par téléphone et par courriel à l’ensemble de la population et à nos partenaires. Vous êtes une personne handicapée et vous avez des préoccupations concernant vos services dans le contexte actuel? N’hésitez pas à communiquer avec nous. Nous suivons la situation de près afin de pouvoir répondre à vos questions selon les annonces gouvernementales et les informations rendues disponibles par les dispensateurs de services.
En effet, je vous confirme que nous travaillons actuellement avec les principaux ministères et organismes publics concernés à identifier les enjeux pouvant se poser quant aux incidences de la COVID-19 sur l’offre de services vous concernant, que ce soit en santé et services sociaux, en éducation, en emploi, en transport ou pour le soutien aux familles. Nous sommes également en contact avec le milieu associatif des personnes handicapées afin d’être alimentés sur les difficultés pouvant être rencontrées par les personnes handicapées et leur famille. Bref, nous sommes conscients des inquiétudes que peut susciter cette situation pour vous et c’est pourquoi nous sommes actuellement en mode action auprès de nos partenaires en vue d’avoir un portrait clair et précis des obstacles rencontrés et de pouvoir identifier des solutions porteuses pour les résoudre.
Parmi nos actions, nous avons mis sur pied, en collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, un comité de coordination pour favoriser l’adaptation des messages gouvernementaux aux personnes handicapées. Ce comité a pour mandat de s’assurer que les informations transmises à la population concernant la COVID-19 soient adaptées en différents formats répondant aux besoins des personnes handicapées. Ce comité a aussi pour rôle de faire des recommandations aux instances gouvernementales et aux organisations publiques afin que leurs publications en lien avec la COVID-19 soient accessibles.
La présente situation a des répercussions également dans l’organisation de la vie quotidienne de chacune et chacun. C’est pourquoi nous avons décidé de prolonger la date limite pour transmettre des candidatures au Prix À part entière. Vous avez désormais jusqu’au 26 juin pour nous acheminer les documents en appui au dépôt d’une candidature, dans l’une des cinq catégories du Prix. Nous souhaitons que cette prolongation soit facilitante pour vous permettre de nous transmettre vos dossiers.
Pour celles et ceux qui travaillent dans le domaine de la santé et des services sociaux, dans les services d’urgence ou dans le maintien d’autres services essentiels, nous tenons à saluer votre travail et votre dévouement. Votre présence est indispensable pour assurer soins, bien-être et subsistances à toute la population.
Nous sommes ensemble, unis, même isolés et confinés. L’Office continue de vous soutenir et de faire en sorte que soient pris en compte les besoins des personnes handicapées, de leur famille et de leurs proches dans la situation actuelle. Nous poursuivons notre mission avec encore plus d’ardeur, sachant que des personnes sont actuellement en situation de vulnérabilité et ont besoin de nos services. Notre slogan est « Conjuguons nos forces ». C’est ce que nous faisons avec nos partenaires pour nous assurer que toutes et tous pourront passer à travers la situation actuelle avec les services et le soutien dont ils ont besoin.
Nous sommes de tout cœur avec vous.
Pour communiquer avec l’OPHQ, sans frais, à la grandeur du Québec
Services directs à la population de l’Office : par téléphone au 1 800 567-1465, ou 819 475-8585, ou par courriel à [email protected].
10 .Port du couvre-visage dans les lieux publics en contexte de la pandémie de COVID-19
Source : Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec
Quand porter un couvre-visage
Le port du couvre-visage est recommandé dans les lieux publics lorsque la distanciation physique n’est pas possible. Cela peut se produire, par exemple, en se rendant à l’épicerie ou en prenant le transport en commun. Le port du couvre-visage dans les lieux publics doit obligatoirement s’accompagner des autres mesures de protection, comme l’application des mesures d’hygiène et de distanciation physique. Pour en savoir plus, consultez la section Consignes sanitaire pour tous.
Si vous êtes malade, restez à la maison. Si vous devez vous rendre à la clinique ou à l’hôpital, portez votre couvre-visage jusqu’à ce qu’on vous donne un masque de procédure.
Les enfants de moins de 2 ans, les personnes avec des difficultés respiratoires, les personnes handicapées ou incapables de retirer leur couvre-visage sans l’aide d’une autre personne ne devraient pas porter de couvre-visage.
Pourquoi porter un couvre-visage
Les personnes infectées à la COVID‑19 n’ont pas toutes des symptômes. Certaines personnes peuvent être infectées sans le savoir. Le port du couvre-visage pourrait permettre de diminuer le risque qu’une personne infectée transmette la COVID‑19 à d’autres.
Le couvre-visage doit être utilisé et nettoyé adéquatement.
Comment utiliser un couvre-visage
- Lavez-vous les mains avant de mettre votre couvre-visage.
- Placez le couvre-visage sur le nez et la bouche à l’aide d’une main. À l’aide de l’autre main, fixez-le derrière vos oreilles avec les élastiques (ou la ficelle).
- Ajustez votre couvre-visage sur votre nez.
- Ajustez également sous votre menton.
- Lavez-vous les mains après mettre votre couvre-visage.
- Changez le couvre-visage s’il est humide, souillé ou endommagé.
- Ne gardez pas le couvre-visage accroché à votre cou ou pendu à une oreille. Gardez-le sur votre visage et évitez de le toucher. Si vous touchez votre couvre-visage pendant que vous le portez, lavez-vous les mains.
- Pour retirer le couvre-visage, saisissez uniquement les élastiques (ou les ficelles) sans toucher le devant du couvre-visage.
- Repliez les parties extérieures du couvre-visage l’une sur l’autre et déposez-le dans un sac propre. Lavez votre couvre-visage dès votre retour à la maison avec le reste de votre lessive.
Avertissement
Le couvre-visage ne remplace pas :
- Le lavage des mains
- La distanciation physique (2 mètres)
- L’isolement à la maison si vous êtes malade
Fabriquer un couvre-visage
Vous pouvez fabriquer un couvre-visage à l’aide de matériaux disponibles à votre domicile.
Utilisez, si possible, un tissu tissé serré et souple, tel le coton, qui permet à l’air de passer pendant votre respiration. Utilisez au moins deux épaisseurs de tissu et assurez-vous que votre couvre-visage soit confortable et bien ajusté à votre visage.
Vous devez pouvoir le laver et le sécher sans risque de l’abîmer ou de le déformer.
Il existe de nombreuses façons de créer des couvre-visages en tissu. En voici 2 modèles simples : Modèle sans couture et modèle avec couture.
Modèle sans couture
Matériel
- Bandana (ou tissu carré d’environ 50 x 50 cm)
- Bandes élastiques (ou élastiques à cheveux)
- Ciseaux (au besoin)
Étapes à suivre
- Pliez le bandana en deux.
- Repliez la partie du haut vers le bas et la partie du bas vers le haut.
- Placez les élastiques à environ 15 cm de distance.
- Repliez les côtés vers le centre.
- Soulevez le couvre-visage à l’aide des élastiques, puis placez-le sur votre visage et placez les élastiques derrière vos oreilles.
- Ajustez le couvre-visage de manière à ce qu’il s’adapte à votre visage.
Modèle avec couture
Matériel
- Deux rectangles de 25 x 15 cm de tissu
- Deux bandes élastiques de 15 cm (ou de la ficelle)
- Aiguille et épingle à cheveux
- Fil
- Ciseaux
Étapes à suivre
- Découpez deux rectangles de tissu de 25 x 15 cm. Les empiler et les coudre ensemble.
- Replier les côtés sur la longueur de 0,5 cm et coudre un ourlet. Ensuite, pliez la double couche de tissu de 1 cm sur les côtés et coudre.
- Passez une bande élastique de 15 cm de long et de 0,3 cm de large dans l’ourlet de chaque côté du couvre-visage afin d’en faire des attaches. Utilisez une grande aiguille ou une épingle à cheveux pour les passer dans les ourlets et attachez les bouts fermement. Si vous n’avez pas d’élastiques, utilisez de la ficelle et allongez les attaches pour nouer le couvre-visage.
- Tirez doucement sur l’élastique ou la ficelle pour que les nœuds soient rentrés dans l’ourlet. Rassemblez les côtés du couvre-visage sur l’élastique ou la ficelle et ajustez le couvre-visage de manière à ce qu’il s’adapte à votre visage. Ensuite, coudre l’élastique ou la corde pour l’empêcher de glisser.
Pour savoir comment fabriquer votre couvre-visage, vous pouvez aussi consulter la capsule suivante : https://youtu.be/75CI6WVurjI
11. Toujours plus de plaintes à l’ombudsman de Montréal
Article de Zacharie Goudreault publié dans le Journal Métro ,20 avril 2020
Le nombre de plaintes à l’ombudsman de la Ville de Montréal a connu une nouvelle croissance l’an dernier. Elles ont entre autres porté sur des pistes cyclables et des problèmes d’obtention de permis de zonage par des citoyens, révèlent des documents officiels parus lundi.
L’équipe de l’ombudsman de Montréal, Johanne Savard, a traité 1966 dossiers l’an dernier, dont 1910 nouvelles demandes, ce qui constitue une augmentation par rapport à 2018, lit-on dans le rapport annuel de l’organisme. Celui-ci a fait l’objet d’une adoption par les élus du conseil municipal lundi après-midi.
«On est toujours sur une courbe croissante d’année en année. Il y a seulement 2017, où il y a eu un pic en raison de la législation sur les pitbulls», explique à Métro Mme Savard, qui voit cette situation d’un bon œil.
«Ça veut dire que les gens nous connaissent davantage et les gestionnaires réalisent aussi qu’on est une ressource pour la Ville», constate celle qui tirera son flambeau dans les prochains mois, après 17 ans de service. Elle sera remplacée par une nouvelle recrue, qui n’a pas encore été sélectionnée.
Grogne autour des pistes cyclables
En réponse à ces plaintes, l’ombudsman a mené l’an dernier 259 nouvelles enquêtes qui se sont ajoutées aux 56 qui étaient déjà en cours. Celles-ci portent sur des sujets très divers, comme l’accessibilité universelle, les constats de stationnement et l’accès à l’information. L’ombudsman a aussi entamé 31 nouvelles enquêtes portant sur des pistes cyclables, dont le nombre est en hausse chaque année.
«Il y a des gens qui se plaignent qu’il y en a trop, que ça les dérange devant chez eux ou qu’il y a des enjeux de sécurité», évoque Me Savard.
L’an dernier, l’ombudsman est notamment intervenu pour améliorer la sécurité sur les bandes cyclables mises en place sur la rue de Verdun dans le cadre d’un projet pilote de l’arrondissement. Le rapport mentionne que plusieurs citoyens se sont plaints des enjeux de sécurité aux intersections le long de cette rue. Après l’enquête de l’ombudsman, l’arrondissement a apporté «rapidement» des correctifs, notamment en ajoutant du marquage au sol aux intersections.
«Ça a été modifié dans les deux semaines pour devenir sécuritaire pour les cyclistes», souligne l’ombudsman.
«Si on n’était pas là pour trouver les arguments, ça n’arriverait pas des choses comme ça.» -Johanne Savard, ombudsman de la Ville de Montréal
L’ombudsman est aussi intervenue pour réclamer des améliorations à la piste cyclable du boulevard De Maisonneuve, dans le secteur du Quartier des spectacles. «Les risques de conflits entre piétons et cyclistes y sont particulièrement importants», ajoute-t-on dans le rapport. Celui-ci indique toutefois que la Ville s’est engagée à corriger cette situation.
Zonage
L’ombudsman a également ouvert 35 nouvelles enquêtes portant sur des règles de zonage et d’urbanisme. Alors que la métropole connaît un véritable boom immobilier, 67 plaintes ont porté l’an dernier sur les défis qu’ont rencontrés des citoyens pour obtenir un permis de construction, de démolition ou de transformation.
«On en a beaucoup […] Dans beaucoup de cas, il faut ouvrir les registres. Il y a souvent des demandes qui sont dérogatoires», constate Mme Savard.
L’ombusdsman montre aussi du doigt le manque d’encadrement de la Ville concernant les logements sociaux et familiaux. Son rapport fait effectivement état de «lacunes importantes» dans l’encadrement des règles qui s’appliquent pour ces types de logements. On souligne notamment l’«absence d’exigences liées aux revenus pour pouvoir obtenir un tel logement».
Ainsi, ces logements «ne sont pas toujours attribués à la clientèle cible», souligne l’ombudsman, qui demande à la Ville de corriger le tir.
Appelé à réagir, le cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est dit «sensible» à cet enjeu.
«Nous travaillons actuellement sur la nouvelle mouture du programme AccèsLogis Montréal et dans le cadre de nos rencontres de co-design avec les partenaires, nous allons nous pencher spécifiquement sur comment mieux atteindre les clientèles cibles», a indiqué son attachée de presse, Geneviève Jutras.