Écho du RAAMM pour la période du 22 juin au 13 septembre

22 juin 2020

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 22 juin au 13 septembre 2020.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. La difficile distanciation physique pour les malvoyants

Reportage présenté au téléjournal de Radio-Canada le vendredi 12 juin 2020.

Se déplacer en ville lorsqu’on est privé de la vue est déjà un défi en soi. Le faire en respectant la distanciation en ces temps de pandémie est encore plus compliqué. La COVID-19 a bouleversé le quotidien de milliers de Canadiens qui vivent avec un handicap visuel et qui se sont retrouvés, du jour au lendemain, encore plus isolés qu’avant. Le reportage de Frédéric Arnould.

Lien vers le reportage : https://ici.radio-canada.ca/tele/le-telejournal-avec-pascale-nadeau/site/segments/reportage/183683/vision-handicap-distanciation-covid-coronavirus 

2. Longueuil déneigera un trottoir sur deux dans ses rues locales

Article d’Ali Dostie publié le 17 juin 2020 dans Le Courrier du Sud le 17 juin 2020

Dès l’hiver prochain, un seul trottoir sur deux sera déneigé dans les rues locales de Longueuil, revenant à une pratique qui prévalait avant 2013.

Cette façon de faire ne s’appliquera qu’à des rues résidentielles, alors que les deux trottoirs seront déneigés sur les artères principales, les corridors scolaires et toutes rues desservies par le transport en commun.

Trois contrats de déneigement s’échelonnant jusqu’en 2027 étaient à l’ordre du jour de la séance du conseil du 16 juin. C’est toutefois une version amendée de ceux-ci – suggérée par le conseiller municipal Benoît L’Écuyer – instaurant le déneigement d’un trottoir sur deux, qui a été adoptée par un conseil particulièrement divisé sur la question.

Au terme de longues discussions et débats par moments houleux, l’équipe de la mairesse Sylvie Parent ainsi que l’élue indépendante Nathalie Boisclair ont voté contre cette proposition, alors que les élus de l’opposition, Robert Myles et quatre élus indépendants se sont prononcés en faveur de cette nouvelle marche à suivre.

Cette proposition va à l’encontre des recommandations du comité exécutif et de l’administration municipale.

Avec cet amendement, la valeur totale des contrats d’environ 97 M$ se voit réduite de 4,6 M$.

«Revenir en arrière»

Dégager un trottoir plutôt que deux est une régression de l’offre de services aux citoyens et va à l’encontre d’un énoncé en matière d’accessibilité universelle rédigé en 2013, selon le conseiller municipal Tommy Théberge. Il s’est dit inquiet, tant pour les personnes à mobilité réduite que les enfants, élèves, travailleurs et aînés qui circuleront dans les rues.

«Il y a du monde qui vit sur des rues locales!, a-t-il lancé. Deux trottoirs déneigés, c’est la moindre des choses.»

La conseillère municipale indépendante Nathalie Boisclair a abondé dans le même sens, jugeant que c’est une «grave erreur que de revenir en arrière». Elle rappelle les nombreuses plaintes de personnes âgées ayant de la difficulté à sortir de leur résidence, à l’époque où la Ville employait cette méthode.

Le conseiller municipal Éric Bouchard a ressorti les résultats d’un sondage mené par la Ville à l’effet que 75% des résidents sont satisfaits du déneigement et qu’au cours de la dernière année, le nombre de requêtes à cet effet à diminué de 53%, après une hausse entre 2016 et 2018.

Selon lui, l’argument économique ne tient pas la route, car cela représente une diminution de coût de 5% sur 9 ans.

Pour une amélioration

Instaurer cette nouvelle pratique permettra d’offrir un meilleur service et de réduire le nombre de plaintes à l’égard du déneigement, a plaidé le conseiller municipal Jacques Lemire.

En réduisant le nombre de trottoirs à déneiger, ceux-ci seront mieux entretenus. De plus, cela permettra de réduire la quantité de neige soufflée sur les terrains, un irritant de longue date chez plusieurs citoyens. Il a d’ailleurs suggéré une alternance du côté de rue déneigé au fil des hivers, ce qui ne semblait pas tout à fait acquis, selon les explications du directeur général de la Ville Patrick Savard.

M. Lemire a aussi évoqué un sondage à l’effet que 51% des citoyens de Longueuil seraient en faveur du déneigement d’un seul trottoir dans les rues locales.

«Après sept ans, le constat est que la politique de déneiger les trottoirs dans toutes les rues n’a pas amélioré le service. Il est temps d’essayer autre chose, a renchéri Benoît L’Écuyer. Un trottoir, mais un trottoir bien fait, réellement accessible à tous.»

La conseillère municipale Colette Éther a aussi soulevé que près du quart des plaintes concernant le déneigement concernaient les trottoirs. «Notre réflexion, comme élu, est de trouver des solutions constructives, efficaces, efficientes, avec les moyens que l’on nous donne.»

Elle soutient que la prochaine année servira de test et que la situation pourra être réévaluée dès l’an prochain, si cette méthode n’est pas concluante.

Selon le directeur général, l’option de dégager un trottoir sur deux «ne veut pas dire qu’il sera mieux déneigé», évoquant les exigences aux contrats et les conditions climatiques comme facteurs pouvant influer sur la qualité du déneigement. «On ne double pas la qualité du trottoir qu’on conserve.»

Le chef de l’opposition officielle a aussi soulevé l’inquiétude qu’un seul soumissionnaire conforme ait été retenu pour chacun des trois imposants contrats. «Ce n’est pas normal qu’une ville de la taille et de l’importance de Longueuil se retrouve avec si peu de soumissionnaires pour des contrats aussi importants», a-t-il relevé, espérant que le Bureau de l’inspectrice contractuelle de Longueuil examine le processus d’octroi des contrats de déneigement.

Des réactions

Le Regroupement des aveugles et des amblyopes du Montréal métropolitain ainsi que l’Association des usagers du transport adapté de Longueuil ont interrogé les élus et exprimé leurs inquiétudes sur cette proposition, lors de la période de questions.

Dans une lettre transmise aux élus et dont le journal a obtenu copie, le président de l’AUTAL Martin Morin s’est dit «très préoccupé» à cet égard, relevant la difficulté de déplacement et de circulation pour les personnes à mobilité réduite, les personnes aînées et les personnes handicapées, si un trottoir n’est pas déneigé.

«Les services de déneigement offerts par la Ville doivent être les mêmes pour les résidents des deux côtés d’une rue, mentionne-t-il. […] Cela représente une inégalité des services (pour un même paiement de taxes!) et un obstacle concret à leur mobilité, leur sécurité et leur déplacement.»

Source : https://www.lecourrierdusud.ca/longueuil-deneigera-un-trottoir-sur-deux-dans-ses-rues-locales/

3. Un trottoir déneigé sur deux: des organismes critiquent vivement la décision

Article d’ Ali Dostie publié le 18 juin dans le Courrier du Sud

En ne déneigeant qu’un trottoir sur deux dans les rues locales pour les neuf prochaines années, la Ville de Longueuil considère les personnes à mobilité réduite, les personnes âgées et les enfants comme «des citoyens de seconde zone sur le dos desquels il est facile de faire des économies», accusent dans une lettre ouverte neuf organismes et associations.

Cette décision aura des impacts majeurs sur l’ensemble des citoyens, mais risque de mettre en danger les personnes à mobilité réduite, les enfants et les personnes âgées, craignent les organismes, dont l’Association des aveugles de la Rive-Sud et le Groupement des Associations de Personnes Handicapées de la Rive Sud.

À la séance du conseil municipal du 16 juin, elle a été approuvée par les élus de l’opposition, quatre élus indépendants et Robert Myles.

«A-t-on pensé à la personne ayant une limitation visuelle qui devra traverser sa rue en son plein milieu pour avoir accès au trottoir de l’autre côté ? Qu’arrive-t-il à la personne qui utilise le transport adapté et dont le trottoir en face de sa résidence n’est pas déneigé? questionne-t-on, dans la lettre. Que dire de la personne utilisant un fauteuil roulant manuel ou une aide à la mobilité motorisée qui devra accéder au trottoir d’en face sans être certain d’avoir rapidement un bateau pavé pour monter ledit trottoir?»

De l’avis des signataires, déneiger un trottoir plutôt que deux dans les rues locales ne se traduira pas par une hausse systématique de la qualité du déneigement; un argument mis de l’avant par les élus ayant défendu cette position.

«C’est à la Ville de Longueuil de s’assurer du respect d’un standard de qualité», disent les organismes.

Des actions réclamées

Les signataires demandent à la Ville de revenir sur sa décision, afin que tous les trottoirs soient déneigés cet hiver et lors des années subséquentes.

Des initiatives ciblées pour pallier les problèmes causés par cette nouvelle méthode de déneigement, tel que proposé lors de la séance du conseil, ce «n’est pas acceptable», croient les organismes.

«L’accessiblité universelle, ce n’est pas de « combler des manques » ou de « pallier certains besoins spécifiques », critiquent-ils. Permettez-nous de citer la Ville de Longueuil pour rappeler que l’accessibilité universelle « vise à offrir à l’ensemble de la population un accès universel, autonome et simultané à ses infrastructures et services » et non pas à répondre à des besoins spécifiques lorsqu’ils apparaissent.»

La lettre se termine avec un appel aux citoyens à exprimer leur mécontentement auprès de leur élu, si celui a voté en faveur de cette façon de faire. Les organismes fournissent la liste des conseillers municipaux, ainsi que leurs coordonnées.

Les organismes signataires sont:

Association des aveugles de la Rive-Sud (AARS)

Association québécoise de joueurs d’échecs handicapés visuels (AQJÉHV)

Association québécoise des parents d’enfants handicapés visuels (AQPEHV)

Association des sports pour aveugles du Montréal métropolitain (ASAMM)

Association des usagers du transport adapté de Longueuil (AUTAL)

Conseil canadien des aveugles de Longueuil (CCAL)

Groupement des Associations de Personnes Handicapées de la Rive Sud (GAPHRSM)

Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal Métropolitain (RAAMM)

Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ)

Source :

https://www.lecourrierdusud.ca/un-trottoir-deneige-sur-deux-des-organismes-critiquent-vivement-la-decision/

4. À la recherche d’un lecteur CD

Bonjour,

Je suis à la recherche d’un lecteur CD, format DAISY (Digital Accessible Information SYstem .

Vous pouvez me joindre au numéro 514-251-1101

M. Julien Pelletier, membre du RAAMM

5. Pistes cyclables: la Ville de Montréal mandate un organisme en accessibilité universelle

Article de Zacharie Goudreault publié dans le journal Métro le 15 juin 2020

Alors que plusieurs des voies cyclables et piétonnes prévues dans la métropole cet été font l’objet de vives critiques, la Ville de Montréal s’apprête à mandater un organisme spécialisé en accessibilité universelle pour analyser son Plan de déplacements estival.

Ce plan, annoncé le 15 mai, prévoit l’aménagement de 200 km de voies cyclables et piétonnes temporaires à différents endroits de la métropole. Ce projet, qui vise à faciliter le respect de la distanciation physique par les Montréalais cet été, a fait l’objet de vives critiques ces dernières semaines.

Des organismes représentant les personnes aveugles et à mobilité réduite ainsi que des commerçants ont notamment fait part de leurs préoccupations alors que ce plan entraînera notamment le retrait de nombreuses places de stationnement et d’arrêts d’autobus sur plusieurs artères.

Le 20 mai, l’Ombudsman de la Ville a d’ailleurs envoyé à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, un avis de préoccupation. Celui-ci rappelait entre autres l’importance de tenir compte des enjeux de sécurité et d’accessibilité universelle dans la réalisation de réaménagements publics.

Constatant l’arrivée de nombreuses plaintes de citoyens à son bureau, l’Ombudsman a ensuite ouvert au début juin une enquête sur les travaux prévus sur plusieurs rues de la métropole en lien avec le Plan de déplacements estival de la Ville.

Mandat à venir

C’est dans ce contexte de fortes pressions de toutes parts que la Ville s’apprête à mandater l’organisme Société Logique pour l’aider à assurer le respect des mesures d’accessibilité universelle dans l’aménagement de ces voies piétonnes et cyclistes.

«Les voies actives sécuritaires sont en processus d’amélioration continue et la collaboration avec un expert en accessibilité universelle permet à la Ville d’appliquer des bonifications techniques qui ne peuvent pas être identifiées par l’Ombudsman», affirme Catherine Cadotte, attachée de presse au cabinet de la mairesse de Montréal, Valérie Plante. 

Pour l’opposition, toutefois, la Ville aurait dû consulter bien plus tôt les organismes spécialisés en accessibilité universelle quant à son Plan de déplacements estival, qui est déjà en cours de réalisation à plusieurs endroits.

«Ce qu’on critique, c’est cette façon de faire. La Société Logique est arrivée dans le décor pour réduire les plaintes des citoyens», déplore la leader de l’opposition officielle, Karine Boivin-Roy.

«C’est une tentative de rattrapage par l’administration», estime-t-elle. Cette dernière presse d’ailleurs la Ville de mettre sur pause la réalisation des voies actives et sécuritaires le temps que l’Ombudsman ait complété son enquête et que l’organisme Société Logique ait remis ses recommandations à la Ville. 

«Le mandat de Société Logique sera pertinent si la mairesse ne va pas de l’avant tout de suite avec ses voies actives et sécuritaires.» -Karine Boivin-Roy, leader de l’opposition officielle

Source : https://journalmetro.com/actualites/montreal/2475533/pistes-cyclables-la-ville-de-montreal-mandate-un-organisme-en-accessibilite-universelle/

6. Un déconfinement accessible et universel

Chicoutimi-Québec- Chronique de Julien Renaud publié dans Le Quotidien le 8 juin 2020

Les lavabos à pédale, les files extérieures le long des façades, les espaces de stationnement condamnés pour libérer de l’espace et les terminaux de paiement fixes représentent autant de mesures sanitaires implantées aux quatre coins du Québec afin de limiter la propagation de la COVID-19. Et il faut les applaudir. Mais il ne faudrait pas oublier pour autant les personnes vivant avec un handicap. Elles aussi, elles ont le droit de déconfiner en sécurité.

Reprenons chaque élément, un à la fois, avec les réflexions d’Isabelle Ducharme, présidente du conseil d’administration de Kéroul, avec qui je me suis entretenu lundi.

Le lavabo à pédale est ingénieux pour éviter que chaque client touche à la robinetterie, mais « quelqu’un en fauteuil roulant, de tétraplégique comme moi, il ne peut pas peser sur la pédale, illustre Mme Ducharme. Et la personne malvoyante va-t-elle se mettre à quatre pattes pour trouver la pédale ? »

La file extérieure emprunte « le trajet habituel d’une personne malvoyante, qui se guide avec sa canne blanche en longeant la façade. Beaucoup de trottoirs sont condamnés. C’est aussi un problème pour les personnes en fauteuil roulant », lesquelles doivent se déplacer dans le stationnement, à leurs risques et périls.

Les espaces de stationnement condamnés pourraient venir pallier cette situation, mais les cases les plus proches des entrées, « c’est justement celles pour les personnes handicapées ».

Le terminal fixe, sur le comptoir, « peut être impossible à atteindre » pour certains, et « les terminaux tactiles sont problématiques pour les gens vivant avec une déficience visuelle ».

Ajoutons le port du masque, lequel nuit aux personnes malentendantes, puisqu’elles « ne peuvent plus lire sur les lèvres ». Et les paroles sont souvent moins claires, vous en conviendrez.

Voilà autant de difficultés que rencontrent les personnes vivant avec un handicap à l’ère du déconfinement.

Ceci étant dit, les mesures sanitaires sont essentielles ! Il ne faut pas tout jeter à la poubelle. Loin de là !

Drapeau rouge

Kéroul, interlocuteur privilégié du ministère du Tourisme en matière d’accessibilité, lève plutôt un drapeau rouge et propose des mesures complémentaires ou des changements facilement applicables. Il y a quelques jours, l’organisme a publié un guide de solutions sur mesure. Celles-ci concernent les aménagements temporaires extérieurs et intérieurs, l’accès à l’équipement spécialisé, le service à la clientèle, l’accompagnement, les communications et la sécurité du personnel handicapé.

Citons quelques exemples : largeur recommandée de 1,5 mètre pour les couloirs sanitaires, hauteur maximale de 1,1 mètre pour le terminal et les stations de lavage des mains, dégagement des trottoirs, distribution du gel hydroalcoolique par un employé et utilisation de masques à fenêtre transparente au niveau de la bouche.

« Les aménagements sanitaires étant temporaires, ils ne sont pas régis par le Code du bâtiment. Tout se joue sur la Charte des droits et libertés. Notre guide rejoint notre mission de conseiller les acteurs de l’industrie touristique. Il y a aussi l’aspect humain. C’est important d’être conciliants avec la clientèle qui a des besoins spécifiques, d’accorder quelques exceptions et de faire preuve de gros bon sens, tout en restant prudents, bien sûr », souligne Isabelle Ducharme, une grande voyageuse sur roues.

Partie prenante

Kéroul salue d’ailleurs l’écoute du ministère du Tourisme et de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec. L’organisme participe chaque semaine à différentes tables de discussion sur le déconfinement.

Des avancées majeures ont été réalisées dans les dernières années, notamment en termes de financement gouvernemental, mais « l’accessibilité touristique n’est pas encore universelle au Québec », rappelle Mme Ducharme.

Et je peux en témoigner. Pour les personnes qui, comme moi, se déplacent en fauteuil roulant, il faut toujours planifier nos déplacements et vérifier l’accessibilité des lieux avant de s’aventurer quelque part. Je me suis souvent heurté à des obstacles qui pourraient facilement être évités. Et c’est sans doute plus vrai en ces temps de pandémie, mais ça, je ne peux pas en témoigner, car je n’ai pas entamé mon déconfinement. L’enjeu demeure d’informer et de sensibiliser. L’ignorance est bien pire que la mauvaise foi.

Plusieurs enjeux parallèles entrent en ligne de compte, par exemple le transport interurbain, dont les services sont limités ou suspendus.

« S’ouvrir prudemment »

Questionnée sur ses plans estivaux personnels, Isabelle Ducharme s’est décrite comme une fervente d’activités culturelles, touristiques et gastronomiques. Cet été, elle privilégiera les lieux extérieurs vastes et des endroits qu’elle connaît mieux, mais pas question de rester isolée ou encabanée !

« Il suffit de poser des questions et de s’assurer de l’accessibilité. […] J’ai envie de dire à toute la population que notre Québec est beau et qu’on n’a pas besoin de creuser longtemps pour trouver de magnifiques endroits. Je pense que cet été, nous allons enfin inverser la tendance de vouloir aller voir ailleurs. Et il ne faut pas vivre de peur et d’isolement. Il faut s’ouvrir prudemment. »

L’offre virtuelle : un gain indirect

Depuis le début du confinement, de nombreuses institutions touristiques et culturelles ont développé une offre virtuelle, un atout considérable pour la lutte à l’isolement. « Déjà, avant la COVID-19, nous nous réjouissions de l’offre virtuelle. Elle n’est pas nécessairement développée pour les personnes handicapées, mais elle leur est très bénéfique. Là, l’offre s’agrandit et plusieurs conserveront cette nouvelle plateforme de diffusion. C’est un gain indirect majeur », se réjouit Isabelle Ducharme.

« La crise pourrait devenir une opportunité pour un monde plus accessible, même si c’est loin d’être gagné ! », conclut-elle

Pour consulter l’aide-mémoire pour des mesures sanitaires accessibles, on clique ici. Pour profiter des conseils de Kéroul: (514) 252-3104 ou [email protected]

Source : https://www.lequotidien.com/chroniques/julien-renaud/un-deconfinement-accessible-et-universel-48897209a3e73343d8b5f9154369bc37

7. Vers une exclusion des enfants handicapés en camps de jour ?

Texte de MARC ST-ONGE DIRECTEUR GÉNÉRAL ASSOCIATION QUÉBÉCOISE POUR LE LOISIR DES PERSONNES HANDICAPÉES (AQLPH) publié le 7 juin 2020 dans les pages Débats de La Presse

La COVID-19 expose les grandes vulnérabilités de nos systèmes de gestion et peut fragiliser certains pans de notre cohésion sociale et économique.

L’annonce par le gouvernement québécois de la reprise des activités de camps de jour fait partie des défis importants et nécessaires d’un retour à la vie normale. Ce retour risque d’être très difficile, voire impossible pour de nombreux enfants handicapés habituellement intégrés dans les camps de jour.

De nombreux acteurs sont engagés dans le quotidien pour composer avec les directives de la Direction générale de la santé publique (DGSP), de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Ils y font preuve de créativité, de résilience exemplaire et sont empreints de ce souci de préserver l’intégrité et l’autonomie des personnes vulnérables.

Voilà qu’à moins d’un mois du début des activités de camps de jour, les risques d’augmenter les formes de discrimination sont importants pour les enfants vivant des situations significatives de handicap.

Le nombre d’enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou une déficience intellectuelle est en augmentation notable dans les camps de jour depuis les dernières années. Nous y trouvons aussi des enfants ayant un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) moins bien contrôlé, d’autres enfants ayant des troubles de comportements plus importants : un déficit auditif ou visuel ou encore une déficience physique.

Leur présence dans les camps de jour présente des défis d’inclusion qui sollicitent des formes d’accommodements raisonnables. Il peut s’agir d’adapter un équipement de loisir, de sensibiliser les pairs à la différence ou de moduler des modes d’intervention, dans le but que tous aient du plaisir et puissent ressentir la dimension ludique qui constitue l’essence même des camps de jour. Une de ces formes d’accommodement est l’accompagnement d’un ou des enfants à besoins particuliers.

La COVID-19 amplifie les défis

Les organisations publiques et leurs partenaires (municipalités, organismes communautaires) offrant des activités de camps de jour ont su développer au cours des dernières années des pratiques inspirantes en matière d’inclusion des enfants pouvant vivre une situation de handicap significative. La situation de la COVID-19 vient amplifier ces défis. Il est possible ici de se référer à la gestion de l’évaluation des besoins pour établir des pairages en accompagnement, du recrutement de personnel, de l’équipement de protection individuelle (masque et autres), du respect de mesures de sécurité collective (communication avec les parents). À l’énumération précédente s’ajoutent les défis d’accommodement raisonnable comme le développement d’activités permettant de maintenir une distanciation physique de deux mètres, et d’ajuster les services en fonction de besoins individuels et collectifs.

En tardant l’annonce de formes d’aide financière et autres mesures soutenant l’accompagnement des enfants handicapés en camp de jour, le gouvernement place les organisateurs de camps de jour dans une situation inconfortable. Selon un sondage envoyé à des gestionnaires municipaux, jusqu’à 40 % des municipalités mentionnaient réfléchir à ne pas offrir de services d’accompagnement. C’est pourtant 1 enfant sur 20 qui a besoin d’un accompagnateur.

Les pressions organisationnelles et financières sont à la base de décisions qui se prennent actuellement par les conseils de ville et les conseils d’administration. Les possibilités de coupes de services et de discrimination sont amplifiées, voire palpables. Il s’agit d’un recul pour que l’enfant puisse avoir accès à un environnement qui lui permet d’expérimenter ses potentiels et les consolider dans un contexte d’inclusion à la vie le menant à son développement optimal.

Il s’agit d’un net recul pour la famille et les proches qui apprécient voir s’épanouir leur enfant. Il s’agit d’un net recul pour notre société qui pourrait être amenée à recréer des situations d’exclusion, de dépendance et de vulnérabilité.

En reportant l’annonce de formes d’aide financière pour soutenir l’accompagnement d’enfants en situation de handicap et autres mesures facilitatrices, l’État québécois n’offre pas sa contribution à gérer de façon équitable la reprise d’activités de camps de jour et augmente les risques d’accoler à nouveau des préjugés aux caractéristiques personnelles des personnes vulnérables.

L’abolition de tels préjugés fait l’objet de sensibilisation et d’intervention de nombreux acteurs du quotidien dont la majorité des fonds accordés proviennent de mesures gouvernementales importantes. Notre société ne peut se permettre ce retour en arrière et voir des enfants ayant des besoins complexes se faire exclure systématiquement des camps de jour. La société québécoise est fondamentalement inclusive et nous devons fortement poursuivre en ce sens.

Source :

https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2020-06-07/vers-une-exclusion-des-enfants-handicapes-en-camps-de-jour?fbclid=IwAR1HtWKcLI7D0QkHkJ4a55XsYIAs075uBSTQYze_YbjogSpZ5_BY

8. 7 mythes à propos des personnes ayant une limitation fonctionnelle

Montréal- Texte publié par AlterGo le 3 juin 2020

Mythe #1 : Les personnes ayant une déficience intellectuelle ne sont pas conscientes de leur différence.

Malheureusement, ce mythe provoque la condescendance et la méchanceté gratuite d’une partie de la population envers les personnes ayant une déficience intellectuelle. Certes, ces personnes ont plus de difficulté à cerner leur réalité, mais ça ne fait pas d’elles des êtres insensibles qu’on peut insulter sans qu’ils s’en rendent compte.

Alors, quoi faire pour mieux inclure les personnes ayant une limitation intellectuelle?

+ Écouter : On évite de parler ou de décider à leur place.

+ Simplifier : On parle d’un sujet à la fois.

+ Sourire : Pour les inclure et favoriser leur participation, on leur offre le même visage accueillant qu’au reste de la population.

Mythe #2 : Les personnes sourdes sont aussi muettes.

Qualifié d’offensif par l’Association des Sourds du Canada, le terme « sourd et muet » est à proscrire, car il est faux. La surdité et le mutisme affectent deux parties du corps totalement différentes; les personnes sourdes ont souvent des cordes vocales en parfait état! Elles peuvent décider de les utiliser ou non. Le véritable « sourd et muet » popularisé par les films et les romans existe dans un très faible pourcentage dans la vraie vie : il ne peut donc pas représenter l’ensemble des personnes sourdes.

Pour mieux inclure une personne sourde, on doit :

+ S’informer : les personnes sourdes ou ayant une limitation auditive peuvent communiquer par langue des signes québécoise, langue écrite, langue orale, langue parlée complétée (aidant à la lecture labiale) ou par gestes et signes d’usage courant. Attention : il arrive qu’une personne maîtrise tous ces types de communication ou n’en maîtrise qu’un.

+ Toujours, si la personne a un interprète, s’adresser directement à la personne (et non à l’interprète) en utilisant le « tu/vous », et non le « il/elle ».

+ S’assurer d’obtenir son attention. Dans le présent contexte sanitaire où notre bouche est couverte, il se peut que la personne ne remarque pas qu’on lui parle.

Mythe #3 : Les personnes qui utilisent un fauteuil roulant ne peuvent pas marcher/Les personnes qui peuvent marcher n’ont aucune déficience motrice.

La déficience motrice d’une personne peut être de naissance ou provoquée par une maladie/un accident, et affecte la motricité à différents degrés. Ce n’est pas parce qu’une personne peut se lever de son fauteuil roulant qu’elle n’a pas de handicap. Ce n’est pas parce que la limitation d’une personne est invisible que cette personne n’est pas en situation de handicap. La sclérose en plaques, la fibromyalgie ou les rhumatismes sont des conditions douloureuses et épuisantes, malgré leur invisibilité, et nécessitent la compréhension et la bienveillance de la population.

Pour simplifier les déplacements d’une personne ayant une déficience motrice, on…

+ S’assure que la personne a assez d’espace pour se mouvoir et on évite les obstacles sur son chemin.

+ Demande toujours si elle a besoin d’aide et comment l’aider avant de la toucher ou de toucher son fauteuil. C’est une question de respect et de sécurité, puisque vous pourriez la blesser en la déséquilibrant, par exemple.

+ Respecte les espaces réservés, qui sont une nécessité et non un privilège pour les personnes qui en ont besoin.

Mythe #4 : Les personnes ayant un trouble du langage ou de la parole ont nécessairement une déficience intellectuelle.

L’aphasie, la dysphasie, le bégaiement et la dyslexie sont des exemples de troubles du langage ou de la parole. Ces troubles peuvent affecter l’élocution ou la capacité d’une personne à comprendre le langage, à trouver les bons mots, ce qui rend sa communication plus difficile. Toutefois, les personnes qui ont ces troubles possèdent, dans la majorité des cas, toutes leurs capacités intellectuelles et d’apprentissage.

Pour mieux inclure une personne ayant un trouble du langage-parole, on…

+ Évite l’infantilisation.

+ Parle lentement avec des phrases courtes et on pose des questions qui peuvent se répondre par oui ou par non. On répète si nécessaire, on est à l’écoute et patient.

+ Résume ce qu’on a compris de ses propos pour l’aider à compléter sa communication, seulement si elle semble en difficulté. On évite de finir les phrases de la personne ou de présumer ce qu’elle va dire, puisque ça peut être très frustrant.

Mythe #5 : Avoir une déficience visuelle signifie être aveugle.

Selon l’Office des personnes handicapées du Québec, 93% des personnes ayant une déficience visuelle sont fonctionnellement voyantes. Qu’elles aient l’aide d’un chien-guide, d’une canne blanche ou d’un accompagnateur, ces personnes peuvent avoir un champ visuel limité ou obstrué, et tout de même percevoir la lumière, les couleurs ou les formes. Beaucoup d’entre elles peuvent même lire avec des outils adaptés (loupe, grossissement de caractères, etc.). Ainsi, il est important de se renseigner sur l’information visuelle perçue par chaque personne, pour mieux veiller à son confort.

Pour avoir une interaction agréable avec une personne ayant une limitation visuelle, on…

+ Utilise un vocabulaire précis pour décrire l’espace et les gestes posés si on la guide : « gauche », « droite », « devant », « derrière », « premier corridor » au lieu de « par ici » et « par là ».

+ S’assure qu’on ne se trouve pas devant une source lumineuse dérangeante quand on discute et, lorsque c’est possible, on gère la lumière intérieure pour limiter l’éblouissement sur diverses surfaces.

+ Ne touche pas et ne parle pas à un chien guide quand il est au travail. Il doit être concentré sur sa tâche, c’est un professionnel formé avant d’être un animal de compagnie.

+ Prévoit des communications accessibles lorsqu’on occupe un rôle décisif, crise sanitaire ou pas, pour s’assurer que les personnes ayant une déficience visuelle aient accès à l’information.

Mythe #6 : Les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme sont des génies qui supportent mal la proximité des autres.

Ce mythe fait passer les personnes ayant un TSA pour des surdoués reclus. Cette affirmation est dommageable, non seulement parce qu’elle invisibilise ceux et celles qui ne présentent aucun talent hors du commun, mais parce qu’elle les dépeint aussi comme des gens se coupant de la société. Or, bien que les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme puissent vivre leurs relations sociales différemment, leur besoin d’interaction varie autant que chez les personnes neurotypiques.

Pour mieux communiquer avec les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme, on…

+ Prend le temps de se familiariser avec la façon dont elles s’expriment et on leur demande de confirmer si on les a bien compris.

+ Préconise le sens littéral des mots. (Le second degré et l’ironie sont souvent mal compris par ces personnes, tout comme les expressions imagées.)

+ N’interprète pas les moments d’attente ou l’absence de réponse immédiate à une question comme un manque de coopération. Certaines personnes ont besoin de plus de temps pour saisir l’ensemble de l’information et donner une réponse.

Mythe #7 : Les gens ayant un trouble de santé mentale sont paresseux.

« Ils ont juste à changer leur perspective, à voir le verre à moitié plein. »

« Ce qui lui arrive n’est pourtant pas si grave. »

« Tu capotes pour rien. »

La violence des jugements envers les personnes ayant un trouble de santé mentale cause énormément de ravage dans notre société. C’est d’autant plus étonnant que personne n’est à l’abri du risque de développer un trouble de la santé mentale au cours de sa vie. Non, le trouble ne disparaîtra pas « avec un peu de bonne volonté ». Respectons le besoin d’aide professionnelle et médicale des personnes ayant un trouble de la santé mentale. Ces dernières vivent souvent beaucoup de culpabilité et n’ont pas besoin de mépris.

Quoi faire pour améliorer l’inclusion des personnes ayant un trouble de la santé mentale?

+ On pratique l’écoute active (empathie, acceptation, compréhension, bienveillance) et le renforcement positif axé sur leurs capacités et non sur les enjeux qu’elles rencontrent.

+ On les invite, sans les presser, à faire appel à une ressource spécialisée si elles ne sont pas diagnostiquées ou on appelle les secours si la personne se trouve dans une situation dangereuse.

+ On reste attentif afin de détecter d’éventuelles situations de détresse. Le contexte actuel est très stressant et anxiogène, et peut déstabiliser fortement les personnes qui ne sont pas diagnostiquées ou qui ont un trouble léger.

Source :

https://altergo.ca/fr/nouvelles/nouvelles-daltergo/7-mythes-propos-des-personnes-ayant-une-limitation-fonctionnelle?fbclid=IwAR12UGGiLD9nOFeU5FqapW9KGKr13bwBBjLtOPrvit010czqQc9B3X6nJQQ

9. Message du CIRRIS: Invitation à participer à l’étude MAVIPAN – Ma vie et la pandémie

Bonjour,


Vous trouverez, ci-dessous, une invitation provenant du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS), affilié à l’Université Laval, concernant le projet Ma vie et la pandémie au Québec (MAVIPAN). Vous trouverez plus de détails dans le courriel ci-dessous.
Veuillez noter que le site Web n’est pas accessible. Comme alternative, vous devrez donc contacter l’équipe de recherche par courriel à l’adresse
[email protected] ou par téléphone au 418-529-9141 poste 6151 et un assistant de recherche vous aidera à vous inscrire et à remplir les questionnaires.
N’hésitez pas à partager cette information et à vous inscrire en grand nombre à cette recherche!

L’équipe du RAAQ
——-
Comment la pandémie affecte-t-elle les personnes ayant des incapacités et/ou de culture Sourde?


Le projet Ma vie et la pandémie au Québec (MAVIPAN) cherche à comprendre les conséquences de la pandémie de la COVID-19 sur les personnes, les familles et les communautés. Il vise aussi à suivre comment tous s’adaptent à la crise au fil de son évolution. MAVIPAN est donc une occasion unique pour les personnes handicapées et/ou de culture Sourde ainsi que leurs proches de participer à la réflexion sur la gestion de la crise et les effets de celle-ci.

Nous cherchons des participants qui témoigneront de leur vécu au cœur de la crise et après sa résolution en répondant périodiquement à un questionnaire en ligne. Votre contribution est essentielle. Merci de nous partager votre vécu et de participer à l’enquête MAVIPAN.

Merci de partager cette invitation dans tous vos réseaux !

10. Le ministre Jean Boulet invite chercheurs d’emploi et employeurs à s’inscrire au nouveau service de placement simple et gratuit Jetravaille!

NOUVELLES FOURNIES PAR

Gouvernement du Québec- Cabinet du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale 

QUÉBEC, le 4 juin 2020 /CNW Telbec/ – Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie, M. Jean Boulet, annonce la mise en ligne du nouveau service de placement simple et gratuit Jetravaille!, lequel vise à soutenir la relance graduelle des activités économiques. Ce service permet non seulement aux entreprises de toutes les régions du Québec de faire connaître rapidement leurs besoins en matière de main-d’œuvre, mais aussi aux chercheurs d’emploi de postuler en seulement quelques clics.

Grâce à la géolocalisation et à l’intelligence artificielle, le service Jetravaille! permet une recherche personnalisée et un jumelage optimal entre les entreprises et les personnes à la recherche d’un emploi. Le service est accessible dès maintenant à toutes les entreprises du Québec. Cependant, le traitement des offres des entreprises correspondant aux services et activités prioritaires et des entreprises autorisées à reprendre leurs activités sera privilégié.

Les chercheurs d’emploi peuvent consulter les offres au Québec.ca/jetravaille et créer leur compte utilisateur afin de bénéficier de l’ensemble des fonctions de la plateforme. Les entreprises pourront quant à elles publier leurs offres d’emploi à la même adresse après la validation de leur compte d’entreprise.

Citation :

« Le contexte pandémique aura fait naître une nouvelle réalité du marché du travail. Le taux de chômage sera élevé dans certains secteurs alors que dans d’autres, nous observerons une importante rareté de main-d’œuvre. Ce sont des solutions concrètes telles que Jetravaille! qui permettront non seulement aux entreprises d’être soutenues dans leur recherche de main-d’œuvre, mais aussi aux chercheurs d’emploi de postuler en toute simplicité. J’invite fortement les chercheurs d’emploi et les employeurs à s’y inscrire dès aujourd’hui. »

Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Mauricie

Faits saillants :

  • Les entreprises peuvent s’inscrire dès aujourd’hui au service de placement Jetravaille!, à l’adresse suivante : Québec.ca/jetravaille. Les personnes à la recherche d’un emploi pourront postuler à partir du 9 juin.
  • La liste des entreprises correspondant aux services et activités prioritaires et des entreprises autorisées à reprendre leurs activités est accessible sur le site Québec.ca.
  • Jetravaille! consiste en un service plus complet. Il remplacera la plateforme Web transitoire mise en ligne le 21 avril dernier sur Québec.ca. Les entreprises ayant publié des offres d’emploi sur la plateforme Web transitoire devront s’inscrire à nouveau à Jetravaille!.
  • Pour en savoir davantage sur le coronavirus, pour prendre connaissance des règles à respecter en milieu de travail ou pour consulter la liste des services et activités prioritaires, rendez-vous au Québec.ca/coronavirus.

Pour plus d’information au Québec.ca/Jetravaille.

Source : https://www.newswire.ca/fr/news-releases/le-ministre-jean-boulet-invite-chercheurs-d-emploi-et-employeurs-a-s-inscrire-au-nouveau-service-de-placement-simple-et-gratuit-jetravaille–897755606.html

11. Le gouvernement du Québec annonce une aide d’urgence de 400 M$ pour le transport collectif

QUÉBEC, le 18 juin 2020 /CNW Telbec/ – Afin de soutenir les organismes et les sociétés de transport collectif et de leur permettre d’assurer la continuité de leurs services malgré la pandémie de COVID-19, le gouvernement du Québec leur accorde une aide financière d’urgence de 400 millions de dollars. La moitié de ce montant pourrait provenir du gouvernement fédéral à la suite du versement, au Québec, des sommes annoncées récemment par Ottawa.

Le ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie, M. François Bonnardel, la ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Mme Chantal Rouleau, et le ministre des Finances et ministre responsable de la région de Laval, M. Eric Girard, en font l’annonce aujourd’hui.

Ce montant s’ajoute aux 614 millions de dollars devancés au Plan québécois des infrastructures 2020-2030 pour la réalisation de projets de transport en commun. À cet effet, les sociétés de transport de plusieurs villes du Québec sont invitées à soumettre leurs propositions au gouvernement.

Citations

« Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’ensemble des sociétés et des organismes de transport collectif de la province ont maintenu leurs activités malgré une forte baisse de clientèle, et ce, tout en respectant les règles sanitaires en vigueur. Cette aide financière d’urgence est un geste concret qui favorisera un retour à la normale en matière de transport collectif. »-François Bonnardel, ministre des Transports et ministre responsable de la région de l’Estrie

« La crise que nous traversons nous démontre que le transport collectif est essentiel au bon fonctionnement de notre société, notamment pour les déplacements des travailleurs de la santé et des travailleurs essentiels. En cette période de relance économique, nous devons soutenir les sociétés et les organismes de transport afin qu’ils puissent offrir pleinement leurs services à la population et favoriser le retour en grand nombre des usagers dans les différents modes de transport collectif. » –Chantal Rouleau, ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal

« L’appui financier annoncé aujourd’hui permettra d’aider les sociétés et les organismes de transport à traverser cette crise sans précédent. Notre gouvernement est conscient des défis actuels en transport collectif, et nous souhaitons soutenir ce secteur d’activité afin d’en faire un élément clé de la relance économique. » -Eric Girard, ministre des Finances et ministre responsable de la région de Laval

Faits saillants

  • Les organismes admissibles à l’aide financière sont :
    • l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM);
    • les sociétés de transport en commun, constituées en vertu de la Loi sur les sociétés de transport en commun, qui ne sont pas situées sur le territoire de l’ARTM;
    • les organisations municipales ou intermunicipales de transport (OMIT) qui assurent les services de transport collectif;
    • les municipalités régionales de comté (MRC) qui organisent des services de transport collectif régional et qui contribuent à leur financement;
    • les organismes de transport adapté.

Source : http://www.fil-information.gouv.qc.ca/Pages/Article.aspx?aiguillage=ajd&lang=fr&Page=2&idArticle=2806189588

12. Vancouver, un « modèle à suivre » en matière d’accessibilité

Canada Article de Geneviève Lasalle publié le 12 juin 2020 sur Ici Radio-Canada , Colombie-Britannique

Aubert Caron-Guillemette se déplace en fauteuil roulant depuis l’âge de 16 ans. Après un an à Vancouver, le Québécois dresse un bilan positif de l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite dans la région et croit que les autres villes canadiennes devraient s’en inspirer.

Originaire du Bas-Saint-Laurent, Aubert étudiait à Québec avant de s’expatrier à Vancouver, le temps d’une année passée comme moniteur de langue avec le programme Odyssée.

« Je pense que Vancouver a réfléchi à l’accessibilité et a commencé à faire quelque chose de beau et d’intéressant avant plusieurs autres villes canadiennes. »-Aubert Caron-Guillemette

Nous sommes tombés en amour avec Vancouver, dit Olivia Fournier, conseillère au Conseil scolaire francophone de Vancouver et étudiante en maîtrise de psychoéducation, avec qui Aubert partage sa vie. On n’est jamais freinés dans nos activités, dit-elle.

Si Aubert avait l’habitude d’effectuer des recherches pour vérifier l’accessibilité d’un endroit, ou encore de planifier ses déplacements en détail avant une sortie, à Vancouver, il part, tout simplement.

« C’est une question de statistiques. Il y a plus de chances au Québec que ce ne soit pas accessible, à Vancouver, plus de chance que ce le soit. » -Aubert Caron-Guillemette

Vancouver, championne de l’accessibilité en transport en commun

« Vancouver gagne des notes très importantes quand on parle du système de transport en commun. Il est très bien développé dans toute la région. »– Aubert Caron-Guillemette

La totalité des véhicules, soit les autobus, les trains et les « seabus » ainsi que les gares et les terminaux sont actuellement accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Stations de SkyTrain/métro accessibles pour personnes à mobilité réduite

Vancouver 100%, Toronto 60%, Montréal 20 %. Source : Translink, TTC, STM

« Le transport en commun nous permet d’aller vers les gens et les lieux qui comptent le plus. Ce n’est pas différent pour quelqu’un qui a des besoins d’accessibilité spéciaux. »-Jill Drews, porte-parole de Translin

Grand voyageur, Aubert compare l’accessibilité des transports en commun à d’autres villes du Canada.

« Montréal fait des efforts pour développer son transport en commun, mais elle n’est pas à niveau encore. » – Aubert Caron-Guillemette

Seulement 20 % des stations de métro à Montréal sont actuellement accessibles. La station Bonaventure deviendra en juillet la 15e station sur 65 à avoir un accès universel, selon un porte-parole de la Société des transports de Montréal. La Ville souhaite rendre toutes les stations de métro accessibles d’ici 2030.

Repenser la mobilité

Aubert rappelle que certains gestes simples, comme dégager un espace encombré, peuvent faire une différence.

« Avoir une sensibilité supplémentaire, ce n’est pas seulement rendre les déplacements possibles, mais de les rendre faciles. »- Aubert Caron-Guillemette

Des fois, il y a un pot de fleurs décoratif à l’entrée d’une boutique, dit-il. Ce n’est pas grand-chose de le déplacer un peu plus loin. 

Il faut repenser l’accessibilité urbaine, non seulement pour les 2 millions de Canadiens qui se déplacent en fauteuil roulant, mais aussi pour ceux et celles qui pourraient se déplacer avec une grande poussette, par exemple, ou qui sont blessés et doivent se déplacer avec des béquilles, estime Aubert.

Profiter du territoire

Aubert croit que la facilité d’accès qu’il voit à Vancouver pour les personnes à mobilité réduite s’observe aussi ailleurs dans la province. Il dit que les parcs nationaux et provinciaux, ainsi que les grands centres de ski, dont il est friand, font d’énormes efforts  pour rendre leurs lieux accessibles, comme c’est le cas à Whistler ou Grouse Mountain.

Aubert reconnaît que Vancouver a certains avantages. Le climat ici est favorable pour l’accessibilité. 

Le couple veut maintenant profiter des dernières semaines dans la région de Vancouver, avant de prendre la route vers leur Québec natal.

À lire aussi : 

Source :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1180421/mobilite-reduite-fauteuil-roulant-colombie-britannique?fbclid=IwAR3bRfGQ4V8PKMkiiHim5vTwhgiZq9qciAq5l1Fg8lxuTD4pr9Mb-XMAwzk

13. Comment les malvoyants ont été encore plus contraints par la pandémie et les gestes barrières : une famille du Cantal témoigne

France-Article de Marie-Edwige Hebrard publié le 12 juin 2020 par lamontagne.fr

Témoignage– S’adapter au confinement et surtout aux règles de distanciation quand on est malvoyant, c’est une situation tout à fait hors du commun. Vécue par Élodie Loureiro et sa famille, à Aurillac dans le Cantal.

Élodie et son mari, tous deux malvoyants, sont encore confinés. « En tout cas en partie. On a des soucis de santé associés. Comme on fait partie des personnes dites “à risques”, on fait très attention. Au moins jusqu’au 10 juillet, date de la fin de l’état d’urgence sanitaire. »

Élodie est malvoyante depuis l’âge de 18 ans. Son mari l’est aussi. Quelques jours avant les annonces de fermetures des écoles et des lieux tels que les commerces non prioritaires ou les bars et restaurants, le couple a fait le choix de se confiner dans sa maison. Avec sa petite fille de quatre ans.

Anticiper le “rester chez soi”

« Nous avions pu faire un gros stock de courses alimentaires le 13 mars. Ensuite, nous ne sommes plus ressortis, pas même pour les élections », précise Élodie.
Sans céder à la panique, la crise du Covid-19 a toutefois chamboulé les habitudes de vie du couple. D’ordinaire, des auxiliaires de vie viennent à leur domicile, huit heures par semaine pour les épauler.

Mais dans le contexte précis de l’épidémie du coronavirus, que décider ? À l’heure où il n’était question que de distanciation physique, de gestes barrières et de limitation des contacts, comment imaginer les avoir à leurs côtés ?

Un confinement qui bouleverse, mais un cocon familier

« Au début, en tout cas, on a fait le choix de ne rester qu’entre nous, tous les trois. Les auxiliaires de vie ne venaient plus à la maison, ni personne, d’ailleurs. Nous pouvions tenir, côté courses. Et puis on est très autonomes. À la maison, nous pouvions nous organiser : tout fonctionne avec des équipements à synthèse vocale. On sait s’organiser. Quand on a eu besoin de courses, on a fait un appoint, par téléphone, avec l’épicerie du quartier. Sans jamais ressortir ».

« On ne peut pas rester à un mètre de son guide : c’est impensable »

« Elle est fille unique. Je pense qu’il était important de la remettre à l’école, pour qu’elle retrouve les enfants de son âge, qu’elle se sociabilise à nouveau, dès le 11 mai. »
Entre-temps, les auxiliaires de vie étaient revenues, a minima, deux heures par semaine. Pour les courses. Ce sont elles, les premières à être revenues à leur contact. La famille est restée au pied du portail de la maison : sans contact, ni bisou, ni geste tendre.


“Au début des campagnes de communication sur les gestes barrières, on a un peu tiqué : partout il était dit de 
tousser dans son coude. Or, nous, c’est le coude de nos accompagnants qu’on saisit pour qu’ils nous guident, pour marcher par exemple. Pendant l’épidémie, il était donc impensable de saisir nos proches par le coude. Et la distanciation, n’en parlons pas… On ne peut pas se tenir à un mètre d’une personne qui va nous guider. C’était évidemment beaucoup plus compliqué pour nous.” –Elodie Loureiro

Élodie a tenu bon pour instituer le port du masque dans son entourage familial, malgré quelques petites résistances parfois.

Tenter de rester positive

La famille a entamé le déconfinement progressif plus tardivement. Elle fait encore très attention à tous ses gestes et à ses déplacements. Mais un lent retour à la normale se profile.

Élodie est du genre à considérer le verre à moitié plein. Elle garde de ces trois derniers mois, la certitude qu’elle a su s’adapter, professionnellement, grâce au télétravail, et savoure le fait d’avoir pu concilier vie de famille et travail. Sous le même toit.

«Il n’y a pas eu que du négatif. J’ai toujours aimé être auprès de ma fille, mais là avec mon mari on en a profité à 300 % »

Élodie a aussi débuté une liste. Pas celle de ses envies, mais celle des mots, qui, d’un coup, en l’espace de quelques jours ou semaines, ont déferlé comme un raz-de-marée dans nos vies. 

« Des mots nouveaux ou qu’on a eu à la bouche, tous les jours, sans arrêt. Des mots qui ont fait tellement partie de notre quotidien qu’on ne prononçait presque plus qu’eux. Des mots, comme pandémie, train sanitaire, confinement, etc. » Une liste comme un témoignage, ou comme le marque-page d’un livre dans lequel il reste tellement de chapitres à écrire. « Cette situation a été tellement exceptionnelle : je voulais pouvoir me souvenir de ce qui a fait notre quotidien, à ce moment-là. »

Source : https://www.lamontagne.fr/aurillac-15000/actualites/comment-les-malvoyants-ont-ete-encore-plus-contraints-par-la-pandemie-et-les-gestes-barrieres-une-famille-du-cantal-temoigne_13798826/#refresh

14. Déconfinement: un vrai parcours d’obstacles pour les malvoyants

Belgique-Article de Barbara Schaal publié le 18 juin 2020 sur rtbf.be

La distance physique, les sens de circulation, les marquages au sol. Ce sont des nouvelles règles qui font désormais partie de notre quotidien. Mais qui sont impossible à respecter pour les aveugles et les malvoyants.

Un sentiment d’abandon

Ils se sentent complètement laissés pour compte. Car pour eux, le quotidien est devenu un parcours d’obstacles. Nous avons recueilli le témoignage de deux Liégeoises malvoyantes.

Un chauffeur derrière une vitre de plexiglas. Un nombre de places limitées. Pendant le confinement, Marie-Madeleine, malvoyante, a tout fait pour éviter les transports en commun: “J’ai réappris à prendre le bus. Je ne savais pas exactement combien de personnes il y aurait dans l’autobus. Si le bus était complet, je n’aurais pas su lire la bande lumineuse du bus… à un tel point qu’un jour, ne sachant pas si je pourrais monter dans le bus, je suis allée à mon rendez-vous à pied, pour être sûre d’arriver à l’heure”.

On ne sait pas où se trouve le gel, ni si le caddie a été désinfecté

Une angoisse que Nathalie, aveugle depuis l’adolescence, connait bien. Sa hantise à elle: le supermarché: “On n’a pas les informations, on ne sait pas où on peut patienter, on ne voit pas où se trouvent les lignes d’attente, on ne sait pas où se trouve le gel, on ne sait pas si le caddie a été désinfecté, dans quel sens on peut aller, même pour les caisses. On ne sait pas ce qu’on peut toucher, ce qu’on ne peut pas toucher. C’est un manque d’informations”.

Sans repères, on est désorientés

Et puis il y a aussi cette distance physique entre chacun: 1,50 mètre qui complique franchement tout pour Marie-Madeleine: “C’est devenu notre mode de fonctionnement. On a besoin de toucher. Pour un vêtement par exemple, je vais me demander si je peux toucher pour me rendre compte de ce que c’est, nous sommes fort tactiles, et si on perd ces repères-là, on est désorientés”.Marie-Madeleine, comme Nathalie, espèrent que les choses vont rapidement changer. Et que leur handicap sera bientôt pris en compte. Pour leur permettre à elles aussi de retrouver un quotidien normal dans un monde qui se déconfine.

Source : https://www.rtbf.be/info/regions/liege/detail_deconfinement-un-vrai-parcours-d-obstacles-pour-les-malvoyants?id=10524730

15. EN RAPPEL- Étude de l’Union mondiale des aveugles – COVID-19

L’Union Mondiale des Aveugles (UMA) a lancé une étude consacrée au COVID-19 visant à identifier les défis que rencontrent les personnes aveugles et malvoyantes durant la pandémie.

Cette étude est très importante car elle nous aidera à mieux défendre les droits des personnes aveugles et malvoyantes en garantissant que les stratégies de réponse face au COVID-19 soient inclusives et accessibles.

Cette étude en ligne est très courte et entièrement accessible. Veuillez prendre le temps de répondre à cette étude et d’envoyer vos réponses dès que possible. N’hésitez pas à partager avec vos réseaux les liens ci-dessous pour que nous puissions recueillir le plus grand nombre possible de réponses.

Les liens vers les trois langues disponibles en ligne sont :

Français : https://bit.ly/2KdtDLT  

Anglais : https://forms.gle/d5NEs7yVPgS14h2Y7

Espagnol : https://bit.ly/2wJwDfK

Si vous éprouvez des difficultés à répondre à cette étude ou si vous avez des questions ou des doutes à son sujet, veuillez nous contacter à l’adresse [email protected] 

Source : Reçu via le RAAQ le 26 mai 2020

16. Wavre : une école de musique “malvoyants admis”

Belgique- Article de Stéphanie Vandreck publié le 17 juin 2020 sur rtbf.be

L’équipe de “Voir ma musique” s’est installée depuis le début de cette année dans une maison de la place Bosch, à Wavre. Des notes de piano et de violon, encore un peu maladroites, des élèves débutants résonnent à tous les étages. Jérôme est venu y suivre une de ses premières leçons de violon. Il est non-voyant et rêve depuis qu’il est enfant de jouer d’un instrument. “J’adore la musique, mais jusqu’ici j’ai appris sans vraiment passer par le solfège. Je n’ai d’ailleurs pu jouer que de la guitare“, confie le jeune homme. Mireille Vervoort, la fondatrice de l’asbl, elle-même malvoyante, a vécu la même expérience, il y a 45 ans. “Quand je suis rentrée dans une académie, on m’a dit que ce serait ou le piano, ou la guitare car, avec mon handicap, je ne comprendrais de toute façon jamais la communication du chef d’orchestre. C’était un peu “prends un de ces instruments et file dans ta chambre !“”, se souvient-elle. Elle a pourtant persévéré et appris le violon, malgré les nombreuses portes qui se sont fermées devant elle dans les académies. “J’ai essayé d’entrer dans un orchestre, mais on reste des handicapés. Tant qu’on aura cette vision de notre handicap, on ne pourra pas avancer. C’est à nous de prouver que, même si nous sommes différents, nous sommes égaux en musique et tout à fait capables d’apprendre comme les autres“, martèle Mireille Vervoort.

Respiration, braille musical et mémoire

La musique, et surtout son apprentissage, fait en effet souvent autant appel à la vue qu’à l’ouïe. Il faut être capable de déchiffrer les partitions et, lorsqu’on joue dans un orchestre, de suivre le tempo imposé par les gestes du chef d’orchestre. Pour Mireille Vervoort, ces obstacles ne sont pourtant pas insurmontables. “Il est possible de communiquer au sein de l’orchestre par la respiration, c’est la technique que j’ai apprise avec Joshua Bell aux États-Unis. Ces moyens existent, il faut simplement pouvoir les apprendre à tous. Ce n’est pas plus compliqué, mais cela prend un peu plus de temps“, affirme-t-elle. Comme il n’est pas possible pour les académies de prendre le temps pour accompagner les élèves malvoyants ou non-voyants dans leur apprentissage, elle a donc décidé de créer une école de musique qui leur serait accessible, grâce à des méthodes adaptées. Le solfège s’apprend ainsi avec l’aide du braille musical, mais surtout en exerçant son oreille et sa mémoire. “Le braille peut m’aider, mais uniquement pour mémoriser, confirme Jérôme, qui a aussi suivi ses premiers cours de solfège. Lire et jouer d’un instrument en même temps, c’est mission impossible“. Quand ses élèves, voyants ou non, apprennent des morceaux à jouer au piano, Lucia Capobianco ne procède d’ailleurs pas autrement : “La partition sert juste à lire les notes. Quand on a mémorisé une mélodie ou un morceau, après on n’en a plus besoin“, rappelle l’enseignante. Reste que si le musicien voyant peut encore se servir de sa partition en cas de trou de mémoire, l’interprète souffrant de handicap visuel, lui, ne peut pas se permettre la moindre défaillance.

Je pourrais former un orchestre uniquement composé d’aveugles, mais quel est l’intérêt ?

En plus de l’ouïe et de la mémoire, le toucher prend aussi une part importante dans l’enseignement de la musique, la découverte de l’instrument. Avec Raphaël, son professeur de violon, Jérôme a d’abord senti du bout des doigts où bien placer l’archet pour faire sortir un son mélodieux. “C’est aussi un avantage, vu qu’il va reconnaître ainsi tous les sons qu’on fait avec l’instrument. C’est difficile, mais c’est aussi un défi“, commente le professeur. Patiemment, pendant une heure entière, Raphaël se consacre à chaque élève, qui au final apprend vite. L’espoir de la fondatrice de l’école est d’ailleurs, d’ici trois ans, de monter un orchestre regroupant des musiciens non-voyants, mais aussi voyants. “Leur présence est importante. Sans eux, le projet n’a pas lieu d’être car l’idée c’est d’être inclus, rappelle Mireille Vervoort. Je pourrais former un orchestre uniquement composé d’aveugles, mais quel est l’intérêt ? L’intérêt, c’est justement le vivre ensemble“. Le projet, unique en son genre, suscite de l’intérêt bien au-delà de nos frontières. La responsable dit avoir déjà été contactée par des personnes de Suisse ou du Canada qui souhaiteraient lancer pareille initiative. Et puis Joshua Bell, la star du violon qui a lui donné le déclic, manifeste une grande attention à l’évolution de l’asbl. Le projet vient par ailleurs de décrocher un financement de l’opération Cap 48, qui lui permettra d’acheter des instruments de musique.

Source : https://www.rtbf.be/info/regions/detail_wavre-une-ecole-de-musique-malvoyants-admis?id=10455309