Écho du RAAMM pour la période du 18 décembre au 14 janvier

18 décembre 2017

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 18 décembre 2017 au 14 janvier 2018.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

 

1. Période des fêtes au RAAMM

Montréal, le 18 décembre 2017

Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM) vous informe que ses bureaux seront fermés à l’occasion du congé des fêtes, soit du 22 décembre 2017 à 16h30 jusqu’au 7 janvier 2018.

Nous serons de retour lundi 8 janvier 2018, dès 8 h 30.

L’équipe du RAAMM et le conseil d’administration joignent leurs voix pour vous souhaiter un merveilleux temps des fêtes !

2. Transport adapté STM : Horaire des fêtes

Horaire du service du Transport adapté de la STM

Les heures de service seront prolongées du 24 décembre 2017 au 2 janvier 2018 inclusivement.

Vous pourrez réserver un déplacement jusqu’à 4 heures du matin (heure d’arrivée à destination). La demande devra être faite au moins 24 heures avant le déplacement.

À partir du lundi 25 décembre, tous les horaires réguliers sont annulés jusqu’au mardi 2 janvier inclusivement, sauf pour les clients en hémodialyse avec des déplacements réguliers.

Pour fêter en grand l’arrivée de la nouvelle année, le service sera offert toute la nuit du 31 décembre au 1er janvier. Pour en profiter, réservez vos déplacements avant 21 heures le 30 décembre. Le métro sera également ouvert toute la nuit.

Une autre façon pour nous de vous souhaiter une bonne année !

Nous vous rappelons qu’en tout temps, vous devez réserver vos déplacements l’avant-veille lors d’un retour tardif. À titre d’exemple, si vous souhaitez réserver un retour à 1h du matin dans la nuit du samedi au dimanche, vous devez effectuer votre réservation avant 21 h le vendredi.

Source : STM

http://www.stm.info/fr/transport-adapte/utiliser-le-transport-adapte/horaire-du-service

 

3. Service de transport adapté du RTL

Service des Fêtes

IMPORTANT

Annulation des déplacements réguliers pour la période du 24 décembre au 2 janvier.

SERVICE D’UN SAMEDI

6 h 30 à 1 h du matin

24, 25, 26 et 31 décembre et 1 et 2 janvier.

 

Nous vous souhaitons un joyeux temps des fêtes!

 

Source : RTL ,12 décembre 2017

 

4. Être parent et déficient visuel, entre stigmatisation et méconnaissance

Droit de réponse en réaction à l’interview de Mme Wendland, psychologue clinicienne, par Mme Begue.

 

Madame la psychologue clinicienne,

L’ouvrage que vous venez de publier, La parentalité à l’épreuve de la maladie ou du handicap : quels impacts pour les enfants ? (Editions Champs social, 2017, NDLR) a trouvé un écho dans de nombreux articles qui vous sont consacrés, notamment dans la revue Actualités sociales hebdomadaire (Actualités sociales hebdomadaires, 1er septembre 2017, n°3023, NDLR) destinée aux professionnels du champ médico-social. L’objet de votre travail mérite en effet d’être mis en lumière : la parentalité des personnes dont vous traitez dans votre livre est de fait complètement invisibilisée, à la fois dans les sciences sociales mais aussi dans les politiques publiques. Votre objet cherche à évaluer les conséquences, à la fois psychologiques mais aussi sociales, pour les enfants d’avoir un parent malade ou handicapé. Afin d’illustrer votre recherche, vous alignez sur un même plan les personnes atteintes de toxicomanie, de troubles cognitifs ou psychiatriques, de cancer, ainsi que les personnes non ou malvoyantes, les personnes en fauteuil roulant… Vous portez votre focale sur leurs enfants, que vous expliquez être plus vulnérables, plus fragilisés et donc davantage en difficultés que les enfants ayant des parents bien portants. Vous espérez, sur la base de telles conclusions, « combler un manque – je vous cite – au niveau de la littérature scientifique. »

Si votre thème de recherche, Madame la psychologue clinicienne, est un thème important et effectivement à défricher, nous, collectif de parents aveugles et très mal voyants, souhaiterions bénéficier d’un droit de réponse : vous évoquez les situations difficiles des parents aveugles, nous sommes donc directement concernés et souhaitons donner notre avis sur ce thème. Nous, parents aveugles ou mal voyants, nous ne nous reconnaissons pas dans vos propos qui, nous le ressentons, s’apparentent plutôt à un jugement qu’à une analyse scientifique, et font avant tout preuve d’une grande imprécision.

En tant que pères et mères aveugles ou mal voyants, nous sommes, sans doute nous l’accorderez-vous, experts de notre déficience. Nous l’éprouvons intimement et charnellement chaque jour, de manière multiforme. Nous connaissons bien les « galères d’accessibilité » notamment. C’est incontestable, nous mettons davantage de temps pour effectuer nos tâches du quotidien ou pour obtenir quelque chose. Pourtant cela ne nous empêche pas de nourrir un grand souci de responsabilité. La ténacité et la patience sont nos vertus cardinales. Les déplacements sont certes plus compliqués, l’accès à l’information, aux loisirs, ont un coût en temps et en énergie non négligeable, mais nous faisons l’expérience que tout ou presque est faisable. Or, Madame, ce qui constitue pour nous, non ou malvoyants – et, parions-le, pour toutes les personnes étudiées dans votre ouvrage – notre véritable handicap, notre véritable malheur, c’est l’étiquetage dont nous sommes l’objet. Nous serions des gens à problèmes, des malheureux, des assistés, des pauvres ayant besoin d’aide. Le saviez-vous ? Cet étiquetage, cette disqualification, modifient fondamentalement nos rapports sociaux. Nous, parents déficients visuels, connaissons tous très bien le trouble et la gêne que notre cécité induit. Le handicap est aussi, voyez-vous, un rapport social particulier. Ce rapport social biaisé, de nombreux travaux scientifiques l’ont décrit depuis maintenant de nombreuses années. Toute l’action qui est menée, à la fois par ceux qui le subissent et les professionnels du handicap, cherche à le modifier. Comment avez-vous pu écrire en 2017 un texte qui contribue à nous maintenir dans cet étiquetage de pauvres gens malheureux et incapables ?

Nous avons intériorisé, certains depuis la naissance, cette condition singulière et composons avec ce rapport social pétri de malaise et surtout de méconnaissance. Mais ce qui nous choque aujourd’hui, et que nous avons du mal à accepter, c’est que vos propos stigmatisent non plus seulement nous-mêmes, mais nos enfants, qui sont forcément, pour reprendre vos qualificatifs, « fragilisés », « plus vulnérables » voire en « danger psychologique ».

Madame la psychologue clinicienne, nous ne vous permettons pas de nous diffamer de la sorte, ni de nous assigner à cette vie de malheur et de manque. Nous ne vous permettons pas de nous qualifier de « parents « défaillants », « négligents ». Il nous est difficilement supportable que ce regard chargé de présupposés atteigne nos enfants. Permettez-nous, Madame, de nous offusquer d’être mis sur le même plan que des personnes qui se droguent ou qui ont un handicap cognitif ou psychiatrique : la nature de ces troubles et leurs impacts sur les enfants mériteraient pour le moins d’ailleurs d’être davantage précisés et analysés que vous ne le faites. Mais quoiqu’il en soit, nous n’avons pas, nous déficients visuels, le même type de soucis puisqu’au contraire, notre vigilance et notre attention sont décuplées. Vous mélangez dans vos textes, derrière le label bien pratique de « handicap », des situations qui n’ont rien à voir. Votre objet se caractérise par une imprécision évidente. Les aveugles ne sont pas non plus un groupe homogène et caractéristique. Madame, la cécité n’est pas une nature, ni même une identité. Vous n’êtes pas sans savoir, Madame la psychologue, que chaque individu appartient à une famille, un milieu, grandit plus ou moins dans l’estime de lui, accède ou pas aux études, s’épanouit ou pas affectivement ou professionnellement entre autres, et que, par conséquent, la cécité, qui est bien entendu une épreuve, vient s’inclure dans ces différents paramètres. Une personne aveugle bien dotée intellectuellement, bien entourée, autonome, ayant fait des études ou une qualification, capable d’amour et de responsabilité saura, nous en sommes absolument convaincus, bien s’occuper de son enfant. Une personne aveugle, issue d’un milieu défavorisé, ultra assistée, éduquée dans le manque de confiance ou la mésestime d’elle-même, ne maîtrisant pas sa fécondité par exemple, ignorant ses droits ou les outils techniques adaptés aura peut-être plus d’entraves dans sa parentalité. Mais Madame, dans ce cas, est-ce la cécité qui est en cause ? Vous êtes psychologue mais vous oubliez de prendre en compte les facteurs sociologiques. Nous ne nions aucunement que certaines personnes aveugles se sentent dépassées avec leurs enfants, mais nous récusons la seule explication liée à la cécité. Il y a bien sûr des situations difficiles, et votre travail l’évoque, mais la variable fondamentale, nous le croyons, n’est pas tant la déficience visuelle que le milieu. Exactement comme dans le monde dit « normal » des valides où bien des familles sont en difficultés sans que le handicap ou la maladie ne soient présents.

Selon vous, nos enfants seraient plus responsables, s’occuperaient des tâches domestiques et seraient même les auxiliaires de vie de leurs parents. Savez-vous, Madame, qu’une personne aveugle peut cuisiner et même bien ? Qu’elle peut faire tourner une machine à laver, donner le bain à ses enfants, les accompagner à l’école ou ailleurs, et même organiser son anniversaire chez elle, ou lui lire des histoires ? Ou que, si elle n’y arrive pas seule, elle peut se faire aider par une tierce-personne qui agit en suivant ses demandes ? Car se faire aider n’est pas non plus un signe de passivité. Savez-vous Madame la psychologue clinicienne, qu’une personne aveugle, qu’elle le soit de naissance ou devenue tardivement, si elle n’a que son audition, développe une qualité d’écoute et une attention qui vaut bien des regards ? Qu’un parent peu ou non voyant nourrit également une mémoire qui lui permet de compenser le manque visuel et qui est un atout dans la relation à son enfant ? Nous verbalisons et communiquons davantage, et « obligés » de parier sur la confiance, nous nous attachons à la qualité du lien que nous tissons avec nos enfants. Nous faisons un travail réflexif important.

Il ne s’agit pas de soutenir ici qu’il n’y a aucune différence et que nous pouvons tout assumer parfaitement, mais de vous faire entrevoir, puisque  vos recherches ne vous ont semble-t-il pas encore permis de vous rendre compte de la complexité des cas que vous prétendez traiter, que nous sommes acteurs de nos vies et par conséquent de notre parentalité, chacun avec son histoire, son milieu. Nous faisons nous aussi, quoique parfois différemment. Le parent non ou mal voyant a de plus, cette grande humilité : il sait qu’il est plus vulnérable et s’organise bien plus en amont pour prévenir les dangers ou les situations où il serait dépassé. Nous mettons en place un certain nombre de stratégies dans un souci de vigilance, de responsabilité pour anticiper tout problème et nous sommes aussi capables d’identifier nos limites. Nous aimons nos enfants, tout simplement, d’un amour curieusement peu évoqué dans vos écrits. Penseriez-vous qu’un handicapé, forcément dépendant, en serait incapable ?

Vous mentionnez la (trop) grande responsabilité de nos enfants. Peut-être faudrait-il venir nous voir. Je crains que personne de ce Collectif qui réagit ici à vos propos n’ait d’enfant qui fasse couler son bain tout seul, ou qui fasse à manger, du moins jusqu’à l’adolescence. Il est vrai que les enfants souhaitent aider leurs parents. Parfois cela leur fait plaisir et nous leur cédons, parfois nous estimons que ce n’est pas leur rôle. Hé oui, nous sommes dotés de bon sens et sommes capables d’évaluer ce qui est bien ou moins bien pour nos enfants. Par ailleurs, s’il n’est, nous en convenons volontiers, pas rare qu’ils viennent à la rescousse pour contourner une zone de travaux en pleine rue, ou retrouver un objet tombé par terre, où avez-vous donc pris qu’ils géraient les tâches domestiques, comme il est écrit dans votre article ?

Dans le même genre d’assertion erronée, vous parlez du centre de soutien à la parentalité situé à Paris comme d’un centre où il est possible d’emprunter des livres en braille. Mais où avez-vous eu cette information ? Comment vous est-il possible de parler d’un lieu dont vous semblez tout ignorer ? Le centre dont vous parlez est un endroit unique qui prend le contre-pied total de vos propos. Quand vous n’exprimez que des réserves et ne voyez que des entraves, ce lieu insiste sur les capacités : son principe fondamental est que tout le monde est capable de s’occuper d’un bébé. Que tout le monde, même une mère en situation de handicap moteur, ne pouvant bouger ses bras, a des capacités qui peuvent être mobilisées pour materner son petit. Et qu’ensuite, si c’est plus compliqué, il s’agit de s’organiser pour trouver des solutions. Vous envisagez le handicap selon le seul paradigme de la limitation, tandis que ce centre l’envisage par celui de la capacité. L’accueil y est chaleureux, dénué de préjugés et à chaque besoin du parent, les professionnels cherchent une réponse concrète. L’esprit de ce lieu est basé sur le bilinguisme relationnel. Le bilinguisme relationnel, théorisé par Edith Thoueille, se base sur la capacité intuitive du bébé à s’adapter à son parent non-voyant ou porteur d’une autre déficience. Le bébé d’un parent aveugle développera très précocement un langage adapté comme par exemple des vocalises plus fréquentes ou un mode de communication tactile.

Vos écrits donnent du parent non-voyant, et plus généralement, en situation de handicap, une image biaisée. Nous savons que la cécité est, depuis des siècles, considérée comme le malheur ultime, mais la stigmatisation qui en découle aurait plutôt tendance à s’atténuer. Vos propos semblent l’ignorer. Si nous avons appris à supporter cette stigmatisation pour nous-mêmes, elle nous paraît tout à fait intolérable quand elle touche à nos enfants. Permettez-nous d’être heureux et fiers de nos parentalités aussi singulières soient-elles, et le pluriel est ici important.

SIGNATAIRES DU COLLECTIF « Parents déficients visuels, et alors ? »

Publié le 24 novembre 2017

Source :

http://blogs.mediapart.fr/noureddine/blog/241117/etre-parent-et-deficient-visuel-entre-stigmatisation-et-meconnaissance

5. ” Dialogue dans le noir” au musée de Bangkok

Un musée de Bangkok propose à ses visiteurs une totale immersion dans le quotidien des non-voyants afin de sensibiliser le public aux difficultés que rencontrent ces personnes dans l’espace urbain et à l’insouciance des gens à leur égard.

Le «National Science Museum», réputé pour ses expériences scientifiques et ludiques, a baptisé cette initiative “Dialogue dans le noir” et compte en faire sa principale attraction pour le mois de novembre. Pour les organisateurs, cette initiative vise à inciter les gens à la compréhension envers les non-voyants et estiment que la meilleure façon d’y parvenir est de les amener à partager leur quotidien et leurs sensations. Pendant près d’une heure, des petits groupes de visiteurs vont être plongés dans l’obscurité totale. Munis d’une canne blanche et accompagnés par un guide non-voyant, les visiteurs vont évoluer dans un parcours mouvementé où des ambiances urbaines ont été reconstituées par des décors et des sonorisations réalistes. Lors de cette visite, les non-voyants expliquent à leur groupe les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien, notamment les transports en commun et les espaces publics qui ne favorisent pas les handicapés.

Après des expériences stressantes, comme traverser la rue, heurter un obstacle ou simplement s’immobiliser devant une situation insurmontable, les non-voyants font découvrir aux visiteurs leurs capacités insoupçonnées à évoluer dans l’espace en développant les autres sens afin de compenser la vue, notamment l’ouïe et l’odorat.

Les guides montrent également aux visiteurs comment aborder, aider ou guider une personne aveugle sans la brusquer ni lui faire peur.

“Ce n’est pas la pitié que l’on demande, mais plutôt la compréhension”, explique Camp, l’un des guides bénévoles de cette expérience.

 

En Thaïlande, on compte actuellement entre 600.000 et 700.000 personnes aveugles et malvoyantes, dit-il, ajoutant que cette catégorie de personnes reste largement défavorisée sur le plan social et éducatif avec seulement 5% parmi elle qui disposent d’un emploi leur permettant de vivre de façon digne et autonome.

 

Les interlocuteurs des visiteurs du musée déplorent également le manque d’aménagements spéciaux et de facilités pour les non-voyants, particulièrement dans les transports en commun et dans les rues alors que les nouvelles technologies offrent de grandes possibilités dans ce domaine.

 

Source : http://www.libe.ma/Insolite-Le-musee-de-Bangkok_a92505.html

6. Beyond Seeing ou innover le design de la mode avec tous les sens

A l’occasion de la Fashion Week Paris et de la semaine franco-allemande, le Goethe Institut présente du 18 janvier au 28 janvier au WIP LA VILLETTE, BEYOND SEEING, une exposition itinérante, interactive et multi sensorielle dont le dessein est d’innover le design de la mode en faisant appel à tous les sens autres que la vue. Une exposition où il s’agit ici d’échanger et d’expérimenter, de tester ses limites et de les dépasser, de quitter sa zone de confort pour en être transformé.

En coopération avec les plus grandes écoles de mode et d’art d’Allemagne (ESMOD, Berlin), de France (IFM – Institut français de la mode, Paris), de Belgique (La Cambre, Bruxelles) et de Suède (Swedish School of Textiles, Boras), le Goethe Institut de Paris a réuni autour d’ateliers de recherches internationaux des étudiants en design et des personnes aveugles et mal voyantes afin d’appréhender la mode au-delà de la vue en sollicitant suivant les pays : l’ouïe, l’odorat, le toucher et le corps dans l’espace.

L’ensemble des créations dont le sens véritable n’est révélé que lorsque l’on ferme les yeux sera montré au public pour la première fois au WIP LA VILLETTE avant de s’envoler dans chacun des pays participants.

La mode et le design sont d’abord une expérience purement visuelle que l’on ne peut guère imaginer sans la vue. Un univers donc qui est refusé aux personnes aveugles ou malvoyantes. Si la mode n’est pas seulement un phénomène visuel, si l’on peut aussi la toucher, la sentir, et l’écouter, l’ensemble de ses travaux de recherches a pour objectif de comprendre : Comment ces personnes aveugles et malvoyantes peuvent percevoir un phénomène visuel ? Comment expérimentent-t-elles les couleurs, les matières, les surfaces ? Que perçoivent-elles qui nous échappe peut-être depuis toujours ? Quel est leur concept de la beauté ? Et comment peut-on appréhender la mode à travers des sens qui ne font pas appel à la vue ?

Pour répondre à ces questions, en octobre 2016, le Goethe Institut de Paris, en coopération avec des célèbres écoles de mode et de design d’Allemagne, de France, de Suède et de Belgique a pris l’initiative du projet de recherche et d’exposition BEYOND SEEING. À travers des ateliers de recherche internationaux et un programme d’accompagnement, l’objectif du projet a été de rendre perceptibles la mode et le design dans une interaction des différentes perceptions sensorielles se situant au-delà du sens visuel.

Des groupes cibles qui auparavant n’avaient encore jamais été en contact – des étudiants en design, des participants aveugles et malvoyants ainsi que des experts de différents domaines artistiques – se sont rencontrés pour la première fois afin de développer ensemble des concepts de design innovants.

Durant une année, lors de plusieurs phases expérimentales, les participants ont œuvré conjointement, mais également à travers des ateliers dans chaque pays, sur de nouvelles approches de design ne faisant pas appel à la vue. Les différentes écoles de mode ont pu décider seules de l’orientation qu’elles choisissaient pour aborder ce thème. En Suède par exemple, l’ouïe a été au cœur de la recherche, alors que les participants français se sont saisis plutôt de l’odeur. En Belgique, les participants se sont focalisés sur le corps non voyant dans l’espace, en Allemagne sur le toucher. Mais avant tout, il s’agissait d’apprendre aussi bien les uns des autres que les uns avec les autres. Cet échange intensif a non seulement marqué les participants aveugles ou malvoyants, mais aussi les participants voyants.

C’est à ces questions que l’exposition BEYOND SEEING répondra en sollicitant le public pour une expérience multi sensorielle inédite. Ainsi, le visiteur sera plongé dans une scénographie explorant la relation entre forme et son, identité et odorat, matériel et haptique, espace et corps pour ressentir la mode et le design autrement.

Dans cette mise en scène atypique, il découvrira ainsi les créations et artefacts qui ont vu le jour lors de la phase de recherche & de création puis il se laissera glisser sans la vue dans les méandres d’une toute autre appréhension de la mode grâce à un programme d’accompagnement interactif et expérimental jalonné d’ateliers, de performances et d’intervention artistiques.

 

BEYOND SEEING| L’exposition et le programme

 

L’exposition BEYOND SEEING aura deux dimensions : d’un côté, la présentation des créations et artefacts qui ont vu le jour pendant la phase de recherche et de création d’un an ; de l’autre côté, un programme d’accompagnement interactif et expérimental avec des ateliers, des performances et interventions artistiques, qui restitue l’esprit du projet, à savoir dialogue, rencontre et apprentissage commun.

L’Université de Wismar, en Allemagne a pris en charge le processus de développement de l’exposition. Julian Krüger, professeur en conception expérimentale, a conçu avec ses étudiants une architecture d’exposition modulaire et durable qui touche tous les sens et met en scène les résultats des projets de façon multi sensorielle.

 

La scénographie vise à explorer la relation entre forme et son, identité et odorat, matériel et haptique ainsi qu’espace et corps et à rendre palpables la mode et le design d’une manière inédite. L’architecture même de l’exposition et la présentation des contenus du projet permettent à un public voyant et malvoyant de vivre cette exposition de la même manière. Le contenu de l’exposition s’expérimente avec tous les sens et tel en est l’objectif explicite. Lors d’étapes décisives dans le parcours de l’exposition, les visiteurs voyants sont amenés à laisser derrière eux le sens de la vue pour vivre une autre réalité, celle du monde du non visuel.

 

Au cours de la découverte d’éléments acoustiques, olfactifs et sensoriels, des accompagnateurs voyants et malvoyants seront présents pour aider les visiteurs à s’orienter dans l’exposition. Le programme d’accompagnement est interactif et reprend l’essence même du projet : échanger et expérimenter, tester des limites et les dépasser afin de quitter sa propre zone de confort.

 

Lors de nombreux ateliers, animés par des personnes malvoyantes et des étudiants en mode et design, on coudra, drapera, dansera, touchera et goûtera avec toutes tranches d’âge et toutes catégories sociales. Le programme sera complété par des conférences d’experts et des projections de films qui mettront en lumière la dimension thématique et conceptuelle d’une approche de la mode et du design qui touche tous les sens.

 

Article publié le 7 décembre 2017

Source : http://up-magazine.info/index.php/arts-3/7206-beyond-seeing-ou-innover-le-design-de-la-mode-avec-tous-les-sens

7. Une adolescente aveugle exprime par la photo une vision du monde comme personne

“Étant malvoyante de naissance, j’ignore totalement ce que serait ma vie avec une vision normale.”

Le regard de Roesie Percy se distingue de celui de la plupart des photographes.

Cette jeune fille de 16 ans, originaire de Bristol, dans le sud-ouest de l’Angleterre, est officiellement considérée comme aveugle. Sa vision centrale est nulle, sa vision périphérique et sa perception de la profondeur réduites.

“Ce que la plupart des gens discernent à soixante mètres, je ne le vois qu’à trois mètres avec mon œil gauche et à un mètre avec mon œil droit”, explique-t-elle au HuffPost.

Mais ce handicap ne l’empêche pas de capturer de superbes images, qu’elle partage sur Instagram via son compte @a_blind_photographer

“Je pense que les autres photographes accordent une place primordiale aux détails. Moi qui suis incapable de les distinguer, je favorise plutôt les couleurs vives et les effets de contraste.”

Elle prend la plupart de ses photos avec son iPhone 7, en se rendant en cours à la Bristol Cathedral Choir School ou bien en pratiquant l’aviron au sein du club de la ville, dont elle fait partie depuis près de cinq ans.

Elle aime tout particulièrement immortaliser les couchers de soleil et les reflets observés dans sa ville natale, qui forment à ses yeux des scènes et des compositions éclatantes. Mais c’est à New York, où elle s’est rendue en octobre, qu’elle a pris l’une de ses photos les plus mémorables.

Roesie reconnaît que son handicap lui a valu de recevoir “beaucoup plus de soutien sur certaines choses”, mais elle a toujours refusé de le considérer comme un obstacle. “Étant malvoyante de naissance, j’ignore totalement ce que serait ma vie avec une vision normale”, ajoute-t-elle.

La jeune fille ne sait pas encore précisément ce qu’elle souhaite faire de sa vie professionnelle, mais une chose est sûre: la photo tiendra une place essentielle dans son avenir.

“J’apprends sans cesse de nouvelles techniques, au niveau de la prise de vue comme des retouches. J’espère que ça me permettra de faire de vrais progrès.”

Article publié le 8 décembre 2017

Source : http://www.huffingtonpost.fr/2017/12/07/une-adolescente-aveugle-exprime-par-la-photo-une-vision-du-monde-comme-personne_a_23297707/

8. Mains salvatrices: des aveugles pour détecter le cancer du sein

Leidy s’est réveillée aveugle un matin de 2011. Francia n’y voyait déjà plus. Privées de la vue, ces femmes ont développé un autre sens : le toucher grâce auquel aujourd’hui en Colombie elles détectent des cancers du sein.

Leidy Garcia et Francia Papamija sont deux des cinq aveugles ou malvoyantes formées à Cali (ouest) pour prévenir cette pathologie cancéreuse, la plus répandue dans le pays avec 7.000 nouveaux cas chaque année et 2.500 décès.

Elles ont suivi en 2015 la méthode du médecin allemand Frank Hoffmann. Depuis une dizaine d’années, il argue que les non-voyants ont des facilités pour détecter les nodules – agglomérats de cellules – qui sont souvent le premier symptôme de la maladie.

“Les personnes atteintes d’un handicap visuel ont une sensibilité accrue, un sens du toucher développé qui leur permet de mieux distinguer les éléments” permettant un diagnostic, a déclaré à l’AFP le chirurgien Luis Alberto Olave, coordinateur du programme “Mains qui sauvent des vies” de l’hôpital San Juan de Dios à Cali.

Quelque 71.000 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués chaque année dans le monde. La méthode du Dr Hoffmann, appliquée en Allemagne et en Autriche, est arrivée jusqu’en Colombie, avec le soutien de la banque de développement de l’Amérique latine (CAF).

Cinq femmes âgées de 25 à 35 ans, dont une de nationalité mexicaine, ont été sélectionnées. Elles ne devaient présenter aucun problème vasculaire ou neurologique pouvant altérer leur sensibilité. Puis elles ont été formées comme auxiliaires d’examens tactiles. Depuis, elles ont reçu plus de 900 patientes.

Vaincre préjugés et méfiance

“Nous combattons un préjugé selon lequel parce que nous avons un handicap nous ne pouvons penser ou être autonomes”, a souligné Francia, 35 ans, qui a perdu la vue suite à un décollement de rétine à l’âge de sept ans.

Les responsables de l’hôpital de Cali se sont rendu compte que les examens effectués par ces femmes donnent de “meilleurs” résultats que ceux suivant la procédure habituelle.

“L’examen clinique qu’elles réalisent est plus élaboré, dure plus longtemps. Cela génère chez les patientes une sensation de confort qu’elles n’avaient pas avec un médecin traditionnel”, a ajouté le Dr Olave.

Alors qu’une femme qui s’auto examine peut détecter des nodules de 15 à 20 mm et un médecin de 10 mm, les auxiliaires aveugles en détectent de plus petits, de huit mm.

Leidy a presque totalement perdu la vue il y a six ans. Sa carrière d’ingénieure en topographie s’est arrêtée du jour au lendemain à cause d’une thrombose cérébrale qui l’a rendue aveugle de l’oeil gauche et a gravement atteint le droit.

“Les personnes qui voient bien se laissent guider par ce qu’elles voient. Moi je me guide au toucher et à l’ouïe”, explique cette jeune brune de 26 ans.

Leidy palpe les seins de ses patientes en se guidant avec un ruban jaune et rouge, qui comporte un motif en relief à chaque centimètre pour situer les éventuels nodules.

Lorsqu’elle détecte une masse suspecte, elle la signale au médecin qui, selon les cas, peut ordonner des analyses supplémentaires pour confirmer ou non un cancer. L’examen initial dure jusqu’à 45 minutes contre 10 pour la méthode traditionnelle.

Francia comme Leidy racontent que les patientes sont parfois curieuses, d’autres méfiantes. Certaines ne leur adressent même pas la parole, d’autres leur racontent leur vie.

Source d’emplois

“Leur toucher est si précis. En réalité, je suis épatée parce qu’elles font preuve d’un grand professionnalisme”, estime l’une d’elles, une commerçante de 42 ans.

“Ils ont trouvé quelque chose, mais le médecin a dit que c’était seulement un ganglion enflammé”, ajoute cette mère de deux enfants.

Avant de se former à cette méthode de diagnostic, Francia et Leidy étaient sans travail, comme 62% des 500.000 handicapés visuels en Colombie, soit sept fois plus que la moyenne de la population dans ce pays de 48 millions d’habitants, selon l’Institut national des aveugles.

Le Dr Olave estime que c’est une source d’emplois pour les non et malvoyants et il espère pouvoir débuter une nouvelle formation au premier trimestre 2018.

“Dans des pays en développement, dont l’accès aux technologies de diagnostic est parfois limité”, l’examen manuel “revêt une grande importance”, explique-t-il.

Ses deux auxiliaires entendent de leur côté démontrer qu’elles peuvent sauver des vies et que c’est la société qui les traitent comme des invalides.

Francia souligne qu’elle veut vivre “comme une personne normale” et l’exprimer de ses deux mains fines et salvatrices.

Article de l’AFP publié le 14 décembre 2017

http://www.courrierinternational.com/depeche/mains-salvatrices-des-aveugles-pour-detecter-le-cancer-du-sein.afp.com.20171214.doc.v56m8.xml

9. Virgin Atlantic : divertissement en vol les pour malvoyants

Publié le 28 novembre 2017 dans Actualité, Info pratique, Insolite4 commentaires

La compagnie aérienne Virgin Atlantic est la première au monde à proposer un IFE adapté pour les malvoyants, sous la forme d’une tablette avec écouteurs proposant une narration audio du contenu visuel.

La nouvelle fonctionnalité pour les passagers ayant une déficience visuelle de la compagnie britannique a été conçue par Blue Box Aviation, et se présente sous la forme d’une tablette avec des écouteurs : des narrations d’émissions télévisées, de films et de livres ont été enregistrées et adaptés pour offrir une description audio du support. Les clients concernés peuvent demander la tablette à l’équipage lors de l’embarquement à bord ; Virgin Atlantic promet que le système sera disponible à terme sur tous les vols.

« Je suis très fier d’annoncer une première mondiale dans le domaine de l’aviation : nous avons mis au point une nouvelle technologie pour permettre à nos clients aveugles et malvoyants d’accéder à tous nos excellents divertissements en vol », a déclaré Mark Anderson, VP Client chez Virgin Atlantic. La solution de Blue Box Aviation a été testée par l’organisation caritative des Chiens d’Aveugles, avec une très bonne réponse selon la compagnie.

Source : http://www.air-journal.fr/2017-11-28-virgin-atlantic-divertissment-en-vol-pour-mal-voyants-video-5191182.html

 

10. Non-voyante, Ambre sur le devant de la scène

Non-voyante de naissance, Ambre Robert, 13 ans, respire la musique. Grâce au concert, elle espère aussi se doter d’une canne connectée dernier cri, appelée Sherpa.

C’est une collégienne comme les autres, ou presque. Atteinte d’un glaucome congénital in-utero, Ambre Robert, 13 ans, est aveugle de naissance. Opérée toute petite à l’hôpital Necker, à Paris, emmenée par sa famille jusqu’à Boston, aux États-Unis, pour tenter une greffe de cornée artificielle, la jeune fille de Locmiquélic n’a malheureusement jamais recouvré la vue.

Avec Les petites mains symphoniques

Sa maman Cécile Robert et sa tante Christelle Le Fée sont, depuis plus de dix ans, les chevilles ouvrières de l’association « Les yeux d’Ambre. ».Cela nous a aidées à chaque étape importante, que ce soit pour le voyage Outre-Atlantique ou pour l’achat de livres tactiles en braille », racontent les deux soeurs. Ce qui aide aussi plus que tout Ambre dans son quotidien, aujourd’hui, « c’est la musique ». À cinq ans, Ambre était derrière un piano. À dix, elle intégrait l’orchestre des Petites mains symphoniques, un ensemble national d’enfants : « J’étais la première aveugle à chanter avec le groupe. Le chef d’orchestre Eric Du Faÿ avait écrit et composé un morceau, “Close your eyes”, spécialement pour moi. J’ai eu la chance et le stress de l’interpréter en public au cirque d’Hiver à Paris, en avril 2016 ! ». Dans la foulée, l’adolescente accompagnera l’orchestre jusqu’en Argentine. « C’était surréaliste. J’ai mis du temps à réaliser ! », raconte-t-elle, réécoutant les vidéos de ses prestations de l’époque. Deux fois par an, Ambre rejoint désormais Les petites mains symphoniques pendant des stages, en Normandie et en Corse. « C’est là que je me suis fait mes meilleures amies, passionnées de chant et non-voyantes, comme moi », glisse la jeune fille, le regard dans le lointain.

Acheter une canne connectée

Son professeur particulier de chant, Xavier Dival, l’accompagne aussi à domicile, chaque semaine. C’est lui qui l’a poussée à répéter de nouveaux morceaux, pour monter sur scène, samedi prochain. Il sera à ses côtés. Ambre y fera une dizaine de reprises, de Michel Berger à Léa Paci en passant par Olivia Ruiz, et prépare « une très belle surprise » qu’elle garde jalousement secrète.

Article publié le 20 novembre 2017

Source : http://www.letelegramme.fr/morbihan/non-voyante-ambre-sur-le-devant-de-la-scene-29-11-2017-11759115.php

 

11. Benjamin, malvoyant, employé dans les cuisines du Ritz

Le Ritz. Palace éminemment sélect avec des clients triés sur le volet. Mais qu’en est-il du côté des employés ? Ils sont plus de 600 à œuvrer pour l’excellence à la française. Parmi eux, Benjamin Ebaah. Il officie dans les cuisines du self destiné au personnel avec une particularité, il est malvoyant, au point de voir difficilement à plus d’un mètre. Il s’est posé la question : « Moi, handicapé, je peux travailler dans un hôtel aussi prestigieux ? ».

Un parcours semé d’embuches

A 52 ans, ce commis de cuisine originaire du Cameroun s’affaire sans que son handicap ne soit vraiment perceptible, si ce n’est ses lunettes qui éclaircissent la vue ou le recours, parfois, à une loupe électronique. Il a commencé à perdre la vue il y a près de trente ans mais a dû attendre son arrivée en France, en 2004, pour poser un diagnostic sur le mal qui le rongeait doucement et risquait de le mener à la cécité : la maladie de Stargardt. Il a quelques difficultés pour programmer le four ; pas facile de distinguer, sur l’écran, les heures et les secondes. « Il me faut encore un peu de temps pour trouver la bonne fonction et la bonne température », confie Benjamin. Il fut tour à tour vérificateur de produits, magasinier, agent dans une société de nettoyage avant que son handicap ne l’oblige à renoncer à chacun de ses emplois.

Via l’école hôtelière

Il n’avait jamais travaillé dans la restauration mais, avec l’appui du syndicat de l’hôtellerie, GNI-Synhorcat et Cap emploi, il obtient une formation au sein de l’Ecole hôtelière de Paris-CFA Médéric, qui se dit « mobilisée sur les enjeux de société contemporains tels que l’insertion des jeunes en situation de handicap » ; lors du CIH (Comité interministériel du handicap) du 20 septembre 2017, la brigade qui avait assuré le service à Matignon comptait dans ses rangs plusieurs recrues handicapées (article en lien ci-dessous). Floriane Drebel, responsable ressources humaines du Ritz, assure que le secteur de l’hôtellerie embauche un grand nombre de personnes en situation de handicap via ses CFA (centre de formation des apprentis), proposant une grande diversité de métiers.

Priorité au sourire

A l’issue de sa formation, Benjamin passe plusieurs entretiens dans de grands hôtels parisiens et choisit le Ritz qu’il intègre en décembre 2016. En moins d’un an, sous la houlette du cuisinier, il prend ses marques. Ses collègues le définissent comme un « gros bosseur », se disent « heureux de travailler à ses côtés » et assurent qu’il « est autonome et se débrouille très bien ». Pour assurer un service de près de 1 200 couverts par jour, ses employeurs privilégient certains atouts lors du recrutement : « Ce ne sont pas forcément les compétences professionnelles qui priment mais un sourire agréable et de la bonne humeur. »

La ministre en cuisine

Le 16 novembre 2017, Benjamin reçoit, après le coup de feu, une visite un peu particulière, celle de Sophie Cluzel. La secrétaire d’Etat en charge du Handicap a découvert son portrait dans un magazine et souhaité le rencontrer. En pleine Semaine européenne des personnes handicapées (SEEPH), ce parcours est une aubaine pour convaincre que le handicap n’empêche pas d’accéder à l’excellence. « C’est le type d’exemple qui peut donner aux équipes et aux employeurs l’envie de se lancer », déclare Sophie Cluzel.

Une permanence handicap

Le Ritz compte, pour le moment, dans ses rangs, 17 salariés en situation de handicap. Après quatre ans de rénovation, le palace a rouvert ses portes il y a un an et promet de mieux faire dans ce domaine, aussi bien en termes d’embauche que de maintien dans l’emploi… Ce jour-là, une permanence à l’intention des salariés touchés par un handicap se tient dans les dédales de son sous-sol. Les initiateurs de Th Partners accueillent toute l’après-midi cuisiniers, femmes de chambre, agents d’entretien pour les informer sur le statut de travailleur handicapé et les avantages qu’ils peuvent en tirer. « Dès notre réouverture, cela a fait partie de nos projets et nous avons mis cette politique en route. Cela nous tient à cœur de dédramatiser le terme tabou de ‘handicap’ et d’accompagner tous nos collaborateurs, même si certains préfèrent encore rester discrets », confie Floriane Drebel. Et lorsqu’on lui demande si, un jour, on peut imaginer des personnes par exemple trisomiques au contact direct de la clientèle, elle répond : « Pourquoi pas ? ».

Source : http://informations.handicap.fr/art-ritz-emploi-handicap-853-10378.php

12. Quatre innovations de demain pour améliorer le quotidien des malvoyants

Quand on pense nouvelles technologies, on pense évidemment progrès. Et en terme d’amélioration du quotidien, les innovations ne manquent pas. Surtout quand il s’agit d’améliorer la vie des aveugles et malvoyants. C’est d’ailleurs ce que la start-up PANDA Guide, lauréate du Prix du Public EDF Pulse 2017, a l’ambition de faire.

#1. La tablette en braille La tablette Blitab.

Blitab, c’est le nom d’une start-up et de cette nouvelle tablette développée par des ingénieurs bulgares pour les personnes aveugles ou malvoyantes. La surface affiche de petites bulles physiques qui montent et descendent sur demande, permettant l’affichage d’une page entièrement écrite en braille sur l’écran de la tablette. La start-up, installée en Autriche, vise ainsi les quelque 150 millions de personnes qui ont recours au braille dans le monde. Tout a été pensé pour faciliter la navigation avec un clavier à touches longues Perkins (utilisé pour les machines à écrire le braille) ou encore fonction vocale d’audiodescription.

#2. La bague assistante de lecture La bague FingerReader.

Une équipe de Média Lab (du MIT) a créé une bague connectée qui scanne le texte à mesure que le doigt de l’utilisateur se déplace sur la page. Elle lit ensuite à haute voix ce qu’elle vient d’enregistrer, et cela en temps réel. FingerReader aide aussi à la traduction de textes et donne des indications sur la mise en page : début ou fin de ligne, nouveau paragraphe, etc. Un signal sonore s’active si le doigt n’est plus sur la bonne ligne et la bague vibre si le doigt n’est plus du tout sur le texte, que ce soit un menu de restaurant, un mode d’emploi ou le journal du matin.

#3. L’application qui scanne les objets Aipoly

Pourquoi ne pas profiter de la caméra et de la fonction vidéo de nos smartphones ? Aipoly a su flairer la bonne idée avec son application qui scanne n’importe quel objet et qui transmet ensuite à l’utilisateur nom et taille de ce dernier à haute voix. Une application essentielle pour permettre à la personne déficiente visuelle de mieux se projeter dans l’espace et ainsi adapter sa gestuelle. La start-up australienne qui l’a développée veut aller encore plus loin en travaillant sur une fonctionnalité de reconnaissance des scènes, comme par exemple : “un verre sur une table.” Aipoly, c’est aussi un projet participatif puisque la base de données est à enrichir en tapant les descriptions de nouveaux objets.

#4. Des yeux dans les oreilles Le casque PANDA

“Des yeux dans les oreilles” : telle est l’innovation proposée par PANDA Guide, qui a remporté le vote du public aux Prix EDF Pulse 2017. Arnaud Lenglet, fondateur de la start-up, propose de s’équiper d’un casque tour de cou très discret avec une caméra intégrée.
“Aujourd’hui, on développe des algorithmes permettant aux véhicules autonomes d’éviter les trous et les obstacles. Pourquoi pas pour les personnes déficientes visuelles ?” Deux types d’informations sont transmis à la personne via des petits écouteurs : la détection d’obstacles et le maintien de cap.
“PANDA est un casque de réalité augmentée auditive, on vient enrichir le réel par des sons virtuels”. Et pourquoi le panda ? “Parce que c’est l’un des rares animaux qui naît aveugle”, explique le jeune patron. Les précommandes sont prévues pour 2018. Et la start-up est actuellement en levée de fond et recherche 900K€. En attendant, elle recherche des bêta testeurs pour son casque : les personnes intéressées peuvent prendre contact sur le site de PANDA Guide.

Source : http://www.konbini.com/fr/tendances-2/innovations-demain-pour-ameliorer-quotidien-deficients-visuels/

13. Ouvrir les portes vers l’accessibilité : Marie Turcotte, un exemple d’implication

Depuis 2002, Marie Turcotte est membre du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal. Elle représente les clients du Transport adapté. Elle laisse sa place au conseil ce mois –ci pour se consacrer à d’autres défis, dont celui de directrice générale d’Ex aequo, poste qu’elle occupe depuis un an déjà.

Marie Turcotte est aussi cliente du Transport adapté. Vous avez peut-être eu la chance de la rencontrer et d’échanger avec elle. Si c’est le cas, vous avez sans aucun doute pu constater son charisme et son engagement envers la défense des droits de la clientèle vivant avec un handicap.

Sa détermination ne date pas d’hier !

À son arrivée au conseil de la STM, on venait tout juste de déployer de nouveaux équipements de vente et de perception. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, madame Turcotte a apporté son soutien afin d’adapter les équipements. C’était certes un pas dans la bonne direction, mais certaines lacunes persistaient. Elle a donc initié un sous-comité d’accessibilité universelle. Ce sous-comité qu’elle a aussi présidé, a eu comme premier mandat d’élaborer une politique corporative sur l’accessibilité universelle.

Quelques années plus tard lorsque le projet de remplacer des trains est arrivé, on a vu l’occasion d’intégrer l’accessibilité au coeur de ce grand projet dès le jour un. C’est ainsi que le projet a été développé, en considération des besoins de l’ensemble de nos clients notamment ceux ayant des limitations fonctionnelles. Résultat, le nouveau train Azur est universellement accessible.


Aller toujours plus loin

Au fil des ans, Marie Turcotte a su faire valoir ses idées pour améliorer l’accessibilité du transport collectif. En regardant tout ce chemin parcouru, nous lui avons demandé ce dont elle était le plus fière : « D’avoir sensibilisé la direction générale et les administrateurs à l’importance de ne pas refuser les demandes de déplacements au Transport adapté faites la veille, et ce malgré le fait que, depuis 2013 , le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports n’accompagne plus la STM dans le financement de l’importante croissance de la demande. » Madame Turcotte peut dire mission accomplie !

En raison de sa connaissance du milieu et suite à ses suggestions, elle a aussi contribué à plusieurs projets d’envergure visant l’amélioration de la qualité du service dont : SIRTA (notre système de réservation en ligne), notre programme client mystère, notre processus d’accueil des nouveaux clients et EXTRA Connecte avec l’annonce de l’arrivée imminente de votre transport qui sera déployée à la fin de 2018. Autant d’exemples qui contribuent à l’augmentation significative de la satisfaction de notre clientèle. Grâce à sa détermination, Marie Turcotte a grandement favorisé le développement de l’accessibilité universelle sur le réseau de la STM et c’est maintenant au cœur de chacune des décisions.

Article tiré du bulletin Transport Contact, numéro 5, Décembre 2017

Version Word accessible aux lecteurs-écran

Source : http://www.stm.info/fr/transportcontact/archives-des-bulletins-transport-contact/un-exemple-dimplication?category=services

14. Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale : Un très bon plan, mais de très gros questionnements…

Québec, le 11 décembre 2017. L’Alliance québécoise des regroupements régionaux pour l’intégration des personnes handicapées (AQRIPH) salue la publication du plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale 2018-2023, qui constitue une avancée pour des milliers de personnes handicapées et ce, à différents niveaux.

Ce plan, qui comporte un investissement de 3 G$ est accompagné de 43 mesures toutes chiffrées avec des cibles qui sont précisées. Le problème, c’est que ces bonnes nouvelles pour les personnes handicapées, viennent avec d’importants questionnements.

L’introduction d’un revenu de base pour les 84 000 personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi, constitue la mesure la plus importante. Une augmentation substantielle des prestations est prévue comme suit : dès janvier 2018 les personnes seules auront une augmentation de 73 $ par mois (88 $ pour les couples). À terme, en janvier 2023, ce montant sera de 440 $ par mois ou 5 280 $ annuellement ce qui constituera une hausse de 41 % du revenu.

L’exemption du revenu de travail pour les prestataires de la solidarité sociale passera de 100 $ à 200 $ (300 $ pour un couple). Cette mesure vient corriger une discrimination apparente entre les prestataires de la solidarité sociale et ceux du programme de dernier recours. C’est une avancée mais en comparaison à ce que d’autres provinces canadiennes ont adoptées pour les programmes de soutien au revenu des personnes handicapées, le pas aurait pu être plus grand.

D’autres mesures sont prévues concernant la vie maritale, les primes au travail, les dons reçus etc… Les paramètres de l’aide financière de dernier recours devront être revus par des modifications réglementaires et peut-être même législatives. Quels délais seront nécessaires pour faire ces adoptions ? Quelles seront les positions des partis d’opposition ? Il y a plusieurs impondérables à considérer avant la réalisation officielle des modifications.

L’AQRIPH se questionne grandement sur le moment de l’annonce du plan et sur l’entrée en vigueur des différentes mesures. Nous sommes en décembre 2017, à dix mois d’une élection générale au Québec. Nul doute qu’il faut lire le plan dans un contexte électoral. Malgré un début d’implantation en 2018, le plan se traduira-t-il ensuite par une simple promesse électorale ? Une chose est certaine, peu importe le parti qui sera au pouvoir à la fin de 2018, le plan et toutes ses modalités pourront être revus.

Pour l’AQRIPH, toutes les conditions qui sont associées à la mise en œuvre de ce plan, se traduisent malheureusement par une importante épée de Damoclès au-dessus des têtes de milliers de personnes handicapées. C’est dommage mais la bonne nouvelle de la publication de ce plan, pourrait être dans les faits…une bien fausse bonne nouvelle!

Isabelle Tremblay

Directrice de l’AQRIPH

www.aqriph.com 418.694.0736

 

15. Composition des membres du Comité consultatif des personnes handicapées

Le 23 novembre 2017, la ministre du Revenu national a annoncé le rétablissement du Comité consultatif des personnes handicapées. Grâce à ce Comité, l’Agence du revenu du Canada pourra communiquer avec un grand nombre d’intervenants et tenir compte de leurs points de vue dans l’administration des mesures fiscales visant les personnes handicapées.

Mandat

Le rôle principal du Comité consistera à conseiller la ministre du Revenu national et le commissaire de l’Agence sur l’application et l’interprétation des lois et des programmes liés aux mesures fiscales pour les personnes handicapées administrés par l’Agence. Le Comité offrira également des conseils sur la façon de tenir compte des besoins et des attentes des personnes concernées et déploiera des efforts pour accroître la sensibilisation et le taux d’adhésion des mesures pour les personnes handicapées.

Le Comité recommandera aussi à l’Agence des façons de mieux informer les personnes handicapées et les différents intervenants des mesures fiscales et des changements administratifs. Le Comité examinera également les pratiques administratives de l’Agence et lui fera des recommandations sur la façon d’améliorer la qualité des services qu’elle offre aux personnes handicapées.

Composition du comité et rôle des membres

Le Comité sera coprésidé par M. Frank Vermaeten, sous-commissaire de l’Agence et par Dre Karen R. Cohen, PDG de la Société canadienne de psychologie. Il comprendra 12 membres bénévoles, dont des personnes handicapées, des professionnels de la santé qualifiés, des défenseurs de la collectivité des personnes handicapées et des collectivités autochtones, ainsi que d’autres professionnels provenant de divers domaines, comme des fiscalistes et des avocats :

Sherri Torjman, vice-présidente du Comité, ancienne vice-présidente de l’Institut Caledon de politiques sociales, de l’Ontario
Laurie Beachell, Baker Law, du Manitoba
Gary Birch, Neil Squire Foundation, de la Colombie-Britannique
Dr. Jeff Blackmer, Association médicale canadienne, de l’Ontario
Lembi Buchanan, Coalition for Disability Tax Credit Reform, de la Colombie-Britannique
Michael Edgson, RBC Banque Royale, de la Colombie-Britannique
Roberta Heale, Association des infirmières et infirmiers practiciens du Canada, de l’Ontario
James Hicks, Conseil des Canadiens avec déficiences, du Manitoba
Emily Johnson, Diabetes Canada, de l’Alberta
Wendall Nicholas, Wabanaki Council on Disability, du Nouveau-Brunswick
Véronique Vézina, COPHAN, du Québec
Karen Wiwchar, H&R Block Canada, de l’Alberta

Le Comité se réunira initialement trois fois par année et la première réunion aura lieu en 2018. Afin de maintenir les coûts à un niveau raisonnable, les membres pourraient aussi se réunir par vidéoconférence ou téléconférence plutôt qu’en personne, et les consultations avec les intervenants pourraient avoir lieu en ligne.

L’Agence reconnaît l’importance de collaborer avec les intervenants et d’entendre une variété de points de vue pour veiller à pleinement comprendre les défis auxquels sont confrontées les personnes handicapées et dont l’Agence peut tenir compte dans l’administration de mesures fiscales qui les concernent. Le Comité aidera l’Agence à mieux tenir compte des opinions des Canadiens en ce qui concerne l’administration des diverses mesures fiscales visant les personnes handicapées.

Publié le 11 décembre 2017 par l’Agence du revenu du Canada

Source : http://www.canada.ca/fr/agence-revenu/nouvelles/2017/12/comite_consultatifdespersonneshandicapees.html