Écho du RAAMM pour la période du 15 au 21 janvier
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 15 au 21 janvier 2018.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1- Programmation d’hiver 2018 du RAAMM
- 2. Pour des bâtiments plus accessibles – Un nouveau document du RAAMM
- 3. Programme préliminaire, 19e Symposium scientifique sur l’incapacité visuelle et la réadaptation
- 4. L’histoire au bout des doigts au Musée Stewart
- 5. Danse adaptée pour non-voyants
- 6. Jeux de société adaptés à la bibliothèque Frontenac
- 7. Une cuisine adaptée pour les non-voyants
- 8. L’ITHQ poursuivi en raison d’une terrasse inaccessible aux personnes à mobilité réduite
- 9. Mont-Tremblant veut devenir un modèle d’accessibilité
- 10. Déclaration de l’UMA pour la Journée Mondiale du Braille (4 janvier 2018)
- 11. France- Disparition feux tricolores : piétons aveugles en danger?
- 12. L’impression 3D au service des étudiants déficients visuels
- 13. Cette application peut lire l’écriture manuscrite pour les personnes aveugles
- 14. Geneviève, malvoyante : «le braille me permet de rester autonome»
- 15. À Paris, des regards bienveillants pour ceux qui ne voient pas
1- Programmation d’hiver 2018 du RAAMM
L’équipe du RAAMM vous souhaite une très belle année 2018!
Nous vous rappelons que la programmation d’activités d’hiver 2018 du Centre communautaire Berthe-Rhéaume est disponible!
Vous pouvez consulter la programmation complète sur notre site Web au : https://raamm.org/activites/programmation/
La programmation en format Word est téléchargeable au lien suivant :
https://raamm.org/wp-content/uploads/2017/01/2017-12-13-PRG-programmation-hiver-2018-RAAMM-DFI.docx
Pour entendre l’enregistrement de la programmation du Centre communautaire Berthe-Rhéaume au Publiphone, il suffit d’appeler au 514-277-4401 et d’appuyer sur le 4 lors du message d’accueil du RAAMM pour accéder au menu principal du Publiphone. Choisissez ensuite la rubrique 13.
Pour toute question ou pour vous inscrire aux activités, contactez Anna Gluhenicaia au 514-277-4401, poste 111 ou par courriel à [email protected].
Au plaisir de vous retrouver pour un bel hiver d’activités.
L’équipe du RAAMM, en action pour vous!
2. Pour des bâtiments plus accessibles – Un nouveau document du RAAMM
Après avoir produit une plate-forme de revendications en aménagements extérieurs en 2016, le RAAMM propose maintenant un document qui aborde la question des aménagements intérieurs. Huit membres du RAAMM se sont réunis à quelques reprises afin d’identifier des pistes d’aménagement des bâtiments qui répondent à leurs besoins.
Ce document s’adresse à toute personne ou organisation qui souhaite améliorer l’accessibilité d’installations existantes ou à venir. Les pistes d’aménagement que l’on y propose touchent des aspects aussi diversifiés que l’entrée des bâtiments, les corridors, les revêtements, les escaliers et ascenseurs, la signalisation, l’éclairage et l’aménagement des toilettes. Pour en apprendre davantage, vous pouvez télécharger le document dans la section Plateformes et mémoires de notre site Web ou directement à cette adresse : https://raamm.org/wp-content/uploads/2017/12/2017-12-12-ARG-principe-amenagement-interieur-RAAMM-DFI.docx
Bonne lecture!
L’équipe du RAAMM
3. Programme préliminaire, 19e Symposium scientifique sur l’incapacité visuelle et la réadaptation
Bonjour,
C’est avec grand plaisir que nous vous transmettons cette invitation au 19e Symposium scientifique sur l’incapacité visuelle et la réadaptation, organisé conjointement par l’Institut Nazareth et Louis Braille du CISSS de la Montérégie-Centre et l’École d’optométrie de l’Université de Montréal. Cet événement aura lieu le mardi 13 février 2018 au pavillon Roger-Gaudry, local K-500, de l’Université de Montréal.
Le programme comprend 11 conférences, dont celles de deux chercheures invitées, soit Mary-Lou Jackson, M.D. (VGH Eye Care Centre, University of British Columbia) et Claude Vincent, Ph. D. (Département de réadaptation, Université Laval).
Nouveauté au programme: 23 affiches sur des projets de recherche ou des projets cliniques innovants seront présentées.
Vous trouverez ci-dessous le programme préliminaire.
Attention ! L’inscription et le paiement se font maintenant directement en ligne. Les optométristes du Québec doivent obligatoirement s’inscrire sur le site du CPRO.
Source : Josée Duquette, M. Sc. Agente de planification, de programmation et de recherche Membre clinicienne-intervenante du Centre de recherche CRIR, site INLB CISSS de la Montérégie-Centre – Installation Institut Nazareth et Louis-Braille
19e Symposium Scientifique sur l’incapacité visuelle et la réadaptation
Programme préliminaire
Le 19e Symposium, organisé conjointement par l’École d’optométrie de l’Université de Montréal et le CISSS de la Montérégie-Centre – Installation Institut Nazareth et Louis Braille, se tiendra le mardi 13 février 2018 au pavillon Roger-Gaudry, local K-500, de l’Université de Montréal.
PROGRAMME
8 h 30 Accueil
9 h 00 Mot de bienvenue
9 h 20 Five papers that changed my vision rehabilitation practice
Mary-Lou JACKSON, M.D.
Director Vision Rehabilitation, VGH Eye Care Centre, University of British Columbia, Vancouver, BC
10 h 20 Pause
10 h 40 La réadaptation d’un patient ayant reçu l’implant rétinien Argus II: une étude de cas
Anick LADOUCEUR; Barbara MARTIN*; Vivian Bayola; Vincent Moore; Geneviève Lizé
* Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre
10 h 55 Rédaction d’un protocole visant à augmenter l’adaptabilité aux prismes de Peli pour des personnes ayant une hémianopsie latérale homonyme
Annie DESCHÊNES; Terry GALLANT*; Frédérique Poncet; Walter Wittich
* CISSS Laurentides
11 h 10 The Influence of Fixation Stability on Posture and Balance in Central Vision Loss
Caitlin Murphy*; Jesse Michaels; David Nguyen-Tri; Jocelyn Faubert; Olga Overbury
* Department of Psychology, Concordia University
11 h 25 The impact of using eSight Eyewear on visual performances and oculo-motor control in low vision patients
Marie-Céline LORENZINI*; Jonathan Jarry; Walter Wittich
* École d’optométrie, Université de Montréal
11 h 40 Des lunettes électroniques pour lire la musique : l’examen de eSight
Bianka LUSSIER DALPÉ*; Walter Wittich; Marie-Chantal Wanet Defalque
* CRIR-Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre
11 h 55 Smartphone and Tablet Usage Among Individuals with Visual Impairments: Are Mainstream Devices Replacing Traditional Blind and Low Vision Aids?
Natalie MARTINIELLO*; Magdalena Bittner; Werner Eisenbarth; Christine Lehane; Aaron Johnson; Walter Wittich
* École d’optométrie, Université de Montréal
12 h 10 Repas
13 h 30 La couleur de lumière «préférée» pour l’éclairage localisé et ambiant: projet pilote avec la clientèle présentant une dégénérescence maculaire liée à l’âge
Claude VINCENT, Ph. D.*; Nathalie Cimon;
Paule Verville; Frédéric Dumont
* Professeure titulaire, Université Laval, Département de réadaptation. Chercheure au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS), situé au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale – site de l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (CIUSS CN/IRDPQ)
14 h 15 Étude comparative sur les pratiques d’évaluation actuelles en éclairage et l’utilisation d’un outil standardisé (LuxIQTM)
Rebecca HENRY*; Walter Wittich; Marie-Chantal Wanet Defalque
* CRIR-Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS
de la Montérégie-Centre
14 h 30 Pause et présentation des affiches
14 h 30 à 15 h 00 numéros impairs;
15 h 00 à 15 h 30 numéros pairs.
15 h 45 Fidélité de la Mesure de l’impact de la déficience visuelle dans les activités quotidiennes (MIDVAQ)
Josée DUQUETTE*; Jocelyn Loiselle; Claire Fréchette; Lise Déry; Marie Josée Senécal; Marie-Chantal Wanet Defalque
* CRIR-Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre
16 h 00 La nouvelle structure de la Maîtrise en sciences de la vision – option réadaptation en déficience visuelle, à L’École d’optométrie de l’Université de Montréal
Anne JARRY*
* École d’optométrie, Université de Montréal
16 h 20 Mot de clôture
16 h 30 Fin
Les individus certifiés de l’ACVREP recevront 4 crédits d’éducation permanente suivant leur présence au symposium.
FRAIS D’INSCRIPTION : 150 $
55 $ (taxes non applicables) pour les étudiants et les représentants des organismes communautaires.
Repas du midi compris et participation au séminaire du 14 février à Institut Nazareth et Louis-Braille.
L’inscription et le paiement se font en ligne à l’adresse suivante :
http://ecommerce.dexero.com/shopping/opto/udm_ecole_optometrie/event/symposium_2018/Detail.view
Les Optométristes du Québec doivent s’inscrire obligatoirement sur le site du CPRO : http://cpro.ca/601/Programme_et_inscription.html
Nous espérons vous y voir en grand nombre !
Le comité organisateur,
Walter Wittich, Ph. D., FAAO, CLVT
École d’optométrie, Université de Montréal
CRIR-Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre
CRIR-Centre de réadaptation MAB-Mackay du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l¹Île-de-Montréal
Annie Poirier, Psy. D.
CRIR-Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre
Josée Duquette, M. Sc.
CRIR-Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre
Le comité scientifique,
Olga Overbury, Ph. D., Judith Renaud, OD, Ph. D. , Walter Wittich, Ph. D., FAAO, CLVT
École d’optométrie, Université de Montréal
L’équipe de soutien technique et logistique,
Tony Guitouni, Bernard Ouellet et P. Micheline Gloin
École d’optométrie, Université de Montréal
Carole Gagnon
Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre
Faisant suite au 19e Symposium scientifique sur l’incapacité visuelle et la réadaptation, l’Institut Nazareth et Louis-Braille a le plaisir d’inviter tous ceux et celles inscrits au Symposium à un :
Séminaire
Mercredi 14 février 2017 de 9 h 15 à 11 h 45
salle Victor-Rousselot (3e étage de l’INLB)
Invitée :
Mary-Lou Jackson, M.D.
Director Vision Rehabilitation, VGH Eye Care Centre,
University of British Columbia, Vancouver, BC
Titre du séminaire : How visual function assessment impacts patient-centered vision rehabilitation: case-based discussion
Suite à votre inscription au 19e symposium, si vous souhaitez assister à la formation continue, réservez votre place dès maintenant auprès de :
Carole Gagnon – 450 463-1710 poste 315 [email protected]
BIENVENUE À TOUTES ET À TOUS !
Les individus certifiés de l’ACVREP recevront 2 crédits d’éducation permanente suivant leur présence au séminaire.
http://www.inlb.qc.ca/professionnels-recherche/recherche/symposium/
4. L’histoire au bout des doigts au Musée Stewart
Visite pour personnes non voyantes ou malvoyantes
Offre exceptionnelle : visite offerte gratuitement jusqu’en juin 2018!
Dès le 6 février 2018, les visites pour personnes malvoyantes ou non-voyantes reprendront au Musée Stewart.
Sur le thème des grandes explorations et de la découverte du Nouveau Monde, venez découvrir des cartes, des instruments de navigation et des récits de voyage datant des 15e et 16e siècles.
Cette visite de l’exposition Histoires et Mémoires sera suivie d’un atelier tactile, durant lequel vous aurez une chance unique de manipuler quelques artefacts des collections du Musée.
Vous pourrez ainsi explorer l’histoire en touchant des matières marquées par le temps.
Public visé : Adultes non-voyants et malvoyants
Nombre de participants : Groupes d’un minimum de six (6) personnes et d’un maximum de 10 personnes (à noter : une personne malvoyante doit être accompagnée d’une personne voyante).
Fréquence : À partir du 6 février, tous les premiers mardis du mois, de 14h à 16h.
Modalités de réservation : Les réservations sont acceptées jusqu’à 17h00 le mardi précédent la visite. À défaut d’obtenir le minimum des six (6) inscriptions, la visite sera reportée au premier mardi du mois suivant.
Coût : visite gratuite (jusqu’en juin 2018!)
Renseignements et réservations
514 861-6701 poste 2234
Source : Musée Stewart, 10 janvier 2018
5. Danse adaptée pour non-voyants
Voici une offre de cours de danse adaptés pour les gens non-voyants, développée et offerte par le Centre national de danse-thérapie des Grands Ballets.
Le tango, c’est l’art de la rencontre. Spécialement pensé pour des personnes ayant une déficience visuelle, cette initiation au tango vous permettra de vous réapproprier l’espace, tant personnel que relationnel, dans un environnement agréable et sécuritaire basé sur la confiance, la créativité et l’improvisation. Couples et duos bienvenus.
Pour notre session d’hiver, du 8 janvier au 15 avril 2018, nous offrirons le cours
Tango pour non-voyants, tous les jeudis à 16h30.
Toutes les informations sur les tarifs et les inscriptions sont accessibles en ligne :
http://grandsballets.com/fr/cours-et-services/detail/tango-pour-non-voyants/
Ou encore en nous appelant au 514-849-0269.
Nous sommes fiers d’élargir, cet hiver, notre offre de services à de nombreuses clientèles :Autisme, Trisomie, Troubles cognitifs légers à modérés , Aînés, Réadaptation physique, Parkinson, Déficiences intellectuelles, Parents et proches aidants, Stress et anxiété, Non-voyantes.
N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations et au plaisir!
Amy Éloïse Mailloux, Coordonnatrice, Centre national de danse-thérapie, 514 849-8681 poste 272
Les Grands Ballets Canadiens de Montréal, 1435, De Bleury, suite 500, Montréal (Québec) H3A 2H7,
http://grandsballets.com/fr/cours-et-services/detail/tango-pour-non-voyants/
6. Jeux de société adaptés à la bibliothèque Frontenac
Bonjour,
Je suis heureux de vous annoncer que la bibliothèque Frontenac prête maintenant deux jeux adaptés, soit le Monopoly et le Backgammon.
Voici quelques précisions quant à ce nouveau service disponible à notre bibliothèque.
Les jeux
Chacun des jeux est envoyé dans un sac contenant tous les documents nécessaires à son prêt.
Dans ce sac, il y a, à disposition des usagers, en plus du jeu :
- Les règles du jeu en braille ;
- Les règles du jeu en gros caractère ;
- L’inventaire du matériel en images.
Je vous invite à partager cette information dans votre réseau afin que le plus de gens possible connaissent ce service.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à communiquer avec moi.
Cordialement,
Simon-Pierre Crevier
Bibliothécaire – Bibliothèque Frontenac
Division de la culture et des bibliothèques
2550, rue Ontario Est
Montréal (Québec) H2K 1W7
Tél. : 514 872-7891
7. Une cuisine adaptée pour les non-voyants
Rénald Verret et sa conjointe Louise Boulanger cuisinent même s’ils souffrent tous deux d’un handicap visuel.
Concocter un bon repas tout en étant privé de la vue est une tâche bien compliquée. Un organisme de Beauport a donc aménagé sa cuisine pour permettre aux personnes non voyantes de mettre la main à la pâte.
La Cuisine collective Beauport a récemment réalisé plusieurs adaptations pour faciliter la tâche à tous les chefs qui souffrent d’un handicap visuel. La transformation de la cuisine va de la tasse à mesurer jusqu’aux électroménagers tactiles.
« C’est tactile et à l’oreille », explique Geneviève David, intervenante pour le groupe des non-voyants de la Cuisine collective Beauport.
Créativité culinaire
Rénald Verret et sa conjointe Louise Boulanger sont tous deux atteints d’un handicap visuel. Ils fréquentent l’endroit en ce temps des Fêtes et ils peuvent y faire ressortir toute leur créativité culinaire.
« Au toucher, on est capable de voir [la mesure pour la quantité], donc ça nous aide beaucoup », souligne Rénald Verret.
Geneviève David les aide, au besoin. « Ils coupent comme nous autres. Nous, on regarde pour ne pas se couper, mais eux, c’est au senti. Des fois, on va manquer des recettes, ce n’est pas grave », précise-t-elle.
«On a été capable de faire des quiches. On fait des béchamels.- Geneviève David, intervenante pour le groupe des non-voyants de la Cuisine collective Beauport
Cette initiative de la Cuisine collective Beauport permet d’assurer une sécurité alimentaire, mais aussi de briser l’isolement, assure Louise Boulanger.
« Je trouve ça agréable, de faire ça en groupe. Je trouve que c’est une bonne activité. Puis la semaine d’après, tu n’as pas à nettoyer, tout est fait », dit-elle, en riant.
Article publié le 31 décembre 2017 avec les informations de Nicole G.
Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1075691/une-cuisine-adaptee-pour-les-non-voyants
8. L’ITHQ poursuivi en raison d’une terrasse inaccessible aux personnes à mobilité réduite
Le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) vient de déposer une plainte contre l’Institut du tourisme et de l’hôtellerie du Québec (ITHQ). Celui-ci tarderait à prendre des mesures pour rendre accessible sa terrasse inaugurée en juin dernier.
Outre l’accès à ce lieu extérieur, le RAPLIQ réclame également la mise en place d’une politique d’accessibilité universelle pour l’établissement et 10 000$ de dommages moraux pour «l’humiliation» subie.
Celle-ci remonte à juin 2017. Quelques jours après l’inauguration de la nouvelle terrasse de l’école hôtelière, l’organisme qui prend la défense des personnes à mobilité réduite avait élevé la voix pour dénoncer l’absence d’un accès universel.
Pour atteindre cet endroit pouvant accueillir une vingtaine de personnes, les clients doivent passer par l’intérieur du restaurant, avant de gravir trois marches. Face au manque de mesure adéquate, un membre du RAPLIQ s’était par ailleurs vu refuser cet accès.
«C’est une aberration totale et c’est totalement discriminatoire, surtout venant de la part d’un établissement géré par Québec qui devrait montrer l’exemple.» –Linda Gauthier, porte-parole du RAPLIQ
Interpellé, l’ITHQ avait promis de s’ajuster et s’était dit à l’époque «très sensible» à cette demande, tout en évoquant des raisons de sécurité face à l’exiguïté des lieux pour justifier leur position.
Deux pistes de solution avaient néanmoins été avancées: l’installation d’une plateforme élévatrice ou la mise en place d’une rampe temporaire. Aucune date précise n’avait été évoquée, l’institut avait seulement souligné vouloir «trouver une solution le plus tôt possible».
Alors que l’ITHQ n’a pas rappelé Métro, celui-ci, dans un échange de courriels avec le RAPLIQ, avait souligné, le 20 novembre dernier, être toujours en phase de réflexion et «que le temps requis pour une telle démarche ne peut être évalué avec précision». L’ITHQ envisageait «demander au Centre collégial de transfert technologique de Lanaudière de se pencher sur une solution mobile, innovatrice et qui pourrait éventuellement servir à d’autres entreprises».
Ce dernier étant encore fermé mercredi, il n’a pas été possible de savoir si une telle requête a été formulée.
«Symbolique»
«On nous a promis une solution rapide, mais on nous a menti puisque rien n’a encore été décidé. Maintenant, il est certainement trop tard pour la prochaine saison touristique et on va encore perdre une année. C’est injuste et inacceptable», clame Linda Gauthier, la porte-parole du RAPLIQ, qui indique avoir perdu patience.
Le 29 décembre 2017, l’organisme a donc déposé une plainte auprès de la Commission des droits de la personne dans l’espoir de pousser l’établissement à agir d’ici le printemps. Celle-ci vise à la fois l’ITHQ, les ministères du Tourisme et de l’Enseignement supérieur – ce dernier chapeaute cette école –, mais aussi l’arrondissement du Plateau–Mont-Royal (PMR), qui a octroyé le permis d’ouvrir une telle terrasse.
Après avoir déjà demandé début juillet à l’ITHQ de trouver une solution pérenne, le maire du Plateau, Luc Ferrandez, soutient cette initiative de l’organisme. Son cabinet souligne que sa position n’a pas changé et qu’il demande à l’établissement de corriger la situation.
Avançant notamment un dossier «symbolique», le RAPLIQ veut désormais marquer les esprits. «Si on laisse passer ce dossier, on va continuer à se faire raconter n’importe quoi et d’autres restaurants vont suivre cet exemple, reprend Linda Gauthier. C’est quand même incroyable d’évoquer un problème de sécurité. En quoi des personnes en chaise roulante sont dangereuses?»
Article de Par Romain Schué publié 4 janvier 2018
9. Mont-Tremblant veut devenir un modèle d’accessibilité
La Ville de Mont-Tremblant se dote d’un plan d’action de trois ans en faveur de l’accessibilité universelle à tous les lieux publics, commerces et établissement touristiques du territoire.
« Le Plan d’action d’accessibilité universelle » a été adopté par le conseil municipal lors de sa séance du 18 décembre.
« L’accessibilité universelle permet de bâtir un meilleur futur pour les citoyens. L’accessibilité d’un lieu ne s’adresse pas exclusivement aux personnes avec un handicap physique, mais aussi à ceux ayant une mobilité réduite. Jumelé à la tendance lourde du vieillissement de la population, l’enjeu touche et va toucher un grand nombre de citoyens de Mont-Tremblant », indique-t-on.
Pour le maire Luc Brisebois le plan d’action vise à honorer l’engagement du conseil municipal envers l’Association Clair Soleil. Cette dernière avait porté à l’attention du conseil les difficultés d’accès, a-t-il précisé.
« À partir de ce moment, la municipalité a entrepris des démarches en vue de l’adoption de ce plan. Il est important de permettre à toute personne, quelle que soit sa condition, de se déplacer librement et de lui permettre de vivre son autonomie », a-t-il affirmé.
Le plan d’action comporte 27 points à concrétiser d’ici 2020. D’entrée de jeu, on indique qu’un comité ad hoc sera créé pour assurer le suivi. La Chambre de commerce du Grand Mont-Tremblant sera mise dans le coup pour transmettre de l’information et effectuer de la sensibilisation.
Parmi l’information diffusée figurera celle concernant la subvention du gouvernement provincial pour les établissements touristiques.
En même temps, le plan met de l’avant la proposition d’un programme d’aide financière pour aider aux travaux d’accessibilité d’un bâtiment commercial.
Par ailleurs, tout projet municipal futur devra tenir compte de l’accessibilité universelle et la Ville participera activement à toutes les initiatives du projet de secours adapté de la MRC.
On utiliserait et diffuserait le code radio 10-44 de « personne handicapée sur les lieux ».
Dans le cadre du plan d’action, la Ville fait le tour de son propre jardin et s’engage à améliorer l’accessibilité à sa caserne numéro 2. En plus, elle voudra installer un monte-charge-personne à la salle de spectacle de l’Église, puis améliorer l’accès à la bibliothèque du Couvent.
Le nombre d’emplacements de cases de stationnement réservées sur les rues de Saint-Jovite, Bisson et Charbonneau sera évalué en fonction des critères de l’accessibilité universelle.
Plusieurs intersections, rues et trottoirs feront l’objet de réaménagement partiel pour favoriser l’accès universel. On nomme notamment l’intersection chemin du Village-rue St-Jean, l’intersection rue de Saint-Jovite-rue Labelle et le carrefour giratoire de la rue de Saint-Jovite.
La politique d’accessibilité universelle touchera aussi le parc Daniel-Lauzon, la plage du lac Mercier, le parc du Mont-Plaisant.
On voudra même sensibiliser les équipes de déneigement afin d’éliminer les monticules de neige aux intersections.
Afin de cibler toute autre action qui devrait être prise, l’Association de personnes handicapées Clair Soleil sera mise à contribution.
Rappelons que c’est Clair Soleil qui avait sonné l’alarme au sujet des problèmes d’accessibilité des infrastructures et bâtiments publics et privés à Mont-Tremblant, en 2015.
Le rapport basé sur des observations et des essais des lieux mentionnait que les deux tiers des établissements commerciaux de Mont-Tremblant n’étaient pas ou peu accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Ouverture appréciée
Lors d’un entretien avec L’Information du Nord, la responsable de l’enquête qui avait mené au rapport, Karine Cloutier, a loué l’ouverture de la Ville de Mont-Tremblant.
« Avec moins de 15 000 habitants, la ville n’est pas tenue de prendre des engagements aussi poussés, mais elle est prête à le faire. Nous nous en réjouissons », a-t-elle affirmé.
Mme Cloutier a noté l’ouverture de la Ville de Mont-Tremblant à un engagement financier pour aider les commerces qui voudraient se rendre plus accessibles.
« Il est bon de voir que la Ville de Mont-Tremblant a à cœur la qualité de vie de tous ses citoyens et des touristes sur son territoire. Ce sont des mesures qui peuvent également avoir des impacts économiques positifs », a-t-elle mentionné.
Article publié le 28 décembre 2017 par Yves Rouleau
10. Déclaration de l’UMA pour la Journée Mondiale du Braille (4 janvier 2018)
L’année 2018 sera l’une des années les plus passionnantes pour le braille depuis son invention par Louis Braille il y a près de 200 ans. L’Union Mondiale des Aveugles et le Conseil International pour l’éducation des personnes ayant une déficience visuelle (ICEVI) ont récemment lancé un logiciel, Easy Converter Express, nécessitant très peu ou pas du tout de formation et qui va permettre aux enseignants et aux personnes travaillant avec les enfants et les adultes aveugles de produire des textes en Braille à partir de fichiers numériques. Le logiciel est gratuit sauf dans les pays les plus riches et il est disponible au téléchargement sur : www.YourDolphin.com/easyconverter-express
Le logiciel a été développé par le Comité technologique de l’UMA à la demande de l’ICEVI et grâce au financement de l’Institut Royal National des Aveugles du Royaume-Uni (the Royal National Institute of Blind People -RNIB) à travers une bourse de Google.com
Dans le même temps, l’affichage braille dynamique Orbit 20 développé par un consortium de membres de l’UMA commence à être fabriqué en plus grandes quantités. Ce dispositif, conçu en consultation avec l’UMA, est un système de braille dynamique low-cost qui sert de lecteur de livres, permet de prendre des notes simples et agit comme terminal pour les tablettes, les smartphones et les ordinateurs. Pour plus d’informations, veuillez entrer sur : http://www.transformingbraille.org/ et www.YourDolphin.com
En cette nouvelle Journée Mondiale du Braille le 4 janvier, il est important de nous mettre d’accord pour donner au braille un nouveau souffle de vie maintenant que nous avons surmonté bon nombre des difficultés techniques et financières qui l’ont rendu cher et difficile à obtenir. C’est aussi l’année où nous allons tenter d’assurer l’avenir de la musique en braille en adoptant une approche nettement plus coopérative en termes de production et de catalogage.
En dépit d’un accroissement massif des ressources audio à travers la radiodiffusion sur internet, le braille reste le premier moyen d’alphabétisation pour les aveugles ; et nous savons que l’emploi du braille donne un immense coup de pouce en termes d’opportunités d’emploi. Mais si nous voulons assurer sa survie, il nous faut maintenant prendre deux mesures : garantir que le braille est mis à la disposition de beaucoup plus d’enfants et d’adultes ; et que les producteurs de braille, n’étant plus limités par le besoin de réaliser des copies sur papier, publient bien plus de titres en braille pouvant être utilisés sur les dispositifs d’affichage braille. Il sera intéressant de voir comment l’accès au braille va s’étendre à travers des dispositifs d’affichage bon marché en tant que complément au mode de production traditionnel. Mais notre seule façon de permettre une rapide expansion de la disponibilité des produits est la réduction de la production sur papier sauf dans certains domaines, comme les mathématiques et le droit, où elle reste essentielle.
Nous possédons la technologie pour vivre un grand tournant, et maintenant nous devons trouver l’argument qui va nous permettre d’en maximiser les possibilités.
La Journée Mondiale du Braille est l’occasion de sensibiliser concernant les difficultés que rencontrent les aveugles et l’importance de continuer à produire des œuvres en Braille, de façon à donner aux aveugles accès aux mêmes opportunités de lecture et d’apprentissage que les personnes voyantes.
L’Union Mondiale des Aveugles est convaincue que la lecture est un droit humain. Pour de plus amples informations et d’autres ressources à propos du Braille, veuillez visiter la section consacrée aux ressources sur notre site web : http://www.worldblindunion.org/English/resources/Pages/Braille-Information.aspx
Source : Par Kevin Carey, Président du Conseil Mondial du Braille de l’UMA, 4 janvier 2018.
L’Union Mondiale des Aveugles (UMA) est l’organisation mondiale qui représente les quelques 253 millions de personnes aveugles et malvoyantes dans le monde. Ses membres sont des organisations de personnes aveugles qui parlent en leur propre nom, des organisations qui servent le collectif dans plus de 190 pays, ainsi que des organismes internationaux qui travaillent dans le domaine du handicap visuel. Visitez notre site web: www.worldblindunion.org
Contact pour toute information complémentaire :
Terry Mutuku, Responsable des communications, Union Mondiale des Aveugles [email protected]
11. France- Disparition feux tricolores : piétons aveugles en danger?
La disparition des feux tricolores et donc des systèmes de sonorisation dans certaines zones urbaines inquiète les personnes aveugles qui craignent pour leur sécurité. Une politique de guerre à la voiture au détriment des plus vulnérables ?
Certains citadins rêvent-ils de la suppression des feux tricolores, donnant la priorité aux piétons sur des passages protégés, dans des zones limitées à 30 km/h avec l’objectif de « favoriser la vigilance des conducteurs » ? Une nouvelle façon de vivre la ville à travers la notion « d’espace public partagé ». Ce système est déjà expérimenté en Hollande ou au Danemark avec une diminution du nombre d’accidents, de blessés et de tués, chacun étant obligé, à l’approche d’un carrefour, de faire attention à autrui. Aucune statistique fiable n’est cependant disponible. Mais s’il est une catégorie d’usagers qui redoute ce changement, c’est bien celle des personnes aveugles ou malvoyantes. Plus de feux cela signifie plus d’alerte sonore. Une récente expérimentation dans le 14ème arrondissement de Paris a mis le « feu » aux poudres car elle se situe précisément dans le quartier Pernety, autour, notamment, du centre de formation Forja, dédié… aux personnes aveugles !
Piétons en danger ?
Le 31 octobre 2017, Edouard Ferrero, président de la CFPSAA (Confédération française pour la promotion sociale des personnes aveugles ou amblyopes, regroupant la plupart des associations de personnes déficientes visuelles en France), informait la maire de Paris de son « inquiétude quant à la suppression généralisée » des feux tricolores, notamment en dehors des zones 30. Dans son courrier, il explique qu’elle « remet en cause le principe d’autonomie des personnes déficientes visuelles et met également en difficulté bon nombre de personnes à mobilité réduite et âgées ». A ce jour, sa demande de rendez-vous est restée sans réponse.
Une habitante angoissée
Catherine, une habitante du quartier, non-voyante, témoigne de son « presqu’accident du 21 novembre 2017 ». Surprise que sa télécommande de sonorisation ne fonctionne pas, elle s’engage sur le passage piéton sans savoir si un véhicule arrive. « Tout à coup, j’ai aperçu un phare de moto à un mètre de moi. Elle a freiné au dernier moment, avec son conducteur tout aussi perplexe et surpris que moi. J’ai alors crié et un passant est venu à mon secours. » Elle se dit « angoissée » à l’idée de devoir traverser les carrefours de ce quartier dont huit feux ont été désactivés du jour au lendemain sans que la population n’en soit prévenue.
Point de vue contraire
Catherine s’indigne que cette « politique de guerre à la voiture et favorisant les minorités de personnes valides pratiquant le vélo », se fasse « au détriment des personnes vulnérables », notamment les enfants à qui on a appris à traverser lorsque le bonhomme passe au vert, les personnes en situation de handicap ou âgées… Selon elle, elles sont « à la merci de chauffards ou conducteurs n’observant pas le code de la route comme il en existe beaucoup à Paris ». Elle réfute ainsi le point de vue de Nathalie, habitante du quartier depuis 20 ans, également non-voyante, qui, elle, « trouve cette initiative très intéressante » et remarque « que les automobilistes sont beaucoup plus respectueux depuis qu’il n’y a pas les feux, regardant beaucoup mieux autour d’eux ! ». L’exception qui confirme la règle ? « Certaines personnes malvoyantes n’ont pas conscience du danger puisqu’elles sont censées ne pas bien voir ! », explique Catherine. De plus, elle rappelle que la raison pour laquelle des feux de signalisation ont été installés à certains croisements de rues à visibilité réduite (incomparables avec certaines villes du nord de l’Europe) était un fort trafic qui a entraîné de nombreux accidents, parfois mortels.
Ailleurs en France
Paris n’est pas la seule à mener cette politique où, contre toute attente, les feux de signalisation seraient, selon ses défenseurs, le mauvais allié de la sécurité routière. Plusieurs métropoles françaises, comme Nantes ou Bordeaux, ont décidé de se passer de leurs feux en cœur de ville. Rouen fait, elle aussi, face à un véritable « casse-tête ». Même si l’effet sur le flux automobile semble indéniable, ce nouveau système handicape plus encore les piétons déficients visuels. Sans compter que certaines voitures électriques sont désormais particulièrement silencieuses (article en lien ci-dessous)… « C’est terrible pour nous. Il y a trop de circulation et, quand on ne voit pas, il est difficile de se faufiler entre les voitures comme le ferait un piéton voyant », explique Dominique Lecanu, membre de l’association Valentin Haüy dans les colonnes de Paris Normandie.fr. L’intensité du trafic sur le carrefour perturbe aussi son chien « qui ne sait traverser que bien en ligne ». Depuis, les chauffeurs du tramway qui circule dans la zone expérimentale ont reçu la consigne de faire sonner leur « gong » quand ils identifient sur le trottoir une personne avec une canne ou un chien guide. Mais toutes n’en sont pas équipées !
La loi du plus fort ?
La solution alternative serait de remplacer la majorité des feux de signalisation par des carrefours giratoires ; option peu envisageable dans les villes par manque d’espace. « Dans les métropoles, les feux de signalisation restent particulièrement indispensables car ils sont associés à la sécurité des transports en commun (bus ou tramways), explique Aly Adham, président du Syndicat des équipements de la route, dans Les Echos. Leur suppression ne tient que dans un monde idéal et encore lointain où chacun se conformerait au code de la route et au respect des règles de civisme. » Pour toute une catégorie d’usagers, ce serait donc faire régner la loi du plus fort et donner la priorité à ceux qui se sentent le moins en danger ?
Par Emmanuelle Dal’Secco, Handicap.fr le 27 décembre 2017
Source : http://informations.handicap.fr/art-feux-tricolores-suppression-853-10445.php
12. L’impression 3D au service des étudiants déficients visuels
Lancement de la première bibliothèque anatomique imprimée en 3D destinée aux étudiants déficients visuels en masso-kinésithérapie ! C’est ce qu’annonce le GIAA (Groupement des intellectuels aveugles ou amblyopes) le 4 janvier 2018, à l’occasion de la Journée mondiale du braille. Son objectif est de mieux appréhender, par le toucher, des objets (dont des structures anatomiques) que les personnes handicapées visuelles ne peuvent imaginer, ni dans leur ensemble, ni dans les détails. Ces nouveaux outils pédagogiques contribuent à favoriser leur apprentissage et donc leur insertion professionnelle et sociale.
Étudiants malvoyants en France
En France, 1, 7 millions de personnes sont concernées par un handicap visuel, dont près de 6 000 élèves aveugles ou malvoyants scolarisés, la majorité en milieu ordinaire, et près de 3 000 étudiants handicapés visuels (déclarés) à l’université et dans les classes préparatoires des grandes écoles. Très peu d’initiatives favorisant l’accès à la culture commune (arts, architecture, histoire, cartographie …) leur sont proposées et seulement 2% des ouvrages pour la jeunesse sont disponibles en braille ou dans un autre format adapté (article en lien ci-dessous).
Une profession valorisante
Depuis longtemps déjà, la profession de masseur-kinésithérapeute se singularise par une ouverture aux étudiants déficients visuels. Un diplôme reconnu leur permet d’accéder à une profession de santé et d’acquérir, à l’heure où le chômage frappe lourdement les personnes handicapées, un emploi et surtout un statut social. En France, parmi les 85 000 praticiens en masso-kinésithérapie, 2 000 sont porteurs d’une déficience visuelle. Stimulés par la certitude d’un débouché professionnel, cette filière attire de plus en plus d’étudiants malvoyants ou aveugles.
Un manque de représentations tactiles
Dans ce contexte, le GIAA (groupement au service des personnes aveugles ou malvoyantes depuis près de 70 ans) constate « un manque cruel de représentations tactiles accessibles aux déficients visuels ». Cette association a donc souhaité y remédier en créant, avec le soutien de la Fondation Dassault Systèmes, la toute première bibliothèque proposant des pièces anatomiques en 3D. Ces nouveaux outils pédagogiques sont proposés sous la forme de planches en relief ou d’éléments reproduisant la mobilité des articulations du corps humain. Elles sont accompagnées, pour plus de lisibilité, de commentaires en braille et d’un support audio.
Comprendre la complexité du genou
C’est l’une des “puissantes possibilités d’apprentissage et de découvertes offertes par la technologie 3D et les univers virtuels”, selon cette Fondation qui a accordé unebourse à ce projet. “Les étudiants malvoyants peuvent, par exemple, appréhender la complexité d’un genou et ainsi en comprendre le fonctionnement. Ils apprennent mieux, plus vite et renforcent ainsi leurs compétences professionnelles”, explique Thibault de Tersant, son président. Convaincus de l’intérêt de ce dispositif, il souhaite recueillir les “avis et attentes” des étudiants concernés.
Pour d’autres disciplines ?
Via ces prototypes, le GIAA et la Fondation Dassault Systèmes aimeraient sensibiliser les universitaires, les écoles primaires et collèges pilotes avant de le généraliser. Ces outils sont en effet reproductibles en grand nombre pour un faible coût. « Notre démarche se veut à la fois innovante et d’intérêt général dans la mesure où elle pourrait s’étendre à d’autres disciplines de l’enseignement », déclare Pierre Vassal, administrateur du GIAA en charge du projet.
Article publié par Emmanuelle Dal’Secco, le 4 janvier 2018
Source : http://informations.handicap.fr/art-bibliotheque-anatomique-3d-853-10460.php
13. Cette application peut lire l’écriture manuscrite pour les personnes aveugles
Le 13 décembre dernier, Microsoft a annoncé de nouvelles fonctionnalités pour son application Seeing AI, qui met à profit l’intelligence artificielle pour décrire le monde aux personnes aveugles et malvoyantes. À l’aide de la caméra d’un smartphone, l’application est capable de reconnaître et de décrire des visages, des objets, des couleurs, et même des textes, notamment manuscrits.
À l’occasion d’un sommet sur l’intelligence artificielle organisé par ses soins, Microsoft a présenté une nouvelle version de son application Seeing AI, proposée sur les systèmes iOS depuis la mi-2017. Désormais disponible dans 35 pays, dont ceux de l’Union européenne, Seeing AI est capable de reconnaître des objets, d’identifier des visages ou des couleurs, mais aussi de lire des textes, y compris manuscrits.
Microsoft indique ainsi que la reconnaissance des couleurs pourra permettre de choisir plus facilement ses vêtements, que l’application est désormais capable d’évaluer différentes monnaies, mais aussi qu’elle évalue la lumière dans une pièce pour indiquer si une lampe est allumée.
Autre fonctionnalité, et non des moindres, Seeing AI peut lire un texte imprimé, mais aussi une écriture manuscrite « que la reconnaissance optique de caractères ne peut pas, d’habitude, identifier ». Bien entendu, comme la plupart des outils de description audio, il est possible de personnaliser la voix de l’application, ainsi que le débit de celle-ci.
Microsoft assure bien entendu que les données personnelles des utilisateurs sont protégées, mais il ne fait aucun doute que l’application — gratuite — n’est pas dénuée d’exploitation des informations qu’elle récolte.
Seeing AI est disponible sur l’App Store.
Publié le 12 décembre 2017 par Antoine Oury,
14. Geneviève, malvoyante : «le braille me permet de rester autonome»
Geneviève, malvoyante, s’est lancée dans l’apprentissage du braille lorsque sa vue s’est dégradée en mars 2015. Pour elle, c’est un moyen de rester autonome.
Geneviève perd la vue à cause d’un glaucome qui s’est aggravé à la suite d’une opération ratée en mars 2015. Cette retraitée a commencé à apprendre le braille un mois après sa sortie de l’hôpital. «Le ciel m’est tombé sur la tête quand j’ai su que j’allais perdre la vue, raconte cette jeune septuagénaire. Je savais que ça allait s’aggraver alors j’ai voulu prendre les devants.»
Juriste de formation et ancienne cadre, elle décide de se lancer dans de multiples formations, dont l’apprentissage du braille, un moyen pour elle de ne pas céder à la panique. «Je savais que ce ne serait pas facile mais je me disais que si je n’essaie pas, c’était sûr que je ne réussirais pas» dit-elle, un tas de feuilles et un gros livre aux pages blanches sur les genoux. Alors, elle s’est astreinte à une heure d’apprentissage par jour et a fait des fiches de révisions pendant deux ans, ce qui lui permet aujourd’hui de lire le braille même si elle bute encore sur certains mots.
La lecture du braille n’est pourtant pas une évidence. «Sur environ 100.000 aveugles, 15% environ lisent couramment le braille, même si c’est le cas de la quasi-totalité des élèves d’établissements spécialisés», estimait en 2009 Raoul Parienti, fondateur de l’entreprise Visionsas, spécialiste des technologies pour non-voyants.
«Je voulais l’apprendre pour rester autonome. Écrire sur un morceau de papier ma liste de courses, un pense-bête, noter des rendez-vous… Savoir tout ça me permet de rester chez moi, poursuit-elle. Pourquoi aller en maison de retraite quand on sait encore se débrouiller ?» Lire et écrire le braille ne l’empêche pas de profiter des nouveautés technologiques utiles aux aveugles et malvoyants. Elle possède un appareil qui lit des livres audios, un téléphone et un ordinateur adaptés.
Mais la maladie la prive de passions que le braille ne peut lui rendre. Cette amatrice de voyages ne peut plus s’envoler aussi souvent qu’elle le souhaite. Geneviève avait conservé des albums photos et des carnets de note dans des boîtes en carton qui envahissent ses placards. Si elle ne peut pas faire grand-chose pour les photos, elle se dépêche de taper sur les grosses touches de son ordinateur les mots couchés sur le papier lors de ses escapades avant que son champ de vision ne se noircisse totalement.
Publié le 4 janvier 2018 Par Claire Courbet
15. À Paris, des regards bienveillants pour ceux qui ne voient pas
Pour permettre à des personnes déficientes visuelles de soigner leur look, des bénévoles les accompagnent dans les boutiques de vêtements ou sur des sites internet.
« Le shopping facile quand on est déficient visuel, c’est possible ! » Créée il y a trois ans pour aider les personnes aveugles ou malvoyantes à s’habiller avec soin, l’association Un regard pour toi rassemble des bénévoles qui les accompagnent dans leurs achats vestimentaires et les aident à trier leurs garde-robes. « Quand on ne voit pas, on n’éprouve pas seulement des difficultés à se déplacer ou à se repérer dans l’espace, on a aussi du mal à se vêtir correctement, à choisir ses bijoux ou son maquillage », témoigne Hayette Louail, malvoyante, présidente de l’association qu’elle a elle-même créée.
Présente en région parisienne, mais aussi à Lille, Toulouse, Lyon ou Montpellier, cette association unique en France regroupe une cinquantaine de bénévoles disponibles pour accompagner, guider, conseiller ceux et celles qui ne voient pas. « C’est très important d’avoir un regard extérieur pour se faire conseiller », confie Hayette Louail. « J’ai grandi dans une famille qui m’a toujours aidé à être coquette. Ma sœur a joué un grand rôle. Mais tous n’ont pas cette chance. » Pour ne plus dépendre uniquement des vendeurs, souvent pressés, dans les magasins, et pour effectuer leurs choix en toute tranquillité, moyennant une adhésion de 10 € par an, les membres peuvent donc se faire accompagner par une personne extérieure « dont le regard sera toujours bienveillant ».
« Dans cette société beaucoup basée sur l’apparence, il est important d’être élégant, présentable, assorti, et de se sentir bien dans ses baskets et dans ses vêtements. C’est vrai lorsqu’on voit et c’est encore plus vrai lorsqu’on ne voit pas ! » Tout le monde le sait : être bien habillé est un facteur d’insertion. « Or, qu’on le veuille ou non, dans ce domaine, un non-voyant sera toujours plus scruté qu’un autre. » Pourtant, prévient Hayette Louail, « nos bénévoles ne sont pas là pour choisir à la place des personnes concernées, mais pour leur donner tous les éléments qui leur permettront d’opérer leurs propres choix ». Même si on ne s’habille pas de la même façon pour un entretien d’embauche, une soirée entre amis ou un rendez-vous amoureux, il est toujours question d’estime de soi.
Qu’il s’agisse d’aller dans une boutique ou de surfer sur internet, les séances de shopping sont individuelles. « Nous comptons beaucoup sur la relation de confiance et d’amitié qui peut s’instaurer entre les deux membres du binôme. » Mais les bénévoles ne se contentent pas d’aller faire les courses. Ils participent aussi au tri des vêtements usagés. La chemise est-elle tâchée, usée, démodée ? Faut-il recoudre un bouton ? L’ourlet est-il défait ? Le bénévole se déplace pour trier, donner, jeter et recoudre. Pour faciliter le choix du mode de nettoyage, tous les vêtements sont marqués, avec notamment la mention du degré de lavage. Certaines étiquettes sont cousues en braille. Le procédé, en phase d’essai, remporte déjà un franc succès. En test également, des tags NFC – Near Field Communication (Communication dans un champ proche) –, intégrés dans une étiquette, peuvent être « lus » par lecture vocale grâce à son smartphone.
Dans les mois qui viennent, l’association prévoit de développer différents procédés d’identification de vêtements dans la garde-robe d’un non-voyant, et notamment de créer des étiquettes pour permettre aux personnes non-voyantes de pouvoir identifier et choisir en toute autonomie leurs vêtements dans leur dressing. Une couturière va être embauchée à cet effet dès le mois de février. Un regard pour toi prévoit aussi l’ouverture d’un lieu d’accueil et de convivialité pour voyants et non-voyants. Cet espace qui n’existe pas encore (l’association recherche un local facilement accessible à Paris) comprendra un « pôle couture » pour marquer les habits et réaliser les retouches et un « pôle coworking » avec toujours la présence d’un salarié pour aider les personnes à faire leur shopping sur internet.
« Nos conseillers sont plus souvent des femmes que des hommes », confie Hayette Louail. « Mais il est vrai que les femmes sont plus nombreuses à faire appel à nous. » Soutenu par la Fondation de France, et après avoir gagné le trophée 2017 de l’économie sociale et solidaire, Un regard pour toi a aujourd’hui besoin d’argent et de soutiens pour se développer. « Loin d’être anecdotique, notre action peut permettre à des personnes ayant un handicap de se sentir mieux dans leur peau et d’être ainsi mieux insérées dans la société. »
Pour en savoir plus : http://unregardpourtoi-asso.fr/
Article de Laurent Grzybowski publié le 20 décembre 2017