Écho du RAAMM pour la période du 11 au 18 mai
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 11 au 18 mai 2020.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. Aménagement des espaces publics : Déplacements sécuritaires des piétons en situation de handicap visuel en cette période de pandémie de COVID-19
- 2. Cour en ligne : Méditation dansée guidée -Cours de danse pour personne en situation de handicap visuel
- 3. Formations de groupes offertes et organisées par Canadialog
- 4. Le scandale de l’invisibilité des personnes en situation de handicap au sein de la pandémie du Corona virus : la résurgence de la société de l’exclusion
- 5. Coronavirus en Belgique : les aveugles et malvoyants appellent les magasins à les prendre en compte
- 6. Coronavirus. Lyon: Depuis le confinement, on n’a plus besoin de manger! – Elisabeth, malvoyante, s’agace de la situation
- 7. Les personnes aveugles et sourdes vivent des moments compliqués
- 8. Un cri d’alarme pour que l’argent comptant ne soit pas écarté
- 9. Logis des aulniers- projet d’habitation pour personnes à mobilité réduite à Saint-Lambert
- 10. Circuler à Montréal tout en étant « distancié » ?
1. Aménagement des espaces publics : Déplacements sécuritaires des piétons en situation de handicap visuel en cette période de pandémie de COVID-19
Communiqué en provenance du RAAQ en date du 6 mai 2020
La distanciation sociale mise de l’avant durant la pandémie que nous vivons amène certaines municipalités à repenser leur aménagement urbain. Dans plusieurs villes, certains trottoirs sont trop étroits ou achalandés pour permettre aux piétons de circuler à deux mètres l’un de l’autre lorsqu’ils sortent de chez eux. Une des solutions mises de l’avant pour régler ce problème est de modifier l’aménagement urbain, par exemple en élargissant les trottoirs ou en transformant certaines routes en rues partagées. Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) rappelle que ces réaménagements peuvent avoir de lourdes conséquences pour les personnes ayant les limitations fonctionnelles.
Aménager un espace public temporaire permettant une plus grande distance entre les piétons doit se faire de manière réfléchie afin de permettre à une personne aveugle ou malvoyante de se déplacer de manière autonome et sécuritaire. N’oublions pas qu’une personne en situation de handicap visuel utilise plusieurs repères pour se déplacer, mais ceux-ci ne sont pas visuels. Si le réaménagement se fait en installant détours, sens unique, élargissement de voie, barrières et pancartes sur un chemin utilisé par une personne ayant une limitation visuelle, non seulement celle-ci perdra l’ensemble de ses repères, mais risque aussi de se blesser en frappant une pancarte ou une barrière sur son chemin.
Nous demandons donc aux municipalités ayant des projets de réaménagements temporaires d’espaces urbains de contacter l’organisme communautaire représentant les personnes en situation de handicap visuel de la région. De cette manière, les municipalités pourront tenir compte des observations émises par cet organisme et l’association pourra informer ses membres des projets de réaménagement en cours. Vous pouvez connaître l’ensemble des associations régionales représentant les personnes en situation de handicap visuel en visitant le lien suivant : https://raaq.qc.ca/presentation-du-raaq/membres-du-raaq/
Le RAAQ tient aussi à apporter quelques précisions d’ordre général :
- Si des trottoirs doivent être élargis, des points de repère doivent être installés pour permettre aux personnes en situation de handicap visuel de s’y repérer facilement et en toute sécurité. Des bollards ne sont pas une option adéquate puisqu’ils ne permettent pas à une personne en situation de handicap de se repérer. Il faut aussi proscrire les cordes et les chaines comme mode de délimitation.
- Il faut aussi s’assurer que peu importe la configuration d’un partage de route, un espace piéton protégé et exempt de circulation automobile et cycliste doit toujours être présent et aisément repérable par une personne en situation de handicap visuel.
- Une promotion des feux de circulation équipés de signaux sonores doit être faite. Il faut s’assurer que les reconfigurations de feux de circulation projetées, s’il y a lieu, ne modifient pas le comportement des signaux sonores.
Terminons en disant que des solutions de réaménagement universellement accessible existent. Il est important d’en faire la promotion. Ainsi, tout le monde y gagne!
Source : https://raaq.qc.ca/covid-19/amenagement-des-espaces-publics/
2. Cour en ligne : Méditation dansée guidée -Cours de danse pour personne en situation de handicap visuel
Danser pour prendre contact avec son corps, pour connecter autrement à soi-même et se laisser-aller. Ce cours est un espace de silence et d’écoute intérieure pour laisser émerger votre mouvement naturel, mais aussi pour ouvrir les possibles. C’est un espace sans jugement où nous développerons notre curiosité face à la danse et à notre désir de bouger. Ces mouvements libres, improvisés et intuitifs seront guidés par Laurie-Anne Langis danseuse et chorégraphe en danse contemporaine basée à Montréal. Vous la connaissez probablement à travers le projet Au-delà du visuel dirigé par Audrey-Anne Bouchard où elle y agissait en tant que chorégraphe et performeuse.
Nous débuterons le cours par un éveil corporel combinant différentes approches dont le TaiChi-Qi Gong pour ensuite entrer dans une exploration dansée accompagnée de musique. À la toute fin de chaque rencontre, nous aurons un temps de discussion et de partage tout le monde ensemble. Ensuite, cette poésie pourra vous suivre tout au long de votre journée.
Cette initiative est une première pour Laurie-Anne et cela lui semble nécessaire en ce temps de confinement. Pour elle, c’est une manière de se rencontrer, d’évoluer, d’apprendre et de s’entraider en ces temps difficiles. Les commentaires et conseils de chacun sont les bienvenus.
Aucune expérience ou connaissance est requise. Les cours sont ouverts à tous! Les places sont limitées.
Dates des cours:
-Les jeudis matins 14, 21, 28 mai et le 4 juin 2020: de 10h00 à 11h00.
-Sur la plateforme Zoom. Un lien et des explications vous seront communiqués lors de votre inscription.
Les personnes souhaitant participer et s’inscrire à cette série de quatre cours peuvent contacter Laurie-Anne Langis.
À l’adresse suivante : [email protected]
ou en appelant au: 438-530-6516
Merci de préciser les informations suivantes :
1 – Votre nom
2 – Votre âge
3- Votre numéro de téléphone
N’hésitez pas à transmettre tout autre détail que vous aimeriez partager ou toute question sur le projet et son déroulement.
Veuillez noter que les cours sont sur donation. La situation actuelle mettant en difficulté plusieurs personnes, il est important que l’accessibilité demeure égale pour tous et que l’aspect financier ne soit pas un frein à la participation. Votre contribution financière se fera par virement Interac.
Si ce mode de paiement n’est pas accessible pour vous, vous pouvez aussi payer par carte de crédit avec le RAAMM.
Merci et au plaisir,
Laurie-Anne Langis
Artiste du spectacle vivant
Rigaud 29 avril, 2020
3. Formations de groupes offertes et organisées par Canadialog
Nous sommes heureux de vous présenter un nouveau programme de formations en groupe organisés par Canadialog Inc.
À qui s’adressent ces formations?
Elle s’adresse aux utilisateurs francophones d’un lecteur d’écran qui souhaiteraient en apprendre davantage sur le maniement des technologies adaptées ou à ceux qui désirerait parfaire leurs connaissances.
Comment ça marche?
L’ensemble des formations se déroule à distance dans le confort de votre foyer. Pour vous joindre aux formations, vous aurez besoin d’un ordinateur, d’un téléphone intelligent ou encore d’un téléphone conventionnel, toutefois cette dernière solution n’est pas conseillée à part pour la première formation.
Les formations se dérouleront sur la plate-forme de conférence Zoom à l’exception de la première formation qui se déroulera uniquement par téléphone afin de laisser la chance aux utilisateurs débutants sachant qu’il s’agit d’une familiarisation à la plate-forme Zoom.
Les détails permettant de joindre la formation seront envoyés aux participants après la réception du paiement.
Nous vous demandons de disposer de matériel à jour pour être en mesure de bien suivre les instructions.
Après une formation, vous recevrez un lien par courriel vous permettant de télécharger l’enregistrement de celle-ci, ainsi vous pourrez la réécouter et prendre le temps de réétudier certaines parties si nécessaire.
Durée
Chaque formation est d’une durée d’une heure.
Combien ça coûte?
Les formations sont disponibles soit en petits groupes, soit de façon individuelle si vous ne vous sentez pas confortable à vous joindre à un groupe.
À noter qu’une formation de groupe devra compter un minimum de cinq (5) participants pour que celle-ci ait lieu. Ainsi, n’hésitez pas à en parler à vos amis!
• En groupe, à l’unité : 25$/participant
• En groupe, bloc de trois formations : 60$/participant
• En individuel, à l’unité : 45$
• En individuel, bloc de trois formations : 110$
* Tous les prix sont avant les taxes applicables. *
* Les prix sont exclusivement valides pour ce bloc de formations, de nouveaux tarifs pourraient être proposés pour les prochaines formations.*
Le paiement s’effectuera par carte de crédit lors de la confirmation de votre inscription.
Comment s’inscrire?
Pour vous inscrire aux formations, vous pouvez envoyer un courriel à l’adresse [email protected] ou nous contacter par téléphone au +1-888-730-0003 Poste 101. Merci de nous indiquer votre nom complet, votre numéro de téléphone, votre adresse courriel, la liste des formations auxquels vous souhaitez vous inscrire et si vous souhaitez participer à un groupe ou recevoir la formation en privée. À la réception de votre inscription, un membre de notre équipe communiquera avec vous pour confirmer votre inscription et pour procéder au paiement par carte de crédit.
Vous avez jusqu’au lundi 18 mai 2020 à 17h pour vous signaler votre intérêt.
Quelles sont les formations offertes?
Pour débuter ce nouveau programme, nous vous offrons quatre formations. De nouvelles formations pourraient s’ajouter en fonction des intérêts des participants et des disponibilités.
Formation numéro 1 : La base de Zoom : comment rejoindre une réunion et y participer
Lieu : Par conférence téléphonique
Quand : Jeudi le 21 mai 2020 de 14h à 15h
Pour utilisateurs de : PC (JAWS ou NVDA), iOS (VoiceOver), Android (TalkBack) si intérêt ou Mac (VoiceOver) si intérêt
Description : Vous souhaitez participer à des réunions en ligne, mais vous vous sentez insécure où vous avez peur de ne pas y arriver le moment venu? Voyez les rudiments de Zoom: comment installer Zoom, quoi faire à l’heure de la réunion, comment interagir avec les participants, comment activer / désactiver votre micro, quels sont les raccourcis importants à connaître et bien plus. Lors de cette formation interactive, vous aurez la chance de poser toutes vos questions au formateur et même de tester votre microphone en vous joignant à une réunion test.
Formation numéro 2 : Gagner en autonomie grâce à la caméra de votre appareil mobile d’Apple
Lieu : Réunion Zoom
Quand : Jeudi le 4 Juin 2020 de 14h à 15h
Pour utilisateurs de : iPhone, iPad ou iPod avec VoiceOver
Description : Lors de cette formation, vous verrez à quel point la caméra de votre Smartphone peut être indispensable contrairement à ce que vous pouviez le croire. Vous en apprendrez davantage sur Seeing A I qui vous permettra de lire du texte, analyser des photos, reconnaître les couleurs, la lumière et même faire de la reconnaissance faciale, sur VoiceDream Scanner qui permet de numériser des documents multi pages ainsi que sur BeMyEyes qui permettent d’obtenir de l’aide d’une personne réelle.
Formation numéro 3 : Netflix
Lieu : Réunion Zoom
Quand : Jeudi le 18 juin 2020 de 14h à 15h
Pour utilisateurs de : iPhone, iPad et iPod avec VoiceOver
Description : Vous souhaitez écouter un bon film ou une série télévisée? Vous savez que Netflix est utilisable avec VoiceOver, mais vous avez de la difficulté à vous repérer dans l’interface de cette application? Voyez comment trouver facilement le film ou la série souhaité, comment gérer votre liste d’écoute, comment chercher par catégories, comment activer la vidéo description et bien plus encore. Nous discuterons également de la possibilité d’écouter Netflix de façon accessible sur un téléviseur et des différentes limitations à prendre en compte.
Formation numéro 4 : Utiliser les fonctions connectées de Victor
Lieu : Réunion Zoom
Quand : Jeudi le 25 juin 2020 de 14h à 15h
Pour utilisateurs de : Victor Stream nouvelle génération ou Victor Trek. Votre Victor doit disposer d’une touche au-dessus du chiffre deux.
Description : Vous souhaitez écouter des Podcasts, la radio ou encore télécharger des livres directement depuis votre Victor? Voyez tout d’abord comment connecter votre appareil au Wi-Fi si ce n’est pas déjà fait, voyez comment utiliser le clavier pour entrer du texte et, finalement, apprenez-en sur les différents services en ligne accessibles depuis cet appareil. Entre autres, voyez comment écouter la radio, télécharger des livres Daisy, écouter des balados, rechercher des balados connus et même utiliser le Victor comme encyclopédie ou dictionnaire.
SOURCE :
Reçu via Comité des usagers de l’INLB , le 6 mai 2020
4. Le scandale de l’invisibilité des personnes en situation de handicap au sein de la pandémie du Corona virus : la résurgence de la société de l’exclusion
Allocution d’ouverture de M. Fougeyrollas (RIPPH) prononcée lors de la séance d’échanges zoom sur l’invisibilité des personnes en situation de handicap au sein de la pandémie du Corona virus qui s’est tenue le 29 avril 2020.
Jusqu’au milieu des années 1970, les personnes ayant des capacités différentes sur les plans corporels, fonctionnels ou comportementaux par rapport à la majorité de la population dite « normale » constituait un peuple invisible, inaudible, caché par des murs institutionnels, dits protecteurs ou dans les oubliettes honteuses et culpabilisées des familles.
Au Québec, la Commission d’enquête Castonguay-Nepveu a littéralement fait la découverte des « handicapés » en 1970, globalement confondus pêle-mêle comme invalides, inaptes au travail, incurables, déficients et malades mentaux. Avant d’être médical, le regard posé était avant tout un regard de contrôle social, productiviste, paternaliste, révélateur de profondes inégalités socio-économiques et de prises en charge philanthropiques et caritatives.
Puis, l’État « providence » s’est déployé et par une démarche médico-administrative de gestion des populations, une catégorisation s’est établie distinguant, les jeunes, les adultes et les vieillards ; les handicaps moteurs, visuels, auditifs, intellectuels, psychiatriques ; les invalides méritants comme les mutilés de guerre et les accidentés du travail pensionnés distincts de la masse des exclus malades, traumatisés ou accidentés, victimes d’un acte de Dieu, à assister collectivement par le bien-être social.
Tout cela a bien changé aujourd’hui vers le positif. Tout le monde en conviendra.
Cinquante ans ont passé et le Québec s’est doté d’un système public d’accès aux soins de santé, aux services sociaux, à l’éducation tendant vers l’universalité et l’inclusion. Il a adopté des législations et politiques sociales construites sur des bases démocratiques et participatives. Il a mis en œuvre de vastes stratégies sociétales de mise en œuvre de luttes contre la pauvreté et les discriminations, de prévention, de réadaptation et de soutien à la participation sociale, d’accès à l’emploi, de luttes contre les discriminations etc…
Dans le champ du handicap, voilà 10 ans, suite à l’adoption de la politique gouvernementale « À part entière : pour un véritable exercice du droit à l’égalité pour les personnes handicapées » que les instances gouvernementales, publiques, para-publiques, municipales et communautaires travaillent à supprimer les obstacles à la participation sociale et citoyenne créant des situations de handicap aux personnes ayant des capacités différentes. Bien sûr, rien n’est facile ni parfait, mais malgré la vague néo-libérale et l’austérité, le vieillissement de la population, la pénurie de main d’œuvre, le Québec reste fier de son excellence en Amérique du Nord et aime à dire qu’il n’est pas si loin des pays scandinaves, de l’Australie ou de la Nouvelle Zélande.
Puis vint la pandémie…
Les plans d’urgence de la santé publique se sont déployés. La population doit être protégée. Les directives doivent être simples et claires. Tous les regards sont concentrés sur la courbe ascendante, la capacité des hôpitaux et des unités intensives de réanimation à résister au choc et à la gestion de la rareté des équipements de protection. Le confinement est déclaré, c’est l’état d’urgence pour toute et tous.
Nous travaillons forts disent nos dirigeants et grâce à la discipline de toutes et tous, ça va bien aller. Les épidémiologistes ressemblent aux actuaires qui calculent les risques tolérables ou assurables puis tranchent ce qui n’est pas assurables, ceux pour qui cela ne vaut pas la peine à un point X de gâcher des ressources, ceux que l’on ne sauvera pas. Très vite l’âgisme ambiant dans nos cultures occidentales cible les 70 ans et plus, comme un couperet. Ce sont ceux qui sont dans la mire du Corona. Cela va bien dans le bon sens.
Les ainés sont fragiles, sont sujets de co-morbidités, sont moins mobiles, moins aptes à passer au travers des agressions des soins intensifs et de la réanimation. Tout le monde comprend. On se confine.
Les gens ordinaires découvrent rapidement ce que vivre en situation de handicap signifie. Rien ne change dans mes capacités, mes aptitudes personnelles, mes habitudes mais instantanément des obstacles environnementaux se mettent en place, des interdits, des consignes à respecter à la lettre, plus de visites, plus de travail au bureau, plus d’échappatoires à la présence des proches immédiats, des restrictions de liberté, l’exigence de recourir à l’aide publique , aux critères bureaucratiques, aux lignes occupées, à la planification d’une livraison d’épicerie une semaine à l’avance, à l’anxiété des risques, à la surveillance du voisin ou de l’autorité, à ne pouvoir répondre à ses besoins et surtout attendre, toujours attendre qu’un autre nous entende, nous écoute et finalement comprenne notre situation personnelle. Ceci, sans être misérabiliste est trop souvent ce qui fait le quotidien des personnes ayant des incapacités significatives et persistantes en temps ordinaire.
Bien sûr les gens n’appellent pas cela des situations de handicap. C’est réservé aux H, infirmes, déficients et autres malades chroniques. En fait, ils n’ont aucune conscience que c’est de cela que l’on parle quand on réfère à des dénis systémiques de droits humains comme peuvent les décréter les autorités en situation d’urgence sanitaire. Des mesures prêtes à porter auxquelles la singularité de chaque personne ayant des limitations fonctionnelles ou comportementales ne peut se conformer sans que cela ne provoque de nouveaux facteurs de risques à son intégrité physique et mentale.
Mais les autorités ne sont pas seulement âgistes. Elles sont très clairement capacitistes et élitistes. Quoiqu’elles annoncent, elles s’adressent aux normaux. Jamais elles ne semblent avoir prévu que le confinement, la distanciation sociale, l’anxiété ambiante, l’absence de masques, l’absence de formation des aidants, rémunérés ou bénévoles, mettent en danger les personnes elles-mêmes, les proches qui cohabitent avec elles, et leurs préposés ou accompagnateurs. En danger, non seulement d’être infectés, mais pour la personne de ne pouvoir aller aux toilettes, se changer, se laver, s’habiller, prendre ses médicaments, réparer ses aides techniques, se mobiliser, comprendre ce qui se passe, être informée selon ses modes de communication, être partie prenante des décisions qui la concerne et être pilote de sa vie. En danger au quotidien c’est évident, mais aussi être à haut risque, infection ou pas, de pertes peut-être irrémédiables d’acquis fonctionnels et comportementaux, de réduction d’espérance de vie, et de mortalité programmée.
Voilà des semaines depuis le début de cette crise autant sanitaire que sociale, que les personnes elles-mêmes lancent des cris d’alarme, que les organismes de défense des droits interpellent les autorités ministérielles, les champions de la santé publique, les médias, soit qu’elles soient incarcérées en CHSLD ou autres ressources résidentielles collectives soit qu’elles soient à domicile en rupture d’assistances pour les services essentiels. Faudra-t-il encore un drame?
Puis tout à coup la bombe des CHSLD a explosé. Enfin on allait parler des personnes adultes qui y vivent également, des enfants et de l’épuisement de leurs parents, des personnes en situations de handicap vieillissantes vivant à domicile avec des services de soutien à domicile. Mais non, silence radio complet, depuis le début de la crise, nous sommes retournés à l’invisibilité et à la négligence digne de la grande noirceur. Jusqu’à maintenant, jamais une mention spécifique des personnes en situation de handicap n’a été prononcée dans les conférences de presse au Québec. Cela met en colère.
En France comme au Québec, ce point aveugle persistant de la santé publique s’est même traduit par l’omission des morts en institutions en EHPAD, en établissements médicosociaux, en CHSLD, en ressources résidentielles, des statistiques officielles quotidiennes qui ne comptabilisaient que celles des personnes ayant eu accès aux hopîtaux de soins d’urgence et ignoraient les mortalités en institutions. C’est ce que signifie âgisme et capacitisme qui entrainent une légitimité à la catégorisation de la valeur de la vie humaine.
Et nous ne savons toujours pas ce qui se passe réellement à domicile pour les personnes et quand elles en ont, leurs proches. Au-delà de toutes les initiatives locales et régionales du personnel des réseaux de services sociaux, les autorités ne disent rien sur la planification et l’accès urgent aux services de soutien à domicile, d’accompagnement, de réadaptation et de rétablissement qui devraient se déployer pour minimiser les séquelles fonctionnelles, psychologiques et comportementales et accompagner les personnes en situation de handicap, les vrais, pour un retour progressif et certainement très ardu à la participation sociale et à l’exercice effectif de leurs droits humains.
Les personnes âgées qui occupent tous les discours qui présentent de vrais risques sont en réalité des personnes aînées en situation de handicap. Cette dichotomie entre personnes en situation de handicap et personnes âgées en perte d’autonomie est une ineptie administrative et de territoires de pratiques réservées. Il faudra bien y mettre un terme et en tirer les conséquences dans le changement de paradigme culturel annoncé après la crise.
Depuis des décennies, le mouvement de vie autonome international s’est rallié autour de son mot d’ordre « Rien pour nous, sans nous ». À l’évidence, l’invisibilité des réalités des personnes en situation de handicap révélée par cette crise socio-sanitaire nous montre la nécessité de sa remobilisation ainsi que celle de ses alliés sur les scènes publiques nationales et internationale. Il est peut-être temps, maintenant, d’affirmer encore plus clairement « Rien pour vous, sans nous ».
Je vous souhaite une très enrichissante session d’échanges
Patrick Fougeyrollas
Réseau international sur le Processus de production du handicap (RIPPH) 29 avril 2020
Source : invisibilité des personnes en situation de handicap
Voir l’intégralité de la rencontre
Publié le 6 mai 2020 par RTBF
Faire les magasins en cette période de coronavirus doit être possible pour tout le monde, affirme mercredi Zicht op cultuur, la plate-forme flamande pour les aveugles et malvoyants (ZOC-SBPV). Alors que les magasins vont rouvrir d’ici peu, les villes et communes se préparent afin d’y mettre en place les mesures de distanciation sociale. Les marquages au sol sont dessinés, les mesures de distance sont affichées et il est demandé de se rendre seul dans les magasins. Ces mesures ne tiennent toutefois pas compte des aveugles et malvoyants, dénonce la plate-forme.
“Il est plus facile de respecter les distances quand on donne des indications claires aux clients. Ces indications sont faciles, rapides et peu chères à mettre en place“, avance Ria Decoopman, la porte-parole de la plate-forme, elle-même aveugle. Elle appelle les pouvoirs locaux à rendre ces instructions également claires pour les aveugles et malvoyants. “Ils peuvent ainsi se déplacer plus facilement dans les magasins. Cela n’est ni compliqué, ni coûteux“, souligne la porte-parole.
La plate-forme prodigue également quelques conseils. “Utilisez des contrastes de couleur pour les malvoyants. Le jaune et le noir sont par exemple faciles à distinguer. Pour les non-voyants, accrochez une corde aux autocollants qui indiquent le chemin, ils pourront ainsi suivre les directions grâce au toucher. Cela peut également être utilisé pour marquer les zones d’attente“, liste Ria Decoopman.
Elle demande par ailleurs à ce que des annonces sonores soient diffusées pour indiquer quelles sont les mesures à respecter. La plate-forme espère ainsi que les villes et les magasiniers prendront en compte les personnes avec un handicap visuel à l’aide de ces simples mises en place.
Article de Dolores publié le 1er mai 2020 par France 3
Les personnes atteintes de déficiences visuelles sont-elles les oubliées de la crise sanitaire ? Faute de bénévoles auxiliaires et accompagnateurs, certains n’ont pas de solution de repli. Entre problèmes concrets et isolement…
«Au début du confinement, certaines personnes aveugles ou malvoyantes, même accompagnées de chiens guides, ont été rabrouées dans certains commerces » rapporte Elisabeth Milaneschi, membre et bénéficiaire de l’antenne lyonnaise de l’Association Valentin Haüy. Entrer dans un commerce ou une pharmacie est donc devenu plus un acte compliqué qu’il n’y parait pour certains déficients visuels.
Agressivité» ambiante et peur d’être «rabroué
Des remarques acerbes quand on franchi le seuil d’un magasin dont le niveau maximum de fréquentation est atteint pour cause de mesures sanitaires …«On se fait engueuler, mais comment peut-on savoir, avant d’entrer, si il y a déjà deux personnes dans la boulangerie ou la pharmacie? » se demande-t-elle.
Pas toujours facile non plus pour une personne malvoyante de trouver le bout d’une file d’attente parfois très très longue sur un trottoir encombré ou étroit. Des personnes aveugles ou malvoyantes, non accompagnées, redoutent à chaque sortie de s’attirer les foudres du premier venu à chaque faux pas.
Ni manque d’empathie, ni égoïsme. «Cette attitude indélicate, parfois agressive, traduit de l’angoisse et de l’anxiété face au virus et face à l’inconnu,» selon la lyonnaise. Si elle fait preuve de compréhension, Elisabeth estime que certains font preuve parfois d’une agressivité disproportionnée. Ces attitudes ne sont pas sans conséquences: « de nombreuses personnes isolées et atteintes de déficiences visuelles se sont repliées sur elle-même,» a constaté cette bénéficiaire de l’Association Valentin Haüy. Peu de sorties par crainte de la contamination lorsque l’on vit seule mais aussi par crainte de se faire rabrouer à l’extérieur. De son côté, Gérard Muelas, non-voyant et membre de l’Association Valentin Haüy, n’a pas connu ce genre de mésaventure mais il n’est sorti que deux fois depuis le début du confinement.
Silence radio» et auxiliaires bénévoles aux abonnés absents
Autre cause du repli sur soi et de l’isolement: la défection des bénévoles des différentes associations d’accompagnement. Ces bénévoles sont souvent des personnes âgées, donc des personnes dites à risques. A Lyon, l’antenne de l’association Valentin Haüy (AVH) a fermé brutalement, trop brutalement, selon Elisabeth, privant par exemple les bénéficiaires d’un accès à la bibliothèque de livres Braille ou de livres sonores… De la lecture qui adoucit pourtant le confinement. Pas de permanence non plus de l’association. Le service devrait rouvrir prochainement indiquait aujourd’hui Gérard Muelas.
Plus grave, certains se retrouvent dépourvus du jour au lendemain d’une aide précieuse pour faire des courses de première nécessité. Les différents accompagnateurs et auxiliaires bénévoles, essentiellement des personnes âgées, ont répondu aux injonctions de confinement du gouvernement. Et pas de solution de remplacement pour les non-voyants isolés qui font appel à eux.
«En fait, depuis le confinement, on n’a plus besoin de manger, ni d’aller chercher des piles pour ses appareils auditifs par exemple…Du jour au lendemain, on n’a plus besoin de rien!» s’agace Elisabeth Milaneschi. Certains ont peut-être pensé que nous avions fait appel à notre réseau habituel, précise-t-elle, mais ce n’est pas le cas!
Pour la Lyonnaise qui ne veut pas entrer dans un circuit plus contraignant de l’aide à domicile, elle convient cependant qu’en temps ordinaire ces services d’accompagnement constitués de bénévoles fonctionnent bien. Il aurait fallu qu’un »relais» soit mis en place avec cette crise exceptionnelle.
Dérogation de sortie, utilisation du numérique …
Gérard Muelas a le sentiment parfois d’un oubli des pouvoirs publics sur certains points très concrets comme l’attestation de déplacement: « il a fallu attendre près de trois semaines pour que la dérogation de sortie ne soit plus réclamée aux déficients visuels. Aujourd’hui il suffit de présenter sa carte d’invalidité.» déclare-t-il, «mais on aurait pu y penser dès le début du confinement! » s’exclame-t-il. Et d’ajouter malicieusement: «je ne suis sorti que deux fois mais ma première attestation je l’ai rédigée en braille et je suis sorti à la pharmacie!» Drôle de surprise pour les policiers en cas de contrôle. Quant à l’autorisation de sortie remplie sur smartphone, plus facile à dire qu’à faire, selon lui.
Pourtant le numérique est souvent présenté comme un remède à de nombreux maux. Certains non-voyants et malvoyants sont équipés d’outils numériques, «mais ce n’est pas le cas de tous!» rappelle Elisabeth. Et elle précise : «Faire ses courses sur internet et sur certains sites ne va pas de soi ! Ils ne sont pas toujours facilement accessibles pour une personne malvoyante.»
Solidarité, vous avez dit solidarité ?
Pour Elisabeth, le confinement et la crise sanitaire n’ont pas rendu les personnes aveugles invisibles, cette situation est surtout venue compliquer le quotidien. En revanche, ne lui jouez surtout pas le couplet de la solidarité.
«Depuis le début du confinement, dans mon immeuble, pas un voisin n’est venu me demander si j’avais besoin de quelque chose,» explique-t-elle sans animosité ni aigreur, «mais je comprends, chacun pense à soi et tout le monde craint pour sa peau ! On parle beaucoup de solidarité mais ça me fait ricaner!» dit-elle avec un brin de cynisme.
Gérard Muelas, au contraire, est moins catégorique. Pour lui, la solidarité des proches et aussi du voisinage dans son immeuble a joué. Il se dit d’ailleurs bien entouré. Ce qui lui manque surtout: aller chercher son pain chaque jour dans une bonne boulangerie!
Et le post-confinement alors ? A l’association Valentin Haüy de Lyon, on réfléchit à la reprise des activités. Mais la levée du confinement ne rimera pas avec retour à la normale, affirment catégoriquement les deux bénévoles et bénéficiaires de l’AVH. Pas de retour à la normale non plus dans les transports en commun, selon Gérard Muelas. Quant aux activités sportives comme le tandem ou la course à deux (avec un pilote), à l’arrêt depuis le début du confinement, elles ne pourront pas reprendre non plus dans l’immédiat, en raison des consignes sanitaires.
7. Les personnes aveugles et sourdes vivent des moments compliqués
Article de Gabriela Cabré Publié 2 mai 2020 sur RTS INFO
Les personnes aveugles et sourdes sont également touchées par la pandémie de coronavirus. Elles rencontrent notamment des difficultés à respecter les consignes de l’Office fédéral de la santé publique (Suisse) ou à accéder à l’information.
L’OFSP demande à la population de maintenir deux mètres de distance entre chaque personne. Mais comment respecter cette mesure sanitaire lorsqu’on est aveugle?
“En ce qui me concerne, j’arrive encore à percevoir les gens à 5 ou 10 mètres, donc je sais quand elles sont trop près de moi. Mais c’est vrai que c’est un gros problème pour les personnes aveugles, parce que quand elles avancent avec leur canne elles ne peuvent pas percevoir cette distance sociale”, explique Laurent Castioni, président de la section genevoise de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA), samedi dans le 12h30.
“Je demande à tout le monde de tenir ses distances en présence de quelqu’un qui est aveugle ou malvoyant car ce n’est pas toujours une possibilité pour la personne elle-même”, ajoute-t-il.
Accès à l’information
La situation est différente pour les personnes sourdes. La distanciation sociale n’est a priori pas un problème, mais c’est notamment l’accès à l’information qui a été très compliqué au début de la pandémie.
Imaginez être dans une situation où vous percevez qu’il existe une menace mortelle, mais que toutes les informations sont dans une langue étrangère. Il y a certes les informations écrites, mais là encore pour certaines personnes qui ont appris la langue des signes, cette information est tout simplement incompréhensible.
Des choses se sont rapidement mises en place depuis. L’accès à l’information télévisée avec la langue des signes a notamment été renforcé.
Isolement
Il y a aussi la problématique des personnes qui cumulent les deux handicaps, c’est ce qu’on appelle la surdicécité. Ces personnes sont en grande partie âgées et donc à risque, elles doivent donc rester à la maison.
En temps normal, elles ont besoin d’un accompagnement individuel pour la plupart de leurs activités. Un accompagnement qui ne peut plus leur être accordé. La problématique de l’isolement est ainsi renforcée et l’absence de contact humain est parfois difficile.
Pour les différentes associations, garder le contact est essentiel que ce soit par téléphone ou par vidéoconférence. Des activités à distance sont aussi organisées. Le but est aussi de leur faire oublier leur handicap au quotidien et, dans le cas présent, d’oublier durant quelques instants le virus.
8. Un cri d’alarme pour que l’argent comptant ne soit pas écarté
Article de l’Agence QMI publié dans le Journal de Montréal le 6 mai 2020
MONTRÉAL – Il n’est pas plus risqué de manipuler de l’argent comptant que d’utiliser son téléphone cellulaire ou même les cartes bancaires.
C’est ce qu’a rappelé mercredi l’Association canadienne du transport sécurisé (ACTS), déplorant que de nombreux commerces refusent l’argent comptant comme mode de paiement.
Plusieurs compagnies pensent qu’en bannissant l’argent comptant, elles participent ainsi à freiner la propagation de la COVID-19, mais l’utilisation de la monnaie comporterait un risque très faible de contracter le nouveau coronavirus.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), aucune preuve ne confirme ou n’infirme que le virus de la COVID-19 peut être transmis par les pièces de monnaie ou les billets de banque.
«L’ACTS estime que la manipulation de l’argent comptant comporte peu de risques de transmettre la COVID-19, dans la mesure où les procédures adéquates sont appliquées, soit les mêmes précautions qui sont recommandées pour la manipulation des cartes de crédit et de débit ou des téléphones cellulaires.
D’ailleurs, la Banque du Canada a demandé à la mi-avril aux détaillants de continuer à accepter les pièces de monnaie et les billets de banque.
L’Association canadienne du transport sécurisé (ACTS) est même d’avis que le maintien de la disponibilité de ce mode de paiement est crucial pour ceux qui en dépendent au quotidien, en l’occurrence les plus vulnérables n’ayant pas accès au crédit, aux nombreux jeunes ne possédant pas de compte bancaire, aux personnes âgées, aux non-voyants.
Le groupe qui défend les intérêts des fournisseurs canadiens de transport de valeurs rappelle que l’argent comptant compte pour plus de 85 % des transactions à l’échelle de la planète. «Priver [les Canadiens] de cette option revient à pénaliser une importante tranche de la population».
Dans tous les cas, il faut continuer d’avoir de bonnes pratiques d’hygiène ou de santé publique. L’OMS recommande de se laver les mains régulièrement après être entré en contact avec une surface ou un objet touché fréquemment. C’est le cas des pièces de monnaie et des billets de banque. Il est aussi important d’éviter de toucher ses yeux, sa bouche et son nez avant d’avoir nettoyé ses mains.
9. Logis des aulniers- projet d’habitation pour personnes à mobilité réduite à Saint-Lambert
Bonjour,
Ceci est un message important qui pourrait intéresser les personnes qui souhaitent déménager dans un logement adapté neuf .
Logis des aulniers (LDA) est un organisme à but non lucratif (OBNL) situé à Saint-Lambert, en Montérégie, dont l’objectif est de faciliter l’accès à un logement aux personnes qui sont affectées par une mobilité réduite ou une maladie dégénérative ainsi qu’à leurs proches aidants.
Le projet est la construction d’un immeuble locatif neuf d’une cinquantaine de logements adaptés (3½,4½ et 5½), dans le Vieux Saint-Lambert, à proximité des différents services, avec quelques espaces de stationnement. L’immeuble serait prêt pour 2022. Une grande portion des logements seront subventionnés, les locataires ne payant alors que 25% de leurs revenus comme loyer.
Ce projet sera réalisé dans le cadre du programme Accèslogis de la Société d’habitation du Québec (SHQ). Logis des aulniers a déposé son projet récemment auprès de la SHQ pour obtenir du financement. Afin de pouvoir fournir des éléments favorables supplémentaires pour que la SHQ donne son accord, LDA et la SCSP Montérégie souhaitent dresser une liste de personnes intéressées en démontrant qu’il y a un besoin pour ces logements et que les personnes visées par le projet sont intéressées à y habiter.
C’est pourquoi nous vous sollicitons afin de connaître votre intérêt pour un logement dans l’immeuble à venir.
Si c’est votre cas, nous souhaiterions recueillir les informations suivantes :
1. votre nom complet
2. le type de logement souhaité (3½,4½ ou 5½)
3. le niveau (bas : étage 1 à 3 ou haut : 4 et plus haut)
4. Logement 100% adapté ou logement pour proche aidant
Merci d’indiquer le tout au plus tard le vendredi 15 mai par courriel à l’adresse suivante : [email protected]
**À noter que le fait de fournir votre nom ne vous engage en rien, et que ni vous ni Logis des aulniers ne sont liés par une entente de location de logement.**
N’hésitez pas à suivre l’avancement du projet et connaître les détails au www.facebook.com/logisdesaulniers ou sur le site web www.logisdesaulniers.org
Merci de votre collaboration et faites passer le mot si vous connaissez des personnes qui pourraient être intéressées !
Corinne Demars Directrice générale
Société canadienne de la SP, Section Montérégie 1705, avenue Victoria, bureau C-121 | Saint-Lambert | J4R 2T7 T : 450-466-5209 #223| 1 800 268-7582 | [email protected]
scleroseenplaques.ca/monteregie
10. Circuler à Montréal tout en étant « distancié » ?
Article de Florence Paulhiac Scherrer UQAM publié le 4 mai dans l’Actualité
Un peu partout sur la planète, la mobilité et la circulation dans les villes lors de ce grand déconfinement ne seront pas chose simple… Montréal saura-t-elle relever ce défi ? Le point de vue de la titulaire de la Chaire In.SITU de l’UQAM.
Déjà, depuis la mi-avril, des « corridors sanitaires » ont été aménagés sur des artères commerciales, dans plusieurs arrondissements de la ville de Montréal. Sur des segments de rues, une voie de stationnement ou de circulation est récupérée, au bénéfice des piétons.
Les Montréalais ont eu « la chance » en cette période de confinement de pouvoir sortir dans les rues, pour faire de l’exercice, travailler pour certains, et s’approvisionner en biens et services essentiels. Mais le respect des distances physiques de deux mètres, entre les individus, suppose des stratégies nouvelles qui entravent notre liberté habituelle de mouvement.
Chaque sortie est mûrie, anticipée, plus qu’à l’habitude. Faut-il sortir plus tôt ou plus tard, pour éviter d’être trop nombreux aux mêmes endroits ? Faut-il changer d’itinéraire, choisir de courir dans la rue, sortir seul plutôt qu’en famille, ou ne pas sortir, pour être protégé du virus ? Ces « deux mètres » génèrent aussi des tensions, parfois des conflits d’usages de l’espace public, et de l’insécurité.
Depuis une quinzaine d’années, nos recherches évaluent les facteurs de succès des politiques de mobilité durables dans les grandes villes nord-américaines et européennes. Dans cette optique, les travaux de la Chaire de recherche-innovation en stratégies intégrées transport-urbanisme (In.SITU) de l’ESG UQAM, dédiée aux stratégies intégrées d’urbanisme et de mobilité, montrent que les solutions à promouvoir reposent autant sur le développement de nouveaux réseaux et modes de transport que sur des mesures de gestion de la demande en mobilité et des aménagements physiques de l’espace urbain.
Un urbanisme tactique
Les corridors sanitaires seront-ils suffisants pour la suite ? Si déconfinement rime avec distanciation, comment faire pour se déplacer en plus grand nombre de manière efficace et sécuritaire vers les lieux d’activités quotidiennes pendant des mois, voire des années ? Dans un tel contexte, il faut éviter un recours massif à l’automobile comme solution « sanitaire » unique aux déplacements.
Une telle solution entraînerait une congestion immédiate, sans précédent, et serait catastrophique, tant pour la reprise économique que pour la lutte aux changements climatiques. De plus, les problèmes de santé publique, moins visibles, liés la pollution ou aux accidents de la route redoubleraient. Dans le contexte de déconfinement, il est donc essentiel d’agir sur ces différents fronts pour garantir, à long terme, le bien-être des populations urbaines.
De nombreuses villes, en Europe, aux États-Unis, mais aussi en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Sud, et dans le reste du Canada, réagissent au confinement avec les outils d’aujourd’hui, ceux de l’urbanisme dit « tactique » ou « transitoire ». Elles ont choisi de réaménager leurs rues pour faciliter les déplacements et assurer les conditions de distanciation sécuritaire. Ce type d’aménagement facilite les déplacements de la population en proposant de nouveaux espaces de circulation, pour les piétons, les coureurs et les cyclistes de tous âges.
Le principe est simple. Durant le confinement, ces villes procèdent au repartage de la voirie existante, délaissée par les voitures, au profit des autres modes de déplacement individuels, comme la marche et le vélo. À l’aide de matériel simple (cônes orange, signalisation de chantier, barrières) ou encore de peinture ou de revêtement distinctif adhésif, voire de plantations temporaires, les espaces de circulation dédiés aux piétons, aux cyclistes et aux coureurs sont élargis en récupérant des espaces de stationnement, par exemple.
Des voies cyclables sont également créées sur des artères plus larges. Les villes offrent ainsi une réponse, provisoire et facile à réaliser, face à la crise de la mobilité. Plusieurs d’entre elles souhaitent prolonger ces mesures, pendant le déconfinement, pour encourager l’utilisation durable des modes actifs et éviter ainsi le recours à l’automobile. À titre d’exemple, en France, après Montpellier qui a ouvert la voie, les grandes villes s’attellent au déploiement de pistes cyclables temporaires en prévision du déconfinement prochain.
Les limites des corridors sanitaires
Où agir ? Les échelles d’intervention varient selon les villes ou les quartiers. Actuellement, les corridors sanitaires montréalais sont des solutions efficaces, pour les piétons, là où se localisent plusieurs commerces ou services essentiels dans les quartiers. Mais ce type d’aménagement provisoire est insuffisant pour garantir à la population des conditions de déplacements adaptées dans les mois à venir. Pour accéder au centre-ville et aux lieux d’activités, et parcourir de plus longues distances, il faut aménager des réseaux de transports à une autre échelle.
Le partage des espaces de circulation doit être planifié afin de mailler la ville, pour assurer des itinéraires en continuité, sur les principaux axes, mais aussi au sein des quartiers. Ces réseaux doivent desservir des lieux stratégiques (pôles d’emplois, écoles, services de santé, commerces, etc.) pour garantir l’accessibilité aux activités.
Montréal a-t-elle des atouts pour une mobilité sûre et en santé ? Elle en a plusieurs, qui peuvent guider l’action urbaine. Tout d’abord, les espaces publics montréalais, comme d’autres aux États-Unis ou en Australie, sont plus vastes qu’en Europe, par exemple, avec des trottoirs et des rues plus larges. Mais, ici, ils sont aussi plus abondants que dans d’autres villes nord-américaines comparables. Une redistribution des fonctions de circulation au sein de ces espaces est donc possible.
Les ruelles sont un atout
Par ailleurs, le réseau des ruelles montréalaises est aussi un atout pour organiser des itinéraires secondaires pour les piétons notamment. De plus, l’administration municipale possède en son sein une expertise pointue sur ces questions de partage de voirie, avec la mise en œuvre du programme de rues piétonnes et partagées, depuis quelques années.
La situation actuelle bouscule l’agenda des élus, en plaçant la mobilité durable et sûre pour tous, et sur tous les territoires, au cœur des enjeux. Les politiques doivent garantir des déplacements actifs sécuritaires, à grande échelle, pour les piétons et les cyclistes. Mais elles doivent également viser à éviter la désertion des transports collectifs.
Ainsi, le programme des mesures à mettre en œuvre doit être complet. Dans cette optique, d’autres stratégies de gestion de la demande de mobilité doivent être envisagées. Les politiques temporelles offrent un potentiel intéressant, pour adapter les horaires et les lieux traditionnels de travail, en décalant les heures de début et de fin des activités, et en privilégiant le télétravail, par exemple.
La version originale de cet article a été publiée sur La Conversation.
Source : https://lactualite.com/societe/circuler-a-montreal-tout-en-etant-distancie/