Écho du RAAMM pour la période du 1 au 7 février
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 1 au 7 février 2021.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec vous invite au Webinaire « Feux sonores, un enjeu de sécurité routière » 24 février 2021, de 12h00 à 13h30
- 2. À l’occasion de la semaine de la canne blanche , le RAAQ vous invite au Webinaire « Les impacts de la pandémie de COVID-19 sur les personnes ayant une limitation visuelle au Québec » le 10 février 2021, de 12h00 à 13h30
- 3. CRIR-INLB projet de recherche COVID-19 et déficience visuelle : l’impact du port du masque
- 4. Les problèmes de vue, une conséquence peu connue de la pandémie
- 5. 40 000 opérations de la cataracte sur pause
- 6. Pour les personnes handicapées, un énorme rattrapage reste à faire
- 7. Projet de loi 59: jugé discriminatoire
- 8. Retrait d’Orléans Express en Gaspésie: «On revient 70 ans en arrière»
- 9. Si la pollution de l’air ne vous tue pas, elle pourrait vous laisser aveugle, selon une nouvelle étude alarmante
- 10. Fédération des Aveugles et Amblyopes de France et Access42 :Troisième étude sur l’usage des lecteurs d’écran en France et en francophonie
- 11. France-Les députés veulent améliorer l’accessibilité des commerces aux personnes handicapées
- 12. France-Formation intervenant pair : aider l’autre face à l’épreuve
- 13. Fin de vie- Euthanasie de personnes handicapées : des experts des Nations unies inquiets
1. Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec vous invite au Webinaire « Feux sonores, un enjeu de sécurité routière » 24 février 2021, de 12h00 à 13h30
Détails de l’événement
Les feux pour piéton équipés de signaux sonores sont des incontournables pour assurer la sécurité des personnes ayant des limitations visuelles. Ce Webinaire se veut une occasion pour mieux comprendre le fonctionnement de ce dispositif encore peu connu du grand public et trop peu présent sur les routes du Québec. Le Webinaire débutera par le lancement de la vidéo « Feu sonore : Pour plus de sécurité » réalisée par le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal Métropolitain (RAAMM) en partenariat avec l’Institut Nazareth et Louis- Braille du CISSS de la Montérégie-Centre. Ce lancement sera suivi par la présentation de « l’Évaluation de trois configurations de feux pour piétons avec signaux sonores sur le territoire de la ville de Québec : une étude exploratoire » réalisée par le Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) en partenariat avec le Regroupement des personnes handicapées visuelles régions 03-12 (RPHV 03-12).
Date
24 février 2021, de 12h00 à 13h30
À qui s’adresse le webinaire?
Le webinaire est ouvert à tous! Nous nous sommes assuré que tout le monde y trouve son compte, que vous soyez un citoyen ou un professionnel travaillant auprès d’une municipalité, d’une municipalité ou d’un centre de réadaptation par exemple!
Conférencière et conférenciers
Madame Lyne Simard, Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain RAAMM
Lyne Simard est à l’ emploi du RAAMM, dont la mission est de contribuer à bâtir une société universellement accessible et inclusive où les personnes ayant une limitation visuelle pourront s’accomplir et s’engager activement, depuis plus de 18 ans! De l’accès à l’information en tant que recherchiste, lectrice, coordonnatrice au Publiphone (service interactif d’enregistrement d’informations sur boites vocales ) elle occupe depuis 2015 un poste d’agente de développement et de communication. Elle est responsable des dossiers d’accessibilité universelle sur la Rive-Sud de Montréal, notamment ceux des feux sonores . Elle participe à différentes tables de concertation municipale. Passionnée par les communications, pour son plus grand plaisir, elle produit l’ Écho du RAAMM https://raamm.org/actualites/echo-du-raamm/ chaque semaine tout en administrant le service du Publiphone https://raamm.org/actualites/publiphone/.
Monsieur René Binet, Regroupement des personnes handicapées visuelles (régions 03-12)
Depuis 1999, Monsieur Binet occupe le poste de directeur général du Regroupement des personnes handicapées visuelles (régions 03-12), (RPHV 03-12), dont les deux missions sont d’offrir des services et de défendre les droits de ces personnes. Depuis de nombreuses années cette association se préoccupe des problématiques reliées aux déplacements piétonniers ainsi que les déplacements en transport collectifs. Au court des années Monsieur Binet a développé une expertise relative à la mise en place de signaux sonores (adaptation permettant aux personnes aveugles et mal voyantes de traverser les rues de façon sécuritaire.) Depuis 2001, ce dernier siège sur le conseil d’administration du Regroupement des Aveugles et Amblyopes du Québec (RAAQ) et comme responsable du dossier transport.
Monsieur François Routhier, Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS)
François Routhier est chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (Cirris) du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale et professeur titulaire au Département de réadaptation de l’Université Laval. Il est également chercheur boursier junior 2 du Fonds de la recherche du Québec – Santé et codirige l’équipe en partenariat Mobilité, Accès et Participation qui est financée par le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) du Canada (2020-2027). Ses intérêts de recherche portent sur l’efficacité ainsi que des impacts d’aides techniques et de technologiques destinées aux personnes ayant des incapacités diverses ou en perte d’autonomie, incluant les aménagements urbains et différentes technologies que l’on retrouve dans la ville. Étant très intersectorielles, ses recherches requièrent différentes approches, méthodes et devis expérimentaux. Il entretient des liens importants avec différents programmes cliniques du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale, des organismes gouvernementaux, des administrations municipales, des organismes communautaires et des entreprises privées afin que les résultats de ses recherches servent aux personnes concernées et afin d’amener des changements durables dans ces organisations.
Pour vous inscrire
Le Webinaire aura lieu sur la plateforme Zoom. Il vous suffit de remplir le questionnaire https://raaq.qc.ca/webinaire/?fbclid=IwAR2adjAMYlt00_ik142x3vvxEl4U58ILj-DJoIsp-udB8lkO9Uu-gAnFbPo et les informations de connexion (téléphone et lien Web) vous seront envoyées deux jours avant l’événement. Comme nous savons que le clavardage de Zoom n’est pas simple d’utilisation, une adresse courriel dédiée pour recevoir vos questions vous sera partagée en même temps que le lien Zoom et vous pourrez y soumettre vos questions durant la conférence. Notre animateur s’assurera de relayer vos questions. Pour les utilisateurs d’un lecteur d’écran, vous pouvez vous déplacer d’un champ de formulaire à l’autre avec les flèches haut et bas ou en faisant des tabulations, mais n’utiliser pas la touche entrée, car cela aura pour effet d’envoyer le formulaire même s’il n’est pas complété.
Source :
L’équipe du RAAQ
3958 rue Dandurand
Montréal, Qc, H1X 1P7
Téléphone : 514-849-2018
Numéro sans frais : 1-800-363-0389
Courriel : [email protected]
Site Web: www.raaq.qc.ca
https://raaq.qc.ca/webinaire/?fbclid=IwAR2adjAMYlt00_ik142x3vvxEl4U58ILj-DJoIsp-udB8lkO9Uu-gAnFbPo
2. À l’occasion de la semaine de la canne blanche , le RAAQ vous invite au Webinaire « Les impacts de la pandémie de COVID-19 sur les personnes ayant une limitation visuelle au Québec » le 10 février 2021, de 12h00 à 13h30
Détails de l’événement
Pour souligner la semaine de la canne blanche, le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) vous invite à assister au lancement de sa recherche « Les impacts de la pandémie de COVID-19 sur les personnes ayant une limitation visuelle au Québec. » En plus de mettre en relief les points marquants de l’étude que nous avons menés, ce webinaire rassemblera un panel d’experts en provenance de différents milieux qui prendra le temps de mettre en perspective les données que nous avons rassemblées.
Date
10 février 2021, de 12h00 à 13h30
À qui s’adresse le webinaire?
Le webinaire est ouvert à tous! Nous nous sommes assuré que tout le monde y trouve son compte, que vous soyez un citoyen ou un professionnel travaillant auprès d’une municipalité, d’une municipalité ou d’un centre de réadaptation par exemple!
Chercheuse
Titulaire d’une maîtrise de recherche, madame Marylie Roger a réalisé plusieurs projets de recherche et de rédaction pour le milieu communautaire, dans lequel elle est engagée depuis plusieurs années. Elle a notamment mené le projet de recherche du RAAQ visant à documenter les impacts de la pandémie de COVID-19 sur les personnes ayant une limitation visuelle au Québec.
Pour vous inscrire
Le Webinaire aura lieu sur la plateforme Zoom. Il vous suffit de remplir le questionnaire https://raaq.qc.ca/webinaire-2/ et les informations de connexion (téléphone et lien Web) vous seront envoyées deux jours avant l’événement. Comme nous savons que le clavardage de Zoom n’est pas simple d’utilisation, une adresse courriel dédiée pour recevoir vos questions vous sera partagée en même temps que le lien Zoom et vous pourrez y soumettre vos questions durant la conférence. Notre animateur s’assurera de relayer vos questions. Pour les utilisateurs d’un lecteur d’écran, vous pouvez vous déplacer d’un champ de formulaire à l’autre avec les flèches haut et bas ou en faisant des tabulations, mais n’utiliser pas la touche entrée, car cela aura pour effet d’envoyer le formulaire même s’il n’est pas complété.
Source :
L’équipe du RAAQ
3958 rue Dandurand
Montréal, Qc, H1X 1P7
Téléphone : 514-849-2018
Numéro sans frais : 1-800-363-0389
Courriel : [email protected]
Site Web: www.raaq.qc.ca
Source : https://raaq.qc.ca/webinaire-2/
3. CRIR-INLB projet de recherche COVID-19 et déficience visuelle : l’impact du port du masque
Le MSSS a accepté de financer le projet de recherche « COVID-19 et déficience visuelle : l’impact du port du masque sur l’utilisation de l’écholocalisation dans les déplacements des personnes avec une déficience visuelle .
Ce projet sera déposé sous peu au #CRIR pour évaluation éthique, puis soumis aux établissements participants pour autorisation de réalisation.
En période de pandémie, en raison de l’obligation de porter un masque ou un couvre-visage dans les lieux publics intérieurs, de nombreuses personnes ayant une déficience visuelle éprouvent des difficultés concernant notamment leurs déplacements autonomes. L’hypothèse avancée est que le port d’un masque ou d’un couvre-visage interfère avec l’écholocalisation active (utilisant les méthodes de clic de la langue ou de la bouche) et passive (sources sonores externes).
Sous la direction de Walter Wittich, professeur agrégé à l’École d’optométrie et responsable du site CRIR-INLB, des chercheurs de l’Université de Montréal, avec le soutien de l’#INLB, proposent un projet de recherche rapide permettant de sonder des personnes avec une DV sur les principaux obstacles comme sur les solutions existantes. Objectif : synthétiser les pistes de recommandations rapidement diffusables dans tout le réseau de santé.
Source :
4. Les problèmes de vue, une conséquence peu connue de la pandémie
Un article de Mathiew Leiser publié le jeudi 21 janvier 2021 par Radio-Canada international
Avec la pandémie, les Canadiens ont tendance à passer de plus en plus de temps sur les écrans et cela pourrait, à terme, altérer leur vision.
Les élèves et étudiants suivant un enseignement à distance sont d’autant plus à risque, prévient Langis Michaud, directeur de l’École d’optométrie de l’Université de Montréal.
« Je crois que le gouvernement est sensible à cette question, mais qu’il a eu plusieurs urgences à gérer avant de s’y attaquer », explique-t-il.
À plusieurs reprises, le gouvernement fédéral et certains gouvernements provinciaux ont souligné leur inquiétude quant à la santé mentale des étudiants durant la pandémie de COVID-19.
« Ça m’inquiète de savoir que la pandémie a provoqué ou empiré des problèmes de santé mentale chez plusieurs d’entre vous », avait écrit le premier ministre du Québec, François Legault, en parlant de la situation des étudiants dans une publication sur Facebook samedi.
Les enjeux de la vision dans la population ont aussi été considérés par le gouvernement Legault. En février 2020, Langis Michaud avait participé à un forum sur le sujet organisé par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux du Québec, Lionel Carmant.
« C’est indiscutablement un enjeu de santé publique et le gouvernement semblait sensible à la question, puisqu’une stratégie d’intervention était en rédaction au terme de cette rencontre. »-Langis Michaud, directeur de l’École d’optométrie de l’Université de Montréal.
« Nous attendons la suite », dit toutefois le professeur qui parle notamment du « syndrome de la vision sur ordinateur » (SVO) comme problématique à venir.
Cela comprend « l’ensemble des problèmes de vision qui touchent ceux et celles qui font usage d’un écran sur des périodes prolongées », peut-on lire dans un communiqué de l’UdeM.
« Bien que les études sérieuses ne pleuvent pas sur ce sujet, un article intéressant cite une enquête, effectuée auprès de 10 000 personnes, établissant la prévalence du SVO à près de 65 % de la population qui travaille sur écran », écrivait le directeur le 17 décembre dernier dans un article de la revue en ligne La Conversation.
Faire des pauses plus souvent
Avec l’arrivée de la pandémie et l’annulation des cours en présentiel, notamment dans les universités, les établissements ont dû s’adapter.
Elles se sont alors lancées en urgence dans l’enseignement en visioconférence.
Le professeur Michaud est conscient du caractère inédit de la situation, mais il pense que certaines pratiques doivent être plus adaptées.
« Il m’apparaît inconcevable d’imposer des cours de trois heures sur Zoom avec une pause de 15 minutes, souligne l’expert. Pour la santé oculaire, il serait nettement préférable de prendre de courtes pauses chaque demi-heure, le temps de laisser reposer nos yeux. »
Les conséquences se font d’ailleurs déjà ressentir à la clinique d’optométrie de l’UdeM, par exemple, qui est encore ouverte à 75 % de sa capacité en raison de son statut de service essentiel.
L’université explique que les employés constatent une augmentation soutenue de cas de myopie précoce, « résultant entre autres d’une surutilisation des écrans ».
« Nous voyons des enfants de 8 ou 9 ans souffrir de myopie avancée. Au début de ma carrière, c’était exceptionnel. Ces problèmes survenaient vers l’âge de 13 ou 14 ans. »-Langis Michaud, directeur de l’École d’optométrie de l’Université de Montréal
En partie génétique, la myopie est « exacerbée par les comportements et l’environnement », rappelle le communiqué. Le professeur Michaud explique d’ailleurs qu’avec la « scolarisation précoce et l’exposition aux écrans » et le fait que les enfants ont tendance à moins jouer dehors, « les problèmes apparaissent plus tôt qu’il y a seulement 20 ans ».
« C’est très préoccupant quand on sait que la forte myopie est un facteur de risque des affections causant la cécité », indique l’expert.
Une influence différente selon les appareils
Langis Michaud explique que les dangers des écrans sont différents selon les appareils utilisés.
L’écran des téléphones portables est le plus dangereux. Portés à environ 18 cm, ils forcent à concentrer le regard sur un objet très rapproché, amplifiant des dérèglements d’alignement de la vision binoculaire.
« À petite dose, le système visuel peut compenser. Mais si une telle exposition se prolonge, petit problème deviendra grand », résume l’expert.
Pour les tablettes, le problème est identique, mais un peu moins aigu, car elles sont utilisées avec plus de recul. L’ordinateur est le moins risqué des trois, car il reste en moyenne à 30 ou 40 cm de distance.
Cependant, un autre problème commun aux écrans est la lumière qu’ils émettent. Elle empêche les yeux de se reposer, ce qui a tendance à leur faire perdre de leur efficacité, surtout si la lumière ambiante est atténuée.
« Il faut à tout prix éviter de regarder un écran dans le noir. »-Langis Michaud, directeur de l’École d’optométrie de l’Université de Montréal
Le problème intervient également dans les classes d’école où de plus en plus d’écrans sont installés et souvent accompagnés de peu de lumière ambiante.
Selon le professeur Michaud, la meilleure solution pour aider les enfants est celle de sortir dehors.
« Allez jouer dehors! C’est là qu’on trouve les plus beaux écrans », écrit-il.
L’activité extérieure offre tout ce dont les yeux ont besoin, explique l’expert, une vision à distance, panoramique, sans délaisser les observations rapprochées.
Source : https://www.rcinet.ca/fr/2021/01/21/les-problemes-de-vue-une-consequence-peu-connue-de-la-pandemie/
5. 40 000 opérations de la cataracte sur pause
Un article d’Anne-Sophie Poiré avec Hugo Duchaine publié le 28 janvier 2021 dans Le Journal de Montréal
Près de 40 000 chirurgies pour les cataractes seraient retardées depuis le début de la pandémie en raison du délestage en ophtalmologie, ce qui pourrait avoir de graves conséquences pour certains patients.
« On s’est occupé de la vie, mais on ne s’est pas occupé de la vue », lance le président de l’Association des médecins ophtalmologistes du Québec, Dr Salim Lahoud.
Au Québec, 110 000 interventions pour les cataractes sont pratiquées chaque année. Mais depuis mars, le Dr Lahoud estime que quelque 40 000 opérations ne seront pas réalisées à cause de la saturation dans le réseau de la santé.
Des personnes âgées
Ce délestage pourrait avoir de graves répercussions pour bien des Québécois, qui sont pour la grande majorité des aînés vulnérables.
« La cataracte va durcir et devenir rigide. Les risques de complications deviennent plus élevés. La qualité de vie entre temps est très affectée, surtout lorsque les gens n’ont rien d’autre à faire que de lire, écouter la télévision ou jouer sur la tablette », détaille l’expert.
Le privé aussi Engorgé
Camille Hudon, 89 ans, de Sainte-Anne-de-la-Pocatière dans le Bas-Saint-Laurent, fait partie de ceux qui attendent impatiemment cette chirurgie. Elle a appris au printemps dernier qu’elle devait subir une opération à l’œil pour retrouver sa vision obstruée par des cataractes.
Mais elle devra attendre au moins trois ans, « si tout va bien », s’est fait dire sa fille et proche aidante, Liette Desjardins.
Même leur demande formulée au privé, à la fin novembre, demeure toujours sans réponse.
« C’est vraiment paralysé, même si on est prêts à payer 7000 $ au privé », souffle Mme Desjardins, qui habite avec sa mère.
« Je vais mourir aveugle ! » répète l’octogénaire, dont la vision continue de se détériorer.
Mme Desjardins se désole devant l’état de sa mère « qui ne lit plus, maintenant. Elle se limite à regarder la télé, mais elle voit toujours embrouillé ».
Non urgent
« Un grand nombre de chirurgies de la cataracte ont été reportées depuis le début de la pandémie, tout comme de nombreuses interventions non urgentes », confirme le porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Robert Maranda.
Les hôpitaux ont ainsi délesté certaines opérations pour se concentrer sur les « urgences », afin de libérer des lits d’hospitalisation et de relocaliser les ressources humaines pour répondre à la crise sanitaire, précise le MSSS.
« On peut penser que ce n’est pas grand-chose une chirurgie de cataractes, laisse tomber la Dre Marie-Josée Aubin, spécialiste au Centre universitaire d’ophtalmologie de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal. Mais ces personnes sont souvent aveugles et à risque de faire des chutes. Il y a aussi un impact sur la santé mentale. »
C’est également ce que craint Mme Desjardins. Sa mère « est autonome, elle est saine d’esprit, mais elle ne voit plus. Et si elle tombe, c’est foutu. Elle va aller en CHSLD et on sait ce qui arrivera… »
Manque de personnel
« La raison pour laquelle ces chirurgies sont ralenties, c’est à cause du manque de personnel en soins infirmiers », ajoute la Dre Aubin.
Et il n’y a pas juste les soins chirurgicaux qui accumulent du retard, selon elle. Les traitements des maladies chroniques de l’œil et les diagnostics souffrent aussi du délestage.
« On tombe sur des cas où le glaucome a trop progressé et l’état de la personne est rendu irréversible, raconte l’ophtalmologiste. Et des cas en rétine décollée qui se sont présentés trop tard. La fonction de la vision ne sera pas retrouvée. »
Source : https://www.journaldemontreal.com/2021/01/28/40000operations-de-la-cataracte-sur-pause
6. Pour les personnes handicapées, un énorme rattrapage reste à faire
Un texte de Jérôme Saunier, personne en situation de handicap, publié dans la section Opinion, Le Devoir 25 janvier 2021
Chère majorité non handicapée, l’après ne devra pas perpétuer le présent.
L’après-pandémie, vous en rêvez, tout le monde en rêve. La fin des privations de liberté, du confinement, du couvre-feu, des restrictions draconiennes. La reprise de l’existence sans entraves. Le simple bonheur d’être libre. Les bonnes tables et les bars qui resurgissent du passé. La soutenable légèreté de la vie. Mais si on vous disait que le confinement, l’isolement et les restrictions de mouvement que vous subissez momentanément sont le lot habituel d’une seconde classe de citoyens, comment réagiriez-vous ?
La société québécoise n’est-elle pas censée être respectueuse des droits, des libertés et de la citoyenneté de tous et de toutes ? Le fait est que les obstacles handicapants et les barrières d’attitude qui entravent les mouvements et la participation sociale des citoyens ayant des différences fonctionnelles demeurent des défis permanents. L’emprise étouffante du système de santé aussi.
Si la neige et la glace ne vous empêchent pas de sortir de chez vous, elles nous emprisonnent. Les villes pourraient mieux déneiger et déglacer pour rompre l’isolement que les intempéries nous imposent parfois pendant de longues périodes — un isolement aussi frustrant que celui dû au confinement.
Saviez-vous que l’accès d’un nombre astronomique de restaurants, de bars et d’autres commerces de proximité nous est interdit parce qu’une simple marche empêche d’y entrer en fauteuil roulant, alors que les riches propriétaires pourraient facilement supprimer l’obstacle ? En temps normal, nous n’avons pas plus le droit de souper au restaurant que vous en temps de pandémie.
Hors de question de sortir à l’improviste : le transport adapté doit être réservé la veille. Avec ses milliers de marches, le métro a été conçu pour vous, pas pour nous. Les ascenseurs arrivent au compte-gouttes. Les rampes des bus ne sont pas fiables. Sans amélioration de l’accessibilité du réseau — amélioration dont vous profiterez aussi —, l’autonomie et la spontanéité que vous retrouverez d’ici peu nous feront encore défaut longtemps après la fin de la pandémie.
Et que dire des nombreuses personnes ayant des incapacités qui sont incarcérées à perpétuité dans des CHSLD sous prétexte qu’elles nécessitent une attention soutenue ? Celles qui le souhaitent pourraient très bien vivre dignement, comme vous, dans la communauté — et pour moins cher qu’en institution —, si l’État leur fournissait de l’aide à domicile pour pouvoir vaquer à leurs activités courantes (par exemple, un emploi) et mener une vie sociale ordinaire. Mais il ne les écoute pas et s’apprête même à leur construire, à grands frais, de nouveaux centres de détention (les « maisons alternatives »), où elles seront confinées.
Arrêtons ici cette sombre litanie. Vous aurez remarqué les similarités entre l’intense ségrégation que nous subissons constamment et votre situation désagréable, quoique passagère. Aucun humain, et nous en sommes, ne peut supporter un tel traitement. Vous goûtez, d’une certaine façon, à la violence qui nous est faite : dénoncez-la, appuyez-nous, car nous ne luttons pas à armes égales avec ce système bien rodé d’exclusion sociale. De manière générale, les pouvoirs publics nous considèrent comme une quantité négligeable, d’où la lenteur désespérante des progrès. Parlez à vos élus : le pouvoir de changer les choses est entre leurs mains.
Il y a un énorme rattrapage à faire en matière d’accessibilité pour garantir l’exercice de notre droit à l’égalité prévu par la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Il faut adopter un cadre législatif et réglementaire prévoyant des obligations de résultat, tant dans le public que dans le privé. La libération du joug institutionnel est aussi impérative. Il faut éradiquer les préjugés et avoir une grande conversation collective sur le capacitisme (la discrimination systémique fondée sur le handicap), cet angle mort persistant. Quarante-trois ans après l’ajout, dans la Charte, des motifs interdits de discrimination « handicap » et « utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap », il serait temps de rendre notre société inclusive et d’atteindre l’égalité réelle.
Si rien n’est fait, la joyeuse insouciance de la vie sans contraintes à laquelle tout le monde aspire restera un rêve pour nous quand elle vous sourira de nouveau.
7. Projet de loi 59: jugé discriminatoire
Un article de la Rédaction du Courrier Laval publié le 24 janvier 2021
Jugeant le projet de loi 59 discriminatoire envers l’embauche des personnes handicapées, le Comité d’action des personnes vivants des situations de handicap (CAPVISH) demande de remettre à plus tard son adoption.
«Par ce projet de loi, en plus de créer un préjudice à l’embauche, le ministre du Travail éteint la voie d’estime et d’espoir des personnes handicapées en matière d’emploi», a indiqué Dominique Salgado, directeur général du CAPVISH, lors de consultations particulières devant les membres de la Commission de l’économie et du travail de l’Assemblée nationale.
Effectivement, le Comité estime inacceptables certaines notions introduites à la définition du travailleur handicapé, telles que le fait de parler désormais d’incapacité significative et persistante sans toutefois préciser leur signification.
Ces nouvelles dispositions inciteraient à la méfiance à l’égard des personnes en situation de handicap et limiteraient la possibilité pour les employeurs de partager certains coûts avec la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) en cas de lésion professionnelle.
«Si un événement malheureux survenait sans ce partage des coûts, qui pensez-vous, prendra la chance d’embaucher un travailleur ayant encore des séquelles d’un accident ou un travailleur ayant une maladie pouvant laisser présager une convalescence plus longue?», s’interrogeait monsieur Salgado.
Pour le CAPVISH, cette limitation de la mutualisation des coûts risque de nuire directement à l’embauche des personnes pouvant être plus susceptibles de subir un accident.
«Il est malheureux de constater que le ministre souhaite se débarrasser des personnes ayant des incapacités sur le marché du travail qui sont devenus dérangeantes et probablement trop coûteuses pour l’État», a ajouté le directeur général du CAPVISH.
Source : https://courrierlaval.com/projet-de-loi-59-juge-discriminatoire/
8. Retrait d’Orléans Express en Gaspésie: «On revient 70 ans en arrière»
Un article de Simon Carmichael publié le 28 janvier 2021 sur le nouvelliste.ca
L’annonce d’une possible suspension des services d’Orléans Express en région ne passe pas en Gaspésie. Élus et citoyens s’indignent de voir la péninsule encore une fois prise en otage par un enjeu de transport qui la dépasse.
«C’est une autre tuile en transport pour nous. Ça commence à être très pénible», lâche sobrement le préfet de la Haute-Gaspésie, Allen Cormier. Comme pour plusieurs, la lettre de Keolis laissant entrevoir la suspension de ses services en Gaspésie a été reçue comme une bombe par l’élu. «On met la population en otage ! Pire encore, c’est notre population âgée et vulnérable qui va être la plus touchée», s’indigne M. Cormier.
Seul transporteur reliant la péninsule gaspésienne aux grands centres, la perte du service d’autobus d’Orléans Express serait particulièrement difficile pour les personnes comme André Ouellet qui doivent sortir de la région pour des rendez-vous médicaux. «Je prends l’autobus depuis qu’il n’y a plus de train. En perdant Orléans Express, on revient 70 ans en arrière. Ça n’a pas de bon sens de vivre ça en 2021 !» s’exaspère M. Ouellet.
«J’ai un handicap visuel, alors je ne peux pas conduire. Avant, on avait quatre départs par jour, et puis deux, et ensuite on a enlevé des trajets, et maintenant on menace de tout arrêter. Si Orléans lève les pattes, je vais être obligé d’aller à mes rendez-vous médicaux par covoiturage, et ce n’est vraiment pas fiable. Dans mon cas et pour plusieurs autres personnes âgées ou vulnérables, c’est plus qu’essentiel d’avoir un moyen de transport sur lequel on peut compter !», note-t-il.
«Je comprends qu’il y a moins de voyageurs avec la pandémie, mais s’ils ne peuvent pas remplir de gros autobus, pourquoi ne nous amènent-ils pas des petits autobus?», questionne M. Ouellet.
Un goût amer
La possible suspension de la desserte d’Orléans Express a un gout particulièrement amer pour les Gaspésiens. Plusieurs attribuent à l’entreprise, et surtout à la multinationale Keolis, la fermeture de Taxi Fortin en 2018, un service taxi interurbain qui faisait la navette entre la Gaspésie, Québec et Montréal.
En service depuis 1949, l’entreprise qui était basée à Cloridorme offrait un service «porte-à-porte» unique au Québec. Exploitant un permis spécial qui lui permettait de récupérer des clients en Gaspésie et les déposer à Québec et Montréal uniquement, l’entreprise locale a cessé ses activités en 2018 alors que Keolis avait entrepris des démarches pour faire révoquer le droit acquis par Taxi Fortin, alléguant que les conditions n’étaient pas respectées puisque des clients étaient parfois déposés hors des zones permises.
«Beaucoup de personnes âgées utilisaient [taxi] Fortin. C’était un super service très personnalisé où tout le monde était à l’aise. Ils pouvaient prendre des passagers à la maison et les déposer à destination, mais ils étiraient un peu leur permis et se sont fait prendre. Ils n’avaient pas l’argent pour se battre avec Keolis», explique André Ouellet, qui a souvent utilisé le service.
L’aide de Québec réclamée
Dans la lettre adressée aux élus, le président-directeur général de Keolis Canada, dont Orléans Express est une filiale, réclame une aide financière de Québec afin de maintenir ses services en région. «Sans une aide financière viable de la part du gouvernement du Québec, Keolis Canada ne pourra continuer à desservir toute sa clientèle et nous devrons procéder à des coupures de services dès le mois de février, notamment la région de la Gaspésie», écrit Pierre-Paul Pharand.
Pour le préfet de la Haute-Gaspésie, cette manœuvre frôle le chantage. «On joue le jeu de la COVID pour faire en sorte d’aller chercher un peu d’argent, et en même temps on menace un service essentiel», déplore M. Cormier. Il est d’avis qu’il est plus qu’urgent que le gouvernement et le transport en arrivent à une entente. «Présentement, il y a déjà des programmes d’aides pour les transporteurs. Il faut simplement s’assoir à la table et voir comment on peut s’arranger, parce que ces pressions-là, ça ne passe pas», conclut le préfet.
Contacté par Le Soleil, le cabinet du ministre des Transports note que «suite au premier confinement, un programme d’aide de 8,2M$ afin d’assurer le maintien des services a été mis en place» et que «[le gouvernement] est conscient que la diminution de l’achalandage ne permet pas aux transporteurs d’assurer l’équilibre financier qui permet de maintenir leurs services».
Une rencontre entre Keolis Canada et le ministre des Transports, François Bonnardel «devrait avoir lieu prochainement».
9. Si la pollution de l’air ne vous tue pas, elle pourrait vous laisser aveugle, selon une nouvelle étude alarmante
Un article de Delmary Delmar publié le 26 janvier 2021 sur news-24.fr
Une nouvelle étude a renforcé le lien entre le risque accru de perte de vue irréversible et une exposition prolongée à certains types de pollution atmosphérique, une nouvelle inquiétante pour les pays fortement industrialisés du monde entier.
La recherche, publiée mardi dans le British Journal of Ophthalmology, a utilisé les données de plus de 115000 participants qui n’ont tous signalé aucun problème oculaire au début de la période d’étude en 2006.
Alors que des recherches antérieures ont établi un lien entre la pollution de l’air et le glaucome, ainsi que les cataractes, ce dernier article a examiné le lien entre les particules de pollution en suspension dans l’air et l’apparition de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Le flux sanguin élevé vers et depuis les yeux est soupçonné de rendre les organes beaucoup plus vulnérables aux dommages infligés par de minuscules particules dans l’air, avec un nombre croissant de recherches et de preuves suggérant que la pollution de l’air diminue considérablement la vision de l’humanité au fil du temps.
En effet, la pollution de l’air est la principale cause de cécité chez les plus de 50 ans dans le monde industrialisé, certaines estimations prévoyant que jusqu’à 300 millions de personnes seront touchées par la DMLA d’ici 2040.
Dans cette dernière étude, les chercheurs ont rassemblé des données sur la pollution routière, les niveaux d’oxyde nitreux et les petites particules pour produire un niveau annuel moyen de pollution atmosphérique auquel les participants étaient exposés dans leurs maisons.
Ils ont ensuite subi un examen ophtalmologique formel 14 ans plus tard, à la fin de l’étude, à quel point environ 1 286 d’entre eux ont reçu un diagnostic de DMLA.
Les chercheurs ont découvert un risque de 8% plus élevé de contracter la DMLA chez les personnes exposées de façon prolongée à la pollution atmosphérique.
«Dans l’ensemble, nos résultats suggèrent que la pollution de l’air ambiant, en particulier [particulate matter] ou celles de particules liées à la combustion, peuvent affecter le risque de DMLA, » ont dit les auteurs.
«Nos résultats renforcent les preuves croissantes des effets néfastes de la pollution de l’air ambiant, même dans le cadre d’une exposition relativement faible.»
L’Organisation mondiale de la santé estime que la pollution de l’air est directement liée à environ sept millions de décès par an. Aujourd’hui, un nombre croissant de recherches indique que ceux qui ne sont pas tués par une exposition à des niveaux élevés de pollution atmosphérique peuvent courir un risque accru d’être aveuglés par celle-ci.
Cependant, l’étude de mardi était observationnelle et n’a donc pas établi de lien de causalité entre la pollution de l’air et la DMLA, simplement une corrélation des deux, donc des recherches supplémentaires sont nécessaires pour prouver définitivement la causalité.
10. Fédération des Aveugles et Amblyopes de France et Access42 :Troisième étude sur l’usage des lecteurs d’écran en France et en francophonie
Suite au succès des deux premières études, la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France et Access42 mènent actuellement leur troisième étude sur l’utilisation des lecteurs d’écran en France et en Francophonie.
Afin d’imaginer par la suite les solutions les plus appropriées, cette troisième étude se place sous un angle particulier : mener cette enquête auprès des personnes déficientes visuelles, en cherchant à mieux comprendre, lorsqu’elles sont en emploi, en formation, ou en recherche d’emploi, la réalité de l’accessibilité numérique dans leurs parcours professionnels.
Date limite de participation : le 15 février 2021
Pour que ces résultats soient pertinents, il nous faut un nombre significatif de réponses : quel que soit votre situation face à l’emploi (retraité, en emploi, en recherche, en formation, lycéen, étudiants…), nous comptons donc sur vous pour relayer largement cette étude et pour y répondre massivement.
- En ligne via le questionnaire de la troisième étude sur l’usage des lecteurs d’écran en France et en francophonie
- Par téléphone au 01 44 42 91 88. Laissez-nous vos coordonnées et on vous rappellera au plus vite.
- Ou par mail à [email protected] .
Vous recevrez des informations relatives aux formations organisées par la Fédération des Aveugles de France. Vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification et d’effacement de vos données. Ces droits s’exercent par courrier postal auprès de la Fédération des Aveugles de France ou par mail à l’adresse suivante: [email protected] .
Message transféré par le RAAQ, 26 janvier 2021
11. France-Les députés veulent améliorer l’accessibilité des commerces aux personnes handicapées
Un article de Raphaël Marchal publié le 28 janvier 2021 par lcp.fr
Les députés ont adopté jeudi 28 janvier une proposition de loi du groupe Mouvement démocrate sur l’accessibilité des personnes handicapées aux grandes surfaces et aux centres commerciaux. Le texte prévoit une concertation obligatoire entre les acteurs économiques et le secteur associatif qui devra aboutir à des mesures concrètes dans un délai de 18 mois.
Nadia Essayan n’a pas pu retenir son émotion. Après l’adoption en première lecture de sa proposition de loi sur le handicap, la députée du groupe MoDem a remercié les députés présents dans l’hémicycle et a fait part de sa “joie“.
Le texte prévoit la mise en place d’une négociation de 18 mois entre les acteurs économiques de la grande distribution et des centres commerciaux, les associations représentant les personnes handicapées et des parlementaires. Cette concertation doit permettre de définir des mesures concrètes facilitant l’accès des personnes handicapées aux grandes surfaces de plus de 1000 mètres carrés. Le gouvernement devra pour sa part présenter aux députés et aux sénateurs les mesures retenues et leur calendrier de mise en œuvre.
“Il s’agit de répondre à la difficulté d’accès de personnes handicapées à de nombreux commerces et centres commerciaux“, a résumé la rapporteure lors de la discussion générale, estimant à 12 millions le nombre de Français souffrant d’un handicap. “La moitié des établissements recevant du public ne répond pas à la loi pour l’égalité des droits et des chances du 11 février 2005“, a regretté Nadia Essayan.
QUAND LE HANDICAP AVANCE, C’EST TOUTE LA SOCIÉTÉ QUI PROGRESSE.- SOPHIE CLUZEL, SECRÉTAIRE D’ÉTAT CHARGÉE DES PERSONNES HANDICAPÉES
“L’amélioration du quotidien des personnes handicapées passe nécessairement par la mise en place d’une accessibilité universelle“, a affirmé la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, qui a largement soutenu le texte. “Nous devons poursuivre les chantiers engagés […], car ça ne va pas assez vite pour le quotidien des personnes handicapées.“
L’OPPOSITION REGRETTE L’ÉVOLUTION DU TEXTE
La proposition de loi a été transformée lors de son examen en commission des affaires économiques. Initialement, le texte était centré sur l’instauration obligatoire d’une “heure silencieuse” dans les commerces, chaque semaine, afin que les personnes ayant des troubles du spectre de l’autisme puissent faire leurs courses sans être dérangées par les sons et les lumières, qu’elles perçoivent plus intensément. Un tel dispositif a été expérimenté à Vierzon dans le Cher, dans la circonscription de Nadia Essayan. Cette heure silencieuse devait être rendue obligatoire à compter du 1er janvier 2022.
Un amendement de la rapporteure a finalement abouti à la rédaction du texte adopté, optant pour une négociation étendue au handicap et abandonnant le principe d’une heure tamisée obligatoire par semaine. Une évolution regrettée par plusieurs députés de l’opposition. “Le dispositif proposé me semblait réalisable”, a relevé Sylvia Pinel (Libertés et territoires). Sébastien Jumel (Gauche démocrate et républicaine) a déploré “que l’on soit resté au milieu du gué“, pour une mesure qui “devrait déjà être en place“. “La réécriture a vidé le texte de sa substance, lui a fait perdre de l’énergie“, a pointé l’élu communiste.
LE MANQUE D’AMBITION [DE LA NOUVELLE ÉCRITURE DE LA PROPOSITION DE LOI] EST ABSOLUMENT TERRIFIANT.-ADRIEN QUATENNENS, DÉPUTÉ LFI
“Vous aviez proposé un petit pas. Personne ne considérait qu’il était insignifiant“, a pour sa part déclaré Dominique Potier (Socialistes), qui s’est étonné qu’il faille légiférer pour ouvrir une concertation. C’est finalement du groupe La France insoumise que la déception a semblé la plus forte, Adrien Quatennens expliquant cette évolution par l’influence des “lobbys” de la grande distribution. “Le manque d’ambition de cette nouvelle écriture est absolument terrifiant.“
Nadia Essayan a répondu aux critiques, jugeant que l’heure silencieuse commençait à être déployée dans de nombreux commerces, sans qu’elle ait besoin d’être rendue obligatoire. Selon elle, les acteurs de la grande distribution étaient initialement plus rétifs au principe d’une concertation, qui doit déboucher sur des mesures tangibles. Les députés ont finalement décidé de voter en faveur du texte, à l’exception des élus de La France insoumise qui se sont abstenus. La proposition de loi doit désormais être examinée par le Sénat.
12. France-Formation intervenant pair : aider l’autre face à l’épreuve
Un article de Cassandre Rogeret publié le 25 janvier 2021 par Handicap.fr
Manque d’accessibilité, discriminations… En emploi, Arthur, malvoyant, a longtemps navigué à vue. Jusqu’au jour où il décide de « s’engager » et de mettre à profit ses expériences malencontreuses. Courant 2020, il intègre la formation « Intervenant pair » qui s’appuie sur le partage d’expérience pour renforcer l’estime et la confiance en soi .Ancien sans-abri, patient pris en charge en psychiatrie ou sorti de l’addiction… L’intervenant pair est une personne qui a appris à s’adapter face aux épreuves et souhaite aujourd’hui transmettre son expérience aux personnes vivant des situations similaires afin de leur permettre de reprendre le contrôle de leur vie. « Une première dans le champ de l’intervention sociale ! », selon l’Association pour l’institut de formation en travail social (Arifts) Pays de la Loire, à l’origine du projet.
Formation en 3 modules
Répartie en trois modules, cette formation s’adresse aux personnes ayant vécu des situations de précarité, de handicap, d’addictions, de maladies, qui souhaitent acquérir et transmettre leur expertise à leurs pairs « mais aussi à des professionnels en poste ou en formation pour enrichir les enseignements qu’ils reçoivent et ainsi contribuer à changer leurs représentations », explique l’Arifts Pays de la Loire. Travailleuse sociale, Claire Roy, qui vit depuis deux ans avec une maladie neurologique, faisait, elle aussi, partie de la première promotion. « J’expérimente le fait de passer de la position d’aidante à celle d’aidée, explique-t-elle. J’avais envie de faire quelque chose de ce que j’ai vécu, je ne voulais pas avoir souffert pour rien et je souhaitais aider les autres personnes atteintes de cette pathologie à pouvoir mieux vivre avec. »
Certification à la clé
« Créer une formation pour et avec les personnes concernées désirant transmettre leurs savoirs était fondamental d’un point de vue sociétal afin de favoriser la cohésion sociale, l’inclusion et la transmission en faveur de populations dites ‘fragiles’ », explique l’Arifts. Cette formation gratuite, qui se veut « accessible à tous », délivre une certification afin de permettre aux participants de mener notamment des missions d’expertise sur l’accessibilité et l’habitat inclusif ou encore de devenir travailleur pair dans les dispositifs de lutte contre l’exclusion. « A l’heure de la crise sanitaire, les initiatives en faveur de la solidarité doivent se multiplier », exhorte l’association.
Source : https://informations.handicap.fr/a-formation-intervenant-pair-aider-autre-face-epreuve-30187.php
13. Fin de vie- Euthanasie de personnes handicapées : des experts des Nations unies inquiets
Un article publié le 26 janvier 2021 par genethique.org
Des experts des droits de l’homme des Nations unies[1] ont exprimé leur « inquiétude » face à une augmentation des législations autorisant le recours au suicide assisté en raison d’un handicap ou de « conditions invalidantes, y compris dans la vieillesse » (cf. L’euthanasie des bien-portants dès 75 ans pour « vie accomplie ». Bientôt aux Pays-Bas ? et Euthanasie en Nouvelle-Zélande : les personnes handicapées inquiètes). Des dispositions qui « violent directement l’article 10 de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, qui exige des États qu’ils veillent à ce que les personnes handicapées puissent effectivement jouir de leur droit inhérent à la vie, à égalité avec les autres ». « Le handicap ne devrait jamais être un motif ou une justification pour mettre fin à la vie de quelqu’un, directement ou indirectement », rappellent les experts.
S’il s’agissait de toute autre « minorité protégée », comme une « minorité raciale » ou encore « sexuelle », personne n’accepterait une telle situation estiment-ils, dénonçant de plus le fait que les personnes handicapées ne soient pas suffisamment impliquées dans l’élaboration de ces législations. « Le handicap n’est ni une charge ni un manque, soulignent les experts. C’est un aspect universel de la condition humaine. »
Pour les experts des Nations unies, les personnes handicapées, les personnes âgées, et a fortiori les personnes âgées handicapées, peuvent se sentir poussées « subtilement » à mettre fin à leur vie prématurément, en raison d’« obstacles comportementaux » ainsi que « du manque de services et de soutien adaptés ». « La proportion de personnes handicapées vivant dans la pauvreté est sensiblement plus élevée que celle des personnes non handicapées. Dans certains pays, elle est le double », rappellent-ils. « En aucun cas, la loi ne devrait assurer que la décision de mettre fin à sa vie avec le soutien de l’État peut être bien fondée pour une personne handicapée qui n’est pas mourante. »
[1] Gerard Quinn, Special Rapporteur on the rights of persons with disabilities ; Olivier De Schutter, Special Rapporteur on extreme poverty and human rights ; Claudia Mahler, Independent Expert on the enjoyment of all human rights by older persons
Source: Scoop, UN Special Procedures – Human Rights