Écho du RAAMM du 16 juin 2025
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Sommaire
1. Découvrez notre vidéo sans tarder!
Vous avez été nombreuses et nombreux à visionner et à partager notre vidéo Terminaux de paiement tactiles : le blues de l’inaccessibilité et on vous en remercie! Continuez à nous faire parvenir vos commentaires, on vous lit avec beaucoup d’intérêt et d’attention.
Vous n’avez pas encore visionné notre vidéo sur les terminaux de paiement ? Découvrez la vidéo, un mélange de musique et d’humour, avec un message essentiel à retenir sans tarder!
La vidéo de sensibilisation « Terminaux de paiement tactiles : le blues de l’inaccessibilité », mise en ligne sur YouTube et déclinée en divers formats accessibles :
- Version avec vidéodescription : https://youtu.be/AuS–v0tdrE
- Version régulière avec sous-titres activables à la demande : https://youtu.be/Q4VSTce-oRI
- Transcription textuelle de la vidéo : https://www.raamm.org/transcriptions/terminaux-2025.html
2. Un concours littéraire en braille à travers la francophonie
Pour les 200 ans de l’invention du braille, le Prix Monique Truquet 2025 organisé par le Centre de Transcription et d’Édition en Braille (CTEB) s’agrandit et va offrir du 5 mai au 15 juillet la chance à des millions de déficients visuels du monde francophone de devenir écrivain. Une main tendue pour un premier pas dans l’édition et une visibilité pour ceux qui ne voit plus, à travers un concours international de nouvelles initié à Toulouse et sur le thème « La clé des possibles ».
Quels sont les gains du concours ?
En partenariat avec Myria Éditions et les Bibliothèques sonores de Toulouse, les différents gagnants remportent leur nouvelle entièrement éditée, adaptée, publiée et distribuée à la vente, en versions imprimée, braille papier, ebook et audio.
Dans un cadre professionnalisant, ils gagneront également un tirage d’exemplaires de leur livre imprimé, la version en braille, un entretien avec la maison d’édition Myria Éditions et une invitation à la soirée de gala annuelle de sensibilisation au handicap visuel organisée par le CTEB à Toulouse en novembre.
Cette dernière mettra à l’honneur les gagnants du prix Monique Truquet de l’année en cours. Le ou la lauréate du concours recevra en sus un trophée physique gravé de son nom et 500€ de gratification.
3. Paul à la maison présenté en audiodescription chez Duceppe
Le théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts présente l’adaptation de la BD Paul à la maison en audiodescription, le vendredi 20 juin 2025.
L’autrice Anne-Marie Olivier signe l’adaptation de la BD Paul à la maison, incursion dans la vie intime de Michel Rabagliati racontée avec humour et surtout beaucoup de tendresse par le célèbre bédéiste, qui a collaboré à chaque étape du texte. Incontournable de la culture québécoise, la série des Paul touche toutes les générations par sa justesse, son humour et sa grande authenticité. De la case de bande dessinée jusqu’à la scène, la metteuse en scène Lorraine Côté transpose cet épisode à la fois sombre et lumineux de l’univers de ce héros du quotidien en empruntant les codes du théâtre d’ombres, du théâtre d’objets et du cinéma en direct, tout en laissant une large place aux dessins de Michel Rabagliati qui ont conquis les lecteur·ices du monde entier.
Informations clés :
Lieu: Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts, 175 rue Sainte-Catherine. Le débarcadère adapté se situe toutefois au 1600 rue Saint-Urbain.
De 20h à 21h40.
Réservation : Contactez la billetterie de la Place des Arts au 514-842-2112 ou à l’adresse [email protected]
Gratuité de l’accompagnateur·ice avec la Carte accompagnement loisir (CAL)
Aide à la mobilité aux heures de spectacles: le personnel du service d’accueil est disponible spécialement pour accompagner les personnes à mobilité réduite dans leurs déplacements. Il faut faire la demande à l’entrée de la salle de spectacle.
Les personnes se déplaçant avec un chien-guide sont priées d’avertir la billetterie afin d’avoir un fauteuil adéquat dans la salle. Dans le foyer du théâtre, des spécialistes de la solution Connec-T offrent leur soutien pour télécharger l’application, scanner le code QR qui permet d’accéder au fil audio, et peuvent porter assistance aux personnes utilisatrices durant la représentation.
4. Emploi et handicap au Québec : un modèle à bout de souffle
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) a récemment présenté les résultats d’une importante étude sur le thème de l’emploi et du handicap.
Cette étude a donné lieu à des débats dans les médias. Cette semaine, on présente l’extrait d’un article qui propose une réflexion sur l’enjeu de l’employabilité des personnes en situation de handicap, signée par Samuel Ragot, doctorant à l’École de travail social de l’Université McGill.
Ce rapport de la CDPDJ pourrait avoir une importance capitale pour les quelque 21 % de la population au Québec qui sont en situation de handicap.
Les services d’employabilité pour les personnes en situation de handicap au Québec, un échec ?
Dans la dernière année, la Commission a mené une recherche en utilisant une méthodologie mixte qui incluait des entrevues, de l’analyse documentaire et statistique et une analyse des plaintes qui lui ont été soumises dans les sept dernières années. S’appuyant sur cet ensemble de données, la Commission est arrivée à un constat : le modèle québécois ne fonctionne pas et il est temps de passer à autre chose.
La Commission a par exemple constaté que les taux d’emploi des personnes en situation de handicap n’avaient pas progressé de façon suffisante, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Les perspectives de progression de carrière seraient tout aussi limitées pour ces personnes.
Les travailleuses et travailleurs en situation de handicap seraient également confrontés à des obstacles dans leur parcours vers l’emploi, de l’école à leur intégration en emploi. Selon la Commission, leurs « trajectoires professionnelles [sont] très difficiles, caractérisées par l’instabilité et la précarité ». Certaines personnes en situation de handicap seraient carrément exploitées.
La discrimination fondée sur le handicap est d’ailleurs encore la cause numéro un de plainte à la Commission. Cela se reflète dans les entrevues menées par la Commission, puisque 83 % des personnes interrogées ont affirmé avoir rencontré au moins une forme de harcèlement en milieu de travail lié à leur handicap.
Outre les difficultés rencontrées par les individus, la Commission a également mis en lumière l’inefficacité des programmes québécois en lien avec l’emploi des personnes en situation de handicap.
L’un des problèmes majeurs soulevés par la Commission concerne l’approche volontariste adoptée par le gouvernement. Dans cette approche, les entreprises et la fonction publique ne sont pas contraintes d’atteindre des cibles d’emploi pour les personnes en situation de handicap et ne sont que peu pénalisées quand elles ne respectent pas les droits de ces personnes. Pour la Commission, cette approche aurait montré ses limites. Il serait donc temps de revoir les politiques publiques afin de les renforcer et de les rendre plus contraignantes.
Pire, l’approche volontariste aurait mené à certains reculs et au maintien de certaines pratiques qui nient « la dignité des personnes » et qui portent « atteinte à leur droit à des conditions de travail justes et raisonnables, ainsi qu’à leur droit d’être protégées contre toute forme d’exploitation. »
Des constats partagés par d’autres
Ces constats rejoignent certains de ceux faits par l’ONU, mais aussi ceux de la communauté des personnes en situation de handicap ainsi que du milieu de la recherche.
D’une part, le Rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines d’esclavage avait déjà signifié l’année dernière son inquiétude en lien avec la pratique encore courante des plateaux de travail. D’autre part, bon nombre des constats de la Commission avaient déjà été identifiés par d’autres instances gouvernementales comme le Vérificateur général du Québec ou l’Office des personnes handicapées du Québec.
Le milieu de représentation et de défense des droits des personnes en situation de handicap avait également soulevé certains enjeux l’année dernière en vue de la mise à jour de la Stratégie nationale pour l’intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées.
Par ailleurs, au fil des ans, le milieu de la recherche a également identifié des pistes de solutions pour améliorer les taux d’emploi des personnes en situation de handicap. Que ce soit en accentuant le soutien aux personnes dans leur phase de préemployabilité, en passant des formes de préemploi ségréguées à des programmes d’emploi inclusifs ou encore en adaptant les milieux de travail, les solutions existent.
Quels changements pour les politiques d’employabilité ?
Afin de corriger la situation, la Commission propose huit recommandations. Toutes touchent à un aspect en particulier du parcours vers l’emploi des personnes. De façon générale, ces recommandations prennent acte « du cumul d’obstacles » auquel les personnes en situation de handicap font face et visent à agir à plusieurs niveaux. Parmi ces huit recommandations, deux sortent du lot.
La Commission recommande notamment que l’État évalue sérieusement la possibilité de légiférer afin d’imposer des contraintes aux employeurs afin qu’ils embauchent plus de personnes en situation de handicap et respectent mieux leurs droits. L’approche exclusivement fondée sur les subventions salariales et le soutien financier aux employeurs serait ainsi insuffisante pour réellement favoriser l’intégration et le maintien en emploi des personnes en situation de handicap.
Il serait temps de passer à la contrainte, en s’inspirant possiblement des modèles français, canadien et ontarien.
Saisir l’occasion
Pour ce faire, le gouvernement aura une occasion en or avec le renouvellement de la Stratégie nationale pour l’intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées. Le cabinet de la ministre de l’Emploi a laissé entendre que la Stratégie sortirait très bientôt.
Il y a fort à parier que l’ensemble du milieu attendra de pied ferme cette nouvelle mouture de la Stratégie. La commission notait dans sa recherche que dans « l’indifférence généralisée, les atteintes aux droits des travailleuses et travailleurs en situation de handicap se sont maintenues au fil du temps ».
Il est temps que ça change.
Source : Samuel Ragot, The Conversation, 30 mai 2025 (extrait).
Pour en savoir plus, lire aussi l’article de Caroline Touzin paru dans La Presse, Emploi et handicap, des mesures plus contraignantes réclamées au lien suivant : https://www.lapresse.ca/actualites/2025-05-20/emploi-et-handicap/des-mesures-plus-contraignantes-reclamees.php
5. Être malvoyante et engagée, à l’émission Y voir clair
Nathalie Barrette et Bianka Lussier Dalpé explorent le handicap parfois invisible de la basse vision.
Être malvoyant, c’est souvent vivre entre deux mondes, invisible aux yeux de la société. Patricia Forgues, militante engagée pour les droits des personnes vivant avec une déficience visuelle, partage son parcours, les défis de l’inclusion et son combat pour la fierté handicapée et la diversité des capacités.
Avec Bianka, notre spécialiste en réadaptation en déficience visuelle, nous explorons les différentes formes de vision grâce à des lunettes simulant divers types de déficience visuelle, afin de mieux comprendre cette réalité méconnue. Un épisode qui éclaire sur les enjeux d’une communauté mal comprise.
Le segment est disponible sur les ondes de Canal M : https://canalm.vuesetvoix.com/etre-malvoyante-et-engagee/
L’émission est aussi disponible sur Youtube au lien suivant: https://www.youtube.com/watch?v=CBP2nheHnOM

