Écho du RAAMM du 16 octobre 2023

15 octobre 2023

L’infolettre des membres et alliés du RAAMM.

Découvrez les dernières nouvelles du RAAMM, des activités enrichissantes auxquelles vous êtes invités à participer, des occasions de vous impliquer, l’actualité sur la déficience visuelle dans les médias, et plus encore!

Sommaire

1. Le RAAMM dans La presse partie 1 : lettre ouverte sur les pistes cyclables

Le RAAMM partage son point de vue sur les impacts des pistes cyclables sur les personnes aveugles ou malvoyantes dans La presse!

Le texte intégral ci-dessous:

Le danger invisible des pistes cyclables

Les personnes vivant avec une déficience visuelle doivent parfois traverser les pistes pour accéder à l’autobus, ce qui peut être une tâche difficile, voire dangereuse. Les personnes aveugles ou malvoyantes se fient notamment au son de la circulation pour déterminer le moment de traverser une intersection. Étant donné le caractère plus silencieux de la circulation cycliste, il peut être compliqué de trouver le bon moment pour traverser la piste.

Lorsqu’un arrêt d’autobus est situé de l’autre côté d’une voie cyclable, les personnes aveugles ou malvoyantes courent le risque d’être happées par les cyclistes. Une personne aveugle nous a récemment témoigné qu’un chauffeur de bus lui a demandé d’attendre avant de descendre de son véhicule, jugeant que la circulation cycliste était trop abondante. La personne en question descend à cet arrêt régulièrement depuis des années. Or, jamais auparavant elle n’avait constaté qu’il y avait effectivement une piste cyclable séparant l’arrêt du trottoir. C’est dire combien ce danger peut être imperceptible pour les personnes aveugles ou malvoyantes…

Dans l’aménagement des pistes cyclables, les personnes aveugles ou malvoyantes sont trop souvent oubliées. Le Regroupement pour les aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM) comprend la nécessité de repenser l’aménagement des villes dans le contexte des bouleversements climatiques. Les déplacements actifs, y compris l’utilisation du vélo, font certainement partie des solutions à la portée de la plus grande majorité. En contrepartie, il est primordial que la réflexion faite en amont des nouvelles installations tienne compte des besoins de tous et toutes, en incluant ceux des personnes aveugles ou malvoyantes.

Tout comme notre allié de la Ville de Québec, le Regroupement des personnes handicapées visuelles 03-12, nous constatons que ce n’est souvent pas le cas. À l’heure actuelle, les nouveaux aménagements s’effectuent dans la précipitation, sans véritable considération de la réalité de tous et toutes. Par conséquent, les personnes aveugles ou malvoyantes se retrouvent confrontées à des défis importants lors de leurs déplacements — notamment, ceux posés par les voies cyclables.

Feux sonores

Depuis plusieurs années, des feux sonores sont implantés pour assurer la sécurité des personnes aveugles ou malvoyantes aux intersections. Les feux sonores constituent assurément une solution privilégiée pour sécuriser la traversée des rues. Là où la circulation automobile est éloignée des piétons aveugles ou malvoyants, ces dispositifs sont d’autant plus indispensables. En plus d’être un vecteur de sécurité, l’installation de feux sonores favorise l’autonomie des personnes aveugles ou malvoyantes en réduisant leur dépendance à l’égard de tiers.

Nous demandons aux municipalités qu’elles mettent en place des aménagements urbains véritablement inclusifs. Pour ce faire, il est fondamental de considérer les besoins de tous ceux et celles qui sont concernés, y compris ceux des personnes aveugles ou malvoyantes. La communauté des personnes aveugles ou malvoyantes est prête à coopérer.

Ensemble, on y voit.

Avec l’appui d’Ex Aequo, du Bon Pilote, de Kéroul et de l’Association québécoise de la dégénérescence maculaire.

Lien vers l’article: https://t.ly/hIqRS

2. Le RAAMM dans La presse partie 2 : Voir avec les yeux et les oreilles

Un texte de Mario Girard:
Rares sont les musées ou les centres d’art qui offrent des visites adaptées aux malvoyants. Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) a organisé un tel évènement le mois dernier. J’y ai pris part en compagnie d’une dizaine de personnes aveugles et tout autant d’accompagnateurs.

Les dix personnes qui ont eu droit à cette expérience sont membres du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM). Une invitation leur a été faite de visiter l’exposition des œuvres de Lili Raynaud-Dewar qui était présentée dans les salles temporaires du MAC à la Place Ville Marie.

Un minutieux travail de préparation avait été fait en amont par l’équipe du musée. Rien n’a été laissé au hasard. On nous a d’abord réunis dans une salle où une carte tactile a permis aux visiteurs de situer l’emplacement des œuvres dans les deux salles.

Dans la première, on pouvait voir des sculptures en aluminium de l’artiste. Comme le MAC s’est porté acquéreur de l’une d’elles, on a permis aux visiteurs d’enfiler des gants afin d’y toucher pour mieux sentir ses formes. Deux employées du MAC, Véronique Lefebvre et Lilia Kahdria, ont répondu aux questions des personnes malvoyantes très conscientes du privilège dont elles jouissaient.

Puis, tout le monde s’est déplacé dans la seconde salle où étaient projetées les vidéos de Lili Reynaud-Dewar. Cette fois, on a eu recours à l’audiodescription pour aider les personnes aveugles à voir les images.

Les descriptions étaient tellement justes et précises que certains visiteurs ont réagi exactement comme l’ont fait les autres visiteurs (non aveugles) face aux œuvres vidéographiques de l’artiste. Précisons que celle-ci apparaît entièrement nue dans chacune des vidéos, ce qui ne manque pas de causer un certain malaise à l’occasion.

Cette visite requiert beaucoup d’efforts de la part de l’équipe du MAC. C’est sans doute ce qui explique pourquoi on retrouve si peu d’initiatives du genre au Québec. Le Musée des beaux-arts de Montréal a organisé des visites pour les malvoyants dans le passé, mais on a mis cela de côté depuis la pandémie.

On m’a toutefois dit par courriel que le MBAM « travaille à la mise en place d’un nouveau programme destiné à ces publics ».

En avril dernier, ma collègue Stéphanie Morin a publié un reportage sur les moyens que mettent de l’avant les théâtres pour favoriser l’accessibilité universelle. On se rend compte que, malgré une certaine évolution, le Québec traîne la patte, particulièrement dans les musées.

« Je m’intéresse à ce qui se fait en Europe et aux États-Unis et on doit le reconnaître, nous sommes loin derrière, m’a confié Pascale Dussault, directrice générale du RAAMM. Le Québec en est à ses balbutiements dans ce domaine. »

Environ 350 000 personnes souffrent d’un handicap visuel au Québec. De ce nombre, 100 000 vivent sur le territoire du Grand Montréal. Le RAAMM rassemble 350 membres.

Pascale Dussault, qui est pourtant bien au fait de ce qui se fait pour les personnes malvoyantes à Montréal, a eu du mal à me nommer les institutions muséales ou les centres d’art qui offrent des activités dédiées. « J’ai appris que le nouveau Musée des mémoires montréalaises (MEM) offre un atelier pour les personnes malvoyantes. Mais c’est peu de chose. »

Il faut dire que l’organisation d’une activité dédiée nécessite une grande planification, des ressources humaines, des outils technologiques et de l’argent. « Il faut saluer l’effort de ceux qui le font, car nous ne sommes pas une clientèle très importante pour eux », ajoute Pascale Dussault.

L’approche préconisée par les institutions, aussi appréciée soit-elle, fait en sorte que les activités doivent avoir lieu à jour et à heure fixes.

Pascale Dussault souhaiterait des mesures qui offriraient plus de souplesse et permettraient aux personnes malvoyantes de fréquenter les musées à leur convenance avec un accompagnateur de leur choix.

« On devrait mettre davantage l’accent sur les audiodescriptions ou le braille pour faire en sorte qu’une personne malvoyante puisse y aller en tout temps avec son conjoint ou sa conjointe. »

Sur les 100 000 malvoyants qui vivent à Montréal, qu’est-ce qui détermine qu’une personne a envie de côtoyer l’art ou pas ? « C’est comme chez les voyants, m’a dit Pascale Dussault. Ce n’est pas la majorité qui est intéressée par la culture. »

L’expérience que vivent les malvoyants dans un musée est évidemment très différente de celle des visiteurs qui peuvent voir. Mais comme l’a dit quelqu’un au cours de la visite : « Ce qui compte, c’est que nous pouvons avoir un contact avec l’art, que nous pouvons en discuter. »

3. Festival du cinéma adapté de Montréal

Le 22 Octobre 2023 de 13h30 à 15h

Le cinéma adapté pour les personnes aveugles ou vivant avec une déficience visuelle.

Une séance de 3 films :

Le cinéma intérieur de Benjamin Kling

France, 52min, avec audiodescription.

Réalisateur : Thibaut Bertrand

Benjamin Kling est audiodescripteur. Il traduit le cinéma pour les spectateurs malvoyants et non-voyants. Après plus de 90 films audiodécrits, il ressent la nécessité de questionner sa pratique et part à la rencontre de son public. Il tente d’en apprendre plus sur leur manière particulière de
«voir» les films et leurs attentent de l’audiodescription.

Une piste vers la lumière

France, 59min, avec audiodescription.

Réalisateur : Jean-François Wygas

Partir courir le Marathon des Sables avec des personnes atteintes de déficiences visuelles, c’est le défi que se lance le porteur de projet (Jean-François Wygas) en 2019. Il constitue alors une équipe internationale intégrant des déficients visuels « Les Lions du Désert » pour prendre le départ de la 35ème édition du Marathon des Sables en avril 2020.

Braille L’art au-delà du visuel

Canada, 11min40, avec audiodescription.

Réalisateur : Obed DeJean

Deux artistes afro-descendants ont été jumelés à deux artistes non-voyants dans le but de créer des œuvres intégrant du braille spécifiquement conçues pour être appréciées par des personnes ayant peu d’occasions d’interagir avec des œuvres visuelles.

Il y aura une période de dialogue à la fin de la séance, animée par Miguel Sorto, porteur du projet FICAM en présence de quelques invités spéciaux à l’institut national de l’image et du son (INIS).

301 Boul. de Maisonneuve E, Montréal, QC H2X 1K1

Places limitées à 15 fauteuils et 25 places régulières

Billetterie par donation à https://t.ly/zecYa

Pour information, vous pouvez contacter Miguel Sorto au 514 654 5409.

4. Recherche de participants pour projet de recherche en design de produits

Bonjour,

Au cours de notre dernière année du baccalauréat en design de produits, nous devons
nous concentrer sur un sujet tout au long de l’année dans le but d’en comprendre le
marché et d’y développer un produit.

Objectif : Le projet vise à comprendre les besoins et les défis auxquels sont confrontées
les personnes en situation de handicap dans leur routine de soins quotidiens. Lorsqu’on
aborde le sujet des soins, cela englobe toutes les actions entreprises pour vous préparer
et vous sentir bien dans votre peau, que ce soit à n’importe quel moment de la journée.
Cette recherche nous permettra de développer un produit universel qui répondra à un
besoin qui sera déterminé plus tard au cours de l’étude.
Designers-chercheuses : Julie Potier et Sarah-Bianca Mbonimpa, étudiantes à
l’Université Laval.

Méthode de rencontre : La rencontre, d’une durée de 30 minutes environ, se fera par
téléphone ou par visioconférence, selon ce qui vous convient le mieux. Également, les
rencontres se feront de façon individuelle avec l’une de nous. Nous allons pouvoir
céduler une date qui convient ensemble.

Nous vous invitons à nous écrire directement par courriel si vous êtes intéressés pour
nous aider dans cette recherche aux adresses suivantes : [email protected] ou [email protected]
Si vous avez des questions ou avez besoin de plus d’informations sur notre projet de
recherche, n’hésitez pas à nous contacter directement également.

Cordialement,
Julie Potier
[email protected]
Étudiante en design de produit

Sarah-Bianca Mbonimpa
[email protected]
Étudiante en design de produit

Université Laval

5.  Rejoignez le comité culture!

LE COMITÉ CULTURE A LE VENT DANS LES VOILES !

Du théâtre à la danse, en passant par des expositions, l’audiodescription et l’accessibilité sont au cœur des préoccupations de nombreuses institutions culturelles en ce moment. Les personnes vivant avec des limitations visuelles ne peuvent que s’en réjouir.

C’est le rôle du comité culture accessible du RAAMM d’accompagner et être partie prenante de ces avancées en cours permettant aux personnes aveugles et malvoyantes un accès à l’art et à la culture.

Le nouveau calendrier culture accessible est un bel exemple du travail accompli par le comité cette année. Il sert de lien entre le milieu culturel et notre communauté avide de sorties accessibles.

Le comité a aussi collaboré avec la Musée d’art contemporain de Montréal pour l’accessibilité de l’exposition de l’artiste Lili Reynaud Dewar qui a été présentée cet été. Une première qui ne restera pas sans suite !

Fruit de plusieurs rencontres et échanges avec les artistes de l’atelier Audiotopie, une prochaine sortie culturelle aura lieu à la Maison de la culture Janine-Sutto le 20 octobre. Au menu, trois expositions présentées par la médiation de la maison de la culture en présence d’un des artistes. Toutes les informations dans l’Écho du RAAMM du 9 octobre.

Si vous souhaitez participer à l’aventure du comité, la prochaine rencontre du comité culture accessible aura lieu le 26 octobre prochain à 14 h au local du RAAMM.

Pour plus d’information, contactez Alain au 514 277-4401 poste 110 ou à [email protected]