Écho du RAAMM du 12 juin 2023

7 juin 2023
malvoyants jouant aux échecs

L’infolettre des membres et alliés du RAAMM.

Découvrez les dernières nouvelles du RAAMM, des activités enrichissantes auxquelles vous êtes invités à participer, des occasions de vous impliquer, l’actualité sur la déficience visuelle dans les médias, et plus encore!

Sommaire

1. École d’optométrie: Participants recherchés

À l’École d’optométrie de l’Université de Montréal, nous recherchons des participants ayant une basse vision pour participer à une évaluation par des étudiants en orientation et mobilité d’ici le 31 juillet dans le cadre de leur cours sur la basse vision et la mobilité. L’heure et le lieu précis de la rencontre seront déterminés par le participant et l’étudiant en orientation et mobilité.

L’évaluation consistera en un entretien, des mesures de la vision fonctionnelle et les capacités de déplacement. La durée de l’évaluation est estimée à 2 heures. Le professeur en orientation et mobilité communiquera avec le participant avant et après l’évaluation.

Contenu : L’entretien se déroulera dans un lieu choisi par le participant, par exemple à son domicile. La partie de l’évaluation relative à la vision fonctionnelle et les capacités de déplacement sera réalisera dans des environnements intérieurs et extérieurs choisis par l’étudiant, afin de mesurer les capacités du participant (détection d’obstacles, lecture de panneaux, traversée de rues, éblouissement, etc.)

Objectif : L’objectif des évaluations est d’améliorer la pratique des nouveaux étudiants en orientation et mobilité, et de leur permettre de mieux comprendre la réalité des personnes ayant une basse vision dans leurs déplacements. Les étudiants n’ayant pas terminé leurs études, aucune recommandation d’aide à la mobilité ou d’intervention ne sera faite à l’issue de l’évaluation. Toutefois, les participants auront accès aux résultats lorsqu’ils contacteront les étudiants.

Les participants intéressés qui souhaitent obtenir plus d’informations sont invités à contacter Joe Nemargut à l’adresse [email protected]. Joe Nemargut contactera les participants intéressés pour fixer un rendez-vous afin d’expliquer le processus.

Cordialement,

Joe Nemargut, PhD, COMS 

Professeur adjoint

École d’optométrie

2. Huitième édition du Prix À part entière de l’Office des personnes handicapées du Québec ‘’ Les Impatients ‘’ finaliste dans la catégorie « Organismes à but non lucratif »

L’Office des personnes handicapées du Québec a rendu publique, la liste des finalistes du Prix À part entière 2023. Chacun de ces finalistes peut maintenant aspirer au titre de lauréate ou lauréat du Prix.

L’organisme Les Impatients vient en aide aux personnes ayant des problèmes de santé mentale en organisant des activités d’expression artistique. Depuis plus de 30 ans, il offre des ateliers de création, comme le dessin, la peinture, la musique, le chant, la bande dessinée et le mouvement corporel. Les ateliers sont conjointement animés par une ou un artiste et une personne qualifiée pour travailler avec une clientèle vulnérable.

Les Impatients aident actuellement plus de 850 personnes par semaine dans 22 points de service à travers 14 villes du Québec, dont Drummondville.

Ces personnes sont toujours libres de créer sans contrainte. Elles ont également la possibilité de voir leur travail valorisé par des expositions, des concerts et des publications. L’organisme organise aussi chaque année une exposition-encan appelée « Parle-moi d’amour ». Cette dernière met en vente les œuvres des Impatients et d’artistes professionnels.

Toutes les activités créées par les Impatients ont pour objectifs de permettre aux personnes participantes de s’épanouir, d’échanger et de voir leur état de santé mentale s’améliorer. L’organisme travaille par le fait même à diminuer la stigmatisation qui est associée à la santé mentale en organisant des activités visant à sensibiliser la communauté.

Source : https://vingt55.ca/huitieme-edition-du-prix-a-part-entiere-de-loffice-des-personnes-handicapees-du-quebec-les-impatients-finaliste-dans-la-categorie-organismes-a-but-non-lu/

3. L’implication aux multiples facettes de Martin Chouinard

Martin Chouinard est membre du RAAMM depuis plus de 20 ans. Il nous parle de ses 3 principales implications dans le domaine de la déficience visuelle, soit son emploi chez Point-par-Point, son rôle dans le conseil d’administration du Cercle Ville-Marie et son projet d’entrevues.

Point-par-Point

« Je suis né moitié aveugle, moitié voyant. Puis mon œil parfait a été abîmé lors d’un accident. J’ai vu le jour en Abitibi et à l’époque, ils ne savaient pas trop quoi faire avec les personnes handicapées visuelles. En première année, je suis allé à l’école normale et je devais me coller la face dans mes livres pour pouvoir lire. Quand j’ai été transféré dans une école adaptée et que j’ai appris le braille, ç’a été une révélation. J’ai vu que je pouvais faire la même chose que les autres. J’ai développé une véritable passion pour la lecture.

C’est entre autres ce qui me motive à faire des livres en braille. En octobre, ça fera 17 ans que je travaille à Point-par-Point. On produit des documents en médias adaptés, que ce soit en braille, en format audio ou en texte électronique. On crée également des graphiques tactiles, comme des cartes géographiques, des graphiques de mathématiques, des schémas du corps humain pour les manuels de biologie.

Le processus de conversion d’un livre papier à livre en braille comprend plusieurs étapes. Lorsqu’on reçoit un livre papier, on le scanne et on le convertit en format électronique, mais on obtient une version imparfaite. On doit ensuite l’introduire dans le logiciel Duxbury pour ajouter des niveaux de titres et adapter la mise en page. C’est une étape qui demande de la rigueur. Le braille, ça donne toujours plus de pages que dans le document original. Il faut donc séparer les documents plus longs en plusieurs volumes. Finalement, on imprime le texte sur les embosseuses braille.

Chaque fois que je produis un livre en braille, je ressens le même émerveillement que lorsque j’ai découvert le braille pour la première fois en tant qu’élève. Une de mes plus grandes motivations, c’est de penser aux étudiants qui à leur tour bénéficieront de ces documents adaptés.

Cercle des handicapés visuels de Ville-Marie

Le braille, c’est important dans ma vie, mais les activités de loisirs, je trouve ça essentiel. Elles favorisent le contact entre personnes non voyantes. Depuis le mois d’août, je suis secrétaire du conseil d’administration du Cercle Ville-Marie. Mon rôle me demande de rédiger les ordres du jour et procès-verbaux, mais comme j’ai étudié en Création littéraire, écrire ne me dérange pas trop.

Au-delà des tâches plus administratives, j’interviens aussi dans la planification des activités. Le Cercle Ville-Marie est un club social assez dynamique. Il y en a pour tous les goûts : escapade à Mont-St-Hilaire, bingo, cribble, poker, visite d’une chocolaterie, visite d’une cidrerie, party de Noël, soirées dansantes, aquaforme, tricot, etc. Et on est toujours ouvert à de nouvelles idées !

Entrevues “Connaissez-vous… ?”

Avec l’arrivée des balados, j’ai eu envie de faire des entrevues audio avec des personnes handicapées visuelles et de les rendre disponibles en ligne. En 2017, je me suis donné le défi de faire une entrevue par semaine, et je l’ai fait pendant 5 ans. J’ai ainsi rencontré environ 200 personnes !

Je me suis rendu compte que ça répondait à un besoin, que les gens aimaient entendre le parcours des personnes interviewées. Les entrevues duraient toujours plus de 45 minutes, car je voulais laisser aux gens le temps de parler de ce qui leur tient à cœur.

C’est étonnant ce qu’on peut apprendre quand on prend le temps d’écouter. Un jour, je participais à une activité à l’ASAMM et durant le trajet, j’étais assis à côté de quelqu’un que je connaissais très peu parce qu’il ne prenait pas beaucoup de place. Mais au bout des deux heures de route, j’ai découvert qu’il avait un parcours très intéressant. Il avait quelque chose à dire, même s’il n’était pas très extraverti. Il a même accepté de participer au projet et c’est l’une des entrevues qui m’ont le plus marqué.

Vous pouvez écouter les entrevues sur mon site Web : www.martinchouinard.com

En terminant, j’ai envie de vous dire : osez ! Notre handicap n’est pas facile. C’est plus compliqué, mais il faut essayer. Quand on a envie de faire quelque chose, il faut se donner les moyens de le faire, sinon on se limite encore plus. Il faut briser la glace ! Casser la glace, ce n’est pas facile pour personne. Mais on ne se doute pas de tout ce que ça peut nous apporter positivement… »

Martin Chouinard

4. La police Luciole améliore la lecture pour les personnes malvoyantes

BY FIDEL NAVAMUEL · JUIN 4, 2023

Dernière mise à jour le 4 juin 2023

Luciole est une police typographique spécialement conçue pour les personnes malvoyantes et les déficients visuels. Née d’une collaboration de deux ans entre le Centre Technique Régional pour la Déficience Visuelle et le studio de design typographique typographies.fr, ce projet a été soutenu par la Fondation suisse Ceres et le laboratoire DIPHE de l’Université Lumière Lyon 2​.

Qu’ils soient ici tous remerciés, car le résultat est vraiment formidable. La police d’écriture Luciole est une des rares polices de caractère conçue, pensée, testée pour un public de malvoyants.

Les atouts majeurs de la police Luciole pour malvoyants : Polyvalence et efficacité

Chaque style de la police Luciole contient plus de 700 caractères, permettant d’écrire presque toutes les langues européennes. La police comprend également de nombreux symboles grecs et mathématiques pour la notation scientifique. L’objectif de Luciole est de faciliter une lisibilité optimale pour les élèves malvoyants et une utilisation efficace par les professionnels de l’édition​.

La police Luciole a été créée en suivant une douzaine de critères de design spécifiques pour offrir la meilleure expérience de lecture possible aux personnes malvoyantes. Un soin particulier a été apporté au dessin des chiffres, des signes mathématiques et de la ponctuation​.

Une police d’écriture testée et approuvée par les lecteurs malvoyants

Suite au projet Luciole, trois études fondées sur des tests de lecture ont été menées avec des élèves ou des adultes malvoyants. Ces trois études sont toutes arrivées au même constat: une préférence des lecteurs malvoyants en faveur de Luciole​.

Vous pourrez faire un test de la police directement sur le site de Luciole-Vision sans devoir la télécharger sur votre ordinateur.

La police Luciole est une des meilleures polices de caractère pour malvoyants. D’ailleurs, elle est largement utilisée par des éditeurs de référence spécialisés, mais également par des transcripteurs, des enseignants, des développeurs​.

Luciole est gratuite sous licence Creative Commons

Luciole est disponible en téléchargement sous une licence Creative Commons Attribution, qui couvre l’utilisation (y compris l’utilisation commerciale) et la distribution de la police gratuitement. Il suffit de télécharger les polices et de déplacer les fichiers dans le dossier Fonts approprié sur votre ordinateur​.

Luciole est une excellente ressource inclusive qui à l’avantage d’améliorer la lisibilité des textes pour tous les publics.

Des questions que vous vous posez peut-être sur la police Luciole

  1. Qu’est-ce que la police Luciole ?
    Luciole est une police typographique conçue spécifiquement pour les personnes malvoyantes. Elle a été développée par le Centre Technique Régional pour la Déficience Visuelle et le studio typographies.fr.
  2. Comment la police Luciole a-t-elle été conçue ?
    La police Luciole a été conçue en suivant une douzaine de critères de design spécifiques pour offrir la meilleure expérience de lecture possible aux personnes malvoyantes. Un soin particulier a été apporté au dessin des chiffres, des signes mathématiques et de la ponctuation.
  3. Comment puis-je obtenir la police Luciole ?
    La police Luciole est disponible en téléchargement gratuit sous une licence Creative Commons Attribution. Elle peut être utilisée y compris à des fins commerciales.
  4. Comment installer la police Luciole sur Mac ou PC ?
    Pour installer la police Luciole (ou toute autre police d’ailleurs) sur votre ordinateur, suivez les étapes ci-dessous : Sur Mac :

    • Téléchargez le fichier de la police Luciole.
    • Double-cliquez sur le fichier téléchargé pour l’ouvrir.
    • Un aperçu de la police s’affichera. Cliquez sur le bouton “Installer la police” dans le coin inférieur droit de la fenêtre d’aperçu.

Sur PC :

  • Téléchargez le fichier de la police Luciole.
  • Ouvrez le Panneau de configuration.
  • Cliquez sur “Apparence et personnalisation”.
  • Cliquez sur “Polices”.
  • Dans la fenêtre “Polices”, choisissez “Fichier” dans le menu, puis sélectionnez “Installer une nouvelle police”.
  • Naviguez jusqu’au dossier où vous avez enregistré le fichier de la police Luciole, sélectionnez-le et cliquez sur “OK”.

Source : https://outilstice.com/2023/06/police-luciole-ameliore-lecture-pour-malvoyants/

5. Une association forme des « souffleurs » d’images pour les mal-voyants

Publié le 04/06/2023 à 18h30

Écrit par Rémi Surrans

L’association Souffleurs de sens développe des ateliers pour former des acteurs de la culture au « soufflage » d’images. Le but est de permettre à des mal-voyants ou des non-voyants de profiter de spectacles grâces aux chuchotages avisés des aidants.

Rendre la culture accessible aux déficients visuels, c’est l’objectif de l’association Souffleurs de sens. Elle lance un service dédié aux mal et non-voyants, en formant des personnes au soufflage. Une session de formation a eu lieu à Blagnac (Haute-Garonne).

« Je me suis dit que ça pourrait être génial »

Pendant un spectacle, les aidants chuchotent les actions en direct aux oreilles des mal-voyants. Par binôme, les personnes formées s’entraînent à choisir les bons moments pour décrire la scène d’un spectacle projeté. Il faut également décrire le décor et les costumes pour imprégner au mieux le déficient visuel.

« Je me suis souvent posé la question : comment je pourrais partager une pièce visuelle de danse, de mouvement ? Je me suis dit que cela pourrait être génial » avoue Charlotte, avant la séance de soufflage. L’exercice est technique car il faut doser entre la description vocale et laisser la personne non-voyante profiter du son du spectacle.

C’est ce que confirme Marjolaine Paravano, chargée d’action culturelle à Odyssud (Blagnac). « Ce n’est pas facile du tout, notamment au niveau du ryhtme et du niveau de détails que l’on donne aux personnes. Il faut souffler régulièrement pour prendre confiance » sourit-elle, satisfaite de l’aboutissement de ce projet. « C’est une belle aventure de pouvoir accompagner ceux qui n’ont pas ce sens-là. »

Pour les organisateurs, souffler des images va au-delà du soutien en faveur des personnes déficientes visuelles. L’idée est aussi de transmettre cette bonne action aux bénévoles, qui sont des professionnels de la culture.

« Cela nous tient à cœur car cela leur permet d’avoir une compréhension fine et de transmettre ce qu’ils voient. Et cela permet de les sensibiliser à l’accessibilité » explique Victor Dobin, responsable service Souffleurs d’images.

En France, 1.7 millions de personnes souffrent d’un handicap visuel.

Source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/video-une-association-forme-des-souffleurs-d-images-pour-les-mal-voyants-2787598.html

6. Le festival Access mise sur l’art pour parler d’accessibilité et de handicaps à Vancouver

Jennifer Magher

Publié le 3 juin 2023

Dans le cadre de la semaine de sensibilisation à l’accessibilité en Colombie-Britannique, le festival Access, qui a pris fin samedi, a permis aux artistes en situation de handicap de parler d’accessibilité à travers une exposition d’œuvres d’art et des soirées de poésie.

Nous considérons les artistes et les membres de la communauté en situation de handicap comme des contributeurs indispensables, pertinents et importants par rapport à ce qui se passe dans notre communauté, afin de construire de meilleurs espaces, indique Jenna Reid, directrice artistique de l’organisme Kickstart Disability Arts & Culture qui encadre l’événement.

L’artiste et poète Stephen Lytton, atteint de paralysie cérébrale depuis sa naissance, considère que l’art a été fondamental dans son évolution. Il a quitté sa ville natale, Lytton, en 1978 pour s’installer à Vancouver. L’une des expériences les plus importantes auxquelles j’ai participé a été le théâtre ambulant de Vancouver. […] Cela m’a aidé à définir l’individu que je suis devenu aujourd’hui et à développer ma personnalité, précise-t-il.

Prendre les devants

Aujourd’hui, Stephen Lytton est également président du conseil du réseau autochtone de la Colombie-Britannique pour les personnes handicapées (British Columbia Aboriginal Network on Disability Society – BCANDS).

Il indique qu’un événement comme le festival Access donne la possibilité aux personnes en situation de handicap d’être entourées de leur communauté, mais également de faire partie de la solution entourant l’accessibilité.

« Nous ne pouvons plus attendre qu’on nous tende la main. Nous devons prendre l’initiative d’aller de l’avant. […] Nous devons faire partie de la discussion, changer le paradigme. »

— Une citation de  Stephen Lytton, artiste, poète et président du conseil, BCANDS

Des changements à la fois bienvenus et insuffisants

Les choses ont beaucoup changé dans la façon dont les gens perçoivent le handicap et les cultures des personnes handicapées, mais elles n’ont pas beaucoup évolué non plus, déclare Jenna Reid.

Elle précise que beaucoup de gens considèrent encore un handicap comme un déficit. Les gens continuent de penser que nous ne sommes pas capables et que nous ne sommes pas des membres à part entière de notre société.

En même temps, Jenna Reid constate une prise de conscience croissante par rapport à l’implication des personnes en situation de handicap dans les discussions publiques ainsi que dans l’élaboration d’espaces accessibles. Nous ne voyons pas que les gens en font assez. Et pourtant, nous sommes enthousiasmés par les changements qui se sont produits.

25 M$ pour soutenir les organismes

À l’occasion de la semaine de sensibilisation à l’accessibilité en Colombie-Britannique, le gouvernement provincial a annoncé un financement de 25 millions de dollars pour des organismes communautaires qui offrent des services d’accessibilité.

Parmi les initiatives financées, l’organisme d’aide aux personnes souffrant de graves troubles de la communication, Communication Assistance for Youth and Adults (CAYA), recevra 17,9 millions de dollars. Pour sa part, BCANDS recevra 825 000 dollars pour soutenir des Autochtones en situation de handicap en matière de santé, de logement, d’emploi et de services éducatifs. Les gouvernements locaux recevront 5 millions de dollars pour mettre sur pied leurs plans d’action pour l’accessibilité.

En juin 2021, la loi sur l’accessibilité de la Colombie-Britannique (Accessible B.C. Act) est entrée en vigueur. Depuis septembre 2022, plus de 750 organisations du secteur public sont tenues de mettre en place un plan d’accessibilité.

La Colombie-Britannique compte plus de 926 000 personnes vivant avec un handicap, ce qui représente au moins 18,5 % de la population de la province.

Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1984631/accessibilite-handicap-sensibilisation-art-poesie

7. GENÈVEUn livre d’un genre nouveau créé spécialement pour les enfants aveugles

Une équipe de l’Université a développé un livre dans lequel les enfants malvoyants ou aveugles «marchent avec leurs doigts», pour mieux reconnaître les objets du quotidien.

Les livres «à toucher» classiques, dans lesquels les enfants peuvent découvrir des textures ou des reliefs, ne sont pas adaptés aux aveugles. L’exemple de la maison est particulièrement parlant: le carré et le triangle pour représenter les murs et le toit ne parleront pas à un enfant qui n’a jamais vu de maison.

Une équipe de chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) a participé à la création d’un livre tactile spécialement dédié aux enfants avec un handicap visuel.  L’ambition de ce projet était de publier un livre d’illustrations qui ne reposerait pas sur «des expériences visuelles préalables», soit le fait d’avoir déjà vu un objet et ainsi, de pouvoir le reconnaître au toucher. «Petite main se promène», la création des chercheurs, s’appuie sur le toucher et l’audition.

Les scientifiques ont élaboré des petits modèles 3D d’objets familiers, comme une balançoire ou un toboggan. Les enfants aveugles ou malvoyants explorent ces modèles avec l’index et le majeur, comme s’il s’agissait de leurs jambes, en se «promenant» à travers le livre. En réalisant l’action avec leurs doigts, les petits l’associent avec leur utilisation «réelle» de l’objet: glisser, se balancer. Onze enfants de 5 à 11 ans ont participé à l’étude, qui a donné «Petite main se promène», encore au stade de prototype. Des sons y ont été ajoutés, comme la consigne: «Toi aussi, monte les escaliers avec tes doigts». Quand l’enfant gravit le petit escalier, un bruit de pas se fait entendre au contact de ses doigts.

Livre encore plus immersif en vue

Ces découvertes ouvrent la voie à la production de livres tactiles encore plus inclusifs, indépendamment de l’expérience visuelle des enfants. L’équipe de recherche et Les Doigts Qui Rêvent, la maison d’édition partenaire, travaillent ensemble sur un nouveau prototype. Dans ce prochain livre, des tissus conducteurs et des mousses associées à des circuits électroniques sont utilisés pour déclencher des ambiances sonores, en réponse aux gestes. Ce livre encore plus immersif aboutira prochainement à une commercialisation.

Ce projet a été mené en collaboration avec l’Université Lumière Lyon 2 et le laboratoire CHArt (Cognitions Humaine et Artificielle) de l’Université Paris 8. Cette étude, publiée dans le «British Journal of Visual Impairment», s’inscrit dans le cadre du projet Tibontab (Tactile Illustrated Books on Tablet) porté par la maison d’édition partenaire Les Doigts Qui Rêvent. «L’objectif était de proposer une expérience qui corresponde mieux au vécu sensoriel des enfants avec une déficience visuelle et aveugles, afin qu’ils parviennent à identifier des objets qu’ils n’ont peut-être jamais vus», explique Dannyelle Valente, du Laboratoire du développement sensori-moteur affectif et social (SMAS) de la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’UNIGE et première auteure de l’étude.

Source : https://www.20min.ch/fr/story/des-chercheurs-genevois-cree-un-livre-a-toucher-pour-les-enfants-aveugles-408252630131

8. Des Français mettent au point une invention pour donner plus d’autonomie aux aveugles et malvoyants

Une innovation, qui pourrait améliorer le quotidien des aveugles et malvoyants, devrait arriver sur le marché français d’ici début 2024. Imaginée par la start-up Artha France, elle permettrait aux utilisateurs de pouvoir se déplacer dans la rue, de prendre les transports en commun et d’utiliser un ordinateur.

Florence MALLÉGOL/NGPublié le 01/06/2023

C’est une invention française qui pourrait révolutionner la vie de certaines personnes handicapées. Depuis de nombreuses années, la start-up Artha France travaille sur un dispositif pour permettre aux aveugles et malvoyants de gagner en autonomie. Il est composé de deux éléments : une caméra à fixer sur une branche de lunettes qui est reliée à une ceinture lombaire. Les images filmées sont envoyées à la ceinture puis sont en quelque sorte reproduites dans le dos de l’utilisateur grâce à des petits picots. Les informations dessinées sur le corps sont captées très rapidement par le cerveau qui peut ainsi avoir une perception plus précise de l’environnement.

« Le dispositif vient en complément de la canne blanche et du chien guide, nous précise Rémi du Chalard, le fondateur de la start-up. La canne blanche n’est pas infaillible, elle ne vous empêchera pas de vous blesser et demande une longue formation. Le chien est assez contraignant, car il ne peut évoluer que dans un environnement précis, et c’est assez cher. » Le dispositif de la start-up devrait être commercialisé d’ici début 2024 en France au prix de 3 000 €. « Il ne sera pas remboursé par la Sécurité sociale », tient à rappeler le Francilien de 28 ans. Il sera commercialisé chez certains opticiens, magasins spécialisés et en ligne sur le site de la marque.

Testé sur 140 personnes âgées entre 10 et 80 ans

L’équipe d’Artha France, composée d’une quinzaine de personnes dont des actionnaires, travaille sur un nouveau prototype avant le lancement de la production. La start-up parisienne souhaite que la ceinture puisse être portée et surtout ne pas bouger quand l’utilisateur court. Depuis 2020, elle a été expérimentée dans d’autres situations par 140 personnes : quand elles étaient assises devant un ordinateur, au volant d’une voiture, dans les rues de Paris. « Des enfants de 10 ans comme des adultes de 80 ans ont testé le dispositif. Il faut environ 5 minutes pour leur expliquer le fonctionnement et 2 heures pour une bonne prise en main. Les enfants sont plus à l’aise car ils font totalement confiance au dispositif. Ils ont la capacité à lâcher prise » , détaille Rémi du Chalard.

Ce dispositif doit aussi permettre aux malvoyants et aveugles de pouvoir mieux s’insérer dans la vie professionnelle en étant plus autonomes avec les nouvelles technologies comme les ordinateurs. « C’est tout bête mais pour accéder à certains sites Internet, il faut cliquer sur des pop-up [des fenêtres qui s’ouvrent sur l’ordinateur] pour les retirer. Ils n’arrivent pas toujours à bien visualiser et cliquer au bon endroit. Ils ne peuvent donc pas accéder aux informations du site. »

Plus d’autonomie et moins de dépenses

Autres exemples de la vie quotidienne : prendre le métro, le train ou le bus peut être extrêmement compliqué. « Ils font donc appel à des taxis, à des Uber. Selon une étude de l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels (UNADEV), les coûts non médicaux associés comme les aidants, le transport et l’aménagement de logement à la déficience visuelle en France s’élève à 11 milliards d’euros soit environ 20 000 € par personne touchée par ce handicap. » Avec sa ceinture et sa caméra, Artha France espère alléger ce budget pour les utilisateurs qui pourront privilégier les transports en commun ou bien ne pas réaménager leur habitation.

La caméra, qui se veut légère, et la ceinture, mesurant 15×15 centimètres, sont adaptées aux enfants comme aux adultes. « La caméra s’adapte à toutes les branches de lunettes. La ceinture peut être portée toute la journée », promet Rémi du Chalard qui cherche encore le lieu de production de son dispositif afin de lancer la commercialisation.

Source : https://www.ouest-france.fr/sante/handicaps/des-francais-mettent-au-point-une-invention-pour-donner-plus-dautonomie-aux-aveugles-et-malvoyants-7ae8b670-008a-11ee-a862-833baf100525

9. Projet de l’EPFZ : Une canne pour malvoyants qui guide et informe sur l’environnement

Mer 31.05.2023 – 09:45

par Leslie Haeny et traduction/adaptation ICTjournal

Des étudiants de l’EPFZ ont développé une canne pour aveugles «intelligentes» qui, grâce à une caméra intégrée, capte l’environnement et indique le chemin à l’aide d’un indicateur tactile. La canne devrait également reconnaître les passages piétons et les portes.

Alexander Bayer, étudiant à l’EPFZ, avait une camarade de classe aveugle au gymnase qui l’a inspiré à développer une canne high-tech. Avec trois autres étudiants, il travaille sur le projet Next-Guide, une canne d’aveugles «intelligentes»  avec caméra intégrée et retour haptique.

La canne n’indique pas seulement dans quelle direction une personne doit aller pour éviter les obstacles, mais permet aussi de sentir, grâce à différents signaux vibratoires, si l’on trouve par exemple devant une porte, un passage pour piétons ou un escalier. «[La canne] vous informe des obstacles par des vibrations et des sons et vous indique le bon chemin grâce à son aiguille palpable avec le pouce», peut-on lire sur le site de Next-Guide.

Le dispositif a l’air un peu plus encombrant qu’une canne pour aveugles ordinaire en raison du boîtier situé sur la poignée, dans lequel sont intégrés les différents composants technologiques nécessaires. L’appareil serait toutefois confortable à tenir pendant une longue période. La canne elle-même est fabriquée en carbone. Selon ses concepteurs, elle détecte des objets dans un champ de vision d’environ 160 degrés et est adaptée à la navigation à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments. Des algorithmes de machine learning intégrés à l’appareil calculent un chemin libre d’obstacles, ainsi que de nombreuses autres informations, une centaine de fois par seconde.

Une canne ordinaire ne renseigne sur les obstacles qu’au moment où elle s’y heurtent. Les déplacements sont ainsi assez lents. La technologie du projet Next-Guide promet aux personnes malvoyantes de se déplacer de manière plus fluide dans leur environnement.

Du côté de Lausanne, la start-up Biped développe aussi un système pour malvoyants exploitant l’IA.

Source : https://www.ictjournal.ch/news/2023-05-31/une-canne-pour-malvoyants-qui-guide-et-informe-sur-lenvironnement