Écho du RAAMM du 15 mai 2023
L’infolettre des membres et alliés du RAAMM.
Découvrez les dernières nouvelles du RAAMM, des activités enrichissantes auxquelles vous êtes invités à participer, des occasions de vous impliquer, l’actualité sur la déficience visuelle dans les médias, et plus encore!
Sommaire
- 1. Des nouvelles du RAAQ concernant le programme d’assurance des aides visuelles
- 2. Sonder les rêves des personnes aveugles
- 3. Du surf pour les non-voyants !
- 4. Des patients aveugles pourraient recouvrer la vue grâce à la sonogénétique
- 5. Suisse: Travailler pour un salaire décent, le combat des personnes handicapées
- 6. À Dinan, la bibliothèque municipale accompagne les malvoyants
- 7. À ORLÉANS, SPEAK YOU AMÉLIORE LE QUOTIDIEN DES MALVOYANTS
- 8. Le Cameroun lance une campagne de sensibilisation pour la scolarisation des enfants handicapés
- 9. Pleins feux sur un organisme partenaire : SQLA
1. Des nouvelles du RAAQ concernant le programme d’assurance des aides visuelles
Comme vous le savez, le programme d’assurance des aides visuelles, qui était administré par un organisme sans but lucratif, a pris fin le 1er avril dernier. Ce programme d’assurance protégeait les bénéficiaires contre les exclusions prévues à l’article 9 du Règlement sur les aides visuelles et les services afférents assurés. Cet article stipule que « Art. 9 N’est cependant pas assuré, pendant une période de deux (2) ans à compter du sinistre ou du bris irréparable, le remplacement d’une aide visuelle pour le seul motif qu’elle a été utilisée avec négligence, ou qu’elle a été perdu, volée ou détruite ».
Depuis plusieurs mois, le RAAQ travaille dur pour trouver des solutions, afin de s’assurer qu’en cas de vol, de perte ou de bris irréparable d’une aide technique prêtée par la RAMQ, les personnes concernées ne doivent plus attendre 2 ans avant le remplacement de cette aide.
Suite aux démarches que nous avons effectuées, le MSSS a envoyé une directive à ses équipes pour leur demander de faire preuve de flexibilité en ce qui concerne l’article 9 du règlement sur les aides visuelles. Par conséquent, si jamais vous avez des difficultés à recevoir un remplacement de votre aide technique en raison de l’article 9 , n’hésitez pas à contacter le RAAMM, afin que nous puissions interpeller le ministère pour régler la situation.
C’est une belle avancée dans ce dossier, mais nous allons continuer à travailler pour aller chercher d’autres améliorations !
L’équipe du RAAQ
3958 rue Dandurand
Montréal, Qc, H1X 1P7
Téléphone : 514-849-2018
Courriel : [email protected]
Site Web : www.raaq.qc.ca
2. Sonder les rêves des personnes aveugles
10 mai 2023
Dans les rêves d’Anne Jarry, il y a du personnel infirmier qui s’obstine à s’adresser à elle comme si elle voyait.
« Je ne vois pas ! » crie-t-elle alors. Anne Jarry a perdu la vue au tournant de l’âge adulte, en conséquence de complications diabétiques et d’une greffe de pancréas. La nuit, elle rêve souvent quand elle manque de sucre. Elle fait partie du groupe de non-voyants qui ont prêté leurs rêves pour la réalisation du projet numérique Voix rêvées, du centre Turbine.
C’est avec l’autrice Réjane Bougé, fascinée depuis toujours par l’univers onirique, que le centre Turbine s’est lancé dans cette aventure il y a deux ans. L’idée était de créer un site internet à la fois orienté vers les non-voyants et témoignant de leurs expériences. Yves Amyot, qui était alors directeur du centre Turbine, soulève l’intérêt de sonder les rêves des personnes aveugles. Dans un monde obsédé par l’image, comment les personnes malvoyantes rêvent-elles ? « Chaque type de non-voyance provoque des rêves différents », dit-il.
« On leur a demandé de se souvenir de leurs rêves. Quand les gens se souviennent de leurs rêves, ils vivent une sorte de joie interne. C’est comme si tu communiquais avec une partie de toi-même que tu oublies ou que tu ignores. Cela reconnecte avec quelque chose d’intime », dit Réjane Bougé.
Rêver de la vue
Dans ses rêves, Selma Kouidri s’imagine voyante, conduisant une voiture, symbole d’autonomie. Nathalie Chartrand voit en rêve le visage de l’être aimé, pourtant jamais vu. Au réveil, elle essaie, en vain, de se souvenir de cette image. « Dans mes rêves, je fais juste semblant d’être aveugle », raconte-t-elle. Sherri Wallace, synesthésique, rêve encore dans différentes couleurs. Dans la vie, elle possède d’ailleurs un appareil qui lui permet d’identifier les couleurs.
La plupart des personnes malvoyantes rencontrées par l’équipe ont perdu un jour la vue. Un seul est aveugle de naissance. Un autre, François Côté, l’est devenu à l’âge de deux ans. Il est aujourd’hui psychologue, et a fréquemment recours à l’univers onirique avec ses patients. « Je sais toujours où je suis, autant dans les rêves que dans la réalité », dit-il. Un autre participant au projet, Stéphane Frigon, est lui aussi psychologue, et se sert du rêve dans sa pratique. Même si lui-même ne voit plus, même en rêve, « ni formes ni visages ».
« Les non-voyants développent une écoute supérieure. C’est un handicap qui peut devenir une force. La parole est super importante dans le contexte thérapeutique », note Réjane Bougé. Stéphane Frigon explore d’ailleurs abondamment, dans sa vie, l’univers des langues et de la musique.
La peur est souvent palpable dans les rêves racontés. Celle d’être poursuivie dans le métro, par exemple. Ou de manquer d’air. D’autres frayeurs se produisent à l’état d’éveil. Marie-Christine Ricignuolo, qui a perdu la vue tardivement, souffre du syndrome de Charles Bonnet. Son cerveau, qui a accumulé des images, les reproduit parfois de façon non réaliste lorsqu’elle est réveillée. Il est arrivé à Marie-Christine Ricignuolo de « voir » un troupeau de moutons verts ou l’image d’un homme vêtu de jaune qui la poursuivait, un peu comme des gens amputés d’un membre continuent d’en ressentir la souffrance.
Craignant que l’on confonde sa condition avec une maladie mentale, elle insiste : « Les non-voyants ne sont pas attardés. Leur cerveau est intact. »
Des sites non accessibles
Le projet Voix rêvées se veut novateur. Près de 92 % des sites Internet québécois ne sont pas accessibles aux personnes non voyantes, selon les données avancées par Anne Jarry. Même l’équipe du centre Turbine a dû s’y prendre à deux fois pour créer un site réellement accessible. D’abord, Yves Amyot a compris que l’univers étrange et imprévisible que l’entreprise de design essayait de créer ne convenait pas à la clientèle des personnes non voyantes, qui préfère avant tout la prévisibilité. Aussi, il a fallu s’assurer que le site est parfaitement accessible à l’aide des touches du clavier.
De retour de New York, où elle a d’ailleurs suivi des ateliers de dessins pour non-voyants au MET, Anne Jarry remarque que les sites américains sont soumis à davantage de contraintes d’accessibilité que ceux du Québec. Elle-même dispose d’un lecteur d’écran, ou encore d’un traducteur en braille. Mais ces outils ne garantissent pas une totale accessibilité aux textes.
« Je peux me rendre sur un site et le consulter jusqu’à un certain point. Il en manque une partie des fois. Alors on ne sait pas si on a accès au site complet », dit-elle. Il est particulièrement difficile de remplir des formulaires en ligne, signale-t-elle. En général, le Québec n’impose pas de balises sur l’accessibilité en ligne. « Il n’y a pas de loi, dit-elle. Dans les programmes universitaires ou collégiaux, notamment en informatique, ce n’est pas beaucoup abordé. »
Source : https://www.ledevoir.com/culture/790715/art-et-handicap-sonder-les-reves-des-personnes-aveugles
3. Du surf pour les non-voyants !
ET/Mereini Gamblin • Publié le 8 mai 2023
Être non-voyant et surfer, c’est possible ! Grâce à l’association Mata Hotu et la collaboration des moniteurs, les personnes atteintes de déficiences visuelles peuvent s’initier aux joies du surf. Des journées presque hors du temps qui laissent la liberté des sens s’exprimer. Vendredi dernier, 3 non-voyants ont ainsi goûté aux sensations de glisse
Les sensations sont nouvelles. Rainui découvre sa planche de surf, non pas avec les yeux mais avec le toucher. Elle effleure chaque recoin avant de se mettre à l’eau et de vivre son tout premier contact avec les vagues. “D’abord, j’ai eu peur et ensuite ça s’est bien passé parce que au moins Ken et Alix m’expliquent bien les choses. Là je suis un peu fatiguée mais je suis capable de recommencer ”, dit Rainui Poursin, non voyante.
Défi relevé
Vendredi dernier, 2 moniteurs sont présents pour permettre à ces élèves un peu particuliers de vivre les sensations de la glisse et s’amuser en toute sécurité.
“Faut être très très précis mais ils se débrouillent super bien, à partir du moment où ils sont à l’écoute tout se passe bien, c’est top !”, explique Ken Chii Koon Yau, professeur de surf et gérant de l’école de surf Manuia Tahiti Surf School.
Les consignes sont données, on s’étire, on met son leash et c’est parti ! Défi relevé pour John et Rainui. Ils arrivent à rester debout pendant quelques secondes. “Top top ! [c’est pas trop difficile ?] si un peu, mais c’est bon !”, s’éxclame John Itchner, malvoyant, qui d’habitude fait du vélo.
“Souvent on croit qu’on ne peut pas faire des choses juste parce qu’on est non voyants alors que c’est faux ! Il suffit qu’on nous explique bien les choses et qu’on nous donne les moyens nécessaires pour le faire”, lâche Rainui Poursin, non voyante.
“Ils adorent !”
Heureusement, ils peuvent compter sur leur sixième sens, mais aussi sur le regard bienveillant de l’association Mata Hotu, qui permet aux déficients visuels de participer à ces journées sportives. “On fait beaucoup d’activités et là le surf c’est la troisième fois qu’on fait. Comme ils adorent, il y en a qui se débrouillent plutôt pas mal dans le lot ! Il y en a c’est leur premier jour mais d’autres ce n’est pas la première fois”, précise Alix Marion, responsable de Mata Hotu, association des aveugles et amblyopes de Polynésie française.
Ils étaient 3 non-voyants à participer à cette session, grâce aussi à la collaboration de l’école Manuia Tahiti Surf School. Objectif pour Alix et son association : multiplier ce type d’initiative et pourquoi pas plus tard, aller jusqu’aux compétitions handisport.
4. Des patients aveugles pourraient recouvrer la vue grâce à la sonogénétique
De Gwladys Johnson – 09.05.2023
Des scientifiques ont mis au point une thérapie basée sur les ultrasons et la génétique qui permet de restaurer la vision. Dénommée sonogénétique, cette nouvelle thérapie a fait ses preuves sur les rongeurs, apportant ainsi une lueur d’espoir aux personnes aveugles en raison d’une atrophie du nerf optique.
Les travaux ont été réalisés par une équipe internationale dirigée par Mickael Tanter et Serge Picaud de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Le groupe réunit des chercheurs du Laboratoire Physique pour la médecine et de l’Institut de la vision situés à Paris ainsi que des scientifiques de l’Institut d’ophtalmologie moléculaire et clinique de Bâle.
Dans le cadre de la sonogénétique, les chercheurs ont modifié génétiquement certains neurones afin de les activer à distance grâce à des ultrasons. Ils ont introduit dans les cellules modifiées, le code génétique d’un canal ionique mécanosensible. Les canaux ioniques mécanosensibles sont des pores de la membrane cellulaire qui laissent passer les ions et qui sont sensibles à une tension mécanique.
Les neurones s’exprimant via ce canal peuvent, après la modification génétique, être activés à distance par des ultrasons de faibles intensités appliquées à la surface du cerveau, sans contact avec ce dernier. Les ondes, qui sont les mêmes utilisées pour les échographies par exemple, ont la capacité de pénétrer les tissus du cerveau en profondeur et d’y cibler des zones précises. Dans ce cas précis, les zones ciblées sont les neurones dotés du canal mécanosensible.
En appliquant cette technologie chez l’animal, les chercheurs ont constaté qu’une stimulation sonogénétique du cortex visuel permet de provoquer une réponse comportementale associée à une perception lumineuse. L’étude a également démontré que la thérapie obtient des résultats sur différents types de neurones oculaires, qu’ils soient dans le cortex visuel ou dans la rétine.
Les chercheurs espèrent pouvoir s’appuyer sur cette technologie pour restaurer la vue à des patients dont le nerf optique ne fonctionne plus. L’option envisagée pour y parvenir est de convenir les images en ondes ultrasonores codées pour stimuler directement le cortex visuel à raison de plusieurs dizaines d’images par seconde.
« Le développement d’un essai clinique de thérapie sonogénétique demande encore de passer par de nombreuses étapes pour valider son efficacité et sa sécurité. Si les résultats se confirment, cette thérapie pourrait réussir à restaurer la vue des patients de manière stable et en toute sécurité », a affirmé Serge Picaud, directeur de recherche Inserm et de l’Institut de la vision.
Cette nouvelle thérapie en cours d’élaboration offre, par rapport aux prothèses et stimulateurs existants, l’avantage de ne pas nécessiter un contact avec le cerveau et de sélectionner un type de cellules précis.
5. Suisse: Travailler pour un salaire décent, le combat des personnes handicapées
Texte web: Hélène Krähenbühl
A Berne, une initiative vient d’être lancée pour une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap sur le marché du travail. Il faut dire que cet accès reste très difficile et les salaires sont parfois dérisoires. Dès lors, comment gagner sa vie malgré un handicap? L’émission de la RTS Mise au Point a donné la parole aux principaux intéressés.
Le 24 mars dernier, Nouh participait à la première session des personnes en situation de handicap. Et ce Lausannois qui vit en chaise roulante comptait bien faire entendre sa voix. “Aujourd’hui, nous avons tous les outils en main pour nous faire entendre”, s’est-il réjoui dimanche dans Mise au Point.
L’enjeu de cette session consistait en une meilleure inclusion des 1,8 million de personnes handicapées en Suisse. Pour cela, un domaine est particulièrement important: l’accès au marché du travail.
Tollé après la révélation d’un salaire de 5 francs par mois
Le débat sur les salaires des personnes en situation de handicap dans les ateliers protégés est parti d’Etoy, sur la Côte vaudoise. L’institution spécialisée de l’Espérance accueille près de 300 personnes avec une déficience mentale.
Il y a quelques semaines, les parents d’un jeune résident se sont dit choqués du salaire de leur fils fixé à 5 francs par mois et ont médiatisé l’affaire. Si, depuis, ils ne souhaitent plus s’exprimer, la question de la rémunération reste ouverte.
À L’Espérance, les salaires des personnes en situation de handicap varient de 60 centimes à 2 francs de l’heure. C’est la vente de services ou d’objets produits dans les ateliers qui permettent de les verser.
Les personnes handicapées touchent généralement d’autres revenus, à travers une rente AI qui peut atteindre plus de 2400 francs par mois, mais aussi des prestations complémentaires.
Pour Jean-Claude Pittet, directeur de l’Espérance, le chiffre d’affaires des ateliers est trop faible pour permettre une augmentation des salaires. “Ici, on fournit plus qu’un salaire, on fournit des repères spatiaux temporels, mais aussi une identité sociale. La plupart d’entre eux veulent continuer à travailler même une fois arrivés à l’âge de la retraite”, assure-t-il.
Selon un rapport de 2020, le salaire moyen dans les ateliers en Suisse est de 2,15 francs de l’heure. L’institution essaie également d’intégrer ses bénéficiaires dans le marché du travail ordinaire, à temps partiel, lorsque cela est possible. Une dizaine de personnes sont concernées.
De l’importance de l’accès au marché ordinaire
Nouh est lui aussi passé par un atelier protégé. Il effectuait de la publication assistée par ordinateur au tarif de 2,50 francs de l’heure. Après une formation spécialisée, c’est très souvent la seule voie qui est proposée aux personnes en situation de handicap.
Mais le jeune homme souhaite désormais travailler dans le marché ordinaire dans le domaine de l’administration ou du secrétariat. Pour ce faire, il se rend chez Pro Infirmis. Pas moins de 150 personnes à la recherche d’un emploi ou ayant trouvé du travail sont suivies par l’organisation.
“Les salaires proposés par les employés sont des salaires partiels puisqu’il reviennent en complément d’une rente AI à 100%. Il s’agit de postes sans pression sur la productivité”, explique Muriel Cuendet-Schmidt, responsable service InsertH chez Pro Infirmis.
Les salaires horaires varient de 5 à 9 francs pour les périodes de stage, puis de 9 à 16 francs pour les personnes avec un contrat à durée indéterminée.
Des entreprises pas toujours ouvertes
Le marché du travail est-il prêt à inclure les personnes handicapées? Après l’école obligatoire, Neeta a réalisé un apprentissage d’employée de commerce. Lors de la recherche de son premier emploi, elle a fait deux types de CV, dont un où elle ne précisait pas son handicap.
“Pour les postulations où j’ai indiqué mon handicap, je n’ai pas reçu de réponse (…) On sent assez vite que les portes se ferment”, se désole-t-elle. Et d’ajouter: “J’ai ressenti beaucoup de colère et d’injustice, c’est aussi très vexant d’être discriminée alors qu’on a le même bagage professionnel”.
Le même rendement
David, de son côté, a eu plus de chance dans ses recherches. Il a trouvé une place dans le marché ordinaire chez Swisscom. Malvoyant, il peut travailler grâce à des programmes spécifiques de lecture vocale ou pour agrandir l’affichage de son écran. Des outils qui lui permettent d’avoir le même rendement qu’un autre employé.
Il estime toutefois qu’un changement de mentalités doit d’abord passer par un changement de culture, avant de passer par un changement légal.
6. À Dinan, la bibliothèque municipale accompagne les malvoyants
Plusieurs dispositifs permettent aux malvoyants d’accéder aux ouvrages de la bibliothèque municipale de Dinan (Côtes-d’Armor). Passage en revue avec Séverine Bouan, bibliothécaire.
À la bibliothèque municipale de Dinan (Côtes-d’Armor), plusieurs dispositifs permettent aux malvoyants d’accéder aux ouvrages. Tout d’abord, les livres en grands caractères. La bibliothèque en possède plusieurs centaines à la disposition de tous. Des romans, des livres policiers, mais aussi des documentaires, précise Séverine Bouan, l’une des bibliothécaires. Avec de nouvelles acquisitions régulières, plusieurs fois par an. Il en est de même pour les livres audio, eux aussi à la disposition de tous les abonnés.
Harry Potter en braille
Un télé agrandisseur est en libre-service, installé sur une table de la salle de presse de la bibliothèque. Il permet de lire sur place les revues et les livres, mais chacun peut aussi l’utiliser avec ses propres documents.
La bibliothèque municipale possède également deux lecteurs Daisy (Digital accessible information system), dont l’un est disponible en prêt. Un lecteur Daisy permet d’écouter des livres sonores, de faire des avances rapides et de sauvegarder les points d’arrêt. Toutes ces manipulations sont simples à réaliser, notamment pour des personnes non-voyantes.
Des ouvrages en braille ont également été acquis par la bibliothèque, à l’exemple du premier tome de la saga Harry Potter. À noter, enfin, que des loupes sont également à la disposition du public, sur le bureau de la salle à l’étage.
Un outil utile, par exemple, pour les étourdis qui ont oublié leurs lunettes.
7. À ORLÉANS, SPEAK YOU AMÉLIORE LE QUOTIDIEN DES MALVOYANTS
4 mai 2023 à 6h00 par Alicia Méchin
Faciliter le quotidien des personnes en situation de handicap visuel… C’est l’objectif que s’est fixé l’association orléanaise Speak You, qui œuvre depuis 2016 déjà.
Lancée par l’ancien restaurateur, aujourd’hui à la retraite, Freddy Zerbib, elle est née sur une idée : le menu de restaurant vocal. Une carte de restaurant qui fonctionne comme un dictaphone, permettant aux restaurateurs de dicter le menu aux malvoyants. « Dès lors qu’on ne peut pas lire le menu (…) l’idée c’était de l’écouter, précise Freddy Zerbib. Non pas, qu’on ne peut pas compter sur le serveur ou le maître d’hôtel, mais ça faisait gagner du temps ».
Très pratique, cette carte permet d’enlever une barrière supplémentaire aux clients qui n’osaient peut-être pas pousser la porte d’un restaurant. Et cela va même encore plus loin. Le président de Speak You s’apprête à signer un partenariat avec le groupe Accor, en vue des JO de Paris. « Il se pourrait qu’il y ait une carte par chambre d’hôtel, dans les vingt hôtels réservés pour les jeux paralympiques avec le groupe Accor », nous annonce Freddy. Soit une belle commande, entre 20 et 30 000 cartes !
Et Freddy a de la suite dans les idées. Après la carte Speak You, il travaille actuellement sur la réalisation d’une assiette, créée avec un kiné, qui permet aux malvoyants de profiter pleinement des services traiteurs à un buffet, tout en tenant leur chien ou leur canne.
FORMATION ET SOLIDARITÉ
Au-delà de ce produit, l’association à but non lucratif fait également de la formation auprès des professionnels de l’hôtellerie-restauration. Freddy Zerbib intervient dans les lycées hôteliers français pour les informer sur les différentes formes de déficience visuelle, et comment accueillir ce public.
« J’ai beaucoup d’élèves qui nous disent « vous savez, il y a des clients, même quand ils mangent bien, ils font la gueule quand même », nous raconte le formateur. Est-ce que vous vous êtes posé la question « pourquoi ? ». Est-ce qu’il n’aurait pas un handicap invisible ? Et peut-être qu’en partant, il dira « je n’ai pas été sympa avec eux, mais ils sont tops ». Parce que vous vous êtes bien occupé d’eux ».
Grâce à cela, l’association peut récolter de l’argent pour financer des chiens guides d’aveugles. Elle organise également des évènements caritatifs et des opérations de mécénat, toujours au profit des personnes en situation de handicap visuel.
Source : https://www.vibration.fr/a-0rleans-speak-you-ameliore-le-quotidien-des-malvoyants
8. Le Cameroun lance une campagne de sensibilisation pour la scolarisation des enfants handicapés
6 Mai 2023 par Alain Nwaha
Baptisée « We ring the Bell » (Tirer la sonnette d’alarme), cette campagne est initiée par l’ONG Liliane Funds en partenariat avec le gouvernement.
Elle a été lancée le 4 mai par la ministère des Affaires sociales (Minac), Pauline Irène Nguéné. Sous le thème « De la politique à la pratique : éducation inclusive pour les enfants handicapés au Cameroun », cette campagne à laquelle participe le Cameroun depuis 2016, est un appel à une prise de conscience de tous les acteurs, y compris les parents, a déclaré la Minas. D’après des chiffres officiels, 9 enfants handicapés sur 10 ont des difficultés d’accès à l’éducation.
Seulement 10 % d’enfants handicapés ont accès à l’école. Plusieurs facteurs expliquent cette situation : l’ignorance des parents qui préfèrent souvent les garder à la maison, des infrastructures et des programmes scolaires inadaptés, un environnement non inclusif, etc. Pourtant, la loi du 13 avril 2010 portant protection et promotion des personnes handicapées et son décret d’application prescrivent notamment à l’État de prendre des mesures spécifiques pour garantir l’accès des personnes handicapées à une éducation inclusive.
La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par le Cameroun le 28 décembre 2021, invite également l’État à veiller à ce que les enfants handicapés ne soient pas exclus, sur le fondement de leur handicap, de l’enseignement primaire gratuit et obligatoire ou de l’enseignement secondaire.
« Il nous revient donc, au cours des prochaines années, de mettre en place des stratégies devant permettre une transformation profonde de notre système éducatif. Cette campagne intensive, qui va se dérouler tout au long de l’année, vise également à accroître le taux de scolarisation des enfants handicapés en créant une société où chaque enfant handicapé a accès à une éducation de qualité », souhaite Pauline Irène Nguene.
L’action du gouvernement, à travers le Minas et les ministères en charge de l’éducation, vise à faciliter l’accès des personnes handicapées à l’éducation avec près 70 écoles inclusives au Cameroun. Avec les organisations de la société civile (OSC), les ordinateurs adaptés pour des déficients visuels ont été mis en place. Le personnel enseignant a bénéficié des sessions de renforcement des capacités. Plus de 4000 enseignants ont été formés en enseignement inclusif.
Initiée par l’ONG Liliane Funds à travers la Cameroon Baptist Convention Health Services (CBCHS), cette campagne est une stratégie de sensibilisation et d’encouragement de l’action publique pour promouvoir l’éducation inclusive. L’enquête en grappes multi-indicateurs (EDS-Mics) de l’Institut national de la statistique (Ins) de janvier-août 2011, estime à 5,4% de personnes handicapées au Cameroun.
9. Pleins feux sur un organisme partenaire : SQLA
Qu’est-ce que le SQLA?
Le Service québécois du livre adapté (SQLA) de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) met à la disposition des usagers ayant une déficience perceptuelle des documents physiques et numériques adaptés, tels que des livres en braille ou en format audio. Ses collections sont offertes gratuitement aux résidents du Québec.
Quels sont les services offerts?
Le SQLA permet à ses abonnés d’emprunter des milliers de livres et autres documents, soit en format audio sur CD ou téléchargeables en ligne, soit en braille intégral ou abrégé. Le SQLA possède également une belle collection d’albums jeunesse et de documents multisupports avec des illustrations tactiles, par exemple.
Vous pouvez d’ailleurs avoir accès à ces ouvrages sans vous déplacer! Les livres sonores et en braille sont livrés gratuitement au domicile de l’abonné par courrier postal. L’abonné les renvoie de la même façon.
Il est également possible d’utiliser les outils spécialisés du SQLA : un afficheur braille, un logiciel de synthèse vocale, un logiciel de grossissement des caractères, une télévisionneuse, un numériseur optique et une imprimante braille; plusieurs postes informatiques; deux lecteurs de livres parlés numériques avec écouteurs, que vous pouvez utiliser partout dans la Grande Bibliothèque; cinq numériseurs.
Site Web : sqla.banq.qc.ca/accueil
Téléphone : 514 873-4454
Courriel : [email protected]