Écho du RAAMM pour la période du 18 au 24 septembre
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 18 au 24 septembre 2017.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. RAPPEL-Étude sur l’usage des lecteurs d’écran et logiciels de grossissement en francophonie
- 2. L’Association régionale des personnes handicapées visuelles fête ses 75 ans
- 3. Exposition « À contre sens» de Claude Millette à la bibliothèque de Varennes. Vivez l’expérience
- 4. AILIA Offre d’ateliers
- 5. Deux ONG primées pour leur travail contre la cécité
- 6. Randonner en autonomie
- 7. Œil bionique : la nouvelle vie d’une patiente qui a “retrouvé” la vue
- 8. La couleur de la bureaucratie (1)
- 9. Washington autorise plus d’essais de voitures autonomes
- 10. Pistes de course pour les cyclistes dans les sentiers pédestres au parc Michel-Chartrand?
- 11. Lancement de la Politique de l’habitation et du logement social de la Ville de Longueuil
- 12. La Ville de Montréal effectuera des travaux d’accessibilité universelle dans deux piscines municipales
- 13. Élections municipales: deux défenseurs de l’accessibilité universelle se joignent à Denis Coderre
1. RAPPEL-Étude sur l’usage des lecteurs d’écran et logiciels de grossissement en francophonie
Date limite de participation : 30 septembre 2017
Vous êtes invités à participer à une enquête en ligne portant sur l’usage des lecteurs d’écran et des logiciels de grossissement dans les pays francophones.
Plus il y aura de répondants à ce sondage et plus nous pourrons obtenir un portrait représentatif. Comme ce sondage s’adresse aux francophones de plusieurs pays, il est important d’obtenir un bon nombre de réponses en provenance du Québec afin de pouvoir tracer un portrait québécois fiable.
Les conditions d’attribution des équipements et de formation des utilisateurs sont particulières au Québec et c’est pour cette raison qu’il est intéressant de pouvoir dresser un portrait qui représente notre réalité et qui permette de faire ressortir nos particularités.
C’est pour cette raison que vous êtes invités à répondre en grand nombre.
En date du 12 septembre 2017, il y a eu 274 réponses complètes pour les lecteurs d’écran (31 réponses pour le Québec) et 72 réponses complètes pour la basse vision (3 réponses pour le Québec).
Voici donc le lien vers le sondage sur les lecteurs d’écran : http://eval.access42.pro/index.php/266762/lang-fr
Voici aussi le lien vers le sondage s’adressant aux personnes ayant une basse vision : http://eval.access42.pro/index.php/636756/lang-fr
Pour plus d’information vous pouvez consulter le communiqué de lancement ici : http://access42.net/etude-usage-ta-2017.html
Merci!
Source : Jean-Marie D’Amour, Stéphanie Levasseur, membres du RAAMM
2. L’Association régionale des personnes handicapées visuelles fête ses 75 ans
Saguenay /Lac St-Jean -L’Association régionale des personnes handicapées visuelles célèbre son 75e anniversaire cet automne. L’organisme regroupe plus de 300 membres.
Selon sa porte-parole, Mélissa Gagnon, la situation des non-voyants s’est améliorée au fils du temps. Cependant, les régions ont davantage de défis à surmonter que les villes.
« On est loin d’être à niveau lorsqu’on parle de financement des organismes en région comparativement avec ceux des grandes villes où on peut retrouver le même nombre de membres pour un financement très mince », déplore Mélissa Gagnon.
Surmonter les défis
Carmen Bernier, une enseignante de profession, est devenue aveugle après des complications d’une méningite. À 57 ans, elle était alors à l’aube de la retraite.
La Jonquiéroise s’est prise en main et s’implique bénévolement au sein de l’Association régionale des personnes handicapées visuelles.
« Je ne resterai pas assis toute la journée. À l’époque, il y avait un intervenant qui est venu me montrer à tout placer mes choses dans le garde-manger, mettre de l’ordre. Il venait deux fois par semaine. Donc encore là, beaucoup de services », constate Carmen Bernier, non-voyante depuis huit ans.
D’après le reportage de Frédéric Tremblay diffusé le 10 septembre 2017 sur ici-Radio-Canada http://ici.radio-canada.ca/widgets/mediaconsole/medianet/7780096/?seektime=15.133087
Source :
3. Exposition « À contre sens» de Claude Millette à la bibliothèque de Varennes. Vivez l’expérience
Le conseil municipal et l’artiste Claude Millette sont heureux d’inviter la population à visiter l’exposition À contre sens à la Bibliothèque de Varennes. Cette exposition revêt un caractère d’accessibilité universelle qui répond aux besoins spécifiques des visiteurs ayant une déficience visuelle.
Sculpteur de renommée internationale Claude Millette a accepté l’invitation de la Ville de Varennes à réaliser un répertoire unique de sculptures élaborées autour du concept « Vivez l’expérience ». L’objectif est de rejoindre les personnes ayant une déficience visuelle, tout en permettant aux voyants de vivre l’expérience. Les citoyens découvriront par le toucher des œuvres accessibles à tous et expérimenteront la déficience visuelle.
« Venez découvrir les magnifiques œuvres d’un artiste de grande notoriété et vivre l’expérience comme les personnes malvoyantes et non-voyantes », affirme le maire Martin Damphousse.
Rendue possible grâce à la collaboration spéciale de l’Institut Nazareth et Louis-Braille, cette exposition exclusive a pour objectif de sensibiliser le citoyen au Plan d’action à l’égard des personnes handicapées de la Ville.
L’exposition se poursuit jusqu’au 14 janvier 2018.
Pour toute information supplémentaire, communiquez avec Pascale Champagne, responsable volet éducatif – animation et vie culturelle au Service arts, culture et bibliothèque de la Ville au 450 652-3949, poste 5256, ou par courriel à l’adresse : [email protected]
4. AILIA Offre d’ateliers
Longueuil, le 13 septembre 2017-Dans le but de contribuer à créer une société universellement accessible et inclusive, l’Association d’informations en logements et immeubles adaptés (AILIA) offre gratuitement aux personnes vivant une situation de handicap des ateliers qui permettent d’améliorer les connaissances et aptitudes face à la discrimination et toute forme d’exploitation dans le choix de votre lieu de résidence.
Nous vous offrons différents ateliers sur mesure portant sur différents thèmes. Lesquels vous intéressent ? Soit en matière de gestion budgétaire et de consommation ou aux démarches à suivre pour bénéficier du programme d’adaptation de domicile que cela soit pour un logement ou une maison?
Notez que les dates et les lieux des ateliers seront à confirmer ultérieurement en fonction des inscriptions.
Pour toute information, n’hésitez pas à communiquer avec Christiane Lerhe, coordonnatrice, AILIA au 450-646-4343 ou par courriel [email protected]
AILIA,
150 rue Grant, bureau 228, Longueuil (Québec) J4H 3H6
Courriel : [email protected] Téléphone : (450) 646-4343
Télécopieur : (450) 646-6446
5. Deux ONG primées pour leur travail contre la cécité
Deux ONG oeuvrant dans la prévention et le traitement de la cécité dans les pays en développement, Sightsavers et Christian Blind Mission (CBM), ont reçu mardi le prix Vision 2017, doté d’un million d’euros, de la fondation portugaise Champalimaud.
Ce prix annuel est le plus important au monde dans le domaine de la cécité et ses conséquences.
Sightsavers, organisation non-gouvernementale britannique, et CBM, une institution internationale fondée par un pasteur allemand, sont récompensées pour “leur long et brillant parcours dans le soutien à la prévention, au traitement et à la réhabilitation de la cécité dans des pays en développement tels que le Népal, le Mozambique, l’Ouganda, l’Ethiopie ou le Bangladesh”, a annoncé la fondation dans un communiqué.
“CBM et Sightsavers travaillent pour changer les attitudes sociales et offrir des opportunités de formation et d’emploi à ceux qui souffrent de cécité ou de graves troubles de la vision”, précise la fondation créée par l’industriel portugais Antonio Champalimaud, décédé en 2004.
Le prix Vision distingue tour à tour des ONG actives auprès des populations touchées, et des travaux scientifiques représentant une avancée pour le traitement ou la prévention des maladies et des troubles de la vision.
“Il existe 39 millions de personnes aveugles dans le monde et 80% de toutes les causes de cécité peuvent être évitées ou soignées”, rappelle la fondation Champalimaud.
Publié par l’AFP le 5 septembre 2017
6. Randonner en autonomie
France-Récent adepte d’un sport-loisirs qui lui a redonné autonomie et confiance en soi, l’Alsacien Nicolas Linder explique son parcours et les techniques qu’il utilise.
Cela fait trois ans que Nicolas Linder s’est mis à randonner, petit à petit. Il cumule une quasi-cécité, qui lui laisse une vision très résiduelle à l’oeil gauche, et les séquelles d’un spina bifida entraînant une atrophie musculaire et des douleurs qui apparaissaient au bout d’un kilomètre de marche, ainsi qu’une impossibilité de tenir l’équilibre sur une seule jambe. ” J’ai commencé à randonner autour de chez moi, je me suis équipé en machine de musculation. Puis j’ai découvert le GPS et je suis sorti de la bulle du handicap ! Le sport m’a fait gagner en autonomie. J’étais incontinent jusqu’à l’âge de 21 ans, une hydrocéphalie a entraîné la compression du nerf optique.”
Maintenant, il s’entraîne comme tout le monde et marche autant dans un groupe que des randonneurs valides; il participe régulièrement à des marches avec d’autres randonneurs aveugles, son autonomie dépasse désormais largement le kilomètre : lors des dernières 24 heures de Peynier (Bouches-du-Rhône), il a effectué 70 tours d’un kilomètre chacun, se classant à la 32e place des 63 participants.
Son autonomie en randonnée, il l’a trouvée avec le GPS Openway, sur téléphone Androïd, qui fonctionne en mode urbain ou parcours enregistré. L’outil utilise la cartographie Google Maps pour diriger le marcheur de point en point, la direction à prendre étant définie par la centrale inertielle du téléphone. “Le GPS classique a besoin de mouvement pour s’orienter, précise Nicolas Linder, mais pas celui-là. En mode randonnée, il n’est pas nécessaire de disposer d’une connexion pour suivre le trajet enregistré après avoir intégré la carte Google. C’est une autonomie que je n’aurais jamais espérée ! Étant petit, faire du sport était une torture physique et morale.” Aujourd’hui, sa personnalité a évolué : “J’ai grandi à la campagne mais, comme beaucoup de déficients visuels, je suis obligé de vivre en ville. Le GPS m’apporte de la liberté, de la confiance en soi. Il y a de cela 3-4 ans, j’étais quelqu’un de très discret. Même au niveau employabilité. J’ai retrouvé un emploi grâce à la randonnée ! J’ai envie de rattraper le temps perdu.” Openway devrait prochainement être disponible en téléchargement, sa gratuité étant une volonté du développeur, René Farcy. L’outil a nettement progressé depuis sa création et son expérimentation par le randonneur aveugle Gérard Muller, il y a six ans.
Les randonnées de Nicolas vont le conduire très bientôt sur les chemins des îles de la Réunion et de Madagascar. Une aventure personnelle, sans chercher à mobiliser la générosité des financements participatifs : “Pour Madagascar, je ne voudrais pas voyager de manière égoïste. Je verrai sur place des besoins à satisfaire pour mobiliser ensuite. C’est mon premier grand voyage, après l’expédition du Baikal”. Cette randonnée organisée en février dernier par plusieurs associations avait conduit des participants sourds, malentendants, aveugles et malvoyants à marcher et vivre ensemble. ” J’ai appris à skier l’hiver dernier. On a monté un dénivelé de 3.000 m ! Il s’agissait de créer un groupe pour montrer qu’on pouvait travailler ensemble, sourds, aveugles, déficients visuels, en utilisant la lecture labiale, la transcription.” En tous cas, une belle réussite pour Nicolas Linder, prélude à beaucoup d’autres on l’espère !
Article de Laurent Lejard, septembre 2017.
Source : http://www.yanous.com/tribus/aveugles/aveugles170901.html
7. Œil bionique : la nouvelle vie d’une patiente qui a “retrouvé” la vue
19 patients en France ont d’ores et déjà bénéficié de l’œil bionique Argus II, intégralement remboursé par la Sécurité sociale. Charlotte, Toulousaine de 32 ans et parmi les premiers implantés, nous livre son expérience.
Cela fait une vingtaine d’années que Charlotte, une Toulousaine de 32 ans, est atteinte d’une rétinite pigmentaire, une dégénérescence des cellules de la rétine qui entraîne peu à peu la perte de la vue. Elle s’est habituée à ne voir qu’un filtre blanc le jour, un autre noir la nuit, le tout accompagné d’une multitude de points lumineux (scientifiquement nommés “phosphènes”). Mais un coup de fil du CHU de Bordeaux en 2015 va tout changer : “On m’a proposé un système de prothèse rétinienne appelé Argus II, et j’ai refusé car malgré ce que l’on pourrait penser, je vivais très bien comme cela”, nous raconte-t-elle. “Puis j’en ai discuté avec mes proches et j’ai finalement accepté”. Charlotte a failli de nouveau faire marche arrière quelques jours avant l’opération, redoutant l’anesthésie générale pendant 4 heures et demie. “J’avais peur de ne jamais me réveiller”, confie-t-elle.
Charlotte fait partie des tous premiers patients qui ont bénéficié en France de l’Argus II, un œil bionique développé par le laboratoire Second Sight et réservé aux adules souffrant d’une rétinite pigmentaire. Avant elle, pas moins de 130 patients avaient été implantés dans le monde. Intégralement remboursé par la Sécurité sociale dans l’Hexagone, le dispositif a d’ores et déjà été implanté chez 19 patients et “15 peuvent encore en bénéficier”, nous précise le laboratoire.
“Quand on ne voit plus depuis 20 ans, on oublie même que les miroirs existent”
Charlotte se souvient très bien de son réveil après l’opération. “Je voyais la même chose que d’habitude, mais en enfilant les lunettes, ma vision est soudainement passée en noir et blanc, j’ai vu de multiples contours et formes que je n’ai pas su identifier”, raconte-t-elle. Il serait faux de croire que l’implant rende la vue comme par magie : il donne une vision en noir et blanc très pixelisée de son environnement, permettant de distinguer des formes, comme une silhouette, une porte, un vase posé sur une table… Que les patients apprennent à reconnaître lors d’une longue rééducation visuelle. “Quinze jours après l’opération, les médecins règlent les 60 électrodes de la prothèse rétinienne (voir encadré ci-dessous) selon notre vue, pour que l’éclairage soit optimal, puis un orthoptiste nous apprend à utiliser le dispositif en intérieur durant trois mois.” La caméra inclue dans le dispositif filme en face de soi avec un angle réduit, il est donc nécessaire de bouger la tête pour distinguer la hauteur et la largeur d’une porte ou d’une silhouette. “Un jour, je pensais voir une silhouette derrière une porte vitrée, quand le médecin m’a indiqué qu’il s’agissait d’un miroir, confie-t-elle. Quand on ne voit plus depuis 20 ans, on oublie même que les miroirs existent.”
DISPOSITIF. L’Argus II se compose de lunettes intégrant une caméra vidéo miniature, à 3 millions de pixels, servant à capturer les images. La vidéo est ensuite envoyée vers un petit boîtier fixé à la ceinture du patient. Les données sont traitées et renvoyées vers un émetteur en forme de disque plat, fixé sur la branche droite des lunettes. Elles sont alors transmises à la prothèse rétinienne à proprement parler qui est directement fixée à l’œil du patient lors d’une intervention chirurgicale. C’est via les 60 électrodes de cette prothèse que le nerf optique situé à l’arrière de la rétine va être stimulé, permettant ainsi au patient de percevoir de nouvelles informations visuelles. En effet, l’implant rétinien génère une stimulation électrique qui permet de contourner les cellules rétiniennes défectueuses pour stimuler celles encore viables. Ces informations créent la perception de formes lumineuses que le patient doit ensuite apprendre à réinterpréter.
Trois mois d’apprentissage dans la rue
Vient ensuite l’entraînement à l’extérieur, donné par une instructrice en locomotion. Durant trois mois, elle apprend au patient à distinguer les passages piétons, formes des poteaux et autres obstacles que l’on peut rencontrer dans la rue. Six mois après son opération, Charlotte était donc autonome (voir vidéo ci-dessous). “Je peux désormais détecter les fenêtres et toits des maisons, les arbres quand je suis à cheval, et deviner la couleur des pommes selon les nuances de gris”, explique-t-elle, l’air enjoué. Mais la batterie du boîtier ne possède que 3 ou 4 d’heures d’autonomie. “Cela reste suffisant car le système demande beaucoup de concentration et de vigilance”, précise Charlotte. Sans compter qu’il lui faut – presque constamment – bouger sa tête pour se repérer…
Article de Lise Loumé publié le 6 septembre 2017 sur Sciences et Avenir
8. La couleur de la bureaucratie (1)
Il y a quelque temps, la docteure Isabelle Leblanc a patiemment rempli le formulaire exigé par le Réseau de transport de Longueuil (RTL) pour qu’une de ses patientes puisse obtenir du transport adapté. Un formulaire de neuf pages.
La dame en question souffre d’un début de démence. Le transport adapté, c’est pour les gens qui ont des problèmes d’autonomie : on vous cueille et on vous dépose où vous le souhaitez. Toutes les grandes sociétés de transport en commun ont une division de transport adapté.
La Dre Leblanc trouve que neuf pages, c’est un peu lourd, mais elle ne se plaint plus : remplir des formulaires, ça fait partie de son travail. Et pour cette patiente, c’est important : le transport adapté du RTL lui permettra d’assister à des activités de groupe qui pourraient retarder sa démence.
Mais le RTL a contacté la fille de la patiente de la Dre Leblanc, récemment. Demande refusée!
Il n’y avait pourtant pas d’erreur dans les neuf pages du formulaire rempli par la Dre Isabelle Leblanc… C’est juste que la Dre Leblanc a utilisé un crayon noir pour remplir les cases et les lignes dudit formulaire du RTL. Et le RTL, voyez-vous, n’accepte que les formulaires remplis à l’encre bleue.
Permettez que je cite la lettre reçue par la fille de la patiente de la Dre Leblanc :
«Le transport adapté de Longueuil n’accepte pas les photocopies et/ou les formulaires remplis à l’encre noire. Seules les demandes d’admission au stylo bleu sont acceptées. Veuillez faire remplir un nouveau formulaire à l’encre…»
Et…
Pardon?
Si je déconne?
Non, je vous jure que c’est vrai…
Je suis tombé là-dessus quand la Dre Leblanc a tweeté une image de la lettre que je cite ci-haut, ajoutant sarcastiquement : «Dans la série Pourquoi je ne suis pas productive…»
J’ai contacté Isabelle Leblanc, bien sûr, flairant l’anecdote révélatrice : «La raison invoquée par le RTL, m’a-t-elle dit, c’est que l’encre noire peut avoir été altérée par photocopieur. L’encre bleue, non… Ils veulent éviter les fraudes.»
Au bout du fil, il y avait de la lassitude dans la voix du médecin qui a dû, bien sûr, se taper à nouveau le formulaire du RTL… Avec un crayon bleu.
Dans ma voix, il y avait un mélange de stupéfaction mi-amusée, mi-horrifiée.
«Éviter les fraudes, Doc?
– Oui.
– Quel genre de fraudes?
– Les fraudes au transport adapté, m’a-t-elle répondu. Ce qui est absurde : frauder pour obtenir une vignette de stationnement pour handicapés, à la limite, je peux comprendre… Mais frauder pour avoir du transport adapté? Personne ne veut utiliser le transport adapté, s’il en a le choix…»
Permettez que je complète ici la phrase et l’idée de la Dre Leblanc : parce que le transport adapté fourni par les organismes de transport en commun est généralement perçu comme peu fiable par ceux qui doivent l’utiliser. Pour ne pas dire pourri.
Retards endémiques, bus qui n’arrivent jamais ou qui sont annulés à la dernière minute : le transport adapté est l’objet de plaintes (et de colères) de la part des personnes handicapées qui doivent s’en servir…
Flairant plus clairement les effluves de l’anecdote qui dit tout ce qu’il y a à savoir sur la bureaucratie et son fétiche pour les formulaires, j’ai contacté le Réseau de transport de Longueuil, le 6 septembre à 18 h 13.
Question : «Pourquoi l’encre bleue?»
Réponse, le lendemain, à 10h14 : «Afin de limiter les risques de fraude et de falsification de documents originaux», m’a répondu une porte-parole, Anik Le Marquand.
Question : «Est-ce que les fraudes au transport adapté sont répandues? Avez-vous des faits/stats là-dessus?»
Réponse : «Nous n’avons pas de statistiques, mais nous recevons parfois des documents qui ne semblent pas être des originaux.»
Voilà… Une directive débile pour une situation qui ne mérite même pas d’être quantifiée.
Pour des documents qui SEMBLENT être PARFOIS falsifiés. Pour ça, on a une directive qui fait cependant suer un nombre incalculable de personnes, des «usagers» à leurs familles en passant par des médecins comme la Dre Leblanc, autant de gens qui ont d’autres chats à flatter, de plantes à arroser et de boulot à effectuer.
Des lecteurs (bonjour, Aurélie Lanctôt, bonjour, Maxime Roy-Allard) m’ont signalé le livre de l’anthropologue américain David Graeber, The Utopia of Rules, pour comprendre la nature de la bureaucratie – étatique et corporative – au XXIe siècle. Permettez que j’en cite un passage, passage qui illustre parfaitement la saga du formulaire à l’encre bleue exigé par le tatillon Réseau de transport de Longueuil :
«Pour quiconque fut un réfugié, ou qui a dû remplir un formulaire de 40 pages pour faire admettre son enfant dans une école de musique, l’idée que la bureaucratie a quoi que ce soit à voir avec la raison peut sembler étrange. Mais c’est pourtant ce qu’on pense, en haut lieu. De l’intérieur du système, les algorithmes et les formules mathématiques par lesquels le monde est évalué deviennent plus que des mesures de valeurs, ils deviennent une valeur en elle-même.»
Bref, l’évaluation est plus importante pour les bureaucraties que ce qui est évalué, le formulaire est pour le fonctionnaire plus important que ce que «l’usager» y consigne et la couleur de l’encre du cr*** de formulaire, une valeur cardinale qui se dresse comme un mur de Berlin entre le citoyen et le service. Pour la machine, c’est parfaitement logique…
Vous dire cependant que la porte-parole du RTL ne s’est pas obstinée avec moi sur la logique d’exiger de l’encre bleue de médecins qui remplissent des formulaires.
Quand j’ai demandé à la porte-parole Le Marquand si la sacralité de l’encre bleue sur les formulaires du RTL était stupide ou alors absurde, elle m’a répondu : «C’est une directive désuète qui a grandement besoin d’être mise à jour et cela sera fait rapidement.»
Ici, je pourrais pavoiser et vous dire qu’il s’agit d’un autre triomphe du journalisme moderne : un appel de La Presse a fait voir la lumière à un organisme public, et le RTL va peut-être cesser de faire suer l’univers avec la couleur de l’encre utilisée pour remplir ses formulaires…
Pourtant, non. Zéro.
C’est au contraire super décourageant, limite vertigineux : il n’y a pas assez de journalistes et de médias pour débusquer chaque formulaire stupide, chaque procédure contre-productive ici-bas.
Ce n’est pas une raison pour ne pas en parler, remarquez…
Et comme le titre de cette chronique l’indique, elle aura une suite.
Je vous invite à me faire part de vos propres cauchemars bureaucratiques…
Je finis d’écrire cette chronique, je reçois des précisions de la Dre Leblanc sur la saga de sa patiente et du formulaire rempli à l’encre noire…
Après l’injure de l’encre bleue, la doc me raconte que le RTL a ajouté une insulte bureaucratique à son «usagère» : on ne lui a même pas envoyé un formulaire vierge, non.
Trop simple, trop logique…
La fille de la dame a dû aller en chercher un neuf au RTL. En personne.
Chronique de Patrick Lagacé publié dans La Presse du 12 septembre 2017
Source :
9. Washington autorise plus d’essais de voitures autonomes
Consumer watchdog inquiet
L’administration Trump a publié mardi une nouvelle réglementation sur les voitures autonomes autorisant plus de tests sur les routes, estimant que cette technologie pouvait réduire les accidents tout en améliorant la mobilité des personnes âgées, handicapées et autres personnes isolées.
Le but est d’inciter les entreprises de technologies et les constructeurs automobiles à faire davantage de progrès mais ce sont les clients qui décideront in fine de la vitesse d’expansion de la voiture sans conducteur sur les routes américaines, a commenté la ministre des transports, Elaine Chao, entourée de représentants de l’industrie automobile et du président de la Fédération nationale des aveugles.
«Nous sommes motivés par le potentiel de la technologie automatisée pour transformer la mobilité, redessiner les transports et révolutionner la sécurité», a-t-elle déclaré, lors d’une conférence de presse à l’université de Michigan.
«Notre pays est à l’orée des plus passionnantes et des plus importantes innovations de l’histoire des transports», a-t-elle également estimé.
Les nouvelles directives, qui ont été élaborées à partir de celles prises sous l’ère du président Obama, sont centrées sur les systèmes qui vont bien au-delà des systèmes automatisés de parking ou de freinage aujourd’hui largement disponibles dans les voitures classiques.
Elles sont tournées vers les outils de conduite automatisée plus aboutis.
La réglementation clarifie en outre les règles existantes en permettant aux constructeurs de faire plus d’essais et en prenant en compte l’interface entre le cadre fédéral et gouvernemental.
«Les directives fédérales sont utiles pour faire progresser tant la sécurité sur les routes que des essais en sécurité tout en fournissant plus de clarté sur le rôle des États», a réagi l’association des constructeurs automobiles.
En revanche, l’association de défense des consommateurs estime qu’on va au-devant d’un désastre.
«C’est une feuille de route autorisant les constructeurs à faire ce qu’ils veulent, quand ils veulent et où ils veulent, faisant de nos routes des laboratoires privés pour des voitures robots sans aucune considération pour notre sécurité», a estimé John Simpson, directeur de l’association de défense des consommateurs Consumer Watchdog.
Coïncidence du calendrier, cette réglementation a été annoncée alors que le régulateur américain NTSB a estimé que le système de pilotage automatique de Tesla, Autopilot, était en partie responsable d’un accident mortel survenu en mai 2016 en Floride, impliquant une voiture du constructeur de véhicules électriques.
Lors de cette collision avec un camion le 7 mai 2016, Joshua Brown, un automobiliste d’une quarantaine d’années, avait trouvé la mort alors qu’il conduisait une berline Model S de Tesla équipée d’Autopilot. Ce logiciel est composé de capteurs, sonars, caméras et de technologies dernier cri permettant aux voitures Tesla d’effectuer seules certaines manoeuvres, comme freiner en cas de danger.
L’Autopilot n’aurait pas dû être utilisé sur la route où était survenu l’accident parce que celle-ci n’était pas adaptée à cette technologie, a estimé l’agence américaine chargée de la gestion de catastrophes aériennes et routières (NTSB), dans un rapport.
Article publié le 12 septembre 2017 par l’Agence QMI
Source :
http://www.tvanouvelles.ca/2017/09/12/washington-autorise-plus-dessais-de-voitures-autonomes-1
10. Pistes de course pour les cyclistes dans les sentiers pédestres au parc Michel-Chartrand?
Depuis de très nombreuses années, je vais au parc Michel-Chartrand tous les matins pour observer les oiseaux, les outardes, les magnifiques biches et leurs petits, les tortues et profiter de la nature.
Or, à tous les jours, sur les sentiers pédestres partagés avec les cyclistes, certains d’entre eux se permettent de rouler à toute vitesse, frôler de très près les marcheurs et même les engueuler vertement lorsque le chemin est plus étroit et que cela les force à ralentir. Ils crient aux marcheurs «Tassez-vous, c’est une piste cyclable ici». On répond que c’est aussi une piste pour les marcheurs, mais les cyclistes sont déjà loin.
Le civisme et la politesse font défaut à certains de ces adeptes du vélo. Lorsqu’il y aura collision avec un adulte, un jeune enfant ou même un chevreuil, la Ville de Longueuil va-t-elle instaurer une règlementation et poser des affiches pour sensibiliser les cyclistes à respecter les gens et leur enseigner la convivialité? Le gros bon sens est aussi de mise, mais il y aura toujours des hurluberlus pour se croire tout permis. Nous avons une belle ville et les citoyens en général sont courtois. Des affiches de prudence pour les piétons et de réduction de vitesse pour les cyclistes seraient très appréciées.
Texte d’opinion de Paulette Lamoureux publié le 13 septembre dans Le Courrier du Sud
La mairesse Caroline St-Hilaire a lancé aujourd’hui la Politique de l’habitation et du logement social de la Ville de Longueuil, sur le terrain de la future construction du projet « L’appart à moi », aux côtés de membres du conseil d’administration de l’organisme du même nom. Issu d’une initiative citoyenne, ce projet permettra à 9 jeunes vivant avec une déficience intellectuelle d’habiter leur propre appartement.
« Un tel geste se doit d’être souligné et c’est pourquoi, au nom de la Ville de Longueuil, je suis heureuse d’annoncer une contribution financière supplémentaire de près de 53 000 $, adoptée lors de la séance du conseil du 22 août dernier. L’initiative de ”L’appart à moi” illustre pleinement que l’adoption d’une politique de l’habitation et du logement social, visant à soutenir ces actions, est nécessaire pour Longueuil », a annoncé la mairesse, Caroline St-Hilaire. « ”L’appart à moi” est un exemple concret de ce que vise la nouvelle Politique de l’habitation et du logement social de la Ville : rendre possible l’aménagement inclusif de nouveaux développements résidentiels de qualité, fondés sur le développement durable, la mixité sociale et la création de milieux de vie attrayants. » a ajouté la conseillère municipale, membre du comité exécutif et présidente du comité sur l’habitation, Monique Bastien.
Les principes de la Politique de l’habitation et du logement social
L’élaboration d’une telle politique, en ce qui a trait à l’habitation et aux logements sociaux des longueuillois, illustre la volonté d’assurer une cohérence des orientations et des actions posées, d’affirmer le leadership de la Ville et de ses partenariats auprès des divers organismes impliqués, d’assurer des communautés inclusives ainsi que de permettre des milieux de vie pratiques et stimulants pour les citoyens.
4 grandes orientations
À la suite des diverses consultations menées depuis 2014 par le comité sur l’habitation de la Ville de Longueuil, 4 grandes orientations s’en dégagent afin que les longueuillois et longueuilloises puissent bénéficier de logements répondant à leurs besoins :
1. Promouvoir le développement résidentiel durable et respectueux de l’environnement
La Ville de Longueuil souhaite affirmer son leadership en matière de croissance responsable et se doter d’un cadre minimal favorisant la construction et la rénovation écologiques et stimulant la créativité et le dépassement. Des mesures incitatives et une réglementation facilitatrice soutiendront les initiatives des promoteurs.
2. Assurer le développement d’une offre de logement diversifiée, accessible et abordable
La consolidation du territoire doit se traduire par la conception de « milieux de vie inclusifs et répondant aux besoins de tous ». Dans une collectivité inclusive, chacun doit être « bien chez soi et bienvenu partout », ce qui signifie que l’offre résidentielle doit répondre aux enjeux d’accessibilité physique et d’abordabilité pour les futures décennies.
3. Assurer la consolidation des quartiers et du parc résidentiel
Les impératifs de développement économique durable nous incitent d’abord à redévelopper nos quartiers et à revitaliser les secteurs marqués par la dégradation du bâti et l’exclusion sociale. Comme axe prioritaire, la rénovation du parc résidentiel privé pose des enjeux de compétitivité, d’appartenance aux quartiers et d’enracinement de la population.
4. Faciliter la réalisation de logements sociaux et communautaires
Le parc existant et à développer de logements sociaux et abordables de la Ville de Longueuil doit s’assurer d’offrir aux personnes les plus démunies, un logement de qualité, à coût abordable et répondant à leurs besoins.
Rappelons que la Politique de l’habitation et du logement social a été conçue à la suite de consultations, alliant les citoyens de Longueuil, les experts et le milieu socioéconomique. Pour consulter le plan d’action de la politique, ses objectifs et ses moyens de réalisation, les intéressés peuvent consulter la politique en ligne.
Source : Longueuil -24 août 2017 http://www.longueuil.quebec/fr/communiques/2017/lancement-politique-habitation-du-logement-social
12. La Ville de Montréal effectuera des travaux d’accessibilité universelle dans deux piscines municipales
La Ville de Montréal annonce l’octroi de contrats pour la mise en œuvre de projets d’accessibilité universelle dans deux piscines municipales. Le Bain Lévesque, situé dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, et le Natatorium de Verdun, situé dans l’arrondissement de Verdun, ont été retenus dans le cadre de la démarche annuelle effectuée auprès des 19 arrondissements afin de présenter des bâtiments municipaux nécessitant des travaux d’amélioration reliés à l’accessibilité universelle.
Ces projets corrigeront les principales problématiques d’accessibilité de ces immeubles. Les travaux seront conformes aux recommandations d’un comité mixte composé de professionnels de la Ville, de représentants d’une firme spécialisée en accessibilité universelle, des deux arrondissements et de représentants du milieu des personnes handicapées.
« La Ville de Montréal est active depuis plusieurs années afin que les citoyens montréalais puissent utiliser ses services, programmes, communications et édifices sans être limités. Nous nous réjouissons que les travaux effectués sur ces deux immeubles favorisent et améliorent l’accès aux personnes à mobilité réduite », a déclaré le maire de Montréal, M. Denis Coderre.
« Pour la sélection des projets, il est très important pour nous d’intégrer les futurs utilisateurs dans ce processus de planification, car les travaux que nous entreprendrons vont corriger les principales problématiques d’accessibilité et ainsi améliorer les services municipaux offerts aux citoyens du Plateau-Mont-Royal et de Verdun », a ajouté Mme Monique Vallée, responsable du développement social et communautaire ainsi que de l’itinérance au comité exécutif.
Plus spécifiquement, les travaux viseront, entre autres, à permettre des correctifs aux chemins d’accès extérieurs, aux vestiaires, aux salles de toilettes et à la signalisation intérieure et extérieure. On procèdera à l’installation d’ouvre-portes automatiques. Les travaux des deux piscines devraient débuter cet automne et se terminer à l’hiver prochain, pour le Bain Lévesque, et à l’été prochain, pour le Natatorium de Verdun.
Le comité exécutif soumet ces recommandations au conseil municipal qui se prononcera sur ces dossiers lors de sa prochaine séance ordinaire.
Ville de Montréal – Cabinet du maire et du comité exécutif, août 2017
13. Élections municipales: deux défenseurs de l’accessibilité universelle se joignent à Denis Coderre
Linda Gauthier, présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), ainsi que Steven Laperrière, vice-président du RAPLIQ et auteur, ont annoncé leur candidature mercredi aux côtés du maire Coderre.
En 2015, le RAPLIQ intentait un recours collectif contre la Société de transport de Montréal (STM), l’ancienne Agence métropolitaine de transport (AMT) et la Ville de Montréal. L’organisation leur reproche d’agir de manière discriminatoire envers les personnes handicapées.
Même si les deux personnes à la tête de cette action collective ont joint les rangs d’Équipe Denis Coderre en vue des prochaines élections municipales en novembre, le recours, autorisé en mai dernier, continuera son cours.
«La personne désignée [auparavant Mme Gauthier] va être nommée après les élections, j’imagine, mais le recours continue», a confirmé M. Laperrière alors qui annonçait sa candidature au poste de conseiller d’arrondissement dans l’arrondissement de LaSalle.
Le chien de garde de l’accessibilité universelle
Déjà très active au chapitre de l’inclusion et de l’accessibilité universelle, Mme Gauthier assure qu’elle continuera de livrer les mêmes combats si elle est élue.
«J’ai la prétention de me faire le porte-parole des personnes en quête d’inclusion sociale et le porte-étendard de l’accessibilité universelle, a-t-elle déclaré. C’est une façon polie de dire le chien de garde.»
Pour le maire Coderre, l’ajout de Mme Gauthier et de M. Laperrière au sein de son équipe renforce sa volonté d’avoir une métropole accessible.
«Nous croyons foncièrement en l’accessibilité universelle, on a mis [en oeuvre] une politique en ce sens, mais ce qui est important, c’est d’avoir la représentation. Avoir la présidente et le vice-président du RAPLIQ envoie un message extrêmement fort sur le sérieux de notre approche et de notre politique», a-t-il indiqué.
Linda Gauthier défendra les couleurs de l’Équipe Denis Coderre à titre de conseillère de ville du district de Lorimier dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Si elle est élue, Linda Gauthier deviendrait ainsi la première femme en fauteuil roulant à siéger à l’hôtel de ville.
Article de Charlotte R. Castilloux publié le 13 septembre 2017 dans Le Journal de Montréal