Écho du RAAMM pour la période du 16 au 22 octobre

16 octobre 2017

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 16 au 22 octobre 2017 .

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. Rencontre d’échanges et de réflexions avec Hoëlle Corvest

 

De passage à Montréal, Hoëlle Corvest, spécialiste de la forme et du toucher pour les non-voyants, vous convie à une expérience d’apprentissage sensorielle entourant le toucher et ses multiples facettes dans la vie de tous les jours, incluant l’accès à l’art.

Quand : le lundi 6 novembre

Heure : de 13 h à 15 h

Endroit : RAAMM, 5225 rue Berri, local 100, Montréal

Chacun sait qu’en situation de handicap visuel sévère, les personnes concernées développent les autres sensorialités pour repérer et connaître diverses présences qui se manifestent autour d’elles. Les scientifiques ont clairement indiqué que le toucher et la vision transmettent les formes perçues de manière similaire. Mais, chaque personne handicapée visuelle vit l’immense pénurie d’informations relayées par l’approche tactile. Le tabou social, l’interdiction de toucher dans les musées, les images visuelles constantes, les emballages, les vitrines, les dimensions trop grandes ou trop petites freinent, répriment et empêchent le toucher…

Ce moment d’échanges et de réflexions a pour objet d’évoquer cette situation de contrainte vécue, plus ou moins acceptée, puis d’indiquer des moyens et stratégies à développer pour repousser les limites qui entravent nos possibilités d’inclusion sociale et culturelle.

Pour vous inscrire à cette rencontre, contacter Anna au 514-277-4401, poste 111 ou par courriel à [email protected], au plus tard le mercredi 1er novembre.

Au plaisir d’échanger avec vous,

Anne Jarry et Hoëlle Corvest

2. Le GAPHRSM vous informe : Accessibilité des lieux de votation

Des modifications législatives ont été apportées en 2016 à la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités. Le libellé de l’article 188 de cette loi stipule que le local choisi comme lieu de votation par la présidente ou le président des élections pour le jour officiel du scrutin devra dorénavant être accessible aux personnes handicapées. Dans l’éventualité où la présidente ou le président d’élection ne se conformerait pas à cette nouvelle mesure, l’article 188 prévoit qu’elle ou qu’il serait dans l’obligation de justifier sa décision auprès du conseil municipal. Elle ou il devra alors faire la démonstration que ses démarches, visant à trouver un lieu de votation accessible aux personnes handicapées, se sont soldées par l’absence d’option répondant aux exigences de la Loi.

En ce qui a trait au service de transport adapté durant les jours d’élection, il devra être mis à la disposition des usagers même si celui-ci n’était pas offert en temps normal ces journées-là. En effet, cette mesure s’inscrit dans les nouvelles modalités d’application du Programme de subvention au transport adapté de 2017.

Le jour du vote par anticipation est dimanche le 29 octobre de 12hres à 20 hres

Le jour du scrutin est dimanche le 5 novembre de 10hres à 20hres

Le Vote itinérant : Pour les électrices et les électeurs ne pouvant pas se déplacer au bureau de vote, il existe le vote itinérant qui a court durant la période du vote par anticipation. Sont admissibles au vote itinérant les électrices et électeurs incapables de se déplacer domiciliés dans un centre reconnu par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Il prend la forme d’un bureau de vote mobile qui se rend directement auprès de l’électrice ou de l’électeur en ayant fait la demande. Pour pouvoir voter lors du vote itinérant, une électrice ou un électeur doit en faire la demande écrite auprès de sa présidente ou de son président d’élection.

Source : Pauline Couture, Directrice générale du Groupement des associations de personnes handicapées de la Rive-Sud de Montréal (GAPHRSM), 10 octobre 2017

3. Les espaces partagés doivent être sûrs /Communiqué de l’Union Mondiale des Aveugles pour la Journée de la canne blanche

Le 15 octobre, c’est la Journée de la canne blanche, une journée qui vise à sensibiliser le public en matière de sécurité et d’autonomie pour les personnes aveugles et malvoyantes. La canne blanche est l’aide à la mobilité la plus répandue dans le monde. Elle est reconnue partout comme étant un symbole de liberté, d’indépendance et de confiance, car elle permet à une personne aveugle de se déplacer librement en toute sécurité.

Pour cette nouvelle Journée de la canne blanche, l’Union Mondiale des Aveugles (UMA) attire l’attention sur les espaces partagés, une tendance croissante dans le centre des grandes villes, où piétons, véhicules et cyclistes partagent spontanément le même espace. L’UMA s’inquiète de constater que les espaces partagés peuvent représenter des dangers considérables pour les personnes aveugles et malvoyantes s’ils ne sont pas conçus correctement. L’UMA a rédigé une déclaration au sujet des espaces partagés qui souligne les principes et recommandations clés que les gouvernements et concepteurs des villes doivent prendre en considération lors de la conception et de la mise en œuvre des espaces partagés, de sorte à assurer un accès facile et sécuritaire à ces espaces pour les personnes aveugles et malvoyantes.

L’Union Mondiale des Aveugles a également mis sur pied un comité dirigé par Mme. Martine Abel-Williamson, la Trésorière de l’UMA, destiné à étudier les questions liées aux espaces partagés et à développer de nouvelles lignes directrices et recommandations. Elle explique que dans les espaces partagés, les piétons, les conducteurs et les cyclistes se basent sur le contact visuel pour indiquer quels sont leurs déplacements dans un environnement partagé. Cela dit, « nous, les personnes aveugles et à basse vision, sommes en désavantage car nous ne pouvons pas établir de contact visuel avec les conducteurs et les cyclistes pour savoir s’ils nous ont vus ou pas, et décider s’il est sûr de nous déplacer dans un espace partagé ». Elle observe aussi que les véhicules silencieux créent plus de risques pour les piétons aveugles ou malvoyants car ils sont difficiles à détecter, en particulier dans les espaces partagés, puisqu’ils n’émettent pas un son suffisamment fort pour pouvoir être entendus.

Mme. Abel-Williamson pense que les gouvernements et les planificateurs urbains devraient renforcer les programmes de sensibilisation pour les piétons, les conducteurs et les cyclistes, et les aider à comprendre comment utiliser en toute sécurité les espaces partagés. « Nous voulons aussi des règlements techniques adaptés pour des espaces partagés sûrs, pouvant être introduits dans les codes de la route des pays et les législations locales ».

L’Union Mondiale des Aveugles soutient fermement que les personnes aveugles et malvoyantes devraient pouvoir vivre dans un monde accessible, sûr et facile à aborder en termes de déplacements. Pour cette Journée de la canne blanche, l’UMA appelle les gouvernements, les planificateurs urbains et autres parties prenantes à consulter et à inclure les aveugles et malvoyants dans la planification, la mise en œuvre de la conception et la surveillance d’espaces partagés sûrs.

L’Union Mondiale des Aveugles appelle aussi à une recherche plus approfondie et une plus grande sensibilisation en termes d’espaces partagés, car il lui semble critique d’améliorer la sécurité des piétons, en particulier aveugles et malvoyants.

Pour prendre connaissance de la déclaration de l’UMA sur les espaces partagés dans sa totalité, visitez notre site web.

L’Union Mondiale des Aveugles (UMA) est l’organisation mondiale qui représente les quelques 285 millions de personnes aveugles et malvoyantes dans le monde. Ses membres sont des organisations dirigées par des personnes aveugles qui parlent en leur propre nom, des organisations qui servent le collectif dans plus de 190 pays, ainsi que des organismes internationaux qui travaillent dans le domaine du handicap visuel.

Par Terry Mutuku

​​​L’Union Mondiale des Aveugles

1929 Bayview Avenue, Toronto, Ontario, Canada, M4G3E8

Téléphone : 1-416-486-9698 Fax : 1-416-486-8107

Source :

http://www.worldblindunion.org/French/News/Pages/Communiqué-de-presse-de-l’UMA-pour-la-Journée-de-la-canne-blanche-Le-15-octobre-2017.aspx

4. Un Nobel de médecine pour les maîtres de nos horloges

Le chef d’orchestre de tous nos rythmes biologiques se loge dans le cerveau, entre les yeux, près des nerfs optiques. Les trois lauréats du prix Nobel ont découvert les gènes qui commandent ces cycles.

Longtemps, les scientifiques ont cru que notre horloge biologique était entièrement contrôlée par le cerveau. Les généticiens américains Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young, frais lauréats du prix Nobel de médecine, ont bouleversé cette vision. Ils ont découvert les mécanismes moléculaires complexes qui règlent le rythme circadien (en latin, “environ un jour”). Et permis de comprendre comment les hommes, les animaux, les insectes, mais aussi certaines bactéries et champignons se sont adaptés à la vitesse de rotation de la Terre sur elle-même. Tous, en effet, sont soumis à un même cycle d’environ 24 heures qui régule la majorité des fonctions de l’organisme : sommeil, température, pression artérielle, hormones, système immunitaire…. Ce rythme persiste si nous sommes plongés dans le noir ou flottons en apesanteur. Il est généré par l’organisme lui-même. Comment?

Aussi fou que cela paraisse, le maître des horloges de notre corps tient dans deux petits groupes de 10.000 neurones. A peine un dix-millionième de notre cerveau! Ces deux groupes de cellules, baptisés noyaux suprachiasmatiques, se situent dans l’hypothalamus au-dessus du croisement des nerfs optiques. Cette localisation n’a rien d’anodin, explique André Klarsfeld, professeur au laboratoire Plasticité du cerveau (CNRS/ESPCI Paris)* : “Une partie des fibres du nerf visuel relie la rétine aux noyaux suprachiasmatiques. Ce lien direct avec l’hypothalamus permet de mettre à l’heure notre horloge centrale avec le jour extérieur. Chez nous, tout passe par l’œil.” Mais de manière inattendue : certains aveugles peuvent “percevoir” s’il fait jour ou nuit. “Ils n’ont ni cônes ni bâtonnets dans la rétine, ils ne voient pas. Mais leur horloge, elle, perçoit cette alternance grâce à d’autres cellules de l’œil sensibles à la lumière.” Ce n’est pas le cas des non-voyants dont le nerf visuel est sectionné, dont l’horloge dérive en permanence, incapable de synchronisation.

Le tournant de la biologie moléculaire

Ce chef d’orchestre pilote ensuite ses “instruments”, des horloges périphériques qui produisent en cascade nos rythmes biologiques. “Ces horloges se mettent au diapason de l’horloge centrale, qui impulse leurs rythmes via des signaux nerveux ou hormonaux, ou par des variations de température corporelle”, détaille André Klarsfeld. Dans tous les organes de notre corps – cœur, reins, poumons, muscles, peau… –, de telles horloges ont été découvertes. Des “gènes d’horloge” y sont activés de manière rythmique, dictant à chaque cellule le moment de s’activer ou de se reposer. Ce sont ces gènes que les trois nobélisés ont identifiés. Ils se sont appuyés sur les travaux de Seymour Benzer. En 1971, ce chercheur américain avait réussi à trouver des mutations, dans un gène de la mouche drosophile, qui modifient le rythme circadien de l’animal. Mais ce n’est qu’avec l’essor de la biologie moléculaire, autour de 1980, que l’on pourra séquencer les gènes, extraire l’ADN, le purifier. Et commencer à démonter les rouages de l’horloge interne des mouches.

Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash (université Brandeis, Boston) et Michael W. Young (université Rockefeller, New York) “ont l’intuition géniale qu’il devenait possible d’identifier précisément ce qui contrôle le rythme des mouches”, souligne André Klarsfeld. Les trois chercheurs réussissent à isoler en 1984 un premier gène-horloge (baptisé period) puis un second dix ans plus tard (timeless). Leur association, expliquent-ils, contribue à réguler le cycle de 24 heures. En identifiant encore deux autres gènes en 1998, ils disposent des principales pièces pour décrypter le mécanisme. André Klarsfeld le résume ainsi : “Des gènes sont traduits en protéines qui s’accumulent, et inactivent ces mêmes gènes, avant d’être éliminées pour que le cycle recommence.” Comme un sablier qui se vide, mais serait capable de se retourner tout seul!

La plupart des gènes ainsi identifiés chez la mouche sont aussi présents chez les mammifères. Mais les mécanismes du rythme circadien restent en partie mystérieux : “On constate qu’un cycle dans l’obscurité constante dure environ 24 heures, mais on ne l’explique pas encore de façon convaincante. Ni pourquoi sa durée peut varier entre 23 et 25 heures selon les individus”, admet André Klarsfeld. Il faudrait cartographier ces cellules d’horloge dans tous les organes et comprendre comment elles produisent ces rythmes. Outre des applications médicales comme les chrono-médicaments, la compréhension de ce lien entre horloges et fonctionnement cellulaire pourrait déboucher sur “une nouvelle dimension du vivant”, estime André Klarsfeld. Cela valait bien un triple Nobel.

* Les Horloges du vivant, André Klarsfeld, Odile Jacob (2009), 23,90 euros.

Publié le 11 octobre 2017 par Juliette Demey

Source : http://www.lejdd.fr/societe/sciences/un-nobel-de-medecine-pour-les-maitres-de-nos-horloges-3459167

5. Une tablette veut faciliter l’intégration des aveugles au monde des voyants

Spécialement conçue pour les personnes atteintes de cécité, InsideONE veut leur donner accès à la quasi intégralité des ressources numériques existantes. L’appareil permet les échanges entre voyants et non-voyants qui ne connaissent pas le braille.

À l’occasion de la «France des solutions» qui a débuté lundi et se tient toute la semaine à l’initiative de Reporters d’Espoirs, Le Figaro a décidé de valoriser les parcours et histoires de ceux qui portent des solutions innovantes. «L’objectif est de diffuser l’envie d’entreprendre et d’agir», explique Gilles Vanderpooten, président de l’ONG. «Les médias sont des leviers d’actions, ils sont sources d’inspiration pour diffuser un esprit d’initiatives et une dynamique de solutions», ajoute celui qui milite pour un journalisme constructif, moins anxiogène.

InsideONE figure parmi les projets innovants repérés par Reporters d’Espoirs. Cette tablette veut offrir aux aveugles un maximum d’autonomie et de chance de s’insérer, en leur donnant accès à la quasi intégralité des ressources numériques existantes. Autre objectif pour InsideVision, l’entreprise à l’origine d’InsideONE: donner la possibilité aux univers voyants/non-voyants de communiquer plus facilement. En effet, la tablette est conçue comme une interface de travail collaborative, qui ne nécessite pas que le voyant connaisse le braille.

«On a fait un travail qui déshandicape le client», estime Damien Mauduit, le co-fondateur d’InsideVision. La tablette permet en effet une prise en main à plusieurs niveaux, l’utilisateur peut s’en servir en utilisant le braille et/ou un système de synthèse vocale et sensitif. C’est donc plusieurs sens qui sont sollicités pour permettre une assimilation complète. En plus des logiciels et applications disponibles sur n’importe quelle tablette, InsideONE est équipée d’une gamme de logiciels dédiés développés par ses créateurs dans le but de faciliter le travail informatique. Pour les élèves aveugles, un logiciel «répliquant» installé sur la propre tablette du professeur, lui permet de lire, écrire, corriger et envoyer des documents à cet élève comme aux autres de sa classe. Le professeur est directement formé par Inside Vision. L’intégration du jeune aveugle au sein de l’école peut donc se faire plus facilement.

30% des aveugles travaillent en entreprise

L’idée de créer une tablette pour non-voyants vient d’un constat simple: près de 285 millions de personnes dans le monde présentent une déficience visuelle, dont 1,5 million en France, ce qui représente 2,3% de la population française. 30% des aveugles travaillent en entreprise et 15.000 enfants souffrant de ce handicap sont scolarisés. «Notre projet consiste à développer une offre Hardware et Software (comprendre la tablette en elle-même et les logiciels qui servent son utilisation) favorisant l’insertion des personnes en cécité dans les sphères d’activités fondamentales que sont les sphères dites: ‘personnelle’, ‘scolaire & universitaire’ et ‘professionnelle’», explique Denis Le Rouzo, l’autre co-fondateur d’InsideVision. Les produits «classiques» présents sur le marché sont complexes à utiliser pour les malvoyants. Dès lors, seule une portion de la population déficiente visuelle peut s’en servir. InsideONE répond donc à un vrai besoin utilisateur.

Toutefois, InsideVision rencontre encore quelques difficultés. Les sites Internet ne sont pas tous consultables par un non-voyant. «Les sites sont de plus en plus visuels, il faut donc qu’ils veillent à bien décrire les images dans leur légende pour que les ‘screen reader’ puissent transmettre la description à l’internaute aveugle», explique Damien Mauduit. Parmi les exemples frappants, «les sites du gouvernement ne sont pas entièrement accessibles. On les alerte, ils font des efforts, mais pour l’instant c’est comme ça», regrette le co-fondateur d’InsideVision.

Faciliter les échanges

InsideVision a commercialisé un peu plus de 70 appareils depuis le lancement en septembre 2016, à travers un réseau de 50 distributeurs. Les tablettes ont été vendues en Italie, Allemagne, États-Unis, Australie, Suède, Norvège et bien sûr en France. Si les tablettes sont souvent vendues à des écoles ou des centres spécialisés, elles le sont également à des particuliers. Le prix d’InsideONE est élevé: 6646,50 euros, mais dans certains pays comme l’Angleterre ou les pays nordiques elles sont financées à 100% par l’État. En France, les Maisons départementales du handicap (MDPH) prennent en charge 70% du prix des tablettes vendues à des particuliers. Ainsi, InsideONE accompagne déjà certaines personnes en emploi, des élèves, mais aussi des kinésithérapeutes ou encore des agents territoriaux de l’administration. Denis Le Rouzo et Damien Mauduit souhaite à terme installer leur technologie dans tous les lieux recevant du public afin de faciliter les échanges entre voyants et non-voyants et rendre leur autonomie aux premiers. «Ils vivent dans un monde de voyants, on veut les y aider», conclut Denis Le Rouzo.

Publié le 12 octobre pas Antoine Garbay

Source : http://www.lefigaro.fr/societes/2017/10/12/20005-20171012ARTFIG00007-une-tablette-veut-faciliter-l-integration-des-aveugles-au-monde-des-voyants.php

6. Une grande première en France : Une carte interactive permet aux malvoyants de s’orienter en festival

Le 16 et 17 septembre dernier, le festival de rue de Ramonville mettait en place pour la première fois dans un tel événement une carte interactive tactile pour non-voyants et malvoyants. Une action qui s’inscrit dans la lignée de celles mises en place par le festival et porteuse de nombreux espoirs.

Plus de 160 bénévoles dont une vingtaine en situation de handicap, des artistes logés chez l’habitant pour plus de 160 représentations à travers 20 sites de la ville. Le festival de Ramonville est depuis 30 ans un événement convivial et surtout ouvert sur le monde et ses problématiques. Le festival est réputé pour essayer de rendre chaque année plus accessible les représentations aux personnes en situation de handicap. La ville de Ramonville n’est pas étrangère à cette volonté “Ramonville est la seule ville en France où on peut faire tout le parcours scolaire en langue des signes” nous explique Claire Mateu, chargée de production du festival. Le festival qui a donc commencé par chercher des solutions pour sa communauté de malvoyants depuis les années 2000 a ensuite mis en place plusieurs dispositifs comme un programme en braille ou facile à lire pour les personnes souffrant d’handicap mental, interpréter des spectacles en langue des signes ou encore des initiations gratuites à ce langage pour ses bénévoles.

Une grande première en France

Parmi ces initiatives, une grande première en France se déroulait lors de cette édition 2017 : un prototype de carte interactive qui aide les non et malvoyants à s’orienter sur le festival avec un plan en braille.

“La ville on la change car on met de la déco, on change l’espace ce qui fait que cela peut-être hyper perturbant d’arriver sur un festival sans les repères de tous les jours” nous raconte Claire. La carte se présente comme une table, disposée à l’entrée publique du festival et représente le plan en relief avec un dispositif tactile capable de reconnaître la carte physique et de la rendre interactive. “La personne en se baladant sur la carte va sélectionner un endroit avec un double-clic et il va y avoir un retour audio qui va lui dire le nom du lieu et la programmation sur ce lieu”   Il est donc possible pour l’utilisateur de localiser et d’identifier une zone de spectacle, et d’en d’obtenir rapidement la programmation. Mis au point par «Cherchons pour voir» – le laboratoire commun qui associe l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT) et l’Institut des jeunes aveugles (IJA) – et l’association Arto, qui organise  le festival puis soutenu par la mairie de Ramonville, le prototype connaît déjà des retours positifs.

Qui ne demande qu’à se développer et se rependre

“A la fois les malvoyants sont hyper contents car un effort est fait pour rendre encore plus accessible le festival et le public lambda est sensibilisé”  explique Claire. Le public se rend compte des situations que peuvent rencontrer une personne malvoyante en festival, comment fait-elle ?  Le prototype a réussi un de ses paris, de tenir toute la journée après une utilisation intense des participants et voit déjà de multiples améliorations possibles “L’évolution serait d’avoir une forme embarquée”, pour pouvoir être informé à n’importe quel moment.

Une super initiative que l’on espère retrouver très rapidement sur de nombreux festivals.

Rédigé par  Camille Mazelin le 29 septembre 2017

http://www.touslesfestivals.com/actualites/une-carte-interactive-permet-aux-malvoyants-de-sorienter-en-festival-031017

7. Bordeaux, France- Balade sonore en aveugle

Nous avons rendez-vous, près du hangar 14, sur le quai, qui pour l’heure est bordé d’une enfilade de bateaux de croisières dissimulant la Garonne qui se dore au soleil de cette matinée d’Automne.

L’équipe du C2D nous accueille pour cette balade sonore. Nous sommes une dizaine de personnes, prêtes à vivre cette expérience insolite. C’est dans le cadre de la biennale d’architecture, d’urbanisme et de design AGORA dont le thème cette année est « paysages » que le Conseil de développement durable de la Métropole (C2D) a entrepris de mieux comprendre la ville à travers son « paysage sonore ». C’est un travail d’une année entière avec la précieuse collaboration de l’UNADEV (Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels) qui porte ses fruits avec intra-muros du hangar 14 un espace découverte sensorielle, et hors les murs, des balades organisées dans la ville, accompagnées d’un aveugle et mises en situation avec un bandeau sur les yeux. Nicolas est notre guide. Il est aveugle de naissance, c’est un homme charmant et plein d’humour. Après les présentations d’usage, nous sommes répartis par paire ; un guidé et un guidant.

À la moitié du chemin, les rôles seront inversés. Je pose donc un bandeau sur mes yeux. Il nous demande de boucher nos oreilles pendant trente secondes pour installer un silence relatif. Enfin, nous découvrons nos oreilles et les sons de la ville viennent en masse nous submerger.

Notre guide nous pousse à nous interroger ; ces bruits, d’où viennent-ils ? Que sont-ils ? Les voitures du quai Des Chartrons, le ding ding du tramway, et le glissement de la rame, les roulettes des skates et le claquement des planches sur le sol bétonné, une bicyclette qui file tout près … Nicolas nous invite à marcher. Une sympathique camarade « guidante » me tient par le coude et me prodigue des encouragements. En effet, je suis rapidement saisie par le manque de repères et je dois me fier aux bruits. Viennent-ils de la droite ? De la gauche sont-ils loin de moi ? Les sons, les odeurs et les sensations, tout un monde oublié se révèle. Le moindre pavé disjoint est source possible de chuter, l’escalier à trois marches est un défi et éviter les bicyclettes une gageure.

Mais il y a aussi le bruit d’une vague sur la rive, le piétinement empressé des marcheurs sur un pont, la chaleur du soleil qui caresse une joue et la fraîcheur quand nous passons à côté d’un bâtiment qui nous le cache et qui atténue les sons, le vrombissement de jets ski sur la Garonne, l’arôme pourri des poubelles, la fumée délicate d’une cigarette au loin, l’accent étrange et étranger d’une voix… Un cliquetis nous interpelle, Nicolas à l’oreille affutée nous éclaire, c’est le bruit d’un petit collier qui se balance au cou d’un chien. Tous ces détails qui nous échappent lorsque nos yeux sont ouverts se découvrent à notre entendement. Bravo au C2D pour cette initiative et surtout, merci à Nicolas pour cette balade dans son univers qui nous a permis de découvrir d’autres façons de percevoir la ville . Un mot sur le C2D, c’est une instance consultative composée d’un conseil et d’un forum dont les participants sont tous bénévoles et tous issus de la société civile. Sa mission ; entendre les idées et les suggestions émises par la société civile pour penser les services publics de demain en faisant participer les citoyens ; discuter de ce qui fait débat ou critique pour ouvrir des concertations et des réflexions constructives. Il accompagne les communes et la métropole et récolte les avis utiles sur les projets de Bordeaux Métropole

Article de Marie-Laure Bousquet Moison publié le 27 septembre 2017

Source : http://www.bordeaux-gazette.com/balade-sonore-en-aveugle.html

8. Témoignage : La dernière fois que j’ai vu

Evgen a perdu peu à peu l’usage de ses yeux : d’abord le jaune, ensuite le rouge, puis tout est devenu noir. Alors, devenu aveugle, il s’est dit qu’il allait devenir photographe. Il raconte son histoire pour NEON et France Inter.

En sortant du métro suivez l’odeur de savon, c’est la porte juste à côté. » Voilà comment Evgen Bavcar me guide jusqu’à son pied-à-terre parisien, situé à côté d’un magasin de produits d’hygiène. La capitale, le vieil homme l’a connue dans les années 1970, le nez au vent, happé par les parfums des femmes. « Patchouli vers la Sorbonne, adipeux et chers dans les quartiers chics. Mais aujourd’hui, tous les parfums se ressemblent, et je me perds. » Chez lui, c’est une odeur de papier d’Arménie qui m’accueille. Dans la main, Evgen tient un petit appareil photo. « Je peux vous prendre en photo ? Moi je ne vous vois pas, alors il faut que l’appareil vous regarde. » Il me touche la tête, recule d’un pas et déclenche l’obturateur.

Evgen est né en 1946 en Slovénie, qui faisait alors partie de la Yougoslavie, juste au-dessus de la frontière italienne. Il se souviendra toujours des arbres, des étoiles et du sourire de sa mère. « J’avais une âme d’aventurier, je construisais des tas de choses : des moulins à eau, des avions, des cabanes… » Un ingénieur en herbe, attentif à chaque détail que croisait son regard de gamin. « Heureusement que j’ai eu cette curiosité, sinon je ne me souviendrais pas du monde. » A 11 ans, alors qu’il jouait près d’un arbre dans le jardin, une branche vient frapper son œil gauche : « C’est comme ça que j’ai perdu à moitié la vue. » Et puis, un an plus tard, toujours intrigué par les secrets du monde, Evgen déterre un détonateur de mine qu’une guerre avait oublié là. Sans trop savoir à quoi il a affaire, l’enfant terrible cogne dessus. Boum. « On m’a conduit à l’hôpital en urgence, et l’infirmier m’a disputé alors que j’étais à moitié mort. » Le jeune garçon qui occupe le lit voisin de sa chambre d’hôpital se nimbe progressivement d’un nuage opaque. Une membrane commence à recouvrir l’œil droit d’Evgen. « Mon regard d’enfant était définitivement blessé. »

La couleur qui l’a d’abord laissé tomber est le bleu, « celle de l’infini, du ciel ». Puis vient le jaune. Un jour, une camarade blonde comme les blés lui rend visite à l’hôpital. Elle lui demande : « Est-ce que tu vois mes cheveux ? » Il ne les distingue plus. « Et ça, tu vois ? » s’inquiète-t-elle en lui montrant sa jupe. « C’est la dernière fois que j’ai vu la couleur rouge, sur sa jupe. Je suis devenu totalement aveugle à 12 ans. » Le rouge avant le noir.

Un jour, après le lycée, il part en promenade avec une fille « magnifique ». « Pendant toute la balade, je me suis demandé comment trouver sa bouche pour lui faire un bisou. » Il tente une première fois, mais vise à côté. Elle le prévient : « Si tu recommences, je te laisse. » La tentation est trop forte, le jeune effronté retente sa chance. « Elle m’a planté là, tout seul à trois kilomètres de l’internat, j’ai mis des heures à rentrer en tâtonnant sur le bas-côté… » Une punition qu’il juge démesurée : un voyant aurait certainement récolté une simple gifle. « Je suis rentré exténué, mais libre. » Libre de voler un baiser, d’oser, d’être amoureux. Il pose alors un petit objet noir sur mon gilet. « Rouge », affirme le détecteur de couleurs d’une voix métallique. « Ah ! Rouge !, s’exclame Evgen, c’est curieux, quand je dis “rouge” en français, ce ne sera jamais aussi rouge qu’en slovène. Il est plus brillant dans la langue de mon enfance. » Tout est question d’imagination.

« Quand on est aveugle, il faut être meilleur »

D’abord scolarisé dans un établissement spécialisé, Evgen s’est battu pour intégrer un lycée normal. « La vie n’est pas faite pour nous : pour être comme tout le monde quand on est aveugle, il faut être meilleur.» Le jeune homme apprend à faire du vélo et de la moto, comme ses camarades, mais sans les yeux. « Je tournais en rond mais savais rouler. » Être comme les autres, au point de s’emparer de l’outil des yeux par excellence : un appareil photo que sa sœur avait dégoté. «J’étais fasciné par l’objet, alors j’ai demandé à mon amoureuse de l’époque de poser pour moi… c’est comme cela que je suis devenu photographe. » Photographe et aveugle. La contradiction ne l’effraie pas. « Tout le monde verra mes photos avant moi, mais je sais qu’elles me seront révélées le jour de ma mort », lâche-t-il.

Article de Léa Minod publié le 6 octobre 2017

Source : http://www.neonmag.fr/audio-la-derniere-fois-que-jai-vu-491564.html

9. “Perdre la vue peut arriver à tout le monde”

Papeete, Tahiti- le 10 octobre 2017 – L’association Mata Hotu, voir ensemble, organise la 2ème édition de Be my eyes, ce samedi, place Vaiete à Papeete. L’événement est l’occasion pour voyants et non- voyants de se rencontrer et de mieux se comprendre.

“Je ne tiens pas à retrouver la vue”, lâche sans hésitation Didier, 43 ans, aveugle depuis 2013. Diabétique de naissance, il a perdu la vue à cause de cette maladie. Depuis, il le confesse : il voit la vie autrement.

“Voyant, je ne voyais plus ma femme, mes enfants, je ne faisais plus attention. La vie passait à une vitesse. Je me levais, j’allais au travail, je rentrais, je regardais la télé et j’allais me coucher. C’était comme ça tous les jours. Je ne faisais attention à rien. Depuis que j’ai une canne pour me guider, je fais attention à chaque personne qui m’entoure”, concède-t-il, aux côtés de sa fille Leilani, qui l’accompagne désormais dans son quotidien.

Ce regard sur la vie et sur son handicap, Didier aimerait le transmettre aux autres. Engagé au sein de l’association Mata hotu, voir ensemble, c’est un combat qu’il mène de front avec les autres adhérents. Pour la deuxième fois cette année, pour la journée mondiale de la vue, l’association organise l’événement Be my eyes.

“Il faut continuer d’avancer”

Cet après-midi récréatif permet aux voyants de se mettre dans la peau de personnes mal ou non voyantes. Mata Hotu souhaite sensibiliser la population à ce handicap et partager un moment avec les voyants. “Perdre la vue peut arriver à tout le monde. Mais ce n’est pas parce qu’on devient aveugle qu’on ne peut plus rien faire. Il faut continuer d’avancer”, affirme Diego Tetihia, le président de l’association.

Pour les membres de Mata Hotu, les personnes mal voyantes et non voyantes sont un peu isolées au fenua. Cette journée doit leur redonner confiance. “Nous devons sortir tous les jours, pas seulement une fois comme ça dans l’année, reprend Didier. Nous devons nous montrer au public. C’est vrai, ça n’arrive pas qu’aux autres.”

Be my eyes reste l’occasion privilégiée de mettre en lumière les difficultés quotidiennes auxquelles font face les personnes handicapées. “Il y a encore des problèmes d’accessibilité, regrette le président. Traverser la rue, se rendre dans les lieux publics qui ne sont pas du tout adaptés, c’est compliqué pour nous. Nous en avions déjà parlé à l’occasion de la première édition de Be my eyes mais depuis rien a changé.”

Source : http://www.tahiti-infos.com/Perdre-la-vue-peut-arriver-a-tout-le-monde_a165437.html

10. Deux frères malvoyants bousculent le monde de la mode avec leur marque de vêtements

La plupart des stylistes affirment qu’une démarche multisensorielle motive le choix des vêtements que l’on achète. Si l’apparence est le premier critère déterminant, l’odeur du cuir d’une paire de bottes ou le toucher d’une étoffe sont tout aussi importants. Les frères Bradford et Bryan Manning nous le confirment : “Le toucher et la texture d’un tissu doivent être parfaits.”

Atteints de la maladie de Stargardt, une déformation génétique qui touche le centre de la rétine, les deux stylistes américains ont toujours plus compté sur leur toucher que sur leur vision. À tel point qu’ils ont décidé d’utiliser ce sens pour fonder une entreprise de prêt-à-porter, Two Blind Brothers, avec pour objectif de surmonter la cécité grâce aux vêtements les plus doux jamais conçus.

Ils veulent que vous “sentiez la différence”

Selon l’Institut américain de la vision, “le symptôme le plus fréquent de la maladie de Stargardt est souvent une diminution progressive de la vision centrale dans les deux yeux. Les gens atteints de cette maladie ont leur vue obstruée par des points gris, noirs, ou flous, et leurs yeux mettent plus de temps à s’adapter à un changement de luminosité”.

Environ une personne sur 10 000 souffre de ce syndrome pour lequel il n’existe pas de remède. Les frères Manning expliquent que cette maladie leur a appris à relever des défis et à rester en mouvement :

“À cause de ça, on se retrouve dans toutes sortes de situations ambiguës qui nécessitent une certaine ingéniosité, de la créativité et de l’humour.

Nous essayons vraiment d’en tirer le meilleur parti, qu’il s’agisse de demander de l’aide, de se reposer sur certains propos pour reconnaître quelqu’un ou d’accepter d’aller dans les mauvaises toilettes par erreur parfois.”

Bryan et Bradford, qui ont tous les deux une formation en finance et en technologie, pensent que leur sens du toucher et leur amour pour le tissu leur permettent d’imaginer une collection de vêtements aussi chics que confortables. C’est ainsi qu’ils ont lancé leur marque en mai 2016 :

“À l’origine, l’idée nous est venue après avoir acheté le même T-shirt par accident dans un magasin. Nous avons réalisé à quel point nous basons nos achats sur la douceur du tissu. Nous avons alors travaillé avec une équipe de production et des amis du monde de la mode pour développer notre première collection.”

La marque Two Blind Brothers, dont le slogan est “Sentez la différence”, fait particulièrement attention au choix de ses matières. Bradford explique que son frère et lui sont constamment en quête d’un tissu qui soit naturel, doux, aéré et solide. Les frères ont ainsi passé six mois à faire des recherches et à stocker des montagnes de textiles. Ils travaillent actuellement sur plusieurs mélanges de matières.

Aussi pointilleux en tant que stylistes qu’en tant que consommateurs, leur processus de création commence toujours dans leur propre placard :

“Nous sommes entièrement concentrés sur l’idée de penser des vêtements que nous aimerions porter. Quand nous avons reçu nos premières réalisations, nous étions très excités parce qu’ils étaient les T-shirts confortables que nous avions toujours rêvé d’acheter.”

Au-delà du confort, Two Blind Brothers a aussi pour but d’attirer l’attention du public sur la maladie de Stargardt et d’aider à trouver un traitement.

“Il y a des essais cliniques pour de nombreuses maladies. Le succès se présentera sous la forme de centaines de petites victoires, comme de nouvelles approches thérapeutiques génétiques et cellulaires.”

Les deux frères travaillent en effet avec la Foundation Fighting Blindnesse, qui lutte contre la cécité en finançant les chercheurs qui travaillent sur les maladies oculaires. C’est pour cela que 100 % des profits de Two Blind Brothers seront reversés à la recherche.

Les frères Manning espèrent rendre le monde de la mode plus accueillant pour celles et ceux qui ont perdu la vue. Le compte Instagram de Two Blind Brothers attire d’ailleurs l’attention de ses followers sur les conséquences de la maladie de Stargardt en postant deux photos de chacun des produits : une fois avec un rond flou au centre et une fois sans.

Nous réfléchissions à la manière dont nous pouvions lier la marque à notre contenu digital et c’est tombé sous le sens, le ‘flou’ correspond parfaitement à ce que nous voulons partager.

Cela aide à faire connaître la maladie et cela rend presque notre expérience tangible.

Les frères ne fabriquent pas les vêtements eux-mêmes. Pour cela, ils font appel à l’association Dallas Lighthouse for the Blind, dans laquelle 70 % des employés ont des problèmes de vision. Bradford et Bryan sont les preuves vivantes qu’il est possible de tout accomplir si l’on y croit, même avec un handicap :

“Nous sommes surtout contactés par des parents dont les enfants ont été diagnostiqués avec cette maladie. C’est une expérience incroyablement difficile pour eux, et ils ont beaucoup de questions et d’inquiétudes.

Nous sommes tellement chanceux d’avoir des parents qui nous ont aidés, c’est très important pour nous de partager notre expérience avec tous ceux qui le souhaitent.

Nous sommes honorés et reconnaissants de pouvoir aider. Cela a apporté du sens et de la satisfaction dans notre vie, on ne s’y attendait pas.”

Les Manning n’avaient également pas prévu qu’Ellen DeGeneres serait fan de leurs T-shirts ultra-doux. Bryan et Bradford ont été invités dans son émission en janvier dernier et la présentatrice les a surpris avec un chèque de 30 000 dollars (25 000 euros), un énorme coup de pouce et de pub pour la toute jeune marque.

Le passage des deux frangins dans l’émission d’Ellen DeGeneres a fait exploser leur carnet de commandes :

“C’était une des expériences les plus excitantes de notre vie, presque irréelle. Non seulement elle a une audience incroyable, mais sa vision pour rendre le monde meilleur est en totale adéquation avec nos valeurs et notre mission.”

“Sentir la différence” n’est donc pas uniquement un slogan renvoyant au toucher d’une matière douce sous vos doigts : il fait aussi référence à ce que chaque achat peut apporter à la cause des personnes atteintes de cécité. Un sentiment de solidarité qui ne passera jamais de mode.

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet

Publié 22 septembre 2017 par Alexandra Phanor-Faury

Source : http://www.konbini.com/fr/tendances-2/deux-freres-aveugles-bousculent-monde-mode-avec-leur-ligne-vetements/

11. Virage à droite au feu rouge : Labeaume invoque la sécurité

S’il fallait réduire le nombre d’intersections où le virage à droite au feu rouge est interdit à Québec, cela se ferait au détriment de la sécurité selon Régis Labeaume qui a défendu, samedi, les critères appliqués par la Ville.

Sans jamais nommer ses adversaires de Québec 21, qui veulent réduire «massivement» le nombre d’interdictions, le maire sortant s’est longuement employé à tenter de démolir l’argumentaire de Jean-François Gosselin.

Armé d’un tableau de chiffres et de statistiques, M. Labeaume a lui-même abordé la question à la fin d’un point de presse sur un engagement à saveur sportive, soucieux de remettre les pendules à l’heure. «Il faut démystifier. Quand on dit qu’on ne peut jamais tourner, ce n’est pas vrai, c’est juste 15 % mais à deux intersections sur trois, on peut tourner en tout temps, c’est ça la vérité», a-t-il martelé.

Sur les 828 intersections de la Ville qui comptent quelques «3 000 approches», il est actuellement permis de virer à droite au feu rouge en tout temps dans 65 % des cas. En plus des 15 % où il est interdit de tourner 24h sur 24, les interdictions entre 7h et 22h représentent 14 % contre 5 % pour celles entre 7h et 16h. Enfin, celles où l’on précise une période d’interdiction (de mai à octobre) représentent 1 %.

La Ville interdit le virage à droite s’il y a présence d’un brigadier scolaire, s’il y a un signal sonore pour les non-voyants, si le débit de piétons est élevé «comme au centre-ville», si la visibilité est réduite pour les automobilistes et «quand il y a un virage protégé à gauche».

«On peut bien diminuer (le nombre d’interdictions) mais ça veut dire qu’on va éliminer un de ces critères-là. Mais quand même, il faut rester ouvert. Dans le forum qu’on va avoir au printemps prochain, on est prêts à revoir toutes les vitesses dans les quartiers, on est prêts à discuter de tout ça», a mentionné le maire sortant.

Répression dans les zones scolaires

S’il a mis en doute, il y a quelques jours, l’efficacité des radars photo mobiles dans les quartiers résidentiels, Régis Labeaume croit toutefois que l’outil demeure pertinent dans les zones scolaires, là où 1 800 billets d’infraction ont été distribués en 2016.

«Moi, je trouve ça épouvantable ! Comment tu peux accélérer dans une zone scolaire ? Probablement que tu n’as jamais été parent de ta vie. Il y a des affaires qu’on ne pourra plus endurer. On va en discuter au forum mais je pense que dans les zones scolaires, il va falloir être intransigeant. S’il faut, on va renforcer les amendes», s’est-il insurgé.

Article de Jean-Luc Lavallée publié le 6 octobre 2017

Source : http://www.journaldequebec.com/2017/10/07/virage-a-droite-au-feu-rouge–labeaume-invoque-la-securite

12. Stopper la crise permanente du logement des personnes en situation de handicap

Montréal, le 25 septembre – Alors que se déroule le dernier conseil municipal et avant le véritable déclenchement des élections, plusieurs groupes, à l’appel d’Ex aequo, se mobilisent sur la Place Vauquelin de l’Hôtel de Ville de Montréal pour réclamer un Info-Logement.

En termes clairs, il est demandé à l’administration municipale d’instaurer ou de soutenir durablement un espace web centralisé et universellement accessible qui informe les personnes, les organismes et les intervenants de la disponibilité d’un logement accessible, adapté ou adaptable.

Au-delà des données, ce sont actuellement les personnes en situation de handicap qui ne peuvent espérer déménager aisément ou trouver un logement sécuritaire qui permet de demeurer actif. Johanne, qui n’a pas encore 60 ans, ne peut quitter un CHSLD pour un logement adéquat. Brigitte, qui a véritablement souffert de ce manque d’information, n’a jamais pu trouver un logement assez grand pour vivre normalement avec ses deux enfants et l’espace pour ranger ses aides à la mobilité. Anis, quant à lui, aimerait déménager, quitter le nid familial, mais un logement aussi bien adapté que celui de ses parents – qui ont d’ailleurs dépensé de leur poche – est terriblement difficile à trouver. « On ne demande pas à beaucoup de citoyenNEs de prendre des mois ou même des années pour trouver un logement : il faut agir ! » revendique Simon Philippe Caron, agent de défense des droits chez Ex aequo.

L’impossible rencontre
Actuellement, il existe des logements « accessibles » dans le parc immobilier montréalais et gérés par des organismes paramunicipaux, des coopératives d’habitation ou des organismes sans but lucratif ou même simplement, des logements du marché locatif privé accessibles. La ville ne soutien en fait aucune base de données pour informer ses citoyenNEs. Conséquemment, les personnes en situation de handicap ne savent pas où chercher et les locateurs se retrouvent contraints de les louer à des personnes qui ne sont pas en situation de handicap. « Les comités logement et associations de locataires membres de notre regroupement sont souvent démunis quand une personne en situation de handicap leurs demande où elles peuvent trouver un logement accessible » relate Marjolaine Deneault, organisatrice communautaire du Regroupement des Comités Logement et Associations de Locataires du Québec (RCLALQ)

La Crise du logement causée par le handicap et la pauvreté
En plus des défis liés à l’obtention d’un logement accessible ou adapté à Montréal où la majorité des logements sociaux ne répondent pas à de bons standards en accessibilité universelle, on constate que 55% de la population des 15-64 ans en situation de handicap disposait de revenus annuels de moins de 15 000$ . Le défi est de taille considérant que 75% des personnes ayant une déficience qui sont membres d’un ménage vivant sous le seuil de faible revenu habite en appartement.

La question de la difficile accessibilité des logements sociaux est constatée depuis plusieurs années par le FRAPRU. Dans son « Dossier noir de la pauvreté et du logement » publié en 2014 et aussi, dans le cadre de sa tournée en cours sur le droit au logement, l’organisation accueille constamment des témoignages en ce sens. « À long terme, une solution durable serait un nombre suffisant de logements sociaux pour toutes les personnes vulnérabilisées. À court terme, aucun soutien pour régler la question de l’occupation de ces logements sociaux accessibles n’est assumé par la Ville de Montréal », s’étonne Céline Magontier, organisatrice communautaire au FRAPRU.

L’administration municipale a le pouvoir et le devoir de changer les choses
En 2011, la Ville de Montréal a adopté une Politique municipale en accessibilité universelle qui l’engage à « assumer un leadership » en cette matière. La semaine dernière, en grande pompe, l’administration municipale actuelle se réjouissait de son nouveau statut de Métropole et des nouveaux pouvoirs obtenus, notamment pour le secteur de l’habitation. En effet, l’ « Entente-cadre »intervenue entre le gouvernement du Québec et la Ville est non équivoque à cet égard : « Afin de lui accorder une plus grande autonomie dans le développement et la gestion de l’habitation, la Société d’habitation du Québec (SHQ) transférera à la Ville de Montréal les budgets et la responsabilité relatifs au développement de l’habitation sur son territoire ». Étant donné que cet engagement de soutenir la création d’un guichet unique pour informer des logements accessibles a été décrété comme « urgent » en 1978, il y a presque 40 ans, la pression sur la Ville est plus que jamais évidente. Un info-logement est un moyen clair d’assurer l’optimisation de son parc immobilier accessible et de rentabiliser ses investissements, qui représentent des millions de dollars, en adaptation des domiciles.

Mouvement de solidarité
Simon Philippe Caron d’Ex aequo s’enthousiasme des appuis croissants à la revendication. En plus des organismes Mémo-Québec et le RAPLIQ, plusieurs comités logement qui reçoivent depuis des années des demandes pour des logements sans savoir à quelles ressources les diriger sont du mouvement.

Communiqué de Benoit Racette,
Responsable des communications (relationniste)
Ex aequo publié le 25 septembre 2017

Source :
http://www.exaequo.net/Stopper-la-crise-permanente-du

13. Ford : Un conducteur camouflé pour étudier l’acceptabilité des voitures autonomes dans la circulation urbaine

«Nous devons résoudre les différents problèmes liés à l’absence d’humain au volant. Pour cela, il s’agit de trouver un procédé pour remplacer le hochement de tête ou le signal de la main dans le but de garantir la sécurité et l’efficacité des véhicules autonomes».

Aujourd’hui, le contact visuel entre le conducteur et le piéton leur permet de communiquer. Le conducteur peut indiquer au piéton, avec un simple signe de main ou mouvement de tête, qu’il peut traverser en toute sécurité. A l’arrivée des voitures autonomes sur les routes, comment cette communication va-t-elle être possible ?

Aux États-Unis, plus précisément en Virginie, Ford s’est associé au Virginia Tech Institute, spécialisé dans la recherche sur les transports, pour répondre à cette question. En effet, ils ont mené plusieurs études afin de trouver des moyens à travers lesquels une voiture autonome pourra communiquer avec les piétons et les conducteurs.

«Comprendre l’impact des voitures autonomes sur le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui est indispensable pour s’assurer du bien-fondé de l’expérience que nous offrirons demain à nos clients», déclare John Shutko, spécialiste des comportements humains chez Ford. «Nous devons résoudre les différents problèmes liés à l’absence d’humain au volant. Pour cela, il s’agit de trouver un procédé pour remplacer le hochement de tête ou le signal de la main dans le but de garantir la sécurité et l’efficacité des véhicules autonomes». rajoute-t-il.

Après plusieurs propositions, les chercheurs se sont mis d’accord sur un système de signaux lumineux qui s’avère le plus efficace et le plus compréhensible. Pour arriver à des réponses concrètes sur les réactions des piétons et des automobilistes, Ford et Virginia Tech Institute ont décidé de mettre en essai ce protocole de communication. Ils ont installé une barre lumineuse sur le haut du pare-brise avant d’un Ford Transit où se trouvait un conducteur déguisé en siège pour donner l’impression qu’il s’agit d’un véritable véhicule autonome.

Pour scanner et enregistrer tout ce qui se passe à 360 degrés, six caméras haute définition ont été installées autour du véhicule.

Sur les routes du nord de la Virginie où la circulation est intense et les piétons sont nombreux, trois types de signaux ont été testés. Pour indiquer que le véhicule est en mode conduite autonome, la barre affiche une lumière blanche fixe. Pour céder le passage, deux lumières blanches se déplacent latéralement sur la barre, tandis qu’une lumière blanche clignotante signifie que le véhicule s’apprête à redémarrer après un arrêt.

Avec le Ford Transit Connect de test, les chercheurs ont pu récolter de nombreuses images (plus de 150 heures de données sur près de 3.000 km parcourus), sur lesquelles figurent les réactions des personnes (piétons, cyclistes et automobilistes) ayant croisé le véhicule. Le signal lumineux a été activé plus de 1.650 fois. De quoi permettre aux chercheurs d’étudier les différents comportements et réactions envers un véhicule sans chauffeur apparent.

En parallèle et avec plusieurs organismes de l’industrie automobile, Ford pousse activement pour créer un standard dans le secteur. En optant pour une interface de communication visuelle compréhensible par tous et adoptée par l’ensemble des constructeurs de véhicules autonomes, l’arrivée prochaine des voitures sans chauffeur pourra se faire de manière plus rassurante pour l’ensemble des autres usagers de la route. Ford étudie également une solution qui permettrait de communiquer avec les malvoyants et les non-voyants dans le cadre d’un projet indépendant.

Article publié le 23 septembre 2017

Source : http://aujourdhui.ma/automobile/ford-un-conducteur-camoufle-pour-etudier-lacceptabilite-des-voitures-autonomes-dans-la-circulation-urbaine