Écho du RAAMM pour la période du 20 au 26 avril

20 avril 2020

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 20 au 26 avril 2020.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. Des moments cruciaux pour les personnes avec un chien-guide

Texte de M. Yvon Provencher, citoyen de Montréal, publié le 12 avril 2020 dans les pages débats de La Presse

J’écris ces lignes pour lancer un cri du cœur. Un cri du cœur pour la solidarité entre nous. La solidarité pour l’ici et maintenant, mais pour l’avenir aussi.

Alors que nous pouvons encore sortir et prendre l’air, pour recharger les batteries, ce moment est des plus précieux pour ceux et celles, comme moi, qui sont aveugles ou malvoyants et qui ont un chien-guide. Moi, comme vous, je profite du printemps qui pointe son nez. Vous comme moi pouvons encore jouir de ce moment parce que, notamment, nous respectons les règles pour nous protéger mutuellement (garder nos distances, éviter les rassemblements, se laver les mains, tousser dans le pli de notre coude, etc.).

Pour les personnes qui se déplacent avec un chien-guide, ces moments sont d’autant plus importants qu’ils leur permettent de faire travailler leurs chiens, s’assurant ainsi qu’ils conservent ce qu’ils ont appris durant leur entraînement (éviter des obstacles, traverser la rue en ligne droite, etc.).

Nous avons fait le choix de partager nos vies avec ces merveilleux amis, d’abord parce que nous aimons les animaux, mais aussi, et c’est là une richesse inestimable, parce qu’ils nous donnent encore plus d’autonomie.

Les sorties que nous faisons sont d’autant plus nécessaires qu’un chien qui ne travaille pas est un chien qui risque de perdre ses acquis.

Je lance donc ce cri du cœur : continuons de respecter les règles durant la pandémie. Au jour le jour, le fait de prendre l’air nous aide à garder nos esprits, à refaire un tant soit peu nos énergies. Respecter ces règles, c’est nous protéger mutuellement, mais c’est aussi faire en sorte que ceux et celles qui ont un chien-guide auront un animal qui, au sortir de cette crise, pourra continuer de leur conférer cette autonomie, si chèrement acquise.

Source : https://www.lapresse.ca/debats/opinions/202004/12/01-5269012-des-moments-cruciaux-pour-les-personnes-avec-un-chien-guide.php

2. Personnes ayant des limitations fonctionnelles et état d’urgence sanitaire

Lettre de DéPhy Montréal (Le regroupement des organismes en déficience physique de l’île de Montréal), à la Mairesse de Montréal

Par courrier électronique

Montréal, le 30 mars 2020

Madame Valérie Plante
Mairesse de Montréal

Objet : Personnes ayant des limitations fonctionnelles et état d’urgence sanitaire

Madame Plante,

Fondé en 1985, DéPhy Montréal, anciennement le Regroupement des organismes de promotion du Montréal métropolitain (ROPMM), rassemble 55 organismes communautaires engagés dans la promotion ou la défense des droits des personnes vivant avec une déficience physique (motrice, sensorielle, du langage et de la parole) sur l’île de Montréal.

Tout d’abord, nous tenons à saluer la Ville de Montréal, qui réagit très rapidement depuis le début de la crise de la COVID-19, et qui tente d’informer la population de ses décisions et de ses actions. Cependant, depuis plusieurs jours, nous constatons une montée significative de l’anxiété chez les personnes ayant des limitations fonctionnelles, qui se sentent encore plus vulnérables dans la situation actuelle.

En effet, nous avons constaté que les personnes handicapées sont très rarement mentionnées, que ce soit lors des conférences de presse ou déclarations publiques, dans les documents officiels, mesures ou programmes annoncés par la Ville, etc. Or, la majorité des mesures ou programmes qui s’adressent aux personnes aînées s’appliquent, ou devraient également s’appliquer, aux personnes ayant des limitations fonctionnelles. . Le fait que ces personnes ne soient pas explicitement nommées a deux conséquences majeures. Tout d’abord, n’étant pas nommées, celles-ci pensent qu’elles ne sont pas concernées par les mesures ou qu’elles n’ont pas droit aux programmes, ce qui leur donne le sentiment d’être oubliées par les autorités publiques. Ensuite, les différentes organisations, publiques ou privées, y compris certains arrondissements, qui adaptent leurs services ou qui prennent des dispositions particulières pour répondre aux besoins actuels, n’incluent pas nécessairement les personnes handicapées dans lesdits services ou dispositions. Par exemple, plusieurs services de livraison à domicile offrent des modalités particulières pour les personnes aînées, mais pas pour les personnes ayant des limitations fonctionnelles. Si toutes les communications de l’administration municipale mentionnaient systématiquement les personnes handicapées, celles-ci pourraient bénéficier de plus de services, et ainsi, obtenir une meilleure réponse à leurs besoins.

À cet effet, nous vous demandons de bien vouloir demander aux différents services centraux, arrondissements et villes liées, ainsi qu’aux acteurs publics, parapublics et privés, de tenir compte de cette réalité et d’adapter tous leurs messages et actions en conséquence.

De plus, si de nombreux programmes et services sont actuellement disponibles en ligne uniquement, il est important de tenir compte que l’accessibilité (physique, financière et cognitive) des technologies n’est pas automatique pour les personnes ayant des limitations fonctionnelles (et pour les personnes aînées), dont le revenu et le niveau de littératie numérique sont souvent inférieurs à ceux des autres citoyens. Nous recommandons donc que tout service offert en ligne soit également offert par téléphone (numéros à 10 chiffres, compatibles avec le Service de relai vidéo – SRV – pour les personnes sourdes), et que l’information relative à ces services soit diffusée via les médias traditionnels (télévision, radio, journaux), et, le cas échéant, via le Publiphone du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM).

En outre, la déclaration de l’état d’urgence, dont la perspective suscitait déjà de nombreuses inquiétudes dans les derniers jours, est maintenant chose faite, et les personnes ayant des limitations fonctionnelles ont absolument besoin d’être immédiatement rassurées sur les points suivants :

  • Accès à la nourriture : De nombreuses personnes ayant des limitations fonctionnelles, notamment des personnes ayant une déficience visuelle, n’ont pas accès aux différentes plateformes Web des épiceries et des services de restauration, car celles-ci ne sont pas accessibles (i.e. utilisables avec des technologies d’adaptation comme une synthèse vocale ou une plage braille). Aussi, il est essentiel que ces personnes soient assurées qu’elles ne manqueront pas de nourriture, qu’elles pourront avoir la possibilité de passer des commandes (et de payer) par téléphone et de bénéficier des services de livraison à domicile, ou, dans certains cas, d’avoir accès aux banques alimentaires et aux services de popote roulante.
  • Accès aux services vétérinaires et à la nourriture pour animaux : Les chiens guides (par exemple pour une personne ayant une déficience visuelle) ou d’assistance (par exemple pour une personne ayant un trouble du spectre de l’autisme), sont indispensables pour l’autonomie, l’équilibre émotionnel et la santé physique et psychologique de nombreuses personnes ayant des limitations fonctionnelles. Depuis le début de la crise de la COVID-19, plusieurs personnes ont pensé à placer leur chien dans des refuges pour animaux, de crainte de ne pas pouvoir les faire soigner ou les nourrir. Bien que les services vétérinaires ainsi que les commerces d’aliments et de fournitures pour les animaux (comme la société Mondou) soient maintenant considérés comme des services essentiels, ces personnes doivent être assurées qu’elles auront toujours accès à la nourriture pour leur chien et, qu’en cas d’urgence, elles pourront avoir accès aux services vétérinaires, en ayant la possibilité de s’y rendre (à pied, en transport en commun, en transport adapté, etc.) ou de recourir aux services ambulanciers pour animaux.
  • Accès à l’information : Les communications sur les différentes mesures municipales liées à la crise de la COVID-19 doivent être accessibles aux personnes ayant des limitations fonctionnelles, afin que celles-ci puissent être adéquatement informées. Ainsi, toute conférence de presse ou déclaration publique filmée doit être accompagnée de médaillons en langue des signes, et tous les documents écrits doivent être accessibles (i.e. utilisables avec des technologies d’adaptation).
  • Mesures d’accommodements : Si de nombreuses mesures ont été mises en places afin de freiner la propagation du virus, celles-ci ne tiennent souvent pas compte de la réalité et des besoins des personnes ayant des limitations fonctionnelles. Aussi, il est de la responsabilité des autorités municipales de s’assurer que tous les acteurs publics, parapublics, associatifs et privés, qui œuvrent sur l’île de Montréal, fassent preuve d’empathie et d’ouverture d’esprit, afin de proposer certains accommodements. De fait, aucune mesure ne saurait être appliquée systématiquement sans tenir compte des besoins spécifiques des personnes ayant des limitations fonctionnelles.

Nous tenons ici à vous rappeler que de nombreuses personnes ayant des limitations fonctionnelles vivent seules et ne reçoivent pas de services de soutien à domicile. Au demeurant, plusieurs de ces personnes, qui étaient parfaitement autonomes dans un contexte de vie normal, ont perdu leurs repères et une grande partie de leur autonomie en raison des bouleversements actuels, notamment parce qu’étant plus vulnérables au coronavirus, plusieurs doivent rester confinées.

Pour terminer, nous sommes conscients que la situation actuelle amène son lot de défis pour l’administration municipale et pour toute l’agglomération. Nous voulons ainsi travailler en étroite collaboration avec la Ville, pour que les personnes ayant des limitations fonctionnelles puissent avoir accès aux mêmes services que le reste de la population, en fonction de leurs besoins et de leurs capacités.

De fait, DéPhy Montréal étant un acteur essentiel sur l’île de Montréal, nous sommes non seulement en mesure de diffuser l’information et de communiquer efficacement avec nos membres et avec les personnes ayant des limitations fonctionnelles, mais également de faire connaître les besoins de ces personnes à l’administration municipale. En conséquence, nous sommes intéressés à collaborer avec la Ville afin d’identifier des pistes d’actions spécifiques à mettre en œuvre pour répondre aux besoins particuliers des personnes ayant des limitations fonctionnelles durant cette crise (dont nous espérons l’issue prochaine).

Dans l’immédiat, une adaptation des messages et des actions municipales est indispensable pour faire diminuer les inquiétudes et l’anxiété ressenties par ces personnes.

En espérant que vous porterez attention à notre demande, veuillez agréer, Madame Plante, l’expression de mes salutations distinguées.

Anne Pelletier
Directrice générale, DéPhy Montréal

CC :

Nathalie Goulet, élue responsable de l’inclusion sociale, des sports et loisirs, de la condition féminine, de l’itinérance et de la jeunesse – Ville de Montréal

Manon Lusignan, Chef du Service régional des activités communautaires et de l’itinérance – CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

DéPhy Montréal

312-7000, av. du Parc

Montréal (Québec) H3N 1X1

Tél. : 514-255-4888

www.dephy-mtl.org

3. Distanciation sociale : un défi pour les personnes aveugles et malvoyantes

Article de Nicolas Bourcier publié dans La Voix de l’Est le 14 avril 2020

La distanciation sociale n’est pas une mesure simple à appliquer pour les personnes ayant une perte de vision et ceux qui sont aveugles. Cette consigne les empêche par moment d’avoir accès à des services essentiels en étant accompagnés d’un guide.

La Fondation INCA a lancé ce message dans une lettre ouverte diffusée dans plusieurs médias.  À LIRE ICI: La distanciation sociale difficile à pratiquer pour les personnes ayant une perte de vision

«Les Canadiens aveugles ou ayant une vision partielle – surtout ceux qui vivent seuls – peuvent devoir se fier à un guide voyant (une personne qui guide une personne ayant une perte de vision) pour des besoins urgents, notamment pour se rendre en toute sécurité à l’épicerie, à la pharmacie, chez leur médecin, à la banque et retourner à la maison», mentionne la présidente du programme de chiens-guides, Diane Bergeron.

Le directeur général de l’Organisme Éducation Intégration Loisirs (O.E.I.L.) de Granby, qui se donne le mandat de briser l’isolement chez les personnes aveugles et malvoyantes de la région, Pierre Champagne, partage l’avis de Mme Bergeron. « On demande aux gens d’être respectueux quand ils voient quelqu’un avec un chien-guide ou une canne blanche et d’essayer de garder leurs distances, puisque c’est plus difficile pour nous de le faire », ajoute-t-il. 

Toutefois, lorsque c’est possible, la priorité est de rester à la maison et d’utiliser les services de livraison de l’épicerie ou de plats préparés, comme la popote roulante, soutient Pierre Champagne. 

L’O.E.I.L. a le mandat de faire des appels de courtoisie auprès de ses membres pour prendre le pouls de la situation et, outre l’ennui ressenti par quelques personnes, la situation semble bien se dérouler, mentionne M. Champagne. 

Source : https://www.lavoixdelest.ca/actualites/covid-19/distanciation-sociale–un-defi-pour-les-personnes-aveugles-et-malvoyantes-b5ae1e47f88b1704f51d120920763e2f

4. La technologie et l’ingéniosité au service de la sécurité de nos employés

Article tiré de Nouvelle vision, l’Infolettre de la recherche et de l’innovation, Institut Nazareth et Louis-Braille (CRIR-INLB) Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre Vol. 3, no 4, 15 avril 2020

Qu’est-ce que des textes en braille et une visière de protection ont en commun? Ils peuvent être imprimés grâce à une imprimante 3D!

Déjà équipée d’une impressionnante imprimante 3D, l’équipe de l’Adaptation de l’information par médias substituts (AIMS) de l’INLB a eu l’idée de mettre son savoir-faire au défi afin de prêter main-forte aux équipes en milieux de soins.

Rapidement après le début de la crise, les membres de cette équipe ont créé un prototype de visière composée d’une feuille de plastique et d’un dispositif de plastique qui repose sur les oreilles et tient la feuille protectrice .C’est ce dispositif qui est imprimé à l’INLB.

Soumis aux équipes de prévention et de contrôle des infections ainsi qu’aux médecins : leur prototype a passé le test de la sécurité et de l’efficacité. « Un super produit que vous avez! », a affirmé un médecin qui a testé le produit, qui est d’ailleurs lavable et donc réutilisable.

L’équipe s’est donc rapidement donnée les moyens de produire de grandes quantités : vingt petites imprimantes 3D ont été acquises, paramétrées et testées. Au début, la production reposait sur les épaules de deux techniciens, Dominic Beaudin et Christian Gervais, les initiateurs du projet. Depuis, deux collègues se sont joints à l’équipe, ce qui permet maintenant de produire de 7 h à 22 h, 7 jours sur 7!

Leur mobilisation quotidienne porte ses fruits : chaque jour, ce sont entre 150 et 170 visières emballées sous vide qui gagnent les milieux de soins de notre CISSS, transportées par les équipes de la Direction de la logistique.

En chinois, le mot crise est formé de deux caractères : l’un représentant le danger et l’autre l’opportunité. Cette démonstration d’ingéniosité n’est-elle pas une illustration parfaite que l’équipe AIMS a su saisir l’opportunité pour assurer la sécurité de nos équipes?

Source : Première publication le 9 avril par le E-centre Vos nouvelles, votre organisation CISSS de la Montérégie-Centre https://santemc.quebec/icentre/?p=186818

5. CRIR-INLB-Activités de recherche pendant la période de COVID-19

Source : Infolettre de la recherche et de l’innovation, Institut Nazareth et Louis-Braille (CRIR-INLB), Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre, Vol. 3, no 4, avril 2020

Plusieurs personnes se demandent et nous demandent si certaines activités de recherche sont maintenues pendant la période de pandémie de COVID-19. Voici quelques éléments de réponse :

Le recrutement de participants est suspendu. En période de confinement, il serait inapproprié, voire dangereux, de solliciter la participation d’usagers, surtout lorsqu’il s’agit d’expérimentation en mode présentiel.

Les convenances institutionnelles des nouveaux projets sont également suspendues. Les gestionnaires se consacrent actuellement aux services d’urgence : on ne peut donc les solliciter pour connaître leur avis sur la faisabilité d’un nouveau projet de recherche tant que la situation n’est pas revenue à la normale.

La participation des intervenants aux projets en cours est également suspendue. Tous les intervenants sont actuellement exclusivement dédiés au soutien à distance des usagers.

Le suivi administratif des projets est maintenu : liens avec le CRIR, avec la personne mandatée du CISSS de la Montérégie-Centre, avec les chercheurs et les assistants de recherche. Le personnel administratif est en mode télétravail et en mesure de répondre à vos questions.

La rédaction d’articles scientifiques se poursuit lorsque les projets en cours en sont rendus à l’étape de diffusion des résultats de recherche.

Nous espérons tous un rétablissement prochain de la situation, rétablissement qui ira de pair avec la reprise progressive des activités de recherche. D’ici là, nous vous souhaitons une santé et un moral préservés. Cliquez ici pour consulter les pages Web de la recherche et de l’innovation. 

6. Groupes Printemps Été Fondation INCA

C’est le moment de vous inscrire à la session de printemps!

La Fondation INCA est fière de vous annoncer qu’elle offre tous ses programmes et services à distance pendant le confinement causé par la COVID-19.  Ils sont gratuits et offerts à tous ceux ayant une perte de vision.

Atelier sur les commandes accessibles

Nous avons créé un atelier spécial pour vous présenter des épiceries, pharmacies, popotes roulantes et commerces divers qui offrent un service de livraison par téléphone ou en ligne.

Jeudi 16 avril 14h à 15h30.

Pour vous inscrire, veuillez contacter Najla Noori par courriel à [email protected]  ou par téléphone au 1800 465-4622 #232.

 

Plusieurs horaires de Café-rencontres à distance

Profitez d’un appel téléphonique tout en prenant une bonne tasse de café ou de thé, pour discuter de façon informelle en lien avec le coronavirus ou non, échanger des conseils, jouer à des jeux, vous changer les idées, ventiler et plus encore!

Les mardis de 10h30 à 12h00 ou de 13h30 à 15h, dès le 28 avril, ou les vendredis de 10h30 à 12h00, dès le 1er mai.

Pour vous inscrire, veuillez contacter Najla Noori par courriel à [email protected]  ou par téléphone au 1800 465-4622 #232.

Café-rencontres pour ados à distance  

BONNE NOUVELLE pour les adolescents: nous offrons nos café-rencontres avec des sujets et une approche pensés spécifiquement pour vous!

Les mercredis de 14h00 à 15h30 dès le 22 avril!

Pour vous inscrire, veuillez contacter Najla Noori par courriel à [email protected]  ou par téléphone au 1800 465-4622 #232.

Groupes de soutien téléphoniques

Ces groupes gratuits  sont conçus pour permettre aux personnes vivant avec un handicap visuel de développer des stratégies d’adaptation. Nous offrons un environnement accueillant, une écoute sans jugement, un lieu de partage et d’apprentissage à tous les participants.   Vous aurez l’occasion d’aborder des sujets tels que le deuil de la perte de vision, la gestion du stress et l’affirmation de soi pendant 8 semaines consécutives.

Les mercredis de 10h30 à 12h00 ou de 13h30 à 15h00, dès le 29 avril.

Ou les jeudis de 13h 30 à 15h00, dès le 30 avril.

Pour vous inscrire, veuillez contacter David Trudel par courriel à [email protected]  ou par téléphone au 1800 465-4622 #245.

Merci beaucoup et n’hésitez pas à me contacter pour de plus amples renseignements. .

Najla Noori

Chef des programmes Psychosocial et Jeunesse

Psychosocial and Youth programs lead

Tél.: 514-934-4622 # 232 Sans frais : 1-800-465-4622 # 232

Cell : 514-589-6405 Télécopieur : 514-934-2131

2085 Parthenais Montréal Québec H2K 3T1

7. Google dévoile un nouveau clavier virtuel en braille pour les smartphones Android

Article de Valentin Cimino publié le 14 avril 2020 par Siècle digital

TalkBack est un clavier qui doit permettre aux personnes aveugles de mieux s’insérer dans notre société.

Le braille est un sujet complexe pour les géants de la tech, délaissé au fil des années au profit des technologies de reconnaissance vocale. Aujourd’hui Google fait un pas en avant vers les personnes malvoyantes. Le géant américain vient de dévoiler un nouveau clavier virtuel en braille qui sera bientôt disponible sur tous les smartphones Android fonctionnant avec la version 5.0 ou plus, du système d’exploitation.

TalkBack : le clavier virtuel en braille Android

Si la reconnaissance vocale peut permettre aux personnes malvoyantes et aveugles de communiquer à l’aide d’un smartphone, ce n’est clairement pas suffisant. On ne peut pas toujours discuter à voix haute. Parfois, un peu d’intimité est nécessaire pour rédiger un message. Des claviers en braille externes ont déjà vu le jour mais à chaque le même problème se posait : celui du coût et de l’usage. Dans un billet de blog, Brian Kemler, Product Manager à l’origine de ce nouveau clavier explique que :

Il y a plus de 150 ans, l’invention du braille a été quelque chose de révolutionnaire. La lecture et l’écriture étaient enfin accessibles aux personnes aveugles. Aujourd’hui, des claviers externes en braille existent, mais ils sont souvent chers et peuvent être longs à connecter. Notre nouveau clavier virtuel TalkBack est un clavier virtuel intégré directement sur Android”. (Disponible uniquement en anglais pour le moment.)

Ce clavier virtuel a l’ambition de placer les personnes aveugles sur le même pied d’égalité que celles qui peuvent utiliser un clavier classique. L’objectif est de leur simplifier la vie pour utiliser les réseaux sociaux ou encore la réponse aux messages et aux e-mails. Brian Kemler ajoute que : “dans le cadre de notre mission visant à rendre l’information mondiale universellement accessible, nous espérons que ce clavier permettra de développer largement la connaissance du braille et aidera les personnes aveugles et malvoyantes à mieux s’insérer dans notre société”.

Quand l’accessibilité anime les entreprises

D’autres entreprises ont déjà lancé de telles initiatives pour accompagner les personnes aveugles. On pense forcément à Lego, pionnier en la matière. En août 2019, le fabricant de jouets annonçait qu’il mettait en place des instructions en braille pour aider les malvoyants à profiter de ses jouets. Grâce à l’intelligence artificielle, le fabricant danois a réussi à automatiser les processus de traduction. Cette technologie permet de rendre chaque étape inscrite sur la notice de montage accessible aux personnes malvoyantes.

Il y a un an, Lego lançait également un programme pour permettre aux personnes malvoyantes d’apprendre le braille grâce aux jouets. La partie supérieure des briques Lego ont été remplacées par des caractères en braille. Un changement qui n’entrave absolument pas le fonctionnement des jouets, et qui permet aux enfants souffrant de déficiences visuelles d’apprendre le braille par le jeu plutôt que par des méthodes strictes.

Source : https://siecledigital.fr/2020/04/14/google-devoile-un-nouveau-clavier-en-braille-pour-les-smartphones-android/

8. « Les mains sont comme nos yeux » : non-voyante et infectée par le Covid-19, Michèle nous raconte son quotidien

Article de Matthieu Delacharler publié le 9 avril 2020 sur LCI

La période actuelle est une épreuve pour de nombreux Français. Elle l’est encore plus pour les personnes en situation de handicap. Non-voyante, Michèle Sarloute, 62 ans, raconte à LCI son quotidien depuis trois semaines et l’instauration du confinement.

Comme des millions de Français, Michèle Sarloute vient d’entamer sa quatrième semaine de confinement. Mais pour cette jeune retraitée de 62 ans, qui habite à Sète (Hérault), la situation est un peu différente. « Je suis non-voyante, et il y a donc un certain nombre de choses que je ne peux pas faire de moi-même. Enfin du moins, sans assistance », explique cette ancienne kinésithérapeute. A l’heure des gestes barrières et de la distanciation sociale, elle doit se priver d’une faculté pourtant essentielle dans son quotidien, le toucher. 

« Lorsqu’on est non-voyant, les mains sont comme nos yeux. Nous les utilisons pour interagir avec notre environnement, que ce soit pour trouver le trou de la serrure de la boîte aux lettres ou pour savoir dans quel sens soulever le couvercle de la poubelle. Cela peut sembler bête, mais quand on a perdu la vue, on ne peut pas faire autrement », souligne la Sétoise. En France métropolitaine, à l’instar de Michèle Sarloute, plus de 207,000 personnes sont atteintes d’un trouble de la vision profond.

«Les gants, ce ne sont pas vraiment nos amis. On perd la sensation du toucher. Alors, forcément, c’est un peu handicapant.»

Michèle Sarloute habite seule dans un appartement. Quelques jours avant l’annonce de l’instauration du confinement, la retraitée a été infectée par le nouveau coronavirus (Covid-19). « Je ne sais absolument pas comment je l’ai attrapé. Au quotidien, je touche tout ce qui m’entoure. Et apparemment, il suffit de se frotter l’œil pour être contaminé. Il aurait fallu que je porte des gants dès le début du confinement. Mais, à l’époque, on ne savait pas », dit-elle.

Après deux semaines difficiles, elle va aujourd’hui beaucoup mieux, dit-elle. « Je n’ai pas voulu aller à l’hôpital. Les soignants ne sont pas toujours très bien formés pour l’accueil des personnes non-voyantes. Ce n’est pas de leur faute, ils font ce qu’ils peuvent », admet la jeune retraitée. « Mon médecin était furieux, mais une personne qui en avait sans doute davantage besoin a pu avoir une place de libre », souligne-t-elle, avec un brin de malice.

Depuis bientôt quatre semaines, Michèle Sarloute enfile donc une masque en tissu et une paire des gants dès qu’elle s’aventure hors de son domicile. « A en croire mon médecin, je vais être immunisée pendant un petit bout de temps. Ce n’est pas pour me protéger du virus, mais pour éviter de contaminer les autres sur mon chemin », poursuit la jeune retraitée. Une nouvelle habitude qui a aussi ses inconvénients. « Les gants, ce ne sont pas vraiment nos amis. On perd la sensation du toucher. Alors, forcément, c’est un peu handicapant. Mais il faut bien s’adapter. Et ce n’est pas pour toute la vie », acquiesce-t-elle. 

«Les personnes non-voyantes utilisent beaucoup les bruits de la ville quand ils se déplacent.»

Les contraintes liées au confinement, la sexagénaire en fait l’expérience au quotidien, et depuis longtemps. « En tant que non-voyant, nous l’avons déjà l’habitude de ne pas pouvoir faire ce que l’on veut, quand on le veut. De ce fait, nous devons toujours être dans l’anticipation. Autant vous dire que je suis rodée à l’exercice », plaisante-t-elle. « Sachant qu’on dépend des autres, on a dû intégrer dans notre mode de fonctionnement le fait d’attendre. » Lors de l’une de ses rares sorties hors du domicile, Michèle Sarloute a cependant pu constater toute la difficulté pour respecter la distance de sécurité. 

« Lorsque j’avance dans la rue, ce sont les autres  qui doivent veiller à respecter la distance de sécurité d’un mètre. Car moi, j’en suis incapable. Et parfois, c’est un peu compliqué. Ne serait-ce que pour savoir si une personne marche devant moi ou s’il se dirige dans ma direction », admet-elle. Autre difficulté, le fait que la ville soit devenue plus silencieuse. « Les personnes non-voyantes utilisent beaucoup les bruits de la ville quand ils se déplacent. C’est agréable et reposant, mais cela demande un effort de concentration plus important pour se repérer dans l’espace », dit-elle. 

En temps ordinaire, pour les courses, la sexagénaire utilise des services de drive et se déplace grâce à des services transport de personnes handicapées ou en faisant appel à des amis. « Avec les restrictions, ce n’est plus possible », souligne-t-elle. Heureusement, la retraitée peut compter sur une aide extérieure. Un peu partout en France, les centres communaux d’action sociale (CCAS) sont sur le pont et d’un grand soutien notamment pour les personnes en situation de handicap. « J’ai appelé lundi matin, car mon frigo était quasiment vide. Quelqu’un va faire mes courses et me les ramener. Ils ont mis en place ce système pour aider les gens comme moi qui n’ont pas la possibilité de se rendre au supermarché. » 

Michèle tient d’ailleurs à mettre en lumière les élans de solidarité dont elle bénéficie ainsi que le travail exceptionnel des associations d’aide aux personnes handicapées. « Quand j’étais malade, le pharmacien m’a livré mes médicaments. Mon médecin, lui, m’a appelée à trois reprises pour suivre à distance l’évolution de la maladie. Je ne sais pas si c’est la même chose dans tous les pays. Mais on a quand même de la chance, globalement », estime la jeune retraitée, qui bénéficie de l’aide de l’antenne Languedoc-Roussillon de la Fédération des aveugles de France (FaF-LR). « Les membres font un boulot extraordinaire pour sortir les personnes de l’isolement. Tout un service d’accompagnement médico-social a été mis en place. Régulièrement, il m’appelle pour prendre de mes nouvelles. Moralement, c’est un soutien énorme pour les gens comme moi. »

C’est d’ailleurs grâce à l’une de ces structures associatives qu’une version pour non-voyant de l’attestation dérogatoire de déplacement a pu être éditée. « Le gouvernement avait oublié les personnes non-voyantes, lorsqu’il a lancé son dispositif », avance-t-elle. Depuis le 2 avril, nous n’en avons plus besoin. Il suffit de présenter sa carte d’invalidité. » 

Michèle Sarloute apporte elle aussi sa pierre à l’édifice, en animant un forum de discussion pour déficients visuels. « On y partage des conseils pratiques, des recettes de cuisine. On s’échange des livres audio. Tout le monde ne réagit pas de la même façon, insiste-t-elle. Certaines personnes sont plus renfermées sur elles-mêmes que d’autres. Il est donc indispensable de maintenir un contact pour les sortir de leur isolement. »

«L’humain s’adapte à tout. Quand j’étais petite, je voyais un peu et j’ai perdu la vue au fil du temps. Aujourd’hui, je ne vois plus du tout. Ma vie ne s’est pas arrêtée pour autant.»

En dépit de la prolongation de la période de confinement, la retraitée fait preuve de philosophie. « Entre l’aquagym, la natation et le yoga, mes semaines sont bien remplies habituellement. Comme tout le monde, je dois trouver de nouvelles occupations. Je mets à profit ce temps libre pour faire du rangement et trier mes papiers. J’ai un vélo d’appartement et un tapis de yoga, pour l’activité physique. Et avec les beaux jours qui reviennent, je profite de ma terrasse pour faire du jardinage. A vrai dire, je n’ai pas le temps de m’ennuyer ! » 

Si le contexte du confinement ne semble pas lui peser, Michèle a cependant du mal à se projeter. Et la levée du confinement, même si elle n’est pas pour tout de suite, l’inquiète un peu. « Il m’arrive souvent interpeller des gens qui passent à côté de moi dans la rue pour leur demander si je suis bien au bon numéro. Généralement, les gens me prennent le bras et m’accompagne devant. Comment va-t-on faire si les gens ne doivent pas s’approcher ? Avec la distanciation sociale, je ne sais pas s’ils seront aussi aidant qu’en temps ordinaire. »

La jeune retraitée sait d’ores et déjà ce qu’elle fera le jour où le confinement prendra fin. « J’ai une amie avec qui j’ai l’habitude de partir en promenade. Je rêve d’aller courir avec elle. Pour moi, c’est ce qui symbolise le mieux la liberté. Évidemment, j’aurais aussi très envie de la serrer dans mes bras. Mais, pour le contact corporel, je crois qu’il va falloir attendre encore un peu. Il faudra bien s’y faire, nous n’avons pas le choix. La vie m’a appris une chose essentielle : l’humain s’adapte à tout. Petite, je voyais un peu et j’ai perdu la vue au fil du temps. Aujourd’hui, je ne vois plus du tout. Mais ma vie ne s’est pas pour autant arrêtée. » Une leçon de vie. 

Source : https://www.lci.fr/population/coronavirus-l-humain-s-adapte-a-tout-non-voyante-et-infectee-par-le-covid-19-michele-nous-raconte-son-quotidien-temoignage-handicap-2150467.html

9. Covid-19 en France : quel accès aux contenus culturels pour le public aveugle durant le confinement ?

Article de Laura Welfringer publié le 13 avril 2020 par France24

Depuis l’instauration de mesures du confinement en France, beaucoup d’acteurs culturels ont misé sur le numérique pour continuer de nourrir la curiosité de leurs publics habituels. Mais pour les personnes aveugles ou malvoyantes, la dématérialisation de la culture pose plus que jamais la question de son accessibilité.

« On serait vraiment très démunis si on n’avait pas accès au numérique ». D’une phrase, Pierre Marragou, président du GIAA/apiDV (Le Groupement des Intellectuels Aveugles ou Amblyopes), résume les conséquences de la pandémie de coronavirus sur son association, dont le but est d' »accompagner, promouvoir et intégrer les déficients visuels ».

Depuis la fermeture en France des « lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays », l’offre de nombreux acteurs culturels s’est reportée sur la Toile. Mais les visites guidées au musée pour le public aveugle ou malvoyant ont été suspendues. Pierre Marragou a donc lancé une info-lettre, « des Temps Confinés », pour relayer podcasts, émissions de radio, livres audio et informations générales à destination des déficients visuels, soit environ 1,7 million de personnes d’après la Fédération des aveugles et amblyopes de France.

Pour ses bénéficiaires les moins connectés – souvent les plus âgés – le GIAA/apiDV a mis en place un système d’appel systématique. Une manière d’atténuer leur isolement, dans un contexte de dématérialisation accélérée de la vie sociale, qui « pose de façon très flagrante la question de l’accessibilité numérique. […] Accessibilité, aussi, de l’offre culturelle sur Internet », constate Pierre Marragou.

Aujourd’hui encore, beaucoup de sites échappent aux systèmes de synthèse vocale qu’utilisent les aveugles, parce qu’ils manquent de contenus en audiodescription ou contiennent de nombreuses photos.

Pourtant, « le droit à la culture est le même pour tous », souligne Adeline Coursant, directrice du Centre de Transcription et d’Édition en Braille (CTEB). Malgré le Covid-19, son entreprise n’a pas cessé de fabriquer des ouvrages à l’adresse de ceux qui maîtrisent le braille – 15 % des aveugles, selon l’association Valentin Hauÿ.

Quotidiennement, un technicien du centre actionne ses machines de reprographie. Les volumes sont envoyés aux lecteurs chaque jour que fonctionne la Poste. Mais les commandes individuelles ont accusé une « petite baisse », relève Adeline Coursant, qui s’était réapprovisionnée en papier spécial à la veille du confinement. Coûteux à produire, « les livres que l’on vend sont quand même très chers », observe-t-elle. Or, « en période de confinement, les gens font un peu plus attention à leurs dépenses ».

Liens de téléchargement et visites à distance

De son côté, l’équipe du GIAA/apiDV, en télétravail, continue de gérer la Bibliothèque Numérique Francophone Accessible (BNFA) en partenariat avec l’association BrailleNet. Transcription de livres et revues, enregistrement de voix et envoi des fichiers sonores aux déficients visuels ou à leurs proches. Signe des temps (de confinement) : les liens de téléchargement ont remplacé les CD. « On essaie de faire au mieux », relativise Pierre Marragou.

Pour pallier la fermeture des lieux culturels, le Centre Recherche Théâtre Handicap (CRTH) a, quant à lui, adapté son service de « Souffleurs d’images ». Au lieu d’accompagner les déficients visuels au musée ou au spectacle pour leur décrire des œuvres au creux de l’oreille ou dans la paume de la main, les artistes bénévoles proposent des « soufflages à distance » par téléphone, sur la base de contenus mis en ligne par des institutions comme la Rmn-Grand Palais, le Musée d’arts de Nantes ou le Metropolitan Museum of Art de New York.

Devenue aveugle « il y a plus de 20 ans », Brigitte C. « savoure » cette nouvelle offre culturelle, qu’elle qualifie de « dépaysement » propice à « développer une image mentale » de différents types d’œuvres. « Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait un tel rebond », avoue Catherine Mangin, responsable du service au CRTH, qui a reçu 56 demandes du 20 mars au 10 avril. Preuve que « l’échange direct, le fait d’avoir quelqu’un d’humain au bout du fil » compte particulièrement en temps de confinement.

Source : https://www.france24.com/fr/20200413-covid-19-en-france-quel-acc%C3%A8s-aux-contenus-culturels-pour-le-public-aveugle-durant-le-confinement

10. Ex aequo dénonce la réaffectation du personnel des ÉESAD dans les CHSLD

Source Ex aequo

Montréal, 16 avril 2020 – La volonté du ministère de la santé de faire appel au personnel des entreprises d’économie sociale en soutien à domicile (ÉESAD) pour répondre au besoin de main-d’œuvre des CHSLD relève d’une ignorance complète des besoins criants en soutien à domicile.

Nous sommes stupéfaits d’entendre la ministre McCann affirmer que les employés des ÉESAD seraient « disponibles par centaines ». Au cours des dernières semaines, nous avons plutôt été témoins de coupures massives dans les services offerts par ces organismes, dues à une pénurie de main-d’œuvre qui s’est aggravée en raison de la confusion des directives émises au début de la crise par le gouvernement à l’intention de ce secteur.

Dans ce contexte, Ex aequo craint que la réaffectation des employés des ÉESAD dans les CHSLD exacerbe la désorganisation actuelle du secteur des soins à domicile et qu’elle contribue d’autant plus à précariser la santé et la sécurité de la population en situation de handicap.

Au début de la crise, le gouvernement a commis l’erreur d’omettre les services d’aide à la vie domestique fournis par les ÉESAD de la liste des services essentiels. Ce faisant, il a provoqué la mise à pied d’une grande partie du personnel et l’interruption généralisée des services qu’elles assuraient. Le gouvernement s’est ensuite rétracté, mais le mal était fait : une portion significative des travailleurs des ÉESAD a profité de leurs mises à pied pour souscrire au PCU fédéral. Depuis, les ÉESAD peinent à rétablir leurs effectifs au niveau précédent la crise. Cela, rappelons-le, est d’autant plus difficile que ce secteur était déjà, avant la crise, aux prises avec une importante pénurie de main d’œuvre.

Selon François Allard, agent de défense des droits : « L’hésitation ayant marqué les actions du gouvernement ont achevé de déstructurer ce secteur des soins de santé qui avait déjà d’énormes difficultés à embaucher et à retenir sa main-d’œuvre. Résultat : les services d’aide à la vie domestique, que le ministère qualifie pourtant d’essentiels, se sont réduits à une peau de chagrin.»

« La perspective de la réassignation du personnel des ÉESAD dans les CHSLD fait donc craindre le pire. Que restera-t-il au peu personnes en situation de handicap qui reçoivent toujours des services de ces organismes alors que, depuis le début de la pandémie, ceux-ci ont diminué des deux tiers ? » ajoute M. Allard.

La situation dans les CHSLD est critique et il est primordial que le ministère y concentre des ressources suffisantes. Il est toutefois inacceptable que, ce faisant, il participe à la précarisation de l’une des populations qui comptent déjà parmi les plus vulnérabilisées par la pandémie.

À propos

Ex aequo est un organisme montréalais qui se consacre à la promotion et à la défense des droits des personnes ayant une déficience motrice. Il promeut l’accessibilité universelle comme moyen de rendre possible l’inclusion sociale. www.exaequo.net

Source : https://www.lelezard.com/communique-19215344.html

11. Les droits des personnes handicapées doivent être protégés face à la pandémie de COVID-19

Article publié par Human Rights Watch le 26 mars 2020

Il faut garantir aux personnes les plus exposées aux risques l’accès aux informations et aux services essentiels.

(New York, le 26 mars 2020) – La pandémie de COVID-19 expose de nombreuses personnes en situation de handicap du monde entier à des risques particulièrement élevés, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Dans le cadre de leur lutte contre la pandémie, les gouvernements devraient faire des efforts complémentaires pour protéger les droits des personnes handicapées.

« Même dans des circonstances normales, les personnes en situation de handicap sont parmi les plus marginalisées et stigmatisées au monde », a déclaré Jane Buchanan, directrice adjointe de la division Droits des personnes handicapées au sein de Human Rights Watch. « Si les gouvernements n’agissent pas rapidement pour intégrer les besoins des personnes handicapées dans leurs réponses au COVID-19, celles-ci resteront exposées à un fort risque d’infection et de décès, alors que la pandémie se propage. »

Dans le monde, plus d’un milliard de personnes – environ 15 % de la population de la planète – vivent avec une forme de handicap. Les personnes âgées et celles qui présentent des pathologies chroniques ou certains handicaps – affectant leur capacité respiratoire par exemple – peuvent être exposées à un risque particulier de morbidité ou de mortalité en cas d’infection par le virus COVID-19.

Pour les autres, le fait d’avoir un handicap ne les expose pas en soi à un risque d’infection plus élevé, les met en danger du fait de la discrimination et des obstacles qu’elles rencontrent pour avoir accès aux informations, aux services sociaux, aux soins médicaux, à l’inclusion sociale et à l’éducation.

Dans cette pandémie à l’évolution rapide, l’information est essentielle pour que les personnes puissent prendre des décisions sur la façon de se protéger et d’accéder aux produits et services de première nécessité pendant la quarantaine et le confinement volontaire. Les gouvernements, à tous les niveaux, devraient fournir des informations précises, accessibles et actualisées sur la maladie, les méthodes de prévention et les services.

Afin de garantir que les personnes handicapées ne soient pas privées d’informations d’importance vitale, les stratégies de communication devraient prévoir une interprétation professionnelle en langue des signes pour les annonces télévisées, des sites Internet accessibles à des personnes ayant différents handicaps et des services téléphoniques dotés de fonctions texte pour les personnes sourdes ou malentendantes. Les campagnes de communication devraient employer un langage simple pour favoriser la compréhension.

Human Rights Watch a mené un entretien avec Karen McCall, qui est aveugle au sens de la loi et volontairement confinée chez elle, dans l’Ontario au Canada, après être potentiellement entrée en contact avec une personne testée positive au COVID-19. Elle a confié qu’elle avait eu du mal à accéder à des informations du ministère de la Santé de l’Ontario, dont le diaporama en ligne expliquant comment rester en bonne santé face à la pandémie de COVID-19 n’était pas compatible avec les technologies de lecture d’écran ou de grossissement dont elle se sert.

Les gouvernements devraient également tenir compte des besoins spécifiques des personnes en situation de handicap lorsqu’ils mettent en place leurs stratégies de prévention. Par exemple, il faudrait mettre en place des directives complémentaires sur le lavage des mains pour les personnes handicapées qui ne peuvent pas se laver les mains souvent, qui vivent seules ou qui n’ont pas accès à une source d’eau suffisante pour l’hygiène.

La propagation rapide du COVID-19 menace particulièrement les personnes qui vivent dans des lieux fermés, en proximité étroite avec autrui. Des millions d’adultes et d’enfants handicapés vivent internés dans des centres où règnent la ségrégation et souvent la surpopulation et où ils peuvent subir des négligences, des abus et les effets de soins inadéquats. Or Human Rights Watch a décrit des traitements abusifs et des mauvaises conditions de vie dans des institutions privées et publiques du Brésil, de Croatie, du Kazakhstan, d’Inde, de Russie et de Serbie. Des dizaines de milliers d’autres personnes sont même enchaînées ou enfermées dans des établissements religieux ou publics au Ghana, en Indonésie, au Nigeria ou au Somaliland.

Les gouvernements devraient prendre de toute urgence des mesures pour réinstaller les personnes handicapées – celles qui peuvent être déplacées sans répercussion sur leur santé – hors des institutions fermées et des centres du même type, tout en gelant toute nouvelle arrivée de patients. Les enfants en situation de handicap qui sont internés dans des institutions devraient être ramenés dans leur famille lorsque c’est possible.

Les gouvernements devraient fournir aux adultes handicapés un soutien et des services sociaux pour leur permettre de vivre au sein de la communauté. Au sein des institutions, les autorités devraient suivre des règles strictes d’hygiène et de distanciation physique. Elles devraient mettre en place des politiques destinées aux visiteurs qui respectent aussi bien la protection des patients internés et du personnel que le besoin de voir sa famille et de se connecter à autrui.

Les personnes handicapées qui vivent chez elles dépendent souvent de services sociaux communautaires pour leurs besoins fondamentaux quotidiens, comme les repas et l’hygiène. Les groupes de défense des droits des handicapés craignent grandement que ces services ne soient interrompus. Le personnel apportant les services d’aide à la personne manque d’équipements personnels de protection permettant de minimiser l’exposition ou la propagation de l’infection, ou bien est graduellement contaminé lui-même et placé en quarantaine.

Du fait des politiques exigeant l’isolement social afin de juguler la propagation du coronavirus, les personnes présentant des handicaps psychosociaux comme l’anxiété ou la dépression peuvent se trouver particulièrement en détresse et il peut leur être bénéfique de recevoir des services de soutien psychiatrique supplémentaires. De façon générale, en fait, le confinement volontaire et la mise en quarantaine peuvent être pénibles pour la plupart des gens. Les politiques des gouvernements devraient veiller à ce que les services communautaires perdurent et à ce que les programmes de soutien psychologique de crise soient accessibles à tous. L’interruption des services communautaires ne devrait pas déboucher sur l’internement des personnes handicapées et des personnes âgées.

Dans de nombreux pays, les enfants handicapés rencontrent des obstacles pour accéder à une éducation inclusive et de qualité. Alors que les gouvernements ferment les établissements scolaires, beaucoup mettent en place un enseignement à distance. Les enfants présentant divers handicaps peuvent en être exclus si l’enseignement en ligne ne leur est pas accessible, notamment à travers des supports et stratégies de communication adaptés et faciles d’accès. Les gouvernements devraient également veiller à ce que des supports et programmes pédagogiques accessibles soient mis à la disposition des élèves qui n’ont pas accès à Internet. Sans le soutien du gouvernement, les parents ou les soignants peuvent avoir du mal à apporter tout l’éventail de services dont leurs enfants peuvent bénéficier dans les établissements scolaires.

Au Liban, par exemple, les établissements publics et privés ont fermé, tandis que les cours ont migré sur Internet. Amer Makarem, de l’Association de la jeunesse des aveugles, a déclaré à Human Rights Watch que les cours en ligne et la distribution des devoirs n’étaient généralement pas accessibles aux élèves aveugles ou malvoyants.

Le COVID-19 pourrait s’avérer catastrophique dans des lieux comme les camps de réfugiés ou d’autres camps temporaires où les gens vivent dans une étroite proximité et souvent sans accès aux services fondamentaux. Les personnes handicapées vivant dans de tels endroits ont beaucoup de mal à accéder aux services de base que sont l’abri, l’eau, l’assainissement et les soins médicaux, par exemple dans des pays comme le Bangladesh, le Cameroun, la République centrafricaine, la Grèce, la Syrie et le Yémen.

En vertu du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), les gouvernements doivent garantir les droits à l’information, à la santé, à l’éducation et à des conditions de vie correctes. La CDPH exige des gouvernements qu’ils garantissent l’accessibilité et un logement correct pour les personnes handicapées et qu’ils veillent à ce qu’elles puissent vivre de façon indépendante au sein de la communauté, avec un soutien si nécessaire.

« L’une des mesures les plus importantes que les gouvernements puissent prendre pour protéger les personnes handicapées tout au long de la durée de la pandémie de coronavirus est de les consulter régulièrement pour veiller à ce que les mesures mises en place répondent à leurs besoins », a conclu Jane Buchanan. « Si des millions de personnes sont laissées de côté dans la lutte contre le COVID-19, ce sont d’autres catastrophes qui se profilent. »

Source : https://www.hrw.org/fr/news/2020/03/26/les-droits-des-personnes-handicapees-doivent-etre-proteges-face-la-pandemie-de-covid

12. Besoin d’un soutien psychologique en cette période difficile?

Pour répondre aux besoins des gens face à la crise, le service de psychothérapie au Centre St-Pierre (CSP) met en place un service temporaire d’écoute/soutien téléphonique ponctuel GRATUIT, auprès des personnes et des couples du Grand Montréal vivant de la détresse et de l’anxiété à la suite des mesures de distanciation sociale, de confinement et de perte d’emploi.

Les psychothérapeutes du CSP qui ont l’expertise et l’expérience pour offrir ce type de soutien sont tous membres d’un ordre professionnel.

Pour joindre le service : 514-315-3656

Horaire: du lundi au vendredi de 9 h à 17 h

Cette initiative est rendue possible grâce au soutien financier de Centraide du Grand Montréal.

Source : https://www.centrestpierre.org/accueil-quoi-de-neuf?id_lists_item1=2767