Écho du RAAMM pour la période du 14 au 20 mars 2022

12 mars 2022
Brian McKeever, athlète paralympique

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 14 au 20 mars 2022.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.

(photo: Brian McKeever, athlète paralympique)

 

 

 

Sommaire

1. Témoignages de la campagne Pour une société égalitaire et équitable, les femmes en situation de handicap agissent. Et vous

Du 8 au 14 mars, le RAAMM vous invitait à entrer dans la réalité des femmes ayant une déficience visuelle à travers des témoignages de personnes toutes aussi engagées les unes que les autres. Cette campagne de sensibilisation initiée par le Collectif des organismes pour la défense des droits des personnes en situation de handicap (CODDPSH) s’insérait dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes. Elle visait à mettre en valeur le vécu des femmes handicapées dont la réalité est souvent ignorée.

Voilà les cinq portraits des femmes ayant une déficience visuelle qui ont fait partie de cette campagne.

Catherine, Table des groupes de femmes de Montréal

Je suis Catherine, chargée de projet, facilitatrice, consultante en accessibilité, chroniqueuse, militante et cat lady. Je souhaite profondément que les personnes en situation de handicap puissent évoluer dans une société exempte de capacitisme, où elles se sentent en sécurité, validées et autonomes.

Anne, RAAMM

Je m’appelle Anne. Je suis non-voyante et militante dans le milieu de la déficience visuelle depuis plus de 35 ans. Je réalise tristement que nos besoins d’accessibilité numérique ne sont pas bien compris. En effet, modifier l’environnement pour que celui-ci soit accessible autrement qu’avec les yeux est très difficile à faire comprendre. J’espère de tout cœur que nous puissions avoir des lois pour que l’accessibilité numérique soit obligatoire. Les villes n’ont pas toujours fonctionné avec des feux de circulation et des limites de vitesse. À son tour, le web et les plates-formes numériques doivent être standardisés avec des lois à respecter comme dans les villes! Peut-être que davantage de femmes dans le monde du numérique pourraient aider à bâtir un monde plus inclusif! Bonne fête des femmes!

Mélodie, RAAMM

Bonjour. Je suis une personne qui aime la vie, la simplicité et l’authenticité. Mon parcours m’a apporté de superbes cadeaux, d’abord d’être maman de deux merveilleux enfants qui ont maintenant pris leur envol. Ils m’ont offert la joie d’être une grand-maman comblée auprès de petits amours pleins de vie. J’adore la musique, le chant et le théâtre. Durant de nombreuses années, j’ai eu le plaisir de travailler dans un domaine enrichissant, en réadaptation, en consacrant mes énergies pour faire une différence dans le quotidien des personnes que j’ai côtoyées. Aujourd’hui, le temps a passé et je tente maintenant d’apporter ma contribution, à travers des activités bénévoles, à soutenir des dossiers qui je le souhaite serviront la cause des personnes aveugles et malvoyantes.

Patriciane Justine Makouo, Vie Autonome Montréal (et RAAMM)

Je suis mère, étudiante en thèse de doctorat de sociologie et travailleuse. Dans le cadre de mon doctorat, j’effectue une recherche sur les impacts des parcours éducatifs des femmes judiciarisées du Québec sur le processus de réinsertion sociale. Je réclame un meilleur accès à l’emploi pour les femmes en situation de handicap.

Selma Kouidri, INÉÉI-PSH (l’institut National pour l’Équité, l’Égalité et l’Inclusion des personnes en situation de handicap)

Bonjour, je suis Selma, je suis femme immigrante, mère de 2 belles jeunes filles. Traductrice, relationniste et entrepreneure sociale, je suis aussi directrice et co-fondatrice de l’Institut National pour l’Équité, l’Égalité et l’Inclusion des personnes en situation de handicap (INÉÉI-PSH). Je suis une fière marcheuse sur le chemin de l’équité pour atteindre l’égalité de fait et l’inclusion, pavé par de merveilleuses femmes telles que Maria Barile. Je porte le flambeau que d’autres ont porté avant moi pour que des femmes en situation de handicap soient libres de choisir pour elles-mêmes, qu’elles aient un accès équitable et égalitaire à l’éducation, le travail, la santé et qu’elles puissent réaliser leur plein potentiel. En ce 8 mars, je soutiens toutes les paroles de celles et ceux qui bâtissent des solidarités pour un avenir équitable et j’aspire à une société équitable, égalitaire et surtout sécuritaire exempte de violence et de discrimination.

Ces portraits démontrent toute la diversité et la fougue des femmes en situation de handicap !

2. Nous sommes Maria Barile, nous sommes plurielles!

LETTRE OUVERTE de Selma Kouidri*
à Madame la Mairesse Valérie Plante, Monsieur Luc Tremblay,
publiée dans Le Journal Métro, 8 mars 2022

Encore cette année, pour la journée du 8 mars, nous célébrerons les droits des femmes et nous appellerons à reconnaitre leur apport pour le développement social et économique de nos sociétés. Nous insisterons sur l’importance d’augmenter leur pouvoir décisionnel et exigerons plus de représentation égalitaire dans les différentes sphères, publiques comme privées.

Malheureusement, ce ne seront pas toutes les femmes qui seront mises de l’avant.

Malgré les multiples luttes féministes des dernières années et les petits pas amorcés, de nombreuses femmes dans toute leur diversité, demeurent encore dans l’ombre, oubliées ou invisibilisées.

Ce 8 mars, ici comme ailleurs, il faut que les voix de toutes les femmes comptent et que différentes actions seront mises de l’avant nous rappelant que l’égalité de fait aujourd’hui est un gage pour un avenir durable! L’avenir est féministe si, et seulement si, il inclut les femmes dans toutes leurs diversités en respect de leurs capacités différentes et leurs réalités multiples.

Voilà plus de 30 ans que des voix de femmes en situation de handicap se sont élevées pour réclamer une société équitable, égalitaire, sécuritaire et inclusive. Encore aujourd’hui, nous reprenons le flambeau de cette lutte et appelons au changement structurel éliminant les injustices et les iniquités sociales et économiques.

Il est urgent que ces voix soient écoutées et notre parole entendue!

Maria Barile est de celles qui ont pavé la voie et lutté pour qu’aucune ne soit oubliée ou ignorée. Elle a été de celles qui ont parlé haut et fort pour le droit à la ville et à la mobilité accessible: un transport public accessible et sécuritaire pour toutes et tous.

Ce 8 mars 2022, nous vous appelons à faire une réelle différence et à agir pour une réelle représentation et reprise du pouvoir de femmes trop souvent invisibilisées. Et quoi de mieux que de reconnaître l’apport de femmes telles que Maria Barile, un modèle qui a façonné nos parcours et pavé la voie de nombreuses femmes en situation de handicap. Nous demandons que le nom de Maria Barile, une des actrices les plus importantes dans cette lutte, soit représenté sur un espace important lié à l’accessibilité universelle: le métro de Montréal. Que cela soit une station entière ou bien simplement un ascenseur, il est important pour nous et les communautés montréalaises dont nous faisons partie, qu’une action en ce sens soit prise.

Donc, chère Madame Valérie Plante, Monsieur Luc Tremblay, nous sommes sûrs qu’une métropole telle que Montréal peut donner l’exemple et amorcer le changement et ce premier pas nécessaire vers une représentation équitable et inclusive des groupes de la société. En nommant un espace public au nom d’une pionnière de la lutte du droit des femmes et des personnes en situation de handicap mais surtout du droit au transport public accessible et durable: vous démontrerez votre leadership et ouverture au changement inclusif.

* Directrice générale de l’Institut Nationale pour l’Égalité, l’Équité et l’Inclusion pour les Personnes en Situation de Handicap

Maria Barile est une icône incontestable de la lutte contre la violence et ardente militante pour l’égalité de toutes les femmes et la mobilité durable et l’ accessibilité universelle.

«Les changements sociaux ne se font pas en suivant les mêmes structures qui excluent les gens, mais plutôt en les remplaçant par des structures plus égalitaires». Maria Barile (1953-2013)

Source :

https://journalmetro.com/debats/2787421/nous-sommes-maria-barile-nous-sommes-plurielles/

3. APHRSM: des loisirs et plus encore depuis 40 ans

Un article d’Ali Dostie publié le 4 mars 2022 par le Courrier du Sud

Karaté, zoothérapie, yoga et sortie au musée; l’équipe de l’Association de parents et des handicapés de la Rive-Sud métropolitaine (APHRSM) redouble constamment d’efforts pour offrir une variété d’activités de loisirs à ses membres. La programmation de soir et de fin de semaine de l’organisme longueuillois s’adresse aux adultes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA). 

L’APHRSM rejoint des membres de plusieurs villes de la Rive-Sud, à la seule condition que le transport adapté puisse les conduire à Longueuil. 

«Des gens viennent d’un peu partout, comme Candiac, Saint-Amable, Varennes, pour des activités comme le hockey sur glace, le hockey balle ou encore la chorale, parce qu’elles ne sont pas offertes ailleurs», mentionne la directrice générale Julie Tourangeau. 

À cela s’ajoutent les quilles, la danse, la cuisine collective et le bingo, entre autres. Dans le cadre des samedis découvertes, des sorties au Musée McCord à Montréal, au Musée de Mont St-Hilaire ou encore à Exporail à Saint-Constant sont proposées. 

L’APHRSM se veut inclusive, «surinclusive!» même, dira Mme Tourangeau avec le sourire aux lèvres. «On accepte tout le monde», indique-t-elle, alors que les services pour adultes ayant une déficience intellectuelle lourde sont plus rares.

Chez les quelque 200 membres, on compte tant des jeunes dans la vingtaine que des personnes de 60 ans. Certains sont des habitués de longue date de l’APHRSM. Au-delà de l’activité même, c’est le volet social qu’ils viennent chercher.

«On jumelle ceux qui sont plus autonomes à d’autres qui le sont moins. Pour des activités comme les quilles, c’est plus facile», relate la directrice générale.

«Ce n’est pas parce qu’ils ont des limitations qu’ils ne peuvent pas accomplir de belles choses. Bien souvent, on les pousse plus loin que ce qu’ils croient être en mesure de faire.» -Julie Tourangeau, directrice générale de l’APHRSM

L’équipe de l’APHRSM constate d’ailleurs que le confinement a eu ses effets sur la clientèle. «Certains ont dû réapprendre à socialiser, à être dans un groupe, dans le bruit. Ils ont perdu des acquis sociaux.»

Ces moments de loisirs donnent aussi un répit aux familles. Si certains membres ont leur propre appartement, d’autres proviennent de familles d’accueil ou habitent en résidence intermédiaire (RI).

Pénurie de main-d’œuvre

En plus de bénévoles, l’Association compte sur une équipe d’animateurs, qui ont étudié en relation d’aide, ou encore des techniciens en loisirs, qui savent comment réagir si l’un des membres est en crise. 

Elle collabore aussi avec des spécialistes, comme un enseignant de karaté qui a élaboré un programme spécifique à cette clientèle.

L’APHRSM n’échappe toutefois pas à la pénurie de main-d’œuvre.

L’organisme étant incapable de recruter des préposés aux bénéficiaires, il lui est en ce moment impossible de desservir les personnes atteintes d’une déficience intellectuelle plus lourde, qui se déplacent en fauteuil roulant et qui nécessitent d’être changés. 

«Avant, on engageait des techniciens en éducation spécialisée. Mais ils sont de plus en plus sollicités dans différents milieux, comme dans les écoles», explique Mme Tourangeau.

L’Association a été contrainte de mettre temporairement une croix sur une activité offerte depuis 40 ans, soit les loisirs du samedi. Cette activité regroupait les personnes atteintes d’une légère déficience, mais aussi les cas plus lourds. 

«C’était une activité où il était facile d’inclure tout le monde. On voudrait la rétablir, signifie-t-elle. Car, à part nous, il n’y a pas beaucoup d’autres ressources offrant pour ces personnes des services (complémentaires aux Centres de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI) et centres de jour).»

D’ordinaire, ces personnes étaient aussi les bienvenues au camp d’été, mais l’an dernier, l’organisme n’a pu les accueillir, faute de personnel.

«L’offre d’emploi tourne à l’année», lance Mme Tourangeau.

Source : https://www.lecourrierdusud.ca/aphrsm-des-loisirs-et-plus-encore-depuis-40-ans/

4. Parahockey Maxime Gagnon, le promoteur du parasport

Un article de Mathieu Laberge, SPORTCOM, publié le 9 mars 2022 par La Presse

En plus d’occuper le poste de président-directeur général du Défi sportif AlterGo, il est l’entraîneur de l’équipe du Québec de parahockey. Il connaît donc très bien Dominic Larocque, Antoine Lehoux et Anton Jacobs-Webb qui sont les trois Québécois de la formation canadienne.

Le parahockey était un peu laissé à l’abandon sur la scène provinciale il y a une dizaine d’années, même si des Québécois comme Jean Labonté, Benoit St-Amand ou Pierre Pichette ont été médaillés paralympiques avec l’équipe canadienne au fil des ans.

« Le hockey, c’est notre sport national et c’était inconcevable que personne ne s’implique là-dedans », se souvient Maxime Gagnon.

« J’ai regardé pour voir le potentiel qu’avait ce sport et j’ai constaté qu’il n’y avait aucune fédération ou personne qui s’en occupait. J’ai donc mis mon doigt dans l’engrenage et 12 ans plus tard, nous sommes rendus à près de 150 joueurs répartis dans neuf régions au Québec. Je m’implique bénévolement 25 heures par semaine là-dedans. […] On a développé un beau programme avec une équipe du Québec qui performe beaucoup. »

L’arrivée récente de Jocelyn Thibault à la tête de Hockey Québec est une bonne nouvelle pour le développement du parahockey selon Gagnon.

« Il avait été un des premiers à nous ouvrir son aréna (le Complexe Thibault GM à Sherbrooke) lorsque nous sommes allés en région. […] Nous avons eu une belle ouverture de la part de Jocelyn pour le parahockey. »

Et la relève est prometteuse, poursuit l’entraîneur. En plus d’Alexis Auclair, qui a raté de peu sa place dans l’équipe canadienne à Pékin, Gagnon parle avec enthousiasme de quatre recrues qui ont déjà joué à un haut niveau, dont un joueur qui avait été repêché par l’Océanic de Rimouski, avant de subir un accident de motoneige qui a changé le cours de sa vie.

Cette relève, Maxime Gagnon ne la voit pas seulement en parahockey.

« Si un athlète vient au parahockey et que ça ne cadre pas pour lui, je ne lui dirai pas “ok, bye !” Je vais lui présenter des gens en vélo ou en natation, car je veux que cet athlète-là bouge et que l’inclusion sociale se fasse afin qu’il soit actif, au lieu de rester dans son sous-sol à jouer sur sa PlayStation », défend celui qui dit s’inspirer de l’ancien pilote des Canadiens de Montréal, Jacques Demers, dont la passion était contagieuse.

« Bouge, rencontre des gens qui sont différents comme toi et tu vas voir que tu ne seras pas tout seul au monde. »

L’importance d’accueillir l’élite internationale

À titre d’employé du Défi sportif AlterGo, Maxime Gagnon a été présent à plusieurs éditions des Jeux paralympiques d’été depuis 1996 pour vendre la compétition multisport montréalaise auprès de la communauté internationale.

« Nous rencontrons des délégations et des fédérations et c’est ce qui nous a permis entre autres de présenter la Coupe du monde de para-escrime pendant plusieurs années. On l’a fait aussi avec le boccia et le volleyball assis. Ça nous permet aussi de voir ce qui se fait de mieux et de l’amener à Montréal. »

La prochaine étape pour le parahockey québécois sera d’accueillir la Coupe des quatre nations sur son territoire. Cela est désormais possible grâce aux deux glaces adaptées des nouvelles installations de l’Auditorium de Verdun.

« Nous avons soumis notre candidature pour présenter cette compétition dès que nous le pourrons, après la pandémie. Ça regarde très bien pour 2023 ou 2024. »

Où sont les femmes ?

Lorsque l’on demande à Maxime Gagnon où sont les femmes dans le parahockey, il prend bien soin de choisir ses mots dans sa réponse.

« Le programme de parahockey canadien féminin, je dirais que c’est un dossier politique présentement. Les gens qui sont là, est-ce qu’ils sont là pour les bonnes raisons ? C’est ce que je me demande. Et je suis bien humble quand je le dis. Ils veulent beaucoup, mais est-ce qu’ils le font de la bonne façon ? Je ne le sais pas. Ici, je pourrais faire une équipe du Québec féminine demain matin. »

Le dirigeant québécois précise que contrairement aux hommes, le volet national féminin de ce sport n’est pas sous l’égide de Hockey Canada. Il ajoute que le Québec est le seul endroit au pays où le parahockey est entièrement géré par la fédération provinciale de hockey.

Au-delà du territoire canadien où le sport est connu et les joueuses ont accès à des installations et à de l’équipement, qu’en est-il à l’étranger ? Le tournoi paralympique est officiellement mixte, sauf que les joueuses sont peu nombreuses.

« Est-ce que le Comité international paralympique est prêt à accueillir le parahockey féminin ? On n’a pas quatre ou six pays présentement, alors au lieu de commencer par la performance, allons-y sur la masse. »

Maxime Gagnon se dit prêt à se joindre à un énième conseil d’administration pour que les parahockeyeuses aient une voix à ce chapitre.

« C’est ce que Monique Lefebvre (la fondatrice du Défi Sportif AlterGo) m’a appris : si tu restes à ne rien faire et à attendre que les gens viennent te voir, il ne se passera rien. Donc, si tu brasses les idées et que tu arrives avec un nouveau concept et quelque chose qui est vendeur et accrocheur, ça peut être une belle vitrine. »

Et comme tous les bons vendeurs, Maxime Gagnon connaît l’importance du service à la clientèle.

« Si tu ne donnes pas une bonne première expérience à l’athlète ou à ses parents, tu ne les reverras pas. »

Source : https://www.lapresse.ca/sports/jeux-olympiques/2022-03-09/parahockey/maxime-gagnon-le-promoteur-du-parasport.php

5. Brian McKeever, le futur pré-retraité

Un article de Kevin Breton publié le 10 mars 2022 sur ici.radio-canada.ca

Brian McKeever prendra part à un dernier tour de piste paralympique en fin de semaine alors qu’il aura l’occasion de remporter une quatrième médaille d’or de suite aux Jeux de Pékin. Cependant, à 42 ans, il n’a toujours pas l’intention de s’arrêter.

L’idée d’un sevrage brutal, c’est-à-dire l’arrêt d’un coup sec de toute forme de compétition, n’est tout simplement pas envisageable pour cet homme qui a passé les 30 dernières années de sa vie sur les pistes de ski.

« Je ne pourrai pas arrêter tout de suite après Pékin, a-t-il confié jeudi. J’ai parlé à certains athlètes qui, comme moi, ont eu une longue carrière, et ceux qui ont essayé d’arrêter du jour au lendemain n’en ont pas été capables. Je vais en tirer une leçon : je compte plutôt m’effacer lentement du portrait.»

Le fondeur avec une déficience visuelle compte faire encore quelques courses au fil des deux prochaines années avant d’adopter à temps plein son rôle de mentor, peut-être à titre d’entraîneur.

Après 20 ans sur le circuit international, ce dont il est le plus fier est d’avoir maintenu un esprit sain pendant toutes ces années. « Souvent, c’est la tête qui lâche avant le corps chez les athlètes qui compétitionnent pendant aussi longtemps, dit-il. C’est bien, parce que moi, j’ai l’impression que c’est mon corps qui va céder avant ma tête.»

« Le sport, c’est stressant et éprouvant. Être à l’extérieur au froid cinq heures par jour 365 jours par année et ne pas avoir le choix, c’est exigeant. Je suis fier d’avoir été capable de le faire pendant 20 ans en conciliant le temps passé sur la route et celui passé à la maison. J’ai réussi à garder un bon état d’esprit, j’en suis fier. » — Une citation de Brian McKeever

Brian McKeever est déjà assuré de prendre sa retraite en laissant son nom dans les livres d’histoire du mouvement paralympique. Avec 17 médailles, il est l’athlète canadien le plus décoré de l’histoire des Jeux d’hiver. Il n’est pas loin derrière Chantal Petitclerc, qui en a gagné 21 aux Jeux d’été.

L’Albertain tire aussi une certaine fierté en regardant le chemin parcouru. En 2010, il est devenu le premier Canadien à être choisi pour représenter le pays à la fois aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques.

« Mon premier Championnat du monde chez les non-handicapés était en 2007 à Sapporo, se souvient-il. Être une recrue de 27 ans, c’était quand même particulier. Mais mon expérience comme athlète paralympique m’avait beaucoup aidé à bien skier. J’avais peur d’être le gars aveugle qui allait causer un énorme carambolage au départ groupé! Finalement, il y a eu plein d’accrochages, mais j’ai été le seul Canadien à terminer cette épreuve.»

Avec 15 médailles dorées, il aura l’occasion de marquer à nouveau l’histoire vendredi. S’il gagne la course individuelle, il égalera le record masculin pour des Jeux d’hiver, établi par Gerd Schönfelder en 2010.

Serein, l’homme de Calgary assure ne pas porter attention au poids total qu’aura sa cargaison de médailles en quittant la Chine.

Avec son guide Russell Kennedy, il aborde cette course comme toutes les autres. Ce sera stressant, comme toujours, dit-il. On a un travail à accomplir. Nous avons attendu quatre ans pour le faire. Nous avons été payés pendant quatre ans. Mon attention est concentrée sur ça.

« Mon objectif n’est pas de gagner mais d’offrir le meilleur de moi-même. Parfois, on a une bonne journée et on perd quand même. D’autres fois, on a une mauvaise journée mais on gagne. »— Une citation de  Brian McKeever

« Ce qui m’importe, c’est de connaître une bonne journée de travail. Je ne peux pas contrôler les performances des autres. Aucun résultat final ne dépend d’un seul individu », ajoute-t-il avec philosophie.

Brian McKeever participera à la course finale individuelle des hommes vendredi soir à 21 h (HNE). Il défendra une dernière fois les couleurs du Canada sur la scène paralympique lors de la présentation du relais mixte, dimanche soir.

Source : https://ici.radio-canada.ca/jeux-paralympiques/nouvelle/1867996/brian-mckeever-retraite-paralympique

6. Sault-Sainte-Marie rend plus accessible son réseau de transport en commun

Un article de Sophie Houle-Drapeau publié le 2 mars 2022 sur ici.radio-canada.ca

L’Institut national canadien pour les aveugles et le réseau de transport en commun de Sault-Sainte-Marie collaborent pour faciliter l’utilisation des transports collectifs par les personnes malvoyantes et aveugles. Sault Transit est le premier réseau de transports en commun au Canada à exploiter BlindSquare; une application mobile qui utilise des technologies de commandes vocales et de géolocalisation.

L’application offre une description des lieux, en plus d’identifier les trajets et les arrêts desservis pour quatre des huit circuits du réseau de transport public de Sault-Sainte-Marie. Une voix indique par exemple si l’arrêt est situé sur un poteau de métal, s’il y a un abri ou pas et s’il y a un banc sur lequel s’asseoir.

La description inclut même de quel côté de la rue sont des trottoirs et s’il y a des commerces à proximité afin que les personnes se rendent à leur destination en toute sécurité. Le projet pilote d’un an coûte 6 000 dollars.

Carol Magnan se sent très confiante en prenant les transports publics à Sault-Sainte-Marie depuis qu’elle se sert de l’application BlindSquare. Malvoyante, elle teste l’outil numérique depuis quelques mois déjà pour l’Institut national canadien pour les aveugles.

Elle explique au bout du fil que l’application rend ses déplacements beaucoup moins angoissants. Sa bru précise au loin derrière elle qu’elle n’a plus peur qu’elle se perde ou se cogne contre un poteau. Carol Magnan ajoute en riant que ça rassure tout le monde.

La gestionnaire du déploiement de l’accessibilité numérique pour l’Institut national canadien pour les aveugles, Mary Ann Bent, indique que l’application est aussi à l’essai dans d’autres villes canadiennes qui pourraient emboîter le pas.

L’une des principales inquiétudes des usagers est de s’assurer qu’ils attendent au bon endroit et que le chauffeur saura qu’il doit s’arrêter, explique-t-elle. C’est pourquoi la description exhaustive des lieux est indispensable.

C’est aussi une façon de répondre aux défis dans les petites communautés, selon Mary Ann Bent. Bien que la situation n’est pas parfaite dans les grandes villes, la Torontoise explique qu’elles sont mieux desservies par les technologies ce qui améliore déjà l’accessibilité. Les plus petits centres urbains n’ont pas les mêmes budgets que les grandes villes pour rendre accessible leur transport en commun.

« Ce n’est pas un coût énorme pour les avantages que ça représente.» — Une citation de Brent Lamming, directeur des services communautaires pour la Ville de Sault-Sainte-Marie

Le directeur des services communautaires pour la Ville de Sault-Sainte-Marie, Brent Lamming, aborde dans le même sens. Selon lui, le coût ne représente pas un obstacle au développement et à l’amélioration de l’application.

L’application a été créée et développée par un finlandais. L’Institut national canadien pour les aveugles est devenu en 2018 le seul distributeur au pays en la rendant gratuite pour tous. L’application est payante ailleurs dans le monde, souligne Mary Ann Bent. BlindSquare est en place dans certains parcs de l’Alberta.

Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1866059/accessibilite-transport-commun-sault-sainte-marie

7. Normes d’accessibilité Canada : Aidez-nous à trouver des jeunes pour participer à notre table ronde de consultation des jeunes en ligne

Madame, Monsieur,

Comme vous le savez peut‑être, Normes d’accessibilité Canada crée et examine des normes d’accessibilité. Ces normes s’appliquent aux organisations sous réglementation fédérale. (Apprenez‑en plus sur notre mandat et nos domaines prioritaires)

Ce que nous recherchons

Nous aimerions réunir un groupe d’environ 30 jeunes âgés de 15 à 30 ans qui sont en situation de handicap. Dans la mesure du possible, nous souhaitons que le groupe soit un reflet de la diversité de la société canadienne. Par exemple, nous voulons qu’il soit représentatif des sexes et des différents types de handicaps. Nous voulons également qu’il comprenne des participants provenant des régions urbaines et rurales du Canada.

Au sujet de l’activité

L’objectif de l’activité est de discuter des problèmes d’accessibilité auxquels sont confrontés les jeunes en situation de handicap. Les participants seront en mesure :

  • d’exprimer leurs points de vue sur l’accessibilité;
  • de discuter avec d’autres jeunes des moyens d’améliorer l’accessibilité;
  • de mieux connaître notre travail;
  • de nous dire les domaines de normes d’accessibilité et de la recherche qui sont les plus importants pour eux;
  • de nous faire part des meilleures façons de faire participer les jeunes Canadiens et Canadiennes à l’avenir.

Où et quand

  • La séance en français aura lieu le 22 mars 2022.
  • Elle se déroulera sur Zoom, de 13 h à 15 h 30, heure normale de l’Est.

Comment vous pouvez aider

Veuillez nous contacter pour suggérer des participants qui pourraient être disposés à participer à l’événement, ou si vous êtes un participant potentiel. Nous collectons ces informations dans le but d’organiser une table ronde. Nous le ferons conformément aux lois sur la confidentialité de la vie privée.

Merci beaucoup,

Chris, au nom de l’équipe de mobilisation des intervenants de :

Normes d’accessibilité Canada
Gouvernement du Canada
320, boul. St-Joseph, suite 246
Gatineau (Québec)  K1A 0H3

Téléphone : 1-833-854-7628

8. France- Vêtements et déficience visuelle : Des balises vocales pour simplifier la vie

Un article de Caroline Madeuf publié le 25 février 2022 par handirect.fr

Pour tenter d’améliorer et de simplifier le quotidien des personnes déficientes visuelles, la société Vocaléo développe des balises vocales pour vêtements afin de mieux concilier déficience visuelle et choix de sa tenue vestimentaire.

Afin d’aider les personnes déficientes visuelles à choisir et identifier l’ensemble de leurs vêtements, la société Vocaléo crée des balises vocales. De la taille et de la forme d’un bouton, blanches et mesurant 15 millimètres, celles-ci sont composées de deux trous qui permettent de les coudre sur les habits.

« Associez des mémos vocaux à vos vêtements grâce à l’application mobile Vocaléo. Pour déclencher le mémo vocal, il suffit d’approcher le téléphone de la balise, expliquent les créateurs. Par exemple, écoutez sur votre chemisier “chemisier en soie, chic, lavage à la main” ou encore sur votre pantalon “jean bleu foncé, style décontracté, à laver à 40 degrés.”

Des balises en forme de bouton qui peuvent se fixer à l’intérieur des vêtements

Les créateurs de ces balises vocales ingénieuses recommandent par ailleurs de fixer la balise à l’intérieur du vêtement ou sur une couture pour qu’elle passe inaperçue.

Pour obtenir plus d’informations sur les balises vocales pour vêtements destinées aux personnes déficientes visuelles, ou vous en procurer, rendez-vous sur le site dédié : https://vocaleo-app.com/

Démonstration : https://www.youtube.com/watch?v=2rluUH8U6uw

Source : https://www.handirect.fr/vetements-et-deficience-visuelle-des-balises-vocales-pour-simplifier-la-vie/

9. France- «On veut qu’ils sentent la chaleur des cierges» : une appli pour faire ressentir l’âme de la cathédrale de Reims aux malvoyants

Un article de Marie Blanchardon publié le 3 mars 2022 par leparisien.fr

Une visite de la cathédrale de Reims (Marne) accessible aux aveugles et malvoyants. C’est le projet que porte une association rémoise d’aide aux personnes déficientes visuelles. Cette audiodescription apportera une « image mentale » de l’édifice. Et des maquettes de la cathédrale en 3D leur permettront de se repérer au fil de la visite.

« C’est une poésie des mots. Quand on lit ces textes, on propose de se représenter une image mentale. On décrit chaque détail, par exemple sur l’ange au sourire : comment il se tient, comment est son sourire. On explique la couleur puis les formes des vitraux », explique Aurore Sohier. Sortir du traditionnel audioguide et « apporter à voir », c’est tout l’enjeu du projet porté par l’association « Le Regard au bout des doigts », présidée par Aurore Sohier.

Grâce à l’enregistrement de textes dédiés et la mise en ligne via une application, l’association souhaite proposer une visite inclusive pour les personnes malvoyantes ou aveugles. « On ne se rend pas compte de tous les détails de la cathédrale de Reims quand on est déficient visuel comme moi. Pour ma part, je vois juste les statues au premier niveau sur la façade de la cathédrale ». Pour ajouter plus de véracité aux propos entendus, les malvoyants pourront toucher des éléments en relief représentant différents termes d’architecture comme le gâble, le tympan ou encore le linteau. « On va également proposer une planche tactile en 3D de la cathédrale avec la situation des points d’audiodescription. On veut que les gens se déplacent dans l’édifice, entendent le bruit des pas, sentent la chaleur des cierges. C’est toute une ambiance », dévoile Aurore.

Une appli en préparation

Plusieurs parcours seront proposés grâce à une application mobile dédiée baptisée « L’Œil Sonore ». Mais pour finaliser cette étape, l’association vient de lancer une cagnotte participative en ligne pour récolter une partie des 10 000 euros nécessaires. « On y va étape par étape. Le mois prochain, nous allons enregistrer les textes avec l’association partenaire du projet « L’Œil sonore et le cinéma parle » basée à Carhaix (Finistère) ».

Les 7 et 8 mai, les premières visites guidées avec les textes validés seront lus par des audiodescriptrices. « On programmera trois types de circuits : les statues, les vitraux et l’architecture intérieure. Ce sera le même contenu que pour l’appli à venir. Un petit avant-goût avant le lancement du dispositif qu’on espère pour septembre prochain ». Et Aurore a déjà sa petite idée pour la suite, elle imagine déjà des versions en anglais ou en allemand et un projet de collaboration avec les écoles de Reims pour sensibiliser encore davantage au handicap.

Source :

https://www.leparisien.fr/marne-51/on-veut-quils-sentent-la-chaleur-des-cierges-une-appli-pour-faire-ressentir-lame-de-la-cathedrale-de-reims-aux-malvoyants-03-03-2022-5AYSY5KZNBDYRDJ7FRRHACHAXQ.php

10. Handicap International – Éducation, santé, sexualité : les personnes porteuses de handicap y ont droit comme les autres

Un article de Marie-Laure Mathot avec Aline Gonçalves publié le 17 février 2022

« L’inclusion n’est pas une option. » Voilà la réaction de Blandine Bouniol, directrice adjointe du plaidoyer chez Handicap International, quand elle entend des propos comme ceux du candidat à la présidentielle française, Eric Zemmour prônant les établissements spécialisés.

Invitée sur La Première à l’occasion du 2e Sommet mondial sur le handicap, Blandine Bouniol, rappelle que cette inclusion est loin d’être une obsession comme voudrait le faire croire le candidat. C’est simplement un droit écrit dans des textes légaux.

« C’est un droit fondamental qui est posé dans une convention internationale sur les droits des personnes handicapées qui interdit toute discrimination aux personnes handicapées. Chez Handicap International, l’inclusion est le centre de nos interventions depuis près de 40 ans et on défend une société qui promeut la diversité, l’équité et le choix individuel. »

Et plutôt que de parler à la place des principaux concernés, la directrice insiste. « Les modalités de l’inclusion doivent être discutées avec les organisations de personnes handicapées, avec les premiers concernés, les personnes handicapées, qui connaissent le mieux leurs besoins. »

L’inclusion dans les écoles

Premier combat qui est au cœur des débats en Fédération Wallonie-Bruxelles avec la réforme prévue à ce propos dans le Pacte d’Excellence : l’inclusion à l’école. Mais certains parents craignent que les spécificités de leur enfant ne soient pas prises en compte si on les inclut aux cours « classiques ».

Pour Handicap International, ce sont les instit’ et les profs qu’il faut former pour que l’inclusion soit réussie. « Nous travaillons à la formation d’enseignants dans les écoles ordinaires pour intégrer les enfants handicapés et nous travaillons à l’amélioration des programmes de formation dans les écoles de formation des maîtres et des maîtresses pour que l’inclusion soit au cœur du programme. Ou en tout cas que ce soit une composante du programme qui permette de bénéficier aux enfants handicapés, pour qu’ils puissent rejoindre ces écoles ordinaires. »

« Mais tout ça ne se fait pas en un jour, continue la directrice de l’ONG. C’est un accompagnement sur le long cours qui demande à la fois un travail de formation, de suivi personnel et surtout, de toute façon, à la base, de lutte contre les stigmas et les préjugés qui sont encore souvent apposés au handicap en général. »

Des préjugés sur la santé et la sexualité

Deuxième chantier pour Handicap international : la santé des personnes porteuses de handicap. « Il y a encore énormément de travail à faire sur la stigmatisation et les préjugés, même au sein des personnels de santé. C’est une action qu’entreprend Handicap International depuis des années, encore une fois, de travailler à la compréhension des besoins de santé spécifiques que peuvent avoir les personnes handicapées. »

Et puis, il n’est pas toujours facile pour les personnes porteuses d’un handicap d’accéder aux services adéquats, ajoute la directrice.

Dans le domaine de la santé et du bien-être la question de la sexualité est souvent tue chez les personnes handicapées alors qu’elles ont du désir, comme tout le monde. « Dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, là encore, il est parfois encore pensé que les personnes handicapées n’ont pas de vie sexuelle et n’ont pas droit à cette santé reproductive », explique Blandine Bouniol.

Une fois ce tabou brisé, il sera possible d’adapter l’information pour les personnes porteuses d’un handicap sur leurs droits. « Il y a encore beaucoup de travail à faire pour dépasser ces préjugés, et non seulement travailler sur les personnels de santé, mais aussi sur l’information à livrer aux personnes handicapées elles-mêmes sur leurs propres droits. »

Source : https://www.rtbf.be/article/education-sante-sexualite-les-personnes-porteuses-de-handicap-y-ont-droit-comme-les-autres-10937010