Écho du RAAMM pour la période du 12 au 18 février

12 février 2018

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 12 au 18 février 2018.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. « Même aveugle, c’est possible » 4 vidéos du RAAMM pour briser les mythes

Montréal, le 8 février 2018 – Alors que la Semaine de la canne blanche bat son plein, c’est avec beaucoup de fierté que le comité de sensibilisation du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM) lance « Même aveugle, c’est possible », une nouvelle série de courtes vidéos de sensibilisation disponible sur la chaîne YouTube de l’organisme.

 

Les quatre vidéos mettent en scène les membres du comité dans différentes situations de la vie courante pour briser les mythes entourant la vie des personnes handicapées visuelles. « Les gens pensent que les personnes aveugles et malvoyantes ne sont pas capables de faire quoi que ce soit. Tout ce que vous nous voyez faire dans les vidéos, on le fait au quotidien », souligne Tania Roy, membre du comité.

 

Ainsi, le comité de sensibilisation du RAAMM mène différentes actions pour lutter contre les préjugés et attirer l’attention du grand public sur la réalité des personnes handicapées visuelles pendant la Semaine de la canne blanche. « Ce projet me tenait vraiment à cœur parce que je veux que les gens sachent que nous sommes en mesure de mener une vie active » affirme Lucie Côté qui tient la vedette dans la vidéo sur le magasinage. « Je suis aveugle de naissance et je me déplace en fauteuil roulant alors j’ai besoin de l’aide d’une personne qui m’accompagne pour faire mes courses, mais, en bout de ligne, c’est moi qui fais mes choix en tant que consommatrice », précise-t-elle.

 

Le message positif porté par les vidéos vise également à dédramatiser la perte de vision. « Trop souvent, on pense qu’il n’y a plus rien après la perte de vision. Bien sûr, il y a un deuil important à faire de notre vie d’avant et il faut entreprendre des démarches de réadaptation, mais ça peut aussi nous amener à faire de nouvelles choses qu’on n’aurait pas faites autrement. Perdre la vue a marqué un tournant dans ma vie, je ne serais peut-être pas devenu massothérapeute autrement  », confie Yves Roberge que l’on voit au travail dans une des vidéos.

 

Le public remarquera que la vidéodescription a été intégrée aux vidéos pour les rendre accessibles aux personnes ayant une déficience visuelle. « Le RAAMM est un organisme qui travaille à promouvoir les intérêts des personnes ayant une limitation visuelle alors il est tout à fait normal que nos vidéos soient prévues pour les personnes que nous représentons », nous informe Christine Letendre, directrice adjointe du RAAMM et responsable du projet.

 

Si les vidéos visent à sensibiliser le grand public à la capacité des personnes aveugles et malvoyantes de mener une vie active, il faut tout de même rappeler qu’elles font face à de nombreux défis au quotidien. « Les aménagements publics, les services, la diffusion de l’information; les choses ne sont pas souvent pensées et conçues en fonction de l’accessibilité universelle. Cela constitue un frein vers l’atteinte de l’égalité pour les personnes handicapées visuelles », rappelle madame Letendre. « Nous espérons que les gens partageront massivement nos vidéos, mais aussi que les élus, décideurs publics et entreprises mettront l’accessibilité universelle dans leurs priorités », de conclure madame Letendre.

 

Ce projet a été rendu possible grâce au soutien financier de la Caisse Desjardins du Plateau-Mont-Royal que le RAAMM remercie chaleureusement.

 

« Même aveugle, c’est possible »

Nous suivons Tania dans sa cuisine alors qu’elle prépare un délicieux curry de crevettes.

Lucie, accompagnée de Christine, fait quelques emplettes dans un magasin grande surface.

Yves et Daniel se rendent au RAAMM pour leur séance hebdomadaire de Pilates.

Yves, massothérapeute, reçoit Gaston au studio « Mains qui voient » pour un massage.

 

 

Source :     Christine Letendre, directrice adjointe

Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM)

514-277-4401, poste 107

[email protected]

 

2. Pour y voir plus clair sur la déficience visuelle

Durant la Semaine de la canne blanche, le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal (RAAMM) métropolitain cherche à démystifier le handicap visuel.

Jusqu’au 10 février, le RAAMM profite de la Semaine québécoise de la canne blanche pour organiser une série d’activités de sensibilisation à la réalité des personnes vivant avec une déficience visuelle.

La canne blanche, outil et symbole

Outil d’autonomie et de sécurité pour les personnes aveugles ou vivant une diminution de leur acuité visuelle (une condition médicale appelée amblyopie), la canne blanche a été érigée en symbole de la défense de droit des personnes aveugles lorsque la première Semaine de la canne blanche a été instaurée au Canada, en 1947.

Dans le but de sensibiliser la population à la réalité vécue par les personnes non-voyantes, le RAAMM propose diverses activités conçues pour illustrer les défis quotidiens des aveugles et amblyopes.

Cuisiner (et manger) dans le noir

« Il y a des obstacles quotidiens », explique Christine Letendre, directrice adjointe du RAAMM. La vie de tous les jours pose toutes sortes de défis aux personnes vivant avec une déficience visuelle, à commencer par la cuisine! C’est pourquoi le RAAMM organise notamment un atelier de cuisine collective dans le noir.

Dans la cuisine adaptée du RAAMM, où les électroménagers sont notamment équipés d’instructions en braille, des responsables de cuisines collectives sont invités à préparer un repas avec les yeux bandés.

Organisée en partenariat avec le Regroupement des cuisines collectives du Québec, l’activité est conçue pour faire réaliser aux responsables de cuisines collectives les défis particuliers auxquels sont confrontées les personnes handicapées visuelles dans la préparation de repas. « Ils vont vivre le temps d’un atelier ce que vivent les personnes ayant un handicap visuel », illustre Christine Letendre qui précise que les participants seront guidés dans l’expérience par des animatrices des cuisines collectives du RAAMM.

 

 Accessibilité universelle : un horizon encore lointain

Hors des activités domestiques, les déplacements en transports collectifs s’avèrent parfois difficiles pour les personnes aveugles ou amblyopes.

Des préoccupations avaient d’ailleurs été évoquées par le RAAMM lors des consultations sur le projet de reconstruction de l’édicule de la station Mont-Royal, dont les plans ont été approuvés cette semaine.

« Il y a encore du chemin à faire », observe Christine Letendre qui souligne que l’accessibilité universelle demeure le principal cheval de bataille de l’organisme de défense de droits.

Tout en mettant en lumière les défis et les obstacles auxquels sont confrontés ses membres, le RAAMM tient à souligner que les personnes aveugles et amblyopes peuvent avoir une « vie active » pour autant que l’on tient compte de leurs besoins et que l’on adapte l’environnement aux limitations fonctionnelles avec lesquelles elles doivent composer au quotidien.

Des capsules de sensibilisation réalisées dans cet esprit, qui ont été produites par des membres du comité de sensibilisation du RAAMM avec le soutien financier de la Caisse Desjardins du Plateau-Mont-Royal, seront d’ailleurs mises en ligne ce jeudi (8 février) sur le site internet de l’organisme.

Un article de Simon Van Vliet, publié le 6 février 2018, dans le journal Pamplemousse Le Plateau.

Source : http://plateau.pamplemousse.ca/2018/02/y-voir-plus-clair-deficience-visuelle/

3. STM-Info : Remplacement des claviers bancaires sur les équipements automatiques de vente de titres

Les claviers bancaires des distributrices automatiques de titres (DAT) et bornes de recharge (BR) seront remplacés d’ici à la fin du mois de mars.

Ces remplacements se feront graduellement et débuteront le 5 février en projet-pilote sur 4 équipements de la STM. Ces équipements sont situés dans les stations Berri, Square-Victoria et Bonaventure.

Par la suite, le déploiement au réseau complet s’étendra du 19 février au 29 mars.

Avis

Ce remplacement des claviers bancaires sur les DAT et BR de la STM rend la fonction sonore inutilisable pour le moment. Toutefois, ce remplacement étant une obligation imposée à la STM par ses fournisseurs, nous devons débuter malgré tout son déploiement dans la semaine du 5 février.

Ce pilote est en outre nécessaire pour tester d’autres fonctionnalités. Soyez assurés que nous travaillons en parallèle à régler les anomalies liées à la navigation sonore afin d’offrir le même niveau de qualité dans les nouveaux équipements que celui offert par les anciens.

De façon temporaire, nous sommes dans l’obligation de retirer la fonction sonore sur les équipements qui feront l’objet du remplacement de clavier.

Nous vous tiendrons informés de l’évolution du déploiement dans l’ensemble du réseau, selon les stations concernées, et également de l’avancement du projet.

Nous vous prions de bien vouloir nous excuser des inconvénients que cette situation peut occasionner.

Source : STM, 2 février 2018

4. Pied de nez de la STM à ses usagers aveugles ou malvoyants

La Société de Transport de Montréal célèbre très maladroitement la semaine de la canne blanche en autorisant la désactivation imminente et pour une période indéterminée, de l’assistance vocale sur toutes ses distributrices automatiques de titres et toutes ses bornes de réapprovisionnement. D’ici la fin mars, les personnes aveugles ou malvoyantes seront privées de cette fonctionnalité qui leur est pourtant indispensable pour utiliser ces appareils.

Suivant une communication du Regroupement des Usagers du Transport Adapté, dont la source est la STM, le problème serait lié au remplacement des claviers bancaires sur ces équipements. La STM laisse entendre que dans cette opération, ses fournisseurs lui imposent un modèle de clavier qui ne supporte pas adéquatement l’assistance vocale.

Quelle incongruité ! Qui donc définit les besoins, l’acheteur, ou le vendeur ? Pourquoi la STM serait-t-elle obligée d’accepter des pièces qui ne satisfont pas à ses exigences. La Société n’a-t-elle pas adopté une politique en accessibilité universelle et mis sur pied un comité de vigilance en cette matière ? Pourquoi déployer une technologie que l’on sait inadéquate, et dont les lacunes devront inévitablement être corrigées à grands frais.

Nous n’acceptons pas d’être encore une fois privés de ce service de base. On nous a déjà fait le coup ! En dépit des représentations de nos associations, les équipements initialement installés n’incorporaient pas l’assistance vocale, et il a fallu attendre des années avant que la STM le fasse et à quel prix !?

Le respect de la clientèle et la saine gestion des fonds publics commandent que la STM repousse cette mise à jour, et trouve un fournisseur sérieux, en mesure de satisfaire à toutes les exigences d’un cahier de charges approprié.

Pierre Croisetière

Membre du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain

Coordonnées de l’auteur:

3-6980, rue Fabre

Montréal, QC, H2E 2B2

(514) 759-8079

Lettre envoyée aux principaux quotidiens montréalais le 7 février 2018

5. Les plans de l’édicule du métro Mont-Royal approuvés

Le conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a approuvé lundi soir les plans du nouvel édicule de la station de métro Mont-Royal.

L’accessibilité de l’édicule pour les personnes à mobilité réduite sera améliorée grâce à l’installation de deux ascenseurs. Un travail en sous-œuvre doit d’ailleurs être fait sous le monastère Saint-Sacrement afin de creuser le puits de l’ascenseur qui desservira le quai en direction Montmorency.

Le nouvel édicule sera plus grand que l’actuel, il sera coiffé d’une toiture végétalisée et ses murs transparents laisseront entrer davantage de lumière.

Une œuvre d’art public ornera le bâtiment. Un concours a été lancé à cette fin en mars dernier.

Les travaux doivent commencer au printemps 2018. Ils s’échelonneront sur trois ans et coûteront plus de 20 millions de dollars, dont une partie sera assumée par le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports du Québec.

Les commerçants de l’avenue du Mont-Royal avaient accueilli favorablement le projet au moment de son annonce, en avril 2016.

La station Mont-Royal

La station Mont-Royal a été conçue par l’architecte Victor Prus et inaugurée en 1966. L’édicule actuel est entré en fonction dans les années 1990, lorsque la place Gérald-Godin a été aménagée.

Article publié le 6 février 2018

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1082506/plans-edicule-plateau-mont-royal-approuves-conseil-arrondissement

6. L’arrondissement de Verdun présente le bilan de l’an 1 du Plan d’action en accessibilité universelle 2017-2021

MONTRÉAL, le 7 févr. 2018 /CNW Telbec/ – Le maire de l’arrondissement de Verdun, monsieur Jean-François Parenteau, et les membres du conseil ont déposé hier le bilan de la première année de mise en œuvre du Plan d’action en accessibilité universelle 2017-2021. Le plan d’action s’adresse aux citoyens qui éprouvent des difficultés, apparentes ou non, sur les plans moteur, auditif, visuel ou intellectuel qui rencontrent des obstacles dans leurs déplacements.

Un comité de suivi a évalué de façon objective et précise les retombées qualitatives et quantitatives des actions réalisées en 2017. Ainsi, 57 des 64 actions prévues ont été réalisées complètement ou partiellement, soit un taux de réalisation de 89 %.

« Je suis très fier du chemin parcouru en 2017, car il témoigne du dynamisme de nos partenaires, de nos employés et de notre administration. Nous nous sommes engagés, dès la première année, à réaliser plusieurs de nos projets pour améliorer la qualité de vie de l’ensemble de nos citoyens. Ces réalisations nourrissent notre volonté d’être un modèle à exporter et de continuer d’aller de l’avant pour réduire les obstacles, » souligne le maire de l’arrondissement, monsieur Parenteau. « Verdun souhaite que tous les citoyens se sentent les bienvenus dans ses établissements publics, ses parcs, ses bibliothèques et ses édifices dédiés aux sports, aux loisirs et à la culture. »

De nombreuses réalisations marquantes en 2017

Le bilan de l’an 1 2017 du Plan d’action en accessibilité universelle 2017-2021 témoigne de plusieurs projets d’importance réalisés en 2017. Le Quai 5160 – Maison de la culture de Verdun offre un milieu de vie inclusif et sans obstacle. Ceux et celles qui doivent composer avec des limitations fonctionnelles peuvent se déplacer dans ce magnifique lieu de diffusion sur un seul niveau pour accéder à l’ensemble des salles et des services et un ascenseur donne accès au deuxième étage. La salle de spectacle offre un système d’aide à l’audition pour plus de confort et des espaces pour personnes à mobilité réduite.

Le parc Wilson a entièrement été revu en fonction des concepts d’accessibilité universelle qui donnent un second souffle à ce parc très prisé des citoyens. Il comprend de nouveaux modules de jeux pour enfants, une nouvelle surface de protection en caoutchouc, un mobilier urbain, des sentiers piétonniers et des balançoires parent/enfant.

L’achat de livres audio adaptés et à gros caractères dans les bibliothèques et la modification de publications conçues par l’arrondissement en fonction de l’accessibilité universelle favorisent également l’accès aux loisirs.

L’accessibilité universelle teinte l’ensemble du Plan local de déplacements adopté par le conseil d’arrondissement en septembre 2017. On y trace le portrait du territoire en matière de mobilité. Plusieurs interventions aux abords des écoles visent à assurer la sécurité des usagers les plus vulnérables. Au nombre des réalisations, mentionnons l’aménagement de douze nouvelles saillies de trottoirs, de traverses piétonnes lumineuses et de traverses scolaires protégées.

Le Programme d’aide à l’accessibilité des commerces (PAAC) lancé en mai 2017 a été intégré au PRAM-Commerce destiné aux commerçants de la rue Wellington. Le PAAC a pour but d’offrir un lieu inclusif à l’ensemble des citoyens et de favoriser leur rôle économique. Une firme d’architectes a effectué une analyse des façades de chaque commerce de cette artère. Elle a identifié les critères de l’accessibilité universelle visant à rendre le bâtiment ou ses commodités sans obstacles.

Ces efforts suivent ceux amorcés depuis 2011 par l’arrondissement qui multiplie les actions en faveur de l’accessibilité. C’est ainsi que Verdun compte déjà de nombreux bâtiments entièrement accessibles, tels que la mairie d’arrondissement, la Maison Nivard-De Saint-Dizier, les chalets du parc Willibrord et du parc de l’Esplanade et les Serres municipales, tandis que 14 autres édifices sont partiellement accessibles.

Survol du Plan d’action en accessibilité universelle 2017-2021

Le Plan d’action en accessibilité universelle de Verdun est le fruit de consultations et d’analyses qui ont été menées de concert avec les employés d’arrondissement, les citoyens et des organismes spécialisés en accessibilité universelle.

Les actions incluses dans ce Plan d’action s’articulent autour de 3 axes, qui appellent à la mobilisation des employés d’arrondissement ainsi que des partenaires communautaires, publics et privés. L’objectif est de rendre accessibles les édifices publics, les logements et les commerces et de mettre les principes d’accessibilité au cœur des programmes et services en sports, loisirs et culture. Chacun des axes identifiés, soit « Architecture et urbanisme », « Programmes et services », ainsi que « Sensibilisation, formation et communication », propose une série d’actions concrètes qui s’étendront sur une période de cinq (5) ans.

Pour plus d’information sur le Plan d’action en accessibilité universelle 2017-2021 et son bilan, veuillez consulter le site Web de l’arrondissement dans la section Activités et loisirs/Vie communautaire/Services et organismes.

SOURCE Ville de Montréal – Arrondissement de Verdun

Source : http://www.newswire.ca/fr/news-releases/larrondissement-de-verdun-presente-le-bilan-de-lan-1-du-plan-daction-en-accessibilite-universelle-2017-2021-673208013.html

7. Route 116 à Saint-Basile-le-Grand -Le ministre interdit le virage à droite

Après l’accident qui avait coûté la vie d’un piéton à Saint-Basile le 12 janvier, le ministère des Transports interdit le virage à droite au feu rouge de la route 116 et du boulevard du Millénaire.

La grogne de la population avait atteint son paroxysme après le nouvel accident mortel à Saint-Basile-le-Grand à l’intersection de la route 116 et du boulevard du Millénaire. Alors que les autorités, les députés et la population de la région avaient déjà tiré le signal d’alarme sur la dangerosité de l’endroit depuis plusieurs années, aucune mesure n’avait été prise.

Aujourd’hui, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a installé un panneau interdisant aux automobilistes de tourner à droite sur du Millénaire lorsqu’ils circulent sur la route 116. Le député de Chambly Jean-François Roberge salue l’intervention du ministre Fortin, mais réclame des actions supplémentaires.
«Je trouve désolant qu’il faille attendre un événement aussi horrible avant que le MTQ intervienne, mais je suis soulagé de savoir que cette intersection est plus sécuritaire, affirme le député. Sur les trois intersections (sur le territoire de Saint-Basile), un meilleur éclairage permettant aux automobilistes de mieux voir les piétons serait le bienvenu.

À l’intersection Montée des Trinitaires/ Route 116, il n’y a toujours pas d’interdiction de tourner à droite au feu rouge. C’est le dernier endroit sur la Route 116 à Saint-Basile-le-Grand où une telle signalisation n’existe pas. »

De son côté, la député de Montarville Nathalie Roy, abonde dans le sens de son collègue à la Coalition Avenir Québec (CAQ).
« Nous travaillons depuis des mois, voire des années, pour rendre les intersections de la 116 plus sécuritaires et protéger nos citoyens. Je suis heureuse de voir que le gouvernement a enfin décidé d’agir pour l’intersection du boulevard du Millénaire mais le travail n’est pas terminé. D’autres mesures doivent être mises en place si on veut éviter d’autres tragédies. »

« Je trouve désolant qu’il faille attendre un événement aussi horrible avant que le MTQ intervienne, mais je suis soulagé de savoir que cette intersection est plus sécuritaire. » – Jean-François Roberge

  1. Roberge pointe également du doigt le temps de traverse, nettement insuffisant, pour les cyclistes à l’intersection Boucherville/ Route 116. « La grande majorité des cyclistes qui traversent cette intersection, surtout les plus jeunes, le font en marchant à côté de leur vélo. Dans ce contexte, les 20 secondes qui leurs sont allouées pour traverser sont nettement insuffisantes». C’est d’ailleurs à cette intersection qu’est survenu l’accident tragique ayant coûté la vie à la jeune Grandbasilose Julianne Riendeau en 2015.

À la suite d’une rencontre entre le ministre et M. Roberge, le député espère plus. « Le ministre s’est montré sensible et ouvert à de nouvelles interventions pour sécuriser cette portion de la Route 116. J’espère maintenant que cette bonne volonté se traduira en actions concrètes et rapides », conclut le député.

Plusieurs accidents

Rappelons que le 17 août dernier, une adolescente de 17 ans était happée à mort sur le boulevard du Millénaire, à proximité de la route 116. En septembre 2012, une jeune fille de 14 ans subissait le même sort, cette fois en traversant à un passage piétonnier, au coin de la montée des Trinitaires et du boulevard Sir-Wilfrid-Laurier.
En 2014, lors du premier budget participatif de Saint-Basile, la Ville avait appuyé un projet citoyen qui voulait sécuriser le passage pour piétons de la 116. Le MTQ n’a pas accepté l’initiative.

Article de Frederic Khalkhal publié le 6 février 2018

Source : http://www.journaldechambly.com/ministre-interdit-virage-a-droite/

8. Moins d’argent pour les livres audio, moins de livres pour les malvoyants

L’organisme à but non lucratif Vues et Voix produit annuellement quelque 750 livres audio adaptés aux besoins des personnes ayant une déficience visuelle. L’OBNL montréalais déplore une chute vertigineuse des commandes de la part de son principal client, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Vues et Voix (l’ex-Magnétothèque), qui permet aux personnes non voyantes et malvoyantes d’avoir accès à une littérature variée, affirme avoir dû diminuer sa production de 30 % dans la dernière année.

L’organisme soutient que la Grande Bibliothèque a revu à la baisse son carnet de commandes, à cause de compressions budgétaires, et ce, en plein milieu d’un contrat renouvelé tous les deux ans sur appel d’offres.

La présidente-directrice générale de Vues et Voix, Marjorie Théodore, anticipe une diminution du nombre de titres qui fragiliserait la capacité d’intégration ainsi que l’accès à la culture et à l’information pour des milliers de personnes.

D’un autre côté, souligne-t-elle « cela précarise une organisation et son champ d’expertise qui sont en développement depuis 40 ans ». Cette activité mobilise la moitié de ses employés, soit une dizaine de personnes et 350 bénévoles.

Le directeur général de la Fondation En Vue de l’Institut Nazareth et Louis-Braille, Michel Poulain, se dit lui « surpris », car le gouvernement a prévu une hausse potentielle de la clientèle avec une déficience visuelle de 65 % dans les cinq prochaines années à cause du vieillissement de la population.

Son organisme est partenaire de Vues et Voix, avec qui il partage l’objectif d’améliorer la vie des personnes ayant une déficience visuelle. « Ce genre de décision fait en sorte que cela hypothèque le quotidien de beaucoup de gens, dit-il dans un soupir. C’est une activité importante pour cette population. »

La réponse de BAnQ

Bibliothèque et Archives nationales du Québec confirme dans un courriel s’être engagée « au cours des derniers mois dans une révision de ses méthodes d’acquisition de livres et de livres adaptés. »

BAnQ se défend en affirmant que le nombre de nouveaux livres audio offerts chaque année aux usagers est resté quasi inchangé avec 829 en 2015 contre 838 en 2017.

La directrice de l’accueil et du prêt de BAnQ, Chloé Baril, soutient que le volume des commandes pour 2018 n’a pas encore été décidé, mais qu’il pourrait effectivement être revu en raison des compressions budgétaires imposées par le gouvernement.

Les commandes de titres (livres audio) passées à Vues et Voix sont en légère baisse de 5 % sur l’année financière en cours, par rapport à l’année précédente, selon Mme Baril.

Elle précise que l’organisme a remporté les trois quarts des lots (pour un total de 1400 titres) lors du dernier appel d’offres courant sur la période 2016 à 2018, ce qui représente, reconnaît-elle, un léger recul par rapport aux contrats précédents.

Elle affirme que BAnQ est satisfaite des productions de Vues et Voix, qui fournit des enregistrements sonores de « grande qualité ». Les contrats seront renouvelés en 2018, ce qui pourrait expliquer, selon Mme Baril, l’inquiétude de cet organisme à but non lucratif qui doit faire face notamment à la concurrence de l’entreprise privée Point-par-Point.

BAnQ gère le Service québécois du livre adapté (SQLA), qui donne accès gratuitement aux livres audio adaptés, produits par Vues et Voix. Le service compte 10 000 abonnés qui peuvent puiser dans une collection de plus de 375 000 documents.

Une offre francophone limitée

Chaque année au Québec, le lecteur peut avoir accès à 40 000 nouveautés en librairie, contre 900 titres environ pour les livres audio adaptés. « C’est insuffisant, on sait que la clientèle va augmenter alors logiquement les besoins vont augmenter », tranche Michel Poulain.

Marjorie Théodore se désole de voir que l’accès aux nouveautés en fiction, aux derniers essais et aux classiques de la littérature d’expression française est progressivement en train de se réduire.

Le livre audio adapté présente plusieurs avantages : il permet, dit-elle, de naviguer facilement dans le document en permettant l’accès à la table des matières, aux notes de bas pages, de mettre un signet, etc.

Contrairement au livre audio du commerce, le livre audio adapté offre une expérience proche de celle d’une personne voyante, « on parle ici d’accessibilité universelle », conclut-elle.

Mme Théodore déplore par ailleurs que l’offre anglophone soit plus étoffée que l’offre francophone. Pour y remédier, elle souhaite que le gouvernement du Québec emboîte le pas au gouvernement fédéral qui a pris plusieurs engagements sur ce terrain.

Le Canada a signé en 2016 le Traité de Marrakech, qui vise à faciliter l’accès à des textes imprimés aux personnes ayant une déficience visuelle.

Il a ratifié, il y a quelques mois, la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées. Après une large consultation auprès de 6000 personnes, en 2016, le gouvernement fédéral élabore actuellement une loi sur l’accessibilité universelle afin d’améliorer le sort des personnes handicapées.

Afin de plaider la cause de Vues et Voix, Marjorie Théodore a envoyé une lettre à la ministre québécoise de la Culture et des Communications, Marie Montpetit.

Elle a aussi envoyé une copie à la ministre canadienne du Patrimoine, Mélanie Joly. Dans cette missive, elle affirme qu’il serait « dommage » que dans la foulée des compressions budgétaires, le gouvernement du Québec « décide de réduire cet accès à l’imprimé et à la culture ».

Un texte de Vincent Resseguier publié le 6 février 2018

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1082264/livres-audio-adaptes-personnes-aveugles-victimes-compressions-budgetaires

9. INCA-Groupe de proches aidants supplémentaire

Un nouveau groupe de soutien pour les proches aidants débutera le 20 février prochain chez INCA. Il s’adresse à tous ceux qui prennent soin d’un parent, enfant, conjoint, frère ou ami qui vit avec une perte de vision. La participation au groupe est gratuite!

Quand? Les mardis de 19h à 20h (pour 5 semaines)

Où? Au 3044 Delisle, Montréal (près du métro Lionel-Groulx)

Comment s’inscrire ? Il suffit de contacter Najla au 514 934-4622 p.232 ou par courriel à [email protected] .

Sachez que chaque session, INCA offre aussi des groupes de proches aidants et des groupes pour les personnes vivant avec une perte de vision par téléphone, permettant aux gens de toute la province d’en bénéficier.

Source : INCA Flash, 8 février 2018

10. Veiller à la sécurité des piétons handicapés visuels du Bas-Saint-Laurent

À l’occasion de la semaine de la canne blanche qui débute ce dimanche, plusieurs activités sont organisées dans toute la province. Au Bas-Saint-Laurent, où près de 9 000 personnes vivent avec un handicap visuel, l’Association des personnes handicapées visuelles (APHV- BSL) mise sur la sécurité sur la route.

Le président de l’APHV-BSL, Jimmy Turgeon Carrier, lui-même handicapé visuel avec un chien pour l’aider, explique qu’il a vécu une situation dangereuse cet été à Rimouski : « Des automobilistes ont tourné pendant que je traversais. J’ai failli me faire renverser par une voiture, j’ai dû m’arrêter au milieu de la route. Il est donc important de sensibiliser les gens à s’arrêter aux lignes d’arrêt également. » Il ajoute qu’il existe toutefois une bonne collaboration avec le comité piéton de la Ville de Rimouski, en charge de la sécurité des piétons handicapés visuels, des feux sonores, des trottoirs.

La directrice de l’APHV-BSL, Huguette Vigneau, explique que les automobilistes collaborent habituellement bien, mais que dans l’empressement, certaines conduites peuvent s’avérer dangereuses : « Parfois, certains passent à la lumière orange-rouge, cela peut être dangereux pour tout piéton, mais encore davantage pour une personne avec une perte de vision. C’est pourquoi on a axé la semaine sur le respect de l’autonomie et de la sécurité des piétons handicapés visuels. »

Simplement respecter le code de la route

Mme Vigneau précise que les personnes avec une perte de comptent sur le fait que les automobilistes leur cèdent le passage aux endroits prévus par le Code de la route. « Il faut simplement que les gens respectent le code de la route. Une personne ayant une perte de vision ne possède pas toujours une canne blanche ni un chien avec elle, ça ne se voit pas toujours. »

Elle explique également que cela peut s’avérer très insécurisant pour une personne malvoyante de s’apprêter à traverser un passage pour piétons ou une rue : « En l’absence d’un feu piéton sonore, la personne ayant une perte de vision traverse la rue sur le feu vert en utilisant le trafic parallèle pour se guider. Elle s’attend à ce que l’automobiliste qui tourne à gauche ou à droite la voie et la laisse passer. Si un automobiliste tourne et passe trop près du piéton, cela peut être stressant pour ce dernier. »

9 000 personnes au Bas-Saint-Laurent

Mme Vigneau fait savoir que près de 9 000 personnes au Bas-Saint-Laurent ont une déficience visuelle : « Cela part de ceux qui n’arrivent pas à lire leur journal ou reconnaitre les gens jusqu’à la cécité totale. » Elle estime que le chiffre est de près de 1 000 à Rimouski. Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec (RAAQ) estime pour sa part que plus de 300 000 personnes au Québec qu’au sont malvoyantes.

Huguette Vigneault explique que la majorité d’entre eux souffre de dégénérescence maculaire : « C’est un grand fléau qui touche en les jeunes retraités. Quand on arrive à la retraite, qu’on veut en profiter, et qu’on perd son permis de conduire, ou qu’on arrive plus à continuer ses activités sur son ordinateur, c’est un deuil à vivre, nous offrons aussi l’écoute. Il est important pour nous de rejoindre ces gens, elles peuvent faire des dépressions et rester isolées. Il existe de services, on souhaite les aider, ils ne sont pas seuls. »

Le défi du maire

Le mardi 6 février en avant-midi, le maire de Rimouski, Marc Parent, a relevé le défi de traverser le boulevard Jessop à l’intersection de l’entrée du IGA en utilisant le feu piéton sonore, mais avec un bandeau sur ses yeux.. « On veut expliquer aux gens comment les personnes handicapées visuelles se déplacent, pour les aider à comprendre, car plus on comprend, plus on est attentif. », explique la directrice de l’APHV-BSL,  Huguette Vigneau.

L’APHV-BSL offre ses services à Rimouski, Rivière-du-Loup, Matane et Amqui. L’association compte une centaine de membres et organise des activités de rencontre pour près de 4 000 personnes chaque année. Elle offre également des ateliers, des services d’écoute, d’information, d’entraide pour briser l’isolement qui peut être ressenti par les personnes handicapées visuelles. Informations : 418-723-0932 ou aphvbsl.org

Article d’Adeline Mantik

Sources : http://www.lavantage.qc.ca/actualites/2018/2/4/veiller-a-la-securite-des-pietons-handicapes-visuels-du-bas-sain.html

http://www.lavantage.qc.ca/actualites/2018/2/4/la-semaine-de-la-canne-blanche-demarre—en-lion—a-rimouski.html

11. Apprendre à vivre sans voir

Un bon matin, Céline St-Amant a ouvert les yeux et a remarqué qu’un cadre fixé au mur de sa chambre paraissait croche. Malgré quelques tentatives de redressement, rien n’y faisait. Précédemment, l’éducatrice à l’École apostolique de Chicoutimi avait observé que les visages et les silhouettes des enfants dont elle avait la garde semblaient de plus en plus flous, au point où il lui était difficile de les distinguer. Lorsqu’elle a reçu le diagnostic de rétinite pigmentaire et dégénérescence maculaire à l’âge de 50 ans, son monde s’est écroulé.

« Quand c’est arrivé, je ne l’ai pas accepté du tout. J’ai fait une grosse dépression. C’est très difficile d’accepter que tu ne vois plus. Le centre Le Parcours de l’hôpital de Jonquière a pris soin de moi et m’a aidée à surmonter tout ça », retrace la femme de 57 ans, qui assume aujourd’hui la présidence du comité local de son association.

Le chemin vers l’acceptation s’est avéré long, aride et truffé d’embûches. Céline St-Amant confie avec candeur que le pèlerinage n’est pas terminé et qu’elle éprouve, encore aujourd’hui, des moments de difficulté et de profonde tristesse. Au cours des neuf dernières années, elle a dû tout réapprendre. Manger, se laver, aller aux toilettes. Le simple fait de subvenir à ses besoins de base commandait désormais des efforts surhumains. Il lui était impossible de poser certains gestes seule. C’est à ce titre que la présence de professionnels du Parcours a joué un rôle clé. Les services d’accompagnement à domicile l’ont dotée d’une panoplie d’outils lui permettant d’accomplir des tâches que la majorité des personnes voyantes tiennent pour acquis.

« J’adorais cuisiner, mais je ne savais plus quand la nourriture était cuite. J’ai dû réapprendre à me laver, à me raser. Mon handicap visuel m’a tout enlevé. Mon auto, mon indépendance, ma liberté. Je vis aux crochets des autres. Je n’ai pas encore fait la paix avec ma situation, même si j’ai appris beaucoup et que ça va beaucoup mieux », raconte Céline St-Amant, qui vit avec une amie. Jacynthe agit comme accompagnatrice à temps complet, ce qui procure un sentiment de sécurité à sa colocataire, encore craintive de se buter à un mur ou de débouler à nouveau dans les escaliers.

C’est très difficile d’accepter que tu ne vois plus — Céline St-Amant

Outils

Céline St-Amant profite de l’existence d’une panoplie d’outils inventés pour lui faciliter la vie. Grâce à un appareil capable de lire et de lui dicter son courrier, elle peut prendre connaissance de toute correspondance qui lui est adressée. Ses vêtements ont tous été cousus d’étiquettes en relief lui indiquant la couleur de ses chandails et de ses pantalons. Anodin, direz-vous, mais des morceaux de linge mal agencés peuvent servir toute une raclée à l’estime. Une roulette lui a aussi été fournie en guise d’outil rassembleur de chaussettes.

Comme l’un des yeux de Céline St-Amant perçoit des ombres et un peu de lumière, elle s’est dotée d’un ensemble de vaisselle blanche, histoire de mieux localiser la nourriture dans son assiette plutôt que d’y aller à tâtons avec sa fourchette. Autant de menus détails qui font une différence immense dans le quotidien de cette femme.

L’impression de désorientation et la perte de repères sont toujours en phase d’apprivoisement par Céline St-Amant. Sa canne blanche est devenue indispensable à tout déplacement.

« Je me fie beaucoup à ma canne quand je marche dehors. Je l’utilise pour balayer le chemin, et ça me permet de savoir où sont les obstacles, les trous d’eau, les roches », confie-t-elle. Elle demeure tout de même sur ses gardes et ressent de l’insécurité quand elle emprunte les trottoirs de Saguenay. Non seulement Céline St-Amant est-elle d’avis que les automobilistes font preuve d’un manque flagrant de courtoisie à l’égard des personnes handicapées visuelles, elle n’en revient pas de constater que les feux de circulation des intersections soient encore dépourvus de messages sonores.

« Des ‘‘stops’’ qui parlent, ça nous aiderait énormément. On en demande depuis des années. Pour nous, traverser la rue peut être un cauchemar », signale la dame.

Céline St-Amant a perdu la vue il y a neuf ans. Elle est toujours en processus d’apprivoisement de sa condition et tente le plus possible de vivre une vie normale. On la voit ici en train de jouer aux quilles au centre Joseph-Nio, une activité qu’elle pratique chaque semaine avec des membres de la section Chicoutimi de l’Association des personnes handicapées visuelles 02.

Ne jamais ignorer un bras levé

La société est-elle si insensible au sort des non-voyants au point d’ignorer les bras levés de personnes handicapées visuelles se trouvant dans une situation de détresse ou de vulnérabilité ? Yves Dufour, 64 ans et aveugle depuis la jeune vingtaine, pense que oui.

Heureusement, le Chicoutimien peut compter sur son fidèle chien guide, Escudo, pour mener une vie relativement normale.

« Des fois, on a besoin d’aide. Quand on lève le bras en l’air parce qu’on est mal pris, souvent, les gens passent devant nous en voiture et ne s’arrêtent pas. Quand une personne handicapée visuelle lève son bras, c’est parce qu’elle a besoin d’aide. Il faut lui porter assistance, surtout l’hiver », martèle Yves Dufour. Le sexagénaire raconte qu’il s’est retrouvé dans quelques situations périlleuses. En plein hiver, il s’est égaré non loin de chez lui.

« J’ai entendu des pas dans la neige et j’ai demandé de l’aide. Un monsieur est venu à mon secours. J’ai déjà attendu 15 à 20 minutes dehors par grand froid avant d’être secouru », poursuit Yves Dufour. Bien qu’il porte des lunettes pour protéger ses yeux d’obstacles potentiels, Yves Dufour ne voit rien. Il est atteint de rétinopathie diabétique. Des interventions, comme une vitrectomie subie dans les deux yeux, se sont avérées vaines. Yves Dufour a donc appris à vivre sans le précieux sens de la vue, et ce, de façon tout à fait autonome.

« Je m’organise tout seul à la maison. Je cuisine, je passe l’aspirateur aux deux jours, je lave même les carreaux de mes fenêtres l’été. Il y a parfois des gens qui pensent que je n’ai pas de handicap visuel », raconte Yves Dufour, qui s’injecte lui-même de l’insuline tous les jours grâce à des seringues adaptées.

Yves Dufour ne lit pas en braille, mais est un grand mélomane. La télévision et la radio lui sont de bonne et grande compagnie, lui qui s’est équipé d’appareils de pointe pour une meilleure qualité auditive.

Lui et Céline St-Amant habitent le même immeuble et sont devenus des amis. Le trésorier de l’Association des personnes handicapées visuelles prend autant de plaisir que sa voisine à abattre les quilles, et étonnamment, à pratiquer la sculpture sur neige. Cette semaine, le duo et une quinzaine de membres de l’association, aidés de bénévoles, ont transformé deux blocs d’or blanc en autant d’oeuvres, lors du festival Saguenay en neige. Il s’agit, pour eux, d’un plaisir renouvelé chaque année depuis trois ans.

Sortir de l’isolement

De plus en plus, Céline St-Amant assume son statut de non-voyante et sort de sa coquille. Son adhésion à l’association lui a permis de recouvrer un peu de liberté, et elle se sent aujourd’hui comme un oiseau blessé qui redéploie lentement, mais sûrement, ses ailes.

Tous les vendredis, de l’automne jusqu’au printemps, Céline St-Amant joue aux quilles avec ses camarades du regroupement. Elle s’assied toujours à la même table du centre Joseph-Nio, se lève, avance de dix pas et lance sa boule vigoureusement.

«Je peux parfois monter jusqu’à 140, mais je peux faire des dalots en masse, croyez-moi! Le but, ce n’est pas de performer. C’est d’être avec des gens et de briser l’isolement. Parce que parfois, ça peut être très dur de vivre avec un handicap visuel. Il y a beaucoup de monde qui fait comme si on n’existait pas. Au lieu de venir nous voir et jaser, ils vont se tasser. On dirait qu’ils ne veulent pas nous voir. J’aimerais que quelqu’un, sans me connaître, vienne me mettre la main sur l’épaule et me demande de venir prendre un café pour parler de n’importe quoi», se livre Céline St-Amant.

Article de Mélyssa Gagnon, Le Quotidien ,3 février 2018

Source :

http://www.lequotidien.com/le-mag/apprendre-a-vivre-sans-voir-307d04087d49de90b5c7c9ee369dde29

12. San Francisco-Accessibilité : l’innovation technologique au service des malvoyants

Dans son nouveau numéro, À vous de voir, le magazine d’information et de sensibilisation à la déficience visuelle, nous plonge au cœur de la Lighthouse de San Francisco. Ce centre de réflexion autour des nouvelles technologies travaille à améliorer l’accessibilité de services pour faciliter le quotidien des personnes aveugles ou malvoyantes. Avec un maître-mot : l’innovation.

« La relation entre la cécité, le handicap et la technologie a toujours été très intime. Plus encore que les personnes valides, les personnes handicapées ont toujours eu recours aux technologies pour les aider à faire ce qu’elles veulent. » Comme le rappelle le Dr. Joshua Miele, connu notamment pour avoir développé le logiciel de la sonde Mars Observer de la Nasa, l’utilisation créative et intelligente de la technologie a pu ouvrir de nombreuses portes aux déficients visuels. Et leur faciliter ainsi l’accessibilité à bon nombre de domaines, grâce à l’innovation.

Dans le but de réfléchir à de nouvelles innovations, ce chercheur de renom aveugle a initié en 2011 le Lighthouse Labs au sein de la Lighthouse située à San Francisco dirigé par Bryan Bashin. Fondée en 1902, cette association promeut l’indépendance, l’égalité et l’autonomie des personnes aveugles ou malvoyantes. Elle propose des formations et des services pertinents tels que l’accès à l’emploi, à l’éducation, aux loisirs et aux transports.

Ainsi, le Lighthouse Labs est un espace de réflexion qui réunit des ingénieurs, des scientifiques et des utilisateurs aveugles ou malvoyants. Il conseille les startups, les développeurs sur les différents aspects de la conception d’applications, de périphériques et de logiciels destinés aux personnes déficientes visuelles.

L’innovation pour faciliter le quotidien

Passerelle entre le monde high-tech de la Silicon Valley et les malvoyants, le LightHouse Labs a travaillé sur de nombreux projets qui répondent à des besoins réels. Par exemple : un plan de transports en commun tactile et interactif, une version tactile de Google Maps ou le logiciel Be My Eyes. Ce dernier permet de mettre en relation une personne voyante volontaire et une non-voyante via une connexion vidéo en direct. La première peut alors lui venir en aide dans certaines tâches du quotidien, comme lire la notice d’un médicament.

En 2014, la LightHouse a contraint l’entreprise Redbox à améliorer l’accessibilité de ses quelque 3 600 kiosques de location de films et de jeux vidéo en Californie. Les utilisateurs en situation de handicap peuvent désormais parcourir, sélectionner et renvoyer des films avec des écouteurs et une interface de synthèse vocale.

Article de Claudine Colozzi publié le 5 février 2018

Source : http://www.faire-face.fr/2018/02/05/innovation-accessibilite-technologie-malvoyants-handicap/

13. Genève, Suisse- Obligés de traverser à l’aveugle

Malgré des aménagements toujours plus nombreux, se déplacer en ville, notamment à Genève, reste parfois compliqué pour les malvoyants. Balade autour de la gare Cornavin.

Un détecteur pour que les aveugles n’aient plus besoin d’appuyer sur le bouton pour demander le vert avant de traverser: l’État de Genève communiquait début janvier sur ce dispositif, installé à un feu. Mais il est trop tôt pour en parler, estime Jean-Marc Meyrat, qui souffre de cécité. «Le système n’est pas au point. Et je préfère quand on me laisse faire», réagit celui qui travaille à l’Association pour le bien des aveugles et malvoyants (ABA). Il regrette notamment que le capteur se déclenche même si la personne ne veut pas traverser. Un couac qui révèle bien d’autres difficultés de la mobilité des malvoyants.

Par exemple, la place de Cornavin, très fréquentée, est qualifiée d’«horrible» par celui qui est également chargé de projet au Centre de compétences en accessibilité. «Il n’y a aucun repère, on est obligé de traverser à l’aveugle au milieu des taxis et des bus», s’insurge-t-il. Mais tout n’est pas négatif. Dans nos villes, de nombreux aménagements peu connus du grand public sont accessibles aux déficients visuels. «Quand j’étais jeune, je ne m’imaginais pas qu’il y aurait de tels progrès», explique Jean-Marc Meyrat. Les bornes jaunes fixées aux passages piétons constituent un système indispensable. Elles vibrent et émettent un son pour signaler que le feu est vert. Dans toutes les villes sauf à Genève! Où elles sont silencieuses pour éviter les nuisances.

Pas d’uniformité

«Le bruit sert aussi à repérer le poteau. Là, il faut tâtonner avec la canne», regrette le Valaisan d’origine. Les passages piétons et les quais de trams genevois sont indiqués par des boules que l’on sent sous le pied. Une spécificité du bout du lac qui vient de France. «Les aménagements dépendent souvent des fournisseurs, indique le quinquagénaire. La Suisse alémanique travaille beaucoup avec l’Allemagne. L’idéal serait que les systèmes soient uniformisés pour ne pas avoir à les découvrir quand on arrive dans une ville.»

On trouve ainsi beaucoup plus de lignes blanches qui guident les aveugles dans les villes d’outre-Sarine. Les gares CFF en sont aussi équipées. À Cornavin, Jean-Marc Meyrat se déplace avec aisance grâce à elles. «Elles sont très pratiques. C’est une vraie zone de sécurité. Elles permettent d’avoir l’esprit plus libre, de ne pas avoir à tout retenir par cœur ou de devoir compter le nombre de pas», explique-t-il.

Une plus grande tranquillité d’esprit et une autonomie accrue sont également apportées par les développements technologiques. En cela, l’arrivée des smartphones a révolutionné la vie des personnes souffrant d’un handicap visuel. Les applications destinées au grand public, comme Google Maps, ou celles dédiées aux aveugles leur permettent de se déplacer plus facilement, en leur indiquant la direction à suivre et les intersections.

«La technique est une aide très intéressante mais elle n’exclut pas de savoir bien se déplacer avec une canne, estime Jean-Marc Meyrat. Et il y a un vrai gros risque que les pouvoirs publics délaissent les aménagements…»

Article de Julien Culet publié le 2 février 2018

Source : http://www.lematin.ch/suisse/obliges-traverser-aveugle/story/23845094

14. Lausanne se profile en pionnière de la politique du handicap

La Ville présente un plan d’accessibilité universelle qui pourrait faire d’elle un exemple. Les professionnels du milieu se réjouissent.

Une ville pensée pour tous, une politique inclusive. C’était, depuis longtemps, le souhait des associations qui œuvrent auprès des personnes en situation de handicap. C’est désormais le projet de la Ville de Lausanne, qui a dévoilé mercredi son plan pour l’accessibilité universelle des lieux publics (voir détails ci-dessous). Ce dernier doit permettre d’offrir aux personnes handicapées «la même qualité de prestation qu’à n’importe quel citoyen», indique la Municipalité.

Le programme n’entend pas seulement permettre l’accès des bâtiments aux chaises roulantes. Il s’agit surtout de «repenser les espaces et les services publics en tenant compte des différentes incapacités (motrices, sensorielles et psychiques)». Un plan d’accessibilité des lieux publics sera notamment édité tandis que la prise en compte du public handicapé deviendra systématique à tous les niveaux de l’administration.

Réflexion systématique

Appelés à collaborer avec la Ville, les professionnels du handicap saluent déjà «une vision globale», différente de la logique du coup par coup qui prévalait jusqu’ici. Pour certains, Lausanne pourrait même devenir pionnière en la matière. Mais d’ici là, le chantier est important. Prenons le catalogue vacances de la Ville: la rubrique recensant les activités destinées aux enfants handicapés y figure depuis peu. «C’est ce genre de choses qui vont changer. Être intégré à la documentation et aux prestations, ça paraît minime mais c’est important», glisse Isabel Messer, secrétaire générale de Solidarité-Handicap mental. Autre exemple? «Sur le site Web de la Ville, parmi les organisations partenaires à disposition des familles, il n’y a aucune association liée au handicap. Si vous avez un enfant handicapé et l’autre pas, ça peut scinder des foyers», illustre Lise Curchod, coordinatrice pour Forum Handicap Vaud, tout en précisant que des adaptations sont déjà en cours.

«Il est important que le handicap ne soit pas toujours traité comme un problème social et que l’idée de s’en préoccuper dans tous les domaines émerge», souligne Lise Curchod. «Il faudrait voir tous les projets sous l’angle du handicap comme c’est le cas avec le développement durable, par exemple», ajoute Isabel Messer. Sur ce point, la Ville prévoit de consacrer pour chaque projet, même au-delà du domaine bâti, un paragraphe à propos de son impact sur l’accessibilité, «comme c’est le cas sur les finances».

Cette volonté de réfléchir plus globalement est louée par toutes les organisations. «Certaines villes sont exemplaires sur des mesures ponctuelles mais une vision transversale comme celle-ci est rare et primordiale», note Isabel Messer. «Il y a eu des initiatives particulières, comme les fauteuils amphibies de la piscine de Bellerive, mais ça manquait de vue d’ensemble», complète Monique Richoz, directrice de Pro Infirmis Vaud. Son organisation prépare une carte numérique d’accessibilité pour des centaines de lieux publics lausannois.

«L’arsenal juridique suisse donne beaucoup de moyens et promet une société où les personnes sont intégrées mais, pour l’instant, ça ne se voit que trop peu dans la réalité, regrette Sandrine Burger, porte-parole de la Fédération suisse des sourds (FSS). Nous espérons que la visibilité de ce handicap sera améliorée car, souvent, la surdité est peu perceptible. Il faudra aussi expliquer comment aller au-delà.» Sur ce plan, le recours aux interprètes en langue des signes sera encouragé.

«Nous en sommes encore au stade des intentions mais les signaux sont au vert. Si elle se concrétise, cette politique pourrait placer Lausanne en pole position suisse», conclut Monique Richoz.

Article de Romaric Haddou publié le 7 février 2018

Source : http://www.24heures.ch/vaud-regions/lausanne-region/ambitieux-plan-lausannois-handicap/story/12608435

15. Lyon, championne d’Europe de l’accessibilité dans les transports

La Commission européenne a récompensé la ville pour « son accessibilité inclusive et universelle ». Les bus, métros et tramways y sont entièrement accessibles aux personnes handicapées.

En décembre 2017, la ville de Lyon a été récompensée par la Commission européenne du 1er prix des villes les plus accessibles. Depuis 2008, le Syndicat de transports de l’agglomération lyonnaise (Sytral) a engagé plus de 100 millions d’euros pour rendre l’intégralité du réseau accessible à tous. Toutes les stations des quatre lignes de métro sont équipées d’ascenseurs sonorisés et de boutons en relief et en braille. Seule la station de Croix-Paquet, dont la configuration ne permet pas d’aménagement en raison de sa situation dans une pente de 17 % de la Croix-Rousse, ne répond pas aux exigences d’accessibilité.

Dalles podotactiles

Sur l’ensemble du réseau, on compte 121 escaliers mécaniques et 89 ascenseurs. Tous les quais sont équipés de dalles podotactiles signalant par un relief la proximité du bord du quai et dotés de dalles carrées de prérepérage, permettant aux usagers de se positionner à hauteur des portes.

 

Article de Lamia Barbot publié le 1er février

Source : http://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-des-marches-publics/0301207777944-lyon-championne-deurope-de-laccessibilite-dans-les-transports-2150086.php#jgySgDUeDsXTJvsR.99