Écho du RAAMM pour la période du 11 au 17 novembre 2019

11 novembre 2019

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 11 au 17 novembre 2019.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. Mira : pour que les chiens d’assistance soient mieux acceptés

Article d’Audrey Ruel-Manseau publié le 1er novembre 2019 dans La Presse+

Cassandra tient Azote tout près d’elle. Sa chienne d’assistance lui décoche sans cesse des regards. La langue sortie, les coins de la bouche relevés, elle attend avec entrain la prochaine commande. Sa présence est apaisante. Pour Cassandra, Azote est vitale, si on peut dire. Quand sa nouvelle école secondaire lui a refusé l’accès à sa classe avec sa chienne Mira, les effets ont été tels que l’adolescente a voulu mourir. Deux ans plus tard, sa vie en est encore chamboulée. Portrait d’une situation qui se produit des dizaines de fois par année, et que la Fondation Mira souhaite voir disparaître.

Quand elle marche, Cassandra Turgeon-Pelletier regarde davantage où Azote pose ses pattes plutôt qu’où elle-même mets les pieds. C’est dire à quel point elle ne fait qu’une avec sa chienne Mira. Vivant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA), l’adolescente de 17 ans peut compter depuis 2017 sur sa chienne parfaitement entraînée pour apaiser ses symptômes.

« J’ai annoncé à l’école le 15 juin [2017] que ma fille aurait un chien de la Fondation Mira pour la rentrée », raconte sa mère Isabelle Turgeon. Convoquée deux mois plus tard à l’école secondaire Jean-Baptiste-Meilleur de Repentigny, avec sa fille et du personnel de Mira, tous croyaient à une journée d’intégration avant la rentrée.

Or, l’établissement, où la jeune fille avait intégré une classe spécialisée l’année scolaire précédente, leur annonçait plutôt qu’il ne pouvait pas accepter le chien dans l’immédiat en raison de la phobie d’un autre élève. Ainsi, Azote ne pouvait pas entrer dans l’école.

Pour Cass, c’était son rêve d’emmener Azote à l’école. Elle y travaillait depuis des années et des années [Azote était son deuxième chien Mira] et, enfin, la Fondation Mira lui avait donné le OK. Alors quand l’école le lui a refusé, comme ça, devant elle, en plus d’avoir enfermé son chien, son univers s’est effondré. -Isabelle Turgeon, mère de Cassandra

« Emmener son chien à l’école signifiait pour elle pouvoir enfin se faire des amies et arrêter de se faire intimider », explique la maman, que les événements rendent encore émotive.

Cette séparation forcée s’est traduite par une série de troubles du comportement chez Cassandra et a poussé sa mère à déposer une plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).

« Ma fille ne voulait pas retourner à l’école. Elle a fait des menaces de suicide parce qu’elle disait que si elle n’était pas là, on aurait moins de problèmes, parce qu’on n’aurait plus à nous battre, vu qu’on venait de terminer une bataille pour avoir une classe adaptée pour elle et que là, on en commençait une autre avec le chien », raconte Mme Turgeon.

Dans sa décision rendue le 23 octobre 2018, la CDPDJ écrit que la preuve est insuffisante pour porter la cause devant un Tribunal. La commission scolaire des Affluents a répondu qu’elle ne «commentera[it] pas la situation survenue en août 2017, parce qu’elle a fait l’objet d’une décision de la Commission des droits de la personne». Au téléphone, le coordonnateur de la commission scolaire, Éric Ladouceur, s’est étonné que La Presse s’intéresse à un dossier « clos depuis longtemps ».

La situation, décrite ici en quelques lignes, a duré des mois pour la famille, le processus du dépôt d’une plainte à la CDPDJ s’étant échelonné sur deux ans. Après cette journée du 25 août 2017, Cassandra est restée à la maison durant deux mois, et a par la suite changé d’école trois fois. Cette année, l’adolescente de 17 ans a décidé avec ses parents d’opter pour un programme d’intégration au milieu du travail. Entre-temps, Cassandra s’est aussi fait refuser l’accès à un dépanneur avec Azote. C’était la première fois que la jeune fille quittait seule la maison.

Un cas parmi des dizaines d’autres

Depuis cinq ans, 132 dossiers impliquant des chiens guides ou des chiens d’assistance ont été ouverts à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Dans la majorité des cas consultés par La Presse, la plainte provient d’un bénéficiaire qui s’est vu refuser l’accès à un lieu privé ou public, un logement ou un emploi, en raison de la présence de son chien.

Ça fait 40 ans qu’on donne des chiens à des personnes handicapées visuelles ou physiques et on a encore une trentaine de cas par année qui viennent à nos oreilles et qui se ramassent à la Commission des droits de la personne.- Nicolas St-Pierre, directeur général de la Fondation Mira

« Un non-voyant qui va au restaurant et qui se fait mettre dans un coin proche de la toilette pour ne pas importuner les autres clients avec son chien, un enfant qui a un TSA [trouble du spectre de l’autisme] qui prend son courage à deux mains pour aller au dépanneur et qui se fait refuser l’accès… Il y a un paquet d’histoires du genre et elles ne vont pas toutes devant la Commission », ajoute-t-il pour démontrer que les plaintes formelles ne représentent qu’une partie du problème.

Une publicité pour faire bouger les choses

De ce fait, l’organisme à but non lucratif a récemment développé avec l’agence de publicité Publicis Montréal la campagne de sensibilisation «Ça ne se fait pas » pour que la discrimination cesse. La vidéo veut démontrer que séparer une personne de son chien Mira équivaut à séparer une personne paralysée de son fauteuil roulant.

Lyse Veilleux, qui a aussi vécu de la discrimination, espère que la campagne de sensibilisation aura une portée significative. Des propriétaires ont refusé de louer un appartement à la femme non-voyante en raison de son chien Mira – une cause qu’elle a gagnée devant la Commission des droits de la personne.

« On est en 2019. Jusqu’à quand et combien de campagnes de sensibilisation devra-t-on faire pour que les gens comprennent que ces chiens-là sont des aides à la mobilité ? Qu’ils ne mangent pas les meubles ni les cadres de porte, qu’ils sont entraînés et que les gens qui décident d’avoir un chien guide sont responsables », estime Mme Veilleux, qui avoue qu’elle a été « affectée de se faire rejeter comme ça, d’autant plus qu’ [elle] était vulnérable. »

Tant Cassandra que Mme Veilleux le disent : les chiens d’assistance leur procurent un sentiment de sécurité, de confiance et d’autonomie incomparable, et ils sont inséparables.

Définitions

Chien guide : Aide technique qui permet à une personne non voyante ou ayant une déficience visuelle de pallier ses limitations fonctionnelles sur les plans de l’orientation et la mobilité.

Chien d’assistance : Permet d’accroître l’autonomie de la personne qui a un handicap moteur ou cognitif.

Ce que dit la Commission des droits de la personne et de la jeunesse :

« La Charte des droits et libertés de la personne du Québec protège toute personne en situation de handicap qui utilise un chien guide ou d’assistance. La personne accompagnée d’un chien guide ou d’assistance a le droit d’avoir accès, sans discrimination, aux : lieux publics, tels que les commerces, les restaurants, les hôtels et les gîtes; transports en commun et taxis ; lieux de travail ; lieux de loisirs, tels que les campings et les cinémas. Elle a de même le droit d’y obtenir les biens ou les services ordinairement offerts au public qui y sont disponibles, sans discrimination et sans frais supplémentaires. »

Source : https://www.lapresse.ca/societe/sante/201910/31/01-5247799-mira-pour-que-les-chiens-dassistance-soient-mieux-acceptes.php

2. Le RAAMM recherche des témoignages

La Presse publiait, le 1 novembre dernier, un article intitulé « Mira : pour que les chiens d’assistance soient mieux acceptés ». On y lit que plusieurs personnes font encore face à des refus d’accès à des lieux publics ainsi qu’à la location de logements.

Le RAAMM souhaite mieux documenter cette question. Nous faisons donc appel à vous afin que vous nous fassiez part de ce que vous avez peut-être vécu à cet égard. Vous est-il arrivé de vous faire refuser un logement parce que vous avez un chien-guide? Avez-vous déjà eu des difficultés à monter dans un autobus ou à prendre le métro? Avez-vous tenté de prendre un taxi mais avez subi la mauvaise humeur d’un chauffeur qui était contrarié en raison de votre chien? Ce ne sont là que quelques exemples de ce à quoi vous avez peut-être été confronté.

Pour nous faire part d’incidents, nous vous invitons à communiquer avec Yvon Provencher. Vous pouvez le joindre au 514 277-4401, poste 113 ou par courriel à [email protected] .

L’équipe du RAAMM

3. STM : Un nouveau service pour nos clients du Transport adapté

Article tiré du bulletin Transport Contact, novembre 2019

Les minibus du Transport adapté et les véhicules de nos partenaires de taxis sont maintenant équipés d’un système permettant de savoir où se trouve le véhicule et de vous informer de son arrivée imminente.

Cette connexion comporte de nombreux avantages qui permettent à l’équipe du Transport adapté d’améliorer la ponctualité du service et de faire face à la demande croissante.

Suivre les véhicules en temps réel à travers la ville offre de nouvelles opportunités d’améliorer le service.

En voici quelques exemples :

Les demandes de transport peuvent être optimisées afin d’offrir un meilleur service à la clientèle.

Il est possible d’agir plus rapidement et efficacement sur notre réseau grâce à la géolocalisation des véhicules.

Nous pouvons vous informer plus précisément sur l’arrivée de votre véhicule lorsque vous appelez pour signaler un retard.

Un autre avantage très attendu des clients maintenant offert

Vous pouvez maintenant être informé de l’arrivée imminente de votre transport.

Chaque jour, la salle de contrôle peut suivre l’ensemble des véhicules en temps réel. Quelques minutes avant votre déplacement, le nouveau système informatique mis en place détecte automatiquement la localisation du véhicule et un message vous est envoyé afin de vous aviser de l’arrivée de votre transport.

Le délai entre la réception du message et l’arrivée du véhicule est en moyenne de 8 minutes. Il est possible qu’il soit un peu plus court ou un peu plus long, car des d’imprévus peuvent survenir sur la route juste avant que le véhicule soit à destination.

Tout comme le rappel la veille des déplacements du lendemain, le message d’arrivée imminente est un autre outil qui facilite les déplacements. Il aide à réduire le temps d’attente au point de rendez-vous.

L’arrivée imminente, c’est quoi ?

C’est un message qui vous permet de savoir que votre véhicule est en route pour votre déplacement. Plusieurs clients en ont fait l’expérience et ont souligné combien la réception de cette information est appréciée et enlevait beaucoup de stress.

Plusieurs options disponibles

L’avis d’arrivée imminente peut vous être envoyé par texto, par téléphone ou par courriel.

Vous n’avez pas commencé à recevoir des messages d’arrivée imminente ou vous souhaitez modifier la façon dont vous les recevez ? Écrivez-nous à [email protected] en nous précisant si vous préférez recevoir un texto, un message vocal ou un courriel.

Vous pouvez également le faire par téléphone en composant le 514 280-8211 (option 1 ou 4). Consultez stm.info/rappels pour en savoir plus sur l’appel d’arrivée imminente.

Être prêt à l’arrivée du chauffeur

La plage horaire de 30 minutes, une latitude nécessaire en transport collectif

L’heure de confirmation de votre déplacement est l’heure à laquelle vous devez être prêt pour l’embarquement. Le véhicule devrait se présenter dans les 30 minutes qui suivent.

Par exemple, si votre déplacement est planifié à 8 h. Vous devez être prêt à compter de 8 h et le véhicule a jusqu’à 8 h 30 pour arriver.

La plage de 30 minutes demeure pertinente même si vous recevez maintenant des appels ou des textos pour vous aviser de l’arrivée imminente de votre transport, car vous devez être prêt pour l’embarquement à l’arrivée du véhicule.

Puisque plusieurs personnes bénéficient de nos services de transport, cette latitude de 30 minutes nous permet de faire des jumelages avec d’autres clients, qui effectuent des déplacements similaires au vôtre.

Source : https://www.stm.info/fr/transport-adapte/propos/bulletin-transport-contact

4.  Le rôle des tablettes électroniques dans la réadaptation en lecture des personnes ayant une déficience visuelle : une histoire à succès du CRIR

Par Walter Wittich, Ph. D., CLVT, FAAO

Jeudi 12 décembre 2019, 12h10 à 13h00

Salle Visioconférence

1111, rue St-Charles Ouest, 2e étage, Longueuil

La technologie grand public a fait progresser à un rythme extrêmement rapide l’accessibilité des ordinateurs pour les personnes avec basse vision (BV). Ceci est très positif pour ces utilisateurs et pour les intervenants qui les forment à l’utilisation de ces technologies. Les chercheurs ont eu de la difficulté à suivre ce rythme et à fournir des données probantes pouvant appuyer ou orienter l’implantation des technologies courantes contemporaines. Pr Wittich examinera trois études effectuées par son laboratoire de recherche sur l’utilisation de l’iPad et de dispositifs à écran tactile. Il comparera leurs avantages de grossissement à ceux des aides traditionnelles et se penchera sur la question de savoir si les utilisateurs ont commencé à remplacer leurs aides traditionnelles de grossissement par de nouvelles technologies.

Walter Wittich est professeur adjoint à l’École d’optométrie de l’Université de Montréal, chercheur et responsable du site au CRIR-Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal et au CRIR-Institut Nazareth et Louis-Braille du CISSS de la Montérégie-Centre. Il s’intéresse aux effets de la réadaptation visuelle chez les personnes âgées ayant une déficience visuelle et/ou auditive.

Pour vous joindre en mode visioconférence, veuillez-vous inscrire sur le site IRIS ( IRIS 2177458) ou transmettre le nom de votre établissement, celui de votre salle de visioconférence et votre adresse IP à [email protected]

Si vous désirez assister sur place, veuillez SVP m’en aviser à l’avance à : [email protected]

Au plaisir de vous compter parmi nous,

Josée Duquette, M. Sc.

Agente de planification, de programmation et de recherche

Service de la recherche et de l’innovation

CISSS de la Montérégie-Centre – Installation Institut Nazareth et Louis-Braille

1111, rue Saint-Charles Ouest

Longueuil (Québec) J4K 5G4

Tél. : 450 463-1710, poste 392 – Sans frais : 1 800 361-7063, poste 392

Courriel : [email protected]

Source : Comité des usagers de l’INLB

https://www.santemonteregie.qc.ca/usagersinlb

5. Soirée d’information de la Ville de Longueuil: un lieu pas suffisamment accessible, déplore l’AUTAL

Article d’ Ali Dosti publié le 31 octobre 2019 dans Le Courrier du Sud

Invitée à une séance d’information concernant le réaménagement de la rue Saint-Charles, l’Association des usagers du transport adapté de Longueuil (AUTAL) s’est désolée que la Ville de Longueuil n’ait pas choisi un lieu facilement accessible aux personnes handicapées. Après un compromis proposé par l’administration et jugé insuffisant, il y a finalement eu terrain d’entente.

En tant qu’établissement d’affaires de la rue Saint-Charles, l’AUTAL a reçu une invitation à la soirée d’information concernant le projet de réaménagement de cette artère commerciale. La rencontre se tiendra à l’édifice Marcel-Robidas (Maison de la culture) le 4 novembre. Une autre soirée d’information est aussi prévue le 7 novembre. La salle, située au deuxième étage, n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite.

L’organisation souligne par ailleurs que deux membres de la permanence de l’AUTAL vivent avec un handicap visuel.

En réponse à ces préoccupations, la Ville a proposé le 29 octobre que les personnes ne pouvant se rendre à la salle à l’étage assistent à la soirée par vidéoconférence, au rez-de-chaussée. Un animateur aurait aussi été sur place.

Après avoir accepté ce compromis, l’AUTAL s’est ravisée.

«Les personnes handicapées, qui sont des personnes à part entière, détiennent les mêmes droits que tous les autres citoyens, écrit le directeur général de l’organisation Mathieu Morin, dans une lettre adressée à l’équipe du projet de réaménagement de la rue Saint-Charles, transmise au Courrier du Sud. En ce sens, nous estimons que les gens d’affaires et les personnes handicapées doivent participer à la soirée d’information en étant dans la même salle, de façon à pouvoir échanger et participer au débat.»

Cette proposition contribuerait également à un «sentiment d’exclusion» de ces personnes.

Selon M. Morin, l’argument de l’administration municipale voulant qu’aucun autre lieu n’était disponible ne tenait pas la route. Il a ciblé la salle Sainte-Élizabeth du Foyer Saint-Antoine, qui est disponible à cette date et qui peut accueillir 70 personnes, dont des personnes à mobilité réduite.

Changer de lieu serait la seule façon pour la Ville de «démontrer votre bon vouloir d’appliquer votre énoncé en matière d’accessibilité universelle», rappelant l’énoncé adopté par la Ville en 2013 à cet égard.

Troisième soirée sur l’accessibilité universelle

Après des discussions le 30 octobre, l’administration et l’organisme ont trouvé une solution satisfaisante, avance-t-on du côté de la Ville.

Une troisième soirée d’information sous le thème de l’accessibilité universelle a été planifiée le 18 novembre, au Foyer Saint-Antoine de la rue Grant.

La Ville mentionne que tous les citoyens du secteur seront invités à cette soirée d’information supplémentaire qui aura pour objectif de discuter du projet de réaménagement de la rue Saint-Charles.

L’invitation sera envoyée au cours des prochains jours. Les soirées d’information du 4 et du 7 novembre sont maintenues à l’édifice Marcel-Robidas, où la séance sera diffusée dans une salle du rez-de-chaussée.

La soirée d’ateliers sur le thème de l’aménagement et de l’ambiance des rues et des places publiques, prévue le 19 novembre à l’édifice Marcel-Robidas, a été déplacée au Foyer Saint-Antoine.

«La Ville est bien consciente des principes d’accessibilité universelle qui font partie intégrante des décisions qu’elle prend depuis 2013 afin de faciliter l’accès à tous les citoyens de son territoire, assure la porte-parole de la Ville Julie Martineau. Lorsque, pour des raisons logistiques, de capacité ou de ressources, l’accessibilité universelle n’est pas possible en tout ou en partie, la Ville fait les adaptations nécessaires.»

On rappelle que le projet de réaménagement de la rue Saint-Charles est un «projet inclusif qui est centré sur le confort, la sécurité et l’autonomie de tous les usagers […] en plus d’assurer l’accessibilité et la mobilité».

La «norme minimale»

Le chef de l’opposition officielle Xavier Léger, à qui avait aussi été transmis la lettre de l’AUTAL, «s’explique très mal» qu’une sortie publique ait été nécessaire pour qu’une solution convenable pour tous voit le jour.

Il rappelle l’existence du plan biannuel en matière d’accessibilité universelle, qui couvre entre autres la participation à la vie démocratique. Selon ce plan, la Ville doit mettre en place des normes et procédures en matière d’accessibilité lors de consultations publiques et de participation citoyenne.

M. Léger considère que de prévoir des lieux de consultation adaptés à tous est la «norme minimale».

«À mon sens, on a clairement manqué de sensibilité, alors que l’application du plan aurait dû suffire à éviter toute controverse, juge-t-il. La moindre des choses, c’est de reconnaître le manque, s’excuser et corriger la situation en s’assurant que l’erreur ne sera pas reproduite.»

Source : https://www.lecourrierdusud.ca/soiree-dinformation-de-la-ville-de-longueuil-un-lieu-pas-suffisamment-accessible-deplore-lautal/

6. Sur les réseaux sociaux, on oublie souvent une population grandissante : les aveugles

Article de David-Julien Rahmil publié le 31 octobre 2019 par l’ADN.eu

De plus en plus utilisés par les personnes malvoyantes ou aveugles, les réseaux sociaux offrent un accès à l’information inédit pour cette communauté. Mais les plateformes ont encore des efforts à faire pour être accessibles à tous.

« Mon heure de coucher dépend de mon activité sur Twitter : il y a des moments où je suis raisonnable et d’autres ou je le suis moins. » Véritable « droguée » du réseau social, Céline Bœuf décrit un quotidien que beaucoup de twittos partagent avec elle. Tous les soirs après le diner, cette bibliothécaire passe au moins 1h30 à compulser des messages, lire des articles, participer à des débats ou pousser des coups de gueule en 280 caractères. Ce qui la différencie des autres ? Céline est aveugle.

Les aveugles sur les réseaux : une arrivée récente

« J’ai commencé à m’y mettre il y a trois ans, à la demande de mon chef, explique-t-elle. Pour les personnes qui travaillent en bibliothèque, c’est un réseau très utile pour faire de la veille. Et puis au fur et à mesure de mon utilisation, je me suis laissée prendre au jeu. » Suivie par 543 personnes, elle ne revendique pas une position d’influenceuse, mais reconnaît en Twitter une bonne porte d’accès vers l’information pour les déficients visuels, appelés aussi DV. « L’accès à l’information sur le web a toujours été un gros problème pour nous, explique-t-elle. Il existe très peu de sites qui peuvent être lus par des logiciels de synthèse vocale (environs 10% sans compter les logiciels améliorant l’accessibilité). Avant, on utilisait surtout des listes de diffusion par mail pour nous tenir au courant et lier des amitiés. C’est même par ce biais que j’ai rencontré mon mec. Mais depuis quelques années, on a basculé sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook et Twitter. »

Pour rendre Twitter accessible, il faut bricoler

Si cette arrivée sur les plateformes sociales paraît tardive pour cette communauté, c’est surtout parce qu’elles n’ont déployé des options d’accessibilité pour malvoyants et aveugles… qu’en 2016. Pour pouvoir « lire » les nombreuses images qui s’affichent sur les écrans, Facebook et Twitter ont mis en place un système de description vocale qui envoie les informations aux logiciels de lecture d’écrans.

Cependant le système est loin d’être parfait pour Céline. « Pour Twitter, le site de base est assez mauvais, car il n’est pas compatible avec les logiciels que j’utilise », indique-t-elle. Pour contourner le problème, elle utilise un programme intermédiaire intitulé TWBlue, disponible sur la plateforme de partage GitHub. Ce dernier permet de lire les tweets à voix haute au fur et à mesure qu’ils s’affichent, mais aussi de les traduire en braille et de les afficher sur un clavier à picots qui se lit avec le bout des doigts.

Choisir ses liens et ses images avec soin

« Comme c’est un réseau assez bouillonnant, la synthèse vocale ne s’arrête jamais, poursuit Céline. C’est pour ça que je l’utilise plus souvent après le travail. Comme la plupart des personnes que je suis postent beaucoup d’articles, ça me donne aussi beaucoup de lecture. Sans mauvais jeux de mots, je dois avoir une confiance aveugle envers les personnes qui tweetent, car je ne peux pas vérifier d’un simple coup d’œil si l’article qui est partagé est intéressant ou nul. » Au-delà de l’intérêt des articles, l’accessibilité des sites vers lesquels les liens renvoient pose aussi très souvent problème. »

Pour ce qui est des images, Céline doit toutefois se reposer sur la bonne volonté des internautes. En effet, Twitter ne décrit pas automatiquement les images que l’on poste. Cette tâche doit être effectuée par les utilisateurs eux-mêmes à chaque fois qu’ils mettent en ligne une photo. Pour cela, il faut aller farfouiller dans les options d’accessibilité de la plateforme et cocher la case « Écrire des descriptions d’images ». À partir de là, vous pouvez ajouter une description sur une image à chaque fois que vous en postez une. « La plupart des gens ne connaissent pas cette option, indique la bibliothécaire. Du coup, dès que quelqu’un y pense, je le félicite en public pour motiver les autres. »

Facebook, encore pire que Twitter ?

La description d’images n’est pas le seul souci d’ergonomie rencontré sur le réseau. La présence trop importante des émojis peut aussi causer des problèmes. « Quand ma synthèse vocale lit les tweets, elle commence toujours par le pseudo utilisé par le compte, poursuit-elle. Si ce dernier comporte 3 ou 4 emojis, elle va les décrire à chaque fois et ça me fait perdre un temps fou ».

Et Facebook dans tout ça ? Céline précise que plusieurs de ses amis DV utilisent aussi le réseau social de Zucki, mais elle-même préfère faire l’impasse. « Le site est encore moins fonctionnel que Twitter, indique-t-elle. On y trouve aussi beaucoup de vidéos ou de mèmes qui sont très difficiles à décrire vocalement. » Même avec la mise en place d’une description automatique des images, les réseaux sociaux sont loin d’être utilisables facilement par l’ensemble des déficients visuels. Et le problème ne vient pas seulement que du manque d’ergonomie.

Plus de visibilité pour les aveugles

« Même si je fais partie d’une génération d’aveugles connectés, je suis loin d’être représentative de la communauté des DV en France, analyse Céline. Il faut se rendre compte que la grande majorité des aveugles n’utilisent pas les outils numériques, car ils restent difficiles d’accès. Rien que pour apprendre à utiliser la synthèse vocale Voice Over de mon iPhone, j’ai mis une centaine d’heures. Il faut aussi prendre en compte le fait que j’ai eu la chance de pouvoir faire des études, de me payer du matériel et d’avoir un emploi. Ce n’est pas le cas de beaucoup de gens qui souffrent du même handicap. »

C’est aussi pour cette raison que Céline utilise Twitter. La plateforme lui permet de militer et de redonner de la visibilité à cette communauté trop souvent oubliée par le grand public. « Je suis très contente quand je pousse un coup de gueule contre les trottinettes en accès libre qui nous font tomber et que je vois mon message retweeté des centaines de fois. Je vois aussi qu’il y a quelques journalistes qui se sont abonnés à mon compte. Même si les gens qui me suivent sont pour la plupart sensibilisés sur le sujet, j’ai l’impression de faire bouger les choses à mon petit niveau. Sans Twitter, je n’aurais jamais pu avoir un tel auditoire ».

Gratuité ne veut pas dire accessibilité

En tant qu’internaute valide, on a tendance à penser que les seules marges de progression des réseaux sociaux portent sur des sujets liés aux fake news, aux collectes de données et au respect de la vie privée. Force est de constater qu’une grande partie de la population n’a toujours pas accès aux mêmes services de base que la majorité des internautes. Pourtant, les GAFAM et autres ne sont pas avares quand il s’agit de dispenser de grands discours sur l’inclusivité et l’accessibilité… dans la mesure où de plus en plus d’internautes DV misent sur les réseaux pour accéder à l’information, il est temps pour les plateformes de déployer les moyens nécessaires pour atteindre leurs objectifs.

Source : https://www.ladn.eu/media-mutants/reseaux-sociaux/comment-aveugles-utilisent-reseaux-sociaux/

7. France- Trottinettes : la fin des galères en cas de handicap

Article publié par E. Dal’Secco sur Handicap.fr

Depuis le 25 octobre 2019, les trottinettes et autres engins individuels motorisés sont entrés dans le code de la route. Leur présence anarchique sur les trottoirs est devenue un cauchemar pour les personnes handicapées. Ça va rouler ?

« Les trottinettes entrent dans le code de la route, je demande tolérance 0 à la police », assure Sophie Cluzel, secrétaire d’État au Handicap, dans un tweet, réclamant également aux utilisateurs de faire « preuve de civisme » et de « penser aux personnes à mobilité réduite, aux aveugles, à vos grands parents. Le trottoir doit aussi redevenir un espace convivial. »

Une galère en cas de handicap

Il est vrai que ceux qu’on appelle, au choix, les NVEI (nouveaux véhicules électriques individuels) ou EDPM (engins de déplacement personnel motorisés) sont devenus depuis quelques mois la bête noire des personnes en situation de handicap dans les villes. Abandonnées sur les trottoirs, dans un chaos parfois anarchique, des milliers de trottinettes rendent difficiles la circulation des personnes en fauteuil ou à mobilité réduite ou constituent un obstacle dangereux pour les personnes aveugles. En février 2019, à Lyon, le Comité Louis Braille, qui réunit des associations de personnes aveugles et malvoyantes de la région, avait sommé les collectivités locales d’interdire ces engins motorisés sur les trottoirs. Leur utilisation a parfois même un impact inattendu : « En tant que dyspraxique, cette situation m’est insupportable car je ne sais jamais si je dois me ranger sur ma droite ou sur ma gauche », confie un internaute. Face à la recrudescence d’incivilités mais aussi d’accidents parfois graves, le gouvernement s’est saisi du problème et a légiféré pour mettre fin à un vide juridique bien embarrassant.

De nouvelles règles

Les trottinettes électriques, gyroroues et autres hoverboards sont donc entrés, depuis le décret publié le 25 octobre 2019, dans le code de la route (une autre partie concernant les aspects technologiques entrera en vigueur le 1er juillet 2020). Les règles auxquelles sont soumis les EDPM reprennent peu ou prou celles déjà applicables aux cyclistes, à quelques exceptions près. C’est d’abord une limite de vitesse fixée à 25 km/h, comme les vélos à assistance électrique, avec 1 500 euros d’amende pour les engins débridés. C’est aussi un âge minimum de 12 ans pour le conducteur, un usage strictement personnel et les écouteurs interdits, le port du gilet réfléchissant et du casque n’étant pas obligatoire en ville. Les EDPM peuvent rouler sur les pistes cyclables et les routes dont la vitesse maximale autorisée est inférieure à 50 km/h. Il leur est interdit de circuler sur les trottoirs (135 euros en cas d’infraction), même si le maire peut décider des exceptions sur ceux suffisamment larges. Hors agglomération, ils n’ont pas le droit de s’aventurer sur la chaussée mais peuvent emprunter les pistes cyclables et les voies vertes.

Stationnement encadré

En matière de stationnement, le décret autorise leur présence sur les trottoirs à condition de ne pas gêner les piétons. Mais, avec l’adoption de la future loi d’orientation des mobilités, le maire aura la possibilité d’édicter des règles plus strictes dans sa commune. Celle de Paris, par exemple, a pris les devants en bannissant les trottinettes des trottoirs depuis le 30 juillet 2019 ; elles doivent désormais être « garées » sur les aires prévues pour les deux roues motorisées (article en lien ci-dessous). Dans les faits, elles continuent pourtant d’y squatter allégrement.

Source : https://aides-techniques.handicap.fr/a-trottinettes-fin-galeres-cas-handicap-12336.phpBas du formulaire

8. Marins aveugles et malvoyants : Une application pour pratiquer la voile

Article publié le 2 novembre 2019 par handirect.fr

SARA : Permettre à des marins aveugles ou malvoyants de naviguer en autonomie

Il est temps que je vous présente SARA ! Agée de 3 ans maintenant, elle est au cœur du projet de développement de la pratique de la voile pour les personnes déficientes visuelles, et notamment les marins aveugles et malvoyants. Née de l’imagination de Mathieu Simonnet, skipper, co-fondateur et président d’Orion, et moi-même, lors d’une discussion passionnée le dernier jour d’une croisière magique en mer d’Iroise, sa toute première version stable et complète vit le jour en 2016 après plusieurs années de travail. La petite équipe était constituée de Mathieu et moi pour la conception et les tests, et pour la réalisation, de plusieurs stagiaires successifs aidés par des experts en développement mobile accessible. Des ergonomes expérimentés furent aussi de la partie. À l’époque, j’occupais encore le poste de directeur du centre de compétences en ergonomie et accessibilité numérique au sein de la Direction du Système d’Informations du groupe Orange. Compte tenu des caractères innovants et solidaires de nos actions, il me fut relativement aisé de mettre en place une convention de partenariat entre Orion, porteuse du projet SARA, en sa qualité d’association brestoise entièrement vouée à la cause des marins déficients visuels, et la Direction Accessibilité du groupe Orange.

SARA ou « Sail And Race Audioguide » est une application que vous pouvez télécharger gratuitement sur votre i phone. Pour ceci, le plus simple est de taper : « SARA navigation » dans la barre de recherche de l’app store. Pourquoi pas sur Android ? Nous n’avions pas les moyens de développer l’application sur deux plateformes techniques. Il a fallu choisir, et quand on sait qu’environ 80% au moins des personnes non-voyantes qui utilisent un smartphone sont équipées d’un i phone pour des raisons de meilleure accessibilité, le choix fut vite fait.

L’objectif de SARA est de permettre à des marins aveugles ou malvoyants de naviguer avec un maximum d’autonomie. SARA fournit des informations de navigation vocalement et automatiquement, et c’est là son point fort ! Une sorte de GPS maritime pour les marins aveugles ! Ceci dit, bien que pensée par et pour les marins non-voyants, SARA se révèle tout à fait utile pour les personnes voyantes dont les yeux sont occupés.

La première version de SARA a été conçue et réalisée pour être utilisée en régate. Nous travaillons actuellement très activement sur une version de SARA pour la croisière avec encore plus d’innovations telles que l’interface avec la cartographie, la centrale de navigation et même des penons électroniques vocalisés (je dis ceci pour les plus initiés). Un rêve qui va se concrétiser, nous y reviendrons dans une prochaine chronique.

SARA permet tout d’abord de consulter les informations de cap et de vitesse. Lors de l’activation d’un parcours, les relèvements et la distance relatifs à la bouée que l’on vise sont également disponibles. Toutes les informations sont évidemment accessibles aux non-voyants ! Mais pour aller encore plus loin dans l’autonomie, l’objectif de SARA est d’annoncer l’information au moment où le marin s’en pose la question. Ainsi, il est possible de régler des seuils d’annonce automatique pour chaque information. Par exemple, si le seuil de cap est réglé sur 10 degrés, il sera annoncé lors du passage de 250 à 260 mais laissera ensuite le barreur tranquille tant qu’il maintiendra le cap entre 251 et 269 degrés. Chaque information comporte également un réglage du temps d’attente minimum entre 2 annonces vocales afin de s’assurer que SARA ne parle pas trop. De cette façon le marin est informé mais peut garder l’essentiel à l’esprit : écouter le vent !

Lors de la réalisation d’un parcours, une fois que les positions des bouées sont relevées et le parcours activé, le décompte des secondes de la procédure de départ est annoncé à intervalles réguliers avec des informations de distance et d’orientation à la ligne de départ. Ensuite, chaque franchissement de ligne, bouée ou porte entrainera l’activation de la bouée suivante automatiquement. De cette manière, sans utiliser la vue, il est possible d’être informé précisément de l’évolution de son positionnement au fur et à mesure d’un parcours de régate.

Cette année, nous avons organisé 2 régates SARA officiellement déclarées au calendrier de la Fédération Française de Voile. Elles se déroulent en équipages de 3 personnes ayant les yeux bandés. Ainsi, chacun est à égalité, et tout le monde peut participer, voyant ou non. Un magnifique exemple de pratique partagée. La première s’est tenue fin avril dernier à Dunkerque dans des conditions optimales de soleil et de vent. L’accueil des organisateurs fut parfait, et tous furent impressionnés par ce que l’on peut réaliser sans y voir grâce aux nouvelles technologies 

Source : https://www.handirect.fr/marins-aveugles-olivier-ducruix/

9. Faire émerger les bâtiments de l’avenir

Article de Simon Lord publié par Les Affaires le 26 Octobre 2019

ARCHITECTURE. De la planification des projets à l’évaluation des bâtiments une fois qu’ils sont occupés, le monde de l’architecture doit s’adapter à une foule de changements dans ses manières de faire. Les firmes devront de surcroît bientôt composer avec une redéfinition de leurs actes réservés.

En réponse aux demandes répétées du milieu, le gouvernement provincial a lancé, au printemps, les travaux d’élaboration d’une Stratégie québécoise de l’architecture, qui devraient prendre fin à l’automne. Qu’espèrent les principaux intéressés ?

«Notre plus grand objectif, c’est vraiment de rehausser le niveau de la qualité architecturale», explique Nathalie Dion, présidente de l’Ordre des architectes du Québec (OAQ). Naturellement, qualité architecturale peut rimer pour plusieurs avec qualité esthétique des bâtiments. C’est effectivement ce que viserait la stratégie – en partie du moins.

«Quand on regarde nos musées, nos bibliothèques et nos écoles, nous voyons d’excellents projets architecturaux, poursuit Mme Dion. Mais il faudrait que cette volonté s’étende à toutes les constructions qui défigurent notre paysage. Il n’y a pas de raison pour que les stations de pompage, par exemple, soient si laides.»

Cela dit, ce qu’entend l’OAQ par le terme «qualité architecturale» va beaucoup plus loin que la simple esthétique. L’Ordre espère en fait que la nouvelle politique mène à la construction de bâtiments qui sauront mieux répondre aux besoins de leurs utilisateurs ainsi qu’aux défis sociaux actuels et futurs. Principalement les changements climatiques, le vieillissement de la population, l’inclusion sociale, l’accessibilité universelle, sans oublier la préservation et la mise en valeur du patrimoine. De façon plus pratique, cela signifie des édifices plus confortables, moins énergivores et plus durables.

«Le cadre bâti – c’est-à-dire les bâtiments dans lesquels nous vivons et travaillons – influence notre qualité de vie, rappelle Mme Dion. Alors, ultimement, bien sûr qu’on voudrait des bâtiments qui soient beaux, mais on veut surtout qu’ils répondent mieux aux besoins des citoyens.»

Portée limitée

L’élaboration de la Stratégie québécoise de l’architecture est réalisée dans le cadre du Plan d’action gouvernemental en culture 2018-2023. Pour le moment, la portée de cette stratégie sera limitée et concernera seulement les projets menés par l’État.

Elle visera également la mise en place de mesures incitatives dans les projets subventionnés par Québec. Bien que l’OAQ aurait aimé que la politique ait une portée plus large, il se réjouit néanmoins de la forme que prend la Stratégie à venir. Sa présidente parle d’ailleurs d’un pas dans la bonne direction.

«C’est une première étape et nous sommes contents, assure Mme Dion. Reste qu’à terme, c’est sûr que nous aimerions que cette politique s’étende plus largement afin de concerner d’autres édifices. Ce serait dommage que la stratégie s’arrête aux bâtiments gouvernementaux.»

Le ministère de la Culture et des Communications (MCC), qui élabore la Stratégie avec le soutien de l’OAQ, n’a pas voulu accorder d’entrevue à son sujet à Les Affaires. La porte-parole Émilie Mercier a toutefois souligné par courriel qu’à l’«heure où des investissements record de 115,4 milliards de dollars sont prévus en infrastructures» dans le cadre du Plan québécois des infrastructures 2019-2029, la Stratégie devrait favoriser «la cohérence de l’action gouvernementale et permettre un meilleur rendement de l’investissement ainsi qu’un meilleur rapport qualité-prix». Concernant son échéancier, «puisque les travaux sont toujours en cours, il est difficile d’avancer une date de lancement», a mentionné le MCC par courriel.

Modifications des actes réservés

En parallèle à l’élaboration de la Stratégie québécoise de l’architecture, un autre grand changement se profile dans le domaine : l’étude du projet de loi 29, concernant la modification du Code des professions.

Une des mesures notables, selon l’OAQ, est l’ajout de la surveillance des travaux parmi les actes réservés aux architectes.

«Ça, ça nous plaît, affirme Mme Dion. Par ailleurs, de réserver cet acte aux architectes ne le rend pas obligatoire. Nous aimerions donc que le gouvernement trouve un mécanisme pour rendre la surveillance de chantier obligatoire.»

Quels avantages cette obligation aurait-elle ? Mme Dion estime que des promoteurs travaillant sur certains projets – elle donne l’exemple des condos – seraient ainsi moins enclins à faire parfois fi des plans. «Certains promoteurs tournent les coins ronds et laissent aux copropriétaires un bâtiment avec des problèmes, fait-elle remarquer. Des problèmes qui n’auraient pas lieu si le chantier était surveillé, de surcroît par un architecte. Cette obligation viendrait donc compléter la chaîne de service.»

Source : https://www.lesaffaires.com/dossier/architecture/faire-emerger-les-batiments-de-l-avenir/613684

10. Drummondville : Plus de 2,3 M$ pour favoriser la mobilité durable en 2020

Article de Cynthia Martel publié le 28 octobre 2019

MOBILITÉ DURABLE. Moins de deux mois après le dépôt du plan de mobilité durable, déjà plusieurs actions et mesures concrètes ont été identifiées pour être réalisées au cours de la prochaine année, tel que le prévoit le budget d’investissements 2020 de la Ville de Drummondville.

«Au cours de cette première année de mise en action du plan de mobilité durable, nous passons de la parole aux actes en agissant sur les réseaux piétonniers et cyclables», expose Alexandre Cusson, maire de Drummondville.

Le 18 septembre dernier, la Ville s’est dotée d’un premier plan de mobilité durable visant la mise en place d’actions et de mesures touchant le domaine du transport.

La diversification des modes de transport, le principe de rues complètes, la sécurité ainsi que le développement d’un réseau alliant urbanisme et transport en commun sont mis de l’avant dans cette initiative.

Plus de 2,3 M$ destinés à la mobilité durable sont prévus dans le budget d’investissements pour l’année 2020.

Réseau piétonnier

Nombreux sont les projets touchant le réseau piétonnier.

D’abord, la Ville procédera à l’installation de nouveaux feux pour piétons pour un montant de 126 000 $.

Ensuite, des feux sonores seront ajoutés à neuf intersections au cours des trois prochaines années, dont trois en 2020, pour un montant total de 162 000 $.

Puis, 307 150 $ seront investis dans de nouveaux trottoirs sur les rues du Marais-Ombragé (Saint-Charles), Vivaldi (près de l’école aux Quatre-Vents) ainsi que sur le boulevard Saint-Joseph Ouest, entre les rues Richard et Simard.

Pas moins de 353 400 $ seront également affectés à la réfection de trottoirs, dont celui de la rue Cockburn, en y incluant des plaques podotactiles, lesquelles permettront de signaler un danger aux piétons vivant avec une déficience visuelle.

Finalement, des travaux de mise à jour des systèmes de contrôle de feux de circulation de l’ordre de 50 000 $ sont prévus.

Réseau cyclable

En ce qui concerne le réseau cyclable, 800 000 $ seront injectés dans de nouvelles pistes tandis que 100 000 $ serviront à la réfection de certaines déjà existantes.

Qui plus est, des investissements à hauteur de 30 000 $ seront dévolus à la création d’un plan directeur des stationnements pour vélo ainsi que pour l’évaluation de l’état de la surface des voies cyclables.

Transport en commun

Par ailleurs, une portion du budget d’investissements 2020 est prévue pour la modernisation technologique du transport en commun. De fait, la Ville investira 460 000 $ pour l’installation d’un système d’information aux passagers de même qu’un système de vente et perception tarifaire à bord des autobus.

«Les usagers pourront payer sur place avec une carte de paiement et seront bien informés sur les trajets et les heures auxquelles les véhicules passent», précise M. Cusson.

Qui plus est, quatre abribus supplémentaires seront ajoutés au réseau, de même que des bancs extérieurs et des poubelles. Certains points d’embarquement seront aussi améliorés. Des projets totalisant 72000$.

«Lors du dépôt du budget (prévu le 9 décembre), j’espère qu’on sera en mesure de parler de la desserte dans le parc industriel, car il s’agit d’un élément important», laisse entendre le premier magistrat.

Source : https://www.journalexpress.ca/2019/10/28/plus-de-23-m-pour-favoriser-la-mobilite-durable-en-2020/

11. Témoignage- Je suis Sourd et je me bats au quotidien pour plus d’accessibilité

Article de Daz Saunders, Collaboration spéciale pour HuffPost publié le 6 novembre 2019

Dans certains services publics, on offre du braille aux personnes sourdes. Est-ce que vous savez la différence entre un Sourd et un aveugle?

Les propos de ce témoignage ont été recueillis par le HuffPost Québec et retranscrits à la première personne.

Mes deux parents sont Sourds*. Je fais partie du 10% d’enfants dans le monde qui viennent d’une famille de Sourds. Je suis né en Grande-Bretagne et la langue des signes britannique est ma langue maternelle. 

Quand j’ai grandi, on ne disait pas que c’était une langue parce que pendant longtemps, il y avait une honte à signer. C’était considéré comme un langage des animaux par la société. Lorsque les entendants nous regardaient, il fallait arrêter de signer et avoir le comportement propre et approprié pour eux. Quand j’étais un jeune enfant, de mon point de vue, c’était les entendants qui étaient «handicapés». Je me disais pauvre eux, le bruit les dérange constamment… 

«Toi, tu es Sourd, tu ne pourras pas faire telle ou telle chose dans ta vie malheureusement». C’était le discours qui nous était véhiculé dans le milieu scolaire, dès notre plus jeune âge. L’estime de soi et les rêves pour le futur diminuent dans un contexte comme ça. Mes aspirations ont été détruites. À mon école, les enfants qui ne venaient pas d’une famille sourde pensaient qu’après 16 ans, on mourait, parce qu’ils n’avaient pas de modèles d’adultes sourds. 

J’ai réalisé que j’avais grandi avec quelque chose de très précieux, et on ne me l’avait jamais dit auparavant.

Plus tard, j’ai compris que je n’étais pas dans la norme, mais que je n’avais pas un problème: j’étais différent. Et en vieillissant, j’ai su que ma langue maternelle était une langue à part entière. Dans les années 70, des recherches ont démontré que les langues des signes avaient la même valeur que les langues orales. Pour moi, ça a été une révélation. J’ai réalisé que j’avais grandi avec quelque chose de très précieux, et on ne me l’avait jamais dit auparavant.

Pour une plus grande reconnaissance de notre langue

Mes parents m’ont appris à être revendicateur et proactif. C’est à nous de se battre pour faire valoir nos droits. Le gouvernement ne pense pas à l’accessibilité. Je rêve que la langue des signes soit reconnue légalement au Québec et au Canada. 

La reconnaissance d’une langue des signes peut se faire à différents niveaux. En Hongrie, la langue des signes hongroise est reconnue dans la constitution du pays. Au niveau légal, ça a un statut très fort.

Au Canada, il y a simplement un libellé disant qu’on reconnaît la Langue des signes québécoise (LSQ), l’American Sign Language (ASL) et la langue autochtone des signes comme les langues les plus utilisées dans notre communauté. C’est un peu décevant.

Dans les services publics, il faut plus de sensibilité à nos besoins. Il ne faut pas attendre qu’il y ait des plaintes ou des demandes. Il faut que les services accessibles soient d’emblée prêts et offerts. Ce qui est difficile à changer, ce sont les mentalités.

Présentement, si on veut une ressource comme un interprète par exemple lors d’un événement culturel, tout le monde se renvoie la balle: on nous dit qu’il n’y a pas de budget, ou encore, qui va payer? Alors, au final, on n’a pas le service. Mais on est des citoyens du pays comme n’importe quel autre. 

Dans certains services publics, on offre du braille aux personnes sourdes. Est-ce que vous savez la différence entre un Sourd et un aveugle? Parfois, ça nous prend une lettre stipulant qu’on est sourd pour prouver qu’on ne ment pas, si on veut avoir des services. C’est souvent très compliqué.

En Ontario, l’ASL et la LSQ sont reconnues comme des langues d’enseignement pour les enfants sourds. Ils sont plus avancés sur le plan de la LSQ qu’au Québec!

C’est important qu’on engage des personnes issues de la communauté comme consultants pour informer le gouvernement de nos réels besoins. Il ne s’agit pas seulement de penser à des solutions pour nous, mais de nous inclure aussi dans les stratégies, et ça, ce n’est pas fait. 

La LSQ, source de fierté

La langue des signes, ce n’est pas international, il y en a plusieurs. La LSQ est propre au Québec et fait partie de la société et de la culture québécoise. Elle vient de chez nous parce qu’elle a évolué ici, sur notre territoire, à partir de d’autres langues des signes existantes. Jamais on ne parle de ça. Ça pourrait être un élément de fierté pour les Québécois.

Et si la LSQ était reconnue légalement, les enfants sourds y seraient exposés beaucoup plus tôt dans leur vie, ce qui ferait toute la différence dans leur développement.  En Ontario, l’ASL et la LSQ sont reconnues comme des langues d’enseignement pour les enfants sourds. Ils sont plus avancés sur le plan de la LSQ qu’au Québec!

Je suis combatif, mais j’ai des moments de faiblesse. Il y a des jours où je me demande pourquoi je fais tout ça. J’ai 41 ans, je réalise que je ne peux pas tout changer. Il faut choisir ses combats. Et si on ne peut pas changer une situation, on peut, quand même, faire du bruit. Des fois, c’est juste de sonner l’alarme. C’est parfois difficile, mais pour ma santé mentale, c’est important d’accepter ça. 

La section Perspectives propose des textes personnels qui reflètent l’opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle du HuffPost Québec.

Propos recueillis par Florence Breton lors d’une entrevue réalisée par l’entremise d’une interprète.

*Sourd avec un S majuscule utilisé comme nom commun est un terme sociologique désignant les personnes médicalement sourdes ou malentendantes qui s’identifient et participent à la culture, à la société et à la langue des personnes sourdes. Source: Association des Sourds du Canada

Source : https://quebec.huffingtonpost.ca/entry/je-suis-sourd-et-je-me-bats-au-quotidien-pour-plus-accessibilite_qc_5dc321b8e4b03ddc02ee61fd