Écho du RAAMM pour la période du 10 au 15 octobre

9 octobre 2017

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 10 au 15 octobre 2017.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1 .Offre d’activités au Centre Berthe-Rhéaume : Le RAAMM veut vos commentaires et vos suggestions

Afin de renouveler sa programmation et de répondre à vos besoins et intérêts, l’équipe du RAAMM vous invite à participer à une activité de consultation le jeudi 26 octobre. Nous souhaitons prendre le pouls des membres de l’organisme sur :

  • Les éléments qui favorisent ou nuisent à votre participation aux activités;
  • L’horaire des activités;
  • Les coûts d’inscription aux activités;
  • La promotion et la diffusion de l’offre d’activités;
  • Vos suggestions et idées d’activités.

Pour permettre au plus grand nombre de membres de prendre part à cette importante consultation, deux rencontres sont organisées :

  • Jeudi 26 octobre, en après-midi, de 13h30 à 15h30
  • Jeudi 26 octobre, en soirée, de 18h30 à 20h30

Ne manquez pas cette occasion de nous faire part de vos commentaires sur les différents aspects de la programmation d’activités offertes au Centre communautaire Berthe-Rhéaume et de nous partager vos suggestions et idées d’activités.

Pour vous inscrire, contactez Anna au 514-277-4401, poste 111 ou par courriel à [email protected]. N’oubliez pas de préciser si vous souhaiter participer à la rencontre d’après-midi ou à celle en soirée. Date limite d’inscription le mardi 24 octobre.

L’équipe du RAAMM, à votre écoute

2 .Vous en avez long à dire sur le transport adapté de Longueuil? Exprimez-vous lors d’un thé rencontre au RAAMM !

Une fois par mois, le RAAMM vous invite à venir prendre le thé de l’après-midi et à échanger en toute simplicité avec d’autres membres autour de thèmes proposés.

Mercredi le 18 octobre, de 13 h 30 à 15 h il sera question du « Transport adapté de Longueuil »

Votre animatrice, Josée Boyer, responsable du dossier, vous invite à venir discuter de votre expérience en tant qu’utilisateur du transport adapté du Réseau de transport de Longueuil (RTL). Les sujets suivants seront entre autres abordés : longs trajets et mauvais jumelages; mauvaise gestion des déplacements et de l’horaire; heure d’arrivée à destination (trop tôt, retard); communications du RTL; traitement des plaintes au RTL et à l’AUTAL. Libre à vous d’en ajouter d’autres.

De plus, vous aurez l’occasion de goûter à un type de thé à l’arôme exquis!

Le coût de l’activité est de 3$

La date limite d’inscription : vendredi le 13 octobre.

Veuillez-vous inscrire auprès d’Anna Gluhenicaia au 514-277-4401, poste 111, ou par courriel à [email protected].

Notez que la participation de 5 personnes minimum est requise pour la tenue de cette activité.

3. Des non-voyants au cinéma à Rimouski

Les non-voyants et personnes avec un handicap visuel ont pu profiter d’une soirée au cinéma pour la première fois à Rimouski grâce à un service de vidéodescription.

L’organisme Paralœil a eu l’idée d’offrir un service de vidéodescription, l’espace d’une soirée, en organisant la projection d’un court et d’un long métrage québécois mettant en scène des non-voyants. L’occasion était donc plus qu’idéale.

Une quarantaine de personnes, dont deux personnes de l’Association des personnes handicapées visuelles du Bas-Saint-Laurent, ont pu voir et entendre les documentaires québécois Prends ma main et La résurrection d’Hassan à la Coopérative Paradis.

Le président de l’association, Jimmy Turgeon, a été charmé par cette première rimouskoise.

«C’était vraiment bien fait, bien décrit, on sentait tous les changements d’atmosphère, les lieux… J’ai vraiment aimé ça. » –Jimmy Turgeon, président de l’Association des personnes handicapées visuelles du Bas-Saint-Laurent

Non-voyant depuis la naissance, Jimmy Turgeon a indiqué que cette expérience partagée dans un cinéma était incomparable, face à ce qui est habituellement offert à la télévision.

Il espère que ce type de projection adaptée pourra être réitérée, question, également, d’attirer davantage de non-voyants de la région.

La directrice générale de Paralœil, Valérie Mongrain, s’est chargée elle-même de livrer la vidéodescription, à l’aide de microphones et de transmetteurs sans fil.

«Je pense qu’il y a un plus grand souci de tous les gens de penser à ceux qui ont des difficultés d’accès à la culture.»- Valérie Mongrain, directrice générale de Paralœil

Elle affirme que les réalisateurs des documentaires québécois présentés, Alexandre Lefebvre et Carlo Guillermo Proto, ont été enchantés d’apprendre qu’une telle initiative se réalisait à Rimouski, d’autant plus qu’ils avaient eux-mêmes du mal à organiser une projection avec vidéodescription à Montréal.

« Ça a eu beaucoup de rayonnement à Montréal. Les deux réalisateurs veulent avoir ma vidéodescription. Peut-être qu’ils vont essayer, qu’ils vont persister à l’offrir aussi à Montréal, comme on l’a fait aujourd’hui », souligne Valérie Mongrain.

Lors de la projection de mercredi soir, le président de l’Association des personnes handicapées visuelles du Bas-Saint-Laurent a également pu échanger avec le public sur les services offerts par son association, qui dessert de façon directe environ 150 personnes par année.

Paralœil envisage, dans un futur pas si lointain, d’organiser une projection pour les malentendants, avec une interprète en langue des signes.

Un texte de Laurence Gallant publié le 28 septembre 2017

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1058431/non-voyants-film-cinema-rimouski

4. Hakim Kasmi : Être aveugle et journaliste

Rencontre avec le journaliste français Hakim Kasmi, aveugle de naissance, qui contribue à faire tomber les préjugés au sujet des personnes ayant un handicap visuel.

Dans le studio de France Culture à Paris, c’est l’heure du bulletin de nouvelles de 12 h 30. Autour de la présentatrice, les journalistes, notes en mains, se préparent à intervenir. L’un d’entre eux fait glisser à toute vitesse les doigts sur sa feuille, car ses notes sont en braille : Hakim Kasmi est non-voyant.

Pour devenir journaliste, un métier qu’il a toujours rêvé d’exercer malgré son handicap, il a dû travailler fort.

« Le journalisme a toujours été un rêve d’enfant et j’ai toujours aimé la radio, qui m’accompagne depuis que je suis tout petit. Elle a toujours été pour moi un outil pour avoir accès à la culture », précise le journaliste de France Culture.

Je ne pensais pas je pourrais devenir journaliste un jour. On m’a toujours dit : « Tu ne vois pas, ce n’est pas un métier pour toi! » Ça n’a pas toujours été facile.-Hakim Kasmi

Mais Hakim Kasmi a du caractère, de la détermination. À l’époque où il poursuit des études à l’Institut pratique du journalisme à Paris, il doit passer une entrevue avec Radio-France qui l’embauchera peut-être pour un stage.

« L’école qui avait voulu m’aider n’a pas prévenu Radio-France que j’étais non-voyant. Donc quand il m’ont vu arriver pour le grand oral de motivation, ils ont eu un grand choc, se souvient-il. Ils ne s’attendaient pas à voir un non-voyant débarquer avec sa canne. »

L’entrevue se passe très bien. Évidemment, des questions lui sont posées sur son handicap et sur la façon dont il entend s’y prendre pour faire son métier et se déplacer. Hakim Kasmi est finalement embauché.

Selon l’Institut canadien des aveugles, seulement le tiers des non-voyants occupent un emploi.

La technologie au service des non-voyants

Il faut dire que l’évolution de la technologie a rendu accessible un métier qui autrefois ne l’aurait pas été pour un non-voyant.

Par exemple, Hakim Kasmi a accès à toutes les dépêches des agences de presse grâce au logiciel Vocal Press. Même s’il ne voit pas le sonogramme, cette ligne que dessine le son sur l’écran de l’ordinateur, des innovations technologiques lui permettent aussi de faire du montage sonore, comme le ferait n’importe quel journaliste de radio.

Devenir grand reporter

Après ces années de stage et quelques contrats à plus court terme, Hakim Kasmi est embauché de façon permanente par Radio-France, où il travaille par la suite dans les différentes antennes. Mais la plus grande satisfaction de Hakim Kasmi, c’est d’avoir été nommé grand reporter et d’aller faire des reportages à l’étranger. Mais il a d’abord dû convaincre ses patrons qu’il était en mesure de le faire.

« Des fois, je ne vous cache pas que j’ai eu beaucoup de frustrations. C’était dur parfois à accepter, parce que pendant ces moments-là, on a l’impression d’avoir son handicap qui vous revient en pleine figure, dit-il. Ce n’était pas fait méchamment, c’était de la bienveillance, en fait. Quand les chefs ne voulaient pas que j’aille à l’étranger, ce n’était pas pour me punir, au contraire. C’était en fait parce qu’ils avaient peur qu’il m’arrive quelque chose. Mais c’est comme tout dans la vie, il a fallu un déclic et ils m’ont laissé partir une fois. »

Hakim Kasmi est envoyé au Brésil, en Jordanie, à Dubaï, au Mali et même à… Montréal. Chaque fois, la direction des ressources humaines de Radio-France paie un accompagnateur et ses frais de déplacement.

Mon chef, Frédéric Barreyre, a eu beaucoup de courage et ça, je l’en remercie, parce que laisser partir un non-voyant dans un pays à moitié en guerre [le Mali] où il y a les terroristes djihadistes qui peuvent vous enlever à n’importe quel moment, ça, c’était vraiment courageux de sa part.- Hakim Kasmi

« Pour moi, explique Frédéric Barreyre, rédacteur en chef de la salle des nouvelles de France Culture, Hakim est un journaliste comme les autres, avec toutes ses capacités et j’oublie que Hakim est aveugle. Je l’ai nommé grand reporter il y a deux ans. Il me propose des sujets et les questions que je me posais au début, à savoir s’il serait capable d’aller au Maroc, en Afrique du Sud, partout dans le monde, aujourd’hui, je ne me les pose plus, je sais qu’il est capable. »

N’empêche, faire des reportages à l’étranger alors qu’on n’y voit rien, même avec un accompagnateur, on se demande comment Hakim Kasmi y parvient.

Conseils aux jeunes non-voyants

Hakim Kasmi répète souvent la même chose aux jeunes qu’il rencontre lorsqu’il donne des conférences dans les écoles. « Il faut toujours tenter, pour ne pas avoir de regrets. Moi, ça a toujours été un principe que je me suis fixé. Si j’avais écouté les gens, souligne-t-il, je n’aurais pas été journaliste, j’aurais fait kinésithérapeute. C’est un beau métier, en plus, adapté aux non-voyants. Mais non, je vais tenter d’être journaliste. Au moins si je n’y arrive pas, je n’aurai pas de regrets à 60 ans. »

Un texte de Marie-France Abastado publié le vendredi 29 septembre 2017.

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1058601/hakim-kasmi-aveugle-journaliste-france-culture

5. France-Plaidoyer pour des panneaux de signalisations accessibles à tous !

Quelles sont les mesures en faveur des personnes en situation de handicap annoncées par le candidat et président Emmanuel Macron? Dans la sphère médiatico-politique, peu ou pas de signal positif envoyé pour améliorer la vie des handicapés. Et pourtant, la France est loin d’être irréprochable dans ce domaine comparé à ces voisins européens, preuve à l’appui.

Il y a (déjà) deux ans, en 2015 que l’obligation des exploitants à effectuer des travaux de mise en conformité dans un délai de trois, six ou neuf ans, a été repoussée..

La date limite de conformité fixée par la loi du handicap 2005 est dépassée depuis janvier 2015, mais les pouvoirs publics rechignent à l’appliquer, repoussant inexorablement l’échéance. Pourtant des acteurs sont et restent mobilisés afin de défendre les droits des handicapés et le milieu associatif contribue à éveiller la conscience citoyenne et à mobiliser l’opinion publique.

Prenons pour exemple l’application téléphonique I Wheel Share  qui permet aux personnes en situation de handicap (tous types de handicap) de cartographier leurs retours d’expériences et lieux adaptés ou non. 

C’est vrai, la vie des personnes handicapées n’intéresse guère le citoyen lambda que l’on nous sommes, mise à part quand il est confronté directement à la situation de handicap. Différents acteurs nous mobilisent, nous rappellent que la condition de vie des personnes en situation de handicap est difficile, voir impossible. Marche trop haute pour les fauteuils roulants, absence de signalisation sonore pour les personnes aveugles ou déficients visuels etc.

Par ces exemples, voilà où je voulais en venir.

Fort de ma vie étudiante lyonnaise, j’ai pu remarquer le peu ou le manque d’accès pour les personnes en situations de handicaps dans les signalisations de la vie quotidienne. Et pourtant des solutions simples et efficaces existent et nos confrères européens ont pris des mesures drastiques pour favoriser la condition et la circulation des personnes en situation de handicap. Après un court voyage à Rome et un plus long à Amsterdam, le constat est sans appel: nous sommes à rebours de nos voisins européens!

  • 1 « tic » est répété toutes les 3 secondes quand le feu est rouge pour les piétons;

  • 2 « tics » par secondes quand le feu est vert pour les piétons;

  • et des « tics » intermittents quand il ne reste plus que 3 secondes avant que le feu ne devienne rouge.

Ce système qui s’est démocratisé dans ces villes là, possède l’avantage d’être simple et internationalement reconnaissable car, il n’y a pas de barrière de langue, contrairement à ce qui a été testé à Paris où les passages piétons sonores annonce avec une voix l’état du feu, mais la voix est française…

Feux tricolores sonores à Stockholm http://www.youtube.com/watch?v=Cyf5YZl3ix0

Constat est fait, on peut allier simplicité et efficacité pour améliorer les conditions de vie et d’accès pour les personnes handicapées sans trop se ruiner.                       

Un système qui est à la portée des pouvoirs publics mais, par manque de volonté politique et parfois de moyens ne se matérialisent pas en projet concret. 

Article de Mathias Souteyrat publié le 28 septembre 2017

Source : http://blogs.mediapart.fr/mathias-souteyrat/blog/280917/plaidoyer-pour-des-panneaux-de-signalisations-accessibles-tous

6. Ville de Cognac-France-Martin Chasseret, non-voyant: «ma canne est passée, pas moi»

L’ex-DJ de la Maison blanche à Cognac a heurté la pelle d’un chantier au centre-ville. Il pointe un défaut de signalisation récurrent.

Son humour l’a vite rattrapé mais sur le coup, «j’ai sorti tous les noms d’oiseaux que je connais et j’en ai une collection». Jeudi, vers 12h45, Martin Chasseret marchait avec sa canne blanche dans la rue Abel-Bazoin pour aller déjeuner chez sa mère, à Saint-Jacques. Un parcours qu’il fait plusieurs fois par semaine. Sans s’en rendre compte, il s’est approché d’un chantier en cours à hauteur du Musée d’art et d’histoire.

Il va déposer plainte

«C’est la société Enedis, pour un changement de câbles à moyenne tension», indique Jean-François Valegeas, maire-adjoint en charge de la voirie. Les travaux étant à l’arrêt au moment de son passage, le disc-jockey cognaçais n’a rien entendu. Et soudain, «ma tête a tapé une pelle mécanique», rapporte le jeune homme de 27 ans. «Avec ma canne, je repère les obstacles au sol. Cette fois, ma canne est passée, pas moi. Je ne vois rien d’habitude, mais je peux vous assurer que j’ai vu des étoiles !» Bilan : une sacrée bosse et surtout des maux de tête et de mâchoire durant toute la journée.

Pas rassurant pour celui qui avait passé des semaines dans le coma, en 2005, à cause d’un trauma crânien, après l’accident de scooter qui l’a privé de la vue.

«Il y aurait dû y avoir un cheminement sécurisé vers l’autre côté de la rue, accessible aux personnes porteuses d’un handicap, pas seulement un panneau», proteste Annie-Claude Poirat, conseillère municipale chargée du handicap et présidente de la commission communale pour l’accessibilité aux personnes handicapée, dont Martin Chasseret fait partie. Selon l’élue et le DJ, les manquements à cette règle de sécurité sont courants sur les chantiers urbains. Le jour même, la mairie a demandé au prestataire de se mettre en règle, tandis que l’intéressé a fait constater ses blessures par un médecin. Ce vendredi, il compte porter plainte au commissariat, en s’appuyant notamment sur les dispositions réglementaires relatives aux signalisations temporaires de chantiers. Contacté en milieu d’après-midi, le service de communication d’Enedis en Charente a regretté la situation et demandé un délai pour fournir davantage d’explications.

Par Marc Baltzer, publié le 28 septembre 2017

Source : http://www.charentelibre.fr/2017/09/28/martin-chasseret-non-voyant-ma-canne-est-passee-pas-moi,3140853.php

7. Ukraine: en zone de guerre, les aveugles plus isolés que jamais

Donetsk (Ukraine) (AFP) – Malvoyant, Gueorgui Loukianov se fraye un chemin à travers les machines vétustes et les piles de couvercles à bocaux qui encombrent les ateliers délabrés de l’usine de l’Est rebelle de l’Ukraine où il travaille.

L’entreprise Elektroaparat a été créée dans les années 1930 par les autorités soviétiques à Donetsk, une grande ville industrielle, pour offrir des emplois à des malvoyants. On y fabrique des couvercles pour pots de confitures ou bocaux de cornichons, mais aussi divers biens de consommation courante comme des couvre-chaussures jetables, des bouchons en plastique ou des câbles électriques.

« Pour des gens comme moi, ce travail représente l’unique chance de rester des membres normaux de la société », avoue M. Loukianov, un divorcé de 54 ans venu travailler dans cette usine il y a une quinzaine d’années après avoir perdu partiellement la vue dans un accident minier.

Mais la société, qui employait autrefois environ 1.500 personnes, n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis qu’a éclaté en avril 2014 le conflit qui oppose dans cette région les séparatistes prorusses et l’armée ukrainienne.

Pour les quelques dizaines d’employés qui n’ont pas fui, le quotidien fourmille de dangers.

La ligne de front du conflit, qui a fait plus de 10.000 morts, passe en périphérie de Donetsk, fief rebelle.

Si les combats ont perdu en intensité depuis la signature des accords de Minsk début 2015, des heurts continuent de faire des victimes régulièrement. Dans la ville, des vitres soufflées par les bombardements restent remplacées par des panneaux de contreplaqué.

Selon certaines estimations, sur le million d’habitants que Donetsk comptait autrefois, jusqu’à un tiers auraient fui.

Subventions coupées

« Avant la guerre, 1.500 personnes travaillaient à l’usine et maintenant nous n’en employons plus que 76 », déplore M. Loukianov. Une partie de ses anciens collègues ont quitté la zone du conflit, d’autres ont été licenciés et subsistent grâce à l’aide de leurs familles.

« Nous étions financés par l’Ukraine, mais depuis 2014 (quand Donetsk est passé sous contrôle séparatiste, ndlr), toutes les subventions ont cessé et on ne survit qu’avec ce qu’on réussit à vendre », explique-t-il.

Les autorités rebelles ont refusé de subventionner l’entreprise, invoquant le manque de fonds, dû aux dépenses militaires engagées pour lutter contre Kiev.

« Nous avons été contraints de chercher de nouveaux clients » dans la zone rebelle « et d’acheter des matières premières en Russie pour pouvoir continuer à travailler et à payer les salaires », ajoute M. Loukianov.

La plupart des entreprises ukrainiennes et russes refusent de coopérer avec celles basées dans les républiques autoproclamées par les séparatistes, non reconnues par la communauté internationale.

La rémunération de M. Loukianov et de ses collègues est modeste: 2.000 roubles russes, monnaie utilisée par les autorités séparatistes, soit 29 euros par mois, contre l’équivalent d’une centaine d’euros avant la guerre.

Mais pour eux, l’essentiel est de pouvoir travailler, expliquent-ils. Cela « fait partie de notre socialisation et de notre réhabilitation », souligne-t-il.

Isolement

Jusqu’à 2.000 personnes aveugles et malvoyantes vivent dans la République populaire autoproclamée de Donetsk selon Leonid Bondar, le président de l’association locale des aveugles.

Partout en Ukraine, la situation des handicapés est délicate. Les emplois adaptés comme ceux offerts par Elektroaparat sont rares. Les infrastructures telles que des rampes d’accès ou des signaux sonores aux carrefours manquent cruellement.

Mais le conflit armé a encore davantage isolé ces personnes dans l’Est du pays. Dans un univers rempli d’hommes armés et de terrains minés, où les bombardements sont fréquents, se déplacer est devenu très difficile pour les malvoyants.

En complément aux maigres pensions d’invalidité versées par le pouvoir séparatiste, ils pourraient en théorie continuer à toucher des aides de l’administration ukrainienne. Mais cela suppose de se rendre en territoire sous contrôle de Kiev.

Or les cinq check-points installés sur la ligne de front sont débordés et les voyageurs doivent passer des heures, si ce n’est des jours, en plein air pour les franchir, ce qui relève de la mission impossible pour des handicapés sans aide.

Ni cannes ni concerts

Dans les locaux délabrés de l’Association des aveugles de Donetsk, le déclin est palpable: l’électricité et le chauffage sont absents, le parquet et les murs abimés par l’humidité.

« Cela fait trois ans que nous n’obtenons plus aucun financement (…) Nous n’avons même pas de quoi acheter des cannes pour aveugles », constate M. Bondar, un retraité de 73 ans, qui se sert lui-même d’une canne pour marcher. « Notre situation actuelle est catastrophique ».

La bibliothèque de Donetsk pour personnes souffrant de troubles de la vision, créée à l’époque soviétique, n’est ouverte que deux jours par semaine et les concerts qui étaient auparavant organisés dans ses locaux ne sont plus qu’un lointain souvenir.

« Nos handicapés sont désormais enfermés chez eux », regrette M. Bondar.

Publié par l’AFP le 24 septembre 2017

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20170924.AFP0593/ukraine-en-zone-de-guerre-les-aveugles-plus-isoles-que-jamais.html

8. Moscou -L’école à l’aveugle

Depuis 135 ans, l’école-internat n°1 est la seule institution, à Moscou, dédiée aux enfants aveugles et malvoyants. Le Courrier de Russie a passé une journée avec l’un d’entre eux, le jeune Ilya, 17 ans, malvoyant de naissance, la voix puissante et la tête pleine de projets.

Les yeux fermés

Il est 8 h dans les couloirs de l’école-internat et, déjà, la cloche sonne le début du premier cours.

Alors que tous les élèves sont déjà installés en classe, Ilya presse le pas. En tâtonnant les reliefs des murs et les rampes d’escaliers, il se hâte d’aller récupérer son ordinateur, oublié dans sa chambre. « Au début de l’année, il me faut toujours un petit moment pour retrouver mes repères », lance-t-il, au pas de course.

Après deux mois de vacances, le jeune homme intègre la 11ème – équivalent de la terminale française. C’est son avant-dernière rentrée avant le diplôme, en juin 2018. « Nous étudions en douze ans au lieu de onze, comme les autres élèves, parce qu’il faut une année pour apprendre le braille », explique Ilya.

Arrivé dans sa chambre, qu’il partage avec trois amis, le lycéen sait exactement où se trouve chacune de ses affaires : il se saisit rapidement de son ordinateur, puis file en cours.

Finalement installé en classe de chimie, il sort sa machine à écrire en braille. « Pour les cours nécessitant des caractères spéciaux, nous utilisons des machines à écrire ou des carnets à poinçonner, et pour tout le reste, un ordinateur portable, précise Ilya. Je croyais qu’on commençait par un cours de littérature – c’est pour cela que je suis reparti chercher mon portable », avoue-t-il. D’ailleurs, Ilya aime tout autant la chimie, et participe beaucoup durant le cours.

« Qui peut me rappeler la formule du méthane ? », interroge le professeur, Lioudmila. Dans le fond, Ilya s’empresse de lever la main, et répond avec assurance : « CH4 ». « Pour représenter le méthane, on prend un atome de carbone et quatre d’hydrogène », poursuit-il, en assemblant savamment des tubes et boules de couleur.

« Les aveugles ayant du mal à se représenter la structure spatiale d’une molécule, nous avons conçu des kits spéciaux leur permettant de les composer eux-mêmes », explique le professeur.

Fondée en 1882, l’école-internat n°1 a acquis une solide expérience auprès des enfants aveugles et malvoyants. « La plupart de nos élèves suivent le programme scolaire classique, puis passent l’examen d’État unifié à la fin de leur scolarité », indique fièrement le directeur, Ivan Vichnivetski.

L’établissement, censé ne pouvoir accueillir que 200 élèves, en compte aujourd’hui 290 : « On a des enfants qui viennent de toute la ville, et même de la région de Moscou, explique le directeur, ajoutant : Nous sommes les seuls à proposer cet enseignement adapté : comment voudriez-vous qu’on refuse qui que ce soit ? Où ces enfants iraient-ils étudier ? »

Intégralement financée par la municipalité, l’école est en effet le seul établissement de la capitale à accueillir les enfants souffrant de handicap visuel, mais aussi, pour certains, mental.

À peine la cloche a-t-elle sonné la fin du cours que les élèves se précipitent à la cantine, pour le petit-déjeuner. S’aidant les uns les autres, ils s’orientent et se déplacent aisément. « Ça fait longtemps que nous étudions ici, nous connaissons chaque recoin de l’école, indique Ilya, tout en soutenant une camarade souffrant de difficultés motrices alors qu’elle descend l’escalier. Et ceux qui ont plus de mal peuvent toujours s’accrocher à mon épaule », dit-il en riant.

Ilya n’est pas totalement aveugle. « Je vois légèrement, mais la médecine a du mal à déterminer mon degré précis de cécité parce que celle-ci s’accompagne d’autres maux », explique-t-il, précisant qu’il finira toutefois probablement aveugle, en vieillissant.

Après la récréation, la classe d’Ilya enchaîne avec un cours de sport. Dans le gymnase, au sous-sol de l’école, les élèves courent d’un côté à l’autre de la salle, guidés par la voix de leur professeur, Sergueï. Cette activité est loin d’être sa préférée, mais Ilya fait de son mieux. « Le but est, avant tout, que les élèves fassent de l’exercice tout en prenant conscience de l’espace », souligne le prof.

À gorge déployée

Après le déjeuner, Ilya entame la partie préférée de sa journée : les cours optionnels. Au sein d’un large choix d’activités, comme la poterie, le football, la piscine ou la peinture, Ilya a opté pour le chant et la musique, qu’il pratique depuis l’âge de sept ans. Le rendez-vous est fixé à 14 h pour un cours particulier avec le professeur Sergueï Sanatorov, ancien élève malvoyant de l’école-internat n°1 et ténor célèbre – « plus à l’étranger qu’en Russie », indique d’emblée ce dernier. Se produisant régulièrement en Autriche, en Suisse ou en Allemagne, le ténor déplore, en Russie, n’être invité qu’aux côtés d’autres artistes handicapés. « Pourtant, je ne chante pas moins bien qu’un voyant », dit-il tristement.

Aujourd’hui, toutefois, le professeur est souriant, ravi de revoir, après les vacances, son élève « préféré », glisse-t-il discrètement. Debout à côté du piano, Ilya semble impatient de commencer. Après quelques vocalises, il se lance, seul, dans un chant folklorique sur la Volga. « Ilya est très appliqué et a un grand potentiel », estime le professeur, à la fin du cours.

Le garçon est ensuite rejoint par une ribambelle de jeunes filles – ils forment ensemble la chorale de l’école. « Nous travaillons en ce moment l’hymne de Moscou, que les élèves chanteront à l’occasion du 870ème anniversaire de la capitale », explique le professeur, avant de donner le « la ».

Après trois heures de chant, Ilya, épuisé, s’apprête à rentrer chez lui. Dans le couloir, sa mère, Lioudmila Matveïeva, est venue le chercher. « Je peux rentrer seul de l’école mais quand maman est disponible, elle préfère passer me récupérer », explique l’adolescent.

Un avenir inconnu

Ilya, qui habite la périphérie de Moscou, ne rentre chez lui que le mercredi et le week-end. « Je passe le reste du temps à l’internat », précise-t-il, ajoutant qu’il a ainsi plus de temps à consacrer à la musique, qu’il pratique également dans une école spécialisée près de l’école-institut.

Armé de sa canne blanche, l’adolescent galope devant sa mère, qui peine à le suivre. « Lors d’une journée ordinaire, Ilya n’a pas besoin de moi, il est parfaitement autonome », commente-t-elle, pleine de fierté.

Aux alentours de l’école, les trottoirs et les routes sont lisses, les bordures droites, les passages piétons équipés de feux sonores et de plaques en relief au sol. « Ces aménagements sont assez récents, ils datent de cet été », nuance Lioudmila, qui salue pourtant ces efforts faits en matière d’infrastructures pour les handicapés dans le centre-ville. « Parce que dès qu’on s’éloigne, c’est fini : plus aucun feu adapté, trottoir digne de ce nom ou chemin sans trou », déplore-t-elle.

Ilya ne se plaint de rien, regrettant simplement de ne pas pouvoir se rendre seul n’importe où, « comme son frère ». À 19 ans, ce dernier, Ivan, étudie, sort avec des amis, fait du sport… – tout ce qu’Ilya ne peut pas faire. « C’est probablement ça, le plus dur », estime la mère, les larmes aux yeux.

Chaque mois, en plus de sa retraite de 15 000 roubles (environ 216 euros), Lioudmila reçoit, pour Ilya, une aide publique de 25 000 roubles (environ 362 euros) « On voudrait toujours plus, mais en Russie aujourd’hui, ce n’est déjà pas mal. Cette somme couvre les dépenses médicales, les cours particuliers et l’achat de matériel spécialisé », détaille-t-elle.

Au terme de sa scolarité, l’adolescent souhaiterait intégrer la faculté de journalisme de l’Université sociale d’État. « Je me suis renseigné : ils acceptent les malvoyants », précise-t-il. Sa mère ne doute pas qu’après un temps d’adaptation, Ilya puisse faire des études brillantes. « Je m’inquiète davantage pour son avenir professionnel », concède-t-elle.

Une question qui tourmente aussi le directeur de l’école-internat n°1, qui note que si plus de trois quarts de ses élèves obtiennent l’examen d’État unifié et poursuivent des études, dont certains dans le supérieur, comme Ilya, il est peu probable qu’ils trouvent un emploi dans leur domaine de formation.

« Le spectre des professions accessibles aux aveugles en Russie est très restreint », déplore Ivan Vichnivetski. Généralement, on ne leur propose que des jobs non qualifiés : assemblage de pièces mécaniques à l’usine, manœuvre ici ou là, jardinier… « Mais ce n’est pas normal qu’un diplômé universitaire se retrouve à cueillir des fleurs ! », s’indigne le directeur.

À la demande des parents d’élèves, il a ouvert l’année dernière, au sein de son établissement, un centre de transition professionnelle. Les jeunes aveugles, et parfois également handicapés mentaux, peuvent, jusqu’à l’âge de 25 ans, effectuer des petits travaux de bricolage et d’artisanat pour l’école le matin, et profiter des activités l’après-midi. « À terme, l’idée serait d’accompagner nos jeunes tout au long de leur vie et de nous battre afin qu’ils puissent s’intégrer totalement dans la société », conclut-il

Article de Manon Masset publié dans le Courrier de Russie le 19 septembre 2017

Source : http://www.lecourrierderussie.com/societe/2017/09/ecole-aveugle-moscou-enfants/

9. L’absence d’un sens aiguise-t-elle les autres ?

C’est une idée répandue : les aveugles ont tous leurs sens à l’affût. Pour autant, pas d’automatisme ici : perdre un sens n’aiguise les autres que si on les sollicite davantage.

L’idée est largement admise : on compenserait l’absence d’un sens en renforçant l’un des autres, voire tous. Sauf que peu de travaux ont été menés pour établir une telle synergie, n’en déplaise à certains restaurants qui misent sur le noir pour suggérer une expérience gustative plus intense. Pour l’heure, seules quelques études sur des aveugles ont permis de lever un coin du voile grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).

En 2010, l’équipe de Laurent Renier, de l’Institut des neurosciences de l’université catholique de Louvain, a découvert que leur cerveau réutilise le cortex visuel pour développer ses aptitudes auditive, olfactive et tactile : la zone chargée des informations visuelles se remodèle pour traiter plus finement celles transmises par les autres sens. Ce qui expliquerait pourquoi les non-voyants identifient souvent mieux les odeurs.

Plus un sens est stimulé, plus il est aiguisé

Un résultat peut-être trompeur… Car cette aide entre régions du cerveau semble d’autant plus importante que la tâche à accomplir est difficile. Et elle se traduit, à force d’adaptation, par une augmentation de certaines performances sensorielles, comme la différenciation des sons chez les aveugles, qui ont plus souvent l’oreille absolue.

Finalement donc, ce n’est peut-être pas la perte d’un sens qui en renforce un autre, mais l’effet d’une sollicitation plus fréquente qui entraîne un apprentissage. Ainsi, un aveugle n’aura un toucher plus performant que les voyants que s’il lit le braille.

Article de Denis Delbecq publié dans Science et Vie le 1er octobre 2017 .D’après Science & Vie QR n°16 «Nos cinq sens & leurs mystères».

Source : http://www.science-et-vie.com/questions-reponses/l-absence-d-un-sens-aiguise-t-elle-les-autres-9622

10. Pornhub travaille son accessibilité pour les malvoyants

Technologie : Le 38ème site de l’Internet opère sa petite révolution et promet l’accessibilité aux aveugles et malvoyants. La nature des contenus du site a exigé un travail de fond pour les rendre compréhensibles par tous.

L’accessibilité au Web présente des défis spécifiques pour les aveugles et les malvoyants. Les programmes de text-to-speech, même s’ils gagnent en efficacité avec les apports du machine learning, peinent encore à apporter un confort à toute épreuve.

Surtout, de nombreux développeurs ne suivent pas les meilleures pratiques recommandées par les navigateurs et les organisations pour naviguer sur des sites web sans indication visuelle. Conséquence : les sites qui contiennent de nombreuses images et vidéos peuvent s’avérer tout à fait impénétrables à ceux qui ne peuvent voir l’écran. Certains comme Facebook se concentrent sur l’IA pour trouver de nouvelles solutions.

Conscient du problème, Pornhub, le plus important (par son trafic) site pour adulte du Web, a lui décidé de prendre des mesures pour lutter contre cette perte potentielle d’audience. Pourtant, dans l’imaginaire collectif, les sites de diffusion de contenu pornographique ne sont pas perçus comme les bons élèves de l’accessibilité ou encore de la sécurité des échanges sur le web.

HTTPS et texte alternatif 

Reste que Pornhub a déployé cette année le protocole de communication chiffré HTTPS de manière à sécuriser les échanges d’informations entre ses serveurs et les terminaux des utilisateurs. Et l’an passé la plate-forme de diffusion de vidéos a déployé une solution vocale de description des vidéos diffusées sur son site dans une rubrique nommée « vidéo décrite ». Là, les vidéos incluent une voix off scriptée qui décrit chaque scène avec moult détails.

Et ce n’est pas tout. Pornhub va continuer à pousser ses efforts d’accessibilité de manière significative. Le site s’apprête à proposer des textes agrandis et des contrastes de couleurs personnalisés afin de faciliter la navigation des malvoyants sur le site. Des raccourcis clavier sont également prévus pour faciliter le surf des aveugles. Enfin, un texte alternatif va être déployé sur les images afin de mieux décrire les images hébergées sur le site.

La plus part des légendes de visuels affichés en ligne fonctionnent généralement en conjonction avec l’image, et s’appuient sur ces bases. Cette redondance est tout à fait compréhensible pour des utilisateurs lambda de l’Internet. Pour des personnes aveugles, ce genre de mise en forme ne fonctionne pas.

Raccourcis 

Mais le travail sur l’accessibilité ne s’arrête pas l’affichage. Il est également essentiel pour les icônes fonctionnelles, comme les boutons de chariots d’achat. Là, il s’agit d’expliquer exactement ce à quoi ils servent aux utilisateurs qui ne peuvent pas les voir. Et dans le cas de Pornhub, cela signifie une navigation plus simple. « Les lecteurs d’écran vont lire le nom du lien ou du bouton afin que nos utilisateurs malvoyants puissent mieux naviguer sur le site » explique à Wired le vice-président de Pornhub Corey Price. Dans le contexte de Pornhub, il s’agira donc d’énoncer « Le lien le plus regardé », ou encore « lien vers des pornstars ».

Les raccourcis clavier devraient également aider à la navigation sur le site. Il existe actuellement deux spécificités pour Pornhub. La touche Échap (Escape) fonctionne permet d’effectuer un retour. Et la touche S permet d’activer la recherche.

Et Pornhub est désormais optimisé pour fonctionner avec différents lecteurs d’écran. « Chaque lecteur d’écran possède son propre ensemble de raccourcis clavier que son utilisateur doit apprendre » explique Corey Price. « Nous avons structuré le site et ses contenus afin que nos utilisateurs puissent naviguer facilement dans les différentes zones du site, y compris la zone de navigation et les listes de vidéos ». Pour les utilisateurs malvoyants, Pornhub a augmenté le contraste de couleur entre le texte du site Web et l’arrière-plan en plus d’augmenter la taille de la police.

Un poids lourd du web qui fait le premier pas

Pornhub qui fait de gros efforts sur l’accessibilité compte bien plus que vous ne le pensez. Et pas seulement à cause de la nature du contenu proposé. Selon le service d’analyse Alexa, Pornhub est le 38e site le plus important de l’Internet. Cela en fait un site plus visité au quotidien que Ebay par exemple. Quand un effort est fait par un géant du web en faveur de l’accessibilité, cela a donc des conséquences majeures pour des millions de personnes. Et surtout Pornhub a réussi ce projet avec un contenu particulièrement complexe à adapter. La preuve en soi que d’autres sites peuvent faire de même.

Article de Guillaume Serries publié le 29 septembre 2017

Source : http://www.zdnet.fr/actualites/pornhub-travaille-son-accessibilite-pour-les-malvoyants-39858010.htm

11. Le gouvernement du Canada souligne le Mois national de la sensibilisation à l’emploi des personnes handicapées

OTTAWA, le 5 oct. 2017 /CNW/ – En octobre, le gouvernement du Canada se joint à d’autres organismes partout au pays pour souligner le Mois national de la sensibilisation à l’emploi des personnes handicapées. Durant cet important mois, les employeurs sont invités à réfléchir à des façons de rendre leurs pratiques plus inclusives et accessibles pour tous les Canadiens, quelles que soient leurs capacités.

Les personnes handicapées ont beaucoup à apporter à la société. Bien que le gouvernement du Canada continue d’appuyer des initiatives visant à améliorer l’accessibilité et la participation des personnes handicapées, il reste encore du travail à faire. Selon une étude de Statistique Canada publiée en 2014, le taux d’emploi des Canadiens handicapés de 25 à 64 ans était de 49 % en 2011, par rapport à 79 % pour les Canadiens non handicapés.

Grâce à des programmes gouvernementaux comme le Fonds d’intégration pour les personnes handicapées et les ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées, il est plus facile pour les Canadiens d’acquérir les compétences et de suivre la formation dont ils ont besoin pour trouver et conserver un bon emploi.  Le régime enregistré d’épargne-invalidité offre aux personnes handicapées d’autres façons d’économiser pour leur avenir. Le Fonds d’intégration aide les employeurs à améliorer l’accessibilité et la sécurité du lieu de travail pour les employés handicapés. De plus, le gouvernement du Canada est en train d’élaborer une nouvelle loi sur l’accessibilité en vue de rendre le Canada véritablement accessible et inclusif. 

Faisons en sorte que le recrutement, l’embauche et le soutien des employés handicapés fassent partie du quotidien.

Les faits en bref

  • Environ 14 % des Canadiens de 15 ans et plus ont signalé avoir une incapacité qui restreint leurs activités quotidiennes. Environ 411 600 Canadiens handicapés en âge de travailler ne travaillent pas alors que leur incapacité ne les en empêche pas; près de la moitié de ces travailleurs potentiels possèdent un diplôme d’études postsecondaires.

  • En 2015-2016, 4 509 Canadiens handicapés ont fait appel au Fonds d’intégration, qui a aidé 1 950 d’entre eux à trouver du travail, 289 à retourner aux études et 3 133 à améliorer leur employabilité.

  • Dans le cadre des ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées, le gouvernement du Canada fournit annuellement 222 millions de dollars pour améliorer la situation d’emploi des personnes handicapées.

  • Depuis la création du Fonds pour l’accessibilité, le gouvernement du Canada a financé plus de 2 890 projets, aidant ainsi des milliers de Canadiens à profiter d’occasions d’emploi et à accéder aux programmes, aux services et aux milieux de travail de leur collectivité.

Source : http://www.newswire.ca/fr/news-releases/le-gouvernement-du-canada-souligne-le-mois-national-de-la-sensibilisation-a-lemploi-des-personnes-handicapees-649583773.html

12. Denis Coderre annonce la création d’un «Conseil des Aînés»

Les aînés montréalais auront désormais leurs mots à dire sur des sujets comme « l’adaptation de l’aménagement urbain, le sentiment d’isolement, le sentiment de sécurité et le transport », advenant sa réélection a indiqué Denis Coderre.

Le maire de Montréal et candidat à un deuxième mandat a annoncé ce matin la création d’un « Conseil des Aînés ». Ce conseil aura la responsabilité de « conseiller le maire et le conseil exécutif » sur toutes les questions qui touchent les aînés à Montréal. 

Denis Coderre a aussi vanté ses réalisations en faveur des aînés au cours des quatre années de son premier mandat. « L’avantage de se présenter une deuxième fois, c’est qu’on a un bilan », a-t-il lancé.

Parmi ces réalisations, il a cité la mise en place du programme « Municipalité Amie des aînés et Accessibilité Universelle 2016-2018 » ainsi que les représentations de la Ville de Montréal au Gouvernement du Québec dans le cadre des consultations sur la loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité.

À l’instar du Conseil des Montréalaises, du Conseil jeunesse de Montréal et du Conseil Interculturel de Montréal, M. Coderre a plaidé pour un nouvel organe consultatif qui donnera à la métropole un « réflexe aîné » et qui permettra d’avoir des politiques « qui reflètent bien Montréal ». 

Plusieurs aînés de la Résidence Le Sommet de la rive dans l’arrondissement Verdun ont assisté à cette annonce. Marie-Paule Guilbert, une résidente, s’est réjouie de la création d’un conseil qui va « analyser la situation des aînés ». « C’est une bonne initiative. On a souvent une mauvaise image de nos dirigeants. Mais, quand ils nous rencontrent plus souvent, c’est différent », a affirmé Mme Guilbert.

Article de Jeiel-Onel Mézil publié dans La Presse le 29 septembre 2017

Source : http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/201709/29/01-5137888-denis-coderre-annonce-la-creation-dun-conseil-des-aines.php

13. Vision zéro, en matière de sécurité routière – Montréal veut assurer une cohabitation sécuritaire entre les usagers vulnérables et les véhicules lourds

MONTRÉAL, le 22 sept. 2017 /CNW Telbec/ – En cohérence avec la stratégie montréalaise vision zéro, le comité exécutif a accueilli favorablement les recommandations de la Commission permanente sur le transport et les travaux publics. Celles-ci invitent à porter une attention particulière à la cohabitation entre les usagers vulnérables et les véhicules lourds en milieu urbain.

« Notre engagement pour la vision zéro, en matière de sécurité routière, nous amène à jouer un rôle leader auprès de nos partenaires, afin d’initier des actions concrètes pour la sécurité et le confort des usagers les plus vulnérables dans nos rues. Plusieurs jalons ont déjà été posés, comme notre stratégie de réduction des vitesses dans les rues, ou la nouvelle campagne de sensibilisation sur la responsabilité partagée. La sécurité dans nos rues est l’affaire de tous, et chacun doit faire sa part », a déclaré le maire de Montréal, M. Denis Coderre.

La gestion des véhicules lourds dans les zones avec une forte densité d’usagers vulnérables à certains moments de la journée est un des enjeux soulignés par les travaux de la Commission.

« Il est temps de revoir la place des camions dans nos rues en cohérence avec l’approche vision zéro. Nous souhaitons qu’une stratégie visant à moduler les heures de livraison des camions sur l’ensemble du territoire soit mise sur pied en concertation avec l’industrie et les autres partenaires impliqués. La stratégie devra inclure un encadrement progressif des gabarits des camions qui peuvent y circuler. Un comité de travail sera mis en place rapidement, à cet effet », a déclaré M. Aref Salem, membre du comité exécutif et responsable du transport.

Les angles morts constituent un autre facteur de risque pour les usagers vulnérables.  Plusieurs villes comme Londres, Seattle et la Nouvelle-Orléans développent un indice mesurant la performance de visibilité des véhicules lourds afin de limiter graduellement la circulation des véhicules à angles morts élevés.

« Il s’agit d’une initiative très intéressante et nous souhaitons que Montréal emboite le pas. Plusieurs actions ont déjà été posées, comme l’installation de barres latérales sur l’ensemble de notre flotte de camions lourds, et il faut aller plus loin avec par exemple, l’installation de caméras arrière en complément. Nous allons également travailler à sensibiliser l’industrie du camionnage ainsi que les organismes responsables de la formation des conducteurs de véhicules lourds pour mieux inclure les enjeux des angles morts », a précisé M. Marc-André Gadoury, responsable du dossier vélo au sein de l’administration Coderre et Président du comité consultatif sur le vélo de la Ville de Montréal.

Le Comité exécutif a aussi accueilli favorablement les recommandations de la Commission concernant l’amélioration de la signalisation et des marquages au sol. Dans le cadre du plan d’action Municipalité amie des aînés (MADA), la Ville de Montréal travaille déjà à ce que la signalisation soit plus accessible aux usagers vulnérables en rendant plus visibles et lisibles les plaques odonymiques.

« Nous travaillons à offrir à l’échelle de Montréal une signalisation harmonisée et simplifiée en ce qui concerne les feux de circulation, la signalisation écrite et le marquage. Nous voulons prendre en compte les besoins des usagers vulnérables et porter une attention particulière aux personnes âgées, aux enfants, et aux personnes vivant avec un handicap. Un marquage au sol adéquat, de qualité et durable est un pré-requis essentiel pour améliorer la sécurité dans nos rues », a précisé la conseillère associée au transport, Mme Elsie Lefebvre.

SOURCE Ville de Montréal – Cabinet du maire et du comité exécutif Source :

http://www.newswire.ca/fr/news-releases/vision-zero-en-matiere-de-securite-routiere—montreal-veut-assurer-une-cohabitation-securitaire-entre-les-usagers-vulnerables-et-les-vehicules-lourds-646874253.html

14. Valérie Plante veut davantage sécuriser les intersections à Montréal

L’aspirante mairesse, Valérie Plante, s’engage à revoir le règlement municipal qui permet de rendre les intersections plus sécuritaires pour les piétons et les cyclistes. Actuellement, celui-ci impose plusieurs exigences, dont un nombre précis d’accidents avant d’apporter des correctifs aux feux de circulation.

Dans un document qu’a pu consulter Métro, intitulé «Guide – Marche à suivre par les arrondissements», il est expliqué qu’il faut par exemple «quatre accidents et plus sur une période de trois ans, impliquant un cycliste circulant dans l’aménagement cyclable et un véhicule tournant» pour justifier l’installation d’un feu cycliste, comme ceux qui ont été installés sur la piste cyclable de la rue Rachel.

Des exigences du même type existent aussi pour la mise en place d’un feu de circulation – «trois accidents et plus sur une période de trois ans» entre un cycliste et un véhicule – ou encore pour celle d’un feu pour piétons où l’on exige «trois accidents ou plus impliquant un piéton […] survenus dans un même axe d’une intersection au cours de trois années consécutives». D’autres critères sont également mentionnés, comme la largeur de la traverse et la présence de signaux sonores ou encore celle d’un établissement public.

«Ça suffit d’attendre d’avoir des accidents graves pour agir, a clamé lundi la chef de Projet Montréal, Valérie Plante. Le maire Coderre parle de Vision zéro et ça veut dire zéro accident. Si on veut une population active, il faut créer des milieux de vie sécuritaires, poser des actions très concrètes et arrêter les slogans.»

Toutes ces conditions seront modifiées, a promis la candidate à la mairie, si celle-ci est élue le 5 novembre. Son administration, a-t-elle assuré, rendrait les rues artérielles montréalaises plus sécuritaires en se fiant prioritairement aux données du Directeur de la santé publique (DSP) et du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), plutôt qu’à ces exigences.

«On connaît les intersections accidentogènes et il faut agir rapidement, sans que l’on ait besoin de recenser le nombre de collisions», a également souligné François Croteau, le maire de Rosemont-La Petite-Patrie, l’un des quatre arrondissements dirigés par Projet Montréal. Ce dernier a précisé avoir tenté d’apporter des modifications aux feux de circulation présents à l’intersection des boulevards Saint-Michel et Rosemont, mais la Ville, a-t-il dit, a refusé de tels changements en raison d’un faible nombre d’accidents.

«L’administration est déconnectée des besoins de la population, a poursuivi Valérie Plante. Lorsqu’on est sur le terrain, on se rend compte de la situation. Chaque accident est important. En ce moment, l’administration envoie un message très problématique.»

Afin d’améliorer la sécurité sur le territoire montréalais, le maire Denis Coderre s’est déjà engagé à abaisser dès 2018 la limitation à 30km/h dans l’ensemble des rues résidentielles de tous les arrondissements, ainsi qu’à 40km/h dans de nombreuses artères. De tels procédés ont déjà vu le jour notamment sur le Plateau–Mont-Royal depuis quelques années.

Interrogé à ce sujet, l’ancien député libéral a précisé que la «Vision 0» impliquait «0 accident» et «0 décès». Il a souligné travailler «avec des experts» et avoir «un plan», tout en rappelant que l’une des priorités était «de changer la culture et les mentalités». Il a également promis la création d’un Bureau du cycliste et du piéton en cas de victoire électorale.

L’an passé, le SPVM a comptabilisé 32 187 collisions dans la métropole, dont 23 qui furent mortelles. Deux cyclistes et quinze piétons sont décédés.

Article de Romain Schué publié le 2 octobre 2017 dans le Journal Métro

Source : http://journalmetro.com/actualites/montreal/1206281/securisation-des-intersections-valerie-plante-denonce-le-reglement-municipal/