Écho du RAAMM du 10 au 17 avril

10 avril 2017

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 10 au 17 avril 2017.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.

Sommaire

1. Présentation du projet « Connaissez-vous…? »

Destinataires : à tous les membres d’associations desservant une clientèle handicapée visuelle

Au cours des dernières semaines, j’ai mis sur pied un projet d’entrevues avec des personnes handicapées visuelles ou très près des handicapés visuels. Le but de ce projet est de faire connaître des gens inspirants qui ne se laissent pas arrêter par leur problème de cécité. Les aspects abordés sont : le parcours scolaire, les expériences de travail, de bénévolat, la famille, les formations, les loisirs, les passions, etc. L’autre but de ce projet est de rejoindre, via Internet, des personnes non-voyantes que nous rencontrons peu ou pas du tout dans les différentes associations et qui auraient peut-être besoin d’encouragements, de conseils et d’histoires positives.

À l’heure actuelle, il y a quatre entrevues en ligne : Katia Daraîche, Simon Boisvert, Fernand Boucher et Maxime Vallée, tous quatre non-voyants.

Les entrevues sont accessibles sur différentes plateformes : la page Facebook « Connaissez-vous » (page à laquelle vous pouvez vous abonner), sur YouTube et sur SoundCloud et sont d’une durée d’environ 45 à 60 minutes chacune. Il est suggéré, lors de votre recherche, de taper les mots-clés « Martin Chouinard », « Connaissez-vous » et, si possible, le nom de l’invité recherché. D’autres façons d’accéder aux émissions seront bientôt offertes.

Vous pouvez visiter mon site Web et ainsi me joindre pour toutes questions ou commentaires à l’adresse suivante : www.martinchouinard.com.

Je vous souhaite à tous et à toutes de bons moments d’écoute!

Source : Martin Chouinard, Responsable du projet « Connaissez-vous …? »
Longueuil, le 27 mars 2017

 

2. AQPEHV Nouveau directeur général

Greenfield Park, le 31 mars 2017 – C’est avec plaisir que j’annonce la nomination de Monsieur Alain Deschênes au poste de directeur général de l’Association québécoise des parents d’enfants handicapés visuels (AQPEHV). Il entrera en fonction à compter du lundi 3 avril 2017.

Monsieur Deschênes cumule plus de onze années d’expérience en coordination et gestion et une vingtaine d’années dans le milieu communautaire auprès de diverses clientèles. Auparavant, il a occupé le poste de directeur général de l’organisme provincial Intégration sociale des enfants handicapés en milieu de garde (ISEHMG). Il détient un baccalauréat en psychologie de la communication de l’Université du Québec à Montréal.

L’AQPEHV peut compter sur ses habiletés en communications et son enthousiasme pour accroître son rayonnement et assurer la continuité dans l’action.

La présidente du conseil d’administration, Sophie Lacombe

ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DES PARENTS D’ENFANTS HANDICAPÉS VISUELS
10, boul. Churchill, bureau 203, Greenfield Park (Québec) J4V 2L7
Tél. : (450) 465-7225 1-888-849-8729 Téléc. : (450) 465-5129
[email protected]  www.aqpehv.qc.ca

 

3. Pas de virage à droite à Montréal, réitère Coderre

Inquiet par le nombre élevé des piétons qui ont perdu la vie sur les routes du Québec l’an dernier, le maire de Montréal a réitéré mercredi qu’il ne permettrait pas le virage à droite sur feu rouge à Montréal.

À la lumière du bilan routier de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) rendu public mardi, indiquant que 63 piétons sont morts en 2016, une hausse de 40 % par rapport à l’année précédente, Denis Coderre a affirmé mercredi que «ça vient une fois pour toutes mettre le couvercle» sur ce débat.

Depuis 2003, la métropole est le seul endroit au Québec où cette mesure est interdite.

«Montréal reste ferme sur cette question», a souligné le maire de Montréal, disant qu’il en va de la sécurité des piétons.

15 maires des villes défusionnées en faveur

Si le maire de Montréal souhaitait clore une fois pour toute ce débat, il a plutôt réussi à le réanimer.

Cet après-midi, 15 maires d’arrondissements et de villes liées à Montréal ont réagi par communiqué. Selon eux, le virage à droite peut être implanté de manière sécuritaire sur l’île de Montréal en assurant la sécurité des usagers les plus vulnérables, comme les piétons et cyclistes.

«Malgré que le nombre de véhicules ait presque triplé et le nombre de titulaires de permis de conduire presque doublé en 40 ans, le bilan routier s’est nettement amélioré au Québec, indiquent les élus, dans un communiqué conjoint. Le nombre de décès sur les routes a enregistré une baisse majeure, passant de 2209 à 351 par année, de 1973 à 2016. C’est encore dix décès de moins en 2016 qu’en 2015.»

En décembre dernier, ces maires ont ramené le débat sur la place publique et ont demandé au gouvernement provincial ainsi qu’à l’administration de Denis Coderre que soit autorisé le virage à droite aux feux rouges.

La Direction de la santé publique de Montréal s’y était opposée en février disant que les intersections seraient plus dangereuses.

De son côté, la mairesse de l’arrondissement LaSalle, Manon Barbe, a expliqué que, selon elle, les citoyens sont prêts pour le virage à droite au feu rouge. «Les citoyens qui viennent travailler sur l’île de Montréal et qui peuvent tourner à droite sur un feu rouge chez eux, sont-ils moins respectueux lorsqu’ils arrivent à Montréal ?», s’est demandé la mairesse, mercredi.

Cependant, elle croit que cette mesure ne devrait pas être permise partout sur l’île. «On a juste à penser au centre-ville. Sur Sainte-Catherine, De Maisonneuve, René-Lévesque, on ne peut pas penser permettre un virage à droite, il y a trop de piétons», note-t-elle.

Article de Laurence Houde-Roy Agence QMI avec la collaboration d’Yves Poirier publié le 5 avril 2017.

Source : http://www.tvanouvelles.ca/2017/04/05/pas-de-virage-a-droite-a-montreal-reitere-coderre

 

4. Une femme aveugle dénonce l’accès aux services de Passeport Canada

Une Ontarienne affirme que le gouvernement fédéral néglige les citoyens handicapés en interdisant au personnel de Passeport Canada d’aider les demandeurs à remplir leurs formulaires.

Rebecca Blaevoet, une femme aveugle de Windsor, en Ontario, a fait les frais de cette directive le mois dernier lorsqu’elle a tenté de faire renouveler son passeport.

Le 22 mars, elle a demandé au personnel du bureau de Passeport Canada de remplir son formulaire avec les réponses qu’elle aurait fournies.

L’agent lui a répondu que cela était impossible, car cela irait à l’encontre d’un règlement fédéral.

Selon la superviseure qu’elle a rencontrée, le personnel de Passeport Canada n’est pas autorisé à remplir un formulaire, pour éviter d’amener le demandeur à fournir des réponses inexactes.

Lorsque Mme Blaevoet a proposé de signer un document autorisant le personnel à l’aider, cet accommodement lui a été refusé.

Manque de formulaires en braille

On lui a ensuite proposé de lui fournir un formulaire en braille, pour s’apercevoir finalement qu’il n’y en avait plus.

Ce document lui aurait par ailleurs seulement permis de lire les questions et non d’inscrire des réponses.

Mme Blaevoet a fini par accepter de remplir son formulaire à la main, aidée d’un guide de signature pour chaque section.

« J’ai dit : “D’accord, je vais le remplir à la main. Ça va être très long et bonne chance à celui qui devra me relire.” C’est scandaleux », dit-elle, ajoutant que la majorité des personnes avec une déficience visuelle n’ont pas de compétences de rédaction à la main suffisantes pour les utiliser dans ce genre de contexte.

La situation aurait été la même pour une personne avec un handicap physique entravant ses mouvements.

Selon un communiqué de Services Canada, qui gère les bureaux de passeports, les employés ne peuvent pas remplir un formulaire pour un client afin d’éviter les contrefaçons, mais les personnes ayant un handicap peuvent faire appel à un proche ou un ami pour les aider.

Le mari de Mme Blaevoet, qui était sur place au bureau des passeports, a refusé par principe de remplir les documents, considérant qu’il était inapproprié que le personnel assume qu’une personne accompagnant un demandeur handicapé pourrait être responsable de s’acquitter de la tâche.

« Il aurait pu être un chauffeur de taxi qui m’a juste aidée à trouver le bureau et que j’ai payé pour m’attendre, ou il aurait pu être mon mari, mais complètement dyslexique », souligne Mme Blaevoet.

Une plainte officielle

Mme Blaevoet a déposé une plainte officielle au sujet de son expérience avec Passeport Canada.

Elle soutient que la politique constitue un échec complet en ce qui a trait à l’accueil des personnes handicapées.

« Il n’existe aucune excuse pour expliquer [un tel laxisme] éthique pour offrir des services décents à tous les Canadiens, quel que soit leur handicap, leur race, leur origine ethnique. Je pense simplement qu’il est condamnable qu’il y ait de tels écarts », affirme-t-elle.

Dans un courriel, le service gouvernemental a confirmé qu’il avait bien reçu la plainte.

Il refuse de commenter la situation, mais affirme que les plaintes sont utilisées afin d’améliorer son accessibilité auprès de la population.

Passeport Canada conseille aux gens non-voyants qui font leur demande en personne d’être accompagnés d’un proche ou d’effectuer leur demande par internet.

Publié le lundi 3 avril 2017 par Ici Radio-Canada Windsor

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1025956/une-femme-aveugle-denonce-lacces-aux-services-de-passeport-canada

 

5. YMCA: un an de répit pour des personnes dans le besoin

Des personnes vulnérables profiteront des services offerts par le YMCA du Complexe Guy-Favreau pour encore au moins un an, ce qui leur offre un sursis pour tenter de trouver des services similaires ailleurs.

«Ça fait plus de 20 ans qu’on vient ici à chaque semaine faire de l’aquaforme, lance Jocelyne Richard, présidente de l’Association des sports pour aveugles de Montréal (ASAM). C’est comme chez nous.»

Mme Richard appréhendait la fermeture du centre sportif, craignant de devoir relocaliser les activités de son association dans un endroit plus cher, moins bien desservi par le transport en commun, et surtout, mal adapté aux besoins des personnes non-voyantes.

Pour les membres de son association, le centre sportif est devenu, au fil des années, un lieu de rassemblement et d’épanouissement.

«Nous connaissons les locaux du YMCA comme le fond de notre poche, c’est sécuritaire et le personnel est très dévoué», affirme Jocelyne Richard.

Les membres de l’ASAM peuvent voyager en métro jusqu’au YMCA sans problème, puisqu’un passage sous-terrain relie le métro Place d’Armes au Complexe Guy-Favreau. Les prix du centre sont également abordables, en comparaison avec les autres centres sportifs.

«Nous faisons aussi de l’aquaspinning au centre sportif de l’UQAM une fois par semaine et c’est plus que le double du prix du YMCA, précise Mme Richard. Le Y du Complexe Guy-Favreau est vraiment le seul endroit qui nous offre l’accessibilité, la sécurité et un prix décent pour notre communauté.»

Plus qu’un centre sportif

«Une des missions principales du YMCA est de créer une cohésion dans la communauté», explique Emanuel Joncas, travailleur de rue pour le YMCA et initiateur du projet Dialogue, qui permet à des hommes et des femmes qui vivent ou vivaient avec un problème d’itinérance de venir s’entrainer et échanger avec le personnel du centre, trois après-midi par semaine.

Selon M. Joncas, le YMCA du Complexe Guy-Favreau est devenu une plaque tournante, où les gens ont accès à une multitude de services qui les sortent de leur isolement. «Ça devient une expérience de citoyenneté et d’échanges de venir au Y, autant pour les gars et les filles de qui je m’occupe que pour les personnes non-voyantes ou les membres de la communauté chinoise.»

Le YMCA du Complexe Guy-Favreau, qui devait fermer ses portes à la fin du mois de mai, a obtenu un sursis d’un an grâce à un accord avec le ministère des Services publics et Approvisionnement Canada.

Article de Gabriel Parent-Jutras

Source : http://www.journaldemontreal.com/2017/03/22/ymca-un-an-de-repit-pour-des-personnes-dans-le-besoin

 

6. Le nouveau billet de 50 euros accessible aux malvoyants

Un billet «lisible» en cas de cécité ? La nouvelle coupure de 50 euros, disponible à partir du 4 avril 2017 dans les 19 pays de la zone euro, se montre plus accessible que sa version précédente. Présenté le 3 avril lors d’une conférence de presse à Paris, ce billet comprend des impressions en relief placées sur les bords, spécialement destinées aux citoyens aveugles et malvoyants. Sa « fenêtre holographique », pictogramme en relief, représente le visage d’Europe, princesse de la mythologie grecque.

Le plus utilisé dans la zone euro

La nouvelle coupure remplacera progressivement l’ancien billet de 50 euros, le plus utilisé dans la zone euro mais jamais relooké depuis la création de la monnaie unique en 2002. Selon la Banque centrale européenne (BCE), le billet de 50 euros représente 45% du volume total des billets en circulation dans la zone euro, mais seulement 20% de ceux utilisés en France, où le billet de 20 euros est privilégié par les ménages.

Source : http://informations.handicap.fr/art-billet-europe-853-9744.php

 

7. Le nez électronique qui pourrait changer la vie des aveugles

Le grenoblois Aryballe Technologies a mis au point un capteur qui reconnaît les odeurs. Utile pour l’industrie agro-alimentaire, la cosmétique… et bientôt le grand public.

Imaginez que l’on dote un jour les robots d’un nez artificiel. C’est en tout cas la volonté de la start-up Aryballe Technologies, qui, basée à Grenoble et avec le soutien du CEA Tech, a mis au point une solution qui s’appuie sur la biotechnologie, l’électronique, l’optique et les sciences cognitives. L’appareil reconnaît en une poignée de secondes une palette d’odeurs et peut en détecter l’intensité.

Le prototype que nous avons pu tester – l’appareil a reconnu des extraits de citron puis un échantillon de café – aspire les odeurs via un mini-aspirateur que l’on oriente vers la surface à reconnaître. Les molécules vont ensuite venir se fixer, par affinité, à la surface d’une quarantaine de capteurs qui imitent les récepteurs olfactifs humains. Quatre projecteurs Led éclairent ensuite la réaction chimique, qui est prise en photo. La signature visuelle est alors associée à un code barre

Certes, pour l’instant, l’appareil ne reconnaît que 300 odeurs… alors que le nez humain en distingue 10 000 ! Mais cet outil est déjà utilisé par l’industrie agro-alimentaire pour mettre au point de nouvelles recettes, tout comme par certains professionnels de la cosmétique.  Aryballe Technologies planche également avec le CNRS et l’université Joseph-Fournier pour remplacer de manière électrique la capacité olfactive des chiens qui guident les aveugles, ce qui pourrait un jour être incorporé à leur canne blanche. La start-up pourrait enfin épauler les malades atteints de dysosmie. Cette perte partielle de l’odorat touche de 1 à 2 % de la population, jusqu’à une personne sur six chez les personnes âgées. Une innovation qui pourrait être utile pour détecter une fuite de gaz avant une explosion. Reste à rendre accessible le Neose, réservé pour l’instant à un usage professionnel et facturé près de 10 000 euros pièce.

Publié par LEPOINT le 1er avril 2017

Source : http://actu.orange.fr/france/le-nez-electronique-qui-pourrait-changer-la-vie-des-aveugles-lepoint-CNT000000FKWpN.html

 

8. Un outil révolutionnaire va remplacer la canne blanche pour 30 euros

La start-up israélienne RenewSenses a lancé EyeCane, un appareil de substitution sensorielle pour les malvoyants. Elaborée par le Pr. Amir Amedi, spécialisé en neurobiologie, cette canne virtuelle fonctionne comme un radar. « Elle intègre plusieurs capteurs permettant d’estimer la distance entre l’utilisateur et l’objet pointé. L’information est ensuite transmise à la personne sous forme de vibrations tactiles et auditives », explique à acuite.fr le Dr. Daniel-Robert Chebat, qui a fait son post doctorat dans le laboratoire du Pr. Amedi et mené plusieurs recherches.

En d’autres termes, EyeCane évite aux malvoyants de toucher les obstacles présents sur leur chemin. Les personnes aveugles peuvent se déplacer aisément et repérer plus facilement tous les dangers, mobiles ou fixes.

« Tester en situation réelle »

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont expérimenté la canne virtuelle dans des environnements différents, afin d’étudier le fonctionnement du cerveau chez les personnes aveugles, et notamment leur capacité de réorganisation. En particulier, ils ont construit un labyrinthe qui impose de marcher dans un environnement et des chemins changeants. Grâce à la canne virtuelle, et après une courte période de formation, une dizaine de malvoyants s’est déplacée avec succès dans le laby­rinthe et a réussi à éviter complètement les murs et les obstacles.

Utilisation intuitive

Très facile à manier, cet outil qui a la taille d’une télécommande ou d’un téléphone portable peut remplacer ou être utilisé en complément d’une canne blanche classique. Avantage : EyeCane appréhende une distance beaucoup plus grande, jusqu’à 12 mètres au lieu de 1 mètre avec la canne traditionnelle. « C’est un outil révolutionnaire plus facile à utiliser et beaucoup moins dispendieux que les appareils de substitution sensorielle existant déjà sur le marché », commente le Dr. Daniel-Robert Chebat.

Dotée d’une autonomie de 12 heures, EyeCane coûte environ 30 euros. Cette canne virtuelle est pour le moment commercialisée uniquement en Israël mais les équipes du Pr. Amir Amedi souhaitent ouvrir le marché à d’autres pays dont la France.

Écrit par la Rédaction  23/02/2017

http://www.acuite.fr/actualite/sante/106780/un-outil-revolutionnaire-va-remplacer-la-canne-blanche-pour-30-euros

 

9. Un pilote aveugle pose un avion sans aide extérieure

Pour Thomas Baudin (SyNext) qui a mis au point le système d’aide Soundflyer, il s’agit d’une « première mondiale ». Président d’aéroclub et entrepreneur, il est surtout partenaire des « Mirauds Volants », l’association de pilotes d’avion aveugles. Avec les membres, il a développé un système d’aide au pilotage afin de rendre le pilote aveugle le plus autonome possible. Le dispositif a été testé lors d’un vol complet sans que l’instructeur de sécurité n’ait quelque information à transmettre au pilote aveugle.

Pour la première fois un pilote aveugle a posé un avion sans l’aide du pilote de sécurité installé à ses côtés. Ce pilote, membre de l’Association Européenne des Pilotes Handicapés Visuels « Les Mirauds Volants  » a réalisé un vol intégral, du décollage à l’atterrissage, sans intervention de la part d’une tierce personne, grâce à un système développé en partenariat avec l’entreprise SyNext.

Une innovation partagée

Le projet a débuté il y a trois ans avec l’objectif de perfectionner le « Soundflyer » (dispositif sonore et vocal de conduite de vol pour personne handicapée de la vue) qui permet d’accroître l’autonomie des pilotes en situation de handicap visuel dans un environnement aéronautique. Les vols de pilote aveugles ne datent pas d’hier ; la création de l’association « Les Mirauds Volants » par Patrice Radiguet remonte en effet à février 1999. Depuis, diverses expériences ont été lancées avec, chaque fois, de nombreuses avancées technologiques, améliorant sans cesse la compréhension des différents processus en œuvre dans le cerveau du pilote.

Un vol pas comme les autres

Ce samedi, en s’installant à bord, Patrice avait la ferme intention de réaliser pour la première fois un vol en totale autonomie. Une fois aligné sur la piste de décollage, il a mis les gaz, sa vitesse a augmenté, les écarts de cap lui étant transmis en temps réel par le Soundflyer, la vitesse annoncée automatiquement jusqu’à la rotation et au décollage. 30 minutes plus tard, après une navigation dans les environs, sous l’œil attentif de son instructeur, Patrice s’est présenté à la verticale de l’aérodrome puis s’est laissé guidé par le Soundflyer jusqu’à la finale de la piste qu’il avait choisie.

Ensuite, il a suivi les informations transmises automatiquement pour maintenir sa vitesse, son cap, corriger son altitude jusqu’au posé des roues. 45 minutes de vol dans un cockpit qui n’aura été témoin que de discussions sur la beauté du jour sans aucun échange concernant la conduite du vol.

Une technologie de pointe

Cette première étape étant franchie avec le prototype du Soundflyer (version 2), SyNext est en train d’industrialiser le dispositif pour le fournir à tout pilote déficient visuel et poursuit l’amélioration des algorithmes pour rendre le vol davantage accessible à tous.

Dans un futur très proche, la technologie développée pourra servir à aider les pilotes valides pris dans des conditions de vol inusuelles : mauvais temps non anticipé, atterrissage de nuit, posé d’hélicoptère dans la neige ou la poussière… Autant de situations ou le pilote voyant se retrouve à évoluer dans des conditions très proche d’un pilote aveugle !

Article de Thomas Baudin publié le 31 mars 2017

Source : http://www.aerobuzz.fr/debat/pilote-aveugle-pose-avion-aide-exterieure/

 

10. « Voir et ne pas voir » : l’art se dévoile aux malvoyants à La Rochelle

Le musée des Beaux-Arts de la Rochelle propose une initiative qui ouvre le champ des perceptions aux personnes malvoyantes. « Voir et ne pas voir » présente jusqu’en septembre 2017 un parcours original autour de grandes œuvres. Des maquettes en relief, des outils tactiles, olfactifs et sonores permettent de découvrir autrement une centaine de pièces.

Faire un pas vers les personnes malvoyantes et leur offrir l’opportunité d’imaginer les plus grandes peintures et sculptures, telle est la volonté de l’équipe de médiation du musée des Beaux-Arts de La Rochelle. L’exposition « Voir et ne pas voir », offre plusieurs propositions pour pénétrer dans l’univers d’une centaine d’œuvres. Une expérience d’une cinquantaine de minutes plutôt inédite pour ces visiteurs peu habitués aux allées des musées. Visite guidée avec François Martin, déficient visuel et concepteur de l’exposition.
Tous les sens en éveil

Pour rendre la déambulation ludique, les organisateurs de l’exposition ont mis en place une médiation adaptée au handicap. « Ils peuvent appréhender la peinture grâce à des outils tactiles, olfactifs et sonores. Nous avons rassemblé un maximum de propositions pour que l’art leur soit accessible », explique  Amandine Bac, initiatrice du projet.

Obligation de toucher

Et pour aller encore plus loin, certains tableaux ont été déstructurés et s’offrent au toucher. Quand un sens se fait fragile les autres prennent doublement le relai, les mains jouent le rôle des yeux et l’oeuvre se dévoile.

Deux années ont été nécessaires à l’élaboration de cette exposition.

Reportage de Gallou  / L. Thomann / N. Pagnoux-Tourret  15 mars 2017

Source : http://culturebox.francetvinfo.fr/arts/voir-et-ne-pas-voir-l-art-se-devoile-aux-malvoyants-a-la-rochelle-253711

 

11. Carhaix-France-. Malvoyant, il est champion de France de tir à l’arc

Cela fait maintenant une bonne douzaine d’années que le Carhaisien Olivier Toulouzan pratique le tir à l’arc. Il a remporté, le 19 mars dernier, à Calais, les championnats de France handisport en intérieur et conserve ainsi son titre.

Bientôt, c’est son titre de champion de France en extérieur qu’il remettra en jeu. « Je voudrais pouvoir y battre le record de France ».

Malvoyant

Pourtant, le tir à l’arc ne semblait pas couler de source pour ce champion. En effet, depuis sa naissance, Olivier Toulouzan et malvoyant.

Mais alors ? Comment faire pour voir la cible, lui demande-t-on souvent. Il répond toujours avec un grand calme, caractéristique des archers, que « la vue ne représente au final que 5 ou 10 % du résultat. Pour le reste c’est surtout la gestuelle, la patience, la maîtrise et le mental qui jouent. »

Président du club

C’est un peu par hasard qu’il a appris à bander un arc. « Il y avait un club à Plounévézel, alors j’y suis allé car c’était à côté de chez moi », s’amuse-t-il.

Après une saison et quelques années de pause, il reprend et s’attaque à la compétition. Un succès. Aujourd’hui, il est même devenu président du club de tir à l’arc de Plounévézel.

Il pratique également ce sport à Quimper. « À Plounévézel, je ne peux pratiquer qu’en valide, il n’y a pas assez de monde pour une section handisport. À Quimper si », explique Olivier Toulouzan.

Ce qui change

Ce qui change en handisport ? Les plastrons (entendez la feuille où sont dessinés les cercles de couleurs, qui recouvre la cible de paille) sont plus grands. Dans sa catégorie, l’archer de 32 ans peut aussi bénéficier de la présence d’un « spotter » derrière lui – une personne qui lui indique le résultat de chaque flèche, pour ajuster le coup à venir -. « Mais je n’ai pas l’habitude de m’entraîner avec quelqu’un, alors je fais sans. Je me sers, comme les autres, d’une longue-vue pour lire mes résultats. »

Les entraînements

Pour se hisser au meilleur niveau, il ne lésine pas sur les moyens. « Je m’entraîne deux fois par semaine en hiver et un peu plus l’été car il faut aussi pouvoir pratiquer en extérieur », explique-t-il. En effet, dehors, avec le vent, le terrain, le soleil et parfois la pluie, les appuis et les calculs sont très différents de ceux en salle.

541 points

Et sa méthode semble fonctionner ! En effet, sur les 600 points possibles, il en a marqué 541 au championnat de France, à Calais. Avec une bonne partie de ses flèches « dans le jaune », le cœur de la cible, qui rapporte dix points.

Il souhaiterait désormais pouvoir se frotter aux compétitions internationales mais les règles et catégories du handisport sont compliquées. Pour autant, l’archer ne désespère pas : « On ne sait jamais, j’y travaille toujours », prévient-il.

Publié par Anaëlle Berre le 6 avril 2017

Source : http://www.ouest-france.fr/bretagne/carhaix-plouguer-29270/carhaix-malvoyant-il-est-champion-de-france-de-tir-l-arc-4911042

 

12. Bobigny : l’incroyable défilé de vêtements en braille créés par un styliste aveugle

C’est le genre de défilé de mode qu’on aimerait voir plus souvent sur les podiums. Celui qui ne met pas en scène des mannequins filiformes, uniformes et habillées de vêtements que le commun des mortels ne portera jamais. Jeudi après-midi, les étudiants de l’université Paris-13 de Bobigny ont assisté à un défilé hors-norme. Sur scène, huit mannequins amateurs ont présenté au public les modèles (t-shirts, sweat-shirts) de la nouvelle collection du styliste et producteur Mason Ewing.

Ce Franco-Camerounais de 34 ans était invité par un groupe d’étudiants de la faculté en dernière année de master qualité, sécurité et environnement, qui organisait une journée Handi’Capable. « Le handicap est un thème encore trop peu abordé à l’université, soulignent Abdel et Idriss, deux jeunes de 23 et 24 ans à l’origine de ce défilé. Nous avons demandé à Mason d’être le parrain de notre événement, car nous admirons son parcours. Il prouve qu’on peut réussir dans la vie malgré son handicap. »

Même lorsqu’on a connu l’enfer. Le styliste est devenu aveugle à l’âge de 14 ans après être tombé dans le coma suite à une violente agression familiale. Il s’est ensuite retrouvé à la rue avant de rebondir et de créer sa marque de vêtements en braille il y a une dizaine d’années. « Mes modèles, en coton bio, sont fabriqués aux États-Unis et arborent quasiment tous sur le devant une inscription qui permet aux personnes malvoyantes de connaître la couleur de l’habit qu’elles choisissent et l’action du bébé qui est dessiné dessus », décrit Mason, dont les créations, vendues en boutiques et sur Internet*, affichent quasiment toutes un nourrisson en train de faire du skateboard, de jouer à la guitare, etc.

« J’ai eu l’idée de lancer cette collection lorsqu’un ami voyant a parlé d’un copain malvoyant en disant : le pauvre, il est trop mal habillé, car il ne voit pas ce qu’il choisit. J’ai trouvé cela injuste. Nous aussi, on a le droit d’être coquets, d’avoir bon goût sans forcément aller faire du shopping accompagnés ! », estime celui qui a choisi ses mannequins, jeudi, parmi ses proches. « Il était hors de question d’avoir des professionnels qui se ressemblent tous. Mes amis sont grands, petits, musclés, maigres. Il y a seulement un malvoyant et j’ai voulu bander les yeux des autres pour marquer les esprits », complète-t-il.

« Je ne savais même pas que les vêtements en braille existaient, c’était vraiment top d’organiser un défilé comme celui-là, ça change!» apprécient Sophia et Salsabila, deux étudiantes en licence de biologie, pour qui ce type d’animation sensibilise bien mieux au handicap que n’importe quelle réunion d’information.

Publié par Hélène Haus le 3 mars 2017

Source : http://www.leparisien.fr/bobigny-93000/bobigny-l-incroyable-defile-de-vetements-en-braille-crees-par-un-styliste-aveugle-09-03-2017-6748917.php