Écho du RAAMM pour la période du 6 au 12 novembre

6 novembre 2017

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 6 au 12 novembre 2017.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. Élections municipales 2017 : Participation électorale accessible ou non ? Le RAAMM veut savoir.

Le 5 novembre dernier, les élections municipales ont eu lieu et il est important pour nous de déterminer si vous avez rencontré des obstacles et si vous avez pu voter sans problème. Il s’agit pour vous de nous faire savoir si vous avez pu exercer pleinement votre droit de vote, ou si vous avez subi des manquements aux règles et aux procédures.

Tous les membres du RAAMM peuvent faire part de leurs commentaires en contactant Lyne Simard, agente de développement et de communication, par téléphone au 514-277-4401 poste 105 ou par courriel [email protected] .

Veuillez nous transmettre les informations suivantes :

 

Quel était le nom de l’endroit ?

Dans quelle municipalité ?

Dans quel arrondissement ?

Dans quel district ?

L’entrée était-elle accessible ou difficile d’accès ?

Vous a-t-on accueilli et guidé à votre arrivée ?

Comment s’est comporté le personnel ?

Avez-vous eu droit à un gabarit ?

Vous a-t-on lu la liste des candidats ?

Avez-vous pu voter avec l’accompagnateur de votre choix ?

Cette collecte d’information concerne aussi vos visites aux bureaux de révision de la liste électorale et aux bureaux de vote par anticipation.

Vos commentaires et suggestions seront par la suite compilés et envoyés de façon confidentielle, afin de respecter votre anonymat, au bureau du Directeur général des élections.

L’équipe du RAAMM pour une pleine participation sociale!

2. Rappel -Le vingtième du centre communautaire Berthe-Rhéaume, ça se fête en grand!

Pour célébrer en grand le 20e anniversaire du centre communautaire Berthe-Rhéaume, le RAAMM vous offre, du 21 au 24 novembre, une semaine d’activités spéciales!

Du lundi au jeudi, en après-midi, venez revivre des activités qui ont été offertes au fil du temps au centre communautaire! Fabrication de bombes de bain, automassage, conférence policière suivie d’un atelier d’autoprotection et chant choral : il y a pour tous les goûts! Ces 4 activités sont gratuites!

Pour terminer la semaine en beauté, venez fêter, rire et chanter, le vendredi 24 novembre lors d’un souper suivi d’une soirée boîte à chansons! Vous pouvez vous procurer dès maintenant votre billet pour cette soirée, au coût de 15$. Les places sont limitées, achetez vite le vôtre.

Vous trouverez plus bas l’horaire détaillé des activités offertes.

Cette semaine d’activités spéciales a été concoctée par les membres du comité du vingtième anniversaire et vous est offerte grâce à la générosité de nos donateurs. Nous remercions chaleureusement Point-par-Point et la Fondation des aveugles du Québec de leur soutien financier.

Pour vous inscrire aux activités et acheter votre billet pour la soirée boîte à chansons, contactez Anna Gluhenicaia au 514-277-4401, poste 111 ou par courriel à [email protected]

Voici l’horaire des activités offertes :

Lundi 20 novembre, de  13 h à 16 h : Fabrication de bombes de bain

Animé par Josée Boyer et Anita Dedobbeleer, cet atelier vous offre la chance de fabriquer vos propres bombes de bain naturelles! Voici une belle occasion de commencer à préparer vos cadeaux de Noël ou tout simplement de vous gâter!

Date limite d’inscription : mardi 14 novembre.

Mardi 21 novembre, de 13 h à 16 h : Techniques d’automassage

Vous voulez vous détendre? Venez profiter de cet atelier animé par Daniel Roy pour découvrir les techniques de l’automassage. Habillez-vous confortablement et venez faire l’apprentissage du massage personnel.

Date limite d’inscription : mercredi 15 novembre.

Mercredi 22 novembre, de 13 h à 16 h : Conférence policière et atelier d’autoprotection

Une policière du SPVM viendra faire une présentation sur la sécurité personnelle et la sécurité routière pour piétons. Par la suite, l’organisme Pleins pouvoirs animera une conférence pratique sur la sécurité et l’autoprotection au quotidien pour acquérir des stratégies pour augmenter son coffre à outils de sécurité et savoir mieux réagir  lorsque confronté à des commentaires blessants, des railleries ou des taquineries déplaisantes et des situations envahissantes ou difficiles, que ce soit chez soi, sur la rue, en sortie ou avec des proches.

Date limite d’inscription : jeudi 16 novembre.

Jeudi 23 novembre, de 13 h à 16 h : Chant choral

Que vous ayez déjà chanté dans une chorale ou uniquement sous la douche, cette activité est l’occasion de joindre votre voix à celles d’autres amateurs de chant! Michelle Brulé et Ninette Langevin animeront cet atelier où vous travaillerez ensemble pour monter une ou deux chansons.

Date limite d’inscription : vendredi 17 novembre.

Vendredi 24 novembre, de 16 h 30 à 21 h 30 : Souper et soirée boîte à chansons

Venez faire la fête, rire et chanter pour terminer en beauté cette semaine d’activités!

Un coquetel, avec ou sans alcool, vous sera offert à l’accueil!

Le souper sera servi à 18 h. Au menu : un délicieux buffet froid de Resto Plateau. Après le souper, la soirée se poursuivra en chansons!

Aucune boisson alcoolisée ne sera vendue sur place : apportez votre vin et votre bière.

Les boissons gazeuses et le café seront offerts.

Coût du billet : 15 $. Les places sont limitées, achetez vite votre billet!

3. Bibliothèque et Archives nationales du Québec lance une nouvelle collection de films avec vidéodescription produite par le CRIM

MONTRÉAL, le 1er nov. 2017 /CNW Telbec/ – Une première au Québec : Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a dévoilé hier une nouvelle collection de films vidéodécrits, adaptés pour les  personnes vivant avec une déficience visuelle. Cette nouveauté qui s’ajoute à l’offre du Service québécois du livre adapté regroupe une sélection de films québécois et français de tous les genres. La vidéodescription des œuvres a été réalisée par des membres de l’équipe Vision et Imagerie du Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM), sous la direction de Claude Chapdelaine, spécialiste en ergonomie cognitive et en interactions humains-ordinateurs, en collaboration avec BAnQ.

Ce projet d’une durée de deux ans a permis l’optimisation d’une technologie entièrement accessible, c’est-à-dire qu’elle remplace les technologies adaptées existantes ou s’y adapte, de manière à satisfaire les besoins de toutes les personnes vivant avec une déficience visuelle. Les documents sont disponibles gratuitement par envoi postal à travers le Québec ainsi qu’à la Grande Bibliothèque pour tous les abonnés du Service québécois du livre adapté. Rappelons que l’abonnement est gratuit et destiné à tous les Québécois ayant une déficience perceptuelle.

« BAnQ est fière de contribuer à rendre le cinéma francophone plus accessible en mettant sur pied des solutions innovantes pour répondre aux besoins des Québécois vivant avec une déficience visuelle. Ce projet mis en œuvre par le CRIM s’inscrit parfaitement dans la politique d’accessibilité de BAnQ qui vise à offrir aux personnes handicapées ou en situation de handicap un accès équitable et sans obstacle aux services et ressources de BAnQ dans le respect de leur dignité », a déclaré Geneviève Pichet, présidente-directrice générale par intérim de BAnQ.

La technologie de production de vidéodescription assistée par ordinateur développée par les chercheurs du CRIM utilise plusieurs des techniques de l’intelligence artificielle afin de rendre plus rapide la création de films adaptés. Ce gain en productivité permet, pour un budget donné, d’augmenter significativement le nombre d’œuvres rendues accessibles aux personnes aveugles et malvoyantes. « Le CRIM travaille au développement de cette technologie unique au monde depuis 2005 », a précisé Langis Gagnon, directeur scientifique du CRIM. « Nous sommes très fiers que les résultats de nos travaux en recherche appliquée puissent répondre aux besoins de la population québécoise et contribuer à l’inclusion sociale. »

La réalisation de ce projet a été rendue possible grâce au Programme de soutien à la valorisation et au transfert, volet 2, du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Le financement du projet avait pour but de compléter le développement de la technologie du CRIM afin de s’assurer de son utilisation dans un contexte opérationnel.

Au sujet du CRIM

Le CRIM est un centre de recherche appliquée et d’expertise en technologies de l’information qui rend les organisations plus performantes et compétitives par le développement de technologies innovatrices et le transfert de savoir-faire de pointe, tout en contribuant à l’avancement scientifique.

Il permet aux organisations, principalement les PME, de démystifier et d’avoir accès aux technologies de pointe comme celles de l’intelligence artificielle afin de résoudre efficacement les problèmes technologiques auxquels elles sont confrontées. Ses chercheurs et professionnels en TI développent un large éventail d’applications dans des secteurs diversifiés et œuvrent dans des domaines d’expertises tels que l’apprentissage automatique, la vision par ordinateur, la reconnaissance de la parole, le traitement automatique des langues naturelles, la science des données et la recherche opérationnelle.

Le CRIM est un organisme sans but lucratif et sa neutralité et la force de son réseau en font une ressource incontournable. Son action s’inscrit dans les politiques et stratégies pilotées par le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, son principal partenaire financier.

Au sujet de BAnQ

Plus grande institution culturelle du Québec par sa fréquentation et la diversité de ses missions, pilier essentiel de la société du savoir, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a pour mandat d’offrir un accès démocratique à la culture et à la connaissance. Elle rassemble, conserve et diffuse le patrimoine documentaire québécois ou relatif au Québec. Elle offre aussi les services d’une bibliothèque publique d’envergure. BAnQ déploie ses activités dans 12 édifices ouverts à tous : la Grande Bibliothèque, BAnQ Vieux-Montréal et BAnQ Rosemont-La Petite-Patrie à Montréal, BAnQ Gaspé, BAnQ Gatineau, BAnQ Québec, BAnQ Rimouski, BAnQ Rouyn-Noranda, BAnQ Saguenay, BAnQ Sept-Îles, BAnQ Sherbrooke et BAnQ Trois-Rivières. En janvier 2016, BAnQ recevait du ministère de la Culture et des Communications du Québec et de la Ville de Montréal le mandat de faire revivre la bibliothèque Saint-Sulpice, située à Montréal.

SOURCE Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 1er novembre 2017.

http://www.newswire.ca/fr/news-releases/bibliotheque-et-archives-nationales-du-quebec-lance-une-nouvelle-collection-de-films-avec-videodescription-produite-par-le-crim-654529723.html

4. «C’est la société qui crée le handicap» —Claudine Damay

Ancienne membre du comité directeur de la Fédération suisse des aveugles, Claudine Damay se félicite des progrès technologiques qui facilitent la vie des déficients visuels. Mais déplore que pour autant l’insertion des handicapés soit de plus en plus difficile dans un environnement où la vitesse et la performance priment désormais.

Dans quelles circonstances êtes-vous devenue malvoyante?

Je suis née avec trois mois d’avance. Une suroxygénation en couveuse a détruit des cellules du fond de l’œil et j’ai eu une rétinopathie du prématuré. Avec beaucoup de chance quand même: normalement cette maladie évolue jusqu’à la cécité. Parfois, on ne sait pas pourquoi, elle s’arrête, et on reste malvoyant. Aujourd’hui je vois environ 5%. Si le problème avait été inverse, un manque d’oxygène dans la couveuse, il y aurait eu alors des risques de déficiences mentales.

Comment s’est passée votre enfance?

Dans les années 1960, soit les déficients visuels finissaient à côté du radiateur à ne rien apprendre, soit on les envoyait à la fondation Asile des aveugles, à Lausanne. J’y ai passé sept ans en internat. Ça a été très difficile. C’était très rigide, je n’avais jamais vu un aveugle de ma vie et on m’a mise dans une classe pour apprendre le braille, moi qui pouvais lire à cette époque. J’ai protesté, on m’a dit: «De toute façon, tu seras aveugle un jour, autant t’habituer tout de suite.» C’est un peu violent d’entendre ça quand on a 10 ans. Le côté extrêmement positif, c’est que l’entraide y était automatique, facile, évidente. Cette solidarité m’a marquée définitivement et a dicté mes choix de vie.

Et ensuite?

Je me suis alors mariée par désespoir (rires). Ça n’a pas très bien marché. A force, mon corps a fini par se révolter aussi, j’ai passé deux mois à l’hôpital. Un médecin a alors jugé que j’étais inapte à faire quoi que ce soit. Il a présenté une demande à l’AI et j’ai reçu une rente. Je me suis dit, bon, si la société me paie à ne rien faire, je vais me lancer dans ce que je veux et ce que je peux donner. J’ai commencé à avoir beaucoup d’activités bénévoles, comme à 17 ans dans un service d’aide morale par téléphone, puis j’ai milité pour la Fédération suisse des aveugles et malvoyants.

Pourquoi préférez-vous parler de déficients visuels plutôt que d’aveugles ou de handicapés de la vue?

Parce qu’il faut différencier la déficience du handicap. La déficience, c’est ce que vous ne pouvez pas faire – vous ne voyez pas, vous ne marchez pas. La déficience, on n’y peut rien, elle est là. Quant au handicap, c’est tout ce qu’on doit supporter parce qu’on a cette déficience, parce que la société est mal adaptée à ces différences. Le handicap, c’est ce poids supplémentaire qui est mis sur le dos des gens qui ne sont pas aux normes. C’est la société qui crée le handicap.

Dans quel sens?

Au lieu d’imaginer des solutions, comme de concevoir des objets utilisables par tout le monde, on cherche plutôt comment faire pour que les aveugles voient de nouveau ou voient mieux, on essaie de les mettre aux normes. Ce qui aurait plutôt tendance à perturber dramatiquement les déficients. Je discutais l’autre jour avec un monsieur qui a perdu la vue, qui ne veut plus sortir de chez lui, plus voyager, plus rien faire, qui mène une existence d’enfer à toute sa famille. Pourtant, la vie ne s’arrête pas parce qu’on a un sens qui n’est plus aussi performant ou même plus du tout.

On a l’impression néanmoins que des améliorations, notamment dans l’espace public, ont été entreprises ces dernières années pour faciliter la vie des malvoyants…

Oui, mais ces améliorations sont sans arrêt remises en cause. Comme les lignes blanches de guidage au sol des gares, au prétexte que cela coûte cher. En général, c’est toujours des questions de coûts qui sont invoquées. Alors que la sécurité sur un quai de gare, c’est important, non? En plus, ces lignes attirent l’œil, chacun fait davantage attention, c’est au bénéfice de tout le monde. Quand on construit une rampe, elle est valable pour un fauteuil roulant, mais aussi pour vous avec votre valise ou votre poussette. L’amélioration des conditions des personnes handicapées améliore l’ensemble de la société. Pourtant, autre exemple, les feux sonores et tactiles ne se trouvent pas partout, alors qu’on ne devrait même plus se poser la question de leur présence ou pas.

Qu’en est-il des techniques audio?

Personnellement, je peux lire avec une loupe, mais ce n’est pas très confortable. Les gens qui perdent la vue restent très accrochés au mode de lecture visuel, il existe des appareils de lecture, des caméras, etc. Moi je m’en suis complètement affranchie, l’audio me va très bien, j’écoute mes journaux sur le smartphone ou sur un ordinateur doté d’une synthèse vocale et j’ai aussi un appareil spécialisé pour les livres audio. Je garde ma petite loupe juste si je dois lire un mode d’emploi sur un emballage. Et encore, maintenant il y a la possibilité de scanner le code-barre et d’aller écouter sur une application tous les renseignements sur le produit en question. Ce sont de petites choses qui changent la vie.

Donc cela va dans le bon sens…

Ça avance, oui, par exemple avec les annonces dans les trains, dans les bus. Malheureusement en parallèle cette société de performance obligée avance encore plus vite. La grande difficulté aujourd’hui pour les jeunes malvoyants, c’est l’insertion professionnelle. C’est très compliqué parce qu’on demande toujours plus de vitesse et qu’écouter un texte ça prendra toujours plus de temps que le lire. Quoi qu’on fasse, il nous faut plus de temps. Il y a là un vrai enjeu de société: va-t-on laisser de plus en plus de gens sur la route ou bien veut-on embarquer tout le monde? Une question qui ne se pose pas que pour les handicapés de la vue, mais pour tous les gens qui sont «un peu moins». Plus on demande d’être performant, plus il y aura de gens qui n’y arriveront pas.

Comment définiriez-vous les différentes sortes de malvoyances?

Tous les grands malvoyants ont une vision floue, mais les déficients dès la naissance ne le savent pas puisqu’ils ont toujours vécu comme ça. On me demande souvent: «Comment voyez-vous?» Puisque je ne peux pas comparer, je réponds: «Je n’en sais rien, je vois normalement, c’est vous qui voyez trop.» Ensuite, les personnes qui ont des rétinites perdent la vision centrale, donc toute capacité de lecture et de reconnaissance du visage. Elles gardent le tour de l’œil, ce qui leur permet de se diriger sans heurter d’obstacles sur les côtés. Il y a aussi l’inverse, avec tout le tour de l’œil qui disparaît: vous avez un minuscule canal au centre, où la vision peut être parfaite. Vous ne pourrez vous déplacer qu’avec une canne blanche ou un chien, mais une fois dans le train, vous déplierez votre journal que vous pourrez lire sans problème avec votre toute petite fenêtre.

Les malvoyants de naissance vivent-ils mieux la chose que les autres?

C’est une question de caractère. Ou on se dit qu’on ne peut plus faire les choses comme avant, mais autrement. Ou bien on se focalise sur ce qu’on a perdu. Dans le premier cas, on peut s’adapter relativement vite. Il existe des malvoyants pendulaires, qui prennent le train ou le bus tous les jours pour aller bosser. Il y a des aptitudes à développer, notamment l’assurance en soi. J’ai l’air ridicule? Oui, mais je m’en fous parce que si l’autre était à ma place, il ferait la même chose. Il ne faut pas se complaire dans la victimisation, mais prendre son destin en main. Ne pas attendre passivement que notre situation s’améliore, mais se battre concrètement pour faire comprendre que chaque être humain apporte sa valeur à la société.

Les gens se moquent facilement?

Pas toujours ouvertement, mais cela arrive. Souvent, ils croient qu’on est aussi sourds: «Si j’étais dans cet état-là, je me suiciderais», voilà un grand classique. On a envie de répondre: «Mais fais-le tout de suite, ça nous débarrassera!» Cette terreur de ne pas être dans la norme, ce n’est pas notre problème, c’est celui de la société. Quelqu’un avec une canne blanche qui heurte un poteau et qui dit: «Pardon, Madame», bien sûr que c’est drôle. C’est comme ça, il faut vivre avec, ce n’est pas un drame. On peut décider de vivre pleinement, trouver des solutions, aller au bout de ses limites. Quand on est au bout de ses limites, c’est plus facile de demander de l’aide.

Pourquoi si peu de malvoyants ont-ils recours à un chien-guide?

Le bruit court qu’il n’y a pas assez de chiens. Mais c’est faux. En Suisse, qui veut un chien-guide en aura un. Après, c’est une aide certaine, mais pas une panacée. Cela reste un chien, avec les contraintes que cela suppose. Si vous voulez un chien heureux et performant, il doit pouvoir courir tous les jours. Il faut avoir du temps et aimer les chiens. Le chien ça maintient en forme, mais il faut soi-même être en forme.

Quel genre d’aides vous apporte votre chien «Opus»?

Il a des tocs mais il est hyperdoué dans son domaine. Je n’ai qu’à lui dire, on va prendre le train, il sait où on va, c’est lui qui fait la route. Si je lui dis, «Cherche l’escalier!», je n’ai rien besoin d’ajouter, alors que normalement il faut tout le temps les stimuler, leur répéter les ordres. J’ai fait néanmoins bien attention de garder mon indépendance. Ce que certains ne font pas; ils dépendent alors totalement du chien et ils n’utilisent plus leur canne. Le jour où le chien est malade, ils sont coincés. Mais surtout, maintenant, Opus est «l’homme de ma vie», nous partageons tout ensemble.

Vous êtes également active dans l’audiodescription, un système qui permet aux aveugles et malvoyants d’assouvir leur passion du cinéma.

Je fais partie d’une association, Base-Court, qui s’est lancée dans un projet d’accessibilité des films en salle grâce à l’audiodescription intitulé «Regards Neufs». J’ai suivi une formation pour assurer la relecture des audiodescriptions. Une fois que c’est validé, l’audiodescription va être enregistrée. Grâce à une application, appelée Greta, qu’on peut télécharger sur smartphone, on va pouvoir aller dans n’importe quel cinéma où le film est diffusé, mettre un casque et, au moment où le film va démarrer, le micro du smartphone va se synchroniser avec le film et l’audiodescription va démarrer.

Qu’apporte l’audiodescription?

Elle donne toutes les indications qui figurent à l’image mais non indiquées par des dialogues ou des effets sonores. Il faut le faire de façon extrêmement courte et pertinente, il ne faut pas que cela soit énoncé en même temps que les dialogues et si possible pas sur la musique. J’ai toujours aimé le cinéma, j’y suis toujours allée, parfois je ne comprenais pas tout. Maintenant, quand je regarde un film sans audiodescription, il me manque quelque chose. Ou parfois, l’audiodescription n’est pas satisfaisante. Comme je connais bien le procédé, il arrive que je saute au plafond en me disant, mais quel est le cochon qui a écrit ça?

Vous avez aussi suivi une formation d’assistante sexuelle pour handicapés.

Oui, en 2009, grâce à l’association Sexualité et handicap pluriels. Pour moi c’était une façon de casser un tabou, de démontrer que toute personne a droit au même respect, à la même qualité de vie. La sexualité, c’est ce qui rassemble tout ce qui est vivant. Aujourd’hui je suis la présidente de l’association Corps solidaires. C’est un travail difficile mais passionnant. Il serait temps que les pouvoirs publics et les grandes associations s’en préoccupent. Toutes sortes de handicaps sont concernés, c’est aussi ce qui est intéressant: aller vers d’autres handicaps. Cela permet de relativiser beaucoup les difficultés du handicap de la vue. Un handicap relativement mineur, selon moi, parce que l’on n’est pas privé de la communication.

C’est pourtant, généralement, le dernier que les gens choisiraient…

Parce que la peur de la cécité ramène aux grandes peurs ancestrales, la nuit, le soleil qui ne revient pas. On repense à ces tableaux, l’aveugle qui guide les autres vers le précipice, oui, tout cela fait extrêmement peur.

Texte de Laurent Nicolet publié le 1er novembre 2017

Source : http://www.migrosmagazine.ch/claudine-damay-c-est-la-societe-qui-fait-le-handicap

5. La technologie à la rescousse de la lecture en braille

Pendant près d’un siècle, la National Braille Press, aux États-Unis, a publié des millions de pages destinées à des livres et des magazines en braille par année, offrant une fenêtre sur le monde pour des générations de gens aveugles.

Mais alors qu’elle souffle ses 90 bougies cette année, l’organisme installé à Boston et d’autres défenseurs du système d’écriture tactile éprouvent des problèmes à s’attaquer au faible niveau de littératie de cet alphabet unique.

Environ 13% des élèves aveugles des États-Unis étaient considérés comme des lecteurs de braille en 2016, écrit l’Associated Press, selon un sondage de l’American Printing House for the Blind, un autre important éditeur en braille, sis au Kentucky. Ce taux est en baisse marquée depuis les années 1974, où il atteignait les 30%, lors de la première année où des données ont été recueillies à intervalles réguliers sur cette question.

Brian Mac Donald, président de la National Braille Press, explique que la communauté non-voyante d’aujourd’hui a besoin de méthodes plus simples et plus abordables pour accéder au système d’écriture mis au point au 19e siècle par l’enseignant français Louis Braille.

Pour la National Braille Press et ses appareils des années 1960, cela signifie mettre au point et lancer son propre lecteur électronique de braille l’an dernier, le B2G.

« Pensez à un Kindle pour les aveugles », indique M. Mac Donald alors qu’il montre la machine portative – qui possède un clavier à huit boutons pour taper en braille ainsi qu’un écran tactile dédié à la lecture en relief – lors d’une récente visite du siège social organisée pour la presse.

Les installations vénérables, qui ont commencé comme un journal de Boston pour les aveugles en 1927, ont également cherché à développer davantage leurs activités au-delà de l’impression en braille des livres et magazines populaires.

Du matériel éducatif tels des manuels et des tests normalisés, ainsi que des publications commerciales comme des menus de restaurants, des manuels d’instructions et des cartes d’affaires, forment une partie toujours plus importante des revenus, a ajouté M. Mac Donald.

« Le braille n’est pas du tout mort, dit-il. Mais il a besoin de la technologie pour s’adapter et évoluer. »

La baisse de l’intérêt envers le braille est un défi depuis les années 1970, alors que les commissions scolaires ont commencé à se tourner vers l’enseignement audio et d’autres méthodes, mentionne Chris Danielsen, porte-parole de la National Federation of the Blind, à Baltimore.

De nouvelles technologies ont permis aux gens souffrant de déficience visuelle de disposer de plus d’indépendance que jamais, mais elles jouent aussi un rôle dans la disparition progressive du braille, fait savoir Cory Kadlik, un habitant du Massachusetts qui a perdu la vue durant son enfance.

M. Kadlik dit qu’il « n’est pas le plus grand lecteur de braille », en grande partie en raison de ce que la technologie lui a permis d’accomplir.

Des logiciels lisent des courriels et d’autres documents à voix haute pour lui, et son téléphone intelligent l’aide à compléter des tâches quotidiennes, comme le tri du courrier.

« J’ai une application qui peut lire les inscriptions sur les enveloppes », précise M. Kadlik, un spécialiste en technologie à la Braille & Talking Book Library à Watertown, qui fait partie de la Perkins School for the Blind, la plus vieille école du genre aux États-Unis, où Helen Keller a été éduquée. « C’est fou, c’est du jamais vu. »

Mais si la technologie a entrouvert la porte sur un monde qui ne dépend pas du braille, elle représente également la meilleure chance de survie de la langue, soutient Kim Charlson, la directrice de la bibliothèque.

Des ordinateurs de braille numérique permettent aux utilisateurs de stocker des centaines de recueil en braille qui seraient sinon de grande taille et difficiles à imprimer, et ce sans compter la possibilité d’accéder au web et à compléter d’autres tâches numériques en braille.

De telles machines sont disponibles depuis des années, mais leur coût moyen de 4000 à 5000 $ US faisait en sorte qu’ils étaient jusqu’à récemment hors de prix pour la majorité, précise Mme Charlson.

Cet état de fait change peu à peu. La Bibliothèque Perkis, par exemple, commencera bientôt à prêter 200 appareils qui se vendent habituellement pour environ 475 $ US, et l’ordinateur de la National Braille Press coûte 2495 $ US.

« La technologie est la clé pour faire en sorte que le braille soit plus utile en le plaçant entre les mains de davantage de gens », poursuit Mme Charlson, qui a commencé à perdre la vue durant son enfance et qui est maintenant entièrement aveugle.

Une autre méthode consiste à faire tomber le mythe voulant qu’apprendre le braille est difficile et que la langue est complexe à utiliser, indique Joseph Quintanilla, vice-président au développement chez la National Braille Press.

M. Quintanilla, qui est légalement non-voyant depuis l’âge de 5 ans, dit regretter d’avoir laissé tomber le braille en grandissant. Il a commencé à apprécier le rôle de ce langage et sa capacité à transmettre des notions de grammaire et de communication lorsqu’il est entré sur le marché du travail et qu’il a dû effectuer du rattrapage.

« Je ne pense pas que nous demanderions aux gens qui voient de passer leur vie sans lire, dit-il. Alors nous ne devrions pas faire cela pour les non-voyants. »

Publié le 1er novembre 2017

Source : http://www.pieuvre.ca/2017/11/01/la-technologie-a-la-rescousse-de-la-lecture-en-braille/

6. Une nouvelle ligne d’autobus accessible à tous à Longueuil

Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) ajoutera une nouvelle ligne accessible aux personnes à mobilité réduite dès le 6 novembre. La ligne 28, qui dessert le chemin de Chambly, l’hôtel de ville et le marché public de Longueuil, deviendra la neuvième ligne du réseau universellement accessible.

Chaque autobus de cette nouvelle ligne offrira un espace réservé aux personnes se déplaçant en fauteuil roulant ou avec une aide à la mobilité motorisée, tels les triporteurs et les quadriporteurs. Une rampe d’accès à la porte avant sera déployée par le chauffeur pour permettre la montée et la descente. L’autobus peut également être abaissé au besoin.

«L’accessibilité universelle est une priorité pour notre organisation, souligne la présidente du RTL Colette Éthier. Nous travaillons au quotidien afin de faciliter les déplacements de personnes à mobilité réduite afin de tendre vers un service accessible universellement pour l’ensemble de notre clientèle.»

Le RTL a inauguré sa première ligne d’autobus entièrement accessible en 2012.

Article de Philippe Lanoix-Meunier publié le 30 octobre 2017 dans Le Courrier du Sud

Source : http://www.lecourrierdusud.ca/nouvelle-ligne-dautobus-accessible-a-a-longueuil/

7. Sécurité routière: un expert de Calgary invite Québec à adopter «la Vision zéro»

Convaincu qu’une baisse des limites de vitesse aurait un impact positif immédiat sur la sécurité routière, un expert de Calgary invite Québec à s’inspirer de plusieurs villes européennes et nord-américaines en adhérant à « la Vision zéro ».

Tony Churchill, chef des opérations de sécurité routière de Calgary, était de passage à Québec, mardi, pour participer à un forum organisé notamment par Accès transports viables. L’événement était consacré à « la Vision zéro », une approche née en Suède, il y a 20 ans.

« Cette Vision est une déclaration d’intention éthique en matière de sécurité routière qui vise à atteindre zéro mort et zéro blessé grave sur les routes. On part du principe qu’un seul mort, c’est un mort de trop. On sait qu’il y aura toujours des accidents, mais on doit tout faire pour minimiser les dégâts », a soutenu M. Churchill en entrevue avec Le Journal.

« Consensus scientifique »

Ce dernier a notamment évoqué « le consensus scientifique » selon lequel la baisse de la limite de vitesse de 50 km/h à 30 km/h entraînerait automatiquement une baisse du nombre de morts et de blessés graves. « Ça prend de l’acceptabilité sociale et de la volonté politique pour y arriver. Ce n’est pas facile pour les gens de changer leurs habitudes », a-t-il admis. M. Churchill estime également que divers aménagements routiers, comme la généralisation des pistes cyclables pour les cyclistes et l’amélioration des trottoirs pour les piétons, permettent de protéger les usagers les plus vulnérables de la route.

Début 2017, six conseils de quartiers ont demandé à la Ville de Québec d’adopter cette « Vision zéro », comme l’a fait Montréal l’an dernier. L’administration Labeaume a répondu que plusieurs des éléments de cette approche figurent déjà dans la Stratégie de sécurité routière de la Ville de Québec (2015-2017).

Selon les données de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), le bilan de décès dans la région de la Capitale-Nationale, à la suite d’un accident, est en dents de scie. Ainsi, 41 personnes ont perdu la vie en 2013, tandis qu’il y a eu 22 victimes en 2014, 27 en 2015 et 17 l’année dernière.

Article de Taïb Moalla publié le 24 octobre dans le journal de Québec

Source : http://www.journaldequebec.com/2017/10/24/securite-routiere-un-expert-de-calgary-invite-quebec-a-adopter-la-vision-zero

8. La Ville de London est à l’écoute des citoyens avec un handicap

Un Ontarien sur sept a un handicap. Pour certains, cette condition est bénigne, pour d’autres, elle nécessite un mode de vie qui lui est adapté en tout temps. Quoi qu’il en soit, avec le vieillissement de la population, la proportion de gens devant composer avec une limitation physique est appelée à augmenter. Tant les secteurs privé que public doivent donc se préparer en conséquence et peaufiner le travail qui a déjà été fait pour permettre aux personnes handicapées d’être membres à part entière de la société.

C’est dans cette perspective que la Ville de London a organisé, en octobre, une série de consultations publiques sur l’accessibilité aussi bien au sein des entreprises et organismes qu’en ce qui relève directement de la municipalité. Les gens étaient invités à partager leurs besoins, expériences, observations et suggestions.

C’est le comité consultatif sur l’accessibilité qui pilote cet exercice d’engagement de la population. Ce comité a pour fonction de faire des recommandations au conseil municipal en ce qui touche aux politiques ayant un impact sur le bien-être des personnes handicapées.

Pour conseiller en se basant sur les arguments les mieux étayés, il est préférable de colliger des données auprès de ceux qui sont les plus à même d’en fournir, comme l’explique Michael Dawthorne, le président du comité : « Il n’y a pas de meilleure source d’information que les personnes ayant une expérience vécue et celles qui les soutiennent. »

Les consultations se veulent des plus ouvertes, le but des organisateurs étant d’écouter et non pas d’offrir des solutions toutes faites. « C’est une opportunité pour les gens de prendre la parole, discuter des problèmes et nous aider à contribuer aux futures améliorations de l’accessibilité initiées par la Ville. Les événements sont conçus pour être interactifs et aucun sujet n’est exclu : transport, logement, emploi, participation civique. Nous voulons entendre la vérité pure et sans retouche, positive et négative, afin que nous puissions mieux faire une réelle différence », ajoute M. Dawthorne.

Pendant les rencontres, les participants, en équipes, prennent note de tout ce qu’ils jugent pertinents afin que le comité dispose d’une longue liste de leurs commentaires. Les gens ne se privent d’ailleurs pas pour faire part de ce qui pourra être utile à l’élaboration de politiques en matière d’accès aux loisirs, de logements adaptés, de recherche d’emploi, de transport en commun, etc. Plusieurs ont fait remarquer qu’il est encore nécessaire de sensibiliser le public à la réalité des gens handicapés.

Article publié le 10 octobre 2017

Source : http://www.laction.ca/la-ville-de-london-est-a-lecoute-des-citoyens-avec-un-handicap/

9. Des solutions peu dispendieuses pour aider les personnes handicapées au travail

La campagne « Ne laissez pas l’obstacle vous intimider » vise à rappeler que l’absence de certains aménagements comme des rampes d’accès peut être un véritable obstacle pour les personnes handicapées.

Le Centre canadien pour la diversité et l’inclusion a lancé mardi la portion albertaine de sa campagne de sensibilisation à l’accessibilité en milieu de travail. La campagne vise à rappeler les difficultés et les défis que rencontrent les personnes handicapées pour accéder à leur lieu de travail.

Le président du Centre canadien pour la diversité et l’inclusion, Michel Bach, souhaite cependant aller au-delà des campagnes de sensibilisation. Il croit que les gouvernements provincial et fédéral devraient agir pour améliorer l’accessibilité en milieu de travail.

« Les campagnes sont géniales. Elles sont un outil d’éducation, mais ce ne sont pas elles qui apportent le changement. Pour ça, il faut voir des modifications aux lois », a-t-il dit.

Selon Nabeel Ramji, un homme handicapé qui se spécialise dans l’adaptation des édifices pour les rendre accessibles, des changements concrets ne seraient pas très difficiles à mettre en place.

« Je pense que le problème vient du fait que les employeurs et les promoteurs immobiliers ne sont pas assez conscientisés », a-t-il expliqué.

Son associé architecte, Erin Shilliday, croit que 80 % des changements peuvent se faire pour moins de 500 $.

« Cela peut être aussi simple que de peindre un escalier pour faire un contraste et aider une personne qui a des problèmes de vision », a-t-il affirmé.

Selon Matthew Hagel, directeur général du centre de ressources Independant Living, le problème de la distance à parcourir pour les personnes handicapées est particulièrement important à Calgary, en raison de l’étalement urbain.

« C’est une énorme ville. Les choses s’améliorent, mais nous continuons d’étendre la ville plutôt que de construire en hauteur », a-t-il expliqué.

Il croit cependant que des projets comme la ligne verte du train léger devraient faciliter la vie aux personnes handicapées qui vivent dans la métropole albertaine.

La situation est moins problématique à Edmonton qu’à Calgary, a-t-il affirmé, parce que la capitale albertaine aurait adopté plus de solutions pour améliorer ses réseaux d’accès.

Publié le 10 octobre 2017

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1060729/solutions-peu-dispendieuses-contrer-difficultes–deplacement–handicapes

10. Microsoft Word s’adapte à l’écriture inclusive

Dans sa dernière mise à jour, le traitement de texte de Microsoft propose des alternatives pour certaines phrases jugées excluantes, offensantes ou stéréotypées.

Word se met à l’écriture inclusive, cette nouvelle façon d’écrire qui entrecoupe certains mots par de points afin de parler à la fois au masculin et au féminin. Par exemple, pour une avocate et un avocat, il faudra désormais écrire au pluriel “des avocat·e·s”.

Très à la mode chez les féministes, l’écriture inclusive ne plaît pas à tout le monde et faire toujours débat en France. Pour l’Académie française, elle représente carrément “un péril mortel” : “La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. Il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées ? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit ? Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s’empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d’autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète. »

Que l’on soit d’accord ou pas avec l’écriture inclusive, les propos des Immortels de l’Académie semblent un poil exagérés. Microsoft Word n’impose pas l’écriture inclusive, mais suggérera à l’utilisateur d’autres formulations. « Notre fonctionnalité relative au genre souligne les expressions qui peuvent être perçues comme clivantes, stigmatisantes, ou appuyées sur des préjugés, et suggère des alternatives à l’utilisateur. Nous prenons en compte les retours d’expérience d’utilisateurs sur nos produits« , explique Microsoft .

À noter que l’écriture inclusive n’est pas la seule nouveauté de cette mise à jour, puisque des termes comme aveugle, handicapé, indien d’Amérique seront considérés comme offensants. Word proposera respectivement les termes “personne à déficience visuelle”, “personne ayant une limitation fonctionnelle” ou “autochtone”. De quoi relancer le débat à l’Académie…

Article d’Anthony Mirelli publié le 31 octobre 2017

Source : http://www.rtbf.be/tendance/techno/detail_microsoft-word-s-adapte-a-l-ecriture-inclusive?id=9751417

11. Congo- Canne blanche : un bâton mal connu des usagers de la route

Inventée en 1930, par un jeune parisien Guilly d’Herbemont, la canne blanche est le symbole de la cécité et de la malvoyance. Elle permet aux personnes vivant avec handicap visuel de se déplacer, prévenant ainsi les automobiles et piétons de leur handicap.

Au Congo, l’importance de la canne blanche a été révélée le 15 octobre à l’occasion de la célébration de cette journée au cours de la quinzaine du glaucome, organisée par l’ONG « Viens et Vois » que dirige Emerson Massa. Cette 21e édition nationale a été célébrée à l’Institut des jeunes sourds à Brazzaville sur le thème « Prise en charge scolaire des aveugles et malvoyants ».  L’objectif de cette édition a été de vulgariser la canne blanche et sensibiliser l’opinion nationale à la problématique du handicap visuel. Emerson Massa a déploré dans sa communication le manque de considération de cette journée et la méconnaissance de la canne blanche par les usagers et les autorités du pays. La célébration de cette journée, a-t-il indiqué, consiste à rappeler à tous les citoyens la vulgarisation de la canne blanche. Elle leur permet, a-t-il poursuivi, de prêter attention aux non-voyants chaque fois qu’ils sont en difficultés. « Nous déplorons la non-prise en considération de la journée internationale de la canne blanche car nous remarquons une stigmatisation à l’endroit des handicapés visuels parce que nous écoutons des déclarations prononcées par les autorités quand il s’agit des célébrations d’autres journées. Cette journée a été instituée aussi par l’Organisation des Nations unies. Donc, elle mérite d’être commémorée au niveau national », a-t-il souhaité.

Abordant la question des conditions de vie des aveugles, le président de l’ONG « Viens et Vois » a dit que ces derniers bénéficient des cannes blanches en vue de leur orientation et mobilité à travers des dons et legs avec l’appui des organismes internationaux. Il a, par ailleurs, voulu que ces cannes blanches soient également fabriquées au Congo. Elles sont fabriquées en Occident et coûtent excessivement chères. L’autre temps fort a été la communication sur la prise en charge scolaire des aveugles et malvoyants faite par l’ancien directeur de la réadaptation au ministère des Affaires sociales à la retraite, Georges Biakabakana. L’orateur a souligné l’évolution au sein des handicapés visuels de l’année 1981 à 2017. Cette évolution se justifie par l’obtention des diplômes par les aveugles. À cet effet, leur scolarisation doit être encouragée afin que l’école inclusive trouve réellement sa place dans l’éducation nationale.   Georges Biakabakana a indiqué qu’il existe des déficients visuels qui ont un bon niveau scolaire. Ils enseignent sans formation pédagogique. « Nous ne devons pas faire de de la scolarisation de ces personnes vulnérables un parcours du combattant.  L’État doit s’impliquer davantage dans la formation des déficients visuels parce que cela favorise le développement du pays », a-t-il souligné.

Notons que la célébration de la journée internationale de la canne blanche s’est déroulée en présence de la Mission évangélique Braille Suisse, conduite par Thomas Vuilleumier accompagné de Cynthia Guignard, responsable programmes coopération et bien d’autres. Prenant la parole, Cynthia Guignard a indiqué que le thème du Congo leur est particulier parce qu’il donne l’éducation aux personnes handicapées de la vue. « Cette journée est très importante pour la mission qui est en communion avec les frères et sœurs d’autres pays à cause des différents thèmes choisis par chaque pays », a-t-elle fait savoir.

Article de Lydie Gisèle Oko publié le 28 octobre 2017

Source : http://www.adiac-congo.com/content/canne-blanche-un-baton-mal-connu-des-usagers-de-la-route-71443

12. France-Montreuil améliore l’accueil des personnes malvoyantes

La ville distribue à ses habitants malvoyants des télécommandes leur permettant d’avoir accès à des informations sonores émises par des balises installées à l’entrée de bâtiments publics.

C’est un petit boîtier qui va faciliter les déplacements des malvoyants de Montreuil. La municipalité vient de s’équiper de nouvelles télécommandes permettant aux piétons souffrant de cécité d’obtenir des informations aux passages protégés (possibilité de traverser ou non) et à l’entrée des lieux publics (horaires d’ouverture par exemple) équipés de balises sonores.

« Jusqu’ici, nous distribuions des boîtiers que les personnes devaient activer à proximité de ces haut-parleurs, il fallait donc savoir où ils étaient placés pour les utiliser. Ces nouveaux modèles, eux, se mettent automatiquement en route lorsqu’ils repèrent une balise », explique Marine Vermande, responsable de la mission handicap à la mairie. « C’est bien plus pratique lorsqu’on se déplace dans un endroit qu’on ne connaît pas, complète Roger Lecocq, un habitant non-voyant qui vient tout juste de s’équiper. En plus, ces télécommandes fonctionnent également avec les haut-parleurs installés dans les autres communes. »

Autrefois limitées aux passages piétons, de nouvelles balises viennent d’être installées au centre administratif Opale, à l’hôtel de ville, au cinéma Méliès,mais aussi dans des magasins comme Naturalia. « Celle de l’hôtel de ville ne se contente pas de donner les horaires, elle guide les usagers jusqu’au 1er guichet. Ils peuvent d’ailleurs écouter les consignes directement sur la télécommande », détaille Marine Vermande.

Une quinzaine de bâtiments municipaux supplémentaires devraient prochainement être équipés. Depuis la loi Handicap de 2005, les établissements recevant du public ont en effet obligation de rendre leurs locaux accessibles d’ici 2018, 2021 ou 2024 (selon le nombre de personnes accueillies) à tous, quel que soit son handicap. Mais pour que ces balises fonctionnent, encore faut-il que les Montreuillois concernés soient équipés. « Nous avons du mal à faire connaître ce dispositif. Nous ne savons pas combien la ville abrite de non-voyants, mais de nombreuses personnes âgées développent des déficiences visuelles », souligne la responsable. Une dizaine d’exemplaires ont déjà été distribués. La mairie en a commandé une trentaine à récupérer à la Mission handicap.

Article publié le 26 octobre 2017 par Hélène Haus|

Source : http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/montreuil-ameliore-l-accueil-des-personnes-malvoyantes-26-10-2017-7356600.php

13. Les autorités françaises approuvent l’essai de l’œil bionique chez des patients atteints d’une perte de la vision des suites d’une dégénérescence

Les autorités françaises ont donné leur approbation à la société Pixium Vision pour essayer l’œil bionique sur cinq personnes ayant une perte de vision sévère. Les patients auront une puce expérimentale implantée dans leurs yeux pour les aider à voir. Les patients en question sont des personnes atteintes d’un type avancé de maladie rétinienne appelée dégénérescence maculaire liée à l’âge, ou DMLA sèche. Développée par Pixium Vision à Paris, la puce sans fil agit comme un canal de communication entre l’œil et le cerveau par stimulation électrique, explique la société Pixium Vision. C’est la première fois qu’une telle puce a été utilisée pour traiter la DMLA sèche, principale cause de perte de vision chez les personnes de plus de 50 ans, explique Pixium Vision.

Dans le passé, d’autres prothèses visant à traiter des personnes atteintes de maladies visuelles rares telles que la rétinite pigmentaire ont été mises sur le marché. En 2013 déjà, la société Second Sight à Sylmar en Californie a commercialisé le premier œil bionique de ce genre après avoir reçu l’approbation des autorités américaines. La société Retina Implant à Reutlingen, en Allemagne, a elle aussi commercialisé une puce implantable pour traiter la rétinite pigmentaire, tout comme Pixium avec sa puce à 150 électrodes, appelée IRIS 2. Cependant, le taux de restauration de la vision à partir de ces dispositifs a été plutôt faible, souligne la société Pixium qui ajoute qu’elle a pour objectif d’améliorer cette technologie avec sa nouvelle puce sans fil à 378 électrodes baptisée PRIMA. Pour Khalid Ishaque, PDG de Pixium « ce que les gens atteints de DMLA veulent idéalement, c’est pouvoir lire et reconnaître les visages à nouveau. »

La technologie de Pixium est née du laboratoire de Daniel Palanker à l’université de Stanford. Cette technologie a été conçue pour faciliter la communication entre l’œil et le cerveau qui, en raison de la maladie, est devenue défaillante. Pixium Vision avance que la puce PRIMA fournit le lien manquant dans cette communication en utilisant une stimulation électrique qui code l’information dans le champ visuel. L’implant carré mesure deux millimètres sur deux pour une épaisseur de 30 microns, soit environ un tiers de l’épaisseur d’un cheveu humain. Il est implanté chirurgicalement sous la rétine, ou espace sous-rétinienne. Pour fonctionner, l’implant doit être associé à une caméra externe et à un ordinateur de poche, note la société.

Le dispositif complet est composé d’une paire de lunettes portée par le patient et équipée d’une caméra qui détecte les changements dans le champ visuel. L’image est ainsi transmise à l’ordinateur de poche, qui transforme les événements visuels en lumière infrarouge invisible. L’ordinateur envoie ensuite ces signaux aux verres, qui projettent le faisceau de lumière invisible sur la rétine et la puce implantée. La puce convertit alors les signaux en courant électrique, en stimulant les cellules bipolaires proches. Cette stimulation déclenche une voie de communication qui se déplace vers le nerf optique et finalement vers le cerveau, explique la société. Elle ajoute que la lumière infrarouge des lunettes alimente également l’implant qui ne nécessite de ce fait aucun fil d’alimentation intégré. Selon la société, l’implantation de ce dispositif nécessite une intervention chirurgicale de moins de 90 minutes, alors que ce temps était de trois à huit heures pour les dispositifs précédemment développés.

Le défi pour les scientifiques avec la stimulation électrique dans le corps humain est de trouver le code, le langage des signaux électriques que le système nerveux humain utilise pour transmettre des informations vers et depuis le cerveau. La société Pixium avance avoir beaucoup investi avec ses collaborateurs de recherche dans l’étude de ces signaux sur des animaux, en testant différents types d’électrodes et de paramètres de stimulation dans l’œil pour essayer de décoder le langage. Cependant, le langage électrique d’une personne à l’autre est différent, selon le PDG de la société. L’objectif pour Pixium Vision serait donc de personnaliser les paramètres de stimulation en fonction de chaque patient.

La société déclare que la stimulation sera ciblée sur la vision centrale des patients. Pour les personnes atteintes de DMLA sèche avancée, les objets au milieu du regard apparaissent déformés ou sombres, laissant souvent la personne avec une vision périphérique trouble. Actuellement, il n’y a aucun traitement pour restaurer la vision perdue chez les personnes atteintes de la maladie, souligne la société. L’un des risques d’avoir un implant comme celui-ci chez les personnes atteintes de DMLA est la possibilité d’endommager la vision périphérique restante du patient, explique Ishaque.

Article de Victor Vincent publié le 29 octobre 2017

Source : http://www.developpez.com/actu/169318/Les-autorites-francaises-approuvent-l-essai-de-l-oeil-bionique-chez-des-patients-atteints-d-une-perte-de-la-vision-des-suites-d-une-degenerescence/

 

14. L’œil, un écosystème qui se nourrit de ses propres déchets

Des chercheurs ont découvert que la rétine renvoie le lactate dont elle ne veut plus à une autre structure de l’oeil pour l’alimenter. Une « coopération » qui ne fonctionne plus dans le cas de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

L’œil est un véritable écosystème dont les déchets d’une partie nourrissent une autre, selon des nouvelles recherches américaines relayées dans la revue Science. Des découvertes qui éclairent les mécanismes menant à la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sous un jour nouveau. Après une décennie d’études, le biochimiste James Hurley de l’Université de Washington à Seattle et ses collègues ont en effet montré que les bâtonnets et les cônes de la rétine brûlent le glucose transmis par l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR), le transforment en lactate, puis le renvoient à l’EPR.

Le lactate, monnaie d’échange contre le glucose

Spécialisés dans la perception de la lumière et des couleurs, les bâtonnets et les cônes sont des photorécepteurs très actifs. Situés dans la rétine, ils consomment beaucoup d’énergie par un processus qui est longtemps resté un mystère. Des études antérieures ont montré qu’une couche de cellules sous la rétine, l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR) transporte le glucose du sang vers une autre partie de la rétine. Mais on ignorait pourquoi l’EPR transmettait ce glucose au lieu de le consommer lui-même !

Pour cartographier avec précision le mouvement du glucose et du lactate dans l’œil, Hurley et ses collègues ont développé un EPR humain (au stade fœtal) dans un laboratoire et ont étudié sa biochimie ainsi que celle des rétines de souris isolées. Ils ont découvert qu’avant de considérer le glucose, l’EPR s’alimente prioritairement via ses mitochondries – structures intracellulaires capables de transformer certains composés en énergie – à partir de lactate. « Cela permet au glucose de passer sans être consommé », explique Hurley.

Ce n’est qu’en l’absence de lactate que les cellules de l’EPR se nourrissent de glucose. Or, le lactate est justement ce que génèrent les cônes et les bâtonnets après consommation du glucose. Sans ce « déchet » de la rétine, l’EPR se retrouve à court de lactate et consomme le glucose, entraînant la mort des cellules rétiniennes et une perte de vision probable. Il s’agit donc d’un véritable écosystème dans la rétine. « C’est presque un concept révolutionnaire » qu’il existe un lien si étroit entre les deux parties de l’œil, explique Stephen Tsang, un spécialiste de la rétine à l’Université de Columbia, à la revue

Une dysfonction de cet écosystème correspond à ce qu’on observe dans la DMLA

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une maladie dégénérative de la macula, zone de la rétine riche en cônes et en bâtonnets, qui débute après l’âge de 50 ans et évolue avec le temps. Des études ont observé une accumulation et dégénérescence des mitochondries de l’EPR (et plus précisément de l’ADN qui y est contenu) chez les patients atteints de DMLA. Les découvertes récentes de l’équipe de James Hurley suggèrent que les cellules de l’EPR, privées de leurs mitochondries, étaient forcées de se nourrir du glucose destiné aux cônes et aux bâtonnets, entrainant une baisse de la vue. « L’interaction entre les différentes voies est vraiment importante et [ce] travail le montre vraiment », réagit Deborah Ferrington, chercheuse en sciences de la vision à l’Université du Minnesota à Minneapolis, dont le travail décrivait justement des défauts mitochondriaux dans la DMLA.

Cette avancée dans la compréhension des relations métaboliques dans la rétine des vertébrés fournit de nouvelles perspectives sur les causes sous-jacentes de la DMLA. Selon les auteurs, « une compréhension plus générale de ce dont les photorécepteurs ont besoin pour survivre pourrait conduire à des stratégies thérapeutiques plus largement applicables contre la dégénérescence de la rétine ». Cependant, il faudra encore confirmer le fonctionnement de ce processus sur l’oeil d’une personne vivante, en particulier les yeux présentant des dysfonctionnements, avant que ces résultats ne puissent être utilisés pour la prévention clinique.

Article de Camille Gaubert publié le 19 octobre 2017

Source : http://www.sciencesetavenir.fr/sante/ophtalmo/l-oeil-un-ecosysteme-qui-se-nourrit-de-ses-propres-dechets_117507