Qualité du milieu de vie des personnes aveugles et malvoyantes, un portrait global à établir

11 novembre 2019

Radio-Canada rapportait le 4 novembre dernier l’histoire d’une femme aveugle de 94 ans confinée dans sa chambre infestée de punaises de lit par la direction de la résidence où elle habite en Colombie-Britannique. Alors que l’article témoigne d’un nouveau cas de maltraitance envers une personne aînée, il met également en lumière les difficultés que les personnes aveugles et malvoyantes peuvent rencontrer pour vérifier l’état de leur logement.

« Les personnes ayant un handicap visuel sont tout à fait en mesure d’entretenir leur logis, qu’elles habitent seules ou avec d’autres personnes », précise d’entrée de jeu Mme Pascale Dussault, directrice générale du Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM). « Cependant, lorsqu’un problème survient, il peut être plus difficile de l’identifier rapidement. »

C’est face à ce constat que le RAAMM a décidé de se pencher sur les conditions d’habitation des personnes aveugles et malvoyantes de l’île de Montréal. L’organisme cherche actuellement à remédier au manque de données à ce sujet grâce au projet « Qualité des habitations des personnes vivant avec une limitation visuelle » financé par la Direction régionale de la santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal dans le cadre de la mesure « Environnement favorable à la santé ».

Sur une base volontaire, toutes les personnes aveugles ou malvoyantes résidant sur le territoire de l’île de Montréal, qu’elles soient locataires ou propriétaires, peuvent prendre part au projet. La collecte des données portant sur différents aspects pouvant avoir une incidence sur la santé se décline en deux volets : un questionnaire suivi d’une visite d’inspection du lieu d’habitation d’une durée approximative d’une heure trente. Pour compléter le portrait, l’observation des espaces communs permettra également de faire un diagnostic en matière d’accessibilité universelle du bâtiment. « Toutes les informations recueillies lors des évaluations seront traitées de façon anonyme. Les données nous permettront d’établir un portrait global de la situation », précise Mme Anna Gluhenicaia, chargée de projet pour le RAAMM.

« Les personnes qui ont une déficience visuelle peuvent avoir des problèmes de santé en raison de la présence de moisissures ou d’insectes dans leur logement sans être en mesure d’en identifier précisément la source », souligne Mme Gluhenicaia. Ainsi, le projet du RAAMM permettra également aux personnes concernées d’avoir l’information nécessaire sur leur situation pour entreprendre des démarches ou aviser le propriétaire si des actions ou des travaux sont requis.

Pour plus d’information ou pour participer au projet, contactez Mme Anna Gluhenicaia, chargée de projet, au 514-277-4401, poste 227 ou par courriel à [email protected].