Portrait sombre de l’accessibilité du Web au Québec

4 février 2019

Montréal, le 4 février 2019 – À l’occasion de la Semaine de la canne blanche (3 au 9 février), le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM) dévoile les résultats de son étude portant sur l’accessibilité de près de 1000 sites Web québécois. Le portrait qui en découle n’est pas reluisant alors que moins de 20% des sites Web évalués atteignent une cote « passable » d’accessibilité.

« Beaucoup croient que les personnes aveugles ou malvoyantes n’utilisent pas d’ordinateur et ne vont pas sur internet. C’est pourtant tout à fait possible avec les adaptations nécessaires, pourvu que le site Web que l’on veut consulter respecte certaines règles de conception, » explique madame Pascale Dussault, directrice générale du RAAMM. Malheureusement, le RAAMM constate que les webmestres et responsables de sites ne prennent pas suffisamment en considération les règles d’accessibilité lors de la conception ou de la mise à jour de leur site Web.

Meilleurs joueurs selon l’étude du RAAMM, 33,3% des sites gouvernementaux atteignent la cote « passable ». Pourtant, ils sont soumis aux standards d’accessibilité du Web adoptés par le gouvernement du Québec en 2011. « C’est très décevant de constater que malgré plus de 7 ans d’application des standards d’accessibilité, il y a seulement un site sur trois qui atteint un niveau « passable » d’accessibilité, » dénonce monsieur Jean-Marie D’Amour, expert en accessibilité du Web et président du RAAMM. « Cela démontre clairement qu’il ne suffit pas de réglementer pour qu’un objectif soit atteint. Il faut aussi offrir du soutien et mettre en place des mécanismes de contrôle, »renchérit-il.

 Le constat est alarmant du côté des municipalités alors que seulement 2% des sites Web de cette catégorie atteignent la cote « passable ». Les municipalités constituent pourtant le niveau de gouvernance le plus près de la population et donc du quotidien des personnes.

« De plus en plus, on nous invite à aller chercher l’information sur le Web ou à nous inscrire en ligne. Quand un site n’est pas bien conçu, une personne ayant un handicap visuel aura d’importantes difficultés à trouver ce qu’elle cherche ou à remplir un formulaire. Trop souvent, c’est même carrément impossible, » souligne madame Dussault.

Pour les personnes aveugles et malvoyantes, le manque d’accessibilité du Web est un frein à l’accès à l’information et se traduit par une expérience frustrante et préjudiciable à leur formation et à leur inclusion économique et sociale. « Il est urgent que des mesures soient mises en place pour améliorer la situation, » de conclure monsieur D’Amour.

Les résultats du projet Changement social pour un Web accessible peuvent être consultés sur le site Web du Laboratoire de promotion de l’accessibilité du Web : https://labo.raamm.org/projets/changement-social/.

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Renseignements : Yvon Provencher, agent de développement et de communication
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