Écho du RAAMM pour la période du 31 mai au 6 juin
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 31 mai au 6 juin 2021.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. Accessibilité de la plage et du complexe aquatique du parc Jean-Drapeau
- 2. Montréal- Le nouvel édicule du pôle multimodal Vendôme ouvre ses portes le 31 mai
- 3. Invitation à une action de revendication du Mouvement PHAS – La dignité des personnes handicapées : Une question de droits!
- 4. RTL- Grâce aux applications- Prévoyez maintenant l’achalandage à bord de votre autobus
- 5. En relais-Invitation du CIRRIS : Recrutement participants étude télétravail/déficience
- 6. Une « alerte bébé » injuste
- 7. Canada accessible : Invitation à participer à un webinaire dans le cadre de la Semaine nationale de l’accessibilité
- 8. L’appel de candidatures afin de pourvoir les postes du tout premier commissaire à l’accessibilité et du premier dirigeant principal de l’accessibilité au Canada est ouvert
- 9. France- Un homme aveugle récupère partiellement la vue grâce à l’optogénétique
- 10. France- Crise du Covid : le maître de chien guide avance à l’aveugle
- 11. France- Grâce à cette appli brestoise, les malvoyants vont naviguer plus facilement
- 12. Chine- Les joies de l’art visuel pour des enfants aveugles
1. Accessibilité de la plage et du complexe aquatique du parc Jean-Drapeau
L’été dernier, plusieurs membres du RAAMM nous ont signalé avoir eu des difficultés à participer à des activités offertes par des centres sportifs ou de loisirs parce que la seule façon de s’inscrire était de remplir des formulaires en ligne qui s’avéraient non accessibles. Le RAAMM a interpellé l’organisme AlterGo dont la mission est de soutenir l’inclusion sociale des personnes ayant une limitation fonctionnelle par l’abolition des obstacles au loisir, au sport et à la culture sur l’île de Montréal. Nous avons pu obtenir que le complexe aquatique du parc Jean-Drapeau et la plage Jean Doré mettent sur pied de nouvelles procédures d’accueil. Celles-ci se poursuivent pour l’été 2021 comme en fait foi la publication d’ AlterGO en date du 27 mai 2021 .
Accessibilité de la plage et du complexe aquatique du parc Jean-Drapeau
Bonjour à tous,
En 2020, quelques enjeux se sont présentés concernant l’accessibilité des installations aquatiques du Parc Jean-Drapeau. Nous avons fait des suivis auprès des équipes du parc, et des ajustements ont été faits à la fin de la période estivale.
Voici les mesures mises en place pour la saison estivale qui débute :
Réservations
Le système de réservation en ligne n’étant pas accessible aux utilisateurs de lecteurs d’écran, il est désormais possible de faire une réservation par téléphone en contactant le service à la clientèle au numéro suivant : 514 872-7368. Par ailleurs, même si la capacité maximale du site est atteinte, des places seront réservées pour les personnes ayant une déficience visuelle si elles n’ont pas de réservation. La capacité du site étant très limitée au Complexe aquatique cet été en raison de la COVID-19, la prise de réservation est à privilégier.
Stationnement réservé et débarcadère
Complexe aquatique :
Retour du débarcadère dans le rond-point situé directement devant le Complexe aquatique (130 chemin du Tour-de-l’Isle).
Stationnement P9 de nouveau ouvert avec quatre places réservées pour les automobilistes ayant une vignette pour personne handicapée
Plage Jean-Doré :
Les places de stationnement réservées et le débarcadère pour le transport adapté n’ont pas fait l’objet de modification. On les retrouve dans le stationnement P4 et au 151 Circuit Gilles-Villeneuve.
Source : AlterGO, 27 mai
Note du RAAMM : N’hésitez pas à communiquer avec nous si vous rencontrez des difficultés lors de vos tentatives d’inscription à des activités. Remplissez le formulaire https://raamm.org/nous-joindre/ ou laissez un message au 514-277-4401, boite vocale 118.
2. Montréal- Le nouvel édicule du pôle multimodal Vendôme ouvre ses portes le 31 mai
Nouvelle du Cabinet de la ministre déléguée aux transports
MONTRÉAL, le 27 mai 2021 /CNW Telbec/ – Dès le 31 mai, le pôle multimodal Vendôme améliorera les déplacements pour les personnes à mobilité réduite, en plus d’interconnecter plus efficacement la station de métro, la gare de train de banlieue d’exo et le site Glen du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). C’est la ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Mme Chantal Rouleau, qui en a fait l’annonce aujourd’hui lors de l’inauguration du nouvel édicule de la station, en présence du président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM), M. Philippe Schnobb, du président du conseil d’administration de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), M. Pierre Shedleur, et du président-directeur général du CUSM, Dr Pierre Gfeller.
Rappelons que la construction d’un second édicule au pôle multimodal Vendôme a été confirmée par les autorités gouvernementales en 2015. Le projet a été identifié comme étant la solution optimale afin de répondre à l’augmentation de l’achalandage anticipé, notamment en raison de la proximité du CUSM, centre hospitalier adjacent à la station de métro qui regroupe cinq établissements de santé de Montréal. En plus d’intégrer des ascenseurs menant à la gare de train d’exo, l’édicule est connecté au CUSM par un nouveau tunnel piétonnier, ce qui offre un parcours d’accessibilité universelle à partir du métro de Montréal.
Les travaux, réalisés par la STM, représentent un investissement de 110 M$, financé en totalité par le gouvernement du Québec.
« Notre gouvernement se réjouit de la concrétisation de ce projet si important en matière de mobilité et d’accessibilité. Je salue le travail des partenaires qui ont contribué à la réalisation de ce grand projet d’infrastructure, en premier lieu la STM, mais également exo, le CUSM et l’ARTM. Cette étroite collaboration au fil des années a permis de doter Montréal d’un pôle multimodal conçu selon les normes les plus avancées et facilitant l’accès à l’un des plus importants centres hospitaliers de la province. Les aménagements actuels de la station Vendôme, inaugurée il y a 40 ans, témoignent de l’engagement gouvernemental à soutenir les sociétés de transport dans la modernisation de leurs installations et le développement de leur réseau, le tout dans une perspective de mobilité durable. »
-Chantal Rouleau, ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal
« Nous sommes très heureux de voir l’aboutissement de ce projet majeur pour le transport collectif, et ce, à un pôle intermodal d’importance qui est maintenant universellement accessible. Il faut souligner le succès technique de ce projet de même que l’innovation et l’audace des équipes de la STM qui ont relevé des défis de taille. On se souvient notamment de la poussée du tunnel sous les voies ferrées du Canadien Pacifique, ce qui a été un véritable casse-tête, mais qui s’est déroulé sans heurts! Cette prouesse technique, réalisée en moins de 60 heures selon la technique Autofonçage, constituait une première canadienne. Bravo pour cette réussite! » –Philippe Schnobb, président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal
« L’ARTM félicite les partenaires pour la construction de ce deuxième édicule à la station Vendôme, un pôle intermodal stratégique du réseau de transport collectif donnant accès directement au métro, aux trains et aux bus. Cet ajout offrira une plus grande capacité d’accueil et une meilleure fluidité et permettra des déplacements universellement accessibles et plus sécuritaires vers les services et le CUSM. Cette réalisation améliorera de façon significative la mobilité des personnes dans ce secteur névralgique de la ville. »
Pierre Shedleur, président du conseil d’administration de l’Autorité régionale de transport métropolitain
« La gare Vendôme est l’une des plus achalandées du réseau exo. Elle est un maillon essentiel pour trois de nos lignes de train, soit exo1 Vaudreuil-Hudson, exo2 Saint-Jérôme et exo4 Candiac. Avec le CUSM comme pôle hospitalier et d’emplois, et le lien direct avec le métro Vendôme, exo se réjouit que sa clientèle puisse maintenant profiter d’installations améliorées, modernisées et plus accessibles à cet endroit névralgique. »-Sylvain Yelle, directeur général d’exo
« Au nom de nos patients et de leurs familles, ainsi que de l’ensemble de la communauté du CUSM, je salue l’ouverture de ce nouvel édicule, résultat d’une collaboration fructueuse entre le ministère des Transports du Québec, la STM, l’ARTM, exo et le CUSM, sous la supervision de M. Pierre-Marc Legris, directeur des services techniques. Compte tenu des défis de la pandémie, cette réalisation illustre à quel point tous les partenaires tenaient à assurer la mise en place d’un passage reliant la station multimodale Vendôme au site Glen, un passage qui est plus direct, sécuritaire, accessible et respectueux de l’environnement. » –Dr Pierre Gfeller, président-directeur général du Centre universitaire de santé McGill
Faits saillants
- Inaugurée en 1981, la station de métro Vendôme a vu son achalandage s’accroître de manière significative au cours des dernières décennies, notamment avec l’implantation d’une gare pour les lignes de train de banlieue.
- En 2014, en prévision de l’ouverture du site Glen du CUSM, le gouvernement annonce le financement des mesures transitoires au pôle Vendôme, un investissement de 5 M$. Ces dernières consistent notamment à prolonger le tunnel piétonnier existant de la gare Vendôme afin de rejoindre le CUSM. L’inauguration du tunnel se déroule le 18 juin 2015, quelques jours avant l’ouverture officielle du CUSM.
- En décembre 2015, le gouvernement annonce la solution permanente pour répondre à l’augmentation de l’achalandage anticipé pour les prochaines années : la construction d’un deuxième édicule entièrement accessible et connecté également par un tunnel piétonnier.
- Malgré la mise en service de l’infrastructure le 31 mai prochain, certains travaux se poursuivront. Ces derniers auront peu d’incidences, voire aucune, sur les usagers et les riverains.
Liens connexes
Site Web de la Société de transport de Montréal – Projet Vendôme : mission accessibilité
SOURCE Cabinet de la ministre déléguée aux transports
3. Invitation à une action de revendication du Mouvement PHAS – La dignité des personnes handicapées : Une question de droits!
Le Mouvement PHAS organise le 10 juin prochain à 12h30 une action devant le palais de justice de Montréal (1 rue Notre-Dame Est, Montréal, QC, H2Y 1B6) sous le thème du droit à la dignité et aux services de santé et de services sociaux pour les personnes en situation de handicap et leurs proches. La pandémie a été un contexte révélateur des grandes lacunes dans le réseau de la santé et des services sociaux. La passivité du gouvernement face à ces problématiques le rend complice de l’atteinte à la dignité et du non-respect des droits fondamentaux des personnes en situation de handicap, il ne semble pas vouloir voir le problème. C’est pourquoi lors de cette manifestation, nous voulons vous entendre!
Cette action sera une reproduction d’un procès dans lequel le Ministère de la Santé et Services sociaux se retrouve au banc des accusé-e-s. Venez assister au procès public et faire du bruit pour les personnes ayant vu leurs droits bafoués!
Si vous êtes une personne en situation de handicap ou un proche ayant vécu une situation dans laquelle vous sentez que vos droits n’étaient pas respectés et que vous voulez témoigner de cette situation, écrivez-nous au [email protected]
Contact : Mathieu Francoeur
Téléphone : 5146384777
Source : Mouvement PHAS, Forum 2021- Bulletin #2. 25 mai 2021
4. RTL- Grâce aux applications- Prévoyez maintenant l’achalandage à bord de votre autobus
Longueuil, le 20 mai 2021 — Les clients du Réseau de transport de Longueuil (RTL) peuvent maintenant planifier leurs déplacements en connaissant le niveau d’achalandage prévisible de leur autobus à l’arrêt choisi grâce aux applications Chrono et Transit.
« En effet, les clients du RTL pourront maintenant bénéficier d’une fonctionnalité appréciée par la clientèle de plusieurs réseaux de transport en commun à travers le monde. Ainsi, il sera possible de choisir l’heure de déplacement qui leur convient en fonction du niveau de confort souhaité, en termes de proximité avec les autres passagers et du nombre de places assises. Nous ajustons le service au quotidien, soit le nombre d’autobus sur une même ligne, lorsque possible et en fonction de nos ressources, mais cette nouvelle fonctionnalité pour le RTL fournira de l’information complémentaire à notre clientèle. Rappelons que le port du masque est toujours obligatoire dans nos autobus et installations, que les mesures de nettoyage ont été augmentées dès le début de la pandémie et restent rigoureuses, et que les autobus sont sécuritaires et ne représentent pas un lieu de contagion reconnu », explique Jonathan Tabarah, président du conseil d’administration du RTL.
Le niveau d’achalandage est maintenant disponible pour chaque arrêt de la plupart des lignes du RTL du lundi au vendredi. Les clients peuvent mieux planifier leurs déplacements grâce à une prévision basée sur l’achalandage réel des dernières semaines de service. Ils auront ainsi une meilleure idée du nombre de personnes attendues à bord des autobus. Cette information est disponible via deux applications mobiles.
La fonctionnalité « niveau d’achalandage » de Chrono
En déploiement dans l’ensemble de la région métropolitaine, la fonctionnalité « niveau d’achalandage » de l’application Chrono est maintenant disponible pour les clients du RTL. Les niveaux d’achalandage des véhicules sont représentés par une échelle progressive de 1 à 4 silhouettes, allant du vert, au jaune, puis à l’orange. Cette donnée s’ajoute à l’heure de passage en temps réel et à l’information sur l’accessibilité, le tout en un coup d’œil.
L’ARTM travaille également avec le RTL et exo afin d’améliorer le degré d’accessibilité effectif de l’application. À ce titre, des tests seront effectués avec des organismes en accessibilité universelle dès que possible.
Pour plus de détails sur l’application Chrono, rendez-vous sur notre page Web au Chrono – RTL (rtl-longueuil.qc.ca).
5. En relais-Invitation du CIRRIS : Recrutement participants étude télétravail/déficience
Le laboratoire d’Alexandra Lecours, erg., PhD, au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) recherche des participants pour son étude. Le but de cette étude est de documenter les perceptions des travailleurs vivant avec une déficience physique en regard du phénomène du télétravail en contexte d’urgence sanitaire afin d’en comprendre les effets sur leur bien-être et leur participation sociale.
Nous sollicitons votre organisme afin de trouver des volontaires désirant partager leur expérience de télétravail. La participation à cette étude implique de compléter un questionnaire électronique et de prendre part à une entrevue d’environ 60 minutes. Les participants se mériteront une carte-cadeau d’une valeur de 30$ d’un commerçant québécois en guise de compensation.
Nous serions très reconnaissants si vous pouviez acheminer ce message à vos membres ou à votre réseau de contacts.
N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions ou si vous avez besoin d’informations supplémentaires.
Merci
Brythanie Cloutier
Auxiliaire de recherche
Pour plus de renseignements en lien avec ce projet, veuillez contacter Alexandra Lecours : [email protected]
6. Une « alerte bébé » injuste
Une chronique de Rima Elkouri publiée dans La Presse le 21 mai 2021
Ce bébé, ils en rêvaient depuis des années.
Ils avaient tout prévu pour l’accueillir le mieux possible. Mais ils n’avaient pas prévu qu’on le leur enlèverait dès la naissance et qu’ils devraient se battre pour le retrouver.
C’est l’histoire de Julie et Martin. Les prénoms sont fictifs. L’histoire cauchemardesque ne l’est pas. La loi interdit de dévoiler leur nom pour préserver l’identité de l’enfant, qui a fait l’objet d’un signalement de l’hôpital à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Une « alerte bébé » injuste, semblable à celles que dénonçaient récemment des mères autochtones. Sauf que dans ce cas, ce sont des parents vivant avec des handicaps physiques qui la dénoncent, en soulignant qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé, comme en témoigne un mémoire déposé à la commission Laurent.
« Je me suis sentie dévastée. J’ai trouvé ça injuste et discriminatoire », dit la mère en évoquant ce moment où elle a su que son nouveau-né serait envoyé dans une famille d’accueil durant une semaine.
« Ç’a été très dur. J’ai pleuré toute la semaine. Et je me suis tout de suite mise en mode attaque pour que mon bébé revienne. »
Si devenir parent est un apprentissage pour tous, Julie et Martin savaient que, dans leur cas, ce nouveau rôle s’accompagnerait de défis particuliers.
Julie, qui est atteinte de paralysie cérébrale et de sclérose en plaques, se déplace en fauteuil roulant à l’extérieur de chez elle. Martin souffre d’épilepsie et a des problèmes d’audition. C’est la raison pour laquelle ils avaient pris soin, avant la naissance de leur bébé, d’aller chercher de l’aide.
« Dans notre plan de naissance, on avait pris l’initiative d’appeler des groupes d’entraide maternelle, de préparer le dossier, de faire appel au programme Parents Plus [pour les parents vivant avec une déficience physique], d’être suivis par le programme SIPPE [Services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance]… On avait préparé notre boucle de sécurité en amont », explique Martin.
Ils avaient aussi prévu d’avoir de l’aide à la maison, après l’accouchement. « Ma mère devait venir chez nous pendant un mois », dit Julie.
Ils avaient par ailleurs demandé que l’intervenante qui leur offrait du soutien à domicile puisse leur donner un coup de main à l’hôpital, ce qui leur a été refusé en raison des mesures relatives à la COVID-19.
Mais voilà, même si les parents ont été prévoyants, le séjour à l’hôpital s’est très mal passé. Le contexte de la pandémie n’a pas aidé. Martin n’avait pas ses appareils auditifs à l’hôpital. Avec les masques, les visières, la distanciation, la fatigue, la communication avec le personnel de l’hôpital était pour le moins compliquée.
Le jour où les parents devaient rentrer à la maison avec leur bébé, ils ont appris que ça ne se passerait pas du tout comme ils en avaient rêvé.
« On m’a dit que l’équipe médicale avait pris la décision de faire un signalement à la DPJ. Ils ont pris mon bébé pendant sept jours. Ils l’ont envoyé dans une famille d’accueil le temps de passer à la cour d’urgence. » –Julie
Le 3 décembre, Journée internationale des personnes handicapées, la DPJ a retenu le signalement invoquant un « risque sérieux de négligence ».
« Le risque de négligence, c’est clairement à cause de nos handicaps », croit le père. À cause de leurs limitations physiques bien réelles. Mais aussi à cause de fausses informations fondées sur des préjugés. « Une information a circulé indiquant que ma conjointe avait une déficience intellectuelle, ce qui est faux. »
Même si c’est faux, cette information est reprise comme un diagnostic avéré dans les différents rapports qui ont suivi le signalement.
Comme bien des gens vivant avec la paralysie cérébrale, Julie a l’habitude que l’on confonde son handicap, qui rend son élocution difficile, avec une déficience intellectuelle. Mais cette fois-ci, la confusion s’est accompagnée de conséquences particulièrement tragiques.
Les parents ont remué ciel et terre pour que leur enfant puisse revenir à la maison le plus vite possible. Ils ont recueilli des lettres d’appui de soignants et d’intervenants qui les ont suivis avant la naissance et qui pouvaient témoigner du fait que l’on n’était visiblement pas en présence de parents négligents, bien au contraire.
Ils ont réussi à convaincre le juge de leur rendre leur enfant après une semaine. La garde provisoire a été confiée à la mère de Julie, alors qu’il était déjà prévu dans le plan de naissance qu’elle s’installe chez les nouveaux parents pour le premier mois. Cela n’avait pas été fait d’emblée, car le personnel de l’hôpital avait jugé que la mère, qui savait à quel point sa fille s’est battue toute sa vie pour son autonomie, sous-estimait son handicap.
Depuis, la famille réunie se porte bien, mais demeure inquiète et le restera tant que le dossier de la DPJ ne sera pas définitivement fermé.
Isabelle Boisvert, doctorante en psychologie à l’UQAM et elle-même mère en situation de handicap, fait partie de ceux qui ont signé une lettre d’appui aux parents. Militante pour les droits des personnes handicapées, elle note que, trop souvent, le personnel hospitalier et la DPJ ne sont pas outillés correctement pour intervenir dans ces situations.
« Dans ce cas, ils se sont trompés entre l’incapacité parentale au moment de la naissance de l’enfant et l’incapacité parentale réelle. C’est une erreur qu’on fait souvent d’avoir une opinion sur nos capacités alors qu’on vient de subir une grosse césarienne, que l’on n’a pas tous nos médicaments, toutes nos adaptations et que l’on n’a pas non plus notre réseau pour nous aider à l’hôpital – dans ce cas-ci, à cause de la COVID. »
Les capacités parentales ne sont pas du tout les mêmes à l’hôpital et à la maison, particulièrement en temps de pandémie, souligne-t-elle. Et le fait d’avoir des besoins particuliers ne constitue pas en soi une incapacité parentale.
La DPJ ne devrait certainement pas être le premier recours dans de tels cas, surtout si les parents étaient déjà suivis. « Je suis d’accord avec la DPJ que l’on a tous le devoir social de veiller à la sécurité des enfants. Mais c’est à elle de le faire de façon bienveillante et de s’informer des outils permettant d’intervenir correctement auprès des parents en situation de handicap. Nous soutenir dans différentes formes d’aide au quotidien au lieu de tout de suite nous enlever l’enfant. »
Ce type de situation n’est malheureusement pas rare, déplore Rose-Marie Wakil, agente de défense des droits pour les parents en situation de handicap chez Ex aequo. Son organisme a d’ailleurs déposé un mémoire à la commission Laurent déplorant l’absence de protocole d’intervention dans ces cas précis et le manque de ressources pour les parents.
« Ce qu’on entend de la commission Laurent, c’est qu’il faut éviter la surintervention de la DPJ. Il faut plutôt faire de la prévention en amont. Lorsqu’il y a un signalement dans de tels cas, on remarque que les défis et les enjeux sont méconnus des intervenants de la DPJ. Je peux comprendre qu’il faut éviter toute forme de négligence, tout ce qui peut atteindre à la sécurité de l’enfant. C’est important. Mais s’il n’y a pas assez de services pour aider ces parents, est-ce de la négligence ou plutôt un manque de ressources en amont ? »
LA DPJ « TRÈS OUVERTE » À S’AMÉLIORER
Sans commenter ce cas précis, la Direction de la protection de la jeunesse confirme qu’il n’existe pas de protocole précis pour intervenir auprès des parents en situation de handicap. « On serait très ouvert, si besoin est, à établir un protocole et des liens de collaboration. Si ça peut aider les parents, absolument », dit Jocelyne Boudreault, porte-parole du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
Le processus de signalement à la DPJ est « très rigoureux » et encadré par la Loi sur la protection de la jeunesse, rappelle-t-on. Si le signalement est retenu et que l’on évalue que la sécurité ou le développement de l’enfant sont compromis, des services liés aux besoins de l’enfant et de ses parents sont mis en place. « Nous souhaitons mobiliser les parents le plus rapidement possible afin qu’ils arrivent à exercer leur rôle. Lorsque nous fermons le dossier DPJ, les parents seront aptes à s’occuper adéquatement de leur enfant et au besoin, nous ferons une référence à des services de la communauté.
« On comprend très bien que l’intervention de la DPJ dans une famille puisse provoquer une onde de choc, mais nous intervenons avec beaucoup d’empathie, de respect et d’ouverture parce que nous souhaitons que les parents collaborent avec nous. »
Source : https://www.lapresse.ca/actualites/2021-05-21/une-alerte-bebe-injuste.php
7. Canada accessible : Invitation à participer à un webinaire dans le cadre de la Semaine nationale de l’accessibilité
La Semaine nationale de l’accessibilité (SNA) aura lieu du 30 mai au 5 juin 2021. Le thème de cette année est « Inclusion des personnes en situation de handicap 2021 : Ne laisser personne de côté ». Pour célébrer la SNA, nous soulignons les contributions importantes des personnes en situation de handicap et nous sensibilisons les gens au travail accompli pour éliminer les obstacles à l’accessibilité et promouvoir l’inclusion des personnes handicapées au Canada.
Le Programme de partenariats pour le développement social d’EDSC – composante Personnes en situation de handicap aide les organismes communautaires partout au Canada à célébrer la SNA. Afin de mieux faire connaître les célébrations de la SNA 2021 partout au Canada, EDSC organise cette année un webinaire gratuit, ouvert à tous les Canadiens, qui mettra en lumière des projets et initiatives stimulants partout au Canada, dont l’accent porte sur l’élimination des obstacles à l’accessibilité et la promotion de l’inclusion des personnes en situation de handicap.
Le webinaire aura lieu le mercredi 2 juin 2021 à 12 h (HNE).
Le webinaire du 2 juin comprendra des présentations des organismes suivants :
- reachAbility (Tova Sherman)
- Réseau d’Action des Femmes handicapées (RAFH) Canada (Bonnie Brayton)
- Festival du film ReelAbilities (Grace Smith, Linda Luarasi et Shira Wolch)
Vous trouverez ci-dessous la biographie des présentateurs et une description des projets.
Ensuite, une discussion en groupe portera sur les projets entrepris par chaque organisation, leur contribution à la SNA et l’importance de ce jalon annuel pour sensibiliser la population à promouvoir l’inclusion des personnes en situation de handicap au Canada, comme le souligne le thème de cette année.
Inscription au webinaire sur Zoom.
Le webinaire sera entièrement accessible (bilingue, traductions en ASL/LSQ et sous-titrage en direct).
Inscription et lien pour l’accès : https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_bisMfRFhQYifqYTJholzFA
Pour réduire les risques de difficultés techniques, l’inscription au webinaire sera limitée à 150 participants en tenant compte du principe du premier arrivé, premier servi.
Un lien pour accéder à cet événement sera transmis par courriel à tous les participants dans les jours et les heures précédant l’événement. Veuillez noter que l’heure du webinaire est à l’heure normale de l’Est.
Si vous éprouvez des difficultés à vous inscrire sur Zoom, n’hésitez pas à vous inscrire par courriel à : ACCESSIBLE.CANADA.DIRECTORATE-DIRECTION.CANADA.ACCESSIBLE@hrsdc-rhdcc.gc.ca et veuillez fournir les renseignements suivants :
- Votre nom
- L’organisme que vous représentez (le cas échéant)
- Votre adresse courriel
- Des exigences en matière d’accessibilité, y compris des services de traduction en ASL/LSQ et sous-titrage
Au plaisir de vous voir à ce webinaire!
Rupa Bhawal-Montmorency
Directrice générale, Direction du Canada accessible
Emploi et Développement social Canada
Biographies des panélistes et descriptions des projets
Panéliste: Tova Sherman, reachAbility
Biographie:
Tova Sherman est une chef de file canadienne et une pionnière en matière de diversité, d’inclusion et d’accessibilité. Elle est une PDG primée (reachAbility), une auteure publiée, une conférencière très recherchée (Ted Talk) et une formatrice et consultante en matière de diversité et d’inclusion reconnue à l’échelle nationale.
À titre de fondatrice du Bluenose Ability Arts & Film Festival (BAAFF), Tova s’engage à assurer des conditions équitables pour la communauté artistique des personnes handicapées en Nouvelle-Écosse. Tova gère une équipe de 20 employés et consultants au bureau de ReachAbility d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, qui offre des programmes et des services favorisant l’inclusion des particuliers, des employeurs et de la collectivité.
Panéliste: Bonnie Brayton, Réseau d’Action des Femmes handicapées (RAFH) Canada
Biographie :
Leader reconnue à la fois dans le mouvement féministe et le mouvement des personnes en situation de handicap, Bonnie Brayton est la directrice nationale exécutive du Réseau d’action des femmes handicapées du Canada (RAFH Canada) depuis mai 2007. Dans ce rôle, elle a démontré sa redoutable force de défense des droits des femmes en situation de handicap au Canada ainsi qu’à l’échelle internationale. Au cours de son mandat avec RAFH Canada, madame Brayton a travaillé consciencieusement pour mettre en lumière les principaux enjeux affectant les vies des femmes en situation de handicap quant à l’équité en matière de santé, au logement, à l’emploi et à la violence.
En outre, madame Brayton fait souvent des présentations aux comités parlementaires et sénatoriaux ainsi que lors de consultations publiques, et représente les femmes et les filles handicapées tant au pays qu’à l’étranger. Elle est bien connue dans les communautés des personnes handicapées et des femmes à titre de bâtisseuse de coalition.
Madame Brayton habite à Montréal avec son partenaire Delmar Medford. Elle a deux filles adultes, Leah et Virginia.
Projet: L’art en tant que manifestation
Notre façon de penser la protestation est fondamentalement inaccessible aux personnes handicapées, mais comment peut-on réaliser la justice sans inclure les voix handicapées à nos mouvements? Pour la Semaine nationale de l’accessibilité 2021, RAFH Canada examinera comment l’art peut créer une façon plus inclusive en faveur de la justice au-delà des paramètres d’une marche. Au cours d’une série de quatre événements qui se tiendront la semaine du 31 mai au 4 juin, le réseau DAWN invitera plus d’une dizaine de femmes, d’artistes trans et non binaires en situation de handicap à partager leurs œuvres sur le thème de l’art pour la justice sociale. Seront notamment présents les poètes El Jones, Eli Tareq Lynch et Powetik, les artistes de la scène Maxime Pomerleau et Rvyn Wngz, la cinéaste Laurence Parent et d’autres artistes. La série d’événements en ligne comprendra une table ronde, une série d’ateliers de création orale, une projection de films et une vitrine de performance.
Pour en savoir plus sur les activités ou pour les visionner EN DIRECT :
https://www.reachability.org/naaw
8. L’appel de candidatures afin de pourvoir les postes du tout premier commissaire à l’accessibilité et du premier dirigeant principal de l’accessibilité au Canada est ouvert
SOURCE Emploi et Développement social Canada
GATINEAU, QC, le 27 mai 2021 /CNW/ – Le gouvernement du Canada effectue une autre mesure importante vers la création d’un Canada exempt d’obstacles, en poursuivant la mise en oeuvre de la Loi canadienne sur l’accessibilité, une première de son histoire.
Aujourd’hui, la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’oeuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées, Carla Qualtrough, a annoncé l’ouverture du processus de sélection afin de pourvoir deux postes à temps plein du gouverneur en conseil. Les deux personnes nommées travailleront à prévenir et à éliminer les obstacles liés à l’accessibilité, ainsi qu’à multiplier les possibilités afin que les personnes en situation de handicap contribuent à leurs collectivité et milieux de travail.
Le commissaire à l’accessibilité dirigera une nouvelle unité sur l’accessibilité, au sein de la Commission canadienne des droits de la personne. Le commissaire dirigera et gérera l’administration et la mise en application de la Loi canadienne sur l’accessibilité et de ses règlements connexes. Il conseillera et informera également la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’oeuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées quant aux enjeux que pourraient soulever l’administration et la mise en application de la Loi.
Le dirigeant principal de l’accessibilité servira à titre de conseiller spécial de la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’oeuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées au sujet d’enjeux systémiques ou émergents en matière d’accessibilité. Attaché à Emploi et Développement social Canada, le dirigeant sera chargé de faire le suivi des résultats obtenus grâce à la Loi canadienne sur l’accessibilité et d’en faire rapport. Le gouvernement du Canada est déterminé à observer des processus de sélection ouverts, transparents et basés sur le mérite.
Le gouvernement est aussi résolu à pourvoir les nominations du gouverneur en conseil avec des candidats hautement qualifiés, qui reflètent la diversité du Canada. La préférence peut être accordée aux candidats qui appartiennent à l’un ou plusieurs des groupes d’équité suivants: femmes, peuples autochtones, personnes en situation de handicap et minorités visibles.
Les personnes souhaitant présenter leur candidature sont vivement encouragées à le faire d’ici le 28 juin 2021 par l’entremise du site web des nominations par le gouverneur en conseil.
« Le commissaire à l’accessibilité et le dirigeant principal de l’accessibilité joueront un rôle essentiel dans la création d’un Canada inclusif et exempt d’obstacles. Nous savons qu’en ce pays, il y a des gens talentueux et diversifiés, et que beaucoup seraient parfaits pour ces rôles. Nous incitons fortement tous les Canadiens intéressés et qualifiés à présenter leur candidature. Ces postes clés seront cruciaux à la bonne mise en oeuvre de la Loi canadienne sur l’accessibilité. Ils seront également essentiels à la création d’un Canada où chacun peut participer et contribuer. » – La ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’oeuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées, Carla Qualtrough
La Loi canadienne sur l’accessibilité est entrée en vigueur le 11 juillet 2019.
La Loi comprend sept domaines de priorité : l’emploi, l’environnement construit, les communications, les technologies de l’information et des communications, l’approvisionnement en biens, en services et en installations, la conception et l’exécution des programmes, et les services et les transports.
Les responsabilités du commissaire à l’accessibilité comprendront : promouvoir la conformité à la Loi; faire en sorte que les organisations sous réglementation fédérale respectent leurs obligations en matière d’accessibilité; accuser réception des plaintes déposées en vertu de la Loi, mener des enquêtes et rendre des décisions.
Les responsabilités du dirigeant principal de l’accessibilité comprendront le dépôt d’un rapport annuel au Parlement et, lorsque demandé par la ministre, le dépôt de rapports particuliers portant sur les résultats obtenus grâce à la Loi.
9. France- Un homme aveugle récupère partiellement la vue grâce à l’optogénétique
Un article publié le 25 mai 2021 sur ici-radio-canada.ca
La vision d’un Français complètement aveugle a été partiellement restaurée grâce à des protéines d’algue sensibles à la lumière introduites dans l’un de ses yeux à l’aide d’une thérapie optogénétique.
L’optogénétique est un domaine de recherche qui existe depuis une vingtaine d’années. Elle permet de rendre des neurones sensibles à la lumière en combinant le génie génétique et l’optique. En gros, la thérapie optogénétique permet de modifier génétiquement des cellules afin qu’elles produisent des protéines sensibles à la lumière.
À ce jour, elle est surtout associée à la recherche fondamentale en neurosciences, particulièrement pour l’étude du fonctionnement des circuits neuronaux.
Dans les présents travaux, elle a été utilisée pour rétablir la capacité d’un œil à détecter la lumière.
C’est la première fois que cette approche innovante est utilisée chez l’homme et que ses bénéfices cliniques sont démontrés, expliquent dans un communiqué les chercheurs José-Alain Sahel et Botond Roska de Sorbonne Université.
Ce résultat marque une étape importante dans le développement de thérapies géniques […] pour traiter les dégénérescences rétiniennes héréditaires, ajoutent les auteurs de ces travaux publiés dans la revue Nature Medicine(Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Repères
- La rétinite pigmentaire désigne un groupe de maladies causées par des mutations dans plus de 71 gènes différents.
- Ces maladies portent atteinte aux cellules photosensibles de la rétine et entraînent une perte de vision graduelle, à mesure que ces cellules meurent.
- Ses symptômes ne se manifestent pas au même moment chez les personnes qui en sont atteintes, mais la maladie est présente dès l’adolescence et progresse tout au long de la vie.
- Les premiers symptômes sont habituellement une perte de la vision la nuit et de la vision périphérique.
- Elle frappe plus de 2 millions de personnes dans le monde.
Traiter les photorécepteurs
L’objectif des chercheurs était donc de montrer qu’une thérapie peut traiter les maladies héréditaires des photorécepteurs, qui sont des causes très répandues de cécité.
Dans le cas du participant à cette étude, les médecins lui avaient diagnostiqué il y a 40 ans une rétinite pigmentaire. Cette maladie, qui frappe 2 millions de personnes dans le monde, entraîne la mort des cellules sensibles à la lumière à la surface de la rétine.
L’homme n’avait plus aucune vision depuis 20 ans.
Il faut savoir que les photorécepteurs sont des cellules de détection de la lumière dans la rétine qui utilisent des protéines (appelées opsines) pour fournir des informations visuelles au cerveau via le nerf optique.
La technique utilisée est basée sur des protéines produites dans les algues, appelées channelrhodopsines, qui modifient leur comportement en réponse à la lumière. Les bactéries les utilisent pour se déplacer vers la lumière.
L’équipe de recherche a utilisé la thérapie génique pour exprimer des channelrhodopsines dans les cellules ganglionnaires de la rétine. De plus, elle a introduit le gène codant pour les channelrhodopsines, appelé ChrimsonR. Cette opsine détecte la lumière ambrée, plus sûre pour les cellules rétiniennes que la lumière bleue utilisée pour d’autres types de recherche optogénétique.
En outre, des lunettes spéciales équipées d’une caméra ont été conçues par les chercheurs. Elles permettent de produire des images visuelles projetées en images de couleur ambre sur la rétine.
Le patient a porté ces lunettes munies d’une caméra vidéo à l’avant et d’un projecteur à l’arrière, afin de voir ce qui se passait devant lui et d’en projeter une version dans la bonne longueur d’onde.
Des mois d’ajustement ont été nécessaires pour que des niveaux suffisamment élevés de rhodopsines s’accumulent dans l’œil et que le cerveau du patient apprenne ce nouveau langage.
Permettre à une personne de retrouver une vision partielle par l’optogénétique n’aurait pas pu se faire sans l’engagement du patient, explique le Pr Sahel.
Ce n’est que cinq mois après avoir reçu l’injection de ChrimsonR, laissant ainsi le temps à son expression de se stabiliser dans les cellules ganglionnaires, que les tests avec les lunettes ont pu débuter.
Sept mois plus tard, le patient a commencé à rapporter des signes d’amélioration visuelle. Avec l’aide des lunettes, il peut désormais localiser, compter et toucher des objets.
L’homme n’a pas une vue parfaite, mais la différence entre l’absence de vision et une vision même limitée peut changer la vie, estiment les chercheurs.
Vers un traitement
Les personnes aveugles atteintes de différents types de maladies neurodégénératives des photorécepteurs seront potentiellement admissibles au traitement, mais il faudra du temps pour que cette thérapie puisse être proposée, notent les auteurs.
Des scientifiques américains et suisses ont également participé à ces travaux.
Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1795911/therapie-optogenetique-homme-vision
10. France- Crise du Covid : le maître de chien guide avance à l’aveugle
Un article de Cassandre Rogeret publié le 24 mai 2021 par Handicap.fr
Diminution du champ visuel liée au masque, couloirs virtuels, nouveaux parcours dans les magasins et transports en commun… La crise sanitaire a mis les sens, et les nerfs, des maîtres de chiens guides et de leur fidèle compagnon à rude épreuve.
Bas du formulaire
« La distanciation étant difficile à gérer dans les magasins étroits, je dois rentrer par la porte de sortie chez mon boulanger », indique Jean-Pierre, tandis qu’Emmanuelle déplore une diminution de moitié de son champ visuel lié au port du masque. Comme eux, de nombreux maîtres de chiens guides ont dû s’adapter, non sans peine, aux nouvelles mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19…
L’écholocalisation mise à mal
Que reprochent-ils au masque exactement ? De bloquer leur « écholocalisation », autrement dit la détection des obstacles de masse grâce à l’écho renvoyé par les sons. « Pour les personnes déficientes visuelles, la sensation de recevoir les informations sur leur visage est importante, elle leur permet de percevoir les lieux, de sentir la présence des individus autour d’eux et donc de mesurer les distances », explique la Fédération française des associations de chiens guides d’aveugles (FFAC).
Des obstacles inédits pour les chiens guides
Tel maître, tel chien… Leur fidèle compagnon a également de quoi être désorienté face aux nouvelles règles et obstacles inédits : couloirs virtuels (matérialisés au sol par des flèches), nouvelles entrées et sorties, système d’attente différent… « Mia, ma chienne, ne connaissait pas les couloirs virtuels, elle essayait de me faire avancer et donc de se coller aux gens », témoigne Annie. « Inouk saura-t-il encore effectuer les trajets que nous avions l’habitude de réaliser ensemble ? Retrouvera-t-il toute sa concentration et sa capacité à me guider? », s’interroge, de son côté, Emmanuelle.
Intensifier la pré-éducation pour compenser
La pré-éducation des chiens guides a également été impactée, obligeant les associations à se réorganiser. Impossible, pour l’heure, de les mêler à la foule, ni de les familiariser avec les restaurants et les transports en commun. « Ayant eu mon chien en décembre 2020, il n’a pas pu, depuis, effectuer les trajets qu’il avait travaillés avec l’éducatrice : les sorties culturelles, sportives et associatives », déplore Christian. « La pré-éducation devra donc être intensifiée à la réouverture des différents établissements », souligne la FFAC. Malgré les contraintes liées aux mesures sanitaires, les maîtres sont unanimes : « Elles auraient été encore plus compliquées sans nos chiens guides ».
Source : https://informations.handicap.fr/a-cris-covid-maitre-chien-guide-avance-aveugle-30881.php
Un article de Nora Moreau publié le 26 mai 2021 par leparisien.fr
Il sera désormais plus facile pour les déficients visuels de profiter de la navigation de plaisance en tout autonomie. Avec le soutien de l’Unadev (Union nationale des aveugles et déficients visuels), l’association brestoise Orion, dans le Finistère, portée par Mathieu Simonnet, enseignant-chercheur à l’IMT Atlantique, et Olivier Ducruix, responsable en accessibilité numérique chez Orange ― lui-même atteint d’une maladie de la rétine qui lui a fait perdre la vue ―, vient de développer une application originale : Sara (« Sail And Race Audioguide »).
Celle-ci a été testée par Olivier et 7 autres déficients visuels durant une traversée de plusieurs jours sur le lac Léman, en conditions réelles, sur un bateau adapté. Et aujourd’hui, tous les voyants sont au vert, l’application est disponible sur l’AppleStore pour le moment. « L’idée, c’est que les marins non-voyants ou malvoyants puissent naviguer sans regarder les instruments, explique Mathieu Simonnet. Il s’agit d’un dispositif vocal développé en partenariat avec une entreprise spécialisée, Granite Apps, qui informe en temps réel l’usager en lui donnant le cap, la profondeur ou la vitesse du vent… » Un véritable capitaine numérique !
À l’aube d’une nouvelle saison propice à la navigation, cette innovation connaît déjà un certain succès : plus de 100 téléchargements dont certains au Canada et aux USA. L’association Orion a désormais lâché ses sorties en mer adaptées pour se concentrer sur le développement d’outils lié à la navigation. « Attention : les déficients visuels peuvent déjà faire du bateau depuis bien longtemps, précise Mathieu Simonnet. En témoigne la performance de Damien Seguin, premier skipper handicapé à avoir bouclé le Vendée Globe. Notre objectif est simplement d’améliorer leur autonomie à bord. »
12. Chine- Les joies de l’art visuel pour des enfants aveugles
Un article de Ying Xie et Yishuang Liu publié le 27 mai 2021 par le Quotidien du Peuple en ligne
Que pensent les aveugles de la couleur et de la peinture ? Pour répondre à cette question, Hu Jun a lancé le projet « Art sans barrières ». Depuis 2016, il se rend à l’école des aveugles du Zhejiang, à Hangzhou, la capitale provinciale pour y donner des cours d’art aux enfants.
Né en 1967, Hu Jun est professeur d’enseignement artistique à l’Université normale de Hangzhou, capitale de la province du Zhejiang (sud-est de la Chine).
« Je préfère qualifier le projet d’expérimentation académique. C’est un peu dommage que nous passions la plupart de notre temps à donner des cours d’art à des enfants normaux et que nous ignorions ceux qui ont un handicap visuel. Pourtant, nos recherches montrent que les enfants aveugles sont capables de comprendre et de créer des images visuelles », a déclaré M. Hu.
Hu Jun et des élèves dessinent ensemble à l’école des aveugles du Zhejiang à Hangzhou.
Selon M. Hu, dans le cadre du projet, les enfants aveugles peuvent essayer la peinture sur bois. L’objectif est de leur donner confiance en eux et de les aider à s’intégrer dans la société.
C’est aussi un travail d’équipe volontaire, M. Hu et ses étudiants et collègues font tous partie de l’équipe. Des techniques de dessin et des manuels personnalisées sont conçus pour les enfants aveugles.
« Ils ont un grand sens de la couleur grâce au toucher. Et dans leur conscience, un oiseau qui chante est blanc, un chat qui se bat est noir. Quand ils peuvent créer des peintures et exprimer leurs sentiments, ils n’auront pas l’impression d’être désavantagés. De plus, en matière d’éducation, ils devraient avoir le même droit d’apprendre l’art », a-t-il souligné.
Les œuvres pour enfants peintes pendant les cours sont exposées dans des musées et des galeries du Zhejiang, de Shanghai (est de la Chine) et à l’étranger. Six pièces ont été vendues aux enchères et 17 ont été acquises par des collectionneurs personnels.
« Être spécial peut être un trésor plutôt qu’un regret tant que la créativité dure », a noté M. Hu.
Source : http://french.peopledaily.com.cn/VieSociale/n3/2021/0527/c31360-9854912.html