Écho du RAAMM pour la période du 7 au 13 décembre

7 décembre 2020

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 7 au 13 décembre 2020.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. Journée internationale des personnes handicapées: peu de célébrations et beaucoup d’attentes

Lettre ouverte publiée jeudi le 3 décembre 2020 par GROUPE DE SIGNATAIRES* dans Le Journal de Montréal

Nous profitons de cette Journée internationale des personnes handicapées (3 décembre) pour nous demander: qu’avons-nous à célébrer cette année? Très peu de choses, en réalité, sur le plan des politiques gouvernementales.

En effet, alors que nous sommes confrontés aux impacts de la pandémie de COVID-19, nous sommes en mesure de faire le triste constat que les personnes en situation de handicap (PSH) pèsent peu dans la balance des décideurs publics quand vient le temps de poser des actions concrètes.

Le gouvernement fédéral a offert, après de multiples représentations, un soutien financier unique de 600$ aux PSH. Compte tenu des besoins de cette population et des dépenses que la pandémie a engendrées, cette somme est plutôt symbolique.

Dur impact de la pandémie

Au niveau provincial, les PSH ont été invisibilisées, quand elles n’étaient pas carrément négligées, et ce, alors qu’elles représentent à plusieurs égards une population parmi les plus vulnérables. Rendez-vous médicaux annulés, services de réadaptation limités, accès aux soins diminués et nous en passons.

De plus, les PSH doivent composer avec des impacts négatifs très importants découlant de décisions du gouvernement. Par exemple, l’augmentation salariale offerte aux préposés aux bénéficiaires travaillant dans les CHSLD, qui, en soi, se veut une bonne initiative, a tout de même rendu encore plus critique la pénurie de préposés aux bénéficiaires qui assurent le maintien à domicile de cette population.

Les mesures prises pour contrer la pandémie (port du masque, distanciation physique, confinement, etc.) ont tenu très peu compte de la réalité et des défis que cela représentait pour les PSH. On a oublié que le masque ne convient pas à toutes les PSH et que, dans certains cas, cette mesure peut même s’avérer dangereuse.

Problème d’accessibilité aux services

Sur plusieurs plans, les PSH étaient déjà confrontées à d’énormes problèmes d’accès aux services et aux soins de santé. Sur le plan de l’accessibilité architecturale, nous sommes nettement en retard par rapport à d’autres pays comparables au nôtre. Sans oublier que le gouvernement continue à imposer une pénalité au moment de la retraite aux personnes qui ont été couvertes par les rentes d’invalidité, et ce, alors que la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) a convenu que cette pénalité était discriminatoire.

Il était déjà difficile, pour un enfant ayant des limitations fonctionnelles, d’obtenir une place en garderie; désormais, leur inclusion est compromise.

Que dire de la pénurie de logements sociaux et de toutes ces PSH qui attendent de nombreuses années pour avoir un logement adapté à leurs besoins? L’accès au programme d’adaptation domiciliaire demeure difficile, compliqué et trop long.

Les PSH restent sous-représentées sur le marché du travail et l’accès à des emplois décents et de qualité est limité. Dans toutes les décisions, notre exclusion est devenue la norme.

Un nouveau regroupement

Bref, la situation est loin d’être rose! Mais, comme nous ne voulons pas être pessimistes, nous tenons à terminer sur une note positive. Depuis quelques mois, le milieu des PSH montre un regain de dynamisme et de prise de conscience collective.

C’est ainsi qu’en pleine pandémie, une quinzaine d’organismes se sont unis pour créer le Collectif d’organismes pour la défense des droits des personnes en situation de handicap (CODDPSH).

Guidé par les principes et valeurs d’éducation populaire, de justice et d’inclusion sociale, le collectif, qui met de l’avant le principe Pour, Par et Avec, est plus résolu que jamais à faire entendre sa voix.

Nous terminons en réitérant que nous méritons mieux qu’une motion de l’Assemblée nationale un jour par année ou des affiches et déclarations à l’eau de rose durant la Semaine québécoise des personnes handicapées.

Nous voulons une société qui favorise la participation des citoyennes et citoyens dans tous les lieux décisionnels, un État qui tient compte des besoins des personnes ayant des limitations fonctionnelles, qui vérifie l’impact que ses lois peuvent avoir sur elles, qui met en place des mesures d’accommodement, qui encourage la mission de transformation sociale des forces vives de la société, qui fait du partage de la richesse un objectif stratégique et de l’inclusion sociale une réalité.

*SIGNATAIRES:

Walter Zelaya, Moelle épinière et motricité Québec

Simon April, Comité d’action des personnes vivant des situations de handicap (CAPVISH)

Jo-ann Arvey, Centre communautaire Radisson

Alain Drolet, Carrefour familial des personnes handicapées

Pascale Dussault, Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM)

Patrick Fougeyrollas, Réseau international sur le processus de production du handicap (RIPPH)

Mathieu Francœur, Mouvement PHAS

Selma Kouidri, Institut national pour l’équité, l’égalité et l’inclusion des personnes en situation de handicap (INÉÉI – PSH),

Laurence P. Rousseau, Vie autonome Montréal,

Antoine Perreault, Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec,

Serge Poulin, Regroupement des usagers du transport adapté et accessible de l’île de Montréal (RUTA Montréal)

Tommy Saravo, Association multiethnique pour l’intégration des personnes handicapées (AMEIPH)

Marie Turcotte, Ex æquo

Source : https://www.journaldemontreal.com/2020/12/03/journee-internationale-des-personnes-handicapees-peu-de-celebration-et-beaucoup-dattentes

2. Journée internationale des personnes handicapées – Le Chantier en accessibilité universelle sur une lancée prometteuse

Par Ville de Montréal – Cabinet de la mairesse et du comité exécutif 

 

MONTRÉAL, le 3 déc. 2020 /CNW Telbec/ – En cette Journée internationale des personnes handicapées, dont le thème est Développons notre résilience collective pour trouver et mettre en œuvre des solutions durables afin de ne laisser personne de côté pendant et après la COVID-19, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, reconnaît que les personnes ayant une limitation fonctionnelle sont durement touchées par la crise actuelle et rappelle l’importance de rendre la métropole accessible et inclusive à toutes les citoyennes et tous les citoyens.

Depuis plusieurs années, la Ville de Montréal reconnaît sa responsabilité pour réduire les obstacles à l’intégration des personnes handicapées et fait de l’accessibilité universelle une priorité. Des consultations publiques tenues au cours des deux dernières années ont en effet mis en lumière des enjeux en matière d’accessibilité universelle et leurs conséquences sur l’accès aux services et la participation de la population, particulièrement des personnes ayant une limitation fonctionnelle. L’Administration souhaite donc en faire plus.

Pour lutter contre les discriminations et le capacitisme et améliorer ses pratiques en accessibilité universelle, la Ville de Montréal a créé un chantier en accessibilité universelle. Pour accompagner sa réalisation, deux comités ont été mis sur pied composés de gens de la Ville de Montréal, de même que de partenaires externes et personnes expertes en accessibilité universelle. À la suite d’un appel de candidatures, vingt-six personnes ont été retenues.

Le comité de suivi est constitué de:

Cataford Guylaine INLB (Institut Nazareth et Louis-Braille)

Guitard Mélissa OPHQ (Office des personnes handicapées du Québec)

Laforest Jean Marc TCAÎM (Table de Concertation des aîné-es de l’île de Montréal)

Lapointe Louise Service de la Culture Lefrançois Simon Service des ressources humaines

Lupien Paul RAPLIQ (Regroupement des Activistes pour L’Inclusion au Québec)

Lauzon Jean-François Service de la gestion et de la planification immobilière

Longpré Olivier Arrondissement de Saint-Léonard

Alain Martin Service de l’habitation Massicotte Maude Déf Phys Sans Limite

Oviedo Maurice Service de l’urbanisme et de la mobilité

Turcotte Marie Ex aequo Vallée Diane Arrondissement de Verdun

Personne en cours de recrutement CRIR (Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain)

Le comité d’expertise est constitué de :

Bouchard Audrey-Anne Au-delà du visuel

Jacob-Maguire Charlotte Musée d’art contemporain

Kouidri Selma INÉÉI-PSH (Institut National pour l’Équité, l’Égalité et l’Inclusion des personnes en situation de handicap)

Lanctôt Sophie Société Logique

Lavigne Elsa Altergo

Le Tacon Sandrine Exeko et Aut’lieu

Parent Laurence Université Concordia

Pelletier Anne DéPhy Montréal

Poldma Tiiu Laboratoire FoCoLum et Université de Montréal

Provencher Yvon RAAMM (Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain)

Richard Marie-Josée AQEPA MR (Association du Québec pour Enfants avec Problèmes Auditifs Montréal Régional)

Viau Anick SQDI (Société québécoise de la déficience intellectuelle)

Le chantier vise une transformation profonde des façons de faire à la Ville. Il s’agit d’un exercice qui durera jusqu’en 2024. Les comités, impliqués tout au long du chantier, travaillent en mode virtuel depuis cet automne à établir les bases du chantier en accessibilité universelle. Une équipe de recherche de l’Université McGill collabore avec les comités pour la réalisation d’une recension des bonnes pratiques du Canada et ailleurs dans le monde.

« Pour faire de Montréal un chef de file en matière d’accessibilité universelle, l’apport de nos partenaires, experts et des personnes vivant avec une limitation fonctionnelle est essentiel dans l’analyse de nos pratiques. L’intégration de l’accessibilité universelle au sein de nos programmes et services municipaux doit être beaucoup plus transversale et performante. Je m’attends donc à ce que le chantier en accessibilité universelle analyse les obstacles systémiques et propose une transformation profonde de nos façons de faire », déclare la mairesse Valérie Plante.

« Avec ce chantier, la Ville souhaite notamment se doter d’un positionnement stratégique en accessibilité universelle pour rehausser les standards et les cibles à atteindre dans toutes ses pratiques L’accessibilité aux services municipaux est un droit qui s’applique à tout le monde, et ce, sans capacitisme. Toute personne peut vivre, à un moment de sa vie, un enjeu d’accessibilité susceptible de freiner son autonomie. Montréal a le devoir de rendre accessibles universellement ses installations et services, encore plus dans le contexte de relance », conclut Nathalie Goulet. 

SOURCE : https://www.newswire.ca/news-releases/journee-internationale-des-personnes-handicapees-le-chantier-en-accessibilite-universelle-sur-une-lancee-prometteuse-801338248.html#:~:text=IR-,Journ%C3%A9e%20internationale%20des%20personnes%20handicap%C3%A9es%20%2D%20Le%20Chantier%20en,universelle%20sur%20une%20lanc%C3%A9e%20prometteuse&text=MONTR%C3%89AL%2C%20le%203%20d%C3%A9c.

300 plaintes contre les aménagements de Valérie Plante

3. 300 plaintes contre les aménagements de Valérie Plante

Un article d’ Yves Poirier, TVA Nouvelles , publié dans Le Journal de Montréal, 3 décembre 2020

L’Ombudsman de Montréal (OdM) affirme, jeudi matin, avoir reçu plus de 300 plaintes de citoyens relativement aux aménagements cyclables et autres depuis la fin mai.

«Ces plaintes remettaient souvent en cause la gestion en général des projets, ainsi que la vision politique derrière ceux-ci», peut-on lire dans le communiqué émis au cours des dernières minutes.

L’enquête portait sur les Voies actives sécuritaires (VAS), le Réseau Express Vélo (REV) ainsi que les corridors sanitaires et divers autres projets implantés par quelques arrondissements.

Selon l’organisme, 240 dossiers en enquête approfondie qui ont été traités. 

L’OdM a voulu s’assurer que les aménagements étaient sécuritaires pour tous (cyclistes, automobilistes et piétons) et qu’ils tenaient compte des critères d’accessibilité universelle ainsi que des besoins raisonnables des résidents des quartiers visés. 

Confusion

«L’été 2020 a sans contredit été très mouvementé sur le plan des aménagements urbains dans la Ville de Montréal. Alors que plusieurs d’entre eux ont été mis en œuvre temporairement dans le contexte d’urgence de la COVID-19, d’autres projets étaient réfléchis depuis plusieurs mois et parfois plusieurs années. Cet amalgame de travaux a créé une grande confusion chez les Montréalaises et Montréalais » souligne Me Nadine Mailloux, Ombudsman de Montréal.

15 recommandations

L’OdM conclut que certains des engagements énoncés dans la Charte sur les sujets mentionnés ci-dessus n’ont pas été pleinement considérés et remplis. 

Par conséquent, l’équipe de Me Mailloux a émis 15 recommandations ayant trait à différents volets de la gestion des projets, de leur conception, à leur parachèvement et monitorage postérieur. 

Plusieurs suggestions d’amélioration sont aussi énoncées tout au long du rapport.

Cas particulier des VAS

Comme le précise l’ombudsman dans son rapport, « la Ville et certains arrondissements ont d’emblée reconnu la majorité des éléments soulevés par notre enquête, et ont agi de manière proactive afin d’apporter les correctifs nécessaires. Il est essentiel de réitérer que les principes fondamentaux de sécurité, d’accessibilité universelle, d’information et de communication (avec les citoyens et entre les différentes entités concernées) sont incontournables et ne sauraient être escamotés en raison du contexte de pandémie ».

Elle ajoute que « des projets comme les VAS comportent de considérables défis de coordination pour une administration municipale de l’ampleur de Montréal, mais les citoyennes et citoyens ne doivent, en aucun cas, faire les frais de ces casse-têtes logistiques ».

Elle souhaite que ce rapport puisse faire œuvre utile afin de garantir le respect de certains principes fondamentaux dans le cadre de projets futurs comme ceux mis en œuvre pendant l’été 2020, de comprendre les implications de ces principes applicables en toutes circonstances, en plus de mettre en lumière les préoccupations de plusieurs centaines de Montréalaises et Montréalais.

Source : https://www.journaldemontreal.com/2020/12/03/300-plaintes-contre-les-amenagements-de-valerie-plante-1

4. Communiqué RIPPH: Journée internationale des personnes handicapées 2020

Le Réseau International sur le Processus de Production du Handicap (RIPPH) ainsi que les différents organismes au Québec, au Canada et dans le monde entier vont célébrer la Journée internationale des personnes handicapées (IDDP) le jeudi 3 décembre 2020.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) depuis 1992, a désigné le 3 décembre comme Journée internationale des personnes handicapées chaque année. Jusqu’à présent, des célébrations et des évènements sont tenus dans le monde entier afin de sensibiliser la population à la participation sociale des personnes handicapées.

À cette occasion, le RIPPH rappelle la responsabilité partagée entre l’État, les organisations et la société de promouvoir la pleine jouissance des personnes en situation de handicap d’une société inclusive sur la base de l’égalité, la non-discrimination fondée sur le handicap et le respect de la dignité intrinsèque.

Le RIPPH reconnait que la Journée internationale des personnes handicapées, cette année, est très particulière, vue le contexte de la pandémie COVID-19. Cette pandémie a créé d’autres défis aux personnes en situation de handicap dans le monde entier, mais elle a démontré concrètement les difficultés avec lesquelles les personnes en situation de handicap se confrontent quotidiennement.

En ce sens, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a choisi pour cette année le thème « Vers un monde post-COVID inclusif, durable et accessible pour les personnes en situation de handicap »  . L’ONU mentionne que plus que jamais, nos sociétés doivent s’engager à devenir plus égalitaires et inclusives devant les nombreux défis mondiaux auxquels nous devrons faire face à l’avenir. Le RIPPH appuie cette initiative et appelle l’État, les ministères et organismes publics, le secteur privé et les professionnels ou acteurs sociaux œuvrant dans le secteur du handicap ainsi que les personnes en situation de handicap et les organisations qui les représentent à mieux collaborer pour mettre en place des solutions plus inclusives qui rendent la prestation des services plus accessible et avec une qualité meilleure.

Le RIPPH appelle les États à mieux comprendre les questions liées au handicap selon une approche participative en créant des modes de consultation et de concertation continue avec les personnes en situation de handicap elles-mêmes ainsi que les organisations qui les représentent car elles sont les véritables experts de leurs réalités.

Le Réseau international sur le Processus de production du handicap (RIPPH) est un organisme à but non lucratif basé au Québec (Canada) qui est reconnu à l’international. Le RIPPH a pour mission de favoriser une réponse plus adéquate aux besoins des personnes ayant des déficiences, des incapacités et vivant des situations de handicap par le biais de la promotion, de l’application et du développement du cadre conceptuel du Modèle de développement humain – Processus de production du handicap (MDH-PPH).    

 https://www.un.org/development/desa/disabilities/international-day-of-persons-with-disabilities-3-december.html

 

Pauline Cheynoux, coordonnatrice du RIPPH

[email protected]

Patrick Fougeyrollas, communications et relations publiques

[email protected]

Québec, le 2 décembre 2020

Source : www.ripph.qc.ca

5. Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse : Pour une véritable inclusion des personnes en situation de handicap

Texte de Philippe-André Tessier et Sylvain Le May, respectivement président et membre de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

Montréal, 3 décembre 2020 – La Journée internationale des personnes handicapées soulignée aujourd’hui nous donne l’occasion de réfléchir à la place que nous accordons collectivement à ces personnes qui représentent 15 % de la population mondiale, selon l’Organisation mondiale de la santé. Comment favorisons-nous leur intégration à la société? Quels moyens mettons-nous en place pour éliminer les barrières discriminatoires qui se dressent sur leur parcours?

Les faits parlent d’eux-mêmes. La pauvreté est encore une réalité pour de nombreuses personnes en situation de handicap, étant donné la discrimination dont elles sont souvent victimes dans l’accès au marché du travail. Celles-ci se retrouvent de manière disproportionnée parmi les personnes qui ont un faible revenu ou qui occupent un emploi précaire. C’est pourquoi la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse interpelle aujourd’hui le gouvernement afin qu’il pose des actions concrètes pour favoriser l’accès à l’égalité en emploi des personnes en situation de handicap.

Il y a 20 ans, le Québec adoptait la Loi sur l’accès à l’égalité en emploi dans des organismes publics, qui vise à contrer la discrimination systémique vécue par certains groupes en emploi. Les personnes handicapées ont été ajoutées comme groupe cible en 2005. La Commission a entre autres le mandat de veiller à l’application de cette Loi. Elle constate, 15 ans plus tard, que la représentation des membres de ce groupe ne correspond qu’à 1 % du total des effectifs dans presque tous les organismes publics assujettis à la Loi, ce qui est loin des cibles à atteindre.

Dans son dernier rapport sur l’accès à l’égalité en emploi publié plus tôt cette année, la Commission concluait qu’un investissement majeur dans le recrutement devrait être fait par les employeurs afin de mieux rejoindre les membres de ce groupe qui représentent une main d’œuvre compétente et disponible au travail dans le contexte actuel de la rareté de la main d’œuvre dans le marché de l’emploi.

À ce sujet, la Commission réitère une demande qu’elle a faite à plusieurs reprises, à savoir que les programmes d’accès à l’égalité en emploi soient étendus au secteur privé et qu’ils s’appliquent également à la fonction publique. Étant donné la discrimination systémique et les préjugés qui persistent, il nous apparait essentiel de mettre en place des mesures de ce type pour que l’égalité réelle se matérialise pour les personnes en situation de handicap. Les programmes d’accès à l’égalité en emploi constituent un levier pour motiver les organisations à adapter leurs façons de faire et à aplanir les obstacles à l’emploi pour les groupes ciblés, notamment les personnes handicapées.

Année après année, le handicap est le motif interdit de discrimination pour lequel la Commission reçoit le plus de plaintes en vertu de la Charte. En 2019-2020, 35 % de tous les dossiers ouverts portaient sur ce motif. Sur ces 235 dossiers de plainte pour le motif handicap, la majorité, soit une centaine de dossiers, concernait le secteur du travail. Du côté du service-conseil offert aux décideurs pour les accompagner dans la gestion des demandes d’accommodement raisonnable qu’ils reçoivent, 70 % des demandes reçues par le service en 2019-2020 concernaient le motif handicap.

Ces pourcentages témoignent du travail énorme qu’il reste à faire pour éliminer les barrières à l’emploi pour les personnes en situation de handicap, que ce soit pour le recrutement initial, l’accès à des accommodements raisonnables durant leur emploi ou encore l’accession à des postes de niveau supérieur. Pour aider les employeurs à adopter des pratiques exemptes de discrimination envers les personnes handicapées, la Commission offre une formation et des outils sur le recrutement sans discrimination et sur l’accommodement raisonnable en emploi.

La Commission publiera en 2021 un rapport sur l’accès à l’égalité à l’emploi qui portera spécifiquement sur les personnes handicapées. Ce rapport contiendra notamment des pistes d’action pour contribuer à une plus grande représentation des personnes handicapées dans le milieu du travail.

Plus de 40 ans après l’adoption de la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale, nous croyons fermement que la société québécoise est rendue à cette étape cruciale de l’inclusion. Elle ne pourra que s’enrichir de l’application des programmes d’accès à l’égalité en emploi à toutes les sphères de notre vie collective. Il s’agirait d’une suite logique de l’innovation dont a fait preuve le Québec en mettant en place ces programmes il y a 20 ans.

Philippe-André Tessier, président
Sylvain Le May, membre
Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

Source : https://www.cdpdjqcc.mywhc.ca/fr/actualites/inclusion-personnes-en-situation-de-handicap

6. Le projet de loi 59, « une injustice totale », disent des travailleurs handicapés

Un texte de Yasmine Khayat publié par Ici-Radio-Canada le 3 décembre 2020

Le projet de loi visant à moderniser le régime de santé et de sécurité du travail au Québec fait craindre le pire à des organismes de défense des droits des personnes en situation de handicap. Ils redoutent notamment que celui-ci soit un frein à l’embauche de personnes handicapées pour les employeurs.

Le projet de loi fait 120 pages, mais ce sont les quelques lignes de l’article 97 qui les inquiètent. Cet article modifie l’article 329 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP).

Il insère de nouvelles notions à la définition du travailleur déjà handicapé comme l’incapacité significative et persistante, les obstacles et les activités courantes, mais sans les préciser.

Extrait du projet de loi 59, article 97, 2°

… est déjà handicapé le travailleur ayant, avant sa lésion professionnelle, une déficience entraînant une incapacité significative et persistante et qui est sujet à rencontrer des obstacles dans l’accomplissement d’activités courantes. Fin de l’extrait

« C’est une injustice totale pour les personnes vivant avec des incapacités », déclare Dominique Salgado, directeur général du Comité d’action des personnes vivant en situation de handicap (CAPVISH). Si ce projet de loi est adopté, il pense qu’une personne handicapée à la suite d’un accident de travail ne pourra plus être indemnisée.

Pour mettre en évidence l’impact que ces changements auront sur les travailleurs handicapés, M. Salgado donne l’exemple d’un membre de son équipe atteint d’ostéogenèse imparfaite, appelée aussi maladie des os de verre.

Si l’employé venait à se fracturer un bras au travail, l’employeur devrait alors prouver à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail l’ensemble des notions incluses à l’article afin d’avoir accès au fonds d’indemnisation de la CNESST auquel il a toujours cotisé.

M. Salgado ajoute que la CNESST pourrait exiger des précisions ou des examens supplémentaires. Actuellement, la commission ne demande rien de plus qu’un document appelé Avis de l’employeur et demande de remboursement (ADR)

Linda Gauthier, présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), qui se déplace elle-même en fauteuil roulant, dénonce également l’injustice.

«C’est tout à fait honteux! C’est de la ghettoïsation, de la ségrégation sociale, c’est faire preuve de capacitisme, voire d’eugénisme!»-Linda Gauthier, présidente du RAPLIQ

Les membres de ces deux organismes craignent une discrimination à l’emploi.

Un frein à l’embauche

Les employeurs craignent que les modifications à la loi ne leur imposent des charges financières accrues. Ils contribuent tous à un fonds de régime de la CNESST Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail et lorsqu’un employeur obtient le partage de coûts, il ne paie pas l’entièreté des indemnisations, mais seulement un pourcentage. Le reste est prélevé à même le fonds général.

C’est donc l’accès au partage des coûts qui pose dorénavant problème.

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) qui représente la voix des employeurs, estime que ses membres n’auront plus de marge de manœuvre.

«Ces modifications ne permettront plus aux employeurs d’obtenir des partages de coûts selon le cadre actuel de la loi. Les termes ajoutés resserrent considérablement le cadre actuel, voire même rendent presque impossible une “désimputation” sur la base de cette disposition. »-Arnaud Champalbert, directeur des affaires publiques et gouvernementales du CPQ

Les employeurs risqueraient ainsi de prendre en charge la totalité du coût des indemnités, ce qui les dissuaderait d’embaucher des personnes handicapées, selon l’organisation.

Sous la loupe des avocats

Selon Laurence Bourgeois-Hatto, du cabinet Langlois Avocats, dont le domaine d’expertise couvre aussi le droit du travail et de l’emploi, il ne sert à rien de modifier un régime qui fonctionne déjà très bien.

«Ce projet de loi est une nouvelle tentative de la CNESST de se simplifier la vie et d’imposer aux employeurs un fardeau financier injuste.»- Laurence Bourgeois-Hatto, avocate

De son côté, le cabinet Norton Rose Fulbright qui représente les intérêts des employeurs soutient que le projet de loi défend une partie au détriment d’une autre.

Si l’article 329 est modifié, la firme pense que les dossiers de lésion professionnelle d’une grande partie des travailleurs ne seront pas traités. Par ailleurs, les employeurs devront se conformer à un projet de loi qui ne donnera suite à aucune de leurs revendications.

Le projet de loi déposé à l’Assemblée nationale le 27 octobre fera l’objet de consultations au cours des prochaines semaines.

Les représentants du CAPVISH et du RAPLIQ n’ont toujours pas été invités. Ils espèrent l’être prochainement.

Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1754166/projet-loi-59-injustice-crainte-discrimination-travailleurs-handicap

7. La pandémie a rendu les rues de New York plus dangereuses pour les aveugles

Article de Delma Laforge publié le 1er décembre sur news-24.fr

Pour les piétons qui ne peuvent pas voir ou qui ont une vision limitée, naviguer sur les trottoirs chaotiques et les passages pour piétons de New York était déjà assez risqué avant la pandémie. Mais l’épidémie, disent les aveugles, a rendu la traversée des rues de la ville encore plus risquée et déchirante.

Il a parfois réduit le flux de voitures et de camions, laissant les rues de certains quartiers aussi calmes que les voies de banlieue.

Cela peut sembler une bénédiction pour les New-Yorkais aveugles comme Terence Page. Mais, en fait, le contraire est vrai. Le rugissement normal de la circulation fournit des indices – souvent les seuls – sur le moment où il est temps de s’aventurer dans un passage pour piétons.

«Le silence n’est pas bon pour les aveugles», a déclaré M. Page en balayant sa longue canne verte sur le trottoir le long de la Sixième Avenue à Manhattan, essayant de localiser le trottoir à West 23rd Street.

M. Page a parcouru cette avenue avec confiance, car le passage à niveau est équipé d’un signal sonore qui avertit les piétons lorsqu’ils ont le feu vert de traverser le trottoir. La grande majorité des 13 200 passages à niveau de la ville ne le sont pas.

En conséquence, un juge fédéral a conclu que la ville n’avait pas pleinement protégé certains de ses résidents les plus vulnérables.

Le juge a statué en octobre que «l’absence quasi totale» de ces dispositifs – connus sous le nom de signaux piétons accessibles – violait les droits civils des aveugles en leur refusant l’égalité d’accès aux passages pour piétons de la ville.

La pandémie a également entravé une autre source d’aide. En cas de doute, les personnes aveugles peuvent souvent compter sur d’autres piétons pour les guider ou sur un coude pour s’agripper. Le coronavirus a rendu les autres voyageurs moins enclins à se rapprocher si près, a déclaré M. Page.

«Il y a moins de gens qui veulent vous aider ou même vous toucher», dit-il.

Pour rendre les choses plus difficiles, les trottoirs et les rues sont remplis de nouveaux obstacles: des tables à manger entourées de clôtures de fortune et de tentes.

https://news-24.fr/la-pandemie-a-rendu-les-rues-de-new-york-plus-dangereuses-pour-les-aveugles/

8. Apple revoit son site Accessibilité et ajoute des vidéos

Article d’Alban Martin publié le 3 décembre 2020 sur iphonesoft.fr

Dans le cadre de la Journée internationale des personnes handicapées, Apple a lancé une refonte de son site d’accessibilité sur le domaine global de l’entreprise. La refonte vise à fournir aux clients à mobilité réduite, aux malvoyants ou malentendants les outils et les ressources nécessaires pour personnaliser les produits Apple en fonction de leurs besoins.

Apple fait toujours beaucoup pour l’accessibilité Le site repensé est composé de quatre grandes sections qui présentent de nombreuses fonctionnalités d’accessibilité de la gamme de produits Apple, avec de nouvelles catégories couvrant la vision, la mobilité, l’audition et les fonctionnalités cognitives.

La section vision couvre plusieurs fonctionnalités iOS telles que la loupe, le zoom, le texte plus grand, la voix off + braille et le contenu énoncé, tandis que l’audition couvre l’utilisation de la reconnaissance sonore, des adaptations du casque, des alertes sensorielles, de l’écoute en direct et de nombreux autres outils utiles.

Pendant ce temps, sur la chaîne YouTube du support Apple, la firme à la pomme a ajouté de nouvelles vidéos explicatives à sa liste de lecture d’accessibilité sur l’utilisation de la Loupe, de la fonction BackTap et de scénarios d’utilisation spécifiques de la commande vocale, y compris comment prendre un selfie. Il y avait déjà une vingtaine de vidéos sur ce thème.

Voici les nouvelles vidéos à venir :

Utilisation de la loupe pour mieux voir presque tout ce sur quoi vous pointez votre iPhone

Back Tap, un moyen rapide et simple de déclencher des actions ou des raccourcis d’accessibilité avec juste un double ou triple tap à l’arrière de votre iPhone

Activation de différentes options d’interface utilisateur lors de l’utilisation de la commande vocale, une technologie Apple qui permet aux utilisateurs souffrant de limitations physiques sévères ou de retards de contrôler leur Mac, iPhone et iPad entièrement avec leur voix

Comment prendre un selfie avec Voice Control, une vidéo sur laquelle Apple a travaillé en collaboration avec United Spinal Association

Source :  https://iphonesoft.fr/2020/12/03/apple-revoit-site-accessibilite-ajoute-videos

9. L’UNESCO lance une nouvelle publication sur l’accès au patrimoine documentaire

Publié le 3 décembre 2020 sur unesco.org

À l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées célébrée le 3 décembre 2020, l’UNESCO a fait paraître une nouvelle publication dans le but d’aider les parties prenantes à créer des formats de patrimoine documentaire accessibles aux personnes handicapées.

La publication, intitulée Un patrimoine documentaire accessible, propose des principes directeurs aux acteurs impliqués dans la numérisation de documents du patrimoine, notamment aux bibliothécaires, archivistes, employés de musées, conservateurs et à toute autre partie prenante afin de les inciter à intégrer aux plateformes et aux contenus numériques les problématiques liées au handicap et à l’accessibilité.

Cette publication, documentée et rédigée par une personne atteinte de handicap, apporte une contribution très importante à l’ensemble du savoir existant sur l’accès et la consultation du patrimoine documentaire par les personnes handicapées, les gouvernements et les autres parties prenantes, comme élément essentiel du développement durable.

Xing Qu, Directeur général adjoint de l’UNESCO

Cette publication s’appuie sur les principales caractéristiques de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées de 2006 et de la Recommandation de 2015 de l’UNESCO concernant la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire, y compris le patrimoine numérique. Ces caractéristiques consistent à promouvoir et à favoriser l’accessibilité la plus inclusive possible et l’utilisation du patrimoine documentaire en incitant les organismes de conservation à proposer à tous des services équitables d’accès aux documents d’origine.

Cette publication est construite de manière à ce que toutes les parties prenantes puissent aisément consulter et considérer les divers aspects sur lesquels elles doivent s’engager. À cette fin, deux types de principes directeurs y sont proposés : a) les principes directeurs fondamentaux, destinés aux parties prenantes passant par des plateformes de patrimoine culturel documentaire ; et b) les principes directeurs avancés, établis pour les auteurs de contenus de ces plateformes.

Rédigée par le Professeur Alireza Darvishy et par Mme Juliet Manning, la publication met également en lumière les obstacles que rencontrent les personnes handicapées dans leur accès au patrimoine documentaire numérisé.

La parution de ce document coïncide avec l’apparition récente d’archives et de collections culturelles numériques, notamment de collections en ligne. Malgré un très grand pas en avant en termes d’accès général à la culture, le contenu numérique reste souvent inaccessible aux personnes handicapées, notamment à celles atteintes d’un handicap visuel, auditif, moteur ou cognitif.

L’UNESCO, dans le cadre de son mandat, contribue à l’application de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CRPDH), notamment de l’Article 9 sur l’accessibilité ; de l’Article 21 sur la liberté d’expression et l’accès à l’information ; de l’Article 24 sur l’éducation ; de l’Article 30 sur la participation à la vie culturelle et récréative, aux loisirs et aux sports ; et de l’Article 31 sur la coopération internationale. En outre, afin de favoriser la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’UNESCO a pris part au Groupe interinstitutions des Nations Unies sur la CRPDH et à la Stratégie des Nations Unies pour l’inclusion du handicap. 

Source : https://fr.unesco.org/news/lunesco-lance-nouvelle-publication-lacces-au-patrimoine-documentaire

10. Accès aux soins et Covid-19 : Handicap International donne l’alerte

Un article Caroline Madeuf publié le premier décembre 2020

Dans le cadre de la Journée mondiale des personnes handicapées qui aura lieu le 3 décembre 2020, l’association Handicap International interpelle sur les besoins particuliers des personnes handicapée en France et dans le monde. Et notamment sur leurs difficultés d’accès aux soins en période de Covid-19.

Difficultés d’accès aux soins et risque d’isolement face au Covid-19 : À l’approche de la Journée mondiale des personnes handicapées qui aura lieu le 3 décembre 2020, l’association Handicap International appelle à mieux prendre en considération les besoins particuliers des personnes handicapée en France et dans le monde.

En cette période de crise sanitaire qui s’étend sur la durée, beaucoup de personnes connaissent des difficultés, mais celles-ci peuvent être d’autant plus importantes pour les personnes en situation de handicap, notamment en matière d’accès aux soins en lien ou non avec la Covid-19. Dans ce cadre, l’association Handicap International publie un manifeste dans le but d’interpeller les pouvoirs publics et de sensibiliser la population à cette problématique. De par son action globale dans le monde, Handicap International évoque également les disparités qui existent d’un pays à l’autre ou selon les continents.

Des difficultés d’accès à l’information amplifiées

« Les personnes handicapées sont souvent les laissées-pour-compte dans les campagnes de sensibilisation contre la COVID-19. Dépliants non adaptés aux personnes malvoyantes, lieux de diffusion peu fréquentés ou non accessibles aux personnes handicapés, messages inadaptés… les obstacles pour accéder à l’information sont nombreux. Ainsi en Ethiopie 40% des adultes et 45% des enfants handicapés ont déclaré ne pas avoir accès à une information publique compréhensible sur le COVID-19  », commente ainsi l’association.

Des gestes barrières plus difficiles à respecter pour les personnes handicapées

Handicap International souligne également la complexité du respect des gestes barrières qui peut varier d’un handicap à l’autre, relevant parfois du « défi ». « Par exemple, un fauteuil roulant doit être désinfecté autant de fois que l’on se lave les mains. La distanciation sociale est difficile, voire impossible à appliquer pour les personnes qui dépendent d’un contact physique avec leur environnement (se tenir à un mur quand on a des problèmes de mobilité, toucher les objets quand on est malvoyant, etc.) ou ceux qui les aident, explique Handicap International. Les mesures prises pour éviter la propagation du virus ne permettent pas toujours aux personnes les plus vulnérables, marginalisées et à risque de se protéger efficacement ».

Un manque d’accès aux soins aggravé en période de Covid-19

Si la question de l’accès aux soins avec un handicap est souvent problématique en temps normal, elle l’est encore plus en cette période de crise sanitaire liée au Covid-19. Ainsi l’association estime que les personnes handicapées sont particulièrement à risque : « La pandémie de COVID-19 augmente les taux de morbidité et de mortalité des personnes vulnérables. La combinaison de facteurs tels que le handicap, le genre et l’âge génère souvent de multiples formes de restriction à l’accès aux services, indique-t-elle.

Certaines difficultés d’accès aux services rencontrées par les personnes handicapées se sont ainsi intensifiées pendant la pandémie. Il arrive que le personnel médical, débordé, refuse les soins à une personne handicapée considérant qu’elle doit être prise en charge dans un établissement spécialisé. Or, en raison de l’épidémie les services et réseaux d’appui (comprenant les assistants personnels et les aidants) sont bien souvent indisponibles ou interrompus. De fait, il est possible que des services de base ne soient plus assurés ». En conséquence, Handicap International rapporte qu’en cette situation de crise, « 75 % des personnes handicapées indiquent qu’elles n’ont pas correctement accès à des services de base comme l’eau, l’hébergement, la nourriture ou la santé  ».

Elle ajoute que, sur le plan économique, « les personnes handicapées, qui sont plus susceptibles d’être pauvres, sans emploi et d’avoir un faible niveau d’éducation en temps normal, sont plus touchées par le choc économique lié à la crise sanitaire. Et de fait que la majorité d’entre elles ne bénéficient d’aucune forme de protection sociale. Elle évoque le cas d’Haïti, où 65 % des personnes interrogées dans le cadre d’une enquête pour l’ONG ont déclaré que le soutien économique qu’elles reçoivent normalement a été fortement perturbé depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire .

Handicap International mobilisé pour trouver des réponses

Face à cette situation, parfois critique selon les zones géographiques concernées, Handicap International a décidé d’adapter ses programmes d’information et de réponses, notamment pour faciliter l’accès aux soins face au Covid-19. Ainsi, dans de nombreux pays, « Handicap International a lancé des campagnes combinant différents canaux et différents types de messages afin d’être accessibles au plus grand nombre (radio, TV, information de rue…). Au Népal par exemple, des campagnes de sensibilisation en langue des signes ont été déployées à la télévision pour être accessibles aux personnes sourdes », précise l’association.

Pour pallier les problèmes d’isolement et de manque d’accès aux soins, Handicap International a également adapté ses programmes de réadaptation, essentiels aux personnes handicapées : Une plateforme virtuelle de télé-réadaptation a été mise en place pour offrir des séances de physiothérapie aux bénéficiaires de l’ONG au Rwanda. De la même manière, 1000 sessions de réadaptation en ligne ont été organisées pour des patients au Népal.

Par ailleurs, « afin d’atténuer les conséquences économiques désastreuses sur les personnes handicapées », Handicap International a jusqu’à présent distribué une aide pour les besoins de base (notamment de la nourriture) à 360 000 personnes dans le monde.

Plus d’infos sur : https://handicap-international.fr/

11. France- “Ma vie est un train-fantôme” : Céline Boeuf, bibliothécaire aveugle, raconte ses défis quotidiens

Un article de Catherine Rochon Publié le 3 décembre 2020 par terrafemina.com
Céline Boeuf est bibliothécaire à la Médiathèque Valentin Haüy de Paris. Et elle est aveugle. A l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, elle nous donne un aperçu des difficultés qu’elle rencontre dans une société validiste qui la discrimine et l’invisibilise.

Longtemps, Céline Boeuf est restée “dans le déni”. Sa cécité a été progressive : malvoyante dès l’âge 12 ans, elle est devenue complètement aveugle à 19 ans. “Ado, je rejetais mon handicap en bloc. Quand j’étais au collège, je ne voulais surtout pas que les gens sachent que j’étais malvoyante, ce qui était totalement utopique car j’avais des lunettes à double foyer avec une loupe fixée sur le verre, j’avais gonflé à cause de la cortisone et le nez sur les cahiers. Mais je ne voulais pas que ça se sache.”

Aujourd’hui non-voyante, la jeune quarantenaire “revendique” le mot handicap. Elle le brandit comme un étendard militant, politique. Car il synthétise la façon dont le monde dans lequel elle évolue la discrimine, l’ostracise, la stigmatise. “Si tout était adapté, si la société était bien faite pour les personnes aveugles, je n’y serais pas ‘handicapée’. Ce qui m’handicape, c’est que rien n’est conçu pour moi et mes camarades de galère, de cécité et de malvoyance.”

Pour rester autonome lorsqu’elle est devenue aveugle, Céline Boeuf a intégré l’un des rares centres de rééducation existant en France. Pendant trois mois d’internat, juste après son bac, elle a dû réapprendre les gestes les plus élémentaires pour appréhender cette nouvelle vie dans le noir. Elle s’initie au braille et à l’informatique adapté, apprend à se déplacer seule avec une canne, à faire ses courses, son linge, son ménage, à cuisiner. “Ce sont des choses toutes simples et concrètes, mais je vous mets au défi de séparer le blanc d’un jaune les yeux fermés quand vous faites de la pâtisserie ! On n’a pas toutes et tous connaissance qu’il existe des sépare-oeufs super pratiques. J’ai aussi découvert qu’il existait des détecteurs de couleurs, ce qui est très pratique quand vous avez des pulls dans deux coloris différents.”

Musicologue de formation (“Par intérêt pour les paroles de chansons”), Céline le confesse : elle n’avait “pas de rêve”. “Je suis quelqu’un d’assez pragmatique. Je me disais que je ferais en fonction des possibilités que la vie m’offrirait”. Elle s’imaginait dans la programmation musicale en radio, mais lâche avec cet humour noir qu’elle a appris à manier avec délice : “Musicologue et aveugle. La suite logique, c’était chômeuse !”

C’est durant ses études que la jeune femme a commencé à fréquenter les bibliothèques et s’est heurtée au manque de ressources criantes pour les personnes déficientes visuelles. “J’ai même dû payer des secrétaires pour m’aider à consulter les documents”. C’est donc tout naturellement qu’elle postule à l’annonce de l’association Valentin Haüy qui a pour vocation d’aider les aveugles et les malvoyants à sortir de leur isolement- qui recrute une bibliothécaire pour gérer, entre autres, les partitions en braille. “Je me suis dit que c’était une annonce taillée pour moi.”

La voici aujourd’hui responsable adjointe de la Médiathèque Valentin Haüy à Paris, entourée de livres, audio-livres et de musique dans cet endroit accueillant, au service des lectrices et lecteurs déficient·e·s visuel·lle·s. “J’y suis très heureuse”.

Un cocon inclusif et bienveillant comparé à ce qu’elle doit endurer pour se rendre chaque jour sur son lieu de travail. Car dès qu’elle met un pied à l’extérieur, Céline Boeuf se confronte à ce monde validiste qui la relègue constamment en marge. “Dans les transports en commun à Paris, je n’ai pas le droit aux mêmes informations que tout le monde. Je dois faire un effort considérable pour compter les stations dans le métro, suivre très attentivement les annonces vocales quand elles existent et qu’elles sont bien paramétrées. Car parfois, les annonces vocales fonctionnent dans le sens inverse du trajet…”

“Je ne suis pas une chose qu’on manipule”

Et puis il y a ces micro-agressions quotidiennes. Ces regards et préjugés qui la fragilisent malgré elle. “Cinq personnes par jour en moyenne m’approchent sans que je n’aie sollicité leur aide”. Des personnes souvent bien intentionnées, mais qui pénètrent par effraction dans la bulle de Céline. Parfois agaçant, souvent terrorisant. “Ma vie personnelle est un train-fantôme permanent. J’ai régulièrement des mains qui se posent sur moi sans que je ne sache à qui elles appartiennent.”

La jeune femme a donc développé des techniques d’auto-défense pour se prémunir de ces intrusions non-consenties : dire “bonjour” pour amorcer la discussion avec l’inconnu·e, secouer le bras pour se défaire de l’emprise maladroite, ou s’arrêter, tout simplement. “Vous voulez m’aider ? Et bien, commencez par me parler !”, s’agace-t-elle. “Je ne suis pas une chose qu’on manipule, je ne suis pas un meuble, je suis une personne avant d’être une canne blanche. On me dit souvent : ‘Mais ça part d’une bonne intention’. Sauf que si l’intention était bonne, elle considèrerait la personne que je suis avant de considérer mon handicap.”

Ses conseils à ces aidant·e·s spontané·e·s ? “Dites bonjour et vérifiez que la personne déficiente visuelle en face de vous a bien compris que c’est à elle que vous vous adressez. Et la première question à demander, c’est : ‘Avez-vous besoin d’aide ?’. Cela peut être le cas et on acceptera avec plaisir. Si on répond ‘non’, n’insistez pas.”

Chaque sortie de Céline prend des airs de parcours du combattant. Et n’importe quelle interaction peut la troubler, voire la mettre en danger. “Quand je suis à l’extérieur, je suis très concentrée, je cherche un repère avec ma canne, j’essaie d’écouter le sens de circulation des voitures, je suis en train d’écouter le feu sonore que j’ai réussi à déclencher… Si on vient me perturber, je peux me sentir agressée.”

Si les statistiques montrent que les personnes handicapées sont en première ligne des violences sexuelles, Céline n’en a pas été victime. “Peut-être que certaines personnes ont eu des gestes obscènes mais cela m’aura totalement échappé du fait de ma cécité”, souffle-t-elle.

Le handicap au temps du corona

L’épidémie de coronavirus a accru cette angoisse des micro-agressions dans un environnement devenu encore plus hostile. Et la jeune bibliothécaire a vécu le confinement et le télétravail comme un soulagement. “J’ai peur d’être touchée. En période de Covid, c’est un risque supplémentaire.” Elle est retournée à la bibliothèque de temps en temps, mais en taxi, afin de limiter les risques. “Bien sûr, ma vie sociale et culturelle a été impactée cette année, mais comme tout le monde”, plaisante-t-elle. “Quand on prend un verre, c’est au téléphone ou sur WhatApps.”

La peur irrationnelle de pénurie pendant le premier confinement, ces rayons de pâtes dévalisés, Céline l’a aussi vécue de plein fouet. Mais en subissant les dommages collatéraux. “Moi qui ne fais mes courses que par le biais du seul site marchand accessible aux personnes déficientes visuelles- Hourra, qui fait un énorme travail sur le sujet-, j’ai constaté qu’ils n’avaient plus rien. Je me suis donc retrouvée à me connecter à 8h du matin pour avoir une boîte de 12 œufs. Je ne pensais pas faire ça un jour ! Parce que contrairement à la grande majorité des gens, moi, je n’avais que cette possibilité pour faire mes courses.”

Quant à sa vie amoureuse, elle a été mise entre parenthèses, comme tant de célibataires en cette période de paranoïa sanitaire. Mais ce n’est que temporaire : Céline n’a pas cloisonné sa vie amoureuse. En couple avec personnes malvoyantes ou aveugles jusqu’à présent, la Parisienne l’assure : elle choisit ses amoureux “pour leur personnalité”, pas en fonction de leur handicap.

“Je n’ai pas de règles. Mais je n’ai jamais eu d’histoire avec un homme valide jusqu’à présent. Ça a pu être un ‘but’ quand j’étais dans le déni de mon handicap, mais aujourd’hui, je pense que seule une personne qui porte le même handicap que le mien peut réellement le comprendre.” A cela s’ajoute le défi de se rendre dans des lieux de rencontres, comme des bars, difficilement accessibles. Ou encore les sites de rencontres qui font partie de ces 90% de sites internet français non-accessibles aux personnes déficientes visuelles. “On sait que 80% des informations passent par le regard et si un homme me regarde en soirée mais ne verbalise rien, c’est tout de suite plus complexe. C’est une source de questionnements pour beaucoup de personnes handicapées.”

Cette charge mentale permanente, cette boule au ventre, Céline Bœuf en a assez. Elle appelle le gouvernement à agir. Enfin. Car si le handicap avait été déclaré “grande cause du quinquennat”, si peu de choses ont été entreprises depuis 2017. Parmi ses requêtes prioritaires ? “Rendre les sites de l’État accessibles aux personnes déficientes visuelles. Je paie mes impôts sur un site qui ne m’est pas totalement accessible et qui me fait carrément faire des erreurs…”, ironise-t-elle. Céline réclame également qu’une contrainte soit imposée aux sites internet en règle générale. “Quand j’écris aux sites marchands, je n’ai pas de réponse, seulement quand je les agresse sur Twitter- mais c’est mon dernier recours.”

Et enfin, elle se plaît à imaginer un monde idéal, inclusif et sûr, qui la déchargerait de cette obligation d’anticipation épuisante. “Avoir des feux sonores qui annoncent la couleur du feu et le nom de la rue dans toutes les villes, avoir des transports accessibles. Et que ces aides techniques soient entretenues. Parce que lorsqu’une rampe d’accès est cassée, le bus sort quand même. Cela veut dire qu’on accepte que les personnes handicapées n’aient pas les mêmes qualités de service”, soupire Céline. “Nous en avons marre d’être considérés comme des citoyens de seconde zone.”

Source : https://www.terrafemina.com/article/handicap-celine-boeuf-bibliothecaire-aveugle-raconte-ses-defis-quotidiens_a356114/1

12. Suisse-Alexander Wyssmann, l’optimiste indécrottable – «Je ne suis pas handicapé, je suis aveugle»

Un article de Michel Guillaume publié le 2 décembre 2020 par le temps.ch
Il est aveugle, mais là n’est pas l’important. C’est d’abord l’enseignant et le pianiste de jazz qui a rencontré Simonetta Sommaruga avant la Journée des personnes handicapées du 3 décembre

Dans la perspective de la Journée internationale des personnes handicapées, Simonetta Sommaruga tenait à visiter l’École pour aveugles de Zollikofen pour y rencontrer plus particulièrement l’un de ses enseignants, pianiste comme elle: Alexander Wyssmann, un jazzman à la tête de son Twilight Trio. A l’issue d’un entretien d’une petite heure, la présidente de la Confédération l’a assuré de son soutien dans le combat pour l’égalité des droits. «Notre société doit tout faire pour intégrer les handicapés. Non seulement nous en sommes conscients, mais nous voulons tout entreprendre dans ce but», a-t-elle souligné.

Ironie de l’histoire: Alexander Wyssmann préfère ne pas insister sur sa condition. «Je ne suis pas handicapé, je suis aveugle», tient-il à souligner. Sa vie a basculé alors qu’il se trouvait à l’école de recrues dans les troupes du génie. C’est en manipulant des explosifs qu’il a été victime d’un accident qui le privera de la vue. Un coup du sort dont il ne ressent pourtant aucune amertume. «J’ai reçu une deuxième chance», raconte-t-il à Simonetta Sommaruga.

Diplômé de l’École normale

Auparavant, sa carrière semblait toute tracée. Il avait terminé son apprentissage de maçon, se préparant à reprendre la PME de son père active dans le secteur de la construction. Son accident bouleverse tous ses plans, mais il sait rebondir. Il s’enquiert des possibilités qui s’offrent à lui. D’emblée, il écarte une piste classique, celle de téléphoniste dans une centrale. «J’ai demandé à pouvoir suivre l’École normale – actuellement la Haute École pédagogique – à Berne», qu’il achève en 1997 par un brevet décroché après cinq ans d’études.

A l’époque pourtant, les postes d’enseignant sont plutôt rares. Il décide alors de réaliser un vieux rêve, celui de devenir musicien. A l’École normale, il s’est découvert une passion pour le piano. Il suit l’EJMA (aujourd’hui Haute École de musique) à Lausanne, ce qui n’est pas allé tout seul. «Les profs étaient exigeants. Ils voulaient que je joue bien, et tant pis si j’avais mal au poignet ou au coude.» Depuis, il a sorti quatre albums avec sa propre formation. Il compose toutes les musiques, sans notes.

Au bout d’une demi-heure d’entretien, un grognement se fait entendre. Sous la table, Belle manifeste apparemment son impatience. Belle, c’est un labrador, une femelle de 4 ans qui guide son maître à peu près partout. Une compagne de route aussi fidèle que fiable, dans son travail comme dans ses loisirs. Ils font même du jogging ensemble, le plus souvent en forêt ou au bord de l’Aar.

Son contrat avec la société

Avec la société, il a conclu une sorte de contrat tacite. «Je n’ai pas pour habitude de m’apitoyer sur mon sort. J’essaie toujours d’abord de me débrouiller seul. Pour le reste, je compte sur la société pour qu’elle m’aide lorsque les circonstances l’exigent.» C’est plutôt rare. Il fait beaucoup de choses lui-même, même la cuisine et la lessive. Sur son téléphone portable, il dispose d’un programme de lecture (VoiceOver) qui lui lit les derniers courriels et SMS qu’il a reçus. Il y a aussi téléchargé une centaine d’applications, dont celle de navigation développée par Novartis, Nav by Via Opta. «Elle fonctionne assez bien. Mais les échanges humains, c’est toujours mieux que l’électronique», estime-t-il. Bref: de la société, il n’attend un coup de pouce que lorsque c’est lui qui le sollicite.

En 2003, Alexander Wyssmann a participé à la campagne de votation sur l’initiative «Droits égaux pour les personnes handicapées», finalement rejetée à une majorité de 62% par le peuple. Mais ce débat public a contribué pour eux à un changement de statut: les handicapés ne sont plus des mendiants, mais des citoyens comme les autres ayant les mêmes droits. «Lorsqu’on rend des bus ou des bâtiments accessibles à toutes et à tous, il n’y a pas que les handicapés qui en profitent, mais aussi toutes les mamans et papas avec des poussettes», précise-t-il par ailleurs. Son optimisme indécrottable a bluffé Simonetta Sommaruga. «C’est comme pour le combat de l’égalité. Les progrès sont lents, mais nous sommes sur le bon chemin, grâce aussi à la directive européenne sur l’inclusion», confie-t-il.

L’École pour aveugles vient de rénover son petit musée. Là, c’est Alexander Wyssmann qui a guidé la conseillère fédérale, surtout lorsqu’ils ont traversé une pièce plongée dans la plus totale obscurité, où chaque visiteur doit développer d’autres sens que la vue. Il précise que lui-même n’a jamais l’impression de se trouver dans le noir. C’est bien pour cela qu’il a baptisé sa formation Twilight Trio, du nom de cette lumière onirique typique de l’aube et du crépuscule. «C’est cette lumière qui féconde toutes mes compositions».

Source : https://www.letemps.ch/suisse/alexander-wyssmann-loptimiste-indecrottable