Écho du RAAMM pour la période du 30 avril au 6 mai 2018
Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 30 avril au 6 mai 2018.
Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire
- 1. L’AQJEHV a maintenant sa rubrique sur le Publiphone du RAAMM
- 2. Horizon-travail : Services d’aide et de maintien à l’emploi – ouverture d’un point de service à Laval
- 3. Simuler la réalité des non-voyants
- 4. Le braille en déclin : aveugle et analphabète
- 5. Les assistants vocaux, une bénédiction pour les non-voyants
- 6. Vietnam- Des étudiants créent une machine à lire pour malvoyants
- 7. L’UNESCO aide le Ghana à produire des matériels de prévention du VIH en braille
- 8. Que voient les personnes aveugles lorsqu’elles prennent du LSD ?
- 9. La FDA autorise une intelligence artificielle à établir un diagnostic médical de façon autonome
- 10. Londres : aveugle, il fond en larmes dans le métro car aucun usager ne lui cède une place
- 11. Le Mouvement des personnes handicapées pour l’accès aux services (PHAS) dénonce l’attitude du personnel du bureau de circonscription du ministre de la Santé, Gaétan Barrette.
- 12. Les personnes handicapées encore oubliées par l’administration Plante-Dorais
- 13. Patron du Groupe TAQ, Gabriel Tremblay, personnalité de la semaine de La Presse « Les personnes handicapées ne sont pas des citoyens de deuxième ordre …»
1. L’AQJEHV a maintenant sa rubrique sur le Publiphone du RAAMM
Longueuil, le 30 avril 2018– À tous ceux et celles d’entre vous qui s’intéressent aux échecs, … Saviez-vous qu’il existe une Association québécoise de joueurs d’échecs handicapés visuels? Cette association accueille toutes les personnes aveugles ou malvoyantes qui souhaitent apprendre à jouer aux échecs, perfectionner leur jeu, participer à des activités dans un cadre amical ou de compétition.
Vous pouvez désormais la suivre sur le Publiphone du RAAMM, dans la section consacrée aux organismes partenaires, volet Organismes de loisirs, rubrique numéro 227.
Bienvenue à l’AQJEHV!
Pour joindre le Publiphone, il suffit d’appeler en tout temps au 514-277-4401 et d’appuyer sur le 4 lors du message d’accueil du RAAMM; vous accédez ainsi au menu principal du Publiphone.
Pour les gens de l’extérieur de Montréal, une ligne sans frais est gracieusement offerte par l’INLB après 17h du lundi au vendredi et en tout temps les samedis et dimanches. Appelez au 1-800-361-7063, poste 447, et appuyez sur le 4 lors du message d’accueil du RAAMM.
Source :
Association québécoise de joueurs d’échecs handicapés visuels
Téléphone :
Région de Montréal : 514 447-2792
Ailleurs au Québec (sans frais): 1-855 283-8453 (ou si vous préférez : 1 855 AVEUGLE)
Courriel : [email protected]
2. Horizon-travail : Services d’aide et de maintien à l’emploi – ouverture d’un point de service à Laval
Montréal, le 28 février 2018 – L’organisme Services de placement Horizon-travail, partenaire d’Emploi-Québec, est heureux de vous annoncer que ses services spécialisés d’intégration et de maintien en emploi sont maintenant offerts à Laval pour la clientèle des personnes handicapées visuelle habitant la Rive-Nord.
Notre nouveau point de service se situe dans les locaux de l’Institut Nazareth et Louis-Braille, à l’Hôpital juif de réadaptation (3205, Place Alton-Goldbloom).
Pour plus de renseignements, ou prendre un rendez-vous avec une conseillère, vous pouvez nous joindre au 514 933-1141 poste 225.
Source : Services de placement Horizon-travail 980, rue Saint-Antoine Ouest, bureau 605 Montréal (Québec) H3C 1A8
3. Simuler la réalité des non-voyants
Article de Mélanie Noël publié dans La tribune le 23 avril 2018
La Tribune
Ubisoft a lancé le défi aux étudiants universitaires de changer le monde, rien de moins, en créant un jeu vidéo qui sensibilise les joueurs à une cause sociale de leur choix. Une équipe de l’Université de Sherbrooke a tenté le coup en développant Echo, un prototype de jeu vidéo visant à conscientiser les gens à la réalité d’une personne non voyante.
« Pour comprendre la réalité des personnes non voyantes, je suis allée rencontrer une personne qui est légalement non voyante. Nous avons aussi fait beaucoup de recherche et lu plusieurs témoignages pour savoir les problématiques que ces personnes peuvent vivre », explique Naomi Lépine, qui fait partie de l’équipe de sept étudiants du département d’informatique qui s’est inscrite au concours.
Dans le jeu, une femme aveugle et son chien guide doivent parcourir un trajet. Ils s’entraident pour atteindre un objectif, se rendre à un café pour chiens. Au cours du trajet, le duo rencontra des obstacles. Des barrières, des boîtes, des écureuils et, bien sûr, des routes achalandées.
« Il n’y a pas de contrainte de temps, l’important est de parcourir le trajet d’une façon sécuritaire », ajoute Marie-Pier Desharnais, précisant que son équipe a consacré environ 1000 heures pour la réalisation de ce projet.
Le défi lancé par Ubisoft aux étudiants est de développer, en 10 semaines, des prototypes de jeu vidéo jouables en 3D qui répondent aux thèmes, mandats et contraintes fournis par un jury composé de professionnels de l’entreprise. Les équipes peuvent être multidisciplinaires, interfacultaires ou interuniversitaires. À l’issue du concours, le jury récompense le travail d’équipes dans différentes catégories et 22 000 $ sont remis aux gagnants sous forme de bourses d’études. De plus, Ubisoft garantit l’octroi d’au moins dix stages ou emplois parmi les participants au concours.
Pour l’édition 2018 du concours Ubisoft, 19 équipes provenant de dix différentes universités québécoises se sont inscrites. Cela représente quelque 150 étudiants.
Ubisoft en est à son huitième concours universitaire.
En plus de Naomi Lépine et Marie-Pier Desharnais, l’équipe est composée de Simon Adam, Philippe Cauchon, Martin Daigle, Alexandre Fradette, Iannick Langevin et Thibault Prin, un artiste du centre NAD à Montréal.
4. Le braille en déclin : aveugle et analphabète
Un texte d’Angie Bonenfant publié le 26 avril 2018 sur ici.radio-canada.ca
Les nouvelles technologies permettent à des milliers de personnes aveugles de sortir de l’isolement. Grâce à la lecture de textes par synthèse vocale, par exemple, plusieurs peuvent lire le journal ou accéder à Internet. Bien qu’utiles, ces outils technologiques ne font pas l’unanimité, car leur utilisation se fait au détriment du braille qui est en perpétuel déclin.
Au Canada, en 2012, on estimait que seulement 0,8 % des adultes de 15 ans et plus ayant une incapacité visuelle utilisait du matériel braille. C’est bien en deçà des chiffres répertoriés en 1991 où le taux avoisinait 1,6 % pour la population canadienne âgée de 15 à 64 ans.
Ce taux semble suggérer une diminution de l’usage, selon Statistique Canada.
Ce déclin s’explique parce que les écoles spécialisées de braille ne sont plus autant financées par les gouvernements. Depuis, les professeurs de braille se font rares.
Ce recul est aussi exacerbé par l’arrivée sur le marché de nouvelles technologies qui permettent à une personne aveugle de lire son courrier ou même de rédiger une lettre de façon totalement autonome. Sur le Web, des applications mobiles du même acabit pullulent.
La synthèse vocale : un outil utile? Nous avons fait le test.
Ces outils (synthèse et reconnaissance vocales, lecteur d’écran, etc.) font surtout appel au sens de l’ouïe. Ils sont particulièrement appréciés des personnes non voyantes, car ils leur procurent une certaine indépendance tout en étant très faciles à utiliser.
Par contre, en raison de ces outils technologiques auditifs plusieurs aveugles font le choix d’abandonner le braille. Un phénomène qui laisse un bon nombre d’experts perplexes : cette technologie est-elle en train de produire une nouvelle génération d’aveugles analphabètes?
Le braille est-il toujours utile?
« Il n’y a pas de substitut à l’alphabétisation », lance d’emblée Jennifer Goulden, présidente de Littéracie Braille Canada. « Ces outils technologiques sont bien utiles, mais ils ne vous apprennent pas à lire. »
Le braille est pour une personne aveugle ce que l’alphabet, les chiffres et les notes de musiques sont pour les personnes voyantes.
« Si on ne vous apprend pas à lire, vous ne saurez pas épeler ni construire des phrases et des paragraphes qui ont une structure grammaticale correcte », déplore-t-elle.
« Vous ne diriez pas à un enfant d’arrêter d’apprendre à lire parce que les ordinateurs peuvent le faire pour lui, n’est-ce pas? Alors pourquoi serait-ce acceptable pour une personne aveugle? »
«On n’apprend pas à lire dans un environnement audio! » -Jennifer Goulden, Littéracie Braille Canada
La traductrice Maryse Glaude-Beaulieu est devenue aveugle à l’âge de six mois. Elle a appris à utiliser le braille dès sa première année scolaire. Elle n’hésite pas à qualifier d’analphabètes ceux qui ne savent pas en faire usage.
« Le braille te donne beaucoup plus que l’audio. Il te donne l’orthographe des mots. Une synthèse vocale ne te dira pas que le verbe ‘‘aller’’ peut s’écrire de trois différentes façons », explique-t-elle.
«Les gens qui apprennent le braille ont plus de facilité avec l’orthographe.»- Maryse Glaude-Beaulieu, traductrice, utilisatrice du braille
Ceux qui ne connaissent pas le braille écrivent au son, renchérit Mme Goulden.
« Lorsque je reçois un courriel, constate-t-elle, je peux facilement deviner que l’expéditeur ne sait pas lire, car l’orthographe et la ponctuation laissent à désirer. »
Des études faites aux États-Unis, soutient-elle, démontrent que les personnes qui utilisent le braille sont statistiquement plus susceptibles de terminer des études supérieures et d’être embauchées au niveau pour lequel elles sont qualifiées.
Au Québec, près de 65 % des personnes ayant une incapacité visuelle n’avaient pas d’emploi, en 2012. Source : Enquête canadienne sur l’incapacité, Statistique Canada
Une étude révélatrice
Une étude menée par le professeur Doug Brent (et de sa femme Diane) de l’Université de Calgary, en 2000, a comparé le travail écrit d’étudiants qui utilisent les technologies audio, la plupart du temps, à ceux qui utilisent plutôt le braille.
Les textes de ceux qui utilisaient le braille étaient beaucoup plus structurés, tandis que l’écriture des autres élèves était phonétique, souvent désordonnée et incohérente.
« Grammaticalement, ont relevé les auteurs, les élèves aux technologies audio écrivent en utilisant des phrases très simples qui se répètent. Ils font des liens entre des idées, souvent sans rapport. Et, ils utilisent abondamment la conjonction ‘’et’’. »
Un sujet controversé
L’utilisation d’outils auditifs à la place du système d’écriture Braille est une question très controversée. Et, dans la communauté des personnes non voyantes, on est loin de tous voir ça d’un mauvais oeil.
Diane Bergeron, la vice-présidente de l’Institut national canadien pour les aveugles (INCA), un organisme qui appuie les personnes malvoyantes, fait partie de ceux qui soulèvent un bémol.
« Selon moi, c’est toujours nécessaire d’apprendre le braille. Sauf que nous vivons dans un monde où il est tout aussi important d’apprendre les nouvelles technologies », avance-t-elle.
«Le monde dépend de la technologie, les personnes aveugles aussi.» Institut canadien national pour les aveugles
Une personne qui ne sait pas utiliser le braille n’est pas, selon Mme Bergeron, une analphabète. Il est toujours possible d’apprendre à lire et à écrire en utilisant uniquement un ordinateur, dit-elle, c’est juste plus difficile.
« Il y a des gens qui n’ont jamais appris à lire le braille et qui fonctionnent très bien de façon indépendante », souligne-t-elle.
C’est souvent le cas de personnes qui ont perdu la vue à un âge avancé. Pour les adultes, apprendre le braille peut être très difficile. Le braille, aussi, n’est pas fait pour tout le monde.
Une combinaison essentielle
Le braille et la technologie sont tous les deux essentiels et se complètent parfaitement, poursuit Mme Bergeron. Les personnes aveugles doivent pouvoir faire un choix en fonction de ce qu’elles veulent accomplir.
Un point de vue que partage Maryse Glaude-Beaulieu : « Les instruments audio, pour moi, c’est un complément. Pour lire un document vite, je me vais me servir de l’audio, mais pour des trucs plus pointus, je vais me fier au braille. »
Enlever ce choix aux personnes aveugles, déplore Mme Bergeron, équivaut de permettre à une personne voyante d’utiliser un ordinateur, tout en lui interdisant le droit de toujours pouvoir utiliser un crayon et du papier.
5. Les assistants vocaux, une bénédiction pour les non-voyants
Article d’André Boily publié le 20 avril par canoe
À la base, l’informatique repose sur une interface visuelle (écran, clavier, curseur, etc.), mais pour les personnes aux prises avec une déficience visuelle, l’arrivée sur le marché des assistants vocaux représente une planche de salut pour accéder aux services numériques.
Pour nous, communs des mortels, nous avons dû apprendre une foule d’habiletés pour maîtriser nos systèmes informatiques préférés.
Il a fallu apprendre la gestuelle des souris, puis le doigté des pavés numériques pour placer au millimètre près le curseur, puis les écrans tactiles sont apparu. Tout cela requiert un apprentissage et à chaque fois un peu de temps au début. Mais, de nos jours, tout requiert un écran, petit ou grand. Même pour le téléphone, les gens préfèrent la messagerie du téléphone intelligent plutôt que d’appeler.
Par contre, la parole est une fonction beaucoup plus naturelle et, dans le cas des assistants numériques personnels, c’est le langage qui devient l’interface.
Pour les personnes visuellement déficientes, ces assistants permettent une foule de fonctions. On peut demander à un assistant comme Alexa (d’Amazon) ou Google de nous faire jouer une liste de pièces de musique, de lire un article ou ses courriels et de dicter une réponse.
Il y a certes des commandes vocales à apprendre et les résultats au début ne sont parfois pas ceux attendus. Mais une fois l’apprentissage terminé, quoi de mieux que d’apprendre que son courriel a été envoyé et lu par son destinataire.
Par ce nouveau moyen de communication, ces assistants assurent à ces personnes un contact avec les gens et un accès aux connaissances ou aux informations, comme n’importe qui d’autre.
Source : http://fr.canoe.ca/techno/materiel/archives/2018/04/20180420-003503.html
6. Vietnam- Des étudiants créent une machine à lire pour malvoyants
Article de Doàn Nhan – Phuong Nga publié dans Le Courrier du Vietnam le 18 avril 2018
Dans l’optique d’aider les malvoyants à sortir de leur isolement et de leur apporter les moyens de mener une vie quotidienne normale, quatre étudiants de l’École polytechnique – Université de Dà Nang (Centre) ont créé une machine à lire spécialement faite pour eux.
Les personnes malvoyantes peuvent maintenant effectuer la lecture de pages grâce à une machine créée par un groupe d’étudiants de l’École polytechnique – Université de Dà Nang. Son produit, estimé très pratique par le jury, a remporté le premier prix du concours ASU/AWS EduHackathon 2017 organisé par l’Université d’Arizona, Amazon Web Services – une unité commerciale d’Amazon.com, et un projet collectif connu sous le nom de Building University – apprentissage et développement de l’industrie par l’innovation et la technologie Alliance (BUILD-IT Alliance). Il s’agit d’un appareil qui peut énoncer clairement et avec précision plusieurs types de support, notamment livres, journaux et magazines.
Atténuer les difficultés des malvoyants
Selon Bùi Lê Dat, membre dudit groupe, ce produit a été conçu en toute simplicité. Il est construit sur la base de la technologie de cloud computing AWS, et se compose de trois parties principales, que sont la caméra, l’unité de traitement et le haut-parleur.
Lorsqu’un utilisateur déplace le doigt sur une ligne, la caméra prend des photos des caractères qu’elle perçoit, et les images ainsi capturées sont ensuite converties au format numérique approprié avant d’être envoyées au processeur.
Cette unité libère alors une piste audio qui peut ensuite être lue sur le haut-parleur du casque. Cette innovation permet aux personnes malvoyantes de lire tous les types de supports écrits sans avoir besoin de recourir au système de caractères Braille.
L’idée d’une telle machine est venue à Bùi Lê Dat, Nguyên Thai Hoàng, Nguyên Khanh Trinh et Ta Sinh Phuc lorsqu’ils ont réalisé la difficulté partagée par les malvoyants dans la lecture. Ils ont donc décidé d’agir en faveur de l’amélioration de leur vie quotidienne.
“Autant que je sache, beaucoup de gens ont fabriqué des produits qui enseignent ou utilisent le braille, mais la plupart des journaux et livres ne l’utilisent pas et un certain nombre de ces personnes sont incapables de le lire. Ils sont désavantagés”, a déclaré Nguyên Thai Hoàng.
Pendant la réalisation de l’appareil, nombre de difficultés sont apparues et, ensemble, ils ont essayé de chercher des réponses.
“La chose la plus difficile était que la programmation était assez complexe car l’automatisation était un point central mais délicat“, a partagé Nguyên Thai Hoàng.
Les créateurs ont dû à plusieurs reprises faire le doigt prothétique que doit porter le lecteur de textes, ce qui a demandé beaucoup de temps et d’efforts, a-t-il ajouté.
Aspiration à l’innovation
Certaines personnes ayant une déficience visuelle ont souhaité utiliser l’appareil une fois celui-ci terminé.
“J’aime beaucoup lire les livres et journaux et j’espère avoir un petit appareil simple vendu à un prix raisonnable“, a dit Vo Van Nhât, qui avait demandé de l’aide auprès des étudiants.
Le groupe a essayé de produire une version vietnamienne pour la machine à lire avant qu’elle ne soit utilisée dans un test pilote.
Il remplacera également le processeur actuel par un plus petit, moins cher mais tout aussi efficace, de sorte que le lecteur portable sera proposé à un prix inférieur, de l’ordre de quelques dizaines de dollars.
Ce premier succès ne semble cependant pas satisfaire les quatre jeunes inventeurs. Ils aspirent à perfectionner leur produit, pour le rendre plus léger, mais aussi pour y intégrer de nombreuses autres fonctions, notamment la reconnaissance des articles dans les supermarchés afin de faciliter aussi les achats des personnes malvoyantes.
Source : http://www.lecourrier.vn/des-etudiants-creent-une-machine-a-lire-pour-malvoyants/458884.html
7. L’UNESCO aide le Ghana à produire des matériels de prévention du VIH en braille
Publié par l’UNESCO le 24 Avril 2018
L’UNESCO a produit et distribué, en partenariat avec le Ministère de l’éducation du Ghana et le Service d’éducation du Ghana (GES), des matériels de prévention « HIV and AIDS Alert » destinés aux élèves ayant une déficience visuelle au Ghana.
« HIV and AIDS Alert » met l’accent sur l’intégration de cours sur le thème de la prévention du VIH dans les programmes scolaires au travers de séances d’éducation par les pairs, ainsi que sur la sensibilisation des communautés par le biais du Comité de gestion scolaire (SMC) et de l’Association parents-enseignants (PTA). Elle vise à faire en sorte que tous les élèves aient les connaissances et les compétences nécessaires en matière de dépistage, prévention et traitement du VIH. La version actuelle de « HIV and AIDS Alert » a été mise au point par le Ministère de l’éducation et le Service d’éducation du Ghana, avec le soutien de l’UNESCO, de l’UNICEF et de l’UNFPA.
La conversion des matériels d’enseignement et d’apprentissage en braille fait suite à une évaluation des besoins en matière de prévention du VIH qui a révélé que 72 % des enseignants spécialisés dans la prise en charge des élèves ayant une déficience visuelle n’avaient pas mis en œuvre « HIV and AIDS Alert » dans leur école, tandis que 73,2 % des élèves indiquaient que les enseignants n’avaient jamais employé les méthodes d’enseignement recommandées en matière de VIH/SIDA dans les écoles spécialisées.
Amina Achiaa, Directrice pour l’éducation spécialisée au GES, a expliqué que les élèves ayant une déficience visuelle étaient plus exposés au risque de contracter le VIH, et qu’ils étaient davantage victimes de violence, de stigmatisation et de discrimination.
« L’éducation telle que l’éducation sexuelle complète (ESC) a joué un rôle significatif pour aider les jeunes à acquérir des compétences de base pour prendre leur vie en main. Toutefois, les personnes qui ont un handicap physique sont souvent exclues en raison de leurs besoins éducatifs spéciaux et du manque de ressources et de matériels d’apprentissage adaptés », a dit Mme Achiaa.
« Cela affecte leur capacité à adopter des comportements sains et à éviter ou à réagir efficacement aux situations concernant leur santé et leur bien-être. Les conséquences en termes de qualité de l’éducation sont préjudiciables : faibles taux de scolarisation, absentéisme élevé et échec scolaire. »
Selon les estimations d’ONUSIDA en 2016, 290 000 personnes vivent avec le VIH au Ghana, parmi lesquelles 32 000 enfants âgés de moins de 14 ans.
Suite à la conversion des matériels d’enseignement et d’apprentissage en braille, et à leur mise à l’essai auprès d’élèves ayant une déficience visuelle et de leurs enseignants, les matériels sur le VIH/SIDA, l’ESC et la violence liée au genre en milieu scolaire (VGMS) ont été distribués dans les écoles et les unités pour personnes ayant une déficience visuelle au Ghana.
Source : http://fr.unesco.org/news/unesco-aide-ghana-produire-materiels-prevention-du-vih-braille
8. Que voient les personnes aveugles lorsqu’elles prennent du LSD ?
Article de Brice Louvet publié le 20 avril 2018
Le LSD, une substance qui altère la conscience, est surtout connu pour ses effets visuels étranges. Une simple dose pourrait transformer les murs plats de votre salon en pays des merveilles. Les objets se plient et les couleurs se mélangent, en autres effets. Mais à quoi ressemble ce monde étrange pour les non-voyants ?
Dans un rapport de cas inhabituel publié dans le numéro d’avril de la revue Cognition and Consciousness, un ancien musicien de rock aveugle de 70 ans nous livre quelques réponses. L’homme que l’on appelle « Monsieur Blue Pentagon » est nommé d’après son type de LSD préféré, et a donné aux chercheurs un compte rendu détaillé de ce qu’il a vécu lors de la prise du médicament au cours de sa carrière musicale dans les années 1970. Mr Blue Pentagon est né aveugle : il n’a donc aucune idée de ce que signifie « voir » avec les yeux, avec ou sans LSD. Au lieu de cela, sous l’influence des psychédéliques, il avait de fortes hallucinations auditives et tactiles, y compris une sorte de chevauchement des deux sens, selon le rapport.
« Je n’ai jamais eu d’images visuelles, je ne peux pas voir ou imaginer à quoi ressemblerait la lumière ou l’obscurité », explique-t-il aux chercheurs. « Mais sous l’influence du LSD (acide lysergique diéthylamide), les sons semblaient uniques et l’écoute de la musique semblait être immergée dans une chute d’eau », peut-on lire. « La musique du troisième concerto de Brandebourg de Bach a produit l’effet de cascade : j’ai entendu des violons jouer dans mon âme et je me suis retrouvé avec un monologue d’une heure utilisant différents tons de voix. Les sons provenant de chansons que j’écoutais normalement sont devenus tridimensionnels, profonds et retardés ».
Le compte rendu de Mr Blue Pentagon est un aperçu rare de la façon dont la prise de LSD peut être ressentie en l’absence de vision. Comprendre son expérience pourrait alors donner des idées uniques sur la façon dont les nouvelles expériences synesthésiques à travers plusieurs sens sont fabriquées par le cerveau – en particulier un cerveau fonctionnant différemment en raison du manque de vision. C’est ce que pensent les chercheurs de l’Université de Bath, au Royaume-Uni, auteurs du rapport. La synesthésie est un trouble rare dans lequel un sens est perçu sous la forme d’un autre. Par exemple, une personne peut « entendre » des couleurs ou « goûter » des sons. Ce chevauchement des sens peut se produire en raison de la communication croisée entre les réseaux cérébraux qui traitent chaque sens, proposent les chercheurs.
Comme le suggèrent de nombreux rapports et études documentés, le LSD provoque une synesthésie auditive et visuelle, une expérience dans laquelle les sons et les images s’influencent mutuellement. Mr Blue Pentagon a ici semblé éprouver un phénomène similaire, mais plutôt que de mélanger le son et la vue, cela impliquait les sens qui étaient à sa disposition : le son et le toucher. Il est en revanche impossible d’obtenir des idées générales à partir d’un simple récit individuel.
Les détails de ce que fait exactement le LSD dans le cerveau ne sont toujours pas clairs, mais la recherche suggère que les effets psychédéliques du médicament se produisent parce que le LSD modifie la communication neuronale dans le cerveau. Plus précisément, le LSD se verrouille sur les récepteurs de la sérotonine, l’un des neurones neurotransmetteurs utilisés pour communiquer. Les hallucinations visuelles sont probablement le résultat de LSD stimulant ces récepteurs dans le cortex visuel, la partie du cerveau qui traite la lumière, la couleur et d’autres informations visuelles.
Le cortex visuel se développe en un système pleinement fonctionnel au début de la vie, en réponse à l’information sensorielle des yeux. Mais en l’absence d’expérience visuelle précoce – ce qui est le cas pour les personnes nées aveugles – le cortex visuel ne se développe pas normalement. Au lieu de cela, il se rebranche pour traiter le son et le toucher. Cela pourrait expliquer la nature de l’expérience de Mr Blue Pentagon avec le LSD.
Source : http://sciencepost.fr/2018/04/que-voient-les-personnes-aveugles-lorsquelles-prennent-du-lsd/
9. La FDA autorise une intelligence artificielle à établir un diagnostic médical de façon autonome
Publié le 24 avril 2018 par Caducee
Il s’agit bel et bien d’une première. La Food & Drug Administration (FDA), équivalente de l’agence européenne du médicament vient d’autoriser la commercialisation d’un système d’analyse d’imagerie médicale capable de poser avec près de 90 % de réussite le diagnostic de la rétinopathie diabétique. Cette complication du diabète touche près d’un diabétique de type 2 sur deux et peut entraîner la cécité en faisant littéralement éclater les capillaires qui irriguent la rétine de l’œil.
Première cause de cécité avant 65 ans en France, la rétinopathie diabétique revêt est un enjeu de santé publique qui est loin d’être négligeable. La détection précoce est d’autant plus importante, que des traitements fiables existent (laser), que les programmes de prévention visant à maîtriser la glycémie sont efficaces et que le plus souvent cette complication s’installe sans symptôme évocateur. C’est pourquoi il est recommandé aux patients diabétiques de type 2 de contrôler une fois par an leur fond d’œil chez un ophtalmologue.
Ce que ne fait plus de la moitié des patients diabétiques américains qui le devraient explique Malvina Eydelman, directrice de la division ophtalmique à la FDA. “La détection précoce est un élément central dans la stratégie de prise en charge des rétinopathies diabétiques”. Pour la FDA il s’agit avant tout d’améliorer l’accès aux soins nécessaires et c’est bien pour faciliter le dépistage précoce que non seulement le système IDx-DR a été homologué, mais qu’il l’a été avec le statut de découverte capitale.
D’abord destiné aux centres d’imagerie ou de radiologie qui ne dispose pas de spécialiste de la vision, l’IDx-Dr, est un système logiciel installé localement et relié à une caméra numérique rétinienne. Une fois les images capturées, elles sont transmises à un centre d’analyse distant situé aux Pays-Bas en ce qui concerne l’Europe, et qui est à même d’établir un diagnostic en moins d’une minute en se référant à des algorithmes d’analyses dopés par des techniques d’apprentissage profond (deep learning). Cette intelligence artificielle est entraînée à détecter des rétinopathies diabétiques non proliférantes moyennes et elle le fait avec des niveaux de réussite spectaculaire.
Son efficacité a été évaluée en 2017 par une étude clinique portant sur plus de 900 cas répartis sur 10 centres d’imagerie aux États-Unis avec des opérateurs non spécialisés. Les résultats ont montré une sensibilité de 87% et une spécificité de 90%. Dans 96% de cas, la qualité des images obtenues par la caméra numérique a été suffisante pour l’établissement du diagnostic, en dépit d’une qualité technique parfois moyenne et de l’inexpérience des opérateurs.
10. Londres : aveugle, il fond en larmes dans le métro car aucun usager ne lui cède une place
Article publié par Alberto le 31 mars 2018
Il filme la réaction des gens dans la rue
Ancien médecin, Amit Patel a perdu la vue en 2012. Depuis, l’homme de 38 ans compte sur le soutien de son chien, Kika, qui le guide, à travers Londres, dans les rues et les transports en commun, y compris aux heures de pointe.
En 2015, l’homme a ouvert un compte Twitter au nom de Kika, son labrador. Une initiative qui lui a permis de sensibiliser les internautes aux difficultés quotidiennes rencontrées dans les transports de la Capitale.
Toutefois, choqué par les réactions et les déclarations hostiles de certains passants, le propriétaire de Kika a décidé, en 2016, de placer une caméra GoPro sur le dos de sa chienne afin de les dénoncer.
Personne ne lui cède une place
Mercredi dernier, Amit a partagé une bien triste histoire, rapporte Le Tribunal du Net. En effet, alors qu’il s’était dirigé jusqu’à la section réservée aux personnes handicapées dans un métro, aucun passager ne s’est levé pour lui céder la place.
«Les gens sont si égoïstes. Ils vont jusqu’à faire semblant de ne pas m’avoir entendu ou de ne pas m’avoir vu quand je leur demande s’ils peuvent me céder leur place. C’est si humiliant de devoir prier chaque passager de me laisser une place afin que je puisse garder mon chien-guide en sécurité. L’émotion est si forte que j’en viens à avoir les larmes aux yeux. La vie est assez difficile comme ça.»
Amit a été forcé de se tenir debout, le dos contre la porte, tandis que Kika continuait à glisser sur le sol mouillé.
Source : http://www.minutenews.fr/actualite/societe/londres-aveugle-pleure-metro-315790.html
11. Le Mouvement des personnes handicapées pour l’accès aux services (PHAS) dénonce l’attitude du personnel du bureau de circonscription du ministre de la Santé, Gaétan Barrette.
Diffusé par Henri-Paul Raymond du fm1033 le 25 avril 2018
Son coordinateur, Mathieu Francoeur, trouve vraiment dommage que des citoyens avec un handicap, qui veulent revendiquer un meilleur accès aux soins de santé et aux cliniques médicales, se voient quasi impossible l’accès au bureau et au personnel du ministre à Brossard.
Pire encore, il comprend mal pourquoi la trentaine de manifestants lundi ont été accueilli par une injonction leur interdisant le droit d’être là.
Les personnes handicapées veulent un engagement de réinvestissement en santé et service sociaux puis des cliniques mieux équipées à leur condition pour les examens.
Mathieu Francoeur est outré de constater que le personnel du bureau de comté ait refusé d’accueillir quelques représentants du PHAS.
Nos appels sont au bureau du ministre Barrette à Brossard ne nous ont fourni aucune réponse.
Source : http://www.fm1033.ca/personnes-handicapees-choquees-apres-manifestation/
12. Les personnes handicapées encore oubliées par l’administration Plante-Dorais
Publié par le RAPLIQ
Montréal, jeudi, 12 avril 2018 – Grande nouvelle : Montréal augmente ses subventions d’accès à la propriété pour les familles ce qui correspond aux grandes priorités de cette administration tel que mentionné en conférence de presse par la mairesse Plante.
Une nouvelle qui est certes la bienvenue mais qui laisse, encore une autre fois, les personnes handicapées sur la touche. Ce qui démontre qu’elles ne font pas partie des priorités de l’administration montréalaise.
C’est bien de parler d’accessibilité universelle mais ce n’est pas la seule source d’inquiétudes.
Le programme PAD (Programme d’adaptation à domicile) pour la mise en accessibilité des résidences de personnes ayant des limitations fonctionnelles, est gelé à $16,000 maximum depuis des années.
Les prix des appareils d’adaptation et de la main d’œuvre ont augmenté sans cesse plaçant les personnes handicapées et leurs proches devant des choix déchirants du genre : adapter la salle de toilette ou choisir le lève-personne pour le lit?
Dans ce programme, notre première compréhension est qu’il n’y aucune mesure pour adapter des logements pour les personnes handicapées qui ont des familles.
Laurent Morissette, Président du RAPLIQ nous dit ceci : « Ce qui est vraiment décourageant, c’est encore une fois l’omission totale et complète des personnes handicapées du discours. La mairesse parle des familles, particulièrement des jeunes familles. Le RAPLIQ veut lui dire qu’il y a des jeunes familles dont un des deux parents où les deux peuvent vivre avec un handicap, quand ce n’est pas un de leurs enfants. Quel message, nous, les personnes handicapées devons-nous recevoir ?»
« Oui, les personnes handicapées ont des familles et c’est extrêmement difficile pour eux de trouver soit un logement ou d’acheter une maison sans avoir à débourser d’astronomiques montant d’argent pour rendre celle-ci accessible. Je ne vois aucune mesure additionnelle pour les aider. N’est-il pas aussi important de les garder à Montréal? » dit Steven Laperrière, Vice-Président du RAPLIQ.
Linda Gauthier, Directrice Générale du RAPLIQ ajoute « Adapter une salle de toilette coûte au bas mot $15,000. Il ne reste plus grand-chose pour adapter le reste de la maison. Doit-on conclure qu’il est moins prioritaire de garder les familles de personnes handicapées à Montréal ? »
Steven Laperrière rajoute « Si l’intention est bonne, il faudrait peut-être jumeler ce programme à l’obligation pour les promoteurs d’inclure plus de logements de type 4 ½ et 5 ½ pour les familles plutôt qu’une majorité de petits logements et faire en sorte que les logements soient facilement adaptables à faible coût. La démographie fait en sorte que le pourcentage de personne à mobilité réduite ou en situation de handicap augmentera de façon exponentielle au cours des prochaines années. Aussi bien y penser maintenant ».
13. Patron du Groupe TAQ, Gabriel Tremblay, personnalité de la semaine de La Presse « Les personnes handicapées ne sont pas des citoyens de deuxième ordre …»
Article de Marie-Claude Lortie publié dans La Presse le 15 avril 2018
Le patron du Groupe TAQ s’est donné pour mission de faire reconnaître les personnes handicapées comme des travailleurs à part entière dans le respect de leurs différences. L’homme d’affaires est notre personnalité de la semaine.
Quand Gabriel Tremblay a appris que Walmart mettait fin à son programme d’intégration des personnes handicapées, il n’a pas mis beaucoup de temps à réagir.
« Congédié chez Walmart ? Bienvenue chez TAQ », a-t-il lancé à tous les employés remerciés par voie de communiqué.
« Les personnes handicapées ne sont pas des citoyens de deuxième ordre. Malgré leurs limitations, elles ont chacune leurs capacités et disposent des mêmes droits. Plutôt que de leur offrir cette dignité à laquelle elles ont droit, Walmart leur offre le chômage au moment où le Québec cherche la pleine intégration de ses ressources sur le marché de l’emploi. Quelle hérésie ! J’ouvre les bras à tous ces travailleurs : devenez nos équipiers et venez contribuer au développement socioéconomique dans le respect de votre différence », pouvait-on lire dans l’annonce diffusée à travers la province.
Walmart, on l’a appris ensuite, est revenue sur sa décision et a invité tous ceux qui avaient été renvoyés à reprendre leur poste.
Mais M. Tremblay ne veut pas qu’on cesse de parler des difficultés des personnes handicapées à se faire reconnaître comme des travailleurs à part entière. Des personnes qui ont beaucoup à offrir. Et dont on ne peut plus se passer.
D’autant que dans plusieurs marchés, le Québec est en situation de plein emploi et cherche de la main-d’oeuvre. Les entreprises ont besoin de travailleurs pour maintenir leur production. Dans tous les secteurs, y compris des domaines non spécialisés, là où des personnes aux capacités différentes peuvent être fort utiles.
« Nous, c’est notre mission », explique M. Tremblay, qui dirige le Groupe TAQ depuis cinq ans.
Que fait cette entreprise ? « Disons que si vous avez commandé quelque chose chez Simons récemment, c’est probablement nous qui l’avons emballé », explique M. Tremblay. Même chose chez Chocolats Favoris, le petit papier de soie, la boîte. Parfois, le Groupe TAQ laisse une note pour indiquer que le service a été rendu par cette entreprise de 180 personnes fondée il y a 39 ans. Une entreprise qui pourrait grossir encore. Avis aux intéressés. Il y a encore de la place pour la croissance, de 25 à 50 emplois.
M. Tremblay, originaire de Jonquière, a étudié l’administration et les finances à l’Université du Québec à Rimouski avant d’être embauché par un organisme fédéral à Mont-Joli. Constatant qu’être fonctionnaire n’était pas son karma, il bifurque vers Centrap, société de Mont-Joli aussi qui fait travailler des personnes handicapées. « Je réalise que j’ai hérité le côté implication sociale de ma mère », dit-il. Une femme de peu de moyens, sans emploi rémunéré, mariée à un concierge, qui fera pendant des années du bénévolat chez les jésuites pour pouvoir y faire éduquer son fils.
Chez Centrap, son intérêt, sa passion pour l’intégration des travailleurs différents prend son envol. Après Centrap, il sera pendant 21 ans le président de l’Association des entreprises adaptées. Sous sa gouverne, elles créeront ensemble quelque 2000 emplois. Pendant tout ce temps, il fera des voyages de découverte pour voir comment on fait ailleurs. Il glane de bonnes idées, de l’inspiration, explique-t-il. En France, il verra comment les politiques qui forcent les sociétés à travailler avec des handicapés, et donc avec des sous-traitants adaptés, assurent un développement de la main-d’oeuvre. En Belgique, il verra les avantages des politiques qui remettent l’individu au premier plan.
Il rapportera ces idées ici pour les mettre en application. Chez TAQ, le chiffre d’affaires est passé de 2,7 millions à 8,4 millions en cinq ans. « Je crois qu’on peut dire qu’on a le vent dans les voiles. »
L’entreprise travaille dans le secteur du vêtement, de l’alimentation, dans l’industrie pharmaceutique aussi. Ça roule.
« Ces travailleurs sont dévoués », dit-il. Loyaux. Il n’est pas rare de voir des employés arriver longtemps à l’avance. Parce que leur vie est plus sympathique au boulot que là où ils habitent. « C’est un milieu de travail et un milieu de vie. »
Des 120 000 personnes inscrites à l’aide sociale, qui gagnent une dizaine de milliers de dollars par année, environ 10 % pourraient travailler ainsi, croit M. Tremblay. Là, elles gagneraient de 22 500 à 25 000 $ par année.
Chez Walmart, on avait embauché des gens en les payant 5 $ par jour afin qu’ils puissent garder leurs paiements d’assistance sociale. Pour certains, c’est moins compliqué, car ils n’ont pas à s’inquiéter de payer pour leurs médicaments. Souvent, ces gens veulent juste se sentir inclus, et c’est ce que permettent ces postes, explique M. Tremblay. Et pour certains, il leur faut nécessairement être employés à temps partiel, ce qui peut entraîner un problème dans le cas de boulots réguliers. « Là, ça prendrait plus de solutions », dit M. Tremblay qui attend impatiemment la politique du gouvernement provincial à cet égard. En mai ? En juin ?
Il a hâte de voir si Québec choisira d’aller plus loin pour mieux intégrer ces gens que le travail rend heureux, dont on doit mieux s’occuper.
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