Écho du RAAMM du 20 janvier 2025

20 janvier 2025

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Sommaire

1. Quand l’intelligence artificielle redonne voix et autonomie : une avancée en santé

Ce reportage de Yanik Dumont Baron examine comment l’intelligence artificielle transforme la synthèse vocale et aide les personnes qui ont des difficultés de communication ou des handicaps visuels. Des voix synthétiques réalistes à la détection de maladies via la voix, ces technologies améliorent le quotidien de ceux et celles qui en ont besoin. Mais elles soulèvent aussi des questions éthiques sur l’avenir de la communication assistée par l’intelligence artificielle. Lors de cette enquête, le journaliste a interviewé notre directrice générale, Pascale Dussault.

Un humain ne le percevra pas, mais un robot, oui : la voix contient de subtiles informations sur notre état de santé, des biomarqueurs dorénavant détectables grâce à l’intelligence artificielle. En fait, les technologies de synthèse vocale peuvent aussi aider les personnes non voyantes et celles qui ont perdu l’usage de leur voix naturelle.

La voix guidant les personnes non voyantes

Pascale Dussault à son bureau tient son téléphone cellulaire dans les mains.La Montréalaise Pascale Dussault, elle, n’a pas attendu longtemps avant de se laisser séduire par de nouvelles applications vocales de l’IA. « C’est devenu mon nouvel ami! », lance-t-elle, en montrant du doigt la table où repose son téléphone cellulaire.

Elle-même non-voyante, la directrice générale du Regroupement des aveugles et des amblyopes du Montréal métropolitain en fait la démonstration dans son bureau. Elle se lève, pointe son téléphone vers le mur et prend une photo.

À peine trois secondes plus tard, une voix sortant de l’appareil lui décrit l’affiche devant elle. Un dessin de plusieurs personnes. Au centre, une petite fille, avec un cœur bleu peint sur son front, est en train de se faire maquiller…

La description est encore plus longue et détaillée que la seule citation rapportée ici. Elle provient de l’application Be My AI. C’est le produit d’une compagnie danoise qui utilise l’intelligence artificielle pour analyser le contenu d’une photo.

C’est un peu comme appeler un ami en visioconférence pour lui demander de l’aide, mais sans déranger personne. C’est ce qui a séduit Pascale Dussault. « Le moindrement qu’il y a quelque chose qui nous permet de ne pas dépendre des autres, on est super content. L’outil permet aussi de lire la température sur le thermostat d’une pièce ou encore les ingrédients inscrits sur une boîte de conserve. Je n’ai plus besoin de demander à mon mari de quelles couleurs sont ces pantalons ou ce chandail-là ».

L’application Be My IA donne plus de détails qu’un humain n’en livrerait. Faites le test, c’est difficile d’être aussi précis que la machine. Le robot aide à mieux imaginer des objets.

Pascale Dussault a aussi découvert les limites de l’application. C’est très pratique pour détailler les relevés bancaires… mais la confidentialité des informations qu’il voit n’est pas garantie.

Elle rêve du moment où cette technologie sera intégrée à des lunettes, pour analyser en temps réel ce qui se trouve devant elle. Pour l’instant, les produits semblables commercialisés ne conviendraient pas. « Savoir que la rue que je dois traverser à quatre voies, puis il faut que je traverse une piste cyclable. Ça, c’est le genre d’information dont j’aurais besoin et qui, actuellement, n’existe pas ».

Redonner à ceux qui perdent la voix

L’intelligence artificielle bouscule aussi le quotidien de ceux qui dépendent d’ordinateurs pour s’exprimer. C’est le cas des patients atteints de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), maladie dont souffrait le physicien théoricien Stephen Hawking, qui était presque entièrement paralysé. Il y a plus de 30 ans, il s’exprimait déjà grâce à un ordinateur qui dictait ses paroles.

Ce qui avait l’air d’avoir été prononcé par un robot semble beaucoup plus naturel aujourd’hui. La qualité des voix de synthèse a beaucoup, beaucoup augmenté, confirme l’orthophoniste Marie Gagnon-Brousseau.

Elle travaille dans la clinique d’accès aux aides technologiques du Centre de réadaptation Lucie-Bruneau à Montréal, où elle suit l’évolution des technologies pouvant aider les patients.

« L’intonation [des voix de synthèse d’aujourd’hui] va être plus naturelle, plus facilement compréhensible. L’avantage évident, c’est le sentiment d’inclusion et d’acceptabilité sociale pour ceux qui l’utilisent. Avec une voix de synthèse quasi humaine si je fais un appel téléphonique, la personne au bout du fil va probablement être plus ouverte à m’écouter ».

Des services permettent aussi aux patients d’enregistrer leur voix humaine pour l’utiliser plus tard avec un ordinateur, lorsque la maladie aura rendu la parole impossible ou très difficile. Les avancées permettent aussi d’interpréter très rapidement les paroles d’une personne qui a d’énormes difficultés de prononciation.

Mais là aussi, il y a des limites importantes. Certaines de ses applications ne sont offertes qu’en anglais pour l’instant. Dans certains cas, rapporte Marie Gagnon-Brousseau, leur rendement n’est pas à la hauteur des promesses montrées dans une vidéo promotionnelle.

L’orthophoniste rappelle que la communication grâce à un ordinateur reste lente et un peu froide… même avec sa propre voix. « Si je dis : bonne nuit ma pitchounette, à demain. Il n’y aura pas cette intonation-là. Tout l’amour qu’il y a derrière ça ne sera pas nécessairement là ».

Pour lire l’article intégral avec médias et écouter le reportage diffusé à l’émission Tout terrain sur les ondes de Radio-Canada :

https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/tout-terrain/segments/rattrapage/1959945/mariage-voix-et-ia-reportage-yanik-dumont-baron

2. La télécommande vocale aux touches surdimensionnées

La télécommande vocale aux touches surdimensionnées est une télécommande conçue pour les personnes ayant une déficience visuelle, celles ayant des problèmes cognitifs et pour les personnes ayant une limitation motrice. La télécommande est de couleur blanche avec des touches distancées par rapport à la télécommande vocale classique. On peut aussi retrouver de l’écriture braille pour les personnes aveugles/amblyopes.

Sur cette télécommande, nous pouvons plus ou moins retrouver les mêmes touches que sur la télécommande vocale classique notamment une touche pour le volume, une touche pour changer de chaîne, une touche pour le clavier alphanumérique, une touche pour l’alimentation,  une touche pour le micro et ainsi de suite. Cette télécommande vocale est disponible chez le fournisseur Vidéotron, mais il est aussi possible d’avoir ce genre de manette avec Rogers.

Par ailleurs, saviez-vous que la compagnie Vidéotron offre un rabais mensuel de 20$ pour les forfaits cellulaire pour les personnes vivant avec un handicap, notamment les personnes ayant une déficience visuelle? Pour en savoir plus sur les services accessibles adaptés chez Vidéotron : https://www.videotron.com/soutien/accessibilite/troubles-vue

3. Danse-Cité présente le spectacle Anxiety 

Vendredi 31 janvier

Anxiety, une production du MAI en collaboration avec Danse-Cité

de 18h 30 à 21 h00 (durée totale : 2 h30)

Visite tactile à 18h30,

Spectacle à 19h30, suivi d’une discussion avec les artistes

Ce spectacle creuse l’histoire, les récits personnels et les réalités actuelles des communautés autochtones et racisées. Dirigées par Simik Komaksiutiksak, les artistes Cheyenne LeGrande, Courtney Taticek, Chrystal Tam, Jontae McCrory, Ulluriaq Imak et Katie Couchie utilisent la danse pour mettre de l’avant le pouvoir transformateur de la collaboration — sa capacité de guérison à travers la créativité et la confiance. Ce faisant, la performance devient un safe space pour la réflexion et le dialogue, faisant du mouvement improvisé un véhicule pour explorer les traumatismes intergénérationnels.

Puisque le corps est intrinsèquement lié à la mémoire, l’anxiété peut se manifester sous la forme de maniérismes uniques; des gestes et des mouvements involontaires traduisant des réalités psychiques et sociales. S’y pencher amène à y creuser de nouvelles voies, nous offrant une opportunité d’interroger, de réfléchir et d’entrer en relation avec des enjeux importants.

MAI (Montréal, arts interculturels) en collaboration avec Danse-Cité, 3680 rue Jeanne-Mance, Montréal. 

Gratuit pour personne accompagnatrice et accompagnement offert par guide voyant disponible.

Pour réservation et information : Maud Mazo-Rothenbuhler, [email protected]  514-525-3595 ou Claudia Parent, 514-982-1812 poste 231 [email protected].

4. Un guide adapté pour électroménagers

Le Service de l’adaptation de l’information (SAI) de l’INLB a développé une méthode innovante de cartographie des panneaux de contrôle des appareils électroménagers qui permet de produire des guides tactiles adaptés aux différents modèles. Un guide adapté sert à délimiter les zones de fonctions et/ou les boutons d’un appareil grâce à des reliefs, à des repères tactiles et à des contrastes. Il peut également cacher des fonctionnalités inutilisées par l’usager.

La méthode est la suivante: à l’aide d’une feuille millimétrique transparente apposée sur le panneau de contrôle de l’appareil électroménager, l’intervenant prend des photos puis remplit un formulaire identifiant les caractéristiques de l’adaptation tactile et/ou visuelle requise. Ces informations sont ensuite transmises à l’équipe du SAI qui se chargera de la fabrication du guide personnalisé à l’aide d’une imprimante 3D. Une fois le guide produit, l’intervenant l’installe sur l’appareil de l’usager à l’aide d’aimants, d’attaches Velcro ou de ruban adhésif double face.

L’intervenant pourra proposer l’achat de ce guide aux usagers qui souhaitent plus d’autonomie dans l’utilisation de leurs appareils domestiques. L’usager pourra se le procurer au comptoir des ventes de l’INLB, au coût de 25 $.

Cette méthode est le fruit d’un excellent travail de collaboration entre Fannie Pougetout-Cossette, technicienne en éducation spécialisée, et Marc-André Rémillard, technicien braille. Cette collaboration entre le SAI et les intervenants de l’INLB permet d’augmenter l’offre de service du SAI et de contribuer à l’évolution des travaux de recherche permettant une plus grande autonomie des personnes vivant avec une déficience visuelle.

5. Poursuite du recrutement pour une étude sur les afficheurs braille

Note: À ceux qui ont déjà manifesté leur intérêt à participer, l’équipe de recherche vous remercie et entrera bientôt en contact avec vous!

Êtes-vous une personne utilisatrice de braille intéressée par les nouvelles technologies braille? Si oui, cette étude est pour vous! L’équipe de Natalina Martiniello poursuit son étude pour mieux comprendre comment le type d’afficheur braille peut influencer votre capacité à lire différents types de textes en braille.

Votre participation à l’étude implique votre présence, en personne, à une ou à deux séances qui ne dureront pas plus de 90 minutes. Pour participer, vous devez :

  • Être âgé d’au moins 18 ans
  • Vous présenter comme une personne aveugle ou avec basse vision
  • Parler français ou anglais
  • Connaître le braille intégral ou abrégé depuis au moins cinq ans
  • Être à l’aise pour lire de courts paragraphes et de courts tableaux en braille
  • Être en mesure de vous rendre à l’un des lieux d’étude (Montréal ou Longueuil)

Il n’est pas nécessaire d’avoir une expérience préalable des afficheurs braille. Un montant de 50 $ (25 $ par session) vous sera remis pour compenser votre temps et vos coûts de déplacement.

Pour en savoir plus sur cette étude et ses modalités, contactez :
Natalina Martiniello, Ph. D., chercheuse principale
Professeure adjointe, École d’optométrie, Université de Montréal
[email protected]

6. Invitation Exo : Consultation, présentation et visite pour tester la solution NaviLens

Exo a le plaisir de vous inviter à une session de consultation, de présentation et de visite pour le projet NaviLens. Ces QR codes innovants permettent aux usagers ayant des limitations visuelles d’obtenir des informations directionnelles en temps réel via un contenu audio directement sur leur téléphone.

Dans le cadre de ce projet pilote, Exo souhaite tester une première version d’implantation à la gare d’Ahuntsic.

Le projet NaviLens en bref :

Lancé en septembre 2024, le projet pilote a pour objectif d’implanter cette technologie dans les lieux suivants :

  • 44 bus desservant le secteur de la Vallée-du-Richelieu
  • 41 voitures de train circulant sur les lignes Mont-Saint-Hilaire et Mascouche
  • 9 gares de la ligne Mascouche

À ce stade, l’objectif est de recueillir vos avis sur le parcours créé à la gare d’Ahuntsic, intégrer vos commentaires, et apporter les ajustements nécessaires avant de dupliquer la solution dans les 7 autres gares de la ligne Mascouche.

Détails de la consultation :

Exo souhaite constituer un groupe de 4 à 6 participants, idéalement dans différentes situations de handicap et ayant en sa possession un téléphone intelligent.

1. Parcours à la gare d’Ahuntsic

Les QR codes NaviLens sont installés à divers emplacements dans la gare. Vous serez invités à scanner les codes, suivre les indications vocales et vérifier si le contenu vous guide de manière sécuritaire vers les quais.

2. Visite des voitures de train

Un train sera présent à la gare d’Ahuntsic pour cette consultation. Une seconde partie de la session consistera à recueillir vos habitudes dans les trains ainsi que vos suggestions sur les informations NaviLens qui vous seraient utiles à bord.

Informations pratiques :

  • Objectif : Présentation et consultation – Projet NaviLens
  • Lieu : Gare d’Ahuntsic, 9615 Bd de l’Acadie, Montréal, QC H4N 1L8
  • Dates : Une demi-journée au choix parmi les suivantes : 21, 22, 27 ou 28 janvier 2025
  • En fonction des conditions météorologiques hivernales, il est possible que la consultation soit reportée au 29 janvier de 9h30 à 11h.
  • Rémunération : 100 $ par participant.

Conditions de rémunération :

Le paiement sera effectué par virement bancaire. Un spécimen de chèque devra être fourni. Si cela n’est pas possible, sachez que l’émission d’un chèque pourrait prendre plusieurs semaines.

Comment participer ?

Si vous êtes intéressé(e), veuillez nous confirmer :

Votre disponibilité sur les dates proposées en remplissant le sondage suivant : https://doodle.com/meeting/participate/id/eZvWnm6e
Votre mode de transport pour vous rendre à la gare (voiture, transport adapté, transport en commun…).
Contact : Laure Durand
Courriel : [email protected]
Téléphone : 514 287-2464, poste 4642.