21 novembre 2021

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 22 au 28 novembre 2021.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.
Sommaire

1. La campagne de financement annuelle du RAAMM avance à grands pas!

Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM) poursuit sa campagne de financement annuelle 2021, avec l’ambitieux objectif de récolter une somme de 20000 $ pour soutenir dimportants projets.

Pascale Dussault, directrice générale, est fière d’annoncer que le RAAMM a amassé jusqu’à ce jour 6 000 $. Mentionnons que l’entreprise Point-Par-Point Inc. a collaboré de façon exemplaire à la campagne en offrant un montant de 500 $. C’est donc un début de campagne de financement fort prometteur!

« Il est toujours encourageant de constater que la communauté des affaires est présente quand vient le temps de soutenir la mission du RAAMM et la défense des droits et des intérêts des personnes aveugles et malvoyantes. Les fonds permettront de préserver nos services de dépannage d’urgence et d’assurer la programmation d’activités de groupe», souligne le président du RAAMM, Jean-Marie D’Amour.

«Lannée dernière par exemple, en plein confinement, les dons récoltés ont permis de réaliser 317 dépannages durgence auprès de personnes éprouvant des difficultés à effectuer leurs achats de nourriture», ajoute M. DAmour.

Cette année encore, le RAAMM est fier de s’associer à ADssys, une entreprise de conception de bases de données accessibles, qui offrira un chèque cadeau d’une valeur de 250 $ chez Alexis Robert Traiteur. Pour chaque tranche de don de 50 $ reçu avant le 20 décembre 2021, les participants recevront un billet de tirage. L’heureux gagnant sera dévoilé à la clôture de la campagne de financement, le 23 décembre 2021.

Le conseil d’administration, les membres et l’équipe du RAAMM tiennent à remercier chaleureusement chacune des personnes qui ont contribué dans le passé et qui contribueront cette année à la campagne de financement. Ces dons font une réelle différence dans la construction d’une société universellement accessible et inclusive.

Pour faire un don :

  • Par téléphone, par carte de crédit uniquement, en appelant au 514-277-4401, poste 111

  • En ligne, via le compte PayPal du RAAMM : https://bd.raamm.org/app/don_paypal.php

  • En ligne, via la page du RAAMM sur le site Web Canadon : https://www.canadahelps.org/fr/organismesdebienfaisance/raamm/

  • Par virement Interac à l’adresse [email protected] (mot de passe : inclusion) Assurez-vous de nous faire parvenir vos coordonnées par courriel à [email protected] si vous souhaitez obtenir un reçu aux fins d’impôts.

  • Par la poste, par chèque libellé au nom du RAAMM envoyé au 5225 rue Berri, bureau 101, Montréal (Québec) H2J 2S4

  • En argent ou par carte de débit, directement à nos bureaux sur rendez-vous seulement. Appelez au 514-277-4401, poste 111 pour prendre rendez-vous.

Un reçu fiscal sera envoyé à chaque donateur.

2. Le 18 novembre, le RAAMM lançait la vidéo, «Un site Web accessible, c’est bon pour tout le monde!»

MONTRÉAL, le 18 novembre 2021 – Alors que le Web prend de plus en plus de place dans nos vies, que ce soit pour faire nos courses en ligne, nous procurer des biens ou vérifier l’horaire des services offerts dans nos municipalités, force est de constater que, pour les personnes aveugles et malvoyantes, ces gestes si élémentaires constituent encore trop souvent une course à obstacles. Pourtant, l’accessibilité au Web est un aspect essentiel pour la participation sociale et économique des personnes handicapées visuelles.

Pour mieux démystifier l’accessibilité du Web, le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM), lance la vidéo Un site Web accessible, c’est bon pour tout le monde! Sa conception a été rendue possible grâce au soutien financier de l’Office des personnes handicapées du Québec.

La vidéo met en vedette des personnes aveugles et malvoyantes qui partagent leurs expériences lorsqu’elles naviguent sur des sites et se heurtent à des obstacles liés à l’inaccessibilité de certaines fonctions interactives. De plus, un expert en la matière d’accessibilité Web nous fait découvrir les aspects les plus importants pour rendre les sites accessibles.

«Plusieurs sites Web sont accessibles pour les personnes qui utilisent un lecteur d’écran, mais certains ne respectent pas les standards. Par exemple, sur le site Clic Santé l’utilisateur n’arrive pas à prendre un rendez-vous pour le vaccin COVID19 car le concepteur de ce formulaire n’a pas pris les mesures appropriées qui permettent à l’utilisateur de faire un choix» Ysabelle Morin, membre du RAAMM

Au Québec, c’est quelque 2 millions de personnes qui sont touchées par un handicap et par les problèmes d’accessibilité du Web.

En 2018, le RAAMM a mené une vaste étude portant sur l’accessibilité de près de 1000 sites Web francophones québécois. Les résultats ont démontré que moins de 18 % des sites Web évalués atteignaient une cote « passable » d’accessibilité. Seulement 33,3 % des sites gouvernementaux atteignaient la cote « passable » alors qu’ils sont pourtant soumis aux standards d’accessibilité du Web adoptés par le gouvernement du Québec en 2011. Dans le cas des municipalités, la situation est catastrophique alors que seulement 2 % atteignaient le niveau « passable » d’accessibilité.

L’internet est devenu irremplaçable pour accéder aux informations et aux services. Il est donc plus important que jamais que chacun puisse percevoir et comprendre les sites Web et les applications mobiles.

Lien pour visionner la vidéo 

Vidéo version abrégée

Nous vous invitons à consulter notre Laboratoire de promotion de l’accessibilité du Web pour en découvrir plus sur le sujet.

Source : Anne Farrell, responsable des communications du RAAMM

[email protected]

514-277-4401 poste 119

3. Concours : gagnez une paire de billets pour un spectacle de danse en audiodescription !

Le spectacle Pomegranate de la chorégraphe et danseuse Heather Mah sera présenté l’après-midi du 4 décembre 2021 avec audiodescription en direct pour les spectateurs et spectatrices aveugles et semi-voyants au MAI (Montréal, arts interculturels).

Le MAI offre généreusement une paire de billets au RAAMM, qui a choisi de les faire tirer parmi ses membres. Pour participer au concours, envoyez un courriel à [email protected] ou laissez un message dans la boite vocale du poste 118 au 514-277-4401. Indiquez que vous souhaitez participer au concours du MAI pour le spectacle de danse, en spécifiant votre nom et votre numéro de téléphone. Date limite pour participer : le 24 novembre. Le tirage aura lieu le 25 novembre au matin.

Description du spectacle 

Pomegranate présente le parcours imaginé de la grand-mère d’Heather Mah, née en Chine en 1895. Inspirée de son histoire familiale, l’œuvre présente une vie marquée par la migration, l’isolement, la souffrance et la quête d’un sens nouveau. Création de ses 60 ans, Pomegranate réfère aussi au fruit, à la fertilité et à la féminité, au rajeunissement et à la résilience. Émouvant et poétique, ce spectacle-hommage prend la forme d’un voyage intimiste et introspectif où passé et présent coexistent.

INFORMATIONS PRATIQUES

La durée du spectacle est de 55 minutes. 

Le spectacle est présenté au MAI (Montréal, arts interculturels) : 3680 rue Jeanne-Mance, Montréal, QC H2X 2K5.

Le passeport vaccinal sera obligatoire. Les mesures sanitaires COVID-19 seront en vigueur.  

Déroulement de la journée du 4 décembre

12 h 30/ 12 h 45 — Accueil des spectateurs et spectatrices 

13 h 00 — Rencontre avec les audiodescripteurs et visite tactile 

14 h 00 — Pomegranate, Heather Mah

15 h 00 — Rencontre Artistes & Audiodescripteurs & Spectateurs — libre 

16 h 00 — Fin de l’événement 

Téléchargez l’application Sennheiser avant votre venue
Un téléphone intelligent pour le téléchargement de l’application Sennheiser [hyperlien :
https://www.connectau.ca/lapplication.html] N’oubliez pas vos écouteurs. 

À noter que le MAI fournira les téléphones intelligents aux personnes qui n’en n’auront pas.

Source et Contact
Claudia – MAI (Montréal, arts interculturels)

Coordonnatrice à l’engagement public

[email protected]  – 514-982-1812 poste 231

Cellulaire: 514-701-4068

Maud Mazo-Rothenbühler — Danse-Cité
Direction des communications et chargée de projet — Audiodescription
[email protected] — 514 525-3595

Pour en savoir plus sur l’œuvre : https://www.m-a-i.qc.ca/heather-mah/

4. Un projet dans la mire – L’impact du port du masque sur l’utilisation de l’écholocalisation

Article tiré de Nouvelles-Vision Vol. 4, no 2, février 2021 l’Infolettre de la recherche et de l’innovation Institut Nazareth et Louis-Braille (CRIR-INLB) Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre

En février 2021, nous annoncions que le ministère de la Santé et des Services sociaux acceptait de financer le projet COVID-19 et déficience visuelle : l’impact du port du masque sur l’utilisation de l’écholocalisation dans les déplacements des personnes avec une déficience visuelle. L’équipe de chercheurs vient de présenter les premiers résultats. Nouvelles-Vision a rencontré Chantal Kreidy, l’étudiante dont cette étude constituait le projet de maîtrise en intervention en déficience visuelle à l’École d’optométrie de l’Université de Montréal. Dans ce cadre, elle était supervisée par Walter Wittich, responsable du site de recherche CRIR-INLB, par Natalina Martiniello, postdoctorante, ainsi que par Joe Nemargut, professeur adjoint à l’École d’optométrie de l’Université de Montréal.

L’objectif poursuivi

Les personnes ayant une déficience visuelle utilisent des stratégies auditives, dont l’écholocalisation (ou écholocation), pour faciliter leur orientation, leur mobilité ainsi que leurs interactions sociales. L’écholocalisation peut être active, lorsque la personne génère elle-même des sons pour obtenir des informations sur son environnement, ou encore passive, lorsqu’elle utilise des sons produits par son environnement. Or, en période de pandémie, le port du masque atténue les ondes sonores, entravant l’utilisation de cette stratégie qui fonctionne par écho sonore. Plusieurs usagers de l’INLB ont fait part de cette réalité qui est également apparue dans les réseaux sociaux.

Ce projet émanait donc d’une préoccupation présente chez les personnes ayant une déficience visuelle et avait pour objectif de mieux comprendre l’effet du port du masque ainsi que les stratégies utilisées par les personnes, puis d’élaborer des recommandations pour surmonter, en période de pandémie, les obstacles identifiés. Il s’agit du premier projet mené sur le sujet.

La méthode

Après une recension des écrits effectuée avec le soutien du centre de documentation de l’INLB, l’équipe de recherche a administré un questionnaire en ligne d’une durée d’environ 30 minutes. Les répondants visés devaient avoir 18 ans ou plus, s’auto-identifier comme ayant une déficience visuelle ou une double déficience sensorielle (visuelle et auditive) et parler le français ou l’anglais. L’équipe a largement diffusé l’invitation à y répondre.

Les premiers résultats

Cent trente-cinq personnes âgées de 18 à 79 ans ont répondu au questionnaire, dont 63 % en provenance du Canada. Le profil démographique complet sera présenté dans la publication à venir. Les types de masques les plus utilisés sont celui en tissu ou encore le masque de procédure. Avant la COVID, la plupart des répondants utilisaient une ou plusieurs aides à la mobilité : par ordre d’importance, la canne blanche et le chien-guide. Parmi les répondants, les trois diagnostics les plus fréquents étaient le glaucome, la cataracte et la rétinite pigmentaire.

De façon générale, depuis la pandémie, les répondants se déplacent moins souvent, se sentent moins en confiance lorsqu’ils se déplacent et ont moins accès à une assistance par des guides voyants. De plus, les services en ligne ne sont pas toujours accessibles. Les trois principaux obstacles identifiés sont les suivants : communiquer avec les autres, trouver d’autres personnes et trouver des points de repère. Les stratégies utilisées comprennent l’utilisation d’autres sens, l’assistance d’un guide voyant et le recours à des services de livraison. Les répondants utilisateurs d’aide à la mobilité sont plus inquiets dans le cadre de leurs déplacements : c’est particulièrement le cas chez les utilisateurs de chiens-guides. Le niveau de confiance en lien avec ces déplacements a diminué, quel que soit l’âge des répondants, et ce particulièrement chez les personnes fonctionnellement aveugles ou ayant une double déficience sensorielle. La présence du masque affecte l’utilisation des indices olfactifs.

Les recommandations des chercheurs concernent l’accessibilité des services en ligne et à distance, la formation des membres de la communauté voyante et des prestataires de services, le soutien aux utilisateurs de chiens-guides, l’accessibilité physique des lieux, le financement de la recherche sur la téléréadaptation, ainsi que l’inclusion des personnes ayant une déficience visuelle comme partenaires de recherche.

Prochaines étapes

L’équipe de recherche a déjà présenté ses premiers résultats sur quelques tribunes, dont la plateforme AMI-télé  (entrevue de 4 min 52 s). Elle prépare actuellement un article qui sera en libre accès. De plus, elle présentera une synthèse des résultats aux participants ainsi qu’aux partenaires. Enfin, elle émettra des recommandations concrètes visant à soutenir les personnes ayant une déficience visuelle ainsi que les milieux cliniques.

Chantal Kreidy, future spécialiste en orientation et mobilité actuellement en stage, considère qu’il s’agit là d’un projet à la fois important et stimulant. Il lui aura notamment permis de constater que la recherche peut avoir un impact important qui dépasse la communauté scientifique. Cette première incursion dans le domaine lui donne une solide motivation à continuer à s’impliquer en recherche.

5. Pas accessible, pas droit de vote!

Une chronique de Julien Renaud, publiée par Le Soleil numérique le 13 novembre 2021

Marie-Chantale n’a pas pu voter, dimanche dernier. Pourquoi ? Parce qu’elle est en situation de handicap.

Évidemment, elle a porté plainte.

Lisa, elle, devait risquer de se blesser si elle tenait à exercer son droit citoyen.

« Le bureau de vote par anticipation n’était pas accessible et celui de dimanche avait une rampe pour les fauteuils qui était impossible à franchir. Chute possible dans un escalier de ciment. »

Une autre plainte.

« Nous avons perdu notre droit de vote ! », lance Renée.

Pour sa part, Christine n’a même pas essayé d’aller voter. « Ma dernière expérience pour entrer dans la salle de vote a été périlleuse et impossible seule, avec mon fauteuil roulant électrique. Pente trop abrupte de la rampe et un seuil de porte. »

Marie-Michèle aussi est choquée. « Impossible d’utiliser la rampe sans aide. »

Pour Louisiane, « se rendre dans l’isoloir a été un chemin du combattant », a rapporté La Presse.

Même la sénatrice et médaillée paralympique Chantal Petitclerc m’a partagé une expérience négative. « Je suis allée voter au Cégep du Vieux Montréal. J’ai monté la pente habituelle, qui est déjà difficile, pour accéder à l’entrée adaptée. La porte était barrée et il n’y avait aucune indication. Pendant que je redescendais, quelqu’un est sorti et mon garçon a couru pour retenir la porte. »

On lui a dit que si elle avait fait le tour pour atteindre l’entrée du bureau de scrutin, une dame qui se tenait en bas des marches serait allée lui débarrer la porte.

« Il y a deux choses qui m’ont dérangée là-dedans. La première, c’est qu’il n’y avait aucune indication. La deuxième, et ça m’intéresse beaucoup depuis que je suis au Sénat, c’est que l’accessibilité universelle, ce n’est pas seulement de patcher. L’expérience de citoyen devrait être la même que pour les autres. Ça ne prend pas un parcours pour l’exception. Il faut un Canada sans barrières. Quand les obstacles tombent, la situation de handicap est moindre », a soutenu la sénatrice, une alliée pour avoir un réel impact.

« En plus, là, on parle des élections. On parle d’un droit citoyen. »

En effet, la Charte canadienne des droits et libertés stipule que « tout citoyen canadien a le droit de vote ».

Après notre discussion, Chantal Petitclerc allait faire des démarches pour rapporter la situation à son tour.

Tous ces témoignages, je les ai recueillis à la suite de ma chronique de la semaine dernière sur mes dernières péripéties en fauteuil roulant motorisé, dans laquelle je racontais, notamment, mon expérience personnelle à l’occasion du récent scrutin fédéral. Moi aussi, j’ai porté plainte. Mon bureau de vote, à Chicoutimi, était au deuxième étage d’une bâtisse sans ascenseur.

Les bénévoles ont toutefois été accommodants, descendant un isoloir et une boîte de scrutin au rez-de-chaussée, pour me donner la chance de choisir mon prochain député.

On ne m’a donc pas retiré mon droit de vote, moi.

Juste un peu de dignité et de bonne humeur…

« Des personnes à part entière »

Marie-Chantale, résidante de Saint-Basile-le-Grand, a partagé sa frustration, au lendemain du scrutin, sur un groupe Facebook qui regroupe des personnes à mobilité réduite des quatre coins de la province.

Les réactions furent nombreuses, tout comme les témoignages. Ceux cités en ouverture de chronique proviennent tous de cette source.

J’ai contacté Marie-Chantale, afin de lui tendre la main pour que l’on passe conjointement le message que de «retirer le droit de vote» à un citoyen en raison de ses limitations physiques, c’est tout simplement inacceptable.

J’ai honte pour notre démocratie, pour nos instances politiques, du municipal au fédéral.

Elle aussi.

J’ai été très heureux d’apprendre qu’elle était membre du Barreau du Québec. Notre échange s’annonçait d’autant plus pertinent.

Marie-Chantale Salvas, de son nom complet, est quadriplégique depuis un accident survenu en 2015. Une vague lui a causé une fracture du cou, en Californie. Aujourd’hui, elle se déplace en fauteuil roulant et elle est paralysée jusqu’au cou. Elle peut bouger ses bras, mais ils sont faibles et elle n’a plus l’usage de ses doigts. La femme âgée dans la mi-quarantaine est avocate de formation, mais comme elle est lourdement handicapée, elle a été déclarée invalide, si bien qu’elle ne peut plus pratiquer. « Les polices d’assurance sont rédigées de façon à garder les personnes handicapées à la maison. Un autre beau sujet de discussion. »

En effet.

Marie-Chantale est aussi la mère de deux adolescents. Elle vient de Cap-Rouge, près de Québec, mais habite depuis 2003 en Montérégie. Elle s’implique bénévolement.

Elle est d’accord avec moi : « des accommodements raisonnables », comme celui dont j’ai bénéficié en votant au rez-de-chaussée, « seraient les bienvenus ».

« L’accessibilité universelle, ce n’est pas seulement de patcher. L’expérience de citoyen devrait être la même que pour les autres. »

Chantal Peticlerc

Comme je l’écrivais, dimanche, elle a « essayé » d’exercer son droit de vote, mais le site n’était aucunement accessible, avec plusieurs marches à l’entrée.

« On m’a répondu que j’aurais dû voter par anticipation, un autre jour, à un autre bureau de vote. »

Semblerait que son carton d’électrice devait l’indiquer. Elle n’a pas vu la note, si tel est le cas.

De toute façon, sa décision n’était pas prise. « C’est mon droit de pouvoir voter la journée même des élections. »

Moi, au scrutin fédéral, ma carte d’élection indiquait que le lieu répondait aux critères d’accessibilité. Je me demande quels étaient ces critères… pour un bureau de scrutin au deuxième étage sans ascenseur !

Revenons à Marie-Chantale. « J’ai demandé si un scrutateur pouvait venir me voir dehors pour que je puisse voter. On a refusé sous prétexte que les scrutateurs ne pouvaient pas sortir et que nous devions voter à l’endroit prévu. C’est aberrant, en 2021, qu’une telle chose arrive encore ! À quand une loi comme celle des États-Unis, qui prévoit l’accessibilité universelle dans les lieux publics ? J’ai hâte que la société considère les personnes handicapées comme des personnes à part entière ! »

Bien dit !

Comment se sent-elle ? « En colère, frustrée, insultée, humiliée. Le droit de vote est un droit fondamental. »

Elle a raison.

Le soir même, mon interlocutrice a écrit à Élections Québec pour porter plainte. Une avocate du Directeur général des élections (DGE) lui a dit de plutôt s’adresser à sa municipalité. En effet, la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités rend responsable chaque municipalité du déroulement du processus électoral, ai-je appris depuis.

Cette même loi stipule pourtant que « les lieux doivent permettre aux personnes à mobilité réduite, dont celles en fauteuil roulant, de se rendre sur les lieux de vote ».

Dès le lendemain, le 8 novembre, Marie-Chantale a pris plusieurs moyens pour obtenir des réponses de la Ville de Saint-Basile-le-Grand – un formulaire de plainte en ligne, un courriel au président des élections et un autre au maire.

La réponse n’est venue que samedi, après la publication papier de cette chronique.

« Sachez que nous sommes sensibilisés à la situation et comprenons vos commentaires. […] Par ailleurs, il était bien indiqué sur votre avis combiné, de même que dans les communications de la Ville relatives aux élections, que votre lieu de votation n’était pas accessible et que vous pouviez vous prévaloir des deux journées de vote par anticipation pour exercer votre droit », lui a écrit Marie-Christine Lefebvre, des services juridiques et du greffe.

Moi aussi, c’est samedi que Mme Lefebvre a répondu à mes questions, envoyées mardi. « La Ville est très sensible à l’inclusion de l’ensemble de ses citoyens. […] Nous avons très peu de lieux suffisamment grands pour accueillir dix bureaux de vote sur le territoire. »

Y avait-il d’autres solutions pour accommoder les personnes concernées le jour du scrutin ? « Aucun protocole n’était prévu à cet effet. »

L’aspect positif, c’est que la plainte déposée par Marie-Chantale pourrait avoir un réel impact : « Les services des loisirs et du génie ont déjà débuté les discussions avec le centre de services scolaire afin de l’accompagner dans ses recherches de subventions dans le but de s’assurer que le lieu serait accessible lors des prochaines élections municipales. »

À suivre!

« Il est important que chacun dénonce la situation discriminatoire. Toutefois, notre handicap accapare tellement notre temps et notre énergie que souvent, les personnes en situation de handicap encaissent la situation et ne se plaignent pas. Ça fait partie de notre quotidien. »

Faut toujours se battre.

« Il y a la Loi canadienne sur l’accessibilité, sanctionnée en 2019, mais elle donne jusqu’en 2040 pour se conformer au manque d’accessibilité et elle n’est pas aussi protectrice de notre droit. Dans 20 ans ! », ajoute l’avocate de formation.

Tomber dans les craques

J’ai écrit à Élections Québec, Élections Canada et la municipalité de Saint-Basile-le-Grand, tel que mentionné. Les réponses sont parfois frustrantes. Il y a de belles phrases dans nos lois, qui nous permettent de se vanter d’être un pays, une province ou une localité sensible à la réalité des personnes en situation de handicap. Mais à quoi servent ces mots s’il reste une part de flou suffisante pour que les témoignages s’accumulent toujours.

« L’accessibilité au vote est au centre des priorités d’Élections Québec et nous multiplions les efforts pour que les électeurs puissent exercer leur droit de vote sans contrainte et en pleine autonomie. Voter n’est pas un privilège ; c’est un droit dont l’ensemble des électrices et des électeurs devraient pouvoir se prévaloir, sans exception, m’a répondu la porte-parole principale, Julie St-Arnaud Drolet. Élections Québec a développé des outils et des procédures pour aider les présidents d’élection municipaux à assurer l’accès au vote. »

Elle a ajouté que la loi prévoit que les lieux de vote par anticipation doivent être accessibles, mais qu’il « pourrait toutefois y avoir des exceptions le jour des élections en raison du plus grand nombre de lieux de vote ».

Le meilleur segment, c’est que si un endroit non accessible a été retenu, le président des élections de la municipalité doit expliquer sa décision au conseil municipal APRÈS l’élection.

APRÈS ! Très utile…

Et avant ? « Les présidents d’élection ne sont pas tenus d’indiquer si les lieux de vote sont accessibles ou non. Il s’agirait toutefois d’une bonne pratique. »

Insuffisant.

Et il faut encore s’arranger par soi-même. « Les électeurs peuvent communiquer avec leur président d’élection pour s’assurer de l’accessibilité de leur lieu de vote. »

La loi « ne prévoit pas de protocole dans l’éventualité où un lieu n’est pas accessible. Le président d’élection […] peut toutefois mettre des solutions en place .»

S’il n’y a pas de directives claires, un protocole détaillé et partagé, on ouvre la porte à la bonne volonté des bénévoles. Ce fut payant pour moi ; pas pour Marie-Chantale.

« La méconnaissance des normes en vigueur et la configuration de bâtiments construits à une époque où le respect des normes d’accessibilité n’était pas obligatoire peuvent compliquer cet exercice », a-t-on ajouté.

Je suis bien d’accord !

Mais que fait-on ?

Du côté d’Élections Canada, on « évalue les sites en fonction d’une liste de 35 critères d’accessibilité, dont 15 sont obligatoires. […] Élections Canada a pour mandat de veiller à ce que toute personne qui souhaite voter à une élection fédérale puisse le faire. […] L’information sur l’accessibilité du lieu de vote assigné à un électeur est imprimée sur chaque carte d’information de l’électeur ».

C’est bien, à première vue, mais moi, ma carte d’information me disait que c’était accessible. Et c’était au deuxième étage, je le rappelle.

Chaque victoire compte

Le porte-parole d’Élections Canada, Matthew McKenna, m’a appris qu’en 2008, un résidant de Toronto, James Hughes, a présenté une plainte à la Commission canadienne des droits de la personne et qu’en 2010, le Tribunal canadien des droits de la personne a statué qu’Élections Canada avait « manqué à ses obligations de fournir un accès sans entrave et de traiter les plaintes de M. Hughes ».

Le Tribunal a ordonné à Élections Canada de prendre des mesures de redressement systémique. Entre autres, cela a mené à la création du Comité consultatif sur les questions touchant les personnes handicapées, en 2014.

« D’autres progrès sont faits en 2018, lorsque le projet de loi C-76 modifie les mesures d’adaptation […] afin de tenir compte de toutes les personnes handicapées, non seulement celles avec un handicap physique », m’a-t-on rapporté.

Ainsi, des outils pour aider les électeurs vivant avec une déficience ont été développés et un nouveau bulletin de vote à gros caractères a été adopté.

Ça me fait penser : le vote en ligne représente-t-il une solution ?

Il y a aussi le vote par correspondance, permis dans certaines municipalités, qui pourrait devenir la norme.

Une question de volonté politique

J’interpelle les gouvernements à faire mieux. Pas dans 20 ans. Tout de suite.

À opter pour des obligations et des pénalités. La bonne volonté ne suffit pas ; on vient d’en faire la démonstration.

Marie-Chantale, Lisa, Renée, Christine, Marie-Michèle, Louisiane et moi, on veut que les personnes en situation de handicap retrouvent leur droit de vote. Chantal Petitclerc aussi.

Nous sommes des humains. Nous sommes vos concitoyens. Et nous voulons voter. Est-ce trop demander ?

Source : https://www.lesoleil.com/2021/11/13/pas-accessible-pas-de-droit-de-vote-86f91dad26fd81eea297973f8a5f4ad4

6. Voir à travers autrui « Je me fais une image à partir de ce que les gens me racontent. J’aime aller ensuite sur place pour valider les infos que j’ai reçues et me faire ma propre idée. » -Jean Royer

Un article d’Olivier Pierson publié par La Voix de l’Est le 14 novembre 2021

La cécité n’a jamais été un obstacle pour Jean Royer, toujours prêt à explorer le monde en déployant les sens qu’il lui reste. Ce grand voyageur a toujours bien en tête le Granby de son enfance, cet « îlot », comme il dit, où il avait ses habitudes. Peu enclin aux regrets, l’homme de bientôt 70 ans donnerait cependant beaucoup pour voir, « même juste quelques minutes », le visage plus contemporain de cette ville en plein essor.

Pour ce diplômé en psychosociologie, dont le mémoire de maîtrise portait sur l’intégration sociale des personnes aveugles à l’université, la vision a toujours été un problème. « Je suis venu au monde avec une maladie héréditaire congénitale. À l’âge de 30 ans, j’ai tout perdu », raconte-t-il en se balançant sur son fauteuil, avec ce regard, accroché au plafond, qui trahit son handicap. La faute à un cancer dont les traitements, confie-t-il, ont à l’époque accéléré sa rétinite pigmentaire.

L’homme, qui a beaucoup baigné dans le milieu communautaire, a pris possession d’un nouvel appartement en janvier dernier, après avoir été résident au Centre d’hébergement Vittie-Desjardins. Ce changement d’adresse a ébranlé ses repères géographiques et quelque peu ralenti ses sorties. Lui et son chien (un labernois de 8 ans) ont dû se familiariser avec les contours de leur quartier d’adoption avec l’aide d’un orienteur en mobilité. Lorsqu’il part se promener, il privilégie les zones où il se sent à l’aise.

La peur de l’inconnu

Jean Royer admet ressentir beaucoup de frustration en pensant à tous ces quartiers et ces rues qu’il ne connaît pas. Il fait allusion aux couches urbaines qui sont venues se superposer à l’épiderme de la ville historique. Si on lui redonnait la vue, il irait sans hésiter arpenter ce Granby contemporain qui a pris de l’envergure. Dans le brouillard permanent qui est le sien, il imagine des nouveaux lieux de vie qui ont dû s’adapter à l’architecture et aux matériaux d’aujourd’hui.

Il ferait aussi un détour par le quartier qui l’a vu naître, « dans le secteur de la rue Saint-Viateur, près du boulevard Leclerc », même si, glisse-t-il, les souvenirs qui sont rattachés à ce périmètre chéri ne sont pas près de déserter sa mémoire.

Pour visualiser — ou en tout cas imaginer — la municipalité des Cantons-de-l’Est, Jean Royer s’en remet aussi beaucoup à la communication avec autrui. « Je me fais une image à partir de ce que les gens me racontent. J’aime aller ensuite sur place pour valider les infos que j’ai reçues et me faire ma propre idée. » Il en sera de même avec le futur centre-ville, qui a entamé cet été sa métamorphose en trois actes. Concernant cette mue, le Granbyen avoue être partagé entre l’impatience et l’appréhension. « J’ai peur que ça nuise aux personnes dans ma situation. Tout ce qui est nouveau nous fait peur. Une fois que j’aurai exploré la rue Principale, je jugerai si ça m’est favorable ou pas… »

« Je me fais une image à partir de ce que les gens me racontent. J’aime aller ensuite sur place pour valider les infos que j’ai reçues et me faire ma propre idée. »— Jean Royer

S’il avoue se sentir bien dans sa ville, Jean Royer reconnaît malgré tout que le dossier de l’accessibilité est loin d’être réglé. Selon lui, le bât blesse notamment au niveau des services publics et des magasins. « Bandez-vous les yeux et allez faire un tour dans une pharmacie. Vous allez voir comme c’est compliqué. Il y a tout le temps des objets qui trainent dans les allées. Moi, quand je dois y aller, je les appelle avant pour être pris en charge sur place. »

Un Granby japonais

À quoi ressemblerait son Granby idéal ? « J’aimerais un Granby comme un Japon. J’ai eu l’occasion de visiter ce pays. Tout est accessible et adapté, et pas seulement pour les aveugles. » Pour cet insatiable voyageur, habitué à visiter le monde une fois par an avant la COVID, chaque incursion en terrain inconnu met les sens qu’il lui reste en éveil, et dans un ordre bien précis. « Quand j’arrive dans un pays, c’est l’odeur qui me vient en premier. Après j’écoute les gens qui parlent et ensuite il y a le toucher. »

Sensible au parfum des fleurs et de la nature en général, et parfois, aussi, aux fragrances libérées par la nourriture quand son estomac crie à l’aide, le vice-président de l’O.E.I.L avoue ne pas porter dans son cœur le Granby hivernal, dont le grand manteau blanc ensevelit beaucoup de ses repères et rend ses déplacements très compliqués.

Quant au bruit inhérent aux cadres citadins, c’est à la fois un allié et un ennemi. « J’en ai besoin pour m’orienter et en même ça peut être un facteur de déconcentration pour moi et mon chien. »

Source : https://www.lavoixdelest.ca/2021/11/14/voir-a-travers-autrui-d1e1e0447d950465b314c3d3b4969e3f

7. Norman Laporte : Être mieux vu par les autres

Un article d’ Olivier Pierson publié le 14 novembre 2021 par La Voix de l’Est

Normand Laporte ne quitterait Granby pour rien au monde. Pour autant, cet homme volubile de 58 ans ne se sent pas toujours en sécurité quand vient le temps de se déplacer. Il aimerait surtout que les citoyens fassent davantage attention aux gens qui vivent comme lui avec un handicap visuel, même s’il reconnaît que les mentalités ont évolué.

Muni de sa canne blanche, cet adepte d’exercice physique ne perd jamais une occasion d’aller prendre l’air. Pour un non-voyant comme lui, qui n’a plus travaillé depuis les années 90 en raison de sa maladie (une rétinite pigmentaire), ces sorties ont en quelque sorte la même utilité que les bouées de sauvetage auxquelles on s’agrippe pour ne pas couler. L’homme n’est pourtant pas du genre à se plaindre, le moral souvent au beau fixe, mais quand la mélancolie fait un croche-pied à son optimisme, ça lui prend une balade pour se remettre debout.

Depuis la pandémie, il s’est même aménagé un parcours d’une heure et quart qui le fait notamment passer par la rue Boivin et le boulevard Leclerc, avant de regagner son domicile de l’avenue du Parc. « Je le fais quasiment tous les jours. »

Rester autonome

Barricadé dans sa cécité, Normand Laporte a parfois l’impression de se glisser dans la peau d’un équilibriste lorsqu’il marche dans la rue. Même dans le centre-ville, qu’il connaît comme sa poche, il ne relâche jamais son attention. Un obstacle est si vite arrivé. Sa hantise ? Les chantiers de construction. Il confie d’ailleurs suivre beaucoup les conseils municipaux pour se tenir informé et éviter les zones où des travaux sont en cours. « Je suis déjà tombé dans un trou de trottoir, ils avaient mis le cône dans le trou. Il aurait fallu mettre une barrière ou quelque chose qui me permette d’anticiper cet obstacle. »

Avec le trafic qui a augmenté au fil des années, il a aussi fait une croix sur certains secteurs, « comme sur Robinson-Principale ». « La ville est belle, mais c’est un peu compliqué », poursuit-il en prenant pour exemple les croisements Boivin-Principale ou la connexion entre la rue Principale et le boulevard Leclerc. À l’instar de Ginette Collin et Jean Royer, il réclame davantage de feux sonores, mais aussi un meilleur déneigement des trottoirs. « C’est pas toujours une merveille, grince-t-il, et quand la glace s’en mêle, c’est l’enfer. »

Sur un plan personnel, il aimerait pouvoir accéder au dépanneur qui se trouve sur l’avenue du Parc, entre les rues Paré et Saint-Antoine Nord. « Ça fait quatre ans qu’ils ne déneigent plus. C’est un gros problème, car on est cinq handicapés visuels à vivre dans les alentours. Si on veut rester autonomes, il faudrait qu’on puisse y avoir accès. » Dans sa besace à doléances, il extirpe aussi les rues dépourvues de trottoirs, à son grand dam. Il cite le cas de la rue Laurie, où une de ses amies réside. « Il faut qu’elle vienne me chercher. Je trouve ça plate. J’aime ça pouvoir me déplacer. »

Traverses

Il lui arrive aussi de devoir composer avec des intrus qui compliquent sa circulation sur les trottoirs, « censés être inclusifs ». Il fait notamment allusion aux haies qui empiètent parfois sur ces bandes réservées aux bipèdes, ou aux poubelles qui obstruent le passage malgré les consignes municipales. « Ça fait mal quand on frappe ça, surtout quand elles sont pleines ! Quand ça arrive, c’est moi qui tasse, pas la poubelle… » Sans oublier les autos, avec lesquelles il fait parfois connaissance d’un peu trop près, à son corps défendant. « Récemment encore, j’ai frappé le derrière d’un trailer qui dépassait sur le trottoir. » Il pointe aussi les voitures électriques, dont le silence l’angoisse, lui qui comme ses congénères se fie au bruit pour se repérer et se mouvoir.

« Je suis déjà tombé dans un trou de trottoir, ils avaient mis le cône dans le trou. Il aurait fallu mettre une barrière ou quelque chose qui me permette d’anticiper cet obstacle. » — Normand Laporte

Il y a autre chose qui le tracasse : les traverses pour piétons, qui gagneraient selon lui à être plus adaptées aux handicapés visuels. « J’ai de la misère à les voir. Il faudrait qu’ils mettent davantage de grosses bandes blanches (qu’il oppose aux petites lignes parallèles à certaines intersections). Pour des gens comme moi avec une rétinite pigmentaire, c’est cette couleur qui ressort le mieux. Quand elles sont jaunes, c’est plus compliqué. »

Invité à réagir lui aussi sur la nouvelle version à venir du centre-ville de Granby, Normand Laporte oscille, comme ses camarades, entre la curiosité et la crainte. « J’ai hâte de voir ça. Avec les pistes cyclables, ça va être dur de traverser. Les vélos, on ne les voit pas, mais on ne les entend pas non plus. »

Source : https://www.lavoixdelest.ca/2021/11/14/etre-mieux-vu-par-les-autres-fd105d53b7336e55d312fa78dbf6fa0e

8. «Vivre le moment présent » Matthieu Croteau Daigle

Article signé par Matthieu Croteau, paracycliste, publié le 3 novembre 2021 sur radio-canada.ca

« Est-ce que ça me fait peur de savoir qu’un jour, je pourrais perdre complètement la vue? Oui, ça fait peur. Mais ce n’est pas une peur qui guide ma vie. Je n’y pense pas. J’essaie de vivre le moment présent et de profiter au maximum de chaque minute, de chaque petite chose que je vois. »

À 14 ans, j’ai appris que ma vie serait différente des autres.

J’étais atteint du syndrome de Bardet-Biedl, une maladie génétique et dégénérative qui allait progressivement s’attaquer à ma vision, possiblement jusqu’à me rendre non voyant.

Pour être honnête avec vous, ç’a été une claque en plein visage.

Ça fait peur d’apprendre que tu vas tranquillement perdre des capacités que tu croyais acquises, une certaine autonomie aussi. C’est beaucoup d’inconnu, surtout à seulement 14 ans.

Ce sentiment d’impuissance n’a toutefois pas duré longtemps. Il a été rapidement remplacé par une volonté de me relever les manches et de continuer à avancer.

Aujourd’hui, j’ai 33 ans. Et ma vie, je l’aime.

Des embûches, oui, il y en a eu. Il y en aura.

Malgré tout, mon handicap visuel m’a permis de vivre des expériences que jamais je n’aurais cru possibles. J’ai voyagé partout dans le monde pour faire des compétitions de paracyclisme en tandem, j’ai rencontré des gens de partout.

Et, surtout, j’ai appris à faire ce que plusieurs oublient trop souvent.

Vivre le moment présent.

Mes parents ont su, quand j’avais 3 ans, que j’étais atteint du syndrome de Bardet-Biedl parce que ma plus jeune sœur est décédée d’une malformation cardiaque résultant de la maladie génétique, seulement quelques jours après sa naissance. C’est aussi une complication possible, que je n’ai pas, mais je dois composer avec une rétinite pigmentaire atypique et dégénérative.

Une quoi?

En gros, c’est un problème qui affecte ma vision de différentes façons et qui ne se corrige pas juste en portant des lunettes.

Par exemple, dans la pénombre, je ne vois rien du tout. Il me faut absolument une lumière pour fonctionner. Ma vision de loin est très réduite. Je vois de près. Par contre, si c’est trop petit, ça devient flou. Pour lire, j’ai besoin d’une visionneuse et les lettres de mon clavier d’ordinateur sont plus grosses que la normale.

Malgré tout, j’arrive très bien à me débrouiller. J’habite seul depuis plusieurs années. J’arrive à me déplacer en transport en commun.

J’ai même monté mon barbecue moi-même l’été dernier et il fonctionne très bien.

Grâce à certains outils, j’arrive à presque tout faire comme tout le monde.

Quand j’étais jeune, je n’avais aucun problème de vision. Je ne portais pas de lunettes, je me débrouillais bien à l’école. C’est un peu par hasard que j’ai appris pour ma maladie dégénérative.

En fait, mon parrain et ma marraine m’avaient acheté un scooter pour mon 14e anniversaire. Quand je me suis présenté à la SAAQ pour obtenir mon permis, j’ai échoué à l’examen visuel.

C’est là que mes parents m’ont expliqué mon syndrome. Ils sont toujours demeurés positifs et m’encouragent à persévérer afin de garder mon autonomie dans la vie quotidienne et au travail.

Néanmoins, ça ne s’est pas arrêté là pour le scooter.

J’avais des restrictions, comme celle de ne pas conduire après la tombée de la nuit, mais je l’ai obtenu, mon permis. J’ai pu conduire mon scooter pendant deux ans, avant que mon problème de vision commence à empirer.

C’est seulement 10 ans plus tard que j’ai vraiment commencé le paracyclisme, à l’âge de 26 ans. Mon optométriste au Centre de réadaptation de Québec m’en avait parlé bien avant ça. J’étais même allé voir à quoi ressemblait le vélo en tandem. Mais à ce moment-là, je pouvais encore rouler seul. C’était moins attirant pour moi.

Un cycliste de mon club de vélo s’était porté volontaire pour être placé devant moi pendant les séances et assurer ma sécurité. J’arrivais à le suivre et à atteindre des vitesses de 28-29 km/h.

Quand j’ai eu 24-25 ans, rouler tout seul a commencé à devenir de plus en plus dangereux. Mon optométriste m’a reparlé du paracyclisme et je m’y suis intéressé plus sérieusement. Il m’a mis en contact avec un entraîneur national.

J’ai fait des tests avec l’équipe nationale à Bromont. L’entraîneur m’a dit que si je perdais du poids, il pourrait trouver un pilote pour moi. J’étais un peu en surpoids à l’époque, c’est une complication que peut occasionner mon syndrome. Il faut dire aussi que je ne m’entraînais pas outre mesure en dehors de mes séances de vélo.

Un déclic s’est produit dans ma tête et j’ai commencé à m’entraîner sérieusement. J’ai été jumelé à un premier pilote.

En plus des séances avec lui, je continuais de m’entraîner sur la piste cyclable, seul de mon côté. Ç’a été ma dernière année. J’ai raté mes premiers Championnats canadiens de paracyclisme parce que j’ai eu un accident assez violent. Résultat : clavicule cassée et commotion cérébrale!

Ç’a été la sonnerie d’alarme qu’il fallait… et ma dernière sortie seul à vélo.

On pourrait dire que c’est triste, mais je préfère voir ça d’un œil positif parce que ç’a aussi été le début d’une sacrée belle aventure!

Jamais je n’aurais pensé pouvoir me définir comme un athlète. Souvent, je m’arrête, je prends le temps de penser à tout ce que j’ai accompli depuis 2013 et je n’en reviens pas.

Jamais je n’aurais pensé avoir la chance de voyager dans plusieurs villes des États-Unis, en Europe et en Afrique du Sud pour participer à des camps d’entraînement et à des compétitions et surtout, un jour, être classé dans le top 10 en paracyclisme.

Le vélo m’a permis d’avoir des rêves, des objectifs, de viser très haut.

Le paracyclisme m’a aussi offert une certaine stabilité. Je sais que peu importe à quel point ma vision se détériore, je pourrai toujours faire du tandem. Ça m’a donné confiance en moi.

J’ai aussi l’impression que l’entraînement au quotidien empêche ou ralentit le développement de certains autres symptômes reliés à mon syndrome, comme le diabète, l’embonpoint ou les problèmes cardiaques. Je n’ai aucune preuve médicale de ça, mais pour l’instant, je peux vous dire que je m’en sors bien.

Le sport m’a aussi énormément aidé à traverser des moments difficiles dans d’autres sphères de ma vie.

Le travail, par exemple. J’ai dû faire le deuil du métier pour lequel j’avais étudié. J’ai suivi une formation professionnelle en agriculture. Étant originaire de la campagne, c’était un avenir dans lequel je me voyais évoluer. Je me suis cependant vite aperçu qu’avec mes problèmes de vision, ça n’allait pas fonctionner.

Il y a certaines tâches que j’arrivais à faire, mais d’autres pas. Le travail exigeait notamment la conduite de machinerie lourde et ce n’était pas possible pour moi à long terme.

C’est sûr que, sur le coup, cela a été une déception. J’ai reçu mon diplôme, mais je savais que c’était terminé pour moi dans ce domaine avant même d’avoir commencé.

Le vélo en tandem laisse place à des sensations incroyables. À deux sur la monture, on atteint des vitesses assez impressionnantes dans les descentes.

Mon pilote, c’est mes yeux. Il faut vraiment que je lui fasse confiance et que j’écoute ses instructions pour éviter les accidents. Il faut être parfaitement synchronisé, essayer d’avoir exactement le même coup de pédale.

Une fois que tu maîtrises tout ça et que la peur disparaît, c’est vraiment spécial. Je vais toujours me rappeler la première fois où j’ai atteint les 85 km/h. C’était un sentiment très particulier. Tu sens le vent dans ton casque. C’est impressionnant.

Avec deux fois plus de poids sur le vélo, on va plus vite dans les descentes, mais on travaille aussi plus fort dans les montées. L’effet du poids, la pesanteur, ça paraît vraiment. Il faut aussi maîtriser l’art de la danseuse synchronisée (quand les cyclistes se mettent debout sur les pédales pour grimper plus facilement une côte).

Au départ, j’avais beaucoup de difficulté à accepter ma situation. Je ne voulais pas utiliser les outils qu’on me proposait. C’était une façon pour moi de l’ignorer. Depuis, j’ai changé de mentalité. J’ai une canne et j’ai commencé à m’en servir quand c’est nécessaire.

J’ai changé ma façon de penser parce que j’ai réalisé que tout ça m’aide à être plus autonome et facilite ma sécurité.

Il y a environ trois ans, le centre de réadaptation qui me suit m’a demandé de parler de mon parcours avec un jeune de 15 ans. Il avait de la difficulté, lui aussi, à accepter son handicap visuel.

Le premier conseil que je lui ai donné : ne pas essayer de nier son handicap en refusant les outils qui ont été créés pour l’aider.

Ta canne est là, tu es mieux de t’en servir. Ça va te rendre la vie beaucoup plus simple. Ne te mets pas de barrière à cause de ton handicap. Il ne définit pas la personne que tu es. Fonce! Parfois, oui, ça fait peur. La peur et le jugement, il faut mettre ça de côté. Continuer de faire ce dont on a envie.

Mon handicap visuel m’a apporté des occasions auxquelles je n’aurais jamais pensé. Si je m’étais bloqué, si j’avais arrêté d’avancer, c’est certain que je serais bien loin de la vie que je mène aujourd’hui.

Depuis un peu plus de trois ans, je pratique le Braille une fois par semaine. Je connais maintenant les lettres et les chiffres. Si un jour je perds complètement la vision, je pourrai continuer à lire, à me débrouiller.

Pour l’instant, je me trouve plutôt chanceux parce que ma rétinite pigmentaire n’évolue que très lentement. J’ignore si le sport de haut niveau a un effet bénéfique sur moi. J’ai perdu beaucoup de capacités visuelles à la fin de l’adolescence en raison de la puberté, mais depuis ce n’est pas si mal.

Est-ce que ça me fait peur de savoir qu’un jour, je pourrais perdre complètement la vue?

Oui, ça fait peur. Mais ce n’est pas une peur qui guide ma vie. Je n’y pense pas. Comme je vous le disais, j’essaie de vivre le moment présent et de profiter au maximum de chaque minute, de chaque petite chose que je vois.

Peut-être que ça va arriver, peut-être pas. Il y a beaucoup de recherche et de progrès qui se font.

Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve et je n’aime pas y penser. De toute façon, personne ne sait vraiment de quoi est fait demain.

À court terme, j’ai très hâte de déménager avec ma copine et, surtout, de recommencer la compétition en tandem avec mon pilote. Pour sentir à nouveau le vent dans mon casque.

Propos recueillis par Alexandra Piché

Source : https://ici.radio-canada.ca/sports/podium/2554/matthieu-croteau-daigle-paracyclisme-non-voyant-paralympiques

9. Le Québec sera présent à la Coupe du monde des clubs de goalball

Communiqué de presse de l’ASAQ

Montréal, le 16 novembre 2021. – Du 23 au 28 novembre prochains, les athlètes québécois Bruno Haché, Éric Houle et Rakibul Karim se rendront à Lisbonne, au Portugal pour participer à la Coupe du monde des clubs de goalball. Ils seront accompagnés par Nathalie Séguin, entraîneure-chef et Janie Barette, physiothérapeute.

 

Cette coupe du monde, prévue initialement en 2020 et reportée à cause de la pandémie, réunira sept équipes féminines et sept équipes masculines. Du côté des femmes, les équipes qui participeront sont le Portugal, la Finlande, le Canada, la Suède, l’Algérie, l’Espagne et le Danemark. Du côté des hommes, les équipes du Québec, du Brésil, du Portugal, de la Finlande, de la Suède de l’Algérie et de la République Tchèque prendront part à cette coupe mondiale.

Près de deux ans sans avoir participé à une compétition de haut niveau, l’équipe québécoise pourra juger des aspects de son jeu à solidifier et à améliorer. Un camp d’entraînement de trois jours est au programme avant leur départ, qui comptera avec la participation additionnelle de Rashad Naqeeb et la plus jeune recrue de l’équipe québécoise de goalball, Ludovic Charbonneau.

La participation de l’équipe du Québec est possible grâce au soutien du gouvernement du Québec.

À propos du goalball

Le goalball est un sport paralympique pour les athlètes aveugles et malvoyants. Il se joue 3 contre 3 sur un terrain de taille volley (9x18m) marqué de lignes tactiles. Le but du jeu est de lancer le ballon, qui a des cloches à l’intérieur, dans le filet de l’autre équipe. L’équipe qui marque le plus de buts en 24 minutes de temps d’arrêt est la gagnante. Le silence est requis dans le gymnase pendant le jeu.

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Source : Nathalie Chartrand | Directrice générale

Association sportive des aveugles du Québec

Téléphone : 514 252-3178 poste 3768

[email protected]

10. Une pompe à insuline sécuritaire svp pour les personnes vivant avec une limitation visuelle

Une lettre de plusieurs signataires * publiée le 14 novembre dans Le Journal de Montréal

Au début des années 1920, Frederick Banting et Charles Best ont annoncé qu’ils avaient réussi à isoler l’insuline pour la première fois. Cette percée a permis de sauver des millions de vies et continue d’aider les gens à gérer leur diabète au quotidien.

Les personnes vivant avec le diabète ont connu de nombreuses avancées, notamment l’invention des pompes à insuline dans les années 1970, qui permettent aux gens d’administrer de l’insuline. Depuis, les fabricants de pompes à insuline ont apporté des améliorations à leur conception, notamment en réduisant leur taille, qui est passée de celle d’un sac à dos à celle d’un jeu de cartes.

Des obstacles

Mais une chose reste et n’a pas changé: les Canadiens qui ont le diabète et une limitation visuelle sont toujours confrontés à des obstacles d’accessibilité qui les empêchent d’utiliser les pompes à insuline en toute sécurité et de façon autonome. Plusieurs personnes craignent de s’administrer trop ou trop peu d’insuline, ce qui pourrait causer des dommages au foie, aux reins ou au cerveau, voire plonger dans un coma ou pire encore.

Si une mauvaise administration d’insuline peut être mortelle, on peut se poser la question: pourquoi les fabricants de pompes à insuline et Santé Canada ne font-ils pas quelque chose à ce sujet?

Le diabète et la perte de vision sont étroitement liés – la rétinopathie diabétique est la quatrième cause de perte de vision au Canada et la première cause de cécité chez les adultes en âge de travailler. Étant donné qu’environ 750 000 Canadiens vivent avec cette maladie oculaire, il semble naturel que les fabricants de pompes créent des appareils que ce segment d’utilisateurs pourrait utiliser de façon sécuritaire et autonome.

Les pompes à insuline sont devenues plus inaccessibles avec l’introduction d’appareils à écran tactile, la consolidation ou la suppression des caractéristiques tactiles et l’introduction de caractéristiques de sécurité qui constituent des obstacles pour les personnes qui utilisent l’appareil.

Des solutions

Au nom des Canadiens qui vivent avec le diabète et une limitation visuelle, nous exigeons que des mesures soient prises dès maintenant:

· Les fabricants de pompes à insuline doivent accorder la priorité à la conception de pompes utilisant des caractéristiques de conception universelle. Sans dispositifs accessibles, la sécurité des Canadiens vivant avec une limitation visuelle et le diabète restera à risque.

· L’honorable Jean-Yves Duclos, ministre de la Santé, et l’honorable Carolyn Bennett, ministre déléguée à la Santé, doivent se faire les défenseurs des changements à apporter aux processus d’approbation des dispositifs médicaux de Santé Canada afin de s’assurer que les pompes à insuline qui entrent sur le marché sont entièrement accessibles – et fournir un calendrier de mise en œuvre.

Les Canadiens vivant avec une limitation visuelle et le diabète méritent de pouvoir s’administrer leur insuline à l’aide d’une pompe en toute sécurité et de façon autonome, sans mettre leur santé en péril. Nous n’avons pas besoin d’une pompe spéciale pour les personnes ayant une limitation visuelle, nous avons besoin de pompes de conception universelle.

*David Demers, directeur général d’INCA Québec, Montréal

John M. Rafferty, président et directeur général d’INCA, East York

Marcia Yale, présidente nationale de l’Alliance for the Equality of Blind Canadians

Thomas L. Tobin, président de l’American Council of the Blind – Diabetics in Action

Jim Tokos, président national du Conseil Canadien des Aveugles

Russell Williams, vice-président sénior de Diabetes Canada

Doramy Ehling, directeur général de la Fondation Rick Hansen

Dave Prowten, président et directeur général de la FRDJ Canada

Mark Riccobono, président national de la National Federation of the Blind

Source : https://www.journaldemontreal.com/2021/11/14/une-pompe-a-insuline-securitaire-svp-pour-les-personnes-vivant-avec-une-limitation-visuelle

11. INCA-Aidez-nous à faire en sorte que les pompes à insuline soient accessibles aux Canadiens diabétiques qui ont une limitation visuelle

Saviez-vous que la rétinopathie diabétique est la principale cause de perte de vision chez les adultes en âge de travailler et la quatrième cause de cécité au Canada?

Malgré le lien étroit qui existe entre le diabète et la perte de vision, il n’y a pas de pompe à insuline accessible sur le marché aujourd’hui. En fait, les pompes à insuline sont devenues moins accessibles, au lieu de l’être davantage, à mesure que la technologie a progressé. Imaginez que l’alarme de votre pompe à insuline se déclenche et que vous ne puissiez pas lire l’écran pour savoir si la pile doit être changée ou si votre santé est en danger.

Un grand nombre de personnes diabétiques ayant aussi une perte de vision utilisent des pompes à insuline obsolètes dont la fabrication est interrompue depuis des années, mais elles ont peur des nouvelles pompes car elles sont encore moins accessibles.

Les fabricants de pompes à insuline doivent donner la priorité à la conception de pompes utilisant des caractéristiques de conception universelle. Sans dispositifs accessibles, la santé et la sécurité des Canadiens vivant avec une perte de vision et le diabète resteront à risque. Nous avons discuté avec les fabricants pour rendre les pompes à insuline plus accessibles, mais nous savons que nous avons besoin d’une réglementation gouvernementale stricte pour que des mesures concrètes soient prises.

À l’occasion du Mois de la sensibilisation au diabète, aidez-nous à mettre fin aux inégalités dans notre système de santé en demandant au gouvernement fédéral de veiller à ce que les pompes à insuline qui entrent sur le marché soient entièrement accessibles – et de fournir un calendrier de mise en œuvre.

Avez-vous quelques minutes aujourd’hui pour écrire à votre député en utilisant notre modèle de lettre pratique , afin qu’il puisse exhorter Santé Canada à créer un accès égal aux dispositifs de soins de santé pour tous?

Merci de votre soutien,

-L’équipe de défense des droits d’INCA.

Envoyer une lettre https://inca.ca/fr/campagne-pour-des-pompes-insuline-accessibles?region=qc

Courriel: [email protected]

Composez le numéro sans frais : 1 800 563-2642

12. Uber : le gouvernement américain poursuit une application de covoiturage pour des frais de temps d’attente « discriminatoires » pour les passagers handicapés des États-Unis

Un article de Gaspar Bazinet publié le 11 novembre 2021 sur news-24.fr

Le procès intenté par le ministère de la Justice vise les frais de « temps d’attente » de l’application de covoiturage, qui commencent deux minutes après l’arrivée du conducteur et sont facturés jusqu’au décollage de la voiture.

Il allègue que la politique est discriminatoire parce que les personnes handicapées – comme les aveugles et les personnes utilisant des fauteuils roulants ou des marchettes – ont parfois besoin de plus de deux minutes pour monter dans une voiture.

Le ministère de la Justice soutient qu’Uber facture les frais même lorsque l’entreprise est consciente que le retard est lié au handicap et viole la loi sur les Américains handicapés (ADA).

Le procès demande au tribunal de forcer Uber à modifier sa politique de frais d’attente et à verser une compensation financière aux personnes soumises à des frais illégaux.

D’autres demandes sont qu’Uber paie des sanctions civiles et recycle son personnel et ses chauffeurs.

Les frais ont été mis en œuvre en 2016 et étendus à tous les États-Unis.

« Les frais de temps d’attente d’Uber pèsent lourdement sur les personnes handicapées », a déclaré Stephanie M Hinds, avocate américaine par intérim pour le district nord de Californie.

Elle a déclaré que les passagers handicapés qui ont besoin d’un temps d’embarquement supplémentaire « ont le droit d’accéder aux services de covoiturage sans discrimination ».

« Ce procès vise à aider les personnes handicapées à vivre leur vie avec indépendance et dignité, comme le garantit l’ADA », a-t-elle déclaré.

Uber nie avoir violé la loi

Uber nie avoir enfreint l’ADA et a déclaré qu’il avait déjà été en pourparlers avec le département sur la façon de résoudre la situation des frais d’attente « avant que ce procès surprenant et décevant » ne soit déposé dans le district nord de Californie.

« Des frais de temps d’attente sont facturés à tous les passagers pour dédommager les conducteurs après deux minutes d’attente, mais n’ont jamais été destinés aux passagers qui sont prêts à leur lieu de prise en charge désigné mais ont besoin de plus de temps pour monter dans la voiture », a déclaré Uber.

La société a déclaré que sa politique consistait à rembourser les frais de temps d’attente pour les passagers handicapés « à chaque fois qu’ils nous alertaient, ils étaient facturés ».

« Après un changement récent la semaine dernière, désormais, tout motard qui certifie être handicapé verra ses frais automatiquement supprimés », a ajouté Uber.

Les « frais de temps d’attente moyens facturés aux passagers sont inférieurs à 60 cents » et il n’y a pas de frais de temps d’attente pour les passagers qui demandent des véhicules accessibles en fauteuil roulant (WAV) ou utilisent Uber Assist, a indiqué la société.

Source :

https://news-24.fr/uber-le-gouvernement-americain-poursuit-une-application-de-covoiturage-pour-des-frais-de-temps-dattente-discriminatoires-pour-les-passagers-handicapes-nouvelles-des-etats-unis/

13. Belgique- La Ligue Braille met l’accent sur l’emploi, véritable vecteur d’intégration pour les personnes aveugles ou malvoyantes

Un article de François Heureux, Matin Première, publié le 16 novembre 2021 sur rtbf.be

Dans le cadre de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, la Ligue Braille lance sa nouvelle campagne de sensibilisation. Car le constat est toujours préoccupant à l’heure actuelle : les discriminations et le manque d’aménagements restent encore bien trop souvent des obstacles à l’emploi des personnes avec un handicap.

Comme le témoigne Eugénie Lemaire, 37 ans. Elle est ergothérapeute et travaille pour l’asbl Alzheimer Belgique. ” J’ai une déficience visuelle qui conduit à un trouble de la vision centrale principalement, témoigne la jeune femme. J’ai fait appel à la Ligue Braille pour un aménagement de mon poste de travail. Ce qui me sert le plus, c’est mon grand écran. J’ai un clavier adapté également parce que sans ça, c’est compliqué de voir les touches. Alors j’ai une vidéo loupe ici, une vidéo-loupe chez moi également “.

« J’ai fait appel à la Ligue Braille pour un aménagement de mon poste de travail»

Un homme souffrant de déficience visuelle, lui, explique : “Je suis avocat depuis maintenant quatre ans. J’ai une maladie dégénérative. Cette maladie a fait que j’ai perdu petit à petit la vue. La Ligue Braille m’a aidé dans deux aspects ; d’une part d’un point de vue des programmes informatiques et d’autre part, avec mon employeur. On a finalement convenu de suivre des cours de braille pour voir justement et me permettre de rédiger des consultations et des conclusions de manière optimale. J’espère vraiment pouvoir continuer à rester au sein de ce cabinet parce que c’est vraiment une expérience extraordinaire et donc de pouvoir continuer le métier que j’aime exercer”.

Michel Magis, de la Ligue Braille, était l’invité de Matin Première

Michel Magis est conseiller à la direction de la Ligue Braille. Il était l’invité de François Heureux dans Matin Première ce mercredi. La campagne de sensibilisation qui cible l’emploi cette année, un vecteur d’intégration important pour les personnes malvoyantes. ” C’est une campagne qu’on organise chaque année parce que l’emploi reste quelque chose de très important ” explique Michel Magis. ” D’abord pour tout un chacun, évidemment, mais aussi pour les personnes handicapées, pour les personnes handicapées de la vue. Parce que travailler, ça génère évidemment un revenu, mais c’est aussi, évidemment, des contacts avec des collègues, une socialisation, une valorisation de soi “.

Et les discriminations à l’emploi pour les personnes malvoyantes sont encore bien présentes de nos jours, comme le confirme le conseiller de la Ligue Braille : ” Il y en a encore beaucoup. Il est clair que quand on regarde ça sur un long terme, il y a une amélioration. Il y a une tendance positive. Il reste des discriminations, mais il s’agit beaucoup d’incompréhension, de non-information “. Et de là, la campagne ou tout le travail que la Ligue Braille peut apporter, souligne Michel Magis.

« Il s’agit beaucoup d’incompréhension, de non-information»

Cette année, c’est le grand public et les entreprises qui sont visées par la Ligue, résume-t-il : “les personnes aveugles et malvoyantes ont des compétences et donc tenez-en compte et c’est important”.

Obstacles à l’intégration en entreprise

Les personnes souffrant de déficit visuel peuvent être confrontées à de nombreuses turpitudes. Tout d’abord l’accessibilité : “Ce serait d’abord une erreur de penser que les seules responsabilités doivent se poser sur l’entreprise. Effectivement, il y a des difficultés déjà, ne fût-ce qu’au niveau de la mobilité, pour pouvoir se déplacer jusqu’à une entreprise. Pensons par exemple aux entreprises qui se trouvent dans des zonings difficilement accessibles en transports en commun. Et puis, pour une personne aveugle ou malvoyante, se déplacer reste quand même une aventure, parfois un vrai parcours du combattant. Donc il y a déjà des problèmes d’accessibilité”.

Deuxième obstacle : les aménagements raisonnables, l’aménagement de postes de travail. ” Les personnes handicapées de la vue peuvent avoir des compétences au même titre que n’importe quelle personne. Elles doivent souvent, en tout cas en fonction de leur pathologie, disposer d’aménagements de postes de travail. Et parfois, ça ne se fait pas pour différentes raisons et donc c’est un obstacle évidemment important”.

Troisième élément, ce sont les préjugés. ” On assimile encore erronément la personne handicapée à quelqu’un qui a moins de rendement, moins de polyvalence ou bien “ça va être compliqué”, des choses comme ça ” explique Michel Magis.

Solutions et aménagements

Des aménagements permettant aux personnes malvoyantes de travailler comme des personnes voyantes existent cependant. Mais ” tout n’est pas adaptable non plus “, nuance le conseiller : ” quand on voit par exemple, une fonction un peu plus classique, “administrative” au sens large – comme un travail de journaliste, par exemple —… Les aménagements permettent aujourd’hui à une personne aveugle ou malvoyante d’avoir accès à l’information écrite, d’avoir accès à Internet, etc. Pour cela, il faut une analyse que nous pouvons faire au niveau de l’aménagement du poste de travail, et puis, faire en sorte que la personne puisse avoir ce matériel et alors effectuer un travail “comme n’importe qui” “.

« On décharge d’une certaine manière l’employeur dans toutes ces étapes »

Et ces aménagements peuvent parfois effrayer les employeurs, notamment en raison des coûts. Un préjugé selon Michel Magis : ” de nombreux employeurs pensent encore que finalement, “Oui, OK. On peut imaginer que ce soit accessible, mais ça va nous coûter de l’argent. Il y aura un coût. Et puis, il y a des démarches administratives”. Il faut savoir qu’au niveau de l’emploi, il y a des administrations comme Phare à Bruxelles qui interviennent vraiment d’une manière très intéressante, même souvent à 100% dans le coût de l’aménagement de poste de travail. Donc, finalement, il n’y a pas de coût à charge de l’entreprise et toute l’analyse, toutes les démarches administratives peuvent être faites par la Ligue Braille. Et donc, on décharge d’une certaine manière l’employeur dans toutes ces étapes. Et finalement, avec une bonne information, on voit que finalement, ce préjugé-là peut tomber “.

Une personne déficiente visuelle intégrée dans une équipe peut véritablement apporter un plus : ” Parfois, il y a quelque chose en plus. Je pense que d’abord, le principal message important, c’est de dire : “Il y a d’abord les compétences”. C’est le B.A.BA. Sans ça, évidemment, il n’y a pas d’emploi possible. Quelque part, c’est logique. Donc, il faut d’abord les compétences et une personne handicapée de la vue peut avoir ces compétences, évidemment, moyennant les formations adaptées, etc. Mais effectivement, on l’entend parfois par des entreprises – dans un des témoignages aussi, son regard sur le site de la Ligue Braille, un des employeurs en parle en disant : “Parfois, la personne qui est là, c’est un peu un vrai moteur pour l’équipe”. Et finalement, on dit, “Oui, cette personne, elle a un handicap, un handicap qui est quand même important et des difficultés parfois importantes dans sa vie de tous les jours. Et finalement, elle y arrive. Elle se bat, elle effectue un travail comme n’importe qui”, et donc ça peut apporter une dynamique finalement très intéressante au sein de l’entreprise ” explique Michel Magis.

Source : https://www.rtbf.be/info/societe/detail_la-ligue-braille-met-l-accent-sur-l-emploi-veritable-vecteur-d-integration-pour-les-personnes-aveugles-ou-malvoyantes?id=10880197