Jumeler bénévoles et OBNL

2 avril 2014

Bénévoles d’affaires jumelle des travailleurs à des organismes à but non lucratif (OBNL) pour réaliser des mandats précis de bénévolat. Un service à connaître, alors que la semaine de l’action bénévole se déroule du 6 au 12 avril.

Nathalie Francisci, associée chez Odgers Berndtson, une firme de recrutement de cadres, est arrivée au conseil d’administration de la compagnie de danse contemporaine O Vertigo en 2010. Elle en est présidente depuis deux ans.

«Nous avons travaillé en profondeur, indique-t-elle. Nous avons notamment créé un comité sur la gouvernance et recruté de nouveaux administrateurs.»

Pourquoi avoir choisi de donner de son temps à cette entreprise?

D’abord, elle voulait donner l’exemple. À la tête du conseil d’administration de l’Institut des administrateurs de sociétés (IAS), elle répète fréquemment aux membres l’importance de s’impliquer dans des OBNL. Plusieurs ont besoin d’administrateurs plus efficaces et plus performants. L’IAS a même créé un partenariat avec Bénévoles d’affaires.

De plus, elle a choisi O Vertigo parce qu’elle trouve important de soutenir les arts.

«Encore plus la danse contemporaine, parent pauvre de toutes les disciplines artistiques, remarque Nathalie Francisci. Puis, la compagnie, qui fête cette année ses 30 ans, m’intéressait.»

Un jumelage réfléchi

Comment trouver le bon bénévole pour le bon OBNL?

«Il faut gérer les attentes de part et d’autre!», s’exclame Marie-Pierre Dufort, cofondatrice et vice-présidente de Bénévoles d’affaires.

Lorsqu’un organisme fait une demande de bénévoles, il remplit un formulaire détaillé de ses besoins. Environ la moitié des demandes sont faites pour trouver des administrateurs, les autres sont pour répondre à des besoins ponctuels.

«Elles peuvent toucher aussi bien les services informatiques que la rédaction, la photographie, le marketing, les ressources humaines, l’immobilier», énumère Mme Dufort, également ergothérapeute, cofondatrice et vice-présidente, conseil et ressources humaines, de Synetik.

À l’inscription, chaque bénévole doit aussi décrire les causes qui lui tiennent à coeur, son expertise, son lieu géographique et ses disponibilités.

Nathalie Francisci, qui a siégé à plusieurs conseils d’administration au cours de sa carrière, témoigne de l’importance pour les administrateurs bénévoles d’être prêts à y investir le temps nécessaire.

«La gouvernance est très à la mode; tous veulent siéger à des conseils d’administration, et les OBNL sont de beaux endroits où commencer, dit-elle. Mais il faut faire plus qu’assister à quelques réunions dans l’année. Il faut préparer ces réunions. Il peut y avoir des crises, des comités spéciaux. Comme administrateur, bénévole ou non, on est responsable s’il y a un problème dans l’organisation. Il faut en être conscient.»

Bénévoles d’affaires réalise aussi une entrevue préparatoire avec les bénévoles et les OBNL.

«On dit aux bénévoles qu’on leur proposera plusieurs mandats, on les invite à poser des questions et à choisir, explique Marie-Pierre Dufort. On rencontre aussi les organismes pour leur demander s’ils ont déjà accueilli des bénévoles, s’ils ont une structure d’accueil, ou une personne responsable.»

Un besoin de part et d’autre

Marie-Pierre Dufort n’était pas prédestinée pour se lancer dans le bénévolat.

«C’est venu tardivement, lorsque j’ai commencé à m’impliquer à la Jeune Chambre de commerce pour élargir mon réseau en 2002, après avoir terminé mon MBA. J’ai eu l’occasion de joindre le comité implication. Comme ergothérapeute, ça rejoignait mon désir d’aider les gens.»

Son implication communautaire a pris de l’ampleur jusqu’à ce qu’elle fonde Bénévoles d’affaires en 2006 (en même temps que sa propre entreprise!) avec Ugo Dionne, président de l’organisme.

«Bien des gens d’affaires voulaient s’impliquer, mais ils ne savaient pas comment s’y prendre, se souvient Mme Dufort. S’ils contactaient directement un OBNL, souvent, on leur disait d’envoyer un chèque. Plusieurs OBNL n’avaient pas la structure pour les accueillir.»

Bénévoles d’affaires a aussi lancé, il y a deux ans, un programme pour les grandes entreprises. «Elles s’abonnent à nos services pour encourager leurs employés à s’engager et à développer leur leadership, indique Mme Dufort. Nous leur offrons un service privilégié, comme des conférences et des rapports sur l’engagement de leurs employés.»

—————–

Quatre experts pour régler un dossier immobilier

Le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal métropolitain (RAAMM), fondé il y a 33 ans, se demande de façon récurrente s’il pourrait réduire son espace locatif pour diminuer ses coûts. Jamais, la réflexion n’a abouti à une solution. Pour plusieurs organismes communautaires, la question du logement est épineuse.

«Trouver un local que nous pouvons nous payer n’est pas facile et nous n’avons pas les moyens d’embaucher des experts pour nous aider dans ce processus», indique Pascale Dussault, directrice générale du RAAMM.

À la recommandation de Centraide, l’organisme de promotion et de défense des droits des personnes handicapées visuelles a fait appel à Bénévoles d’affaires. Résultat ? L’OBNL a obtenu les services d’un gestionnaire immobilier, d’un architecte et d’une designer d’intérieur.

«Le gestionnaire m’a aussi suggéré de demander à Bénévoles d’affaires de me trouver du soutien dans le domaine juridique pour les questions liées au bail, alors une avocate spécialisée en immobilier s’est jointe à nous», raconte Mme Dussault.

L’espace actuel occupé par le RAAMM a été mesuré, les besoins ont été évalués, des recherches ont été réalisées sur le marché et, sans pouvoir dire trop de détails à ce jour, des négociations sont en train d’être finalisées.

«Nous avions vraiment besoin de ces expertises pour faire bouger les choses.»

Un article de Martine Letarte publié dans La Presse, le 2 avril 2014.

Source : http://affaires.lapresse.ca/cv/201404/02/01-4753681-jumeler-benevoles-et-obnl.php