Écho du RAAMM du 27 mars au 2 avril 2017

27 mars 2017

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 27 mars au 2 avril 2017.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.

Sommaire

1. Programmation du printemps 2017 au Centre communautaire Berthe-Rhéaume

Le comité du centre communautaire et l’équipe du RAAMM ont le plaisir de vous dévoiler la programmation Printemps 2017 du Centre communautaire Berthe-Rhéaume. Diversifiée et abordable, cette programmation saura plaire à toutes et tous.

Les cours et ateliers offerts en série débuteront la semaine du 17 avril. Sous le thème des légumineuses, l’atelier de cuisines collectives vous propose de concocter de savoureuses recettes dans une ambiance conviviale. Odessa, à l’animation des arts plastiques, vous invite à confectionner des instruments de musique en matériel recyclé et Christiane prendra soin de votre bien-être physique grâce aux ateliers de Pilates. Nous vous invitons également à prendre soin de votre santé en découvrant les bases d’une alimentation saine avec Paule, nouvelle diplômée en nutrition. Enfin, nous vous offrons un atelier d’initiation au tricot avec Jocelyne.

Les activités à la carte commenceront dès le mardi 4 avril avec le brunch-conférence sur l’accessibilité du Web. Ne manquez pas le brunch-conférence de mai sur le centre d’écoute Le Havre et en juin le dîner de remerciements des jeunes bénévoles de l’école La lancée.

Cette session-ci, c’est Josée qui vous invite une fois par mois à échanger en toute convivialité lors de la rencontre  « Le thé de l’après-midi ». En mai et juin, vous aurez l’occasion de venir discuter de votre expérience en tant qu’utilisateur du transport adapté, tant à Montréal qu’à Longueuil. En avril, nous reprendrons le thé annulé le mercredi 15 mars en raison de la tempête de neige.

Parmi les nouveautés au programme ce printemps, il nous fait plaisir de vous offrir une conférence sur les années radio de Félix Leclerc. Ensuite, à raison d’une heure par mois, Christine Letendre vous invite à « l’ABC de la politique », de brèves rencontres pour vous familiariser avec les bases de la politique. Vous réaliserez sans doute que vous en savez plus que vous ne le croyez. Prenez note que la soirée cinéma « Aveugles de luxe » prévue en mars a été reportée au mois de mai.

Pour plus d’information sur les activités offertes, consultez notre site Web au https://raamm.org/activites/programmation/ ou téléchargez la programmation.

Pour entendre l’enregistrement de la Programmation du Centre communautaire Berthe-Rhéaume au Publiphone, il suffit d’appeler au 514-277-4401 et d’appuyer sur le 4 lors du message d’accueil du RAAMM pour accéder au menu principal du Publiphone et choisir la rubrique 13.

Pour vous inscrire à nos activités, contactez Ginette Lalonde au 514-277-4401, poste 111.

L’équipe du RAAMM.

 

2. Conférence du CRIR-INLB le 5 avril 2017 : Rue partagée accessible

Conférence midi du CRIR-INLB
Rue partagée accessible : Une recherche collaborative pour définir les paramètres de conception au Québec

Sylvie Cantin, M. A.
Pierre-Étienne Gendron, M. Arch. U.D.

Mercredi 5 avril 2017, 12 h à 13 h
Salle Victor Rousselot, 1111, rue St-Charles Ouest, 3e étage, Longueuil

La Ville de Montréal et le CRIR-Institut Nazareth et Louis-Braille ont conjugué leurs expertises pour identifier les paramètres d’accessibilité universelle applicables aux rues partagées, en vue d’atténuer les contraintes que ce type de rue impose aux personnes à mobilité réduite, notamment à celles avec une incapacité visuelle. Une démarche de recherche collaborative a rassemblé un panel d’une vingtaine d’experts et d’informateurs-clés de différents horizons, encadré par une méthodologie multicritère, dans une visée de coconstruction de savoirs. Les travaux ont permis de cerner les caractéristiques d’une rue partagée universellement accessible et d’influencer sa définition en cours d’élaboration par le Ministère des Transports. La communication décrira la démarche entreprise et ses résultats.

Sylvie Cantin est détentrice d’une maîtrise en mesure et évaluation. Elle est agente de planification, de programmation et de recherche au centre de recherche CRIR-Institut Nazareth et Louis-Braille.

Pierre-Étienne Gendron est designer urbain. Il est conseiller en aménagement à la Division Sécurité et aménagement du réseau artériel du Service des infrastructures, de la voirie et des transports (SIVT) de la Ville de Montréal. Il coordonne également les activités du Comité consultatif en accessibilité universelle du SIVT.

Pour vous joindre en mode visioconférence, veuillez transmettre votre adresse IP et votre no de téléphone à Josée Duquette :
[email protected]   ou 450 463-1710 poste 392

 

3. Nouveau! L’histoire au bout des doigts : Visite pour personnes non-voyantes ou malvoyantes au Musée Stewart

Le Musée Stewart propose des visites pour répondre aux besoins des personnes malvoyantes ou non-voyantes sur le thème des grandes explorations et de la découverte du Nouveau Monde.

Aux 15e et 16e siècles, des progrès scientifiques importants ont été accomplis au niveau des techniques de navigation et la connaissance de le Terre. Les cartes, les instruments de navigation et les récits de voyage décrits avec précision durant la visite de l’exposition Histoires et Mémoires illustrent à merveille ces explorations en mer périlleuses.

La visite en salle est suivie d‘un atelier tactile, durant lequel les participants ont une chance unique de manipuler quelques artefacts des collections du Musée. Ils explorent ainsi l’histoire par le toucher et interagissent avec les matières marquées par le temps.

  • Public visé : Adultes non-voyants et malvoyants
  • Nombre de participants : Groupes d’un minimum de six (6) personnes et d’un maximum de 10 personnes (une personne malvoyante ou non-voyante doit être accompagnée d’une personne voyante).
  • Période : Visites offertes à partir du mois d’avril 2017.
  • Fréquence : Tous les premiers mardis du mois, de 10 h à midi. Sur réservation.
  • Modalités de réservation : Les réservations sont acceptées jusqu’à 17 h le mardi précédent la visite. À défaut d’obtenir le minimum des six (6) inscriptions (c’est-à-dire 3 personnes non-voyantes ou malvoyantes et 3 accompagnateurs), la visite sera reportée au premier mardi du mois suivant.
  • Coût : 6,50$ / visiteur.

Renseignements et réservations : 514 861-6701 poste 2234
[email protected]

Source : Charlène Bélanger
Coordonnatrice, Action éducative
MUSÉE McCORD
690, rue Sherbrooke Ouest, Montréal (Québec)  H3A 1E9

 

4. Malvoyante, elle participe au triathlon hivernal

Participer à un triathlon d’hiver, une discipline qui combine la raquette, le patin et le ski, requiert de l’endurance et de l’adresse ainsi qu’une bonne dose de courage. C’est encore plus vrai pour Annette Hollmann, une athlète qui vit avec un handicap visuel depuis sa naissance.

Accompagnée de ses guides, elle a pris le départ vendredi de l’épreuve de triathlon hivernal qui se déroulait sur les plaines d’Abraham, à Québec, dans le cadre du Pentathlon des neiges. Le froid et le vent n’ont pas ralenti les ardeurs d’Annette, qui n’aurait pu demander mieux comme température.

« Je ne prends presque jamais des vacances l’été parce que je préfère l’hiver », affirme la femme de 49 ans originaire des Pays-Bas.

Annette ne voit qu’à 10 %, mais cela ne l’a jamais empêchée de faire du sport. Adepte de la course à pied et de patin à roues alignées, elle est tombée en amour avec les sports d’hiver à son arrivée au Québec en 2000.

« J’étais avec l’Association des sports pour aveugles de Montréal. Ils m’ont aidée à apprendre à faire du ski de fond, raconte-t-elle. Avant mon premier triathlon, j’ai eu trois pratiques de ski de fond. Ce n’était vraiment pas génial, mais j’ai réussi à ne pas tomber, alors c’est un autre plus. Vraiment je suis mordue des sports d’hiver! »

« La cerise sur le sundae »

Le directeur général du Pentathlon des neiges, François Caletta, se réjouit de voir l’athlète non-voyante participer au triathlon d’hiver.

« Pour moi, c’est vraiment le summum de ce que le pentathlon peut représenter. Autant on aime voir les petits, c’est basé sur l’accessibilité, donc de voir quelqu’un comme Annette qui est là, pour nous, c’est la cerise sur le sundae. »

Malgré quelques embûches, Annette Hollmann s’est encore amusée sur le parcours du pentathlon vendredi et elle compte bien être de retour l’an prochain.

« Ç’a été super bien, sauf les deux chutes en raquette. La raquette, c’est le sport que j’aime le moins. Le patin, c’est vraiment le favori, le ski aussi. Je n’aime pas trop la raquette, mais ça fait partie du triathlon », lance-t-elle.

Article publié le 4 mars 2017 par Radio-Canada

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1020325/annette-hollmann-triathlon-des-neiges

 

5. Prêt à devenir aveugle pour un tatouage

Un couple du Québec a osé se faire tatouer dans les yeux malgré le risque de perdre la vue.

Une nouvelle mode de tatouage extrême dans les yeux est en progression au Québec, et ce, malgré le risque très élevé de provoquer de graves infections, la cécité et même la perte du globe oculaire.

Tatouages, scarifications, langues cou­­pées, implants corporels, piercings et brûlures: rien n’arrête les amateurs de transformations corporelles extrêmes.

Et maintenant, c’est le tour du «eyeball», un nouveau phénomène hyperdangereux, selon les ophtalmologistes interrogés. Il s’agit d’une transformation qui consiste à projeter de l’encre à tatouage permanent sur la sclérotique des yeux (partie blanche de l’œil). Les ophtalmologistes se penchent de plus en plus sur ce phénomène dangereux qui se propage en Amérique du Nord.

Les tatoueurs Amy-Lee Gosselin et Karl Roy, de Sherbrooke, sont adeptes des transformations extrêmes. Il y a six mois, le couple s’est décidé à relever le défi et à prendre le risque de se faire tatouer les yeux. «On a découvert le phénomène “eyeball” sur les réseaux sociaux avec des groupes d’amateurs de modifications extrêmes. On en a vu et on a eu un coup de cœur», affirme Amy-Lee.

« Encore tabou »

Ainsi, ils ont fait des démarches afin de trouver une personne qui faisait ces transfigurations. Au Canada, il n’y aurait que deux tatoueurs qui pratiquent ce type d’intervention et ils seraient situés à Vancouver et à Ottawa. Amy-Lee et Karl font partie des 20 premiers cobayes à avoir testé ce phénomène très marginal au pays. Pour cette raison, ils ont décidé de taire le nom de la personne qui a pratiqué la manœuvre. «Au Canada, c’est encore tabou, c’est certain», explique l’homme qui est tatoué sur presque 70 % de son corps.

«On s’est abandonné à la chose. On connaissait les risques. On était contents d’ouvrir nos yeux le lendemain matin», admet Karl, qui ne connaissait pas les qualifications professionnelles de l’homme qui a fait l’intervention.

Dangers

Le problème, c’est que le taux de réussite est faible, environ 50 % sans complication aux yeux, soutient Karl. D’ailleurs, plusieurs personnes qui ont tenté le coup sont devenues aveugles.

«De l’encre dans les yeux, c’est assez extrême. Les conséquences peuvent être assez graves, comme devenir aveugle, indique Karl. Il faut en être conscient avant même de se rendre sur place. Même le meilleur peut se tromper», souligne Karl.

Le tatoueur pique avec une seringue remplie de pigment à tatouage à plusieurs reprises pour que la couleur se disperse dans l’œil. L’œil enfle énormément et la personne qui expérimente doit espérer ne pas être blessée et souffrir d’une infection.

Le phénomène

  • Le phénomène eyeball a vu le jour en Amérique du Sud.
  • Le eyeball consiste à se faire tatouer entre la conjonctive et la sclérose de l’œil. Il s’agit d’une opération permanente.
  • C’est une opération très risquée et non recommandée par les experts.
  • La mode a fait son apparition aux États-Unis et en Europe en 2007.
  • Le phénomène vient d’atterrir au Canada et au Québec.
  • Au pays, il y a un peu plus de 20 personnes depuis un an qui ont subi des transformations eyeball.

Témoignage d’une femme qui a presque perdu son œil

Une Française est devenue aveugle durant plusieurs jours récemment après s’être fait tatouer dans l’œil au début du mois de décembre.

«Encore aujourd’hui j’ai peur de perdre mon œil», avait affirmé en entrevue téléphonique en décembre dernier avec Le Journal Laurence Debal, une Française de 40 ans qui est tatoueuse de profession.

Depuis un certain temps, elle rêvait d’un «eyeball» et après avoir vu des amis québécois oser l’opération, elle s’est lancée dans l’aventure. Le 12 décembre dernier, elle avait son rendez-vous dans une clinique secrète à plus de sept heures de route de chez elle.

L’expérience aura finalement été un enfer.

«Mon expérience n’a pas été merveilleuse du tout», s’est-elle exclamée.

«Je pense être tombée sur une mauvaise personne, mal intentionnée et moti­vée simplement par l’argent. La procédure du «eyeball» s’est produite chez la personne. Ils m’ont piqué l’œil plus d’une dizaine de fois parce qu’ils ne connaissaient pas ça du tout. Ils ont passé leur temps à me piquer l’œil», explique-t-elle, encore sous le choc.

Les heures qui ont suivi la transformation oculaire ont été terribles, alors qu’elle a bien failli perdre son œil.

«On est toujours au courant qu’une procédure est risquée, mais je ne m’attendais pas à avoir la sclère sortie totalement de l’œil et me retrouver en urgence dans une clinique privée», avoue Laurence, qui a toujours espoir de retrouver sa vue, surtout qu’elle en a besoin pour travailler.

«J’ai une ulcération sclérotique. La vue n’est pas revenue. Elle est à 8 % ou 10 % pour l’instant», explique Laurence, qui doit voir un médecin spécialiste afin de retrouver la vue. «Le médecin traite l’ulcération pour éviter une opération», conclut-elle.

Les ophtalmologistes déconseillent fortement ce type d’intervention

Entrevue avec Marie-Ève Légaré, ophtalmologiste spécialisée de la cornée au Centre universi­taire d’ophtalmologie du CHU de Québec

Que pensez-vous du nouveau phénomène «eyeball»?

Ici, on n’a pas encore reçu de cas, mais on va certainement finir par en avoir. Dans nos gros congrès américains, ces cas ont commencé à sortir. On a une présentation sur le phénomène et les complications. Les conséquences sont très graves. De plus, ce n’est jamais fait par des gens qui sont spécialisés en ophtalmologie. C’est toujours fait par des tatoueurs. Sur internet, il y a beaucoup de fausses informations à ce sujet.

Quelles sont les conséquences?

Elles peuvent être graves et multiples. Il y a beaucoup de conséquences à court terme et à long terme. On peut perdre l’œil. On peut avoir une baisse ou une perte de vision permanente. On le voit dans les exemples exposés lors des congrès. Toutes les complications vues peuvent se rendre jusqu’à une perte de l’œil. Il est possible d’avoir des décollements de la rétine parce que l’aiguille a perforé l’œil au complet. Il y a des cas d’injection de colorant dans la boule de l’œil. Il y a aussi des infections graves de l’œil.

Conseilleriez-vous cette intervention aux gens?

Jamais! Absolument pas. Il n’y a aucun ophtalmologiste qui peut recommander ça aux gens. Entre autres, dans les colorants, il y a plusieurs métaux comme du cobalt, du nickel, du cuivre, du chrome, du fer. Le fer et le cuivre sont extrêmement toxiques pour l’œil et la rétine. Ça risque de créer des impacts à long terme même si l’opération s’est bien passée. Mais c’est impossible d’enlever ça.

Est-ce qu’un ophtalmologiste pourrait réussir à faire cette intervention sans danger?

Ce ne sera jamais réalisable en toute sécurité en raison des risques trop importants. C’est uniquement esthétique. La priorité, c’est de ne pas nuire. Ça, ça entrerait directement dans la catégorie «nuire à la personne».

Article de Nicolas Lachance publié le 19 mars dans le Journal de Québec

Source : http://www.journaldequebec.com/2017/03/19/pret-a-devenir-aveugle-pour-un-tatou

 

6. Une première en Acadie : des personnes aveugles créent une pièce de théâtre

Des personnes aveugles foulent les planches pour faire du théâtre dans la région de Moncton. La création Grandir dans la différence s’inspire de leurs histoires.

L’initiative est de Blondine Arseneau qui a toujours eu envie de faire du théâtre sans jamais oser. Elle a convaincu sans difficulté Nathalie Fougère et Thérèse Hébert à se joindre à elle pour monter la pièce. Une comédienne voyante, Rachel Bernard, et le chien-guide Bélino complètent la distribution.

Montrer aux gens que même avec un handicap on est capable de fonctionner normalement, j’espère que c’est ce que les gens ressentiront.

L’expérience représente tout un défi pour les trois femmes. Nathalie Fougère affirme qu’il faut vraiment avoir confiance l’une envers l’autre pour savoir comment se déplacer sur scène et ne pas se blesser.

Pierre Chicoine de la troupe de théâtre amateur L’Acadiemie de Beresford assure la mise en scène et a également écrit le texte.

Pas évident de diriger des comédiennes qui ne voient pas selon Pierre Chicoine. « Moi je suis habitué de faire des gestes quand je dirige des comédiens, ici je dois utiliser beaucoup plus d’explications et de mots et je dois toujours penser à la sécurité des comédiennes. »

La pièce raconte l’histoire de trois personnes avec un handicap visuel qui suivent un atelier pour savoir comment mieux se débrouiller. Pierre Chicoine explique que le côté comique vient de la personne voyante qui donne l’atelier, qui est plus malhabile que ses élèves.

Les comédiennes réussissent à apprendre leur texte grâce à des lecteurs d’écrans ou elles s’enregistrent et se réécoutent ensuite.

Blondine Arseneau affirme que l’idée de poursuivre en vue d’un deuxième spectacle n’est pas exclue.

À écouter : le reportage d’Amélie Gosselin à l’émission L’heure de pointe Acadie

Un texte d’Amélie Gosselin publié le 17 mars 2017

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1022887/aveugles-piece-theatre-acadie

 

7. France – Des films accessibles aux déficients visuels et aux malvoyants

En 2017, toutes les séances auxquelles vont assister les élèves du CSES Jean Lagarde vont bénéficier du dispositif d’audio-description collective à distance. Toute personne déficiente visuelle qui se présenterait munie de son casque peut être reliée aux émetteurs.

Un dispositif spécifique

Depuis 2010, les lycéens du Centre Spécialisé d’Enseignement Secondaire (CSES) Jean Lagarde ont l’opportunité d’aller en Cinélatino, selon différentes modalités et différents projets. Ces jeunes sont déficients visuels, malvoyants ou handicapés moteurs. Beaucoup ont des difficultés visuelles, même si leur handicap premier n’est pas la malvoyance.

Les enseignants et éducateurs du CSES Jean Lagarde se préoccupent depuis de nombreuses années de l’accessibilité au cinéma pour les personnes porteuses de handicap. Ils ont longuement pratiqué l’audio-description individuelle en live, chuchotant à l’oreille de l’élève la description du film.

Depuis 2105, un enseignant a développé une technique collective, réduisant ainsi le nombre d’intervenants dans la salle. Il faut dire que le public était dérangé par le bruit des chuchotements et que les élèves étaient mal à l’aise d’être ainsi stigmatisés.

Nous avons interviewé Cyril Cano, enseignant de lettres, qui a présenté ce nouveau dispositif d’audio-description.

Marie-Françoise Govin : Pouvez-vous nous expliquer en quoi le dispositif que vous mettez en place est particulier ?
Cyril Cano
 : L’audio-description, c’est décrire objectivement un film ou une pièce de théâtre aux personnes déficientes visuelles. Notre dispositif « maison » reprend les mêmes critères que celle réalisée au cinéma ou à la télévision.
Avec nos élèves, nous nous sommes heurtés à plusieurs problèmes. D’abord, les films audio-décrits, qu’on peut voir au cinéma ou à la télévision, sont des films grand public et rarement des films d’auteurs. Ceux que nous audio-décrivons sont ceux qui n’existent pas.

MFG : Que contient le message contenu dans l’audio-description ?
CC : Il contient les éléments à apporter aux spectateurs qui ne voient pas, sans interpréter, en restant objectif par rapport à l’image. Nous tenons à ne pas commenter, ne pas anticiper sur le déroulé d’une scène et à donner les éléments nécessaires à la compréhension de l’image, comme l’arrivée d’un personnage, sa tenue, suivant le temps dont on dispose aussi, et aussi parfois trouver des subterfuges pour glisser l’information en décalé, trouver des interstices.

MFG : Le décor ? Les personnages, le cadrage ? Le hors champ ?
CC :
Ceci a donné lieu à de longues discussions. Parfois il est nécessaire d’en parler, mais souvent il vaut mieux l’éviter parce que ça fait sortir de la narration, comme si on prenait une distance par rapport à ce qui est montré ou raconté. Ma règle de base est de s’effacer au profit du film. C’est la règle aussi bien pour l’image que pour les dialogues (pour les films en version originale) : essayer de ne pas parler en même temps que les protagonistes, laisser entendre le son du film et les silences du film, ne pas tout remplir sous prétexte qu’il faut décrire un maximum. Quand il y a un plan rapproché, essayer de le dire d’une façon qui ne soit pas technique pour rester dans l’histoire, par exemple prendre le détail lui-même et le placer en tant que sujet : « les mains de la vieille femme… » ; « le regard descend… ». Pour que ce soit plus fluide, tout simplement. Veiller à ne pas déconnecter avec ce qu’est en train d’imaginer le spectateur déficient visuel.

MFG : Pouvez-vous nous dire d’où est venue cette idée d’audio-description sur mesure dans les cinémas et quels cinémas sont concernés ?
CC : Nous avons toujours pratiqué l’audio-description avec nos élèves. Cette pratique s’est installée au fil des années, pour tous les spectacles visuels, cinéma et théâtre. Mais, comme on avait de plus en plus de demandes pour l’audio-description et pour la lecture de sous-titres et parfois pas suffisamment d’audio-descripteurs, nous avons pensé à en limiter le nombre.
De plus, nous savons bien que ce chuchotement peut occasionner une gêne aux spectateurs voisins. En outre, nous avons toujours eu le souci d’avoir une audio-description de qualité donc préparée. Ce qui signifie au moins d’avoir vu le film avant.
Pour pallier ces inconvénients, j’ai essayé d’être seul audio-descripteur avec un micro en branchant des casques sur plusieurs sorties. J’ai donc décrit à proximité des élèves, en filaire. J’ai pratiqué ainsi par exemple pour les spectacles du Théâtre National de Toulouse (TNT). Les élèves avaient leurs casques habituels sur les oreilles et ils ont été très satisfaits. Ils ont rapporté que l’écoute était meilleure et que c’était bien mieux que chuchoter. Quant à moi, en tant qu’audio-descripteur, j’avais moins de réticence à entrer dans le détail, parce qu’on a toujours peur de gêner autour au bout d’un moment. Là, j’étais plus libre. J’ai monté un projet, que j’ai soumis à la direction, pour demander l’achat de matériel d’audio-description.
J’avais contacté auparavant les différents cinémas du centre de Toulouse pour savoir s’ils seraient d’accord pour qu’on vienne avec notre propre matériel. L’ABC a donné son accord, de même que la Cinémathèque où Guillaume Le Samedy (responsable de la programmation jeune public) m’a proposé d’être en cabine, pour avoir un meilleur retour son, parce que nos appareils ont une portée de 30 à 50m. Après avoir eu l’accord des salles et des théâtres, le projet a été accepté par l’établissement et nous avons acheté le matériel en juin 2016. Nous avons deux émetteurs, dix casques et dix récepteurs.
Le cinéma l’Autan est déjà équipé du même type de casques et de récepteurs, mais il faut que la copie projetée comprenne déjà l’audio-description : le cinéma reçoit un disque dur pour le film et ce disque dur ne peut pas être modifié. Toute audio-description déjà enregistrée ne peut pas être calée sur le support de projection. Ensuite, nous nous sommes rendus compte que les copies commerciales (dvd) n’ont pas la même vitesse que les copies cinéma. Nous avons fait l’expérience : lors de l’utilisation au cinéma d’une audio-description enregistrée à partir d’une copie dvd, le texte écouté se décalait peu à peu et les spectateurs étaient perdus !

MFG : Est-ce qu’il s’agit de décrire les images ou seulement de lire les sous-titres lorsque le film est en VO ?
CC :
Les deux. J’ai donc commandé deux émetteurs. On se met sur deux fréquences différentes. Un audio-descripteur fait l’audio-description complète et un autre ne fait que lire les sous-titres. On a deux micros, deux personnes et une répartition sur deux canaux différents.

MFG : L’audio-description se fait-elle en live ou l’enregistrez-vous ?
CC :
On ne le pratique qu’en live à cause de la différence de vitesse selon les supports. La personne qui se charge de l’audio-description voit le film avant la séance, comme on le faisait quand on chuchotait à l’oreille.

MFG : quel matériel est nécessaire ?
CC :
On a commandé une mallette de charge, qui se branche sur le secteur. On y branche les deux émetteurs et les dix récepteurs, qui se chargent ensemble. On a ajouté deux casques avec micros pour les audio-descripteurs et dix casques de réception qui sont des casques classiques. Non filaire, en HF (haute fréquence).

MFG : quels sont les publics concernés ?
CC :
Les non-voyants et les déficients visuels. La première utilisation qui en a été faite l’a été par un éducateur sportif qui avait emmené le matériel pour des déficients visuels adultes à une rencontre de torball (sport de ballon pour les personnes déficientes visuelles). Il y avait sept adultes et l’éducateur a décrit le match de torball. Tout le monde a été enchanté.

MFG : Est-ce que ça coûte cher ?
CC :
Oui, le budget total est de 3500€ et le personnel est bénévole. Les films en audio-description proposés par les salles ne sont pas assez nombreux (environ 2 par mois à l’ABC) et surtout il n’existe rien dans le cadre de Cinélatino.

MFG : Justement parlons de Cinélatino…
CC :
L’année dernière (2016), le projet pour les élèves était d’audio-décrire un court-métrage.
Depuis que nous allons à Cinélatino (2010), on croise d’autres établissements scolaires et en l’occurrence le lycée de Colomiers. Par l’intermédiaire de l’Arcalt, nous avons pu faire un rapprochement entre le deux établissements, le lycée international de Colomiers et le CSES Jean Lagarde de Ramonville. Avec l’idée de mener une activité commune entre les classes Bachibac et des élèves volontaires du groupe Cinélatino du CSES. Il fallait trouver un projet qui permette de se voir de temps en temps mais aussi de travailler indépendamment les uns des autres. Marie Chèvre (responsable des actions en direction des scolaires pour l’Arcalt) et María Isabel Ospina (réalisatrice colombienne intervenante auprès des scolaires dans le cadre de Cinélatino) ont coordonné le projet de décrire un court-métrage colombien entièrement. Notre choix s’est porté sur Los Retratos d’Ivan Gaona. Après un travail de préparation commun entre les enseignants et avec María Isabel Ospina, nous avons présenté le projet aux élèves. La première étape a consisté pour chaque établissement d’audio-décrire une première moitié du film. S’en est suivie une rencontre à mi-parcours, pour confronter les deux audio-descriptions. Qui dit audio-description dit choix et ils n’étaient pas les mêmes ce qui nous a permis de réfléchir à ce qu’est une audio-description, quels détails mettre en avant. C’est également un gros travail de mise en français, d’expression. Sans compter tout le problème technique : comment caler ce temps de parole supplémentaire sur le film. Ensuite chaque établissement a décrit la seconde partie puis les élèves se sont à nouveau rencontrés. Ils ont travaillé par groupe pour choisir eux-mêmes ce qu’il y avait à retenir. Une élève de Colomiers a pris en charge l’audio-description finale et un élève du CSES a pris en charge la lecture des sous-titres. J’ai mixé le tout et on a calé les deux pistes, l’audio-description et les lectures de sous titres sur le son du film, grâce à une copie que nous avait gentiment donnée le réalisateur, Ivan Gaona.
Il s’est montré très intéressé par le projet et a demandé des nouvelles. Nous lui avons proposé de refaire l’audio-description en espagnol. Les élèves de Colomiers l’ont traduite en espagnol, un élève l’a enregistrée et je l’ai remixée sur une troisième piste. Nous lui en avons envoyé une copie. Qui va pouvoir circuler en Colombie d’abord et sans doute plus largement en Amérique latine.

MFG : Ce sont des élèves de quel niveau ?
CC :
Au CSES, ce sont des élèves volontaires de lycée général en accompagnement personnalisé du samedi matin. L’ensemble des élèves déficients visuels est concerné, ça leur plaît. Ce projet est tourné vers eux, mais se joignent aussi des élèves porteurs de handicaps moteurs. À Colomiers, ce sont les classes Bachibac : ces élèves ont des heures d’espagnol en plus, des cours d’histoire en espagnol en plus du cours d’histoire du cursus ; ils vont passer le bac et auront une équivalence du bac espagnol. Cette expérience a permis aux élèves de Colomiers de modifier leur regard sur le handicap et aux élèves du CSES, d’améliorer leurs représentations du milieu ordinaire. C’est aussi quelque chose de marquant pour Cinélatino, d’accroître une visibilité du handicap.

MFG : Vous avez eu des retours quant à l’usage de ce nouveau matériel ?
CC :
Les élèves sont très satisfaits : la qualité d’écoute est meilleure. En réalité, nous les adultes voyants, nous ne savons jamais quelle représentation du film ils se font. Nous avons travaillé l’année dernière avec l’aide du professeur de braille, adulte déficiente visuelle, qui a beaucoup apporté : elle poussait les élèves à dire : « je ne vois pas ce que vous voulez dire, je n’imagine pas, … », à aller un peu plus loin dans la demande. Ce travail a poussé également à une plus grande exigence dans l’audio-description. Les films latino-américains en général se prêtent bien à cette pratique, comme La Sirga de William Vega, par exemple.

Publié le 20 mars 2017 par mediapart

Source : http://blogs.mediapart.fr/edition/cinemas-damerique-latine-et-plus-encore/article/200317/des-films-accessibles-aux-deficients-visuels-et-aux-malvoyan
 

8. « La dictée de Bernard Pivot en braille »

Répartis entre Saint-Pierre et Sainte-Marie, une quinzaine de Réunionnais ont participé hier matin au 22e Concours national du poinçon magique : une dictée de braille devenue un véritable challenge organisé pour la promotion d’une écriture indispensable aux personnes aveugles ou présentant une déficience visuelle.

Organisée avec le soutien du Comité « Valentin Haüy » de La Réunion et la Cécibase du Département, représentés localement par Pierre Reynaud, ce rendez-vous annuel consacrera en juin prochain le champion régional et, pourquoi pas, un champion national après les performances de Thierry Morel.

« Pour la 2e année consécutive, ce challenge est organisé à La Réunion. C’est un peu la dictée de Bernard Pivot mais en braille, c’est-à-dire pour des candidats qui sont ici des braillistes avertis et qui sont jugés sur la bonne connaissance de l’écriture braille et de l’orthographe, bien sûr » explique Pierre Reynaud.

Aveugle depuis l’âge de 5ans, cet homme au grand cœur a su fédérer près d’une quinzaine de candidats dans l’île. « On est encore bien loin du compte car l’île compte entre 15 et 20000 déficients visuels et que l’on connaît que 300 personnes touchées par ce handicap mais ce genre d’événement est prometteur et a aussi pour but de sortir ces personnes de leur isolement » poursuit le représentant régional de l’association « Valentin Haüy » évoquant la nécessité de promouvoir ce type d’opération.

« Le braille est un outil formidable. C’est une merveilleuse écriture qu’il faut défendre à tout prix et qui a permis à nombre d’aveugles de s’intégrer, de suivre des études, de s’ouvrir au monde en apprenant, en travaillant, en lisant aussi. À La Réunion, le travail réalisé est important. Le niveau en braille est d’ailleurs très bon et les membres du jury au niveau national n’ont pas manqué de le souligner » confie Pierre Reynaud.

25000 livres en lecture audio

À travers ce type de manifestation, c’est bien la promotion du braille qui est mise en avant mais aussi le travail de la Cécibase et du comité local de l’association « Valentin Haüy ». « Nous espérons qu’à travers la communication sur ce championnat, des personnes vont entrer en contact avec nos deux associations », lance Pierre Reynaud évoquant la mise à disposition nationale et gratuite de 25000 livres en lecture audio. Hier après-midi, des bénévoles ont lu des ouvrages pour le public présent. « Les livres, c’est vraiment important pour nous car cela permet de nous évader, de voyager, de découvrir des choses » conclut le responsable de l’organisation d’une manifestation qui ne demande qu’à accueillir davantage de public.

Article de Ludovic Robert publié le 16 mars 2017

Source : http://actus.clicanoo.re/article/soci%C3%A9t%C3%A9/1434425-la-dict%C3%A9e-de-bernard-pivot-en-braille

 

9. Un stylo révolutionnaire au secours des dyslexiques et des malvoyants

Un stylo d’un genre nouveau s’avérera extrêmement utile pour les personnes dyslexiques mais aussi pour les malvoyants…

« L’Exam Reader » de la société C Pen consiste en une sorte de stylo capable de lire à voix haute un texte imprimé. Il suffit de faire semblant de surligner le segment concerné. Virtuellement. Utile pour les lecteurs atteints de dyslexie, il peut également rendre de précieux services aux personnes malvoyantes.

L’outil est équipé d’une sortie casque pour brancher les écouteurs en cas de besoin. Il comprend le français, l’anglais, l’espagnol, l’allemand et l’italien et convient aussi bien aux droitiers qu’aux gauchers. Bref, un merveilleux assistant de lecture de taille réduite et aussi bien salutaire devant une question d’examen que dans le bus, le train ou à la bibliothèque.

La démonstration en images à découvrir ci-dessus.

Disponible à la vente sur le site Mysoft.fr au prix de 348 euros.

Par rédaction 7sur7.be  21 mars 2017

Source : http://www.7sur7.be/7s7/fr/1518/Sante/article/detail/3110631/2017/03/21/Un-stylo-revolutionnaire-au-secours-des-dyslexiques.dhtml

 

10. Pour les personnes handicapées, l’éducation n’est pas toujours une porte ouverte sur le monde, selon la CCDP

OTTAWA-Les personnes handicapées du Canada se heurtent à des obstacles et difficultés considérables dans nos établissements d’enseignement, révèle l’organisme canadien de surveillance des droits de la personne dans un rapport publié aujourd’hui. Dans ce rapport intitulé Négligés : difficultés vécues par les personnes handicapées dans les établissements d’enseignement du Canada, la Commission canadienne des droits de la personne conclut que les personnes handicapées du Canada ne reçoivent pas l’éducation de qualité dont elles ont besoin pour faire leur chemin et réussir dans le marché du travail.

La discrimination et l’exclusion des personnes handicapées en emploi sont reconnues depuis longtemps comme étant parmi les problèmes les plus courants en matière de droits de la personne. Mais ce qui ne fait qu’empirer les choses, c’est que les personnes handicapées partent doublement perdantes sur le marché du travail parce que les obstacles sont déjà présents à l’école.

« L’éducation devrait normalement représenter une porte ouverte sur le monde pour les personnes handicapées, malheureusement elles se frappent à un mur plus souvent qu’autrement », déclare Marie-Claude Landry, présidente de la Commission. « Comment pouvons-nous espérer que les personnes handicapées fassent leur chemin et réussissent dans le marché du travail si nous ne leur donnons pas d’abord l’éducation de qualité à laquelle elles ont droit? »

Le rapport de la Commission mentionne le manque de mesures d’aménagement et de soutien en fonction du handicap, le manque de services et de fonds de même que de très nombreux cas d’intimidation et d’exclusion. La situation est encore plus désastreuse pour les personnes handicapées qui vivent dans des régions éloignées ou dans des réserves des Premières Nations. Elles se heurtent aux mêmes obstacles, mais elles doivent composer en plus avec un manque de services d’éducation spécialisée et des mécanismes de résolution des différends qui ne sont pas efficaces.

« Quand je suis allée au Yukon l’an dernier, j’ai vu de mes yeux ce que vivaient les élèves handicapés », ajoute Mme Landry. « Dans des communautés nordiques isolées, il arrive qu’une personne handicapée ne puisse même pas choisir d’étudier ou non, simplement parce qu’il n’y a pas de services d’aide lui permettant d’aller à l’école. Nous pouvons et devons faire mieux pour les personnes handicapées au Canada, tant de la génération actuelle que des suivantes, aussi bien dans les communautés éloignées qu’en milieu urbain. »

Faits en bref

Selon l’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2012 :

  • Intimidation : Plus du quart des personnes handicapées disent avoir vécu de l’intimidation à l’école en raison de leur handicap.
  • Exclusion : 35 % des personnes handicapées au Canada déclarent avoir été tenues à l’écart ou exclues à l’école en raison de leur handicap.
  • Nombre réduit de cours : 37 % des personnes handicapées au Canada disent suivre moins de cours en raison de leur handicap.
  • Interruption des études : 11 % des personnes handicapées disent mettre fin à leurs études plus tôt qu’elles le voudraient en raison de leur handicap.

Publié le 9 mars 2017 par la  Commission canadienne des droits de la personne

Source : http://www.newswire.ca/fr/news-releases/pour-les-personnes-handicapees-leducation-nest-pas-toujours-une-porte-ouverte-sur-le-monde-selon-la-ccdp-615790733.html

 

11. Québec présente son plan d’action sur le trouble du spectre de l’autisme

Le gouvernement du Québec a présenté mardi son plan d’action sur le trouble du spectre de l’autisme, attendu depuis fin 2015, qui vise à réduire les listes d’attente pour l’accès aux programmes d’aide et à offrir davantage de services d’accompagnement aux enfants autistes et à leurs proches.

« Je vous ai entendus », a lancé d’emblée aux familles la ministre déléguée à la Réadaptation et à la Santé publique, Lucie Charlebois, répondant ainsi aux appels à l’aide de parents à bout de souffle.

En vertu du nouveau plan d’action, 29 millions de dollars seront investis annuellement, de 2017 à 2022, afin de « rehausser les services en matière du trouble du spectre de l’autisme et réduire les listes d’attente », a dit la ministre Charlebois qui a aussi annoncé l’ajout de 11 millions supplémentaires lors d’une entrevue avec Anne-Marie Dussault mardi soir.

« J’ai eu un autre 11 millions aujourd’hui pour justement faire en sorte que l’on va aller plus vite dans la réduction de la liste d’attente, alors c’est sûr que l’on va atteindre notre objectif de 45 % [de réduction de la liste d’attente cette année] », a-t-elle dit.

À cette somme s’ajoutent aussi 1,25 million de dollars à des fins de recherche, de formation et à la création d’outils d’intervention.

En moyenne, les familles québécoises doivent attendre deux ans pour que leur enfant reçoive un diagnostic et deux autres années pour des soins, selon la Fédération québécoise de l’autisme (FQA). La lenteur du système contraint de nombreux parents à se tourner vers le privé et à payer de leur poche.

« Ce plan d’action n’est pas une fin. C’est un grand pas vers l’avant. »
Lucie Charlebois, ministre à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie

Parmi les 35 mesures, le gouvernement s’engage à offrir un soutien financier à près de 700 nouvelles familles, en mettant à leur disposition des services de « répit, de dépannage et de gardiennage ». Cette mesure représente « une élimination complète de la liste d’attente », a souligné la ministre Charlebois.

Le gouvernement a aussi annoncé l’assignation systématique d’un intervenant pivot pour chaque jeune, dès l’accès aux services, afin d’alléger le poids des démarches administratives pour les parents d’enfants autistes.

Le plan d’action mis de l’avant par le gouvernement libéral fait suite aux priorités discutées au cours du Forum québécois sur le trouble du spectre de l’autisme, qui s’est tenu en février 2016, a précisé Mme Charlebois.

La directrice générale de la FQA, Jo-Ann Lauzon, salue cette première étape. « Donc oui c’est un bon début, dit-elle. On parle de 45 % de la liste d’attente la première année, mais on n’a pas parlé de la deuxième année. Il y a quand même 55 % des familles qui vont rester sur la liste d’attente. Mais il faut voir que c’est un nouvel investissement et c’est déjà 45 % des familles qui, hier, n’avaient pas de services qui là vont rentrer dans le réseau. »

Elle rappelle cependant la réalité statistique de l’autisme. « On le sait, au Québec, le taux de prévalence double à tous les 4 à 5 ans. Donc c’est un plan d’action sur cinq ans et le taux de prévalence va avoir doublé dans cinq ans. »

Jo-Ann Lauzon salue aussi l’intention du gouvernement d’assurer une continuité de services pour les autistes de plus de 21 ans. « On avait l’impression qu’au Québec, après 21 ans, on n’était plus autiste! »dit-elle.

« Actuellement, quand ces jeunes sortent de l’école à 21 ans, il faut qu’un parent quitte son emploi parce qu’il n’y a pas de services. Si ces jeunes peuvent aller en centre de jour, les parents vont pouvoir poursuivre leur vie active. Pour les autres, il y a déjà des programmes d’employabilité, mais il n’y en a vraiment pas assez. Alors si on investit, ça permet d’accompagner ces adultes-là à chercher un emploi et à le maintenir aussi », a ajouté la directrice de la FQA.

Au Québec, le dernier plan d’action sur l’autisme remonte à plus de 13 ans.

Article d’olivier Bachand publié le 21 mars 2017 par Ici-Radio-Canada

Source : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1023500/quebec-presente-plan-daction-trouble-spectre-autisme

12. Mobilité réduite: trois trains de Via Rail pour déplacer trois personnes entre Montréal et Drummondville

Trois membres d’une même famille qui se déplacent en fauteuil ont dû prendre trois trains différents dimanche pour faire le trajet entre Montréal et Drummondville, parce que les trains de VIA Rail n’ont qu’un espace pour les chaises roulantes.

«On a voyagé à New York et on était dans le même train, mais au Québec, c’est impensable, déplore Marie-Ève Veilleux. Ce qui est acquis pour plusieurs, pour nous ce n’est même pas envisageable en 2017».

Ce constat, cette Montréalaise de 34 ans l’a encore fait le weekend dernier lorsqu’elle, son conjoint, Pierre Lemay et son frère, Michel Lemay, sont rentrés de chez ses beaux-parents en utilisant les trois trains qui allaient à Montréal, ce jour-là.

«Une chance que personne [en fauteuil roulant] ne venait de Québec, sinon, on était coincé à Drummondville», lance-t-elle. Connaissant ce manque de places dans les trains, elle et son conjoint, qui n’ont pas de voiture notamment par souci écologique, devaient se déplacer en autobus. Mais le week-end dernier, il n’y avait plus de places accessibles.

Dans la loi

«Chaque train de voyageurs devrait être muni d’au moins un dispositif de retenue pour fauteuil roulant», prévoit le Code ferroviaire, auquel se conforme VIA Rail. L’entreprise précise par ailleurs que le nombre de places pour les personnes transférables, qui peuvent être sorties de leur fauteuil pour s’asseoir à une place ordinaire, n’est pas limité.

«Pour se soulever Pierre et Michel ont besoin d’un lève-personne et moi, une place régulière me cause de la douleur», rétorque Mme Veilleux, selon qui la loi est inadéquate. «Mais VIA Rail non plus n’a pas montré de leadership.»

Après une plainte il y a trois ans à VIA Rail et à l’Office des transports du Canada, elle envisage aujourd’hui se tourner vers la Commission canadienne des droits de la personne.

Le Canada en retard

Amtrak qui opère la liaison entre Montréal et New York confirme qu’il y a un espace pour personne handicapée et un espace pour personne transférable par wagon, une mesure en place depuis les années 1990.

«On a un immense retard par rapport aux États-Unis, à l’Angleterre et l’Australie», rappelle Mme Veilleux.

Pour le Regroupement activistes pour l’inclusion Québec (RAPLIQ), VIA Rail devrait offrir un accommodement raisonnable, puisque nombreux sont ceux à ne pas pouvoir se faire transférer. «Ils avaient accepté à quelques reprises d’offrir un service par van adapté, nous on demande à rendre cette mesure systématique», lance la directrice Linda Gauthier.

Chez VIA Rail, on dit vouloir bonifier le service possiblement lors du renouvellement de la flotte du corridor Québec-Windsor. «Au moment opportun, des options accrues d’accessibilité seront parmi les critères recherchés», d’indiquer Mariam Diaby, conseillère aux relations médias.

Cet automne, le ministre des Transports, Marc Garneau, déclarait aussi vouloir améliorer l’accès aux divers modes de transport pour les personnes handicapées.

Article de Camille Gaior  avec la collaboration d’Améli Pineda  publié le 21 mars 2017

Source : http://www.journaldemontreal.com/2017/03/20/mobilite-reduite-trois-trains-pour-deplacer-trois-personnes-entre-montreal-et-drummondville
 

13. Place aux piétons, à la culture et au patrimoine sur la rue Saint-Charles

La revitalisation de la rue Saint-Charles, réclamée depuis plusieurs années par les résidents et commerçants du secteur, pourrait démarrer en 2019. Au programme, trottoirs plus larges, espaces terrasses uniformisés et parcs mieux aménagés. Et à l’avant-plan, les piétons, la culture et le patrimoine.

Longueuil a présenté son projet préliminaire de réaménagement de l’artère commerciale aux nombreux citoyens de l’arr. du Vieux-Longueuil, lors d’une séance d’information le 6 mars.

Le projet touchera les 700 mètres situés entre le chemin de Chambly et la rue Saint-Sylvestre. La rue de Longueuil ainsi que les rues Saint-Jean et Saint-Sylvestre, entre les deux rues parallèles, sont aussi partie prenante de la revitalisation

«Les infrastructures souterraines sont arrivées à leur fin de vie utile et doivent être refaites. C’est ce qui nous a amenés à ce concept de réaménagement», a fait valoir le directeur de l’aménagement et de l’urbanisme, Sylvain Boulianne.

Inspiration «Grande-Allée»

Avec ce nouveau visage pour Saint-Charles, Longueuil mise sur une rue d’ambiance, comparée à la Grande-Allée, à Québec. Davantage de place sera accordée aux piétons, avec des trottoirs d’une largeur de deux mètres, légèrement surélevés par rapport à la chaussée.

La rue sera donc plus étroite, comptant aussi des saillies végétales. Aux intersections, un marquage spécial distinguerait les passages piétons.

Le nombre d’espace de stationnement demeurerait sensiblement le même, et ces espaces seraient polyvalents. «On veut que cette rue soit facilement adaptée aux différents usages, par exemple si on a besoin de fermer la rue pour la tenue de festivités», a expliqué la chef de service de l’habitation et du développement des collectivités, Thérèse Ste-Marie.

L’espace des terrasses sera optimisé et uniformisé pour être d’une même largeur tout le long du côté nord de la rue, ainsi que sur une partie du côté sud.

Le caractère particulier des trois sous-secteurs de l’artère commerciale devra être respecté: le triangle des festivités (de Saint-Sylvestre à Saint-Alexandre); la concentration commerciale relativement variée (de Saint-Alexandre à Grant); et le pôle d’affaire et institutionnel (de Grant au chemin de Chambly).

Dès 2019

Le projet dans cette actuelle mouture est estimé à 20 M$. La planification prévoit son adoption en 2017, une préparation des plans et devis en 2018, et le début des travaux en 2019.

«L’ensemble des parties prenantes seront consultées à nouveau pour déterminer la programmation idéale, pour réduire au maximum les inconvénients. On pense que les travaux pourraient s’échelonner sur deux ou trois ans», indique Sylvain Boulianne.

Vélo de destination 

Des supports à vélo et un service de type Bixi sont dans les plans. Toutefois, aucune piste cyclable n’a été prévue, ce qu’a souligné un citoyen lors de la période de questions.

«L’emprise de la rue n’était pas assez grande pour une piste cyclable, mais il y aura de la place pour tout le monde, a assuré Sylvain Boulianne. Les cyclistes seront les bienvenus, mais ce sera davantage pour les vélos de destination que pour les vélos de passage. Ceux qui voudront passer en ligne droite emprunteront d’autres rues. L’aspect sécuritaire est primordial.»

Deux parcs et le 300

La revitalisation du parc St.Mark figure aussi au projet de réaménagement. L’ajout de végétation, de mobilier urbain et d’éclairage est prévu. La vocation du parc demeurerait dans le même esprit que sa fonction actuelle, soit un espace de détente, mais pouvant aussi accueillir des spectacles de petite et moyenne envergure, ou même du cinéma en plein-air.

La place Saint-Jean-Baptiste, adjacente à la Maison de la culture du 300, rue Saint-Charles, subira une cure de rajeunissement. La Ville y voit une place divisée en deux parties, l’une «minéralisée», polyvalente et pouvant accueillir des événements, l’autre davantage végétale.

Du mobilier urbain mobile et même des foyers extérieurs, l’hiver, pourraient s’y trouver.

«La place représente le noyau culturel de la rue Saint-Charles, a relevé la chef de division à la direction du Génie, Oliya Girard. Elle sera le prolongement de la Maison de la culture. Elle deviendra le parvis de cet édifice.»

Par ailleurs, le 300, rue Saint-Charles retrouvera pleinement sa vocation culturelle, avec le déménagement de la caserne sur la rue Boudreau.

Signature culture et patrimoine

La vitalité artistique du parc St.Mark et de la place Saint-Jean-Baptiste se poursuivra dans les deux placettes Saint-Alexandre et Saint-Antoine.

L’art urbain et l’art public y auront leur place. «On veut faire un chapelet d’événements culturels tout au long de la rue, a exprimé Oliya Girard. Ces placettes sont une façon pour les citoyens de se réapproprier le lieu. On imagine, par exemple, les travailleurs y luncher.»

La placette de la Cocathédrale sera la «porte d’entrée» de la rue et mettra en lumière le caractère unique du bâtiment patrimonial.

Le caractère patrimonial de l’ensemble du secteur sera également préservé et mis en relief, par exemple grâce à des éclairages qui illumineront certains bâtiments. Des marques au trottoir pourraient aussi fournir diverses informations historiques aux visiteurs et citoyens.

Plusieurs citoyens ont fait des suggestions et posé des questions sur le futur projet, qui a généralement suscité de l’enthousiasme.

Davantage de verdure, notamment à la Place Saint-Jean-Baptiste, a entre autres fait partie des revendications, qu’ont notées les représentants de la Ville.

Des citoyens ont aussi fait part de leurs inquiétudes quant à l’adaptabilité de ce projet pour la saison hivernale.

Publié le 13 mars 2017 par Ali Dostie dans Le Courrier du Sud

Source :http://www.lecourrierdusud.ca/actualites/2017/3/13/place-aux-pietons–a-la-culture-et-au-patrimoine-sur-la-rue-sain.html

 

14. Au tour de Longueuil d’adopter sa politique d’habitation et de logement social

Deux mois après l’adoption de la politique-cadre du logement social de l’Agglomération, la Ville de Longueuil a adopté sa propre politique d’habitation et de logement social, le 14 mars.

Les quatre grandes orientations de cette politique sont le développement résidentiel respectueux de l’environnement, l’offre de logements accessibles et abordables, la consolidation des quartiers et du parc résidentiel et les logements sociaux et communautaires.

Cet outil permettra de mettre en place des mesures concrètes en matière d’accès à la propriété, de développement durable, de rénovation domiciliaire, de protection de patrimoine bâti ainsi que de développement de logements sociaux et abordables.

La Ville souhaite notamment encourager les promoteurs à dépasser les exigences minimales et à inclure des initiatives innovantes en matière de construction écologique et d’accessibilité universelle dans leurs projets. Un programme de certification ainsi qu’un programme d’aide financière seraient des moyens pour parvenir à cet objectif.

Des consultations préliminaires ont eu lieu en 2014 et en 2015, rassemblant des experts et des organismes privés, institutionnels et communautaires. Les citoyens ont été informés de cette nouvelle politique et ont été appelés à apporter leurs commentaires, en janvier dernier.

«Nous souhaitons que la politique proposée soit évolutive dans le temps, a indiqué la mairesse Caroline St-Hilaire, qu’elle permette la pleine participation citoyenne et rende possible l’aménagement de nouveaux développements résidentiels de qualité, fondés sur la mixité sociale et la création de milieux de vie attrayants et inclusifs.»

«C’est le reflet de la vision du développement de notre ville, a ajouté la conseillère Monique Bastien, à la séance du conseil municipal. Cette politique permettra d’être une ville encore plus innovante et attrayante.»

Publié par A.D. le 14 mars 2017

Source : http://www.lecourrierdusud.ca/actualites/2017/3/14/au-tour-de-longueuil-d-adopter-sa-politique-d-habitation-et-de-l.html

 

15. Opinion – Abolition des référendums municipaux : dans sa hâte, Québec fait peu de cas de l’urbanisme

Plus de 35 ans après l’adoption de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, trop d’élus n’accordent toujours guère plus d’importance aux documents d’urbanisme (plans et réglementations d’urbanisme, programme particulier d’urbanisme, etc.) qu’à une promesse électorale. On reconnaît qu’il en faut mais pas au point de se sentir lié une fois les élections gagnées ou les règlements adoptés.

On ne s’étonnera donc pas que les requêtes d’abolition des référendums municipaux en regard des questions d’urbanisme formulées avec insistance par quelques ténors du monde municipal et leurs alliés du monde des affaires reposent essentiellement sur le pouvoir de décider et non pas sur une volonté d’améliorer les pratiques de l’urbanisme. Tout au plus s’engage-t-on, en faisant écho aux vagues énoncés du projet de loi 122, à consulter la population sur les modifications apportées aux documents d’urbanisme, et ce, sans se référer à quelque balise que ce soit.

Évidemment on rappellera avec empressement que le législateur reconnaissait d’entrée de jeu, au moment de l’élaboration, à la fin des années 1970, de la première loi québécoise d’urbanisme, que l’urbanisme et l’aménagement du territoire sont des responsabilités politiques. Et on évoquera la position défendue par Jean-Paul L’Allier pour se donner encore meilleure contenance.

Mais, dans les faits, ce qu’on veut trop souvent, c’est simplement avoir les coudées franches.

On est élu pour prendre des décisions. Quant aux mécontents, ils n’auraient qu’à se porter candidats à la prochaine élection. Tant pis si, entre-temps, on a favorisé un mauvais projet ou un projet dont les impacts négatifs anticipés se sont concrétisés.

Plusieurs reconnaissent que le référendum est un mécanisme bien insatisfaisant, notamment lorsqu’il permet à quelques citoyens mal intentionnés de contrer des initiatives dont l’intérêt public irait de soi. Cette menace invoquée sans retenue justifie-t-elle pour autant le rejet du référendum sans autre forme de procès, et surtout, sans que soit prévue une solution de rechange plus recevable qu’un vague engagement de consulter ?

Rappelons incidemment que la Ville de Montréal, grâce à l’article 89 de sa charte, peut soustraire certains projets à la démarche référendaire en les soumettant à une consultation par l’Office de consultation de Montréal et que le projet de loi 122 propose que les municipalités puissent soustraire à la mécanique référendaire les parties de leur territoire désignées comme zones de requalification. Ça ne semble toutefois pas suffisant aux yeux de certains.

La perspective d’abolition pure et simple du référendum est d’autant plus inquiétante que le gouvernement Couillard ne manifeste aucun intérêt pour les questions d’urbanisme et d’aménagement du territoire.

Comment interpréter autrement cet empressement à modifier la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme sans aucune perspective d’ensemble. Rappelons incidemment qu’en 2010, le précédent gouvernement libéral avait déposé un avant-projet de loi intitulé Loi sur l’aménagement durable du territoire et l’urbanisme dans le but de procéder à la première grande révision de la loi adoptée 30 ans plus tôt. Ce chantier, qui avait suscité un réel enthousiasme et à la faveur duquel plusieurs s’étaient penchés avec sérieux sur les questions de l’implication des citoyens et du référendum, est toutefois complètement disparu des écrans radars et rien ne permet de penser qu’il sera relancé dans un avenir prévisible.

UN DÉSINTÉRÊT MANIFESTE

Les attaques dont le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement a été l’objet à la suite du dépôt de son rapport sur le Réseau électrique métropolitain, au grand plaisir manifestement de plusieurs élus, la réduction du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire à une coquille vide en ce qui concerne les questions d’urbanisme et d’aménagement, tout comme la manière dont se défile constamment le ministre de l’Environnement en regard de ses responsabilités, suggèrent que cette disparition des écrans radars n’est pas fortuite. Elle participe d’un désintérêt manifeste pour ces questions. Sur la colline parlementaire et dans certaines municipalités, on n’en a désormais que pour les vraies affaires. Et celles-ci se brassent avec les promoteurs et non pas avec les citoyens, quoi qu’en disent ceux qui soutiennent qu’elles se brassent en leur nom.

Il ne s’agit évidemment pas de nier les lacunes et les dérives possibles – quoique moins fréquentes qu’on ne le soutient en certains milieux – de la mécanique des référendums. Mais des solutions de rechange existent, par exemple chez nos voisins ontariens, où on peut faire appel de certaines décisions auprès de la Commission des affaires municipales.

Mais encore faudrait-il, pour que puissent être examinées avec sérieux ces solutions, qu’il y ait un réel intérêt pour une amélioration de pratiques de l’urbanisme qui soient véritablement ouvertes à l’implication des citoyens. Au moment où les municipalités se voient reconnaître le statut de gouvernements de proximité, qu’aurait-on à perdre de se donner le temps nécessaire pour le faire correctement, si ce n’est le risque de froisser certains élus par trop empressés de passer en mode projet ?

Texte d’opinion de Gérard Beaudet, urbaniste émérite, professeur titulaire, École d’Urbanisme et d’Aménagement du Territoire, Université de Montréal publié dans La Presse le 1er mars

Source : http://plus.lapresse.ca/screens/ce302ac8-7935-4d35-8e54-6e7cccfc6ca4%7C_0.html