Écho du RAAMM du 13 au 19 mars 2017

13 mars 2017

Voici le contenu de l’Écho du RAAMM pour la période du 13 au 19 mars 2017.

Prenez connaissance des dernières actualités du RAAMM, des communiqués de nos partenaires et d’articles portant sur la déficience visuelle publiés dans les médias.

Sommaire

 

1. Le RAAMM intervient lors de consultation sur la révision du Code de la sécurité routière

Le RAAMM a déposé un mémoire lors de la consultation menée par la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) en vue de réviser le Code de la sécurité routière. Depuis plus de dix ans, le RAAMM appuie l’interdiction du virage à droite sur feux rouges (VDFR) sur l’île de Montréal.

Devant la résurgence de demandes de certains maires de la région de Montréal pour lever, ne serait-ce que partiellement, l’interdiction de tourner à droit sur un feu rouge, le RAAMM plaide à nouveau pour le maintien de l’interdiction de cette manœuvre. Pour les personnes aveugles et malvoyantes, c’est d’abord une question de sécurité. De plus, lever cette interdiction est incompatible avec l’engagement de l’administration Coderre pour la mise en œuvre de l’approche « Vision zéro ». Si l’on veut vraiment mettre le piéton au cœur des préoccupations en matière de sécurité publique, l’interdiction du VDFR sur l’île de Montréal doit être maintenu.

Télécharger le mémoire

Source : Yvon Provencher, 8 mars 2017

 

2. « Les bases d’une alimentation saine », une série d’ateliers à ne pas manquer au RAAMM en avril

Plaisir et découverte sont la base de cette série d’ateliers interactifs sur les principes de base de la saine alimentation animée par une jeune diplômée en nutrition. Au menu : quelques concepts théoriques, des discussions, une démonstration culinaire, des mythes et réalités, des trucs pour se motiver à faire des changements dans son alimentation et encore plus!

Les jeudis, de 13 h 30 à 15 h, pendant 4 semaines

Début : 6 avril

Animateur : Paule St-Pierre-Charbonneau, diplômée en nutrition

Coût : 40 $

Veuillez vous inscrire au plus tard le 27 mars auprès de Ginette Lalonde au 514-277-4401, poste 111 ou par courriel à [email protected].

Un minimum de 10 inscriptions est requis pour que ce cours soit offert. Maximum 15 personnes.

 

3. INCA – Journée de santé visuelle dans les Laurentides

INCA organise une Journée de santé visuelle à l’hôtel de ville de Mont-Tremblant (au 1145 rue de Saint-Jovite) le vendredi 17 mars 2017.

Cet événement gratuit qui se déroulera de 10h à 15h30 s’adresse autant aux personnes désirant conserver une bonne vision qu’aux personnes vivant avec une perte de vision et leur famille.

Kiosque, conférences, ateliers et démonstration de produits adaptés seront au programme!

Quelles sont les maladies oculaires les plus fréquentes? Quels sont les meilleurs conseils pour conserver sa vision? Comment détecter la perte de vision chez un proche ? Comment aider un proche vivant avec une perte de vision? Existe-il des outils pour conserver notre autonomie, lorsqu’on vit avec une perte de vision ? Ce sont toutes des questions qui seront répondues lors de cette Journée de santé visuelle organisée par INCA. Vous pourrez aussi y rencontrer le centre de réadaptation de la région, Le Bouclier ainsi qu’AMI télé.

Consultation

Si vous ou un proche vivez avec une perte de vision, ce sera l’occasion de vous faire entendre! INCA a prévu une consultation à 12h00 pour connaître votre opinion dans le but de développer des services qui répondent à vos besoins. Votre présence est très importante.

Café-rencontre pour les proches

La consultation sera suivie d’un café-rencontre pour les proches aidants de 13h à 13h30. Offrant un aperçu des groupes de soutien pour proches aidants organisé par INCA. Cette rencontre intimiste, permettra aux proches aidants d’échanger sur les trucs et défis liés à la perte de vision, en compagnie de notre intervenante psychosociale.

Nous vous invitons aussi à assister à l’atelier Comment guider une personne vivant avec une perte de vision, qui aura lieu juste avant la consultation, à 11h30.

Rappelons que la Journée de santé visuelle d’INCA de Mont-Tremblant est complètement gratuite. Elle est rendue possible grâce à une généreuse contribution de la Fondation Madeleine Lavoie et Louis Clermont.

Au plaisir de vous y voir !

Télécharger la programmation

http://www.cnib.ca/fr/actualites/Pages/20170301Tremblant.aspx

Pour plus d’information, contactez l’INCA au 1 800 465-4622.

 

4. Encore plus d’ascenseurs dans le métro

La Société de transport de Montréal (STM) entend poursuivre l’installation d’ascenseurs dans le métro à un rythme soutenu. D’ici 2025, elle souhaite que 41 stations de métro soient équipées d’ascenseurs.

«C’est un objectif qu’on poursuit. C’est clair que pour nous, c’est une priorité», a affirmé mardi le président de la STM, Philippe Schnobb, lors du dévoilement du Plan de développement en accessibilité universelle 2016-2020.

À ce jour, onze stations de métro sont dotées d’ascenseurs et des travaux sont en cours dans trois autres stations. Au cours des trois prochaines années, des chantiers s’ouvriront dans six autres stations, comme l’avait prévu la STM. À cela, il faut ajouter les ascenseurs qui seront installés dans 14 stations d’ici 2022 grâce au financement consenti l’automne dernier par Québec et Ottawa, ce qui portera à 31 le nombre de stations de métro universellement accessibles dans cinq ans. La STM veut poursuivre sur cette lancée se fixant un objectif de 41 stations d’ici huit ans.*

À ce sujet:

Le financement des ascenseurs supplémentaires que la STM compte mettre en place d’ici huit ans dans le réseau du métro n’est pas encore bouclé. «C’est un enjeu qui devra discuter, a dit M. Schnobb. C’est clair que toutes les démarches seront faites pour arriver à cela, mais c’est encore loin. On a du temps devant nous.»

Un bureau de projet a été créé à la STM pour planifier les travaux d’installation d’ascenseurs. Jusqu’à présent, les stations où le défi de l’accessibilité universelle était aisément surmontable ont été ciblées. Les travaux dans les prochaines s’annoncent davantage ardus.

«Il y a [des stations] qui sont très complexes, a fait part le président de la STM. Avec des gens dédiés, c’est certain qu’on va arriver à trouver des solutions.»

En plus des ascenseurs, la STM veut remplacer 24 escaliers mécaniques et en réparer 39 autres pour aider les personnes à mobilité réduite à se déplacer dans le réseau du métro. Dans le réseau de bus, elle entend poursuivre l’acquisition de véhicules dotés de rampe avant. En 2025, toute sa flotte en sera équipée, d’après ses plans. Elle prévoit aussi examiner les boîtes de perception pour s’assurer qu’elles sont adéquates pour les personnes handicapées. Le processus des plaintes sera par ailleurs révisé.

Le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) a approuvé les objectifs que s’est donnés la STM dans son dernier Plan de développement en accessibilité universelle, mais il entretient des craintes quant à leur réalisation. Sa présidente, Linda Gauthier, a rappelé que 2017 était une année électorale et que les dirigeants de la STM pourraient changer au terme de celle-ci.

Mme Gauthier est d’accord pour que la STM achète plus de bus avec rampe avant et qu’elle installe davantage d’ascenseurs, mais encore faut-il que ces équipements fonctionnent bien, a-t-elle souligné, en évoquant des histoires malheureuses de ses membres. «On veut avoir une vie comme tout le monde et on veut contribuer, a-t-elle dit. Sauf qu’on n’a pas les mêmes services, mais on paye le même prix.»

Le RAPLIQ a entrepris en 2015 des démarches pour intenter un recours collectif contre la STM mais aussi la Ville de Montréal, l’Agence métropolitaine de transport et le ministère des Transports du Québec afin que ses membres puissent être indemnisés en raison de la lenteur des travaux en matière d’accessibilité universelle dans les réseaux de transport en commun. La cause est entendue par la Cour supérieure.

* La STM a annoncé que 43 stations seront universellement accessibles en 2025. Elle a calculé que des stations comme Jean-Talon ou Berri-UQAM comptent pour plus qu’une étant donné qu’elles se trouvent à l’intersection de plusieurs lignes de métro et que, du coup, les travaux sont plus importants. Dans les faits, ce sont 41 stations qui seront équipées d’ascenseurs, mais pour certaines, le nombre d’ascenseurs sera deux fois ou trois fois plus élevé.

Stations déjà équipées d’ascenseurs

Montmorency -De la Concorde- Cartier- Lionel-Groulx- Berri-UQAM (ligne orange)- Henri-Bourassa -Côte-Vertu-Champ-de-Mars- Jean-Talon (ligne orange) -Snowdon -Rosemont

Stations où des travaux sont en cours

Place-d ’Armes -Honoré-Beaugrand -Du Collège

Stations où des travaux sont planifiés d’ici 2020

Bonaventure (travaux de l’AMT) -Viau –Vendôme- Berri-UQAM (ligne verte) -Mont-Royal

Stations où des ascenseurs seront installés grâce à l’entente entre Ottawa et Québec

Jean-Talon (ligne bleue)- Jean-Drapeau- Angrignon –Jolicoeur- Place-des-Arts -Namur –Outremont- Université de Montréal- Radisson- Place-Saint-Henri –Préfontaine- McGill -Villa-Maria- D’Iberville

Article de Marie-Eve Shaffer publié le 7 mars dans Le Journal Métro

Source : http://journalmetro.com/actualites/montreal/1099742/encore-plus-dascenseurs-dans-le-metro/

 

5. Soirée d’information et portes ouvertes

Les citoyens sont invités à découvrir les détails de la vision Longueuil centre-ville 2035 et à faire part de leurs commentaires à l’occasion d’une série d’événements qui se tiendront au mois de mars.

Séance d’information

Présentation de la vision Longueuil centre-ville 2035 et période de questions et d’échanges

Mercredi 15 mars, à 19 h
Hôtel Sandman, 999, rue de Sérigny, Longueuil (Québec)  J4K 2T1

Portes ouvertes

Présentation de Longueuil centre-ville 2035, échanges avec les représentants de la Ville et dépôt de commentaires

Jeudi 16 mars, de 12 h à 18 h
Vendredi 17 mars, de 12 h à 18 h
Samedi 18 mars, de 12 h à 18 h

Atrium de l’Université de Sherbrooke
130, place Charles-Le Moyne, Longueuil (Québec)  J4K 0A8

Sondage en ligne

Du 15 au 26 mars 2017
En ligne sur ce site à compter du 15 mars

Consultation publique

Une consultation publique formelle sera organisée au début de l’été 2017 dans le cadre du processus d’adoption du Programme particulier d’urbanisme (PPU).

Un projet élaboré en concertation

Les activités d’information et d’échanges qui se tiendront en mars constituent la suite naturelle d’un processus de conception qui a fait une large place à la concertation. En effet, la Ville de Longueuil a favorisé une démarche participative dès le début de la planification du projet en 2015.

C’est avec cette volonté de connaître les opinions et les préoccupations de ses citoyens que plus d’une trentaine d’organismes et de partenaires ont alors été rencontrés pour discuter d’enjeux comme :

Le transport, l’accessibilité, le développement immobilier la qualité de vie, le développement économique, l’environnement.

Leurs commentaires ont alimenté la réflexion qui allait mener vers la vision de développement du projet Longueuil centre-ville 2035.

Source : http://www.longueuil.quebec/fr/centre-ville-2035/demarche-participative

 

6. Des badges d’identification en braille pour la police d’Ottawa

À partir de la semaine prochaine, la police d’Ottawa portera des badges d’identification plastifiés en braille pour briser les barrières entre les personnes déficientes visuelles et les officiers.

Le revêtement (placé sur le dessus du porte-badge d’identification) indique le grade de l’officier et le numéro de téléphone du poste de police principal. Selon l’Institut National Canadien pour les Aveugles (INCA), cette initiative est unique au Canada et place la police d’Ottawa en tête du peloton en termes d’accessibilité.

« C’est une grande opportunité d’améliorer le service aux résidents de notre ville » a déclaré le Sergent Adam Coakley qui a mené cette initiative. « Avec plus de 8.000 résidents aveugles ou malvoyants à Ottawa, l’indication en braille permet de confirmer que nous sommes des officiers de police lorsque nous interagissons avec des personnes déficientes visuelles. »

Coakley a affirmé que le programme n’avait pas été engendré par un incident ou une pression de l’opinion publique, mais plutôt par l’idée qu’il a eu lors d’une présentation de membres de la communauté aveugle d’Ottawa qui a eu lieu au centre de développement professionnel du département de police.

« Cela m’a permis de constater combien de barrières ces personnes doivent défier dans leur vie de tous les jours, et je me suis demandé s’il y avait quelque chose que nous puissions faire pour aider. » a-t-il dit. « J’ai pensé que ma solution pouvait aider d’une certaine manière dans la communication et l’identification… entre les officiers et le public. »

« Nous félicitons les services de police d’Ottawa pour cette initiative, qui va permettre aux personnes déficientes visuelles de confirmer que la personne à laquelle elles s’adressent est bel et bien un officier de police. » a déclaré Diane Bergeron, Directrice Exécutive, Relations Stratégiques et Engagement du Canadian National Institute for the Blind (cf.INCA), « Les personnes aveugles ou malvoyantes, ne vont plus avoir à s’inquiéter de savoir si elles s’adressent à quelqu’un qui prétend être officier de police. »

Article de Paula McCooey, Ottawa Sun, 1er mars 2017

Traduction Élodie Casoni, bénévole au RAAMM

Source article original : http://www.ottawasun.com/2017/03/01/braille-id-cards-will-identify-police-officers-to-residents-with-vision-loss

 

7. France – Un label pour mesurer « l’accessibilité universelle » des bâtiments

Un label lancé mardi par la société Certivéa évalue « l’accessibilité universelle » des bâtiments, c’est à dire la facilité avec laquelle tous les publics, handicapés, femmes enceintes, enfants ou personnes âgées, y accèdent et y circulent.

Co-élaboré avec l’agence d’architecture Handigo, en concertation avec des promoteurs, la Ville de Paris et des associations telles que l’APF (Association des paralysées de France), ce label « Accessibilité » ambitionne d’évaluer tous types de bâtiments tertiaires.

Le but est d’améliorer « le confort d’usage » des bâtiments, en valorisant les meilleures constructions. « Mieux accéder, s’orienter, circuler et vivre dans les bâtiments, monter et descendre les étages facilement, prévenir les risques d’accidents » est un objectif qui « nous concerne tous », fait valoir Certivéa.

Selon ses concepteurs, le label pourra ainsi s’appliquer tant à des bureaux, qu’à un centre de congrès, un hôtel, un centre commercial, un restaurant, une plateforme logistique, un établissement scolaire ou pénitentier.

Six critères – la facilité d’accès, la facilité d’usage, la sécurité, le confort acoustique, le confort visuel et la prise en compte pérenne des besoins des utilisateurs – seront notés pour l’obtention du label, qui compte trois niveaux (de 1 à 3 étoiles).

Très hétérogènes, les caractéristiques prises en compte vont de la signalétique à l’ergonomie des espaces d’hygiène, en passant par les systèmes d’amplification des sons pour les personnes malentendantes.

Filiale du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), Certivéa délivre notamment la certification NF HQE, qui évalue les performances énergétiques et environnementales d’un bâtiment.

Article de l’AFP publié le 7 mars 2017

Source : http://www.boursorama.com/actualites/un-label-pour-mesurer-l-accessibilite-universelle-des-batiments-023a454fd7b3cecbf73686134b94090c

 

8. Cergy, France – Leur casque intelligent va guider aveugles et malvoyants

Le concept est né d’une triste expérience. En juin 2016, Marie, amie de l’ingénieur et inventeur cergyssois du casque audio, est tombée sur le quai d’une gare en mettant les pieds dans l’espace entre le quai et le train. « Je me suis alors rendu compte que tout le matériel d’aide dans ce milieu était très cher, commente Arnaud, qui travaille alors dans une société d’informatique. Il faut compter 1 200 € pour une canne connectée. »

Alors, avec son collègue ingénieur Xavier, ils ont l’idée de créer un casque audio intelligent, qui permet de vocaliser l’environnement. Les deux jeunes hommes vivant à Cergy-le-Haut et à Châtillon (Hauts-de-Seine), créent une application qui reconnaît 1 000 objets du quotidien. Ainsi, la caméra de votre smartphone est capable de reconnaître un stylo, une télévision, un passage piéton ou une chaise. Le tout, grâce à un algorithme d’intelligence artificielle. Un mode détection d’obstacles est aussi activable et la caméra de l’iPhone, seul smartphone sur lequel l’application pourra être installée, est capable de lire les textes dans son champ de vision.

« Les personnes équipées de ce casque seront guidées par une voix qui ne sera pas audible des personnes présentes autour, annonce Xavier. Pour signaler les obstacles, on utilise une technique de vibration sur les membranes qui envoient directement un message au cerveau », continue Arnaud. Afin de ne pas exposer les utilisateurs aux vols de smartphones, la caméra sera installée directement sur le casque audio intelligent.

« On n’a pas voulu encombrer le quotidien de ces personnes, car il y a déjà la canne, voire le chien. C’est pour cela que l’on a pensé à ce casque, un appareil qui laisse libres les oreilles », explique Arnaud. « Il vient seulement en complément pour quelques minutes, car il est très fatigant », reconnaît le jeune ingénieur, également pompier volontaire à Neuville-sur-Oise.

Les deux inventeurs préviennent : « On n’évitera pas tous les accidents ! » Afin de répondre au mieux aux attentes des malvoyants, Arnaud a même vécu une semaine en aveugle en septembre. « Même en connaissant les lieux, c’est affreux. Cuisiner avec les plaques de cuisson tactiles, prendre les transports, tout est difficile. »

Si l’application Panda doit sortir gratuitement dès le mois d’avril (avec un guidage audio par smartphone), le casque sera testé dans quatre villes du Val-d’Oise* à partir de septembre. En contact avec les associations de malvoyants, les deux créateurs ont déjà rencontré Magali, malvoyante, qui croit « à fond dans ce projet si ça peut améliorer notre quotidien », lâche celle qui doit même bientôt faire partie de l’entreprise en tant que salariée.

« On veut proposer Panda à 600 €, sachant qu’on a vu qu’il pouvait être remboursé à 80 % par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) », ambitionne Arnaud. Les premières commandes sont espérées pour décembre.

Publié le 3 mars dans Le Parisien par Élie Julien

Source : http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/cergy-leur-casque-intelligent-va-guider-aveugles-et-malvoyants-02-03-2017-6726912.php

 

9. Oxsight, la réalité virtuelle pour rendre la vue aux aveugles

1% de la population mondiale, soit 70% d’entre nous sont aveugles, de naissance ou à cause d’une maladie ou d’un accident. Soit autant de personnes qui peuvent être à la recherche d’une solution miracle pour les aider à retrouver la vue ou au moins une alternative viable. Celle-ci pourrait bien venir d’Oxford. Une start-up britannique, nommé Oxsight a lancé des lunettes nommées Smart Specs qui utilisent la réalité virtuelle pour reproduire la vue réelle.

C’est une technologie que personne ne pourra accuser de relever du gadget inutile. Les lunettes Smart Specs de Oxsight pourraient bien changer la vie de millions de personnes aveugles. L’entreprise née au sein de l’incubateur de start-up de l’université d’Oxford s’appuie sur la réalité virtuelle pour rendre au moins partiellement la vue aux aveugles.

L’idée est à terme de remplacer les cannes ou les chiens d’aveugles. Ceux-ci vous avertissent de ce qu’il y a juste devant vous mais vous fournir une image générale de votre environnement. Les lunettes Oxsight, s’appuient sur des technologies destinée à comprendre l’environnement en réalité virtuelle. Pas besoin de branchement neuronal, d’opération… Tout se passer dans les lunettes qui transmettent automatiquement aux yeux, l’image générée.

Pour l’instant, cette technologie a surtout été testée sur des personnes qui ont souffert d’une perte partielle de la vue. Elle s’appuie sur ce qu’il leur reste de vision (détection de la lumière, des objets, du mouvement) et l’amplifie. Oxsigh ajoute des niveaux d’images supplémentaires à la façon d’un dessin pour améliorer la qualité de vue. Pour l’instant, aucune date d’arrivée sur le marché ni prix ne sont encore connus. Mais les fondateurs sont optimistes. Ils espèrent à terme pouvoir utiliser le même genre de technologie pour soigner les victimes de démence, autisme ou dyslexie.

Ces dernières années, plusieurs objets sont arrivés sur le marché pour simplifier la vie des aveugles. Aucun d’entre eux ne semble toutefois aussi révolutionnaire que les lunettes Oxsight. Il s’agit principalement de les aider à lire. Ainsi, Orcan MyEye, une petite caméra permet d’analyser et de lire un objet. Au MWC 2016, la start-up Dot s’était positionnée sur un concept très proche. Elle proposait alors une montre connectée… en braille.

De façon plus surprenante, l’entreprise automobile Toyota est aussi active sur ce marché. Le « projet Blaid » lancé il y maintenant un an est un wearable destiné à faciliter les déplacements des aveugles. Grâce à un système de caméras et de capteurs, il leur permet de se déplacer plus facilement dans un espace réduit. Directement inspiré de la technologie des voitures autonomes, Blaid en est toutefois encore au stade du prototype.

Article de Laurent David publié le 6 mars 2017

Source : http://www.objetconnecte.net/oxsight-realite-virtuelle-aveugles-0603/

 

10. Courir avec son chien quand on est aveugle : oui, c’est possible!

Grâce à l’association Chiens Guides Paris, Cindy Asselin, non-voyante de naissance, a complètement changé de vie. Aujourd’hui, plus rien ne l’arrête : elle fait même du running avec son compagnon canin !

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Cindy n’a jamais vu autrement qu’avec le cœur. Un handicap qui ne l’a pas empêché de tisser de belles amitiés : amoureuse des animaux, elle a toujours vécu entourée de chiens et les respecte profondément. Ce n’est pourtant qu’à l’âge de 17 ans, alors qu’elle révisait son baccalauréat de français, qu’elle s’est dit : «Je veux un chien». Pas un simple toutou de compagnie, non, mais un allié du quotidien. Elle s’est donc rapprochée de l’association Chiens Guides Paris pour troquer sa canne blanche contre un partenaire de vie à rendre heureux et capable de métamorphoser ses jours.

Un chien pour se sentir moins handicapée

D’abord, elle a eu Tara. Malheureusement, elle ne l’a pas gardée longtemps : le Golden Retriever est décédé de la leptospirose trois ans après être rentré dans sa vie. Ensuite il y a eu Amande, une Coated Retriever emportée par un lymphome à l’âge de 8 ans. Nouvelle déchirure. Mais depuis maintenant 4 ans, c’est Gap le Border Collie qui la guide dans la vie.

«Entre lui et moi, ça a été un véritable coup de cœur mutuel. J’ai craqué sur lui, sur sa bouille, alors qu’il n’était âgé que de 6 mois», se confie-t-elle. Et alors qu’il avait failli être réformé de la formation de chien guide en raison de problèmes de santé, il s’est remis sur pattes pour mieux lui faire comprendre qu’il était LE chien qu’il lui fallait : «J’avais le choix entre sa sœur et lui. Sa sœur était d’ailleurs plus spontanée au guidage. Mais Gap m’a sauté dessus comme pour me faire comprendre que lui aussi m’avait choisi.»

La présence des chiens a tout de suite été profitable à la jeune femme : «ils m’ont permis de gagner confiance en moi, d’être moins timide, d’avoir plus d’aisance mais surtout, de me sentir moins handicapée», explique-t-elle. Avec son animal, Cindy se rend d’ailleurs régulièrement dans les écoles et entreprises pour sensibiliser au handicap dans la vie de tous les jours et parler du rôle de son chien-guide : «Les gens changent de vision, ils se rendent compte de l’autonomie que ça nous apporte !»

Un chien guide ? Plus qu’une canne blanche, c’est un partenaire

Un chien guide, c’est plus qu’un animal de compagnie ou un outil permettant d’éviter les obstacles de la vie : c’est un soutien permanent. On s’attache à un canidé, pas à un objet. «J’ai horreur de la canne blanche ! Entre Tara et Amande, j’en ai eu besoin deux mois durant et c’était dur psychologiquement», se livre Cindy avec émotion. Bien sûr, un chien guide reste un chien qui a une mission, un rôle à accomplir. «Gap réduit mes temps de trajet de moitié. Avec lui je n’ai pas besoin de chercher les passages piétons à tâtons par exemple», détaille-t-elle.

Outre l’aisance de déplacement et la confiance en soi, le chien lui permet également de rester connectée au monde qui l’entoure : «Les personnes n’ont pas la même attitude lorsqu’elles voient un non-voyant avec une canne et non-voyant avec un chien. Elles engagent plus facilement la conversation en me questionnant notamment sur sa race.» Le chien, qu’il soit guide ou pas, est connu pour être un vecteur de lien social puisqu’il favorise les échanges entre les propriétaires canins lors des promenades. Balades qui sont par ailleurs essentielles au maître comme au chien puisqu’elles entretiennent leur santé physique et mentale : «Quand je ne le détends pas assez, Gap, qui est un chien dynamique, saute partout même s’il est obéissant dès qu’il a le harnais sur le dos. Je joue donc à lui lancer la balle tous les jours en le sortant et il me la dépose dans les mains. La semaine, les promenades sont plus courtes mais le week-end – avec mon compagnon ou des amis – nous l’emmenons en randonnée et le laissons courir librement.»

«En courant avec Gap, je suis plus libre»

D’ailleurs, le Border Collie ne court pas toujours tout seul, bien au contraire ! S’il accompagne sa maîtresse au centre équestre et l’attend bien sagement quand elle monte à cheval, il fait également du footing avec elle. Oui, vraiment. «Ça demande plus d’adaptation que si je prenais simplement ma paire de baskets. Puis ça requiert d’être accompagnée», consent Cindy. Mais qu’importe : «En courant avec mon chien, je me sens plus libre. Je repousse mes limites, il se défoule. On partage une passion en dehors de son travail à mes côtés ce qui renforce notre complicité. Et c’est là que réside tout le secret de leur bonne entente : «On ne peut pas avoir un excellent guidage si le chien est malheureux ou qu’il n’existe pas de complicité avec son maître.»

Publié le 3 mars 2017 par Deborah Koslowski

Source : http://wamiz.com/chiens/actu/courir-chien-aveugle-oui-c-possible-9586.html

 

11. Cécité et insomnies : le fréquent syndrome du non 24h

Selon quelques rares études, 50% des personnes aveugles en seraient touchées. Le syndrome du non-24h (connu en anglais sous le nom de «Non-24h disorder») se caractérise par des insomnies et des somnolences qui apparaissent périodiquement. Une pathologie handicapante qui concerne essentiellement les personnes ne percevant pas la lumière.

L’horloge biologique « déréglée »

Comment expliquer ce phénomène ? Située au milieu du cerveau, l’horloge biologique interne régule, entre autres, la température corporelle, la production de cortisone… et le cycle du sommeil. Lorsqu’elle est isolée de facteurs externes tels que l’alternance entre obscurité et lumière, qui est perçue via la rétine, elle tourne de plus en plus lentement – plus de 24 heures – et se décale progressivement tous les jours, jusqu’à inverser le jour et la nuit. De quoi perturber le rythme veille-sommeil.

Insomnies périodiques

Maria Antonia Quera, neurologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches et spécialiste des troubles du sommeil, appelle cette pathologie « le libre cours » de l’horloge biologique. « Les personnes aveugles ne perçoivent pas l’alternance lumière-obscurité, explique-t-elle. Dans ce cas, la mélatonine, hormone qui participe également au règlement de l’horloge biologique et qui est habituellement produite le soir, lorsqu’il n’y a pas de lumière, n’est pas sécrétée au bon moment ». En conséquence, les personnes qui en souffrent traversent des périodes de somnolence le jour et d’insomnie la nuit. « Si ce n’est pas clair cliniquement, il faut établir un diagnostic en évaluant le taux de production interne de mélatonine, poursuit Dr Quera. Si, après deux semaines, la production est décalée, on considère qu’il y a libre cours. »

Des conséquences psychologiques

Didier Roche, cofondateur des restaurants Dans le noir ?, où les clients sont servis par des personnes malvoyantes, est aveugle depuis l’âge de six ans. Il a connu de grandes périodes d’insomnie. « Mon sommeil était complètement décalé et de mauvaise qualité, confie-t-il. Je dormais dix minutes, me réveillais en pleine nuit sans pouvoir me rendormir. » Cerise sur le gâteau, ces nuits blanches influent, à la longue, sur l’état psychologique de la personne. « C’est le chat qui se mord la queue, relève Dr Quera. Les troubles du sommeil engendrent une humeur dépressive qui provoque à son tour des insomnies. » Difficulté à trouver ou conserver un emploi, vie sociale perturbée, manque d’énergie… un sur-handicap au quotidien.

La mélatonine contre les nuits blanches

Pour pallier ce libre cours, plusieurs pistes sont envisageables. Maria Antonia Quera recommande de faire du sport le matin, au réveil, et d’avoir des horaires réguliers. Autre option : la prise régulière de mélatonine, une ou deux heures avant le coucher. « On en trouve aujourd’hui en pharmacie sous forme de cachets, limités à 1,9 mg, mais le médecin peut prescrire des doses différentes », précise Didier Roche. Elle est notamment utilisée par les pilotes de ligne afin d’adapter leur horloge interne aux décalages horaires. Avant que la mélatonine ne soit disponible en France, Didier faisait appel à des amis qui lui en rapportaient des États-Unis. « J’en prends depuis dix ans maintenant, et l’effet est radical ; j’ai retrouvé le sommeil. »

Vers un nouveau traitement ?

Aux États-Unis et en Allemagne, un traitement spécifique a été commercialisé. « Il agit directement sur le récepteur de la mélatonine, explique la neurologue qui l’a déjà prescrit à des patients dans le cadre d’études protocolaires. Au bout de trois à six mois, 60% d’entre eux ont retrouvé le sommeil ; avec quatre ans de recul, nous nous sommes aperçus que le médicament était très bien toléré. » Pour le moment, il n’est pas en vente en France et doit encore être approuvé par la Commission de transparence de la HAS (Haute autorité de la santé) qui doit évaluer sa prise en charge par la Sécurité sociale. Une affaire qui va nous maintenir en éveil…

À noter que la Journée nationale du sommeil aura lieu le 17 mars 2017 ; le sommeil des personnes handicapées était le sujet de la chronique de Philippe Croizon dans le Magazine de la santé en février  2017 http://informations.handicap.fr/art-croizon-handicap-sommeil-853-9585.php

Par Handicap.fr / Aimée Le Goff, le 05 mars 2017

Source : http://informations.handicap.fr/art-cecite-insomnie-875-9606.php

 

12. 20 M$ aux organismes communautaires pour soutenir l’engagement des familles dans la réussite éducative de leurs enfants

Dans le but de bonifier les activités et les services offerts aux familles du Québec, le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, ministre de la Famille et ministre responsable de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, M. Sébastien Proulx, a annoncé aujourd’hui qu’une aide financière ponctuelle de 20 millions de dollars, pour les deux prochaines années, sera accordée aux organismes communautaires Famille (OCF), aux regroupements d’organismes communautaires soutenus par le ministère de la Famille ainsi qu’aux organismes offrant des activités de haltes garderies communautaires.

Cette aide financière augmentera la capacité des organismes communautaires à soutenir et à outiller les parents en plus de favoriser un environnement propice à l’apprentissage. Elle contribuera notamment à offrir plus d’activités pour encourager l’éveil à la lecture et la littératie familiale, ce qui favorisera le développement global des enfants, leur transition vers l’école et leur réussite éducative.

Citation :

« Les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants et notre gouvernement réitère son souhait de les appuyer dans l’exercice de ce rôle. Pour faciliter le passage des tout-petits vers l’école et assurer leur réussite éducative, nous devons agir tôt et de manière concertée. Nous devons travailler en amont et intervenir dès le plus jeune âge. C’est d’ailleurs l’un des constats qui se sont dégagés des vastes consultations qui ont eu lieu cet automne et qui alimentent la rédaction de la prochaine politique en matière de réussite éducative. Pour y parvenir, nous pouvons compter sur l’apport des nombreux organismes communautaires dévoués au mieux-être des familles et qui, au quotidien, contribuent à les soutenir et à valoriser le développement des enfants. » -Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, ministre de la Famille et ministre responsable de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

Faits saillants :

Cette aide financière est répartie en trois volets :

17,7 millions de dollars pour les organismes communautaires Famille;

2 millions de dollars pour les activités de haltes garderies communautaires;

0,3 million de dollars pour les regroupements d’organismes communautaires.

Rappelons que les consultations publiques sur la réussite éducative ont eu lieu du 16 septembre au 2 décembre 2016.

Publié le 6 mars  par le Ministère de la Famille du Québec

Source : http://www.mfa.gouv.qc.ca/fr/ministere/centre-presse/Nouvelles/Pages/nouvelle-2017-03-06.aspx

 

13. Billet – Les personnes handicapées doivent accéder normalement à une vie affective et sexuelle et non à une prestation sexuelle spécifique

La personne handicapée est une personne citoyenne à part entière, elle a droit au respect et elle a surtout le droit de pouvoir avoir des relations sociales comme elle le désire.

La société prend enfin conscience de la sexualité et de la vie affective des personnes handicapées et nous nous en réjouissons.

Mais la personne handicapée est une personne citoyenne à part entière, elle a droit au respect et elle a surtout le droit de pouvoir avoir des relations sociales comme elle le désire. Les personnes handicapées se battent pour pouvoir sortir de chez elles, sortir du ghetto dans lequel on les enferme. Ce n’est pas pour qu’on imagine pour les personnes lourdement handicapées une sexualité spécifique. Ce serait une fois de plus les enfermer dans l’ostracisme de la différence, de l’incapacité à sortir, à rencontrer d’autres personnes, les exclure de la vie citoyenne.

L’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir dénonce, depuis 2007, les conséquences dangereuses pour notre société de la reconnaissance de l’accompagnement sexuel. Il est plutôt douteux de parler « d’une sexualité des personnes handicapées » comme si les personnes handicapées formaient un groupe homogène avec une sexualité spécifique alors que, à l’instar des personnes valides, nous sommes tous-toutes différent-e-s et nos attentes sexuelles sont aussi diverses que variées.

La demande d’accompagnement sexuel occulte la dimension sociale qui fait obstacle à l’accès des personnes handicapées à une vie relationnelle et sexuelle. L’enjeu est de changer l’image de la société qui refuse d’envisager les personnes handicapées comme des partenaires sexuels potentiels et banals et ce, tous handicaps confondus, et non de leur fournir une prestation excluante.

Par ailleurs, les liens entre accompagnement sexuel et prostitution sont évidents. Marcel Nuss l’affirme d’ailleurs sur le site de l’association qu’il a créée, et dont il est président, l’APPAS: « Afin d’être en accord avec soi-même, il est préférable de reconnaître le fait que l’accompagnement sexuel est une forme de prostitution à visée thérapeutique ».

L’accompagnement sexuel est une prostitution adaptée, et même valorisante, presque « rédemptrice » car s’adressant à un public considéré comme particulièrement « indésirable », « intouchable ». Outre la compassion et la culpabilité qu’éveille cette prestation, elle est présentée comme un progrès inéluctable car, dans certains pays voisins, l’accompagnement sexuel est légalisé et mis en application. Mais pour nous c’est bien de prostitution qu’il s’agit; non pas un progrès, comme Marcel Nuss le présente, mais une régression vers la marchandisation du corps*, des femmes en grande majorité, pour satisfaire les soi-disant « besoins essentiels » des hommes. Car tout comme la prostitution, le système s’adresserait d’abord et avant tout aux hommes. Si nous ne nions pas qu’une demande féminine existerait probablement, elle serait résiduelle, comme pour la prostitution.

L' »accompagnement sexuel » va à contre-sens de la position abolitionniste de la France et de la « loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées » votée à l’Assemblée nationale le 6 février 2016. Cette loi comporte un volet de responsabilisation des « clients » et sanctionne l’achat de services sexuels. Ce n’est pas pour les autoriser par ailleurs. Les associations mettant en relation des assistant-e-s sexuel-le-s et des personnes handicapées sont actuellement des proxénètes. Marcel Nuss s’en revendique d’ailleurs avec fierté et se sent sûr de son impunité.

Les hommes handicapés qui appellent à l’instauration de l’accompagnement sexuel font d’ailleurs le même raisonnement que les clients des personnes prostituées : leurs (supposés) « besoins sont irrépressibles et vitaux ». Il doit y avoir un système leur permettant d’utiliser des femmes ou des hommes pour satisfaire ce besoin. Une fois de plus, il s’agirait donc d’une réponse stigmatisante aux difficultés des personnes handicapées, qui ne fera qu’aggraver leur exclusion. Par ailleurs, aucune garantie n’éviterait d’éventuelles violences dans un huis-clos malsain.

L’accompagnement sexuel ne constitue pas une véritable réponse aux problèmes posés. Il ne propose qu’une solution simpliste et conformiste qui permet de ne pas remettre en question le système de valeurs et les représentations en vigueur au sein de notre société, qui limitent les possibilités d’avoir accès à une véritable sexualité.

L’accompagnement sexuel ne va ni dans le sens de l’émancipation et de l’autonomie des personnes handicapées ni de leur libération sur un plan sexuel.

Pour améliorer les choses efficacement et durablement, mieux vaudrait abolir la ségrégation sociale et spatiale que subissent les personnes handicapées et favoriser l’éducation sexuelle sans tabou dès le plus jeune âge, notamment pour les personnes handicapées, afin qu’elles puissent se concevoir comme des partenaires à part entière. Il vaudrait mieux déconstruire et réinventer les représentations du sexe, du handicap, des femmes et des hommes et développer les solutions techniques existantes qui pourraient aider les personnes handicapées dans leur sexualité.

Pour finir, nous affirmons avec force qu’il n’y a rien d’humaniste à entretenir une relation affective ou sexuelle avec l’un- e d’entre nous. Nous sommes désirables, nous sommes des partenaires potentiel-le-s à part entière, au même titre que les autres.

* Rappelons que le Conseil consultatif national d’éthique a rendu un avis défavorable en octobre 2012 à la reconnaissance du métier d’ assistant- e sexuel- le pour les personnes handicapées. « Il n’est pas possible de faire de l’aide sexuelle une situation professionnelle comme les autres en raison du principe de non-utilisation marchande du corps humain ».

Ce billet est une réponse à la tribune de Marcel Nuss.

Publié le 7 mars 2017  sur le Huffingtonpost.fr  par Maudy Piot, Présidente de l’Association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir et Claire  Desaint Vice-présidente de Femmes pour le dire, Femmes pour agir.

Source : http://www.huffingtonpost.fr/maudy-piot/acceder-normalement-a-une-vie-affective-et-sexuelle-et-non-a-un/